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"Dans le même bateau..."

Une barque, un peu de rhum, mais sans plus, de quoi écrire, la paix quelques jours. Que demander de plus ? Il est des moments où l'être a besoin de solitude. Dans ces moments, Shivak s'isolait quelques jours et jetait sur le papier ses mots et ses idées, les dernières découvertes scientifiques, ses dessins de nouvelles espèces reptiliennes découvertes, ou restait simplement à rêver. Puis il finissait par retourner parmi les arbres, rasséréné. Mais ces jours-ci, il décida de s'écarter un peu de l'ombre verte pour vivre un peu sa vie seul et changer d'horizon...

Le jeune homme avança ainsi sur la plage de sable fin et la longea jusqu'à atteindre une vieille cabane de pécheur. Là bas, il tira la barque au sec. Il sortit ses effets du bateau abandonné et en piteux état puis partit s’asseoir sous les palmiers proches. Le soleil allait se coucher et il laissa ses carnets et son écritoire dans ses sacs et sortit une miche de pain pour combler quelques peu sa faim. Il regarda le soleil sombrer à l'horizon, l'ensanglanter de ses feux. Il regarda la mer rougir, puis s'assombrir. Il se leva alors et partit marcher sur la plage, profitant du silence, de la paix de ce lieu.

La nuit se fit sur West Blue et le silence était toujours maître. Quelques Monstres marins entonnaient des chants sous la pleine lune, glaçant un instant le cœur des âmes vagabondes pour leur rappeler ainsi leur triste vulnérabilité face au danger. Seules les vagues venaient interrompre le calme absolu. Shivak retourna près de ses affaires et s'arrêta un moment en contemplation sur la lune qui se levait. Rêveur, il resta assis, sans rien faire d'autre que de fixer le large. Enfin, alors que l'astre cristallin était haut dans le ciel nocturne, il s'allongea et ferma les yeux. Il laissa le sommeil venir, ne voyant pas la forme gracieuse qui passait non loin de la plage, dans les vagues.

Le Matin fût un réveil en fanfare comme il n'en avait pas eu depuis longtemps. Des marchand ! Ils arrivaient ici ! Plusieurs barques pleines à craquer. Ils faisaient le tour de l'île en ramant à rythme soutenu. Toutefois, la cadence semblait ralentir et tout laissait à penser qu'ils allaient faire une halte sur la plage pour s'y reposer quelque peu. C'était l'occasion pour lui de continuer son voyage d'île en île en infiltrant leur Navire pour atteindre de nouveaux horizons !

C'était un Soleil radieux qui dominait désormais les eaux azur et limpides de l'île printanière sur laquelle il avait passé 3 semaines. Les reflets de ses rayons sur l'eau rendaient le spectacle aussi merveilleux qu'éblouissant, l'air était doux et un léger souffle de vent venait faire danser les voiles du navire grandiose qui pointait désormais à l'horizon. Les vagues paisibles apportaient une atmosphère agréable à ce lieu en plein mouvement. Bon nombre de membres de l'équipage étaient sur ces barques, provoquant ainsi un brouhaha grandissant et de nombreuses bousculades sur la plage. Vif, Le Garlik avait eu le temps de regagner l'orée de la forêt pour observer discrètement la scène et attendre le meilleur moment pour pouvoir embarquer sans embûche. Les marchands tentaient de rendre leurs cris audibles, et les individus d'apparence peu recommandable se dissimulaient là où ils le pouvaient lorsque quelques gardes vêtus de rouge s'approchèrent de la cargaison (principalement composé de vêtements de luxe, de calices et de bijoux en métaux précieux. Afin que l'ordre ne soit en aucun troublé, ces quelques gardes tenaient position prêt du butin de ces commerçants. En bref, c'était une ambiance assez agitée mais loin d'être désagréable qui était à cet instant maîtresse de ces lieux.

" PLACE ! PLACE ! "

Un bruit peu commun pour Shivak vint s'ajouter aux bruyantes paroles des passants. Posté sur une barque plus volumineuse que les autres, tirée par quatre chevaux des mers d'un blanc éclatant, dont les sabots frappaient énergiquement les vagues d'écumes, un cocher richement vêtu faisait signe à ses sbires de s'écarter pour ne pas troubler la vitesse à laquelle se déplaçait le véhicule. C'est devant un immense et fier navire que le carosse s'arrêta brusquement. Le petit souffle de vent ne venait pas perturber la perruque de ce leader ainsi que la robe typique de domestique d'une riche maison portée par la servante. Puis l'homme finit par sortir du véhicule à l'arrêt, tandis que les chevaux restaient parfaitement calmes, laissant parfois s'échapper une respiration rauque.

Vêtu d'une veste à jabot noire, d'une chemise grise, d'une culotte noire, de ses sombres bottes et de son éternel chapeau noir à plumes grises, le Comte Edward Windel arriva à son tour sur la plage. Il ne s'y attarda pas et se dirigea rapidement vers le magot. Son navire, qui avait bien avancé depuis tout ce temps portait le nom de " The White Queen ". Une statue féminine peu commune aux longs cheveux se tenait sur la proue du navire, un bras tendu droit devant elle, face à l'océan, comme pour guider le navire dans ses voyages. Les voiles blanches du bâtiment n'étaient pas hissées et venaient d'être remontées pour pouvoir jeter l'encre.

Une poignée de minutes s'était écoulée avant que le Comte ne rejoigne son Navire, le temps d'inspecter le travail de son équipage. La foule ne s'était pas dissipée et elle semblait même s'accroître en ce début d'après-midi. Il faut dire que Shivak n'avait pas l'habitude de la foule et cette situation le mettait mal à l'aise. Il n'aimait pas ce genre de situations car il savait ce qu'un tel voyage allait lui coûter : des heures (voir des jours) de solitude... Il n'aurait absolument personne pour discuter dans ce bâtiment imposant. Mais il ne renonça pas pour autant. Ce genre de traversé, il l'avait fait des dizaines de fois et tout s'était toujours bien passé. Tout ce qu'il fallait c'était de pouvoir se faufiler dans une caisse de vêtements qu'il avait repéré un peu plus tôt. Quelques barriques appartenant aux marchands ne facilitaient pas le passage et l'on entendait parfois des cris indignés qui suivaient à un grand brouhaha. Ces humains étaient bruyant et la forêt était devenue si calme...

Il avait du attendre trois nouvelles heures avant qu'une réelle chance de s'infiltrer ne se propose. Les Marchands avaient presque tout chargé, les gardes avaient rebroussés chemin et quelques marins s'étaient écarté un peu pour aller se soulager la vessie. Le moment était parfait. Sans plus attendre, de manière très rapide, le jeune homme se déplaça entre les caisses et les coffres qui se tenaient encore là. Avec une grande dextérité, il serpenta entre plusieurs objets de valeurs avant d'atteindre son point d'embarquement. De manière fluide et imperceptible, il se glissa entre deux robes de soie et se tapissa au fond de son antre, profitant de la fraicheur et du calme qui s'y trouvait, laissant le temps à son cœur de se calmer et de reprendre son souffle. Personne ne l'avait vu. C'était parfait. Le plus délicat allait maintenant se produire. Il n'attendit qu'n quart d'heure seulement avant que deux gaillard ne viennent soulever la caisse pour l'emmener sur "The White Queen". Les cargaisons, qu'elles soient de soie ou de métal étaient toutes acheminées dans la cale.

Après quelques minutes d'attente, à la suite de l'embarquement, il jeta un oeil à l'extérieur. Comme dans les pièces ombragées par de hautes voûtes d'arbres, l'obscurité semblait glisser du plafond en volutes d'encre, couler d'instant en instant dans une crasse graisseuse et noirâtre, laissant traîner au ras du sol, aux lames du parquet, une phosphorescence impalpable, autonome... Après être resté des heures sous la chaleur à se dessécher, la pénombre avait un effet relaxant et apaisant.

Shivak attendit le silence complet avant de se libérer de sa geôle. Délicatement, il sortit sans bruit et alla se faufiler dans un recoin encore plus poisseux, remplie de vieilles toiles d'araignées et de poussière. Si c'était dans cet état c'était clair que personne n'y viendrait. Aussi, il se glissa entre quatre planches et alla s'installer dans un renforcement, invisible pour quiconque entrerait dans la pièce. Ce fût un tel soulagement pour lui d'avoir pu éviter tout ces sales humains qu'il en poussa un long soupir de satisfaction. Il aurait cependant du rester sur ses gardes. Ses yeux, bien habituées à l'obscurité, lui indiquait la présence d'une autre personne. Il n'était pas seul. Les poils se dressèrent sur sa peau et la chair de poule le figea un instant sur place. Des sueurs froides commencèrent à perler sur son front et il sentit au plus profond de lui qu'il avait commis une erreur. En effet, la cachette qu'il avait trouvée était déjà utilisée...


Dernière édition par Shivak Garland le Mar 7 Jan 2014 - 20:32, édité 1 fois
    "Yaaaaaaawn..."

    Le soleil luisait en une belle après-midi, et le "White Queen", bateau majestueux, s'était arrêté le temps d'une escale. Ces mêmes rayons lumineux transperçaient faiblement la coque du navire, essayant de s'infiltrer par n'importe quel ouverture, tel un rat essayant de se réfugier dans son trou. Mais visiblement, la lumière n'était pas le seul musaraigne à bord du joli trois-mâts que voilà.

    Axel se réveilla, suite à un énorme bâillement. Voilà déjà quelques jours que le jeune cyborg était à bord, clandestinement bien entendu. Son voyage continuait, et il était même parvenu à trouver un quotidien dans ses action. En effet, comme à son habitude, il se nourrissait de ce qu'il trouvait dans les cales de ces bateaux-marchands : de la viande séchée, des céréales diverses, des légumes et des fruits, principalement des agrumes. Voire du rhum, s'il était chanceux. D'ailleurs, en y réfléchissant, le scorbut, cauchemar légendaire des marins et pirates, n'était peut-être pas dû à un manque total de discernement quant à la quantité nécessaire de fruits au départ de l'équipage. Peut-être que dans chaque bateau, il y avait un "rat", comme Axel, qui piquait les provisions et entraînait la perte de l'équipage dans les mois à venir. Le punk se réjouit de ses dents plutôt blanches, et se leva.

    Il s'étira calmement, une articulation après l'autre, et souffla un grand coup. Les jambes et bras dégourdis, il jeta alors un coup d’œil par la petite ouverture dans la cale. Du soleil... Du sable... Une petite île...

    "Bwarf !"

    Le punk renonça à l'idée de débarquer ici. A première vue, cette île n'avait rien de spécial. Inintéressante. Banale. Commune. Bref, cela ne faisait que quelques jours que le charpentier squattait la cale du "White Queen". En conséquence, vu qu'il ne pensait pas être découvert de sitôt, inutile de changer de transport. Ennuyé, le punk se mit alors dans un coin sombre, et attendit. En effet, si l'équipage s'était arrêté, c'était pour faire le plein de provisions. Donc les aller-retours dans la cale allaient être fréquents. Pas la peine d'attirer l'attention, donc.

    Axel restait dans son coin, sans faire de bruit. Il vit passer des gros bonhommes plutôt musclés, des bonhommes plus maigres, et même un nain, taillé cependant comme une armoire à glace. Ce dernier devint tout rouge en portant une caisse plus grosse que lui, l'effaçant presque du paysage. Le charpentier faillit éclater de rire. Bref, si un nain était la seule bizarrerie dans le coin, c'est que rien ne sortait vraiment de l'ordinaire.

    Quelques heures passèrent avant que le White Queen ne lève l'ancre à nouveau. En entendant le capitaine remotiver les troupes, et ces dernières de lui répondre (oui, oui, même les marchands avaient des cris de guerre, pas seulement les pirates), le punk sortit tout doucement de sa cachette. Heureux de voir de nouvelle provisions, il décida que c'était l'heure de son repas, et qu'il aimerait bien du bœuf séché accompagné d'une petite pomme. Il se dirigea alors vers la première caisse qu'il vit.



    A peine fit-il trois pas, que la caisse s'ouvrit, devant les yeux ébahis d'un cyborg, et qu'un petit être en sortit. Maigre, pas musclé pour un sou, portant une robe. Au premier coup d’œil (et Axel n'allait généralement pas plus loin sur ce genre de personnes), impossible de déterminer le sexe du second clandestin. Ceci dit, voir sortir quelqu'un d'une caisse était plutôt inhabituel. Enfin, quelqu'un d'autre que le punk surtout. Aussi, ce dernier s'attarda sur cette étrange petite personne. Il remarqua des bottes, plutôt pas mal, assez renforcées, trahissant une certaine habitude à voyager. Ensuite, la robe. Une robe noire, couvrant tout le reste, et ornée d'une capuche. Capuche cachant elle-même le visage de l'inconnu. Ce dernier restait d'ailleurs dans son coin, secret, mais Axel remarqua à ses mains qui se crispèrent soudain que notre brave inconnu ne s'attendait pas lui-non plus à croiser quelqu'un.

    Il y eut quelques secondes de silence, un silence tendu, mélangeant surprise et inquiétude. Un silence aussi noir que cette cale, ce silence qui s'installait même à l'intérieur d'une cale d'un bateau en mouvement. Un silence si fragile qu'un pet de souris pouvait le déchirer. Axel perdit son air surpris à ces pensées, et décida d'être ce pet de souris.

    "Hé bé... T'as pas l'air d'être du bœuf séché toi, non ?"

    L'étranger ne répondit pas. Après tout, c'était un peu normal : un clandestin était censé être seul à bord, ne croiser personne. Alors si ce dernier voyait quelqu'un, bien sûr qu'il flipperait. Ceci dit, Axel réfléchissait autrement. Il se dit que visiblement, ils étaient dans le même bateau, littéralement et métaphoriquement. Ils avaient intérêt à pas être bruyants ni l'un ni l'autre, ou ils allaient se faire jeter par dessus-bord. Et un cyborg qui nage, bah ça a un peu de mal quand même. De plus, ce petit homme (ou femme, Axel n'en avait aucune idée), venait de se faire surprendre. Bien que sur la défensive, notre étranger n'avait pas l'avantage s'il voulait attaquer. D'autant plus qu'il/elle n'avait pas l'air d'être taillé pour le combat...

    Alors le punk continua de fouiller dans les caisses. Deux robes, de la soie...

    "Tu saurais pas où elle est, la bidoche, par hasard ?"

    Aucune réponse. S'il n'avait pas vu qu'il avait un invité, le cyborg continuerait de penser qu'il était seul. Après trente secondes à chercher dans une autre caisse, il abandonna, avec un soupir profond, l'idée de la viande séchée, visiblement introuvable, et prit une pomme. Il repartit à sa place, dans son coin à lui, et fixa à nouveau son nouveau compagnon de cale. Axel croqua goulûment dans la pomme, et, sans même prendre le temps d'avaler ce qu'il avait dans la bouche, il interpella à nouveau le truc noir et étrange, de l'autre côté de la cale.

    "Visiblement, on est dans la même situation, GothBoy. T'as un nom, ou je continue à t'appeler GothBoy ?"


    Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 15 Fév 2014 - 10:06, édité 1 fois
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    Rien n'est vraiment tracé d'avance, tout peut se modifier en cours de route. Il suffit simplement de le vouloir et de prendre les dispositions nécessaires pour y arriver. L'histoire est souvent racontée comme une chronique de bonnes personnes faisant de bonnes choses,mais pour la plupart d'entre nous, la vie n'est pas faite de grands moments mais de petits moments. Et avec chaque petit choix, avec chaque petite décision, nous nous définissons nous même. Sommes nous honnêtes ? Espérons-nous ? Sommes-nous fiers de nous même ? Ou sommes-nous déçus par ce que nous sommes devenus ? La vie se passe rarement comme nous l'avions prévue. Des choses inattendues qui nous surprennent avec de nouvelles et excitantes possibilités. Mais tôt ou tard, la réalité vous rattrape... Le moment ou vous devez faire face !

    La vie est une longue aventure ou on a plein de choix à faire. Il y a des choix simples, banals, comme choisir ce que l'on va faire de sa journée, ou bien encore décider qu'est-ce qu'on va manger pour dîner. Mais il y a aussi des choix plus complexes, qui prennent plus de temps de réflexion. Qui nous font parfois hésiter, mais qui seront déterminants pour l'avenir, que ce soit pour ce que nous sommes ou pour ce que sera notre vie deviendra. Un des choix les plus difficiles : fuir ou se battre.

    Parfois on choisit la solution de facilité. On fuit, on se cache, on se tait, on abandonne. On passe notre temps à penser à ce que les autres peuvent penser, on passe notre temps à ne pas essayer, par peur de ne pas réussir, de ne pas avoir ce qu'on veut. D'autres fois on en a assez de perdre, et on décide de se battre.
    On fonce, on s'affirme, on essaye. Quelques fois on subit des échecs, mais on se relève, et on avance, sans regarder derrière. Parfois au bout de quelques essais, on réussit, on obtient enfin ce qu'on veut.

    Se battre pour ce qu'on veut vraiment, ça prend beaucoup d'efforts, c'est parfois difficile, mais si on ne fonce pas, si on ne tente pas notre chance, on n'aura que des regrets par la suite. Une question nous reviendra toujours à l'esprit : « et si j'avais foncé ? »

    Non, Shivak ne voulait pas penser à un retour en arrière, il avait trop été persécuté pendant son enfance et les mauvais souvenirs ne lui rapportaient à l'esprit que deux choses : Un, les Humains sont cruels et ambitieux. Deux, ils représentent un danger.
    Si seulement il avait fait un peu plus attention, si il avait pris le temps d'observer attentivement, il ne se retrouverais pas dans une impasse, face à un homme dont il ignorait tout et qui allait très certainement tenter de lui faire du mal.
    Recroquevillé sous sa cape, se faisant le plus discret possible, il tenta de voir à qui il avait affaire. C'était un de ses gaillards aux coupes de cheveux bizarres et pointues. Rouquin, visiblement assez balèze, un vilain rictus (ou plutôt un sourire narquois).

    La situation était gênante et inconfortable. Il n'avait pas ressentit ce gène depuis que son père l'avait renié. Il n'y avait plus de cachette possible, pas de chemin de retour, pas de machine arrière. Il ne restait plus que cette scène, un drame, un fil du destin, une mauvaise posture, un tableau cynique... L'autre l'observait. Le questionnait du regard. De toute manière, quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse : il serait toujours jugé et traité comme un pariât.
    Les humains se permette de le dévisager sans même essayer de comprendre, de savoir. Ils croient avoir vécu tant de choses, se prennent pour des êtres invincibles, sans peurs, sans reproches... Le Garlik ne serait jamais bien pour la société. Après tout, il n'était qu'un monstre qui fuyait depuis des années tout contact.
    Si on se met à essayer de plaire à tout le monde, on ne réussira jamais. C'est comme un cercle vicieux. Si on fait ou on dit quelque chose qui plaît à quelqu'un c'est sûr qu'une personne viendra tout gâcher car ça ne lui plaira pas.
    Il faut agir selon nous, selon nos envies, nos besoins, notre culture, notre cœur !

    Le plus grand défi est de rester soi même dans ce monde si cruel, sans même penser à l'opinion que les autres peuvent avoir de nous si l'on fais ceci ou cela. Personne ne connaît ton histoire, tout ce que tu as dû endurer, tout ce que tu as vécu, le nombre de fois que tu as pleuré pour tel raison, le nombre de fois où on s'est moqué de toi, que l'on a rabaissé, insulté, frappé... Tout ça, c'est en nous, ce n'est pas écris sur notre front, alors les gens ne se fie qu'aux premières apparence et ils nous jugent. Malheureusement, c'est la vie de nos jours et on ne peut rien y changer.... A moins que...


    "Visiblement, on est dans la même situation, GothBoy. T'as un nom, ou je continue à t'appeler GothBoy ?"

    Il avait du mal comprendre... Même situation ? Non il y avait erreur, personne n'était dans la même situation que lui, personne ne savait ce qu'il avait enduré jusque là, ce qu'il avait vécu, ce qu'il avait du faire pour en arriver à aujourd'hui alors non, il n'était pas d'accord avec cet inconnu. Hors de question de se laisser faire sans réagir. Interdiction de se prétendre dans "La même situation" lorsque l'on est un humain avec une coiffure hirsute et un regard moqueur !
    Comme simple avertissement, le jeune homme releva la tête, laissant à son interlocuteur le soin d'observer attentivement ses yeux reptiliens tout en poussant un sifflement d'avertissement.


    "Sssssssss..."

    Sous sa cape, il avait saisis très rapidement les seringues accrochées à sa ceinture. Il n'était jamais à court d'un poison paralysant ou d'un somnifère. La situation n'était pas à son avantage, l'étrange personnage en face de lui était bien trop près et avertit. Ce n'était pas une simple embuscade ou une quelconque bataille en pleine nature ou il aurait certainement eu l'avantage. Là il avait affaire à son premier humain depuis longtemps et cette rencontre lui laissait une boule amer au fond de la gorge. Tout ce qu'il craignait désormais, c'était d'être capturé, battu, ou qu'il ne subisse à nouveau des tortures en tout genre... Il n'en avait que trop souffert.

    Pendant un instant, Shivak se demanda si énergumène en face de lui avait été un temps sois peu apeuré par son allure et son avertissement, il faut dire que la tension était palpable et que le moindre faux pas allait les mener droit à l'affrontement. Peut être fallait-il se montrer plus persuasif ? Plus provoquant ? Quoi qu'il advienne il se devait d'être le plus menaçant si il voulait rester en vie et avoir un ascendant sur cet inconnu. Aussitôt, il sortit ses bras de sous sa cape et dévoila son arsenal de piqûres en tout genre, tout en prenant une posture défensive prêt à contrer n'importe quel assaut.


    - "Insssulte moi encore et tu ne ssseras plus là pour en témoigner sssale Humain."

    Il sembla se passer une éternité entre cet instant et le moment ou l'un d'entre fini enfin par prendre sa respiration. Il y avait une telle nervosité et un tel silence qu'on entendait presque les battements de cœur de chacun...
    Il fallait trouver un moyen de se sortir de se guêpier avant que cet homme ne donne l'alerte au reste de l'équipage. C'est alors que les pas d'un des marchands se fit entendre dans la cale.

    Que faire ? L'humain allait certainement le prévenir ! Il fallait attaquer maintenant ! Mais si il le faisait, le garde allait savoir pour lui et il aurait tout l'équipage à ses trousses ! Impossible, aucun choix n'était bon, il sentait la sueur perlé sur son front et le long de son dos... La pression était à son maximum, mais visiblement, l'autre ne bronchait pas. Pourquoi diable n'avait-il pas encore ouvert la bouche ? Se pourrait-il qu'il ne veuille pas être trouvé lui aussi ? Était-ce donc ça la "même situation" à laquelle il faisait référence ?

    Un échange de regard. Les yeux se fixèrent pendant plusieurs secondes, interminables. Qui jugeait l'autre ? Qui était l'ennemi ? Pourquoi l'observait-il avec autant d'interrogation ? Shivak n'aimait pas cet homme. Il sentait quelque chose de différent chez lui mais cela ne lui plaisait pas. Il ne pouvait cependant pas s’empêcher de le regarder. Après tout, méfiance est mère de sûreté. Tant qu'il ne connaîtrait pas les ambitions de ce fourbe, hors de question de relâcher sa vigilance.

    Il dévisagea de nouveau le rouquin tandis que les pas du Marchand s'éloignèrent en direction opposée. Finalement, il ne s'était rien passé. Un miracle ? Ou un coup monté ? Et si l'homme qui l'observait n'était autre qu'un marchand sensé en apprendre plus sur lui ? Mieux connaitre sa victime pour l'abattre. C'était plausible. Hors de question d'en dire plus, pas de noms, pas d'informations. Juste de la défensive pour le moment. Se préparer à un assaut et à riposter. C'était tout ce qu'il voyait à faire à présent et cela ne le réconfortait pas du tout...
      Au moment où l'encapuchonné se leva, les yeux perçants et reptiliens, Axel tenta de ne pas broncher. Oui, cet étranger était menaçant, et de mauvaise humeur. Oui, il avait de nombreuses petites seringues qui ne semblait pas contenir de la flotte, loin de là même. Mais le punk se contenta de serrer les poings et de tenter de garder son calme.

      Axel, pacifiste ? Nah, loin de là. La paix était déjà trop se prendre la tête pour lui. Alors quoi, réfléchi ? Ouais. On dirait pas hein ? Il y avait un détail qu'il n'oubliait pas depuis qu'il était parti. Un détail important : le fait que même s'il se révélait être un assez bon combattant, se faire repérer ici n'apporterait que des ennuis. Il y avait un équipage dehors, sûrement aussi balèze que lui, si ce n'était plus. Il était seul contre ces marins (et ce nain, n'oublions pas le nain). Rajoutons à cela le fait que s'il se retrouvait en désavantage face à cette bande, il ne pourrait pas fuir : on était sur un bateau, en pleine mer, au milieu de nulle part. Et même si cet équipage s'avérait être piètre duelliste, notre cher cyborg à la crinière rousse n'était pas très très doué en navigation. Il savait comment ça marchait, histoire de pas trop se perdre. Mais de là à arriver quelque part...

      C'est donc toutes ces pensées en tête qui empêchèrent le punk de se mettre en garde, d'annoncer à son invité un combat. Serrer les poings tout simplement, instinct de survie. Et alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, des pas se firent entendre, et instaurèrent, d'un coup, un silence on ne peut plus pesant dans la cale. Les cœurs s'arrêtèrent, en même temps que les respirations. Les yeux étaient sur le qui-vive, avertis, sous stéroïdes pendant un bref moment. Les deux personnages devaient regarder partout : leur opposant respectif, les planches de bois, les caisses semi-ouvertes, l'inclinaison changeante du bateau. Le moindre petit détail qui pouvait trahir leur présence, tout. Et surtout, surtout... Ne pas bouger.

      Le silence de mort (de "presque-mort" en l’occurrence), ce silence de condamné se poursuivit une trentaine de secondes encore après les pas qui s'effaçaient au loin. Une trentaine de secondes, chacune d'entre elles plus longues que le légendaire bras d'Arashibourei (bon, peut-être pas, faut pas déconner...), qui figeaient le temps dans un silence noir, à un tel point que la scène pouvait même être écoutée. Non pas vue, mais écoutée. Trente secondes, suivies par un soupir soulagé et appuyé de notre cyborg préféré.



      Le jeune Giriko se détendit un peu plus alors. Oui, oui, même si l'autre malade mental avait encore ses seringues à portée. Faudrait pas l'oublier, lui, là-bas, mais Axel en avait vu d'autres après tout. Bande de tarés...

      "Et c'est que ça siffle c'te bête-là en plus..."

      Le punk se dirigea alors, après sa vanne qu'il considérait comme épique (blaguer avec les gens qui essayaient de le tuer, c'était son passe-temps favori), près d'une caisse. Il se pencha, et prit une autre pomme. Il croqua dans la sienne, et se retourna à nouveau vers son compagnon de cellule.

      "Hey, calmos, hombre. Je veux pas nous attirer des emmerdes, moi. Au cas où tu l'aurais pas compris, on est tous les deux clandestins. Et dehors, y a une ribambelle de mecs qui essayeront de nous faire la peau si ils nous voient ici. Et tout autour ? Ben, de la flotte. De la flotte pendant des kilomètres."

      Axel n'en avait peut-être pas l'air, sous ses blagues vaseuses et son air détendu, mais il était sous une pression énorme. Encore si ça ne dépendait que de lui de se faire choper ou pas, d'accord. Mais là ils étaient deux. En temps normal, il aurait bien voulu courir sur ce mec (ah oui, au fait, c'était bel et bien un mec), l'attraper par le col, lui foutre un coup de boule et lui hurler "T'es pas jouasse, imbécile ?!". Mais là, en raison des circonstances sus-dites, la petite boule de nerfs semi-mécanique préférait se la jouer relax.

      Il continua.

      "Et je sais pas toi, mais moi j'ai pas trop envie de sortir de mon 9m², nourri et logé. Avec un trou en guise de lumière en prime. Pour faire pousser les pitites plantes."

      Oui, oui, il racontait n'importe quoi. La pression, je vous dis...

      "Tu veux pas causer ? D'accord, Crocodile, d'accord. Tu veux pas faire copain-copain avec ton ami la tronçonneuse ? Entendu, pas de lézard. Enfin, juste un seul du coup. Mais pour l'amour du One Piece, ferme-la."

      A ces paroles au volume minimal, mais à l'expression maximale, il s'adossa à un recoin de la cale et croqua un autre bout de sa pomme.

      "Tiens, avale un truc. P'têt que ça te détendra un peu."

      Et il lança la seconde pomme vers la capuche aux seringues.
      Axel Giriko, la politesse et la diplomatie depuis 1598.


      Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 15 Fév 2014 - 10:11, édité 1 fois
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      Plus de mouvements. Le temps s'était arrêté un instant. La peur, le doute, la surprise...
      La force d'inertie est la plus terrible qui inhibe la curiosité ; la curiosité de la jeunesse qui veut tout apprendre et tout voir. Il faut de l'audace pour cela, et souvent de l'inconscience, une ignorance joyeuse. Shivak n'était pas de ses audacieux qui cherchaient à trop en savoir, tout ce dont il voulait se contenter, c'était de pouvoir vivre simplement sa vie en étudiant les reptiles, loin des hommes et de leurs manières barbares. Mais il connaissait les pouvoirs de la peur, il l'avait vécue et il savait aussi l'utiliser de manière à ce qu'on le laisse tranquille.
      L'inertie, cette paresse fataliste, qui attend plus tard, trop tard, pour montrer les désastres qu'elle engendre. Louvoyer, se soumettre, obéir, fermer les yeux, quelle énergie perdue, et pas marrante. Hors de question de de lover à nouveau dans un coin d'une cale cette fois-ci. Cet humain ne lui revenait pas. C'était un inconnu. Un mâle étrange avec qui il ne voulait pas avoir affaire. Il lui paraissait grossier et les blagues lancées à son encontre ne le faisait même pas rire. Au contraire, cela l'avait exaspéré.

      L'inconnu n'est pas qu'un voyage, il est le contraire de l'amour, dans son sens d'attachement, et requiert une grande confiance en soi quand on le recherche, quand on le provoque. Mais il semble aussi stupide de le chercher que de le craindre, car l'inconnu "est". Fuir ? Se battre ? Plonger dans les ténèbres ?
      Ainsi l'autre énergumène, insouciant, semblait vouloir en savoir plus, passer du temps ici en sa compagnie ? Il n'y avait pas assez de place dans cette cale pour deux clandestin et il semblait tout indiqué que le rouquin voulait garder ce trou à rat. Il avait saisit une pomme et avait croqué dedans comme si il n'en avait rien à faire de lui et avait bougonner deux ou trois choses à son égard, le comparant à un crocodile ou à un lézard...
      Râler en attendant, pour se satisfaire ! Quelle quiétude d'être un aveugle confiant en celui ou ceux dont on attend ! Mais quel leurre de croire que son petit mot touche, fait mouche. Les mots qui sont pourtant au langage, donc à l'humanité, ce qu'à la pluie sont les nuages, la pluie, la vie.
      Un ignare. Shivak était un Garlik. Il était fier de ce qu'il était et avait mis du temps à l'accepter. Il n'y avait pas moyen de se laisser rabaisser ainsi par ce foutu punk !

      Lorsque ce dernier lui envoya le fruit de la connaissance, le jeune homme réagit de manière à bien lui faire comprendre ses intentions : Il renvoya la pomme en un instant, transperçant cette dernière avec l'une de ses seringues. En un instant, la golden fût plantée contre le mur de la coque, à quelques centimètres de l'Humain. Cette dernière changea très rapidement de couleur, suintant un composé liquide de couleur violacé et nauséabond. La texture du fruit devint molle et des moisissures se propagèrent à la vitesse de l'éclair, comme une grosse pousse de lichen. En lambeaux, pourri jusqu'aux pépins, il ne restait plus qu'une comptée dégueulasse, plus proche d'une déjection que de toute autre forme de vie...

      Regard glacial. Haineux. Après tout, il pouvait se débarrasser de cet ennemi et garder la place dans la cale pour lui seule. Il en avait le droit, il en avait les moyens. Il ne lui manquait plus que de sauter dans l'ivresse de l'inconnu. L'inconnu, à venir, est plein de mystères, de rêves et d'enthousiasmes. Rien n'est jamais certain, pourquoi alors tant de déploiements d'énergie ou de force pour le domestiquer ? Par peur de ce qu'il va nous arriver surement. La rage commençait à le consumer petit à petit et les souvenirs douloureux de son passé commençaient à refaire surface. Crocodille ? Lézard ? Des insultes ! De la jalousie ! Ce n'était pas sa faute si il était comme ça, c'était un don ! Il n'était pas si différent, il ne demandait pas à l'être.

      Sans un mot, il laissa tomber sa cape, laissant apparaître sa peau blanchâtre, presque livide, brillante, froide... S'il il fallait en découdre pour le réduire en silence c'était le moment. Sans attendre, il prononça ces quelques mots avant de se jeter sur son adversaire.


      - "Tu n'aurais pas du te moquer de moi..."

      [i]Pendant un instant il ne s'était même pas demandé quels seraient les répercutions de son geste. A vrai dire, il n'avait même pas fait attention aux paroles de cet humain qui lui avait pourtant bien expliqué qu'il était clandestin lui aussi. Tout ce que Shivak avait retenu, c'était ses mots blessants qu'on lui avait tant répété lorsqu'il était enfant. Oui, le Garlik était très susceptible et rancunier. C'était sans doute les défauts qu'il avait développé en survivant seul et en se mettant dans la tête que les humains étaient tous fourbe et dangereux...
      Autrefois il était sensible, discret, timide. Il n'aurait pas fait de mal à une mouche. C'était une personne douce, proche de la nature et de sa mère. Il était affectueux et soigneux dans son travail. Mais l'apparition de ses yeux en fente et le secret de ses origines avaient grandement changer sa vie.

      On s'assure contre tout mais on mourra de ce à quoi on n'avait pas pensé. On prépare l'entrevue, on répète les dialogues, les réparties, on en fait deux, cinq ou sept scénarios et on est confondu, stupide du tour que prennent les choses. Et on continue... on refait inlassablement les mêmes erreurs, sûr que le monde est à notre image ou qu'on le maîtrisera ! Il n'avait pas fait le bon choix. Portant son bras muni de 3 seringues calés entre ses doigts, à la manière d'une griffe, il lançait son coup en direction du cou de son ennemi. Utilisant à la fois sa dextérité et la colère qu'il avait accumulé au fil des ans contre ce genre de personnes il se jeta a corps perdu, dans l'obscurité de la cale, une intense envie de tuer ce type, comme si il s'agissait de la peste...
        *Ce gosse est taré !*

        Et ce furent les premières pensées d'Axel alors qu'il inclina la tête pour éviter la pomme empoisonnée. Car en effet, il s'attendait à ce que l'être en face de lui se vexe, comme la plupart des civils normaux, susceptibles, et surtout ennuyeux. Mais s'il s'était contenté de pencher la tête, c'était parce qu'il croyait que la pomme n'était qu'une pomme. Aussi, en voyant le fruit se liquéfier en une gélatine immonde, il remercia son grand-père de l'avoir formé au combat sans le vouloir, et il se remercia aussi lui-même d'avoir été suffisamment têtu pour continuer à s'entraîner avant de quitter Bliss. Il s'imaginait déjà, lui et le reste de sa peau se liquéfier pour ne laisser que des morceaux de métal et une gelée dégueulasse, à l'exemple de spaghetti sauce bolognaise en conserve pourris depuis six mois.

        Mais, même si ces pensées loufoques lui traversaient l'esprit, il ne dévia pas son regard de son assaillant. Il ne relâcha pas ses poings alors qu'ils se serraient lentement. Il ne détendit pas sa mâchoire alors qu'elle se bloquait en un rictus exprimant défi et colère. A aucun moment. Car, mine de rien, GothBoy avait essayé de le tuer. Et alors qu'une petite voix dans sa tête (dont il ne se rendait pas encore compte à ce moment) commençait à lui chuchoter des murmures sanguinolents concernant le sort de son adversaire, il se mit alors à penser au fait qu'il allait brutalement lui exploser le crâne contre la coque du navire jusqu'à ce que ses yeux de serpents éclatent en un millier de petits bouts blancs et rouges. Car maintenant que l'inconnu avait commencé à attaquer, la situation s'était simplifiée : trop tard pour négocier, pour trouver un terrain d'entente ; Axel devait lui faire la peau avant qu'il ne lui fasse la sienne.

        Le jeune homme aux seringues fonça alors sur le cyborg, trois de ses armes préférées entre les doigts. Et malheureusement pour lui, Axel était beaucoup plus à l'aise au combat rapproché. Plutôt que de reculer ou de contourner le Crocodile, histoire de l'attaquer d'un autre angle, Axel se rapprocha de deux pas, en plein milieu de la course de son adversaire. A cette distance minime, l'allonge de la simili-griffe empoisonnée était un désavantage. Son propriétaire d'ailleurs aillant les deux mains sur celle-ci, sa défense n'était vraiment très élaborée. Le punk alors, dans son élan, coupa celui de son adversaire par un coup de poing gauche au niveau du plexus. Axel, profitant de l'ouverture qu'avait pu permettre son coup, recula alors son pied gauche, déplaça ainsi son centre de gravité, réarma son poing et enchaîna par un uppercut. Loin d'avoir terminé, il saisit alors le cou de sa victime de sa main droite et le projeta contre le mur de la cale le plus proche.

        Il y avait plusieurs erreurs que son assaillant avait commises lors de cet assaut : négliger sa propre défense, négliger les aptitudes de la cible et surtout, le choix de la stratégie. Bien que GothBoy ne pouvait pas savoir qu'Axel était un cyborg (donc littéralement doté d'une poigne de fer), il aurait dû se douter que le corps du punk était quand même plus taillé au combat que le sien, et aurait dû se méfier un peu. Le charpentier saisit alors une planche qui traînait par là et s'approcha lentement de sa cible.

        "Mauvaise décision, gamin. Mauvaise décision..."



        Néanmoins, avant que l'un d'entre ne put réagir, la porte s'ouvrit en fracas, et laissa apparaître une armoire à glace, barbue, sans T-shirt et ornée d'un bandana. Le genre d'armoire qui était suffisamment bodybuildée en théorie pour les tâches de force brute plus qu'intellectuelles : ramer, frapper, porter les caisses... Et en l’occurrence, vérifier les cales et taper sur tout ce qui ne semblait pas normal. Et ici, l'anomalie était rousse, avait une planche à la main et s'apprêtait à tabasser une autre anomalie habillée de noir. Le marin eut d'abord l'air surpris, mais son expression se transforma vite en un rictus de colère. Il porte ses mains puissantes à sa bouche, en entonnoir et se mit à beugler :

        "DES CLANDESTINS ! DES CLANDESTINS ! DES CLAND..."

        Pawn. Le gros monsieur s'interrompit quand il reçut une planche directement dans la face, signée Giriko. La cible tituba alors, et tenta de retrouver l'équilibre, en même temps que son œil de verre droit. Mais Axel ne lui laissa pas ce luxe : un second gros bruit de "planchedanstatête" retentit alors, suivi d'un troisième, d'un quatrième et... du bruit d'une planche qui se casse.

        *Putain, ce mec a le crâne en béton !*

        Le charpentier resta perplexe un moment devant son arme improvisée brisée, et puis se rassura une fois qu'il vit que Mr.IceCube était knocked out, gisant sur le sol. Le cyborg lâcha alors le bout de bois, se retourna un bref instant pour vérifier si une seringue ne venait pas par hasard de derrière lui, et se mit à courir vers le pont. Pour aller où ? Aucune idée.

        Le jeune Giriko venait alors d'entrer dans une partie d' "Attrape-moi-si-tu-peux", et il le vivait mal à vrai dire. Alors qu'il courrait, courrait et courrait encore, tabassant ou échappant de peu à ses opposants en face de lui (attitude changeante en fonction de la musculature de la personne d'en face), son cerveau battait aussi vite que son cœur. Les pensées le traversaient, les phrases répétitives était de la partie (comme à Saint-Urea, bon souvenir, vraiment...) et il ne put s'empêcher de se dire, entre deux "MAIS TU VAS OU AXEL ?! TU VAS OU, NOM D'UN TOJI ?!", qu'il était grand temps, mais alors là grand temps d'avoir un bateau à lui. P'tet faire partie d'un équipage, tiens ! Non pas qu'il se sentait seul, loin de là. Ceci dit, même s'il était on ne pouvait plus excité lors de ses aventures, pouvoir voyager sans se dire qu'on risque de mourir si jamais on trébuchait dans ce genre de situation pouvait être PLAISANT ! Bon sang de bonsoir...

        Axel continuait à courir, depuis à peu près vingt secondes, vingt secondes qui ne finissait pas tellement il les vivait intensément (et là encore, c'est un euphémisme... ou alors de l'ironie malsaine, selon les points de vue), quand il entendit, derrière lui, un des marins gémir et hurler de douleur. Ce fait plutôt déplaisant lui rappela qu'il n'était pas le seul à courir pour échapper à l'équipage.

        *Mais il va me lâcher, oui ?!*

        Il ne se retourna pas un seul instant, concentré sur sa course. Et bientôt, après de rustres sortes d'escaliers, il atteignit le pont.



        A ce moment, Axel ressentit un bref soulagement, suivi d'un sentiment de dégoût profond. Car maintenant qu'il avait atteint le pont, ça aurait pu être une sortie : ça donnait sur la mer après tout. Peut-être même sur une île proche, ou n'importe quoi, une échappatoire quoi. Sauf qu'un détail réduisit alors toutes ses espérances candides à néant : le bateau était pris dans une tempête.

        Comment était-ce possible ? Comment se faisait-il que le charpentier n'ait pas remarqué le bateau qui tanguait ? Peut-être était-il trop absorbé par sa courte rixe avec le "sssssserpent" ? Ou bien par sa course rocambolesque à bondir entre les marins, tel un marsupial surexcité s'échappant d'un zoo ? Et comment se faisait-il que les marins avaient pu les entendre dans ce cas, entre les vagues déchaînées et le tonnerre grondant ? Saturant, à bout, Axel hurla alors, en plein milieu du pont :

        "C'EST QUOI CE FOUTU BORDEL ?"

        Et à ce moment, il remarqua un fait qu'il aurait peut-être dû inclure dans sa réflexion, une réponse à la dernière question qu'il s'était posée, toute simple pourtant. Tous les marins du pont se mirent à l'observer avec de grands yeux, surpris, médusés : ils n'avaient jamais pu entendre l'alerte aux clandestins de l'armoire de tout à l'heure en raison du temps. Sauf que maintenant, ils le savaient tous.

        "Et m..."

        Sans perdre un instant et entre deux malédictions à propos de soi, le punk se remit à courir. Courir, courir, encore, toujours, entre balles et lames, entre poudre et fer. Ah, il se débrouillait bien le petit. Mais bon, il restait humain, il ne fallait pas croire à un miracle : le jeune Giriko ne pouvait pas esquiver tous les coups de tout l'équipage, et cela faisait sa huitième balafre en cinq secondes, au niveau du torse celle-ci. Décidant alors qu'il n'allait pas survivre s'il continuait ainsi, il chercha du regard une sortie, n'importe quoi. Il vit alors sa seule chance : la seule et unique petite barque de sauvetage, sur le bastingage gauche. Il s'y rua alors, et y plongea, comme tout Pirate en détresse se cachant dans un abri improvisé.

        Et dans un saut majestueux et épique, il sauta dans la barque, et les cordes maintenant celle-ci se détachèrent à cause de la centaine de kilos mécha-humaine qui arriva subitement à l'intérieur du rafiot protecteur. Atteignant l'eau, en plein milieu d'une tempête spectaculaire, il prit alors les rames, sans plus attendre et tenta de s'éloigner de l'enfer à voiles qu'il venait de quitter. Son cerveau ralentit alors car, même s'il était dans une tempête, et encore très proche du bateau, il y avait des chances pour qu'il s'en sorte finalement... Enfin, si rien ne lui arrivait entre temps.

        Comme, par exemple, un crocodile en fuite qui tombait du ciel.
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        Si seulement il avait redressé la tête, peut être aurait-il vu arriver la riposte de son adversaire, mais tout ce qu'il avait vu venir c'était un mouvement rapide et puissant qui l'avait mis au sol en moins de deux secondes l'envoyant valser contre la caisse de marchandises. Un coup ? Non, loin de là, l'autre gars avait été très rapide. Il avait d'abord coupé sa respiration en lui assénant un douloureux direct dans le plexus, puis dans l’enchaînement, le second coup, un uppercut, l'avait presque mis K.O. Il n'avait presque pas sentit la main de sa victime contre son coup, jusqu'à ce qu'il se retrouve propulsé dans les airs pour au final atterrir contre le mur de la cale, écrasant au passage une caisse de vêtements...

        OK. Il l'avait compris, l'autre gars était un combattant, mais ça il ne l'avait percuter que trop tard, la caisse était en morceau et le bruit de bois qui se casse et qui craque allait rapidement devenir une source d'ennuis. Trop tard pour la réflexion. Il aurait du y penser avant de s'emporter. L'humain semblait presque fou et le regardait avec un regard plein de reproche. Pour toute réponse, Shivak décida de l'ignorer, tout ce qui comptait maintenant c'était de survivre et de se barrer d'ici au plus vite.
        Malheureusement il était trop tard, le garde qui faisait les cent pas avait déjà fait demi-tour. Il arrivait en courant et d'une voix forte alertais les gardes de la présence d'intrus. Troublé par la puissance des coups de son adversaire, le Garlik eu énormément de mal à se redresser et à se remettre sur pied. Tout ce qu'il sut faire dans un premier temps, c'était de cracher une grosse quantité de sang, de bave et un peu de son déjeuner. Il avait l'estomac en vrac. Il tituba, sentait ses muscles le trahir... Sa tête le faisait souffrir, il semblait voir double et halluciner... Non, il ne rêvait pas : l'autre punk était bien en train de tabasser des marin à coup de planches en bois !

        Le temps semblait s'être arrêté, jamais Shivak n'avait pris une telle dérouille en si peu de temps. Il l'avait très certainement cherché, mais de là a se retrouver face à une brute, il était loin de s'en douter. Sa mâchoire criait de douleur et les crampes à l'abdomen ne semblaient pas vouloir se taire. Il avait presque retrouvé une respiration normal lorsqu'il entendit le rouquin se barrer à travers les méandres du navire. Bon débarras ! Ils allaient s'occuper de ce type et lui pourrait retourner se cacher tranquillement dans le navire pour atteindre la prochaine île. Mieux valait abandonner un combat perdu d'avance. Dans un navire, aucune chance, si encore il avait été sur la terre ferme, l'issu du duel aurait été toute autre et il aurait pu compter sur ses capacités ancestrales. Genoux a terre, le jeune homme frotta sa paume contre sa joue. Il allait certainement avoir de sacrés bleu...

        La porte de la cale s'ouvrit brusquement et un garde armé s'engouffra dans la pièce sombre. Shivak n'avait que trop tardé à se remettre de ses coups, il fallait désormais ne plus penser à se cacher de nouveau. Impossible de faire marche arrière. Il ne fallut d'ailleurs pas plus d'une seconde au sentinelle pour prévenir à son tour qu'un autre individu avait rejoint le "White Queen" clandestinement. Ce furent cependant ses derniers mots. Vif, silencieux, le Garlik avait finalement récupéré du coup qu'il avait pris pour se faufiler entre les vêtements et les babioles hors de prix pour surprendre l'homme armé et lui injecter une de ses seringues venimeuses. L'effet fut rapide et le spectacle horrible :

        C’était un charnier, un tas d’humeur et de sang, une pelletée de chair corrompue, jetée là, sur le parquet sombre. Les pustules avaient envahi la figure entière, un bouton touchant l’autre ; et, flétries, affaissées, d’un aspect grisâtre de boue, elles semblaient déjà une moisissure de la terre, sur cette bouillie informe, où l’on ne retrouvait plus les traits. Un œil, celui de gauche, avait complètement sombré dans le bouillonnement de la purulence ; l’autre, à demi ouvert, s’enfonçait, comme un trou noir et gâté. Le nez suppurait encore. Toute une croûte rougeâtre partait d’une joue, envahissait la bouche, qu’elle tirait dans un rire abominable. La décomposition purulente, un composé chimique, un mélange audacieux de poisons et d'acides.

        Son regard reptilien se tourna vers l'endroit ou il s'était caché. Il devait abandonner ce lieu pour sortir du bateau au plus vite. Mais aurait-il le courage de se jeter à l'eau ? En pleine mer ? Avec tous ces monstres marins qui pouvaient sillonner les Océans ? Il n'en avait pas envie, mais entre la vie et la mort, le choix était très vite décidé. D'autres gardes allaient arriver et on entendait leurs pas résonner sur les planches du navire. Il devait se barrer de là ! Maintenant ! Agir en tant que serpent. Se faufiler, fuir à tout bout de champ pour sa propre sécurité. Être disponible à l'inconnu sans se mettre en danger, rester ouvert sans recevoir des flèches, curieux sans se perdre... Voilà comment il avait toujours agit, voilà comment il devait continuer de faire pour survivre.

        Alors il se mit à courrir.

        Courir, courir, courir.
        Courir pour vivre, courir pour vivre, pour survivre, pour ressentir, pour avancer, pour foncer tête baissée à travers la poussière de la route. Courir pour bondir, pour sentir tous ses muscles, tendus comme des arcs, comme une multitude de ressorts, pour être l'archer et la flèche, pour être le vent sur la terre. Pour être le vent qui balaie les passants, d'un rictus conquérant, d'un rire qui file, et glisse entre les arbres, entre les corps... Pour être l'éclair, qui martèle le sol, qui jaillit, d'une ombre à une autre, d'un homme à une femme, d'un enfant à sa mère. Courir pour se métamorphoser, pour être autre, pour comprendre, pour apprendre et apprendre, pour lire et écrire. Courir pour aller plus loin !

        Un garde, deux gardes, trois gardes et les seringues qui diminuaient une à une. Paralysie, poison, somnifère, tout était là, lui permettant de continuer à avancer, mais pour combien de temps ? Son stock était limité. Comme tout combattant à distance qui se respecte, il devait surveiller ses munition, ne pas les gâcher, il regrettait maintenant amèrement d'avoir utilisé l'une de ses armes sur la pomme que lui avait proposé l'autre fou. Il fallait continuer d'avancer.

        Courir, et courir, toujours courir. Pour souffrir, pour se punir, se repentir. Pour être éclatant, de douleur, de violence. Pour sentir ses muscles tendus à se rompre, à se briser, à fondre. Pour sentir le soleil sur sa nuque, comme en une infernale fournaise, les rayons de l'astre comme autant de marteaux, frappant le corps comme un vulgaire bout de fer sur une enclume, pour hurler à chaque coup, pour savoir que la douleur paie toutefois rarement pour le regret, mais souffrir quand même pour survivre à la peine, au désespoir ou à l'espoir. Courir pour payer, courir pour survivre. Courir pour vivre.

        Il sortait enfin de l'obscurité pour étinceler à la lumière du jour. Aveuglé par les rayons luminescent, Shivak ne remarqua pas tout de suite que de nombreux marchant et hommes armées se trouvaient à proximité, tout ce qu'il entendit ce fut les jurons du connard à cause de qui il se retrouvait dans une telle situation... Détournant le regard, il commença a repéré les différentes sections du navire, le bleu éclatant de l'eau et les lames aiguisées et sournoises qui arrivaient dans sa direction.
        Si il n'avait pas vu le coup venir dans la cale, pris par un élan de rage, Shivak était cependant quelqu'un de très agile et de doué en esquives, ce ne fut donc pas un problème pour lui de se frayer un chemin parmi tous ces humains et de sa rapprocher près de la proue. Bien que faiblement touché à l'épaule avec quelques balafres ça et là, il s'en était une nouvelle fois bien tiré... Jusqu'à maintenant !

        Dos au mur, il ne lui restait maintenant plus qu'une solution...

        Courir, courir. Courir plus loin que l'horizon, courir au bout des temps et des lieux, courir après l'amnésie. Courir pour oublier, courir pour fuir. Oublier la réalité, la fuir, la redouter, et s'enfuir, droit vers le démon, sachant qu'il n'est rien face au vrai, à ce que l'on peut avoir fait, ou n'avoir pas pu faire, on n'avoir fait. Courir pour oublier, et ses peurs et ses joies, et ses regrets et ses souvenirs, courir comme si le destin n'était rien, comme si on pouvait lui échapper, et courir quand même, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire que courir, plus loin que ce que la liberté permet, et n'être pourtant pas libre, rester prisonnier de soi. Courir pour tenter de s'enfuir de soi, pour s'échapper, pour se perdre, en vain et sans fin, et enfin, courir pour mourir. Et courir après la mort, après la mort avec la mort, courir en vain. Courir pour oublier.

        Le point de non retour.

        Shivak était désormais seul, face à une horde de marchand ricanant, armés jusqu'au dents, prêt à faire de la charpie avec son corps. Un homme sortit finalement du troupeau, plus en colère que les autres, deux poignets américains armées aux deux mains. le Comte Edward Windel se tenait là, furieux et il avançait d'un pas déterminé vers le jeune homme.

        - "On ne pose jamais les pieds sur mon navire sans en payer le prix..." Annonça l'homme à la haute stature.

        Pour toute réponse, Shivak n'eut qu'à mettre ses index à l'intérieur de ses joues, les tirer vers l'extérieur tout en sortant la langue pour bien lui faire comprendre qu'il en avait strictement rien à faire. Un peu osé certes, mais quitte à être en fuite et se faire des ennemis, autant le faire jusqu'au bout !
        D'un regard vif, il observa la scène. L'autre type avait disparu. Ce salaud avait déjà pris la fuite ! Il était donc seul et il ne lui restait que 3 seringues pour environ une vingtaine d'homme. Mission impossible. Seul solution, le plongeon. A moins qu'il n'atteigne une barque sur l'aile gauche ? Oui il en avait aperçu une pendant ses longues heures d'observations sur la plage !

        Tandis que le maître de bord s'approchait dangereusement, Shivak donna le départ de la chasse en se projetant à toute vitesse vers le lieu salvateur auquel il venait tout juste de penser. De nouveau il dut faire face aux sbires marchands et esquiver des coups. Il répondit au tac au tac en utilisant l'une de ses armes pour paralyser un gros balourd qui, persuadé qu'il ferait le poids, attendait simplement les bras croisées que le Garlik se rende. Erreur de calcul, ce dernier n'avait pas vu venir la sentence. Shivak non plus d'ailleurs. Alors qu'il était persuadé de l'effet de son poison, le grand gaillard lui décolla un punch rugissant qui le fit voler en dehors du navire, par dessus bord...

        ... Pour atterrir et endommager la barque d'un punk fou de rage...

          Le jeune Giriko pédalait des coudes, depuis dix secondes à peu près. Ramant le plus vite possible loin de ce bateau, il se débattait entre les vagues hostiles et déchaînées, et les balles de l'équipage voulant lui faire des petits trous, encore des petits trous, toujours des petits trous. Ceci dit, après une autre trentaine de secondes pendant lesquelles il n'arrêtait pas de faire des ronds avec ses bras en buvant la tasse, le punk ne put s'empêcher de remarquer qu'aucune balle ne venait plus vers lui. Un sourire aux lèvres, il en déduisit jovialement que cette saleté de reptile avait dû être repéré lui aussi, et que les balles le ciblaient lui maintenant. Il continua à ramer, même si, vu le temps il n'allait pas loin...

          Axel s'acharna donc au job tant ardu qu'était celui auquel, même habitué, le charpentier avait toujours du mal : sauver sa peau. Décidant de se satisfaire néanmoins des petites choses de la vie, et surtout de cette petite échappatoire lumineuse dans ce fatras apocalyptique et digne du plus malchanceux des pirates (Axel n'était pas défaitiste, mais fallait avouer que depuis qu'il était parti de Bliss, la bonne fortune était absente...), il décida de ne pas râler. Il était en vie, et allait bientôt s'en sortir. Il y était presque, presque, presque...



          Et fatalement, le ciel lui tomba sur la tête. Prenant la forme cette fois-ci d'un jeune adulte en robe noire projeté par-dessus bord, le serpent aux seringues de tout à l'heure vint s'écraser en plein sur la barque, manquant presque de la casser. L'air surpris du cyborg prit une multitude d'autres formes durant les cinq secondes qui suivirent. D'abord, il eut l'air inquiet pour sa jolie petite barque chérie : il l'aimait déjà, elle était tombée à pic... Contrairement, à son compagnon de cale chétif à l'instant. Ce dernier d'ailleurs, fit de la prochaine expression faciale d'Axel une expression de colère. La mâchoire serrée, le poing tremblant, des envies de meurtres qui lui passaient dans la tête, elles-même ressortant à travers le regard de haine profonde et les yeux exorbités du charpentier. Il avait envie de lui briser la tronche, mais d'une force... Le jeter par dessus-bord, nourrir les requins, quelque chose, mais qu'il disparaisse de cette barque ! Et puis ensuite vint l'éclair de clarté, l'instant sacré de réflexion. Oui, Axel décida de bien y penser à deux fois avant de flinguer ce gosse. En réalité, c'étaient les cris de haine de l'équipage marchand, mélangés aux hurlements de leur canons qui lui fit prendre conscience que, finalement, ce truc noir qui avait failli le tuer allait pouvoir enfin être utile. A cet instant, on put lire sur le visage d'Axel, d'abord de la perplexité, et enfin, de la résignation. Orage, ô désespoir...

          Le punk ne perdit pas un seul instant : il s'approcha du corps qui heurta son bâtiment adoré (c'était la barque de sa vie, que voulez-vous...) et le saisit à la gorge de la main gauche. Il redressa son interlocuteur, le faisant s'asseoir. Ensuite, de son autre main, il claqua deux fois le réceptacle des yeux de serpent, pour avoir son attention (en réalité, une fois aurait suffi ; la deuxième était pour son plaisir personnel) et lui hurla à la figure, tentant de percer le tintamarre de la tempête.

          "Hey, GothBoy ! La situation est claire là : c'est MA barque, c'est MA solution chérie, et actuellement, t'es dessus ! En plus, on est en pleine tempête, avec des fous furieux à nos trousses ! Ca me fait aussi peu plaisir qu'à toi, mais faut se serrer les coudes si on veut s'en sortir ! Je sais pas toi, mais moi, j'ai pas envie de CREVER !"

          Sur ces mots, il saisit alors une rame, et le lui fila violemment, dans l'abdomen.

          "Alors tu rames, et tu la BOUCLES ! Essaie de me tuer encore une fois, et je te raterai pas ! C'EST COMPRIS ?!"

          Axel prit alors l'autre rame, et recommença à pagayer, sans relâche. Il supportait pas ce type, mais là, il avait pas le choix.



          "EST-CE QUE C'EST COMPRIS ?!"
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          Dieu ne joue pas aux dés !
          La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit et pourtant, il fallait qu'il soit tombé sur la seule barque à des kilomètres au lieu de piquer une terre dans l'eau bleu de l'océan. Le hasard direz vous ? Et si il n'existait pas ? Tout ça n'a plus d'importance désormais, il était trop faible pour penser à quoi que ce soit et pour réagir à ce qu'il se passait. Une paire de claque, des paroles sévères. Il ne sentait rien...Tout ce qu'il pouvait capter c'était la main de l'autre taré qui venait de se resserrer contre son cou et le fait qu'il manquait désormais d'oxygène.

          Etait-ce par pitié ou parce qu'il avait réellement besoin d'aide que le Punk l'avait relâché ? Shivak optait plutôt pour la deuxième option. Une barque, en plein océan, seul, c'est du suicide. Mais de la à coopérer avec un tel abruti, plutôt mourir... Le Garlik n'en démordrais pas. Si ce mec ne l'avait pas poussé à l'attaquer, jamais il ne se retrouveraient dans une telle situation, mais la provocation semblait être le point fort des humains. N'y en avait-il pas des sensibles, des élégants, des sages ou des doux ?

          Le capitaine du navire marchand les observaient avec un regard noir. Bien déterminé à faire payer les deux clandestins, il faisait faire manœuvre à son équipage pour mettre les canons en joue et les prendre pour cible. Heureusement pour eux, le ciel allait jouer un tout autre scénario pour eux. Le Navigateur adverse avait également remarqué que des nuages violets passaient sur nos têtes, et que la lumière bleuâtre baissait de minute en minute, comme celle d'une lampe qui meurt. Pas de doutes : L'orage !

          Tandis que le rouquin commençait à s'échauffer et à psalmodier dans son langage barbare, la manière dont il s'était approprié la barque et dont il s'autoproclamait "capitaine", le Comte Edward Windel affichait un sourire des plus mesquin. D'un simple geste de la main, il ordonna à ses subordonnés de stopper l'opération. Si tempête il y allait avoir, mieux valait se replier et laisser l'Océan faire le travail.


          "EST-CE QUE C'EST COMPRIS ?!"

          Shivak lança un regard noir à son partenaire malgré lui. Oui il avait capté, il devait ramer, mais à quoi bon désormais ? Il était clair que maintenant les marchand allaient s'éloigner de la tempête et qu'ils allaient se retrouver seul face aux éléments. Face à l'attitude néfaste de son interlocuteur, le Garlik n'eut pour toute réponse qu'un simple hochement de tête et un :

          - "Tsss"

          Alors, il commencèrent à ramer à l'opposé du Navire (qui s'éloignait maintenant de plus en plus jusqu'à ne plus être qu'un point sur l'océan), face à l'inconnu, vers un horizon incertain. Les nuages grisonnant se rapprochaient et le chant de l'orage commença à être plus prononcé. Son grondement était musical, il semblait faire corps avec la soirée jazz que les gens de son île natale organisaient annuellement , ce fut un fabuleux festival. Prostré, complètement hypnotisé, durant quelques minutes qui lui semblaient une éternité et en même temps, confusion, comme si le temps s'était arrêté !

          Sans adresser un mot à son "compagnon" de rame, ils avancèrent indéfiniment. D’ordinaire, de violents coups secs se contentent d’éclater et les éclairs de leur répondre, mais en cet instant, jamais il n’avait entendu ni vu pareille beauté, car les tonnerres se succédaient sans interruption, des vrombissements sourds et graves, qui auraient fait blêmir le plus grand des barytons.
          Les éclairs s’entremêlaient rosâtres sur le fond gris du ciel énervé et semblaient l’amadouer grâce à leurs plus beaux apparats, tout simplement majestueux qu'il en fut éblouis. Shivak avait perdu toute notion du temps, et se trouvait maintenant dans l’instant présent.
          La puissance de la nature, s'avançait tel le bruit de pas des sabots des chevaux des mers au galop. Concentré sur la mélopée, le Garlik se laissa porté par le tintement mirifique du bourdonnement des cieux.

          La loi de la nature eu raison de sa curiosité par un vent violent de sable, venu d'on ne sais où, la tête baissée pour ne pas recevoir ces menus projectiles dans les yeux il se réfugia dans la capuche de sa cape noire.. Une fois bien protégé à l’intérieur, en quelques secondes, une averse violente s’abattue et les deux hommes se retrouvèrent trempés, à lutter non seulement contre les flots, mais également contre les intempéries.

          Rageant, il balança sa rame dans la barque et pointa du doigt l'autre type. La colère accumulée le temps de ces péripéties finie finalement par sortir.


          - "Tout ça c'est de ta faute esspèce de sssale type ! Ssi t'avait pas cherché l'embrouille ssur ce bateau rien de tout ça ne sse sserait produit ! Vous autres les humains vous ne penssez qu'à vous ! Vous vous croyez ssupérieur ! J'en ai marre d'être traité comme de la merde par des gars aussi répugnant que toi ! Tu ne ssais rien de moi ! Je suis un Garlik et mon nom est Shivak ! Pas GothBoy !"

          Insistant un peu plus, il alla jusqu'à poser son doigt sur le front de son convoyageur pour insister un peu plus sur des explications qui se valaient d'être nécessaires !


          - "Maintenant ssi tu continue de menacer, c'est pas moi qui passserais par desssus bord le premier ! Je veux pas de ta compagnie ! Je veux pas de tes ssarcassmes et de tes blagues à deux balles ! Je veux juste aller sur une île et me barrer pour me retrouver le plus loin de toi posssible, alors t'a intérêt à la fermer si tu veux que je coopère et qu'on trouve un moyen d'y arriver en vie !"

          Son coup de gueule passé, il reprit sa rame en main en laissant le type encaisser les mots qu'il venait de prononcer. La barque commençait à remuer par le mouvement des vagues et le vent qui soufflait. Il ne fallait pas traîner. D'une voix plus calme, Shivak termina cette parenthèse en ajoutant simplement :

          - "De toute façon on a guère le choix... Aucun de nous deux ne ss'en ssortira sseul. Nous ne ssommes pas clandesstin pour rien... Tu dois être aussi bon navigateur que moi je ssupose ?"
            Sur la petite barque esseulée, au milieu d'une pluie battante, deux hommes avec simplement des rames en main. Pas de provisions, pas de carte, pas de connaissance de navigation, ni l'un, ni l'autre. Quel beau tableau. Presque touchant, tellement il était misérable. Et c'était les pensées qui traversaient l'esprit d'Axel, alors que le jeune homme qui l'accompagnait de force pétait un câble. Un doigt sur le front, son petit sifflotement constant sur les "s" prononcés, un ton de voix plus empli de reproches et de déception, de tristesse et d'amertume, que de colère en soi. Pendant tout son discours, le charpentier, lui, ne bronchait pas. Pire il souriait. Même avec un index reptilien sur son front, il souriait. D'ailleurs, c'était peut-être ça que Gothboy ne l'aimait pas : parce qu'il se foutait de tout. Si bien que quand ce dernier finit son sermon par une question, le punk répondit singulièrement.

            "De toute façon, on a guère le choix... Aucun de nous deux ne ss'en ssortira sseul. Nous ne ssommes pas clandesstin pour rien... Tu dois être aussi bon navigateur que moi je ssupose ?
            -Vas-y, dis "les chaussettes de l'archi-duchesse", juste pour voir."


            Et le cyborg éclata de rire. Ils étaient sur le fil du rasoir, sans cap, sans provisions pour les jours à venir, donc au final, sans grandes chances de survie, et lui, ben il continuait de se foutre de la gueule du monde. Ouvertement. Mais, quand même, pressentant que son compagnon forcé, lui, n'avait pas trop d'humour, il s'arrêta avant que l'autre ne pète encore un câble.

            "Ahlalalalala... Shivak, hein ? Enchanté, moi c'est Axel."

            Sachant que son partenaire particulier n'allait pas lui serrer la main, le punk ne la tendit pas. Il se contenta juste de montrer la paume de la sienne, en guise de salut, de loin. Enfin, de loin... Un demi-mètre, quoi. Et calmement, il reprit sa rame et continua de pagayer. La mer était très houleuse, la tempête n'était pas encore complètement terminée, et les intempéries pesaient sur leur corps comme sur leur moral. Mais le punk ne s'énerva pas. Il poursuivit, même, avec le même calme, la même sérénité.

            " 'Tain, t'as mis du temps à me dire ton foutu prénom. Et tu te plains que je t'appelle GothBoy... C'est l'hôpital qui se fout de la charité, là."

            Il fit alors un petit rire, avant de continuer.

            "Tu sais, Shivak, je sais pas ce que t'as vécu, et je veux pas le savoir. P'tet que tu me supportes pas, d'accord. Moi non plus. Mais arrête de t'énerver, ça sert à rien."

            Le punk ramait, ramait, ramait, sans s'arrêter, sans un moment de pause. Comme dans un longu mécanisme d'une machine bien huilée. En prenant son temps, regardant à peine son interlocuteur. Ah, ça c'est sûr qu'il avait flippé tout à l'heure. Mais bon, autant la jouer cool car, encore une fois, leur survie dépend des deux protagonistes. Axel désigna alors leur direction de la main droite.

            "Moi, je suis sûr que si on continue tout droit, on va arriver quelque part. Sûr et certain. Alors on rame."

            Et reprenant le dur labeur qu'est celui d'essayer de se tenir en vie, le punk continuait à ramer, imperturbable, et se permit même de siffler l'air d'une chanson traditionnelle pirate, que son grand-père chantait tout le temps avec ses collègues sur le chantier. Shivak allait sûrement se plaindre. Mais bon, après tout, de quoi ne se plaignait-il pas ?



            ---------------



            Après une journée à ramer (ouais, juste une journée, ils avaient eu du bol), la petite barque s'écrasa alors sur une plage, où le sable était jaune, lumineux et...

            "YAOUCH !"

            ... brûlant. Quand Axel se pencha pour en ramasser, heureux d'être enfin arrivé sur de la terre ferme, il eut cette sensation désagréable de brûlure, même superficielle. En effet, après un rapide coup d’œil des environs, le charpentier en déduit rapidement qu'ils étaient arrivés sur une île désertique. Le soleil commençant tout juste à chuter, pour laisser poindre au loin l'astre lunaire, le sable avait encore la température que les doux rayons de l'astre majestueux lui avait donné. Mais bon, il ne fallait pas beaucoup de culture générale pour savoir que, bientôt, la température allait chuter magistralement, et qu'il allait bientôt falloir camper dans un coin, faire un feu même.

            Le cyborg se retourna alors, et se remit dans la barque. Seul à ce moment, il sortit alors de son mollet droit un marteau, un tournevis et une gourde. Il accrocha le breuvage à sa taille, et se servit des deux outils pour retirer quelques planches de la barque. Même plutôt humides, Axel comptait les enfouir légèrement dans le sable pendant quelques temps, pour en faire un feu. Bref, débrouillard jusqu'au bout quoi. Les planches sur l'épaule gauche, il s'approcha alors du Crocodile.

            "Bon, ben ça y est, on est arrivé. C'est ici que nos chemins se séparent. Au plaisir de ne plus te revoir, GothBoy !"

            Et il tourna les talons, partant vers le nord (enfin, ce qu'il pensait être le nord). Et après trois mètres, sans se retourner, il s'exclama :

            "Bon courage pour trouver une oasis !"

            S'en suivit alors un rire assez gras, et une gorgée de sa précieuse gourde. Il aimait vraiment pas Shivak.



            Après une ou deux centaines de mètres, le jeune Axel s'était arrêté, au pied d'un cocotier qui traînait par là. Il était encore près de la côte, donc s'il voulait dormir sans avoir à côtoyer des cactus, c'était maintenant. Comme le voulait son plan, il se mit à enfouir les planches sous le sable, et soupira un grand coup. Il savait qu'il devait attendre un certain temps quand même, avant que ces dernières ne sèchent. Aussi, il s'assit, sortit le briquet de sa poche et, constatant qu'il était trempé, se mit à tenter de le faire fonctionner pendant une heure. Oui, Axel était désespéré et dans un profond ennui.

            Après avoir vu toute petite flamme sortir, il se dit qu'enfin, son briquet était fonctionnel et déterra les planches. Il les brisa, fit un petit tas, et flamba le tout, avec un peu d'huile pour rouages qu'il lui restait (cyborg, quand tu nous tiens...). Il remercia intérieurement son aïeul Anders pour être si prévenant ("T'iras pas loin sans huile, p'tit con !") et s'adossa à l'arbre exotique, au bord du feu. Il s'assoupit alors, épuisé par cette folle journée.

            Du moins, si on le laissait dormir...


            Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 15 Fév 2014 - 10:17, édité 1 fois
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            Au loin, à la dérive sur un morceau de barque en bois, il y avait Shivak semi-inconscient et blessé et Axel, l'homme qui détestait actuellement le plus et avec qui il faisait équipage de fortune. Le Garlik se remettait difficilement de ses blessures qui avaient déjà commencé à coaguler, il était blessé à la tête, quelques coupures aux bras et aux jambes. Les vêtements presque déchirés à certains endroits et tout son corps qui lui criait de se reposer. Mais il devait ramer. Ramer. Ramer.

            L'épuisement, la soif et la colère l'avaient complètement vidé de ses forces, si bien que le Punk n'arrêtait pas de le vaner ou de l'engeuler. Mais à quoi bon ? Il n'écoutait même pas. Obstiné, têtu, il ne voulait avoir aucun lien avec cet espèce d'humain provocateur.
            Lentement et avec difficulté, Shivak se tourna pour ainsi lever la tête et voir où il se trouvait. Mais il n'y avait rien, pas de bateau et pas d’oiseau. Alors ils ramèrent, encore et encore.

            Sans un mot durant tout le trajet, à la limite de l'abandon, le jeune homme se mit soudain à scruter l'horizon fixement, persuadé que cette fois-ci, ce n'était pas une illusion ou une mauvais blague : mais non, aucune doute ! Ils finirent par chance à apercevoir une île ! il y avait une île devant, retrouvant espoir. Il se mit à baguayer de plus belle, souriant, rigolant presque de sa découverte !

            "Gothboy" regardait de gauche à droite pour voir dans quelle direction le courant se dirigeait, lui qui était face à l’île, le courant devait pousser le reste de la coque vers la gauche. Mais il y avait quelques chose qui clochait... Le paysage jaunit, vif, brûlant : un désert. Mauvaise pioche. Jamais encore le Garlik n'avait vécu dans un climat comme celui ci et les températures augmentaient au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la terre ferme... Tout ce que Shivak savait de ces paysages, il le savait de ses années d'apprentissage à l'école. Mais le passage à la pratique était toujours un peu plus délicat.

            Un autre facteur était aussi à prendre en considération : Axel. Maintenant que toute cette histoire était terminée, qu'allait-il faire ? Devait-il l'assassiner pour tous les coups et les problèmes que ce dernier lui avait fait enduré ? Devait-il le laisser partir et mourrir dans les pièges mortels du désert ? Le punk lui apporta lui même la réponse en décidant de séparer leur chemins. Shivak n'en fut que plus ravie mais son regard fut porté sur le corps de l'homme qui venait de s'ouvrir pour en laisser sortir une gourde, un tournevis et un marteau... Le jeune homme se demanda un instant ce qui était le plus choquant : de savoir qu'Axel était un cyborg ou de voir que cet enfoiré avait tout prévu pour sa propre survie ?

            Tout prévu... Pas sure. Avec des températures aussi élevé et la quantité de sable dans l'air, les circuits d'un Cyborg seront mis à rude épreuve et la gourde ne le tiendra en vie que quelques heures si il n'économise pas son eau. Un bon débarras en somme. Le Garlik souria, sa vengeance il n'aurait pas besoin de la prendre lui même. Après un signe de tête en guise d'adieux, Shivak s'enfonça un peu plus loin dans ce paysage atypique et se lança à la recherche d'une faune quelconque. Si son intuition était bonne, il aurait vite fait de trouver des amis sur lesquels compter.

            ------------------------------

            Il marcha pendant deux heures, tiraillé par la faim et la soif alors que le soleil commençait à descendre dans le ciel. Par chance, un serpent fini enfin par répondre à ses sifflement et ce dernier le conduisit jusqu'à une vieille cabane ou résidait un nomade. Il avait des chamelles et des vivres pour quelques jours et la cité la plus proche était encore à 3 jours de marche à pied d'ici. Le reptile lui explica égallement que les hommes du coin les chassaient pour leur venin et qu'il avait une dent contre ces types. Aussi il se ferait un réel plaisir de lui venir en aide.

            Shivak ne survivrait pas sans l'aide de cet homme, mais il était surement armé et les contacts n'avaient jamais été son fort.


            - "Elimines-le, et toi et les tiens vous pourrez vivre en paix sur ce territoire. J'ai besoin de ses vivres pour regagner la ville."

            Après quelques minutes le nomade sortit de sa cabane et marcha sur quelque chose de mou et sentit aussitôt la morsure à son pied. Il bondit en avant et, en se retournant, il vit en jurant une yararacusu qui, enroulée sur elle-même, attendait une autre attaque.
            Il jeta un rapide coup d’œil à son pied, où deux gouttelettes de sang grossissaient péniblement, L’homme se baissa, essuya les deux rubis, et contempla un instant la morsure. Une douleur aiguë naissait des deux petits points violets et commençait à envahir tout le pied. Il serra sa cheville en toute hâte avec son foulard et suivit le sentier jusqu’à sa cabane.

            La douleur au pied augmentait et l’homme éprouvait maintenant le tiraillement d’une enflure ; soudain, il sentit deux ou trois élancements fulgurants qui, tels des éclairs, irradièrent de la blessure jusqu’au milieu du mollet. Il remuait la jambe avec difficulté ; une sécheresse métallique de la gorge, puis une soif brûlante lui arrachèrent un nouveau juron.
            Il arriva enfin à sa cabane et s’affala sur la roue d'un moulin céréalier. Les deux petits points violets avaient disparu dans la monstrueuse boursouflure du pied tout entier. La peau, trop tendue, semblait plus mince, prête à céder. Il voulut appeler au secours, mais sa voix se brisa en un raclement rauque de gorge desséchée. La soif le dévorait.

            Les douleurs fulgurantes se succédaient en éclairs continus et atteignaient maintenant l’aine. L’atroce sécheresse de la gorge, que le souffle semblait encore échauffer, augmentait également. Quand il tenta de se relever, un vomissement foudroyant le maintint une demi-minute le front appuyé contre la roue du bois.
            Toute sa jambe, jusqu’à mi-cuisse, n’était plus qu’un bloc difforme et très dur qui crevait le vêtement. L’homme coupa la ligature et ouvrit son pantalon avec son couteau : le bas-ventre déborda, boursouflé, couvert de grandes taches livides et terriblement douloureux.

            Un dernier cri, un étranglement dans son propre sang et ce fut terminé.
            Shivak en profita donc pour sortir de la dune derrière laquelle il attendait patiement et se rendit dans la batisse du nomade. Là il récupéra tout ce dont il avait besoin et remercia chaleureusement le serpent des sables. Ce dernier lui apprit que si il voulait survivre ici, il devrait se fournir des vivres en ville. Le Garlik grimaça à cette idée et il dut se rendre à l'évidence que jamais il ne pourrait tenir le coup sans avoir de contact avec les locaux d'ici. Il allait donc avoir besoin d'aide et rien que cette idée le mettait en colère, car il n'y avait qu'une option en vue...


            ---------------------------------


            Après avoir marché de nuit à dos de la Chamelle qu'il avait récupérée chez le nomade, Shivak suivit les traces d'Axel pour le retrouver à l'ombre d'un arbre, presque grelotant de froid dans son sommeil. S'approchant discrètement du feu, accompagné par le serpent des sables qui répondait au nom de "Sirocco", le jeune homme réveilla le Cyborg en lui balançant un peu de sable au visage.

            - "Debout l'affreux, faut qu'on cause."
              "Heuseufeu *koffkoff*... de quoi ?"

              Le cyborg se réveilla en sursaut. Il agita sa tête plusieurs fois, très rapidement, de gauche à droite et, les yeux enfin ouverts, il observa celui qui l'arracha au bras de Morphée.

              "Oh, dis-moi pas que c'est pas vrai..."

              Après avoir vite constaté que non (tirer sur la joue, ça marche toujours), le charpentier poussa un râle poussé, mélangé à un soupir profond, avant de se lever. Il observa un instant l'horizon, et le soleil n'allait pas tarder à se lever, amenant avec lui l'heure d'un départ, d'un voyage qui n'allait pas être de tout repos. L'espoir solaire se levant sur ce désert aride, sec, impitoyable, tel le monde d'aujourd'hui. Trop cool ! Un sourire se dessina sur le visage d'Axel : il savait qu'il avait fait le bon choix en partant de Bliss, il savait qu'il allait aimer ces aventures, même les plus éprouvantes... Ensuite, une grimace de profond dégoût apparut sur le visage du cyborg. Car, en effet, après ces pensées matinales et agréables, il fallait maintenant s'occuper de l'autre là...



              Le punk se retourna alors vers le Crocodile.

              "Bon, sérieusement, qu'est-ce que tu me veux encore ? Ca t'a pas suffi toute cette aventure sur le bateau ? Et maintenant que t'as pourri ma cale, tu vas me pourrir mon voyage dans le désert aussi ?"

              La voix du jeune Giriko n'était pas celle de la colère, non. Pas d'augmentation de volume dans la voix, pas de tentative d'intimidation. Juste une voix un peu plus haute que la normale, une voix agaçée, épuisée et qui en avait marre de se retrouver toujours avec le même type sur le dos.

              Shivak expliqua la situation, le voyage jusqu'en ville, les risques du désert, soit la raison pour laquelle les nomades étaient toujours plusieurs lors de leurs voyages. Après cette brève explication, Axel observa la chamelle, et vit un petit sac sur le dessus. Sûrement des restes de vivres qui avaient dû être "détroussssssés". Bon, fallait avouer que le charpentier n'avait pas eu le temps de prendre à bouffer non plus, donc c'était peut-être une idée qui profiterait aux deux cette coopération...

              Aussi, un soupir se fit entendre, et s'ensuivit la voix rocailleuse du cyborg.

              "Ok, ok j'ai pigé. J'espère qu'il y a un chameau pour moi. N'est-cccccce pas ?"

              Après sa provocation délibérée, Axel tourna le dos à GothBoy, les coudes relevés, les mains au niveau de la taille. Un déplacement hagard s'ajoutait à cette pose, un déplacement "pingouinesque", mais lent, cette pose que l'homme condescendant prenait quand il partait dans une explication longue, rappelant vaguement Confucius dans son jeune âge.

              "Ceci dit, mon brave Shivak, un petit détail..."



              Soudain, un bruit de tronçonneuse se fit entendre. On put voir à ce moment le corps du punk déborder de vapeur, et son poing droit arriver à toute vitesse dans la face du Crocodile, sur sa joue droite. Le charpentier avait utilisé son "Rock Out" pour foutre une mandale² à son ex/actuel compagnon de fortune. A vrai dire, ce n'était pas intelligent d'utiliser le mécanisme de vapeur dans un désert : la quantité utilisée est difficilement gérable, toujours au-dessus de ce qu'on prévoyait. Ajoutons à cela la vapeur qui se créait prématurément dans les boyaux du cyborg. Bref, la température était un vrai carnage. Le sable aussi...

              Fier de son coup, le punk shoota alors dans le petit serpent à ses pieds, et sautilla sur place pendant deux secondes.

              "Putain, qu'est-ce que j'en avais envie !"

              Et à cette phrase, il bondit encore une fois sur GothBoy, et l'attrappa par le col, le soulevant dans les airs. Il le plaqua alors contre l'arbre, et les yeux du charpentier rugissèrent alors dans ceux du serpent, entraînant un ton de voix beaucoup plus autoritaire.

              "Bon, gamin, si on voyage ensemble pendant encore un temps, faudra que tu comprennes deux ou trois trucs. Premièrement, si tu méprises autant les humains comme tu le dis, NE LEUR DEMANDE PAS LEUR AIDE ! T'es venu me voir, donc maintenant, t'assumes. Deuxièmement, hey mec, réveille toi ! Y a pas que toi qu'a souffert ! Donc arrête de te considérer comme le mec mal compris, le centre du monde, bouhou, le GothBoy de base quoi ! Et enfin, TROISIEMEMENT ! Ne mets pas tout le monde dans le même panier, ABRUTI !"

              Sur ce dernier mot, le punk jeta le Crocodile sur le sol. D'un air méprisant, il se retourna alors vers les planches qui restaient.

              "Depuis le temps que ça devait être dit, ça..."
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              Qu'évoque pour nous le mot désert ?
              Silence, vastitude, vent brûlant ?...
              Mais aussi mirages, soif, scorpions...
              et la rencontre du plus simple de soi-même dans le regard étonné de l'homme ou de l'enfant jailli d'on ne sait où entre les dunes ?

              Il y a les déserts intérieurs, c'est de ceux-là qu'il nous faut parler, sachant reconnaitre ce qu'ils ont de douloureux et de torride. En essayant aussi d'y découvrir la source cachée...
              l'oasis. la présence inattendue qui nous accueille sous un palmier, dans un sourire, autour d'un feu , où la danse des passants se joint à celle des étoiles.

              La nuit était froide et l'humeur d'Axel l'était encore plus. Il n'aurait pourtant pas du le frapper ou s'énerver. Il n'aurait jamais du l'irriter une nouvelle fois. Le désert n'est pas un but : il est lieu de passage. Il est "traversée".
              Chacun a sa terre promise, son attente à décevoir, son espérance à éclairer. Et si ce coup de poing avait une signification ? Et si toutes ces mésaventures étaient là dans un but précis ? Non, Shivak divaguait, le Punk n'avait que de la haine dans son regard. C'était une personne détestable et égoïste. Mais le jeune Garlik savait qu'il ne devait rien dire, ne pas riposter. Il aurait l'occasion, plus tard. Lorsque l'autre aurait accomplit sa tâche.

              Mais avait-il percé tous les mystères qu'entouraient cet inconnu pour lui ? Et si l'autre s'attendait lui aussi à tel réplique, ne risquait-il pas de s'exposer à un danger encore plus grand ? Il s'agira à chaque fois d'en démasquer les mirages, mais aussi d'envisager ses miracles. L'instant, l'alliance, la docte ignorance... Et si ce désert n'était qu'un tombeau ?
              Non, il devait régler ça à la loyale. Un combat. Et cette fois-ci il ne tenterais pas d'y aller à l'aveuglette, en se jetant à corps perdu. Ce coup-ci il était dans son élément, en extérieur, pouvant bénéficier d'un champ d'action plus large et plus adapté à ses capacités. Un coup d'œil à Sirocco lui fit comprendre que le serpent était affaiblit du coup qu'il venait d'encaisser, mais toujours prêt à en découdre. Shivak mit un genoux à terre pour se relever du violent coup de poing qu'il avait reçu et crachat un mélange de sang, de salive et de glaires. Essuyant sa bouche d'un revers de manche, il regarda à sa tour son adversaire droit dans les yeux. Défier son adversaire maintenant était une erreur et être blessé en plein milieu du désert ne serait salvateur ni pour l'un, ni pour l'autre. Sans un mot, il acquiesça d'un signe de tête et ils s'organisèrent pour la marche, en prenant place sur les montures.

              Tels deux naufragés en perdition, captifs de cet océan de sable défiguré par les vents violents mais toujours immuablement identique dans son immensité ocrée, ils poursuivent leur route, tant bien que mal, sous la morsure implacable d'un soleil de plomb qui pèse lourdement sur leurs épaules.
              Maintes fois, l'homme aux allures de reptile ruminait sa vengeance, fâché, troublé par le comportement désintéressé de cet homme. Après tout, ne l'avait-il pas sauvé d'une mort certaine ? C'était cet attitude irascible que Shivak n'arrivait pas à comprendre chez l'être humain. Il voulait toujours plus, toujours vaincre, toujours aller au delà de ce qui se trouve sous son nez. Les heures passèrent donc ainsi, sans un échange, sous les reflets ardents de l'astre lumineux qui renvoyait son éclat brulant sur le visage rougit des deux naufragés.

              Tandis qu'ils s'étaient arrêtés pour s'abreuver et pour manger quelques vivres, après une journée entière de traversée, avec des brûlures sur toutes les parties du corps, le paysage changea radicalement et le ciel commença à s'obscurcir à l'horizon, preuve d'un changement climatique de grande envergure. Ce n'était clairement pas la pluie, car dans ce genre d'endroit, les précipitations annuelles n'étaient que de quelques millilitres d'eau.
              Sous les yeux sombres et inquiets du forban et du lézard, les éléments se déchaînent. La tempête redouble de rage et d'intensité, le ciel a revêtu un long manteau grisâtre, et semble aspirer sous sa pelisse les tourbillons de sable, de vent et de rochers. C'est la nuit qui cherche à dominer le jour...

              Utilisant les planches de Giriko à bon escient, les deux hommes trouvent un terrain d'entente en fabriquant un abri de fortune, adossé à un mur rocheux. Sans la mise en place providentielle de ce refuge, sans doute Axel et Shivak auraient-ils été balayés par la violence des rafales, et leurs corps auraient été éparpillés aux quatre points cardinaux. De quoi satisfaire l'appétit des hyènes et des chacals perpétuellement affamés, ou du moins des plus rapides, ceux qui auront réussi à se terrer au fond de leurs tanières avant que la mort ne réclame son dû.

              Le souffle du simoun soulève de pleines brassées de grains dorés, qui éclaboussent sans discontinuer l'entrée de la "cabane", s'y accumulent, et cherchent à en empêcher l'accès, ou la sortie. Bientôt les deux hommes seront captifs de leur terrier, si les bourrasques s'obstinent à prolonger leur sarabande échevelée. L'interstice qui permet d'entrevoir tout ce qui se passe aux alentours de leur abri s'estompe d'ailleurs rapidement sous les assauts du sable blanc.
              Pétrifié par ce spectacle gigantesque, à la fois fabuleux et terrifiant, Shivak reste troublé par toute cette aventure et sa rencontre avec Axel. Tout comme lui, il reste sidéré par cette immense chorégraphie que leur offrent les caprices de cette nature en folie. Dans cette atmosphère confinée, face aux dangers qui les entourent et contre lesquels ils sont impuissants, leur affrontement lui semble soudain bien dérisoire. A quoi servirait-il de le tuer alors que dehors le désert et la tempête se liguent contre eux ? Le Garlik ne mangeait pas de ce pain là. Même si ils avaient du avancer main dans la main jusqu'ici, il n'éprouvait que du dégout et de la haine envers ce type. Mais une certaine forme d'attachement était né de la rudesse de ces épreuves. Il ne pouvait pas lui asséner un coup de poignard dans le dos. C'était "inhumain".

              - "Quand tout cet incident sera terminé Axel, je te défierais en duel. Si je gagne, tu devras me trouver un navire, des vivres et m'emmener loin des humains. Si en revanche ce serait toi qui remporterais le challenge, alors tu pourras faire ce que tu veux de moi..."

              Il y eu une sorte d'échange silencieux, comme un malaise dans cet espace confiné. Il finit par lui rendre une réponse et le silence reprit progressivement possession de la grotte, car les râles du vent, étouffés par l'amas de sable barrant presque totalement l'entrée, s'atténuaient soudain, à mesure que la tempête s'éloignait pour s'en prendre à d'autres paysages, aux confins de cet enfer ocré.
              Un soleil parcimonieux, mesurant ses élans, venait dessiner des arabesques mouvantes sur les deux silhouettes, s'immisçant discrètement par l'étroite embrasure. Une accalmie s'offraient à eux. Les chameaux, n'avaient pas bougé, habitués à ce genre de tempêtes, ils s'étaient regroupés, recroquevillés et avaient patiemment attendu que le souffle piquant s'éteingne aux confins du désert.

              Shivak fut le premier à sortir de leur abri de fortune et fut obligé d'ôter une grande quantité de sable pour que le cyborg puisse passé sans infiltrer de sédiments dans ses rouages humains.
              Seringues en main, il ôta sa cape et lança à l'autre un regard de défi. Un sourire se dessina sur les lèvres du Garlik.
              Tout d'abord discret, fugace, inattendu, puis plus franc, une lueur d'amusement se met à pétiller au fond de ses yeux de serpent. Mieux même ! Lui qui n'a plus souri depuis sa fuite, depuis le début de son exode, esquisse soudain un large sourire, empreint de complicité et de gratitude, en écho aux propos narquois du punk.

              Ils se mirent en place, à petits pas, leur marche contrariée et ralentie par le sable mou s'évanouissant sous leurs bottes, et s'ingéniant à accumuler les embûches sous leurs pieds. L'uniformité du terrain, la monotonie du décor, leur donnent le sentiment de ne pas avancer. Pour Shivak, c'est le terrain idéal, il est tout à son avantage et son instinct animal et sa méfiance pour les humains lui avaient appris à toujours avoir un coup d'avance et c'est ce qui fit la brièveté de cet affrontement. Le sourire du Garlik avait un double sens puisque ce dernier n'avait pas omis de piéger son adversaire : Sirocco, était resté bien sagement derrière lui, dissimulé sous les sables, attendant l'ordre d'attaque. Quand après quelque échanges de coups, Axel allait prendre l'avantage, la vipère lui planta ses crocs dans la cuisse et y injecta un venin paralysant.

              Les minutes, les heures s'égrènent, le sable file, s'enfonce sous leurs pieds et s'étend à perte de vue. Lentement, en s'octroyant quelques pauses, transportant un Axel immobile, bavant sur le sur le dos d'une chamelle (ce qui faisait bien rire Shivak), ils franchirent une dune interminable, puis une seconde, dont ils atteignent le sommet laborieusement, dans un état d'épuisement complet, déshydratés, et, pire encore, redoutant de s'être écartés de la bonne direction. Si tel est le cas, la mort les guette, et le désert se refermera bientôt sur leurs cadavres.
              Mais soudain, là ! Serait-ce un mirage ? Une hallucination ? Non ! Une lueur métallique a jailli entre deux mamelons ocrés, et elle scintille comme un diamant géant ! C'est la carrosserie du toit d'un des plus haut bâtiment d'une ville ! Le soleil s'y reflète et fait pétiller le métal et le verre ! Sauvés !

              Après avoir bien profité de son côté rancunier, Shivak finit par administrer à Axel l'antidote à son immobilité. Inquiet de sa réaction mais ayant compris la signification et les épreuves que lui présentaient le désert, le jeune homme pensa qu'un autre tactique devait désormais être mise en place entre les deux personnages :

              - "Navré de m'être emporté sur le "White Queen" Axel. Je ne suis pas le mauvais bougre que tu penses que je peux être. Je ne me suis jamais présenté dans les règles et je suis désolé que notre relation fût été tendue jusqu'à présent. J'ai toujours été méfiant envers les Humains. Mon nom est Shivak Garland, je suis un chercheur qui étudie les différents reptiles d'île en île..."

              A ces mots, il lui tendit la main, signe d'un "sans rancune ?". Il espérait que cette querelle soit définitivement enterrée avec le reste de leurs péripéties dans ce désert. Après tout, il avait remporté le duel (non sans aide) et il espérait vivement que ces aventures avaient changé les pensées du cyborg à son égard. Mais ça, seule sa réaction le confirmerait...

                Après avoir filé sa leçon de morale, Axel s'attendait vraiment à une contre-attaque. Il s'était retourné de façon à paraître négligent, même s'il gardait un œil sur le Crocodile, le poing serré. Mais, à sa grande surprise, il n'en fut rien. GothBoy se releva, essuya le sang sur sa bouche et se préparait à la traversée. Curieux, ça... Le charme du cyborg opérait-il enfin ? Est-ce que Shivak devenait raisonnable ? Non, non, ce n'était pas ça... Le punk ne prétendait pas connaître par cœur ce petit homme en noir, mais au vu des événements récents, il était difficile de ne pas douter du caractère soupe-au-lait du reptile. Enfin bref, le cyborg soupira et décida de ne pas plus prêter attention à cet étrangeté. Après tout, ce serait bête d'énerver quelqu'un qu'on était parti chercher pour de l'aide... Aussi, le punk ramassa les planches, monta sur son chameau, l'un des animaux les plus moroses qu'il ait jamais rencontré, et se mit en route. Des animaux atypiques pour des personnages atypiques semblerait-il...

                Le voyage se passait plutôt bien à vrai dire. Sur son chameau, le jeune Giriko entendait le Crocodile ruminer, l'air boudeur et contrarié, signe de bonne santé on pouvait supposer. Rien que de voir ce chétif petit être s'énerver faisait bien rire Axel. Mais bon, aucune remarque, ni de l'un, ni de l'autre, ils étaient plus silencieux qu'un DenDen détraqué, plus mornes que les chameaux eux-mêmes. C'était déjà mieux, en soi, que de se disputer et de se démonter la face sans arrêt... Le charpentier, du haut de son deux-bosses, était pensif, surtout vis-à-vis du GothBoy et de la situation. Pour être une aventure, c'était une aventure, pas de doute là-dessus. Et même si ce petit bout noir aux seringues vertes était fort déplaisant (oui, bon, une vraie épine dans le cul, mais Axel voulait penser poliment pour une fois), c'était drôle. Franchement amusant. Ce genre de situation avec ce genre de personnes, c'était le genre de choses qui vous arrivaient une fois dans une vie. Enfin, dans une vie normale... Car oui, celle de pirate était loin de l'être, et bientôt la chance légendaire d'Axel ramenait une tempête.

                Un abri fut construit en moins de deux : s'il était une chose sur laquelle ces deux Némesis s'accordaient, c'était bien leur survie. Et ils se terrèrent bientôt comme de petits rongeurs dans leur bouclier de fortune, tandis que Mère Nature leur faisait un bras d'honneur à sa façon. Le charpentier ne perdait pas son sourire, alors que chacun des deux hommes étaient dans un recoin de l'abri. Il décida aussi de ne pas réclamer de remerciements pour ses planches, vu que lui ne l'avait pas remercié pour les chameaux. Et dans ce petit cagibis, qui ressemblait étrangement à la cale du White Queen, ils étaient dans la même position qu'avant. La providence faisait bien les choses... Shivak brisa le silence. Enfin, celui qui était à l'intérieur de l'abri, et faisait fi de la tempête.

                "Quand tout cet incident sera terminé Axel, je te défierais en duel. Si je gagne, tu devras me trouver un navire, des vivres et m'emmener loin des humains. Si en revanche ce serait toi qui remporterais le challenge, alors tu pourras faire ce que tu veux de moi..."

                Et l'absence de paroles reprit sa place, presque tout aussi rapidement. Un duel, hein ? Pas si fourbe que ça finalement, le Crocodile... Le punk ne tarda pas à lui répondre, tout en s'allongeant sur le sable.

                "Laisse tomber, Crocodile. J'en ai marre de te refaire la tronche. Si jamais je dois te trouver un bateau pour me débarrasser de toi, alors ainsi soit-il."

                Avec un sourire aux lèvres, une réponse délibérément provocatrice, sans être vraiment méchante et dans le bruit harmonieux des vents violents dehors, il ferma les yeux, et attendit que l'heure de reprendre la route vienne.

                Quand la tempête cessa, le reptile sortit, suivi du cyborg. Après avoir débarrassé le chameau du sable pour Axel (quelle douce attention, pas du tout suspecte), Shivak se retourna avec un sourire. Le punk savait ce que ça voulait dire, et se mit alors en garde. Qu'est-ce que c'était laid, un sourire de serpent... On put voir le GothBoy s'approcher rapidement, seringues en main et attaquer le charpentier. Ce dernier recula, esquivant les coups, avant de riposter à son tour, par un enchaînement de coups de pieds. Un blocage par-ci, une esquive par-là... Histoire d'en avoir fini le plus vite possible, les chaînes se libérèrent, assénant quelques coups par surprise (savoir qu'on avait un cyborg en face, c'était comme avoir un magicien. On savait que c'était louche, mais on pouvait jamais deviner les tours qu'il allait faire...) et rapidement, Shivak termina au sol. Prêt à achever sa proie, Axel serra les poings, prêt à utiliser son "Rock Out" et... ne bougea plus. Car, en effet, sa cuisse gauche fut en proie à un serpent (à un vrai cette fois-ci) et sa morsure paralysa le corps du jeune Giriko. La bouche ouverte, l'air surpris, les bras croisés, les jambes écartées et fléchies, Axel se rendit compte de sa posture ridicule, qu'il allait garder pour un bon moment. Et se rappelant de ses pensées, il se frappa intérieurement pour avoir qualifié son adversaire de "pas si fourbe que ça"...

                Les deux compères reprirent la route, une fois que Shivak put installer sa nouvelle poupée sur sa monture. Les rôles étaient désormais inversés : bien qu'il ne pouvait plus tourner la tête, le charpentier pouvait entendre son adversaire rire sur sa chamelle, tandis que lui faisait la tronche. La même que depuis tout à l'heure d'ailleurs. Et il ruminait intérieurement alors que sa salive coulait le long de la chamelle, en se demandant encore pourquoi est-ce qu'il avait ouvert la bouche à ce moment précis... Et les bâtiments de la ville apparaissant soudain au loin, le voyage était bientôt terminé. Axel voulut sourire. Si simplement il pouvait...

                Une fois à destination (après quelques regards des habitants : "C'est quoi ce roux qui bave sur le chameau ?..."), Crocodile injecta l'antidote à son ami. Descendu de sa monture, le punk pensa à lui mettre une tarte pour ce coup bas... Mais bon, suffisamment de vengeance et de violence pour la journée. Le reptile prit la parole.

                "Navré de m'être emporté sur le "White Queen" Axel. Je ne suis pas le mauvais bougre que tu penses que je peux être. Je ne me suis jamais présenté dans les règles et je suis désolé que notre relation fût été tendue jusqu'à présent. J'ai toujours été méfiant envers les Humains. Mon nom est Shivak Garland, je suis un chercheur qui étudie les différents reptiles d'île en île..."

                Étonné de voir une tentative de sociabilisation de la part de celui qu'il avait empoisonné, le cyborg était dubitatif. Soupirant alors, il se résigna, en se disant qu'après tout, la guerre était terminée maintenant... Serrant la main tendue en face de lui, le cyborg répondit.

                "Axel Giriko, charpentier et pirate nomade. Tu sais, si je peux me permettre un dernier conseil avant de te trouver ce foutu bateau, je te comprends : les gens sur qui tu peux compter sont rares ici. Alors à l'avenir, évite de te faire des ennemis inutilement, vieux."

                Et sans perdre un instant, les deux "compères" se dirigèrent vers le port.



                Matinée calme sur le port d'Hinu Town, les marchands du "ShakRasha" s'apprêtaient à lever l'ancre. Ils finissaient de charger les dernières caisses à bord, et on pouvait entendre le fameux "PLACE ! PLACE !" habituel. Sauf qu'à ce moment, le vieux Roger, gros bras du haut de ses quarante ballets, avait quelques ennuis. En effet, un roux bizarre s'était interposé entre lui et la dernière caisse. Cet énergumène lui fit une tape amicale sur le bras, tout en prenant la parole.

                "Hey ! Mais c'est toi ! Longtemps qu'on s'est vus !
                -Euh... quoi ?
                -Mais oui ! T'es un vieil ami à mon père ! Tu te rappelles de moi ? Oscar ! Oscar Rayson !
                -Non... Ecoutez, jeune homme vous devez faire erreur, je ne vous connais pas, et je suis pressé, j'ai du travail.
                -Roh là là toujours le même toi, hein ! Le travail avant tout, et blabla, et blabla..."


                La bizarrerie vivante prit ce bon vieux Roger, par le bras et le tourna vers la mer.

                "Regarde-moi ça, mon vieux. La mer... Belle aujourd'hui hein ? T'as de la chance !
                -Oui, si vous voulez. Laissez moi maintenant, jeune homme.
                -Roh, mais est-ce que tu te rends compte ? La mer ! LA MER ! D'ailleurs, comme mon père disait, tu sais...
                -Lâchez-moi où j'appelle la Marine !"


                A ces mots, Axel lâcha le bras de ce vieil homme, et recula, les mains levées.

                "Wowowow, pas la peine d'être si agressif, vieux ! T'as vraiment changé depuis ton divorce hein..."

                Ignorant la dernière remarque, le marchand prit la caisse et s'en alla. Le sourire aux lèvres, le punk cria alors, en direction du vieux qu'il venait de quitter.

                "Tu vois ? Prends-en de la graine, Crocodile ! Au plaisir de plus jamais te revoir !"

                Et le charpentier s'en alla, vadrouiller autre part, où il pouvait. Avec quand même une pensée pour ce pauvre marchand qui ne saura jamais ce qu'il y avait dans la caisse...
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