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Rêve d'un autre jour [Sayuri & Alrahyr]

[FB printemps 1624]

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Plusieurs semaines en mer, et finalement la destination était en vue ! Cocoyashi, célèbre pour ses mandarines au goût sucré et ensoleillé, était proche.

« Un navire marchand appareille dans quelques jours à Lavallière, pour East blue. Le capitaine est un ami, il a proposé que tu l'accompagne pour découvrir les mers ! »

Karl Kaltershaft, le père d'Alrahyr, l'avait donc encouragé à accepter cette invitation à parcourir les Blues en direction d'une île réputée pour certains agrumes. Ce capitaine avait besoin d'un jeune pour mettre un peu de sang frais dans son équipage de vieux croulants - et, accessoirement, de bras pour lustrer le pont, mais il ne l'apprit qu'à ses dépends une fois embarqué.

Quoi qu'il en soit, le voyage fut agréable malgré les tâches à accomplir : le temps était clément et l'ambiance apaisante. En tant que navire marchand, il y avait une certaine habitude des traversées : pas de manque d'eau ni de nourriture. De plus, le capitaine savait par quelles zones passer pour éviter les pirates et autres bandits divers et variés.

Le jeune homme avait porté un grand intérêt aux occupations à bord proposées par l'équipage : même si les tâches récurrentes étaient laborieuses, les divertissements et apprentissages étaient courants, allant des jeux de cartes aux règles de navigation. Tous étaient des vieux loups de mer, usés par les vents, vieillis par les tempêtes, mais pas moins agréables à vivre.

C'est ainsi qu'au terme de nombreux jours en mer il débarquèrent au port de Cocoyashi, où ils amarrèrent le navire. Ils prévoyaient de passer plusieurs jours sur terre, autant pour profiter du calme de l'île que pour acheter et vendre un peu de tout - et surtout pour prendre le temps de négocier le prix des mandarines, qui avait explosé ces dernières années.

- Balade toi, je ne te retiens pas Al' ! lui proposa le capitaine. On reste pas mal de temps, je te trouverai bien quand on partira, l'île n'est pas grande !

Le jeune homme accepta avec grand plaisir. Il commença par visiter la ville, passant partout du port au marché, s'arrêtant çà-et-là pour observer les gens et les coutumes bien différentes de Boréa. Il fit une halte en taverne pour se désaltérer et y écouter les ragots : pas d'une grande importance, certes, mais divertissants !

Puis il se décida à sortir de la ville et partir découvrir le reste de l'île. La journée touchait à sa fin mais il prévoyait de rentrer tard, quelle que soit l'heure. Il était habitué au climat inhospitalier de Boréa, et la découverte du temps si agréable de Cocoyashi lui donnait envie de rester dehors toute la nuit.

Loin de la ville, au delà des champs, il aperçu une silhouette dessinée par le soleil couchant. Il s'agissait de l'ombre d'une femme, élancée et immobile, qui restait là à fixer le paysage. Il s'en approcha en suivant la route, sans manifester d'intérêt particulier à aller à sa rencontre. Mais alors qu'il commençait à distinguer son visage, il fut surpris de n'y lire aucune émotion particulière, aucune sensation tangible. Le regard de la jeune femme était posé quelque part, mais elle semblait fermée à toute empathie. Un sentiment étrange parcouru Alrahyr, quelque chose qui le mettait mal à l'aise.

Intrigué, il s'en approcha doucement, et lorsqu'il fut à portée de voix il dit d'un ton calme :

- Vous semblez pensive. Puis-je vous déranger ?

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Le printemps était censé être une saison agréable. Une brise légère, plus intense par moment, balayait  tranquillement l’île et le village de Cocoyashi, évitant à ses habitants d’être écrasés par l’arrivée de la chaleur pesante. Quelques mouettes survolaient les habitations, les rires des enfants s’amusant ensemble résonnaient dans les rues, les pas de leurs aînés arpentant le village également. Mais pour Sayuri, rien de tout cela, puisque comme à son habitude depuis quelques années déjà, elle était prise quasiment toute la journée par ses travaux aux champs. Bêcher, planter, arroser, tailler, récolter, trier, livrer … Voilà de quoi était fait son quotidien, qui s’avérait bien fade ces jours-ci. Alors que le soleil allait bientôt commencer à décliner, elle acheva enfin les travaux qu’elle avait entrepris pour la journée, et déposa ses outils à leur place sans demander son reste.

Tranquillement, elle s’étira, puis rentra chez elle afin de se rafraîchir et de se débarbouiller un peu. Un peu d’eau fraîche sur le visage, avant d’aller retirer sa salopette afin d’enfiler des vêtements plus corrects : un short noir et une chemisette à manches courtes dans la même nuance. Enfin, elle chaussa une paire de sandales, et prit bien soin de refermer la porte d’entrée derrière elle. Chaque personne a ses petites habitudes après une dure journée de travail. Certains s’enferment chez eux et lisent un livre, d’autres vont contempler le coucher de soleil au-dessus de la mer, certains vont tout simplement manger une soupe et se coucher. La jeune femme avait adopté un rituel tout autre, et c’est de cette manière qu’elle marcha vers l’extérieur du village, au-delà des champs, et atteignit son objectif une quinzaine de minutes plus tard.

Une simple route, bordée d’arbres, offrant une vue vierge de tout obstacle sur Arlong Park. Arrivée à destination, elle s’adossa à un arbre, sortit un paquet de cigarettes, en porta une à sa bouche et l’alluma, avant de reporter son attention sur la zone qui lui faisait face. Prendre du temps à contempler ces lieux et à se remémorer les mémoires qui l’affectent, cela lui permettait de ne pas perdre de vue son objectif futur. Arlong Park, cent ans plus tôt, était occupé par un équipage de pirates homme-poisson qui faisaient régner la terreur sur l’île, imposant à chacun de ses habitants de payer une taxe exorbitante chaque mois, faute de quoi ils étaient purement et simplement exécutés. Le type d’individus auxquels Sayuri avait décidé de mener la vie dure. Maintenant, le  spectacle de ces horreurs était devenu une île paisible, et Arlong Park avait été repris par la Marine qui en avait constitué une de ses bases. Un bel exemple de reconversion en soi, même si un siècle plus tôt, ils avaient été impuissants face au chef auto-proclamé des lieux.

Pensive, elle se demandait quand est-ce qu’enfin, elle céderait son exploitation à un repreneur, afin de rejoindre les rangs de la Marine et de partir en mer, de remplir la mission qui lui tenait tant à cœur depuis des années. Au bout de quelques minutes, elle entendit des pas venir dans sa direction, mais n’y prêta pas attention avant que le nouvel arrivant ne s’adresse à elle.

- Vous semblez pensive. Puis-je vous déranger ?

La brune détourna son regard d’Arlong Park, et le reporta sur l’homme qui lui parlait. A son apparence générale, il lui sembla qu’il n’était pas originaire de l’île ; qui plus est elle ne l’avait encore jamais vu dans les environs.

- Oui, bien sûr. Vous n’avez pas l’air d’être originaire de la région, je peux vous renseigner ?
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    La jeune femme se tourna vers Alrahyr à sa question. Elle avait un regard profond et il semblait qu'il l'avait tirée de ses réflexions. Elle sembla se ressaisir et ses yeux changèrent immédiatement, comme si elle revenait enfin sur terre après un long voyage au cœur des pensées.

    - Oui, bien sûr. Vous n’avez pas l’air d’être originaire de la région, je peux vous renseigner ?

    Le jeune homme fut parcouru d'une sensation étrange : elle avait posé la question comme n'importe qui l'aurait fait, mais sans y adjoindre l'expression corporelle qui allait avec. C'était difficile à exprimer, il semblait qu'elle avait fermé, volontairement ou pas, ses sens à son entourage. Une sorte d'herméticité impénétrable, le type de personne qui ne sera polie avec vous que par simple courtoisie, mais sans aller plus loin dans le partage de quoi que ce soit, même d'une amitié de chemin.

    Mais après tout, Alrahyr n'avait jamais été très doué pour déchiffrer ses interlocuteurs, alors il pouvait se tromper... C'est cette incertitude qui l'engagea à continuer sur son idée première :

    - Effectivement, je suis de passage ! J'aurais aimé savoir...

    Mais il ne trouva pas instantanément les mots pour exprimer ce qu'il voulait. Il chercha une excuse, et rapidement il tomba sur la phrase qui collait avec ce qu'il recherchait :

    - J'aurais aimé savoir comment on peut être si concentré en regardant un lieu comme celui-ci.

    Il pointa du doigt Arlong Park, dont les formes se dessinaient à la lueur du soleil déclinant.

    - D'ailleurs, quel est-ce lieu qui vous intéresse tant ?

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    Même si elle appréciait ce moment de fin de journée, seule à admirer Arlong Park, à se remémorer son histoire, à se remémorer ses propres rêves, cela ne gênait pas Sayuri d’être abordée par un étranger. Son travail prenant la plus grande partie de son temps, et les drames successifs ayant rythmés sa vie, elle avait perdu l’habitude du contact humain. Non pas le contact superficiel, bref et routinier qu’elle entretenait avec ses clients et ses voisins, mais le vrai contact, les discussions riches et enrichissantes, la complicité. La jeune femme ne savait plus apprécier la présence des autres personnes à ses côtés. Si entourée physiquement parlant, elle se sentait pourtant si seule au fond d’elle-même. Autant de raisons qui rendaient probablement ses expressions indescriptibles, difficilement sondables.

    - Effectivement, je suis de passage ! J'aurais aimé savoir...

    L’arrivant interrompit sa phrase, visiblement pour chercher ses mots. Sayuri lui lança un regard interrogateur, afin de l’inciter à poursuivre. Au moins, son flair ne la trompait pas, cet homme était effectivement nouveau à Cocoyashi. Elle s’en félicita intérieurement, même si cela ne relevait pas de l’exploit.

    - J'aurais aimé savoir comment on peut être si concentré en regardant un lieu comme celui-ci.

    Et lorsqu’il pointa du doigt Arlong Park, la brune y reporta son attention dans le même temps. Ah, ça …

    - D'ailleurs, quel est-ce lieu qui vous intéresse tant ?

    Evidemment, il ne pouvait pas connaître. Cette base n’était pas très connu au sein même du Blue, alors en dehors, n’en parlons même pas. Sayuri hésita un instant, puis après tout, pourquoi ne pas tout simplement lui expliquer ? Cela pourrait lui être agréable, que de se confier un tant soit peu à une autre personne.

    - Ce lieu … C’est la base de la Marine qui est établie sur cette île, « Arlong Park ». Un lieu avec une histoire assez riche et tragique il fut un temps. Comment puis-je être aussi concentrée en le regardant ?

    Marquant une pause, elle lâcha un mince sourire sans pour autant quitter son rêve des yeux.

    - Cet endroit représente le rêve de toute mon existence. Alors tous les soirs, quand j’ai terminé de cultiver mes terres et de récolter les légumes que j’y fais pousser, je viens ici. C’est un peu pour ne pas perdre mes objectifs de vue, toujours les avoir présents à l’esprit.

    Elle croisa les bras sous sa poitrine, puis reporta à nouveau son attention sur l’étranger avec lequel elle conversait désormais.

    - On a tous un rêve, alors vous devez me comprendre je suppose, n’est-ce pas ?
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      Elle parlait avec des étoiles dans les yeux... Ce rêve - quel qu'il fut - auquel elle était attachée la portait et rythmait sa vie. Oui, bien sûr, on a tous un rêve ! Mais tous sont différents, et personne ne suit la même chose, chaque individu court après son propre idéal.

      Alrahyr suivait plus une philosophie de vie qu'un vrai rêve - en tout cas à cette époque... - mais la jeune femme semblait réellement poursuivre quelque chose de plus profond.

      - Oui, nous rêvons tous de quelque chose...

      Mais il voulait en savoir plus. Par curiosité, évidemment, mais surtout parce qu'il sentait que la jeune femme venait enfin de se libérer d'un poids. Ses traits s'étaient ouverts, elle paraissait ressentir une sorte de besoin de parler. Non pas qu'il puisse être l'interlocuteur idéal, mais peut-être était-il le seul qu'elle avait trouvé. Quoi qu'il en soit, cela ne le dérangeait pas : s'il était venu vers elle, c'était pour avoir un peu de compagnie différente de ces marchands avec qui il était venu ici. Oh, il avait le temps, et donc il le prenait. Il n'avait rien d'urgent à faire, alors autant discuter avec ceux qui le veulent !

      Et, en l'occurrence, discuter avec cette femme pouvait être intéressant, et enrichissant d'un point de vue personnel et psychologique. Il est toujours temps d'apprendre quelque chose des gens !

      Après une longue pause et un regard porté à l'horizon, il ajoute

      - Je n'ai aucun mal à vous comprendre. Mais quel est donc ce rêve qui vous pousse à venir contempler Arlong Park si souvent ?

      Puis, prenant conscience de l'indiscrétion de sa question, il s'empressa de s'excuser :

      - Pardon, je ne voudrais pas vous forcer à déballer votre vie...

      L'air était frais et agréable, le soleil amorçait sa disparition au-delà de l'horizon. C'était un moment sympathique qu'il n'aimerait pas gâcher par curiosité d'en savoir plus...

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      Un rêve, un idéal, un but, une destination … Tant de termes pour désigner la même chose, dans le fond. On dit que la plupart des gens aspirent simplement au bonheur ; à une vie heureuse sans encombre, à échapper à la maladie, à trouver l’amour et à fonder une famille. Le rêve de Sayuri était si éloigné de celui du commun des mortels. Il devait même échapper à pas mal de gens. Ainsi, lorsque l’étranger lui demanda quel était donc ce rêve auquel elle s’accrochait, avant de se raviser et de présenter des excuses, la brune secoua la tête de gauche à droite avec désinvolture.

      - Mais non, ne vous excusez pas. Il n’y a rien de mal à demander. Si je viens tous les soirs admirer ces lieux, en fait … C’est simplement parce que je souhaite intégrer la Marine. C’est le seul moyen que j’ai trouvé afin de participer à établir la paix dans le monde, puis j’aurai toujours une vie plus intéressante qu’ici.

      Sayuri marqua une nouvelle pause, cherchant ses mots, car elle-même ne savait pas très bien où elle voulait en venir, en déballant tout cela à un parfait inconnu.

      - Néanmoins, ce n’est pas cette base que je veux rejoindre. J’ai ici trop de souvenirs dont je veux me détacher, puis j’aimerais découvrir le monde … Et l’histoire de cette base, je ne sais pas, elle est trop lourde à porter. Je ne pense pas que vous la connaissiez ?

      Régulièrement, elle y pensait. A cet homme-poisson qui avait donné son nom à ce lieu. Arlong Park. La manière dont il s’était approprié les lieux, dont il avait assujetti toute la population de l’île, la façon dont il les extorquait alors qu’ils peinaient déjà simplement à vivre … Fort heureusement, la jeune femme n’était pas née lors de cette période sombre, de surcroît proche d’une guerre destructrice. Mais c’était plus fort qu’elle, lorsqu’elle y pensait, elle avait toujours un petit pincement au cœur pour les personnes sur les traces desquelles elle marchait désormais. Une bien triste histoire, oubliée de certains, encore portée par d’autres.

      - Enfin, je ne voudrais pas vous ennuyer avec de vieilles histoires. D’où venez vous ?
        -


        Cette jeune femme, elle était vraiment préoccupée par son avenir... Autant certaines personnes vivaient pour le lendemain, autant elle avait l'air de se centrer uniquement sur son futur : les jours passaient uniquement pour qu'elle puisse manger et se loger, mais elle n'avait d'yeux que pour après. Et cet après, elle ne savait pas quand il allait arriver.

        En tout cas, c'était ce qu'elle montrait d'elle. Mais elle semblait sincère...

        - Vous ne m'ennuyez pas, au contraire ! Je suis venu pour visiter et apprendre...

        Il se remémora son île de toujours, là d'où il venait. Cela faisait tellement étrange de ne plus y être, même s'il savait cela temporaire !

        - Je viens de Boréa, voyez-vous...

        Devant l'air interrogatif de la jeune femme, il s'empressa d'ajouter :

        - C'est en North Blue ! Je sais, ça n'est pas la porte d'à côté... Mais je voyage, afin d'en apprendre toujours un peu plus !

        Et ce qu'elle lui proposait, c'était un point de culture qui semblait essentiel à cette île. Rien ne pressait, ils avaient le temps. Il lui proposa de s'asseoir là, sur un bloc de roche qui dépassait du sol.

        - Ainsi, j'aimerais vraiment savoir ce que vous avez à me dire sur cette base. Pourriez-vous m'en conter l'histoire ?

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