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Pic et Pic et Colégram

Hotaru no hikari, mado no yuki,
fumi yomu tsukihi, kasane tsutsu.
itsushika toshi mo, sugi no towo.
aketezo kesa ha, wakare yuku.

Tomaru mo yuku mo, kagiri tote,
katami ni omofu, chiyorozu no,
kokoro no hashi wo, hitokoto ni,
sakiku to bakari, utafu nari.


* Les enfants chantent-ils encore ça pour les remises de diplômes ? En tout cas ils le faisaient avant. Souvent entendu, jamais chanté. Une chanson faite pour les chœurs. Toujours eu l’impression de voir certains mouflets avec des larmes aux yeux en la chantant…l’angoisse de perdre ses camarades. Je suppose.*

À la lueur des lucioles et la neige éclairée par la lune à la fenêtre,
Des jours et des mois passés à lire,
Les années ont même passé ; par la porte de cèdre,
Ce matin, nous partons.

Que nous restions ou nous partions,
Rappelons-nous les uns des autres, dans les
Profondeurs de nos cœurs, en un mot,
Chantons "Bonne chance".


* Une chanson qui a de la classe. Je me serais bien vu la chanter devant mon père. L’alcool aidant il aurait même pu avoir une larmouilles ou trois. Des larmouilles à 90 degrés. Je choisis toujours les mauvais moments pour me mettre à philosopher. Pourquoi je me suis mise à penser à cette chanson…Ha si. A cause de son nom. Ham Stramgram. Colonel Stramgram. Bonjour, je me présente, Stramgram…Ham Stramgram. Les classes n’ont pas dut être de tout repos pour Ham. Les enfants sont cons. Cruels même. Comment on peut se prétendre sérieux et croire un seul instant que si on marche sur une fissure on donne une maladie à sa mère ? Ou que l’on peut faire une chaise si solide en origami que le gros oncle Jacky pourrait poser son cul dessus ?  Quel garnement devenu une fois devenu adulte croit encore que l’on peut encore gagner au menko sans tricher ? Sérieusement…

Je vais jouer la carte de la statue. C’est un bon masque. Pertinent pour l’occasion. Ne pas trop sourire, ça ferait louche. Je me la boucle, et je l’ouvre si on m’y invite. Mon dossier parle pour moi, non ? Si je le joue bien je peux faire passer 80 pourcent de mon esprit en mode vagabondage. Le reste est assez bon pour l’écouter et rester sur le qui vive.
Voyons…extérieurement je dois être irréprochable. Bottes cirées…bon. Galons correctement ajustés…bien aussi. Non ça devrait aller. Si ça se trouve il ne tombe même pas sous le coup du Principe de Peter…
Aller…tout les modules en stand-by…On l’écoute.
*

Je suis dans son bureau. Son royaume. Ce n’est pas parce que son trône est un simple bureau qu’il n’a pas autant de pouvoir qu’un roi ici. Au moins je suis bien assise. Rembourrage de qualité, ces chaises.
Les mines de ses crayons…je me demande si quelqu’ un d’autres remarques qu’elles sont toutes de la même longueur. Déjà que maintenir ses crayons tous de la même taille c’est un défi…alors les mines…
Je jette un discret coup d’œil sur mes boutons de manchettes. Les lustrer deux fois n’aurait pas fait de mal. Bien au contraire.
Et la boite de cerises confites sur le coin de son bureau. Presque encore emballée. J'essaie de lire l’étiquette…de la part de…Maximilien Babeurre…c’est pas le lieutenant qui vient tout juste de passer entre les mailles d’une sanction disciplinaire pour être sortis en pleine nuit de la caserne sans permission ?. Maintenant j’ai le doute…il fallait venir les mains vides, ou bien ?

*Il vient de finir de parcourir mon dossier. Il est maintenant armé, prêt sans doute à me mitrailler de questions sur mes réponses louches aux tests psychologiques... Pour un simple entretien de motivation je trouve qu'il essaie de me mettre sacrément la pression.*

Je remarque enfin tout les cadres aux murs de la pièce. Sur chacune des photographies le Colonel se tient aux côtés de ce qui ressemblent aux recrus des années précédentes. Proche des jeunes marins que sa base forme...? On le dirait bien.


Dernière édition par Sophie-Laure Takahashi le Mer 12 Nov 2014 - 11:28, édité 1 fois


    -Lieutenant Takahasi... Dvnnez mva une minute je vus prie...

    Le ton est paternaliste et posé. Et pratique à merveille cet accent si prisé des types de la haute de Marijoa. Ceux qui jouent aux Dragons Célestes et aiment plus que tout se prendre pour le centre du monde. Affection volontaire ou déformation professionnelle ? Difficile à dire.

    T'ignorant ostensiblement autant que tu t'efforces de rester impassible, Stramgram finit de dégager son bureau de paperasses pourtant impeccablement rangées, époussette quelques grains de poussières imaginaires sur son protège bureau de cuir fin, recadre en son centre exact le dossier qui porte ton nom et se décide enfin à relever la tête vers toi.

    -Je vus sens tendus Lieutenant... Désirez vus quelque chvse à bvare ? Thé, café ? Chvcvlat ?

    Bizarre comme approche. Est ce une approche d'ailleurs ? Et de quoi ?

    Une petite clochette qui tinte, une secrétaire impeccable qui vient prendre vos commandes. Du chocolat pour lui... Vraiment ?

    Ouvrant ton dossier d'un geste d'expert surement longuement répété il en sort ce qui doit être l'une des seules feuilles rédigées de ta main. Ta demande de mutation faite il y a quelques jours et qui en toute logique te vaut d’être ici aujourd'hui.

    -Si j'ai bien cvmpris. Vus désirez nous quitter ?
      * Je ne l’avais jamais entendu parler…ou du moins je n’y avais pas jusque là prêté attention. Le jour de sa naissance les v devaient être en solde.*

      Je le regarde faire. Ranger le dessus de son bureau.

      *Je suis certaine qu’il doit s’imaginer la base de la même manière que son plan de travail. Ce manège ci je le connais…Question philosophique : je suis quoi pour lui ? Un crayon ou une gomme ? Je me disais bien qu’il avait ce petit côté obsessif.
      Papa avait un collègue comme ça. Un obsédé du ruban à mesure. Avec l’expérience il pouvait d’un simple coup d’œil estimer une distance. Que se soit en cm ou en mètre. Pourtant il s’obstiner à tout mesurer avec son mètre. Papa disait qu’à sa naissance il à dut en profiter pour compter les grains de beauté intimes de sa mère. Stramgram est pareil. Nous avons tous nos petites manies pour ne pas devenir cinglé. Soupape de sécurité.*


      - Merci mon colonel. Je vais prendre la même chose que vous. Un chvcvlat, dis-je du ton le plus affable et naturel au monde.

      * D’autant plus que si  je connais le chocolat j’ai bien envie de gouter au chvcvlat. J’ai vraiment l’air tendu d’ailleurs ? Si je lui semble nerveuse les autres doivent lui paraître bien excités. Et la secrétaire…*

      Je la regarde. Impeccable comme le dessus de bureau de Stramgram. Elle porte des ourlets à ses chaussettes. Ses branches de lunettes sont recouvertes d’une protection plastique transparente. Elle doit avoir l’oreille tendue toute la journée pour sauter au moindre bruit de clochette.

      Les mains croisées sur mes genoux je lance le programme sourire. La première étape consiste à plisser légèrement les coins des yeux. On retrousse ensuite le bout du nez…et pour finir on relève les coins des lèvres. Ainsi je peux remercier cette drôle de femme  comme il se doit. De nouveau concentré sur Stramgram je reprends mon expression neutre.

      * Si je me mets à sourire il risque de vouloir dénombrer mes quenottes.*


      La feuille sort de mon dossier. Le Léviathan émerge !
      Bien que la feuille me paraisse impeccable d’où je suis-je me demande combien de fois il à dut la lire. Sûrement un paquet de fois. Comme la feuille sort du dossier la première question sort de sa bouche.

      * Nous quitter…drôle de terme. Soit…*


      - Mon colonel, je dois avant vous dire que toute cette demande de mutation est motivée par une abnégation personnelle. Abnégation qui m’est inspiré par un souci constante perfectionner mes acquis. Acquis techniques et théoriques dont la base de Shabondy m’aura doté au fil de mes années de formation.
      Notre devoir étant de défendre la justice, nous nous devons d’êtres forts, capables, et performants.
      Navarone offre aux canonniers et aux artilleurs les meilleures perspectives d’entrainement. Le voyage en lui-même jusqu’à la base sera formateur, mon colonel.
      Je m’en remets ainsi à votre bon vouloir sur les modalités de mon voyage. L’expérience sera tout aussi enrichissante si je suis sous les ordres d’un officier que si vous me confier le commandement d’un navire courrier, mon colonel.

      * Mâche, avale, digère. Régurgite mon ta question ensuite. Si tu n’es pas convaincu je te referais une tartine.*

        -Hm hm. Abnégativn ? Voala une qualité impvrtante pour un svldat vui. Et encvre plus pvur un officier évidemment...

        Hélas, l'incvnvénient de garnisvn cvmme celle de Shabvndy c'est qu'il est difficile d'y faire preuve hm... D'abnégativn.


        Il parcourt vaguement le feuillet, comme s'il venait de le découvrir et en prenait rapidement connaissance avant de le ranger exactement à sa place.

        -Vus cvnfiez un navire cvurrier serait négliger autant vos qualités que votre entrainement. Mais par chance, une flvtte de cuirassés appareille svus peu pour Navarvne. Je suis sur que le Vice Amiral Jurgen, qui est un vieil ami, aura l'usage d'un chef cannvnnier aussi cvmpétent que vus... Au mvins jusqu'a ce qu'il vus cvnfie au Vice Amiral Andermann...

        Je vais m'vccuper de vos papiers de transfert tvut de suite.


        Le léger signe de l'index est un congédiement dans les règles. Tu n'as pas un bateau à diriger c'est sur, mais vu le nombre d'hommes à bord d'un cuirassé, être responsable d'une des batteries de ces géants te mettra sous les ordres trois fois plus d'hommes qu'un équipage de corvette au complet. Un poste de choix pour un voyage sur Grand Line ou le moindre combat te permettra sans nulle doute de te distinguer avant même d’être arrivé à destination dans ta nouvelle base.

        Un salut, un pas, une main tendue vers la porte qu'un raclement de gorge racé interrompt net.

        -Hm hm... Je me demande Lieutenant... Je me demande... Jusqu'ou irait votre abnégativn si vus deviez par exemple hm... Evitez à vos supérieurs un fastidieux et oh cvmbien pénible inventaire ?
          Je me pose vraiment des questions sur cet homme. Sur la personne, je veux dire. C’est qui, concrètement ? Il vient d’où ? D’où il a trouvé le courage de sortir mentalement indemne de son enfance ? Derrière son badge, on trouve quoi si on creuse…à part la grosse masse rouge et humide qu'est son cœur ?

          Cesse-t-on d’être des gens quand ont vit trop longtemps derrière un badge ? C’est une pensée réconfortante dans un sens. Plus besoin de jouer des rôles pour se créer une individualité. Seulement besoin d’endosser la fonction de matricule.

          Fait-il des crises, lui aussi ? Le gouvernail tourne t'il tout seul par temps orageux ?

          Se serait intéressant de connaître exactement combien de fois il a répété ces paroles à d’autres recrues. En tout cas se serait un chiffre rond. Exact.

          - Shabondy restera pour moi le creuset ou la marine aura forgé mon caractère et mes compétences. Si je ne puis ici faire preuve d’une dévotion assez visible pour vous, sachez qu’au sein de cette poitrine bat un cœur qui à chaque pulsation me dicte sa ferveur pour mon service.

          Heureusement que j’aie une bonne mémoire. Ce genre de speech n’est plus qu’une formalité pour moi. Je capte franchement pas ce qu’il me dit. Je peux de moins en moins me forcer à prêter attention à ce qui m’entoure. J’sais pas pourquoi. J’me déconnecte. C’est ça qui me force à rester vigilante…

          Mais là je saute par-dessus-le bureau.  Je bondis depuis mon siège et je manque de déraper sur les piles de papelards…Je me remets d’aplomb et d’un coup pieds botté je lui envoie son pot à stylo au visage. Je me retrouve accroupie comme je ne sais quel prédateur sur son Saint-Bureau.
          D’un nouveau saut je suis à califourchon sur lui…je lance mon bras en arrière pour attraper un crayon bien aiguisé.
          Yep. La plume plus forte que l’épée. Coooool

          Un petit arc de cercle suffit pour transformer son cou en nouveau pot à crayons. J’ai plus qu’à rester sur lui pour que son corps pris de convulsions ne tombe pas sur le sol…ferait trop de bruits.
          Plus qu’à l’écorcher. Enlever son uniforme, j’veux dire. Puis je lui prends ses galons. Je reste immobile, et dans la beauté de la chose je reste inaperçue…Personne ne me verra.

          Masquée pour…

          Mes yeux clignent tout seul. Je viens de changer de rails. Pas bon ça. M’était pas arrivé depuis un moment. Il vient de se rendre compte de quelque chose, ou quoi ? C’est à ce moment que je prie pour qu’il soit trop imbu de sa personne pour avoir…je viens de dire quelque chose, là ? Je suis assise ?

          Je cligne des yeux. Encore bien en place je ressens tout de même un début de transpiration qui se forme sur ma nuque. Anderman…Jurgen…Qui sont ces gens ?...Pas de souci, leur nom figurera sur l’ordre de mission ou la fiche de mutation.
          Ha le signe de l’index…je connais ce geste. On se lève, on salue, on tourne les talons et le corps suit…Une et deux, deux et trois, du siège à la porte.

          Je ne pige pas encore ce qui vient de me tomber sur les épaules. Cette saloperie de boule dans le ventre…c’est l’angoisse du voyage ou de ce que viens de m’arriver…
          Marcher sur la mer…enfin, naviguer. Naviguer, enfin. Faite tonner les grandes bouches de fer pour de bon. Tuer avec leur souffle de métal. Non pas une, mais plusieurs personnes à la fois.

          Tu viens de gagner encore une nouvelle adhérente à ton petit carnet de contact, Stramgram…Bien joué. Cela ne te coute rien, et te rapporte tout.
          Je me fous de ta question. Je me contrefous ce que tu me demandes en échanges. Les oreilles qui bourdonnent ce n’est pas facile pour entendre. Un inventaire ?

          - Mon abnégation est sans limite aucune, mon colonel. Cet inventaire je m’en chargerais avec la diligence du suicidaire qui cherche une corde. C’est une tâche dont je saurais m’acquitter avec une célérité mêlée de…beaucoup de célérité.

            Le sourire satisfait qui s'affiche sur son visage doit être celui qu'on contemplé des générations de souris prises au piège en levant la tête vers le dératiseur. Un sourire de prédateur satisfait, de crocodile.

            -En fait je faisais ici référence nvn pas à un inventaire à faire. Mais plutvt à un inventaire déjà fait.

            Une autre feuille vient de se matérialiser sur son bureau, a croire que le type était magicien avant d’être officier. Et il la saisit à deux doigts comme s'il attrapait quelque chose de très sale avant de la monter a hauteur de ses yeux. Une feuille que tu reconnais aussi bien que la précédente. Et pour cause, celle la aussi porte ta signature. Juste en dessous de la liste des biens d'un capitaine pirate au nom de légume.

            -Que pensez vus de la façon dont vus avez accvmpli le travail que l'vn vus avait cvnfié lieutenant ? Diriez vus que l'avez accompli avec... Hm hm, abnégativn ? Ou plutvt avec une diligence... Hm... Suicidaire ?

            C'est quoi déjà la peine pour vol et détournement de fond ? Surement pas un grade d'officier et un poste en or...
              Ça chatouille. Ça gratouille. Ça picote en dedans.

              Mais il reste une chance de toute manière. Sinon je ne serais pas ici en train de lui servir de passe-temps. Je serais sûrement dans un endroit beaucoup moins confortable… et dans une situation beaucoup plus gênante. J’avais combien de chance de tomber sur un accro des nombres capable de déchiffrer mes petites fraudes ?
              Le justicier de la comptabilité.

              Soit j’avoue tout et je suis à sa merci. Soit je lui offre un petit moment de théâtre et j’ai une chance de m’en sortir.
              Je ne suis certes pas la première à avoir fait une gaffe… et à me retrouver en face de lui. Enfin, une gaffe… le terme doit-être un peu léger. Mais si le traitre se mets à parler de trahison lui- même, que devient le monde ?

              Regarde autour de toi… lui n’a pas besoin de médaille. Tout les cadres ou il pose avec des jeunes… des jeunes qui en leur temps ont dut se retrouver comme moi devant lui. Mais qui aujourd’hui sont pour certains des vice-amiraux. Pour d’autres des commandants, des colonels.
              C’est l’influence par le biais des contacts, qui le fait frémir. C’est un collectionneur de talents. Un affamé de relations puissantes.

              - Je dirais avec diligence, Monsieur. Avec une diligence d’autant plus pressante que j’avais en tête une idée revenant sans cesse. J’ai toujours à l'esprit les différentes conférences que vous avez dispensées à nous autres, jeunes recrues. Vous dissertiez avec tant de verve et de ferveur sur notre devoir. Sur la volonté que nous devions mettre dans le service. Depuis que vos mots sont passés par mes oreilles, je n’ai de cesse de trouver un moyen de vous remerciez.

              Et je vois enfin devant moi une opportunité qui se profil. Si j’ai la chance de me distinguer pendant le voyage jusqu'à Navaronne, et d’ainsi monter en grade… alors peut-être qu’à ce moment je pourrais vous remercier dignement.

              Hélas, que peut faire un petit lieutenant d’ordonnance pour vous prouver sa gratitude ? Fort peu de chose, en somme.

              Mais un commandant…? Voilà une distinction qui me permettrait de vous remerciez pour toutes ces leçons morales de motivation. Plusieurs médailles ne peuvent êtres, je crois, qu’acquise par une recommandation extérieur de plusieurs marins pour le demandeur potentiel.

              Je me dis que si toutes les recrues de la bases souscrivaient à une demande de médailles pour votre excellence dans leur formation… Vous seriez surement le seul de toutes les bases à pouvoir se vanter d’avoir reçus un tel honneur. Je me ferais une vocation de parler aux autres dans leurs ensemble pour les convaincre de vous remerciez de la sorte.

              Mais ce n’est qu’une idée. Comment une recrue reconnaissante devrait s’y prendre si elle devait vous remercier ?


              L'heure de vérité.

                -La question est surtvut, quelle aide pvurrait m'appvrter une ex officier cassé et chassé de l'armée pvur vol et détvurnement de fvnd...
                Accusativns auxquelles il me serait facile de rajvuter une tentative de cvrruptivn sur un officier supérieur...


                Son regard jusqu'ici vaguement amusé se fait soudain plus acéré. Sa main se déplace vers la sonnette qui a n'en pas douter doit lui servir a matérialiser avec la même facilité un nouveau plat de gâteaux ou une escouade de gros bras venus t’arrêter et te trainer en cellules... Peut être que tu aurais mieux fait de choisir la réparation navale finalement.

                La main s’arrête et revient sur le bureau.

                -J'ai déjà participé à la dégradation de plusieurs officiers que j’appréciai. Vous avez déjà assisté à ces cérémonies? Les tambours. Les galons qui tombent, les décorations qu'on foule au pied. Le sabre qu'on brise comme on brise une vie...

                Ce ne sont pas des souvenirs agréables.


                Il semble soudain si concentré qu'il en a même perdu son bel accent.

                -Le chemin que nous avons choisi est celui de la Justice Lieutenant Takahashi, et il est aussi étroit que semé d'embuches. Et vous avez fait votre premier faux pas. Votre premier. Et le seul que je tolérerai jamais. Me comprenez vous Lieutenant ?

                Je vais maintenant vous proposer un choix. Parce que je veux croire que ce n'était qu'une erreur, que je veux croire que vous pouvez encore porter cette uniforme avec fierté et honneur.

                Soit vous quittez la marine. Maintenant, sur le champ. Je m'arrangerais pour que vous touchiez la solde qui vous est du et vous pourrez à votre guise vous trainer dans la boue du coté des grooves pirates.

                Soit vous signez ici. Sur la fiche de poste que j'ai validé pour vous et vous embarquez demain pour Navarone avec tout ce que je vous ai promis...

                Mais attention Lieutenant, avant de signer sachez que je suis un ennemi aussi acharné que je suis un très bon ami. Et que je saurais vous tenir à l’œil et m'assurer que rien ne viendra déshonorer votre uniforme sans que vous en subissiez les conséquences...


                La feuille avance de dix centimètres vers toi. Juste assez pour que tu puisses la prendre en tendant le bras.

                -Votre choix lieutenant !
                  Je suis venue. J’ai joué. J’ai perdu.
                  Le temps que le doigt s’abatte sur la sonnette, c’est le temps qu’il me reste pour faire un mea culpa.

                  Je regrette ? Non. Même avec un effort.
                  Je veux croupir en cellule ? Non, même avec beaucoup de bonne volonté.
                  Est-ce que je réalise ce qui est en train de m’arriver ? Pas complètement. C’est ça le nœud du problême.

                  Il se dépouille de son accent comme les poivrots de leur manteau avant une bagarre de comptoir. Je ne sais pas pourquoi mais c’est ce détail qui me fait prendre la mesure de la profondeur de la fosse à merde ou je nage.

                  J’ai un stylo dans ma poche… Non ?... Si. Bien sûr que je signe.
                  J’ai le choix à un escalier pour gravir les échelons via le voyage vers Navarone. Le plus petit affrontement ou je prendrais part sera pour moi une distinction en soit.
                  Il offre la rédemption parce qu’elle est bon marché, ou par curiosité pour ce que je pourrais devenir ?

                  J’aimerais lui dire, que ce n’était pas une erreur involontaire. Que j’ai fais bien pire. Et que je referais pire, mais cette fois ci uniquement si j’ai la certitude de ne pas être prise.
                  Mais il me laisse le choix… c’est une perche ? Pourquoi mentionne t’il qu’il peut faire un très bon ami ?

                  Je dois comprendre.
                  C’est la seule manière pour moi de garder une emprise. Un contrôle sur les choses.
                  Je ne le cerne pas et cela me fait tourner en rond dans ma tête.

                  - Mon choix sera le choix de la raison, Monsieur. Avant toute choses je veux vous remerciez, même si je ne comprends pas pourquoi vous agissez ainsi avec moi, Monsieur. Pour vous prouvez que je prends le bon chemin, je me propose d’entretenir une correspondance avec vous durant ma grande traversée, Monsieur.

                  Mais Monsieur, avec tout le respect que je vous dois,  j’aurais deux questions à vous poser. Je sais que si je ne le fais pas je ne pourrais pas dormir pour la semaine à venir.
                  Si vous avez dégradé des sous-officiers pour lesquels vous aviez de l’affection, pourquoi me tendre cette perche ? Pourquoi si je signe me promettre un escalier pour gravir les échelons... et si je refuse, pourquoi me laisser partir sans me mettre aux arrêts ?

                  C'est bien plus que je ne mérite, et je crois que nous le savons tous les deux, Monsieur.

                  Et… ne voyez aucune offense, Monsieur, mais comment par tout les diables avez-vous pu voir au travers de ces lignes de compte d'inventaire ?

                    -Être officier c'est prendre des décisions Lieutenant Takahashi. Des décisions qui le plus souvent impliquent des vies humaines. Des décisions qui le plus souvent n'impliquent pas un bon et un mauvais choix, mais imposent de choisir entre un mal et un moindre mal.

                    Choisir de détruire des officiers était nécessaire, mais ce n'était ni facile ni agréable. C'était des gens en qui je plaçais beaucoup d'espoir. Et qui m'ont trahis et déçus.

                    Mais je reste malgré tout persuadé que tout le monde à droit à une seconde chance, surtout une jeune lieutenant prometteuse qui n'a fait qu'un seul malheureux faux pas. Que m'apporterais que vous soyez cassée et dégradée ? Vous offrir une possibilité de sortie c'est ma façon à moi de choisir le moindre mal. Et de vous rappeler que si la marine vous offre de grands pouvoirs, elle vous offre surtout de grandes responsabilités.


                    Quand à l'inventaire. C'était un test. Je n'ai pas regardé l'inventaire, juste ce que me retransmettait les escargophones de surveillance.

                    Pas d'autres questions Lieutenant Takahashi ?
                      - Aucune autre question, Monsieur. Je crois plutôt que des remerciements sont de rigueurs. Ainsi que la promesse…

                      De ne plus me faire prendre.

                      - … d’excellence afin de ne plus faire de faux pas…

                      Escargophones. Les escargophones. Je ne peux même plus jouer les balances avec les deux autres balourds. Finito les portes de sortie.

                      -… Je perçois enfin la moral de la leçon, sur les grands pouvoirs qui impliquent de grandes responsabilités.

                      C’était un fichu test qui impliquait un fichu piège. Rien de plus.

                      - Je ne regrette pas ma signature le moins du monde. Il est temps pour moi de regarder de l’avant. D'honorer votre confiance.

                      Surtout de regarder par-dessus mon épaule avant de faire un coup de trafalgar… Pourquoi il ne me parle pas de mon petit en-cas interdit ?

                      - Si vous le permettez, Monsieur, je crois avoir des paquetages à préparer.

                      Attends… tu oublies quelques choses… Deux choses, à vrai dire.

                      - Dois-je comprendre que mes deux servants m’accompagnent dans la traversée ?.  Fred Gibbons, et Louis Domino ?

                      A moins que les soldats moins prometteurs morflent pour les autres ? Il compte trouver des bouc- émissaires pour cette histoire, ou ce triste inventaire ne quittera pas ce bureau… ?

                      - Ils seraient perdus sans moi, Monsieur. Je… ils ont besoin de quelqu’un pour les guider, dans les bonnes choses comme dans les moins bonnes.  Je sais pertinemment, Monsieur, que je ne suis pas en mesure de demander une quelconque faveur…

                        -Non. Inutile que vous emmeniez ces deux la avec vous. Des témoins de votre erreur ne serait qu'un boulet à vos pieds...


                        Est ce volontairement qu'il a appuyé sur le mot témoins ? Pour te faire comprendre que les garder sous le coude lui permettrait a tout moment d'avoir barre sur toi ?

                        A moins que tu ne l'ais imaginé ? Ou pas...


                        -Vous avez vos ordres Lieutenant Takahashi. Votre navire part à l'aube et vous devriez vous présenter a votre nouvel officier dés ce soir. Dépêchez vous, vous n'avez pas de temps à perdre...

                        Rompez !
                          Je ne pensais pas que ça me ferait aussi mal.
                          Perdre ces deux là. Pas savoir quand je pourrai les revoir. Les deux seuls personnes avec qui j’avais un semblant de lien. C’est un sacré coup bas. Un petit cadeau empoisonné dans la grâce que tu viens de me faire.
                          Oui. Ce sont des boulets. Comme un vieux strabisme des familles ou un grain de beauté mal placé. Mais on apprend à vivre avec. Je ne sais même pas si je vais avoir le temps de leur expliquer. Ils me comprendront pas. C’est ma punition… ouaip.

                          Des témoins de mon erreur. Jusqu'à maintenant c’était juste des témoins de ma vie, et tous les trois nous nous en accommodions.

                          Là, je me sens vraiment vide. Légère comme une plume. C’est pas une bonne chose. J’pourrais m’envoler à la moindre bourrasque. Je peux encore trouver le temps de leur dire en revoir.

                          J’sers les poings pour laisser des marques en demi-lunes sur mes mains, comme pense-bêtes. Mes dents mordent l’intérieur de mes joues. Tu l’sais pas, mais j’aurais envie d’te supplier. Tu l’saura jamais, de toute manière.
                          Pour toi c’est juste des preuves, des notes sur la partition d’un maitre-chanteur. Pour moi, ce sont des amis.

                          Rompez. L’injonction magique. Le verni policé qui recouvre un joli " Ferme ta gueule, tourne le dos et active tes pieds" ou un plus crû " Casse toi". Le pire c’est que je me retrouve à haïr quelqu’un à qui je dois ma place et ma liberté. Il sait très  bien que c’est quelque chose de dur à supporté.

                          Fumiste… C’était quoi ce petit accent tout en vvv du début ? Un sédatif comique pour me faire baisser ma garde ?

                          Rompez. La cloche de Pavlov. Je me lève, bien droit, les talons collés et le dos en manche à balai. Ma main au front, le salut.

                          - Monsieur, oui, Monsieur.


                          Les chaussures qui claquent et mon corps qui pivote. J’ai la tête qui tourne et c’est pas chose gagnée que d’arrivé à la porte. Mais j’y arrive.  Certains gens gagnent bien à la loterie non ? Je crois encore qu’il pourrait me dire de les emmener avec moi…Je me force à croire.
                          Je la ferme derrière moi, lentement pour lui laisser le temps de placer une ultime réplique.

                          Je dois faire vite si je veux avoir le temps de leur faire mes adieux.