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Accusé au pays sans loi.



Accusé au pays sans loi




Je pouvais enfin me promener sur une île tranquillement avec un moment pour moi, ne pas penser à aller chercher quelqu'un à tuer. Oh, ce n'était pas une sensation qui me déplaisait, mais parfois on avait juste envie d'être tranquille. Et ma méconnaissance de cet endroit fut mon erreur puisque c'était pas du tout un endroit tranquille. Zaun. D'un point de vue criminel, c'était parfait. Lugubre, sombre, pas trop de  témoins de sortis, si l'envie me prenait d'aller cisailler la gorge d'un malandrin, je pouvais facilement m'amuser. A quoi bon répétait une petite voix dans ma tête. Premièrement ça ne me rapporterait pas d'argent, et deuxièmement il y avait tellement de brutes voulant montrer leur muscle en jouant à celui qui pissait le plus loin que les ennuis viendrait directement vers moi. En plus de ça j'entendais déjà les gens se plaindre de ma venue, que les étrangers étaient mal vus. Je m'en contrefoutais totalement et répondais la plupart du temps avec un large sourire.

Marchant tranquillement dans les rues sombres, je pensais qu'aller me rafraîchir dans une taverne, une auberge ou un saloon serait une bonne idée, mais c'était beaucoup trop cliché, et je m'attendais à ce qu'un vieux cons viennent me casser les pieds dans ce genre d'établissement en général mal famé. Et moi, j'avais les crocs, pas soif. Quoi qu'un petit diabolo ne me ferait pas de mal. Me dirigeant vers un restaurant, je demandais une table pour un petit repas.

« On sert pas les étrangers ici dehors. »

Mon large sourire comme réponse. Mon maître m'a souvent dit que j'avais toujours l'air menaçant quand je faisais cette tête, surtout quand je montrais mes yeux. C'était peut être pour cela que les gens m'appréciaient pas trop depuis quelques années. Et ce réceptionniste semblait un peu énervé que ma seule réponse fut celle-ci. Je rigolais toujours de voir l'agacement des gens face à mon comportement que l'on pouvait qualifier d'étrange. Ma langue se déliait difficilement, et le nombre de situations où je ne savais pas vraiment quoi répondre finissait souvent de cette manière. Même trêves de tergiversation il fallait que je trouve un autre lieu de boustifaille. Et ça tombait bien, une carriole qui vendait des sandwich au loin. Ils auraient sûrement des boissons sucrées comme je les aime.

Ahhhhhhh ! Assis sur une caisse qui traînait là, je me sustentais tranquillement en buvant une boisson à base de cola quand deux grand gaillards baraqués, même si plus petits que moi, s'approchèrent. Malheureusement, ils ne souhaitaient pas connaître la marque de mon costume où le nom de mon tailleur. Et encore moi savoir s'ils pouvaient avoir un chapeau comme le mien afin de cacher leurs crânes dégarnis.

« Hey la touffe d'herbe ! J'paris que t'es pas d'ici.
_Ouais ! »

C'était là deux spécimens étranges, un qui parlait, l'autre qui acquiesçait. Si c'était un couple, on pouvait dissocié le passif de l'actif. Mais dans les deux cas, on avait affaire à deux trous du cul se comportant comme beaucoup de gens en ce lieu. Finissant mon sandwich pour garder du suspense à ma réponse, je pris aussi le temps de m'essuyer la bouche paisiblement avant de prendre une rasade de cola grâce à la paille que le charmant vendeur avait eu l'amabilité de me donner. J'aimais boire à la paille. Et c'était pas au goût des demis cerveaux qui pouffèrent en me voyant boire mon breuvage de la sorte. Les cons... s'ils savaient qu'ils allaient bientôt être obligé de boire de cette manière pour le restant de leurs jours. Et oui, je ne faisais pas seulement dans le meurtre.
Mes yeux jaunes vinrent alors se poser sur ces deux gus, toujours avec le sourire.

« Plaît-il ?
_ Tu bois avec une paille... Même nos femmes sont plus viriles !
_ Ouais !
_ Vos femmes ? Alors vous êtes pas ensembles ?
_ Hmpfiou... On aime pas trop les étrangers dans ton genre par ici !
_ Ouais !
_ Écoute Billy, t'es gentil, tu retournes jouer aux billes avec ta copine.
_ Comment tu connais mon prénom !
_ Ouais !

Soupirant, je savais pu tellement quoi répondre. Et ils avaient pas envie de se barrer les bougres. Alors je me levais pour leur montrer qu'il était le plus grand. Le problème étant ma physiologie qui me faisait paraître comme un être frêle, alors que je devais être plus musclé que ces deux cons. Et plus rapide, plus agile avec ça. Ils allaient le découvrir à leurs dépends. Lançant un regard menaçant à ces deux bougres, ils commencèrent à proférer des jurons et à me provoquer, en pensant que j'allais plier et me soumettre, ils étaient mal tombés. Choppant le crâne de monsieur ouais, je m'en servait pour donner de l'élan à mon corps pour qu'il vienne mettre un coup de boule sur mon genou.  Si on considère que le bats de sa mâchoire fait parti de cette boule et qu'il l'avait dorénavant cassée... Et Billy lui me regardait un peu abasourdie. Il tenta plusieurs coups de poings, plus rapide que prévu, mais me loupa, jusqu'à aller taper contre le mur derrière moi. Je profitais de se moment pour sortir un de mes couteaux et de lui taillader un jolie dessins sur son front avant de l’assommer lui aussi.

De toute façon, ce n'était pas ici que j'allais avoir des ennuis avec la justice où les forces de l'ordre... mais s'il parlait de ça à quelqu'un de plus fort, je pouvais parier qu'il allait venir ici aussi.
J'aperçus alors une bande au loin, entourant ce qui semblait être un homme poisson, des armes dans les mains en lui priant de partir d'ici. Les étrangers n'étaient pas appréciés, mais ceux venant de la mer, cela devait être pire. Surtout qu'il était masqué comme un zouave, donc les insulaires ne savaient pas trop s'ils avaient affaire à une espèce dangereuse ou pas. Et puis, dangereuse ou pas ils s'en foutaient un peu puisque... Et merde...

Me voilà qui me casse la gueule, encore une fois, sur une flaque d'eau, du moins j'espère que ça en est une. Et hop, le cul par terre juste à côté de la cible de leur mécontentement. Mon chapeau est toujours là, bien installé sur ma tête. Je me relève en l'enlevant afin de faire mine que je m'excuse, après tout dans mon roulé boulé j'en ai renversé deux. Même pas de quoi faire un strike.






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Franchement, je n'allais même pas perdre mon temps à m'expliquer ce que je faisais là. Moi-même je n'en savais fichtrement rien.

Ça faisait quelques jours déjà que ma narcolepsie s'empirait quelque peu. Je m'endormais de plus en plus souvent, en le sachant de moins en moins. C'était peut-être le réchauffement climatique. Ou bien la saison, tout simplement. Enfin bref, toujours en était-il qu'aujourd'hui n'avait pas dérogé à la règle. J'étais arrivé à Zaun. Bon, ça avait du être les courants marins. Ma capuche était baissée. Je m'étais sûrement pris une porte. J'avais des soucis avec des gens du coin. Je ne préférais même pas me poser la question. Au bout d'un moment, avec un statut d'homme-poisson narcoleptique, on apprenait à ne plus s'infliger d'interrogations. On apprenait même à voir uniquement le bon côté des choses.

J'avais dérivé ? Boh, au moins j'étais sur terre, je pourrais prendre du thé. Ma capuche était tombée ? Ça me fera prendre l'air, tiens. Ici c'est Zaun, ce qui expliquait que j'avais des ennuis beaucoup plus gros sur un plus petit laps de temps ? On allait dire que ça me fera du boulot en tant que chasseur de primes. Voyons les bons côtés de la chose, vu que de toute manière la chose voulait ma peau.


"...and on te parle ?"

Mes yeux s'ouvrirent et mes écoutilles aussi. Un barbu mal rasé me criait dessus, accompagné de deux de ses potes. Tous aussi hirsutes, et tous aussi peu habiles du rasoir (ça se voyait aux balafres, sûrement des coupures matinales). J'avais beau me savoir naïf, voire même présentant des tendances à vouloir l'être. Parce que ce que d'autres appelait la "naïveté", moi je préférais la nommer "absence de jugement". Enfin bon, j'avais beau être comme ça, je savais pertinemment que ces gars ne voulaient pas me faire de câlins. Mais bon, j'étais poli, tout de même.

"Excusez-moi, je n'ai pas saisi le début de la phrase."

Suite à ma réponse, il devint tout rouge. Ses dents se serrèrent, son menton se leva, ses poings se contractèrent. Tellement prévisible : les miens imitèrent le geste sur mon bâton, ma tête s'inclina légèrement, et mes jambes fléchirent, suivant le mouvement. Une rixe comme une autre nous attendait. Enfin, pas tout à fait.

En effet, tout d'un coup, une boule de bowling. Aux cheveux verts. Avec un chapeau. Qui vient de bousculer des des gars de ma troupe. En tombant. Oh, un compagnon de misère !

Pourquoi ce terme ? Simple. Chapeau, donc étranger. Cheveux verts, donc bizarre. Chute, donc maladroit. Chute sur des gens pas commodes, donc dans la mouise. Et moi à côté, étranger bizarre maladroit dans la mouise. Je pense que l'équation était complète, et que la providence s'aimait à réunir les estropiés ensemble. Pour un souci pratique, je suppose, histoire de les éliminer tous en même temps. Ou pour qu'ils éliminent le reste du monde ensemble, au choix.

D'ailleurs, mon étranger maladroit bizarre (si je me permets de m'approprier ce qui m'est semblable) était particulier, à la réflexion. Surtout au niveau du visage à vrai dire : il a des yeux que je n'arrivais pas à voir, et un sourire que je n'arrivais pas à percer. Des manières élégantes couplées à une certaine maladresse. Je croirais vraiment me voir dans un miroir.


Quoi qu'il en soit, j'avais de la compagnie qui ne voulait pas forcément faire des sushis de moi. J'avais besoin de thé. Et le mec en face me bouchait la vue vers l'étranger. Alors, tout naturellement, mon bâton heurta violemment la joue du barbu, qui tomba à terre. Et calmement, je m'adressai à ma compagnie aux yeux trois fois trop plissés.

"Aurais-tu du thé par hasard, compagnon de fortune ?"


Dernière édition par Zetsu Dorenji le Lun 3 Nov 2014 - 19:44, édité 1 fois
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Accusé au pays sans loi




Deux sur toi, c'est quand même pas si mal que ça, encore une chute et je pense que je peux faire un spare, et à moi les points. Enfin, sans adversaire valable le bowling c'est beaucoup moins fun. Soudain, ce qui semble être un homme poisson frappe un de ces trois bons camarades qui voulaient simplement profiter de leur statut d'habitant de cette île pour virer cet intrus. Le bougre se retrouve à terre, sûrement chauffé par la situation. J'ai par contre pas vraiment le  temps de m'en occuper vue que la personne que je viens de secourir involontairement me demande si j'ai du thé.
Alors oui, je viens d'une île dont c'est la spécialité, oui j'ai les cheveux verts, mais je me promène pas avec un thermos partout où je vais. Le regardant en souriant, je ne réponds pas vraiment. Mes yeux de vipère le fixent brièvement et je sors un de mes couteaux papillons.

D'un geste de professionnel je fais danser la lame dans ma main avant de la déposer sans violence sur la gorge d'un des locaux qui se montrait menaçant. Par chance, je ne l'avais pas lâchée, sinon un mort de plus.... enfin, c'est pas très grave ici, mais ce n'était pas non plus mon but. Faire peur à ce bouffon serait mieux, mais ils sont trois, et même si celui à terre se relève après avoir été frappé par le buveur de thé, ils semblent que l'intimidation marche pas très bien contre ces individus. Ils préfèrent sûrement la manière brute. Et ça c'est pas trop mon style. Je préfère faire dans la finesse, la douceur. Les tuer sans fioritures. La douleur physique est utile seulement quand il faut demander quelque chose, et là j'ai aucune info à chercher.

Oh et puis merde, voyant le troisième sortir quelque chose de sa poche, je taillade la joue de celui que j'ai en joug et attrape le bras du bougre qui venait de sortir un pistolet. Et ma lame s'enfonce dans son bras, pile sur une de ces veines. Ah, le con, c'est  toujours plaisant de dominer des brutes qui n'ont pas l'habitude de perdre.

« Si tu veux vivre... Tu te fais un garrot, tu recouvres la blessure et tu cours très vite chez un médecin. Sinon c'est soit la mort, ou l'amputation dans le meilleur des cas. Inutile de préciser que tes copains doivent t'accompagner. »

Exécutant mes ordres, je vois les trois mauvais gars s'enfuirent comme des lâches pour éviter la mort de leur compagnon. Il était maintenant temps de revenir sur l'inconnu et son bâton. Du thé... Mais il voulait quoi, du thé noir, du thé vert, du thé blanc ? Il devait bien y avoir un vendeur dans le coin et ça m'étonnerait que mon vendeur de sandwich vende ce breuvage.

« Du thé, non j'ai pas. Doit bien y avoir quelqu'un qui en vend ici. »

Je savais pas tellement quoi dire d'autre, n'étant pas très bon pour commencer une conversation normale. Ouais ouais... tuer les gens, se foutre d'eux et être arrogant avec des cons, ça je savais faire, mais pour autre chose... C'était pas difficile pourtant, je m'en rendais compte, mais il y a toujours cette pensée qui me fait me demander s'il va me trahir, s'il est digne de confiance.

« Qu'est-ce que quelqu'un comme toi fait sur une île comme ça ? »

Ma question était... un peu sortie de façon abrupte, d'autant plus que j'avais toujours mon couteau dans les mains. En espérant qu'il ne prenne pas ça mal. Quoi qu'il en soit, j'attendais dorénavant sa réponse.






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Et alors que sa question tombait comme une enclume sur un vase Ming, nous atteignions bientôt un magasin de thé. Nous entrâmes, et le vendeur nous regardait, comme d'habitude avec un air suspicieux. Je lui pris quelques sachets de thés et lui fit remplir mes gourdes. Du noir, du rouge et du Gunpowder. Je n'aimais pas trop le thé à la menthe, mais on ne disait jamais non à du Gunpowder.

Le vendeur nous avait même laissé partir sans payer. En même temps, un mec masqué sur des getas accompagné d'un costume qui jouait avec des couteaux, ça se comprenait. D'ailleurs, le silence entre lui et moi devenait pesant. Je n'avais pas répondu à sa question, et c'était volontaire. Nous sortîmes bientôt.

Toujours aussi brumeuse et polluée, la ville qui nous entourait nous servait de fond sonore alors que nous nous posions quelque part. Une ancienne valve recyclée en banc de fortune. Nous nous installâmes ici, et je fis peser un peu plus le silence. On pouvait entendre les vapeurs rugir au loin. On pouvait même entendre les râles des travailleurs acharnés si on tendait un peu plus l'oreille. En y réfléchissant, je me dis que cette ville était déplaisante, mais j'aurais forcément aterri ici un jour ou l'autre. Et exactement avec ce type de compagnon de fortune.

Mes mains retirèrent le sachet de ma gourde : le thé était infusé. Et doucement, elles l'apportèrent à mon masque, à mes lèvres. Le Gunpowder était vraiment délicieux. Et ironiquement, il portait bien son nom dans cette circonstance. Sa question vint enfin trouver une réponse.

"Ce que je fais ici ? J'arrête les gens comme toi."

Une légère contraction se fit alors autour de la gourde. Mon dos était un peu plus souple, mes pieds bien sur le sol. Et mon masque fixait le dessous de son chapeau. Mes yeux tentaient de percer les siens, presque tout le temps bridés. Le Tengu observait le Yamata-no-Orochi.

Il n'était pas dur de deviner que ce gars était un pirate. Un maniement habile du couteau, de très bons réflexes. Et la capacité de sourire même quand il pointait sa lame sur la gorge de quelqu'un. Parmi toutes les vermines de Zaun, j'étais tombé sur une bien dangereuse bête. Il savait désormais que je voulais sa tête, si ça n'était pas clair auparavant. Mais je ne ferais pas le premier pas.

Je l'attendais, patiemment.

J'osais même ajouter une toute petite interrogation rhétorique.

"Et toi ? Que fais-tu ici, ami reptile ?"
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Accusé au pays sans loi




Visiblement j'étais tombé sur quelqu'un d'un peu dur de la feuille, ou bien il se jouait de moi et ne répondait pas... Le plus drôle venait du fait qu'il se dirigeait vers un magasin en m'imaginant à ses côtés. Pour ma part je le suivais de loin pour ce qu'il advenait de lui. En fait, je voulais simplement une réponse à ma question, alors je restais en retrait pour éviter d'avoir affaire à sa folie. Le gars, un peu gâteau marchait tranquillement afin de trouver un lieu pour se poser. Le suivant en parcourant les hauteurs à côté de lui, j'utilisais ma dextérité et mon agilité pour être aussi invisible que possible grâce à mes techniques d'assassins.

Le seul problème venait du fait qu'il semblait totalement convaincu que j'étais à côté de lui, ça se voyait dans son comportement. Il devait avoir un pet au casque ce gus, ou au masque plutôt. Et c'était quoi ce long pif ? Une flute ? Il se mit alors a regarder à côté de lui. J'étais pas illusionniste donc je me demandais bien ce qu'il pouvait bien faire à discuter dans le vent. Oui, discuter. Il venait de répondre à ma question posée quelques temps auparavant. Un schizophrène ? Manquait plus que ça.

Il était donc ici pour m'arrêter. Mais pour quel grief exactement ? Car jusqu'à preuve du contraire je n'avais pas de primes sur ma tête et la marine ne m'avait jamais posé de problèmes. Oui, j'avais vraiment affaire à un gars qui avait un problème dans sa tête. Le plus étrange c'est qu'il buvait là son thé tranquillement après avoir menacé le moi qu'il pensait être à côté de lui. Il fallait vraiment être dérangé pour penser que j'allais attaquer en premier, ce n'était pas vraiment mon style dans ce genre de cas. Surtout qu'il m'enjoignait à continuer la conversation l'air de rien.

Devais-je répondre ? Je ne savais pas trop, il pourrait voir où je me trouvais et si jamais je l'attaquais l'effet de surprise ne serait plus. Cependant en y réfléchissant, je n'avais rien à y gagner, aucun contrat sur la tête de ce type. Oh, je doute pas qu'un esclavagiste serait heureux de recevoir un homme poisson, mais ma spécialité c'est tuer, pas enlever. Et à moins de faire des sushi, je ne sais pas à quoi peut me servir un homme poisson mort. Il fallait tout de même tenter le coup, j'aimais pas qu'on me veuille du mal sans aucune raison apparente. Du haut de mon perchoir je pris alors la parole.

« M'arrêter ? Et pour quels griefs ? Je n'ai aucun problème avec la marine, ni même le gouvernement mondial. Après je sais que cette ville regorge d'abrutis qui attaquent arbitrairement, et aussi que les hommes poissons sont réputés violents, mais j'ai beau y réfléchir. Je ne vois pas pourquoi on voudrait m'arrêter. »

La seule solution était qu'un de mes anciens clients ait rompu le pacte de confiance et m'ait dénoncé pour mes activités d'assassin. Si c'était le cas je devais  rapidement trouver de qui il s'agissait et éliminer cette personne. Mais il avait parlé de m'arrêter, donc il était difficile de s'imaginer qu'on avait ici un tueur, comme je le suis. A moins que pour lui cela voulait dire éliminer... Me levant et montrant toute mon agilité à rester debout sur une corniche d'un des bâtiments, je fis un pas en avant, dans mon entrain. Et je m'écroulais au sol, pile sur la valve qui servait de banc à cet homme, qui devait représenter un métier de la loi... Marine, chasseur de primes ? Je ne saurais dire. Me relevant comme si rien ne s'était passé, je le regardais, mes deux couteaux dans les manches prêts à être dégainé le plus rapidement possible au cas où ce bougre engageait les hostilités.








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Le serpent m'observait, les muscles tendus. Nous étions dans la même situation, après tout. Nous attendions juste que l'un ou l'autre fasse le premier pas. Parce qu'il avait beau jouer les imbéciles, il avait vraiment du mal à être discret pour un serpent.

"Ai-je vraiment besoin de te répondre, inconnu ?"

Mes jambes étaient croisées, et une autre gorgée de thé vint se loger dans mon palais. Je restais assis, mon masque en face du sien. La seule différence entre nos deux caches faciaux, c'est que le sien était un vrai visage. Les yeux toujours bridés, accompagnés d'un sourire perpétuel. Comment un serpent pourrait-il tromper si ses propres traits le trahissent ? Quand on avait un individu comme ça à ses côtés, on ne pouvait que faire attention. Si je parlais dans le vide depuis tout à l'heure, c'était parce que j'étais sûr qu'il n'était jamais loin. Si je me permettais de marcher, et de m'asseoir, c'était parce que je sentais presque ses pas sur les miens, son souffle sur ma nuque. Et surtout, si je prenais mon temps pour répondre, c'était parce que ceux-ci pesaient. Surtout quand on palabrait avec un reptile.

Comment pouvais-je en être aussi certain, moi qui se voulait dénué de jugement dans ses convictions ? Comment pouvais-je me permettre d'appeler "serpent" un homme qui ne m'avait rien fait ? C'était simple. Bouddha n'était pas stupide, loin de là. Quand l'homme à la hache courut vers lui, il savait pertinemment que ce n'était pas un venue en paix. Et même s'il décida de se soustraire à la violence, la lame était toujours présent, près de sa gorge. Comme Bouddha donc, la stupidité ne faisait pas partie de mes traits.

"Tu es un homme qui n'hésite même pas à trancher dans la chair d'un frère, quitte à lui supprimer un bras. Tu es un homme qui se faufile dans tous les sens, qui se cache dans l'ombre dès que cela est possible. Tes émotions ne transparaissent pas, derrière un masque meilleur que le mien. Mais même ton sourire d'ivoire ne peut pas cacher le témoignage rouge de ta lame."

Mon regard se fixa quelques dernière secondes sur son visage. Je croirais presque y voir des crocs, alors que mes paroles parvenaient à lui. Ah, quelles étaient donc tes pensées à ce moment, petit serpent ? Pensais-tu à me tuer, par simple manque de confiance ? Ou pensais-tu à t'enfuir, à cause de vulgaires paroles d'un bouddhiste quelconque ?  Parce que oui, je n'étais personne pour toi après tout. Tu n'allais d'ailleurs sûrement pas me croire. Mais étais-je vraiment celui qui manquait de sens dans cet histoire ? Ta lame dirigeait ta peur, étranger, comme elle était la première pierre de bien nombreuses guerres avant la nôtre. Mais qu'était-ce donc que l'objet de tes frayeurs ? Le Tengu que j'étais, ou l'homme dans ton miroir ?

Je prenais une gorgée de ma boisson favorite, encore une fois, alors que mes yeux se fermaient doucement. Personnellement, je n'étais pas moins tendu, moins préparé. Non non, j'avais toujours en tête le fait que j'avais certainement un homme plus dangereux que la ville elle-même en face de moi. Mais comme Bouddha, je lui proposai une embrassade. Après des accusations sulfureuses, certes. Sur un terrain infertile à toute germe de confiance quelconque, en effet. Mais une embrassade quand même.

"Détends-toi un peu. Après tout, j'ai simplement dit que j'arrêtais les gens comme toi, pas que j'allais t'arrêter."

Mes mains se tendirent vers lui, la gourde fermement tenue.

"Un peu de thé ?"
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