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[Présent] - La Nuit est le Monde des Ombres.

Alabasta.
Combien de temps n'ai-je pas ressentie ta chaleur?
Alabasta.
Combien de fois j'ai pensé à te revoir sans jamais pouvoir mettre les pieds sur ton sable doux?
Alabasta.
Tu débordes de vies remplies d'espoir et tu continues à charmer les Hommes aventureux.
Grande et majestueuse, tu représentes fièrement la première voie.

D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
©odage by Hathor



Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Jeu 14 Avr 2016 - 14:22, édité 3 fois
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Je n'ai pas oublié qu'Alabasta est un grand royaume de sables peuplé d'habitants simples, mais ayant une force militaire importante, une civilisation capable de repousser l'ennemi et de se débrouiller seule. Un pays fière de son mode de vie, de son commerce, de sa puissance militaire et de son patrimoine. Je n'ai pas oublié que les hors-la-lois ne sont pas les bienvenues. Les "renégats" comme moi, même si je n'ai jamais détesté ou renier mon pays, ne sont pas les bienvenues non plus. Je ne suis pas le bienvenue chez moi, mais cela ne me fait rien. Je m'en fiche. Je suis un forban, c'est suffisant pour faire ce que je veux. Si je désir être Reine de ce Royaume, je le fais. Si j'ai besoin d'argent, je le prends à n'importe qui. Être pirate, c'est vivre comme bon nous semble. Mais pour l'heure, je suis une ombre discrète qui se faufile dans les rues d'Alubarna. Dissimulée sous une cape sombre, je parcours la ville en direction d'un lieu précis. Le Théâtre Royal. Je fais un court arrêt devant le manoir de mon tuteur, Iwao D. Futjisu, le parrain de la plus grande pègre d'Alabasta. Contemplant la double porte qui donne sur la cour, je ne peux pas m'empêcher de m'imprégner de divers souvenirs. C'est fou ce que ça peut me faire rappeler, autant en émotion forte comme la tristesse que la joie, autant en vague impression de déjà vu.

La demeure n'a pas changé... Je me demande si Iwao oui... Rah, inutile que je m'embrouille avec ces questions. On verra bien.

Chassant vite ces pensées, je continue ma route au travers des petites rues, constatant au passage qu'Alubarna est resté le même depuis vingt ans. Même ambiance de soirée, même odeur, même animation, même couleur qu'autrefois. Je me sens bien, je retrouve une vie que je n'avais pas vu depuis bien longtemps. J'aurais préféré que mes enfants puissent découvrir mes terres natales eux aussi. Je ne cesse de me dire que c'est ma faute s'ils sont morts. Mais pour cette nuit, mon esprit reste tranquille. J'ai mes idées claires et je ne suis pas perturbée par mes tourments. La Nuit est mon Monde, le Monde des Ombres. Je connais tous les toits d'Alubarna, tous les coins où je peux me faufiler sans être vue, tous les espaces peu fréquentés. Je suis la Reine de la Nuit. Même encore au bout de ces deux décennies je suis capable de me rendre au Théâtre Royal incognito.

Il fait tard ce soir, c'est la fin de la séance. Le Théâtre Royal déborde de riches nobles comme à son habitude. Les affaires fonctionnent bien on dirait. Les clients commencent à quitter les lieux par groupe, parlant bruyamment de la pièce qu'ils viennent de voir. La lune éclaire de sa clarté la place sur lequel donne l'entrée du bâtiment prestigieux. J'ai toujours aimé les grandes villes juste pour voir une foule s'entasser les uns sur les autres. Des fois, ça donne envie de tirer dans le tas pour voir le comportement de ces imbéciles. Je reste en retrait à bon poste d'observation. J'attends quelqu'un. En particulier, je souhaite prendre contact avec Miyazaki Watanabe afin de renouer les liens du passé entre mon tuteur et moi. Il est plus judicieux de venir en ami plutôt que d'entrer par effraction en disant "Coucou, je suis revenue". Ça m'étonnerait qu'il m'attende les bras ouverts, surtout après ce que je lui fait. Je patiente donc longuement que la foule se retire. Sachant que je suis connue, il n'est pas intelligent que je rencontre devant tout le monde Miyazaki si je ne veux pas lui griller sa couverture. Je me contente d'observer le moment où il va sortir pour pouvoir le suivre et m'approcher de lui dans un endroit calme.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
©odage by Hathor

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Une magnifique représentation de Kamlet, le pharaon maudit qui avait dû tuer son oncle qui avait usurpé la place de son père. Une pièce magnifiquement interprétée, une pièce dont on entendrait parler longtemps. C’était ça la magie du Théâtre, ils excellaient dans tout ce qu’ils entreprenaient. Voyons, que d’aussi bons acteurs soient d’aussi terrifiants criminels ? Impensable. Et ce petit professeur ? Voyons, un peu de sérieux … Mais cela ne t’empêchais pas de sentir cette sale impression d’être observée, guettée. Pas des orifices dans la nuit qui saillaient des ténèbres comme un millier de paires d’yeux. Le pire, c’était que tu le savais. Tu connaissais leurs méthodes et aussi l’inflexibilité d’Iwao. Juste assez pour savoir que rien n’avait changé. Qu’il soupesait en ce moment le pour et le contre de ta venue et que rien n’était ignoré concernant ta venue. Enfin, Iwao. C’était tel que tu l’imaginais bien entendu. La nouvelle lui était parvenue mais c’était une tout autre oreille qui s’était intéressée à cette histoire de prime abord. Entouré de ses protecteurs, le brave professeur Watanabe accueillait les éloges des spectateurs avec une patience infinie. On l’aurait cru heureux du succès de sa pièce. Sincèrement.

Ce ne fut qu’une demi-heure après le départ du dernier membre du public que l’on s’intéressa à toi. Une jeune femme d’une quinzaine d’années qui se faufila dans les ténèbres aussi discrètement qu’un chat. Un signe de tête, aucun sourire. Elle était brune, commune et d’une beauté banale. Une parfaite espionne. Tes doutes étaient confirmés : il y avait longtemps que l’on t’observait et tu bénéficiais d’un traitement de faveur. Elle disparut rapidement derrière une porte dérobée, ce qui était une invitation évidente pour les gens de leur espèce. Des ténèbres, des couloirs aux chandelles diaphanes : tout pour te mettre dans l’ambiance. Jusqu’à arriver devant la porte d’un bureau où une plus grande lumière trônait. On pouvait distinguer à l’intérieur une silhouette. Un homme penché sur son bureau à gratter on ne savait quel nouveau plan, ou nouvelle pièce. La gamine s’inclina et disparut sans que tu n’aies le temps de dire ouf. Ne restait plus qu’une étape à franchir pour renouer avec ce terrible fragment de ta vie passée.

« Entre, Aoi. » résonna la voix de Watanabe, de l’autre côté de la cloison.

Même cet instant il te l’ôtait. La mise en scène était claire, tu n’étais plus chez toi. C’était son territoire, son domaine et tu ne faisais qu’empiéter sur une terre que tu avais relégué au passé. En mémoire à ce partage commun que vous aviez, il t’autorisait à venir en ce lieu. Mais cela signifiait aussi une chose : tu étais au fond de la gueule du loup. Nul doute qu’ils en savaient beaucoup plus sur toi qu’ils ne l’avoueraient jamais, dans ce Théâtre. Après tout, tu étais l’héritière présumée.

« Quel mauvais vent t’amènes, gamine ? » fit-il, sans lever les yeux de la pièce qu’il semblait être en train de traduire.

Il trempa sa plume dans son encrier, tourna une page en vélin et réajusta ses lunettes. Si il voulait te montrer que tu n’étais pas la bienvenue il ne pourrait pas s’y prendre autrement. De la même manière, il te montrait bien qu'il était le maître ici et que tu n'étais qu'une quantité négligeable à ses yeux. Grande insulte face à ce que tout tu avais accompli. Sa moue désapprobatrice en disait aussi long. Ton retour était signe de mauvaise augure à ses yeux et tu ne devais ton salut qu’à l’affection qu’un certain homme semblait toujours te porter, malgré ta traîtrise.


Dernière édition par PNJ Requiem le Jeu 8 Jan 2015 - 16:51, édité 2 fois
    Enfin je me retrouve face à mon ancien professeur. Miyazaki Watanabe. Cet homme mérite mon respect, même s'il se méfie de moi. Après tout, il a bien raison. J'avais quitté le manoir d'Iwao en volant un Eternel Pose et en tuant les sbires qui voulaient m'empêcher de fuguer. Il est donc normal que le second d'Iwao prête attention à ma présence à Alabasta. Étant seule dans la salle avec lui, inutile que je reste dans l'ombre plus longtemps. Je me débarrasse de mon manteau sur le dos d'une chaise et je viens me mettre à la lumière, juste entre l'entrée et le bureau. La pièce est richement décorée dans un style poétique, comme dans mes souvenirs. Le Grand Théâtre Royal demeure une fierté digne d'intérêt pour la famille Nefertari. Je sens bien que je ne suis pas chez moi ici et je le comprends. Et vu que je ne souhaite pas de conflit entre la société de mon tuteur et moi, je réponds tranquillement à la question en dosant mes propos.

    Le mauvais vent ne m'a pas emmené ici pour vous, mais pour Nanohana. Et comme tu peux le constater, je ne me suis pas rendue au Q.G. avec des intentions malsaines. Si je suis ici, c'est pour te parler. Ou plutôt, pour me faire pardonner.

    Me faire pardonner est un terme un peu trop fort. En réalité, je ne regrette rien. Et comme je le dis souvent, je suis une pirate. Je reste libre de mes choix. Même si le Théâtre me considère plus comme l'un de leur membre, je reste la fille adoptive d'Iwao. J'espère sincèrement qu'il va m'accorder du temps qu'on puisse enfin se retrouver tous les deux, de préférence, non pas comme de père à fille, mais comme deux criminels. Je n'aimerais pas à leur forcer la main, cela ne ferait qu'empirer les choses. En principe, je n'ai pas à demander cette faveur, mais si je le fais, c'est pour prouver ma bonne foi que je viens en ami.

    Toujours penché sur son papier, Miyazaki ne lève même pas un regard sur moi. Il pense que je lui fais perdre du temps, mais si c'était le cas, je ne vois pas pourquoi il m'accorderait cette audience. Et encore, si seulement c'en était un! Veut-il me faire comprendre que je ne suis clairement pas la bienvenue ou prépare t-il un piège? Ça ne m'étonnerait pas.

    Tu n'es pas content de me voir on dirait. Je t'ennuie à ce point? Laisse-moi au moins te prouver que je ne suis pas là pour vous nuire, mais pour renouer le lien du passé. J'ai fait l'idiote en plaquant tout du jour au lendemain, mais faut me comprendre que je n'étais qu'une gamine à l'époque. Maintenant, je suis quelqu'un d'autre. Je ne suis pas stupide pour gâcher ce moment unique. D'après-toi, si mes projets étaient de vous faire du mal, serais-je venue dans la gueule du loup? À ce propos, tu peux dire à tes hommes que c'est inutile d'attendre que je tombe sur eux. Alors, est-ce que je peux avoir ton attention cher professeur?

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    D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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    « Tu es ici parce que je le veux bien. » claqua la langue de Watanabe, qui posa sa plume.

    Il se gratta négligemment le menton et s’empara de son encrier. Il le referma et passa un peu de sable sur son parchemin avant de souffler dessus. Il laissa le silence s’installer, parachevant tranquillement son œuvre. Puis il nettoya sa plume et la rangea. Il plia le parchemin, le glissa sur le côté. Arrangeant péniblement ses papiers pour qu’ils soient tous bien alignés. Il ôta ses lunettes et les posa sur la table. Il était prêt à discuter.

    « Que du mouron nous nous sommes fais pour toi, Aoi Nakajima. Toi et tes Ombres du Chaos. » lâcha-t-il, sans cacher son sarcasme.

    Autant dire qu’il savait tout de la majorité de tes aventures. Il ne se laissait pas démonter par tes enjôleries et semblait même plutôt distant. Il était tel qu’il l’avait toujours été devant toi, terriblement efficace. Il ne faisait pas dans le détail, pesait chacun de ses mots et de ses gestes. À se demander si tu étais toujours de la famille. Après tout oui, puisque tu discutais en face à face avec lui, dans son bureau.

    « Si s’enfuir avec des biens ne t’appartenant pas et en tuant plusieurs hommes est pour toi la définition d’une erreur de jeunesse, comment définir le reste de ta vie ? » poursuivit-il, avec ce ton caustique qui lui allait si bien.

    Il joignit les mains en soupirant.

    « Qu’as-tu à nous offrir qui te fasses soudainement penser que nous pourrions pardonner ta traîtrise ? En mémoire des liens qui nous unissaient, je t’accueille dans ma demeure. Notre ami commun ne cache pas que tu l’intrigues encore et toujours, mais il y a un temps pour l’audace, et un temps pour la folie, Aoi. Tu devrais savoir que cela ne se pardonne pas facilement. Parlons d’Homme d’Affaire à Capitaine pirate mondialement recherché. » poursuivit-il, en se redressant.

    Le message était clair. Si tu étais venue jusqu’ici c’était bien pour une raison et il voulait l’entendre. Et tu avais intérêt à y mettre la dose pour le convaincre. Il semblait en savoir assez sur toi pour se douter que ce moment arriverait. Nul ne pouvait être indifférent à la terrible réputation qu’était la tienne et celle de ton équipage. Ils étaient le Théâtre. Bien. Le Professeur était avant tout un professionnel et il entendait traiter la chose comme telle. Les sentiments, il y avait longtemps qu’il avait compris leur inutilité dans ces affaires.

    Il n’y avait pas à dire, ce personnage froid et efficace que tu avais en face n’avait rien à voir avec ce petit professeur amical et affable qui avait serré une foule de main à grand renfort de sourires quelques tems plus tôt.
      Miyazaki m'énerve à me mépriser. Finalement, il est toujours le même. Je passe outre mes sentiments et je reste pour l'instant sage. Il serait irréfléchie de se mettre en colère pour si peu. J'accepte de n'être que l'invitée dans ce monde bien à eux, un monde fait de discrétion, de dissimilation et de fausses apparences. Un monde propre aux espions et aux assassins. Un monde que j'avais rejeté par le passé pour devenir finalement pirate. Bien que j'ai décidé de partir en mer faire ma conquête de Grand Line, je connais parfaitement l'univers où se terre Miyazaki. Et je préfère quand c'est moi qui trône au-dessus, mais je sais bien que je suis dans le territoire d'Iwao, alors je me contente d'écouter et de me faire petite.

      Je prends place sur la chaise face au bureau. Je reste tranquille. Je soutiens le regard de Miyazaki sans toutefois lui paraître arrogante. D'Homme d'Affaire à Capitaine pirate mondialement recherché? Chercherait-il à me dire qu'il est prêt à vendre moi et mon équipage? D'habitude, dans ce genre d'entretien, c'est moi qui domine, mais je me sens terriblement faible face au professeur. Je n'aime pas comment la discussion tourne à mon désavantage. Je suis presque mal à l'aise. Comment veux t-il que je lui fournisse assez de preuve que je ne suis pas là en tant qu'ennemi? Je vais redresser la situation et mettre les points sur les "i" sans hausser la voix.

      Ce n'est pas moi qui a trahis l'organisation. Je n'étais qu'un pion, qu'un jouet à ses yeux. Il me manipulait dès le début pour un but qui ne m'intéressait pas à l'époque. Si j'ai quitté sans prévenir, c'était parce que je me sentais pas à ma place avec vous. Vous m'utilisiez comme un chiffon qu'on jette une fois sale. Je m'étais alors détachée de son emprise pour pouvoir être définitivement libre. Personne n'exerce son autorité sur moi, ni le Gouvernement Mondial, ni mes adversaires pirates, ni vous. Alors qui de nous deux a trahis l'autre? J'étais une gamine qui croyais en des rêves, je pensais à ma vie future alors que lui ne s'intéressait à moi que pour ses propres intérêts. D'ailleurs, en parlant de trahison et de fidélité, tu remarqueras que pendant plus de 20ans je ne vous ai jamais dénoncé. Je n'ai jamais cherché à vous faire du mal. Je voulais juste vivre ma vie.

      Je marque une petite pause avant de reprendre mon explication.

      Cela dit, je ne suis pas là pour me venger. Au contraire, si je n'avais pas quitté Alabasta, je ne serais certainement pas la même aujourd'hui. Et je me sens nettement bien mieux en ce jour avec les atouts que j'ai acquis durant toute ma vie. J'ai besoin de personne pour parvenir à mes fins. Maintenant, si je suis là, c'est pour que vous sachiez que je ne suis pas votre ennemi. J'ai les moyens de vous dénoncer, de détruire toute une vie en l'espace d'un instant, mais j'ai aucun intérêt à le faire. Ceci n'est pas une menace ou du chantage, loin de là.

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      Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Ven 9 Jan 2015 - 13:32, édité 1 fois
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      Un tic anima le coin de son œil. Quelque chose d’anodin qui signifiait bien sa contrariété. Il te laissa continuer, non sans darder sur toi un regard pénétrant. Il sondait tes mots, ton emportement et essayait de juger jusqu’à quel point toi aussi tu jouais à ce petit jeu. Il s’empara d’une pièce de cuivre anodine qui trônait là et il la fit doucement glisser vers Aoi.

      « Je vois ce que tu es devenue. » commença-t-il, avant de faire apparaître comme par magie une pièce d’or dans ses doigts, la plaçant à côté de l’autre estampe.

      « Et je vois ce que ton cher Père voulait pour toi. » conclut-il, avec un petit sourire en coin.

      Il se recula sur son siège, posant les coudes sur son accoudoir. Le large fauteuil craqua, usé par le temps et les passions du professeur.

      « Et nous ne t’avons ni pourchassée, ni faite exécuter. Nous serions donc quittes ? Sache que tu as reçu un traitement de faveur, Aoi. Bien plus que n’importe qui ici. Ta trahison et tes propos séditieux à notre encontre ne te font pas faveur et tu le sais. Tu ne serais pas venue ici, sur mon territoire. Je t’ai rendu la politesse en t’invitant à mon bureau. Ne me fais pas regretter mon geste : ma patience a ses limites. En vingt ans, nous sommes devenus bien plus que tu ne le penses. Tes menaces ne mèneront nulle part : tu sais que ce n’est pas ainsi que fonctionne la boutique, ma grande. » poursuivit-il, avec ce petit sourire en coin qui s’élargissait.

      Plus le ton montait, plus il prenait des familiarités. Tu ne lui faisais pas peur. Evidemment que non. Tu étais venu pour lui, tu avais besoin de lui. Comme il l’avait signifié plusieurs fois, il reconnaissait ta puissance et tes aventures à travers les titres qu’il te donnait. Et cette petite pique sur le traitement de faveur que tu avais reçu … Un soupçon de jalousie peut-être ? Lui qui n’avait alors qu’été au second rang et connaissait l’affection que te vouait, malgré tout, Iwao. Watanabe était un homme retors, mais fidèle malgré tout. Ainsi son jeu était difficile à prédire.

      « Ainsi, je te repose ma question, Aoi. Qu’as-tu à nous offrir pour te faire pardonner ? » trancha-t-il, sans appel.
        J'écoute attentivement les paroles de Miyazaki. Je détecte comme une once de jalousie dans son attitude. Il me parle de traitement de faveur. Se trouve t-il plus à plaindre que moi, lui, le second du parrain du plus grand réseau d'Alabasta? Il ne devrait pas y avoir plus meilleur position que la sienne, non?

        Pourquoi m'avez vous traité avec faveur? Comme tu l'aimes me le faire remarquer, il est vrai que je ne mérite pas ce genre d'attitude à mon égard, surtout pour une pirate. Il ne serait pas étonnant que le vieux a encore besoin de moi, que finalement, tout ce qu'il a entrepris durant ma jeunesse ne soit pas tomber à l'eau. Me tromperais-je? Finalement, c'est plutôt à moi de vous poser la question: Qu'avez-vous à m'offrir pour que je joue encore une fois les pantins en votre nom?

        J'y vais particulièrement fort, je ne devrais pas parler sur ce ton. En échange de me faire pardonner, je pourrais en effet proposer quelques services. Seulement, je ne ferais rien gratuitement. Je ne suis pas encore stupide pour me faire avoir sur ce terrain. Cela dit, s'il veut qu'on parle d'Homme d'Affaire à Capitaine pirate et pour lui répondre à sa question, j'ai peut-être de quoi lui satisfaire. Je m'installe alors plus confortablement, lui montrant ainsi que je ne me soumettais plus, mais que je méritais d'être traitée comme un client normal ou plutôt comme un associé. Je sors alors mes cigarettes longues.

        Ça ne te gêne pas que je fume?

        En faite, que sa réponse soit oui ou non, je ne me gênerais pas pour savourer cet instant. Quand je fume, c'est que je me sens mieux, je me sens plus confiante, voir même, que je me trouve dans une meilleure position. Après avoir porté la cigarette aux lèvres, je sors de ma poche une boule embaumée dans un vieux linge sale tâché de sang. Le paquet se déroule d'elle-même après avoir été balancé sur le bureau en bois d'Adam de Miyazaki. La pièce de cuivre et la pièce d'or se font alors éjecter. Non pas que je veuille effacer cet comparaison d'un geste méprisante, mais simplement pour lui offrir un cadeau en échange d'être pardonnée. J'ai bien saisi cette image.

        Tu reconnais cette tête?

        Je crache de la fumé blanche au plafond et je réponds à ma propre question avant même que Miyazaki lève un sourcil.

        Mogaba, Ex-Marine d'Élite, Troisième Poing Divin de la La confrérie du même nom, Supernovas mondialement recherché et terrible combattant imbattable.

        Je fais glisser l'avis de recherches de Mogaba, indiquant un montant de 200M de Berrys.

        Le Théâtre dispose encore de chasseur de primes corrompus à Alabasta, n'est-ce pas? Je vous donne 100M de Berry, même si vous n'avez pas spécialement besoin. Si cela ne vous satisfait pas, j'ai encore ça.

        Je sors de mon autre poche une babiole de grande valeur, une pièce unique pour compléter la collection d'Iwao. C'est Eisenheim, mon gérant à Armada qui me l'avait donné. Il l'avait trouvé lors d'un de ses raides.

        Si vous ne voulez toujours pas de biens matériels, je te demanderais alors de me laisser devenir cette pièce d'or. Il ne me sera pas difficile de transformer cette pièce de cuivre en or. Non? Je ne suis pas n'importe qui et tu le sais. Les sbires, eux, sont des vulgaires piécettes sans valeur, pas moi.

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        Cette fois c’est un vrai sourire qui se dessine sur les traits de Watanabe. Il aime qu’on allonge les propositions sur table, il aime que l’on se plie à ses exigences. À vrai dire, tu pourrais presque reconnaître ce regard lorsqu’il voit ses pupilles interpréter à merveille une pièce. C’est ce qui le rend si bon dans ce rôle, la passion du travail bien fait. Il éluda naturellement les questions posées par Aoi. Il n’était pas là pour lui confier ses doutes et ses sentiments. Ce serait indigne de sa vie, de son œuvre. Il était le Professeur. Il le resterait, même pour elle. Il se recula pour éviter la fumée, sa moue en disant long sur l’odeur de cigarette dans son bureau. Il chassa la fumée d’une main négligente, prenant cela pour un affront mesquin à son sens de l’esthétique. Besoin d’apaiser ton stress, Aoi ? Besoin d’une petite bouffée revigorante ? Hé hé. Lui le prenait pour une petite victoire. Et la suite le lui prouva presque.

        « Epargne-moi la vue de cette horreur …  depuis combien de temps traînes-tu ce morceau de chair ? Je comprends mieux l’odeur maintenant. » trancha-t-il simplement en faisant signe de la main pour que tu balances cette chose.

        Le visage était décomposé, les yeux révulsé. Un teint jaune et craquelé accompagné d’une odeur de charogne. Peut-être que pour une pirate aux mœurs légères cela n’était rien, mais le Théâtre ne donnait pas dans cet apanage. Pourtant il ne semblait pas être décontenancé pour autant. Plutôt déçu par ton attitude. C’était un acte barbare, à des décennies des actions fleuries du Théâtre. Si tu voulais montrer que tu pouvais tuer des gros bras, il était au courant. Il se passa un mouchoir devant le nez, insistant encore une fois pour que tu reprennes la chose. Quoi qu’il en soit, tu avais raison, cent millions n’étaient rien. Et ils ne faisaient pas dans ce genre. Les seuls que ça intéressait, c’était l’Umbra et eux, moins il en entendrait parler mieux ce serait.

        Son écœurement sembla s’envoler à la vue de l’objet que tu luis proposais. Il ne cacha pas sa surprise et son plaisir à étudier pareille œuvre. Tu le vis le prendre, s’emparer d’une loupe et te déclarer en moins d’une minute qu’il s’agissait d’un authentique et pas d’une quelconque copie. Il passa la main sur le doré de la couronne ouvragée, issue d’un tombeau antique. Il sembla s’attarder quelques secondes à décrypter les signes inscrits à l’intérieur.

        « Hm. Très intéressant … je me demande bien où tu as trouvé cela, Aoi. Mais ce serait en effet un cadeau qui pourrait nous plaire. Plus que cet amas de chair putrescent … mon Dieu, tu pensais vraiment que … ? Enfin. Passons. Disons que tu as acheté ton laisser passer pour un bénéfice du doute. Tu n’es certes pas n’importe qui, et tu bénéficies d’une chance inouïe. Tu t’en rendras bien compte. » trancha le Professeur, tirant de son tiroir une sorte de tissus qui avait dû emmailloter autre chose de plus précieux encore.

        « Le Collectionneur veut bien te recevoir. Demain à la même heure. Quelqu’un viendra te chercher. » trancha-t-il, glissant la couronne dans le tiroir.

        Puis il te fit un signe de la main vers une porte dérobée. L’entrevue était terminée. Pas un au revoir, pas un merci. Juste un accord verbal.
          Et dire que demain ça risque d'être pire. Je suis bien contente que cet entretien soit terminé. Je remets mon manteau sur les épaules et je ramasse la tête de Mogaba aussitôt. On dirait que même dans la mort, il a décidé de me faire chier celui-là. Il faut que je trouve un moyen de me débarrasser de lui définitivement. Heureusement que l'option "chasseurs de primes corrompus" n'était qu'une solution parmi tant d'autres. Je vais avoir tout mon temps demain pour revendre cette boule de chair en pétrification. Plus le temps passe, plus cet amas de chair perd de sa valeur, déjà que ceux qui vont me l'acheter vont me le faire un prix réduit... Bon, l'essentiel, c'est que je sais déjà comment occuper ma journée. Je quitte alors le bureau sans un mot et sans un regard, comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu. Je fais toutefois attention de ne pas me faire repérer par les civils une fois dehors, car je ressors d'un bâtiment public. Il serait extrêmement mal vu pour une personne cagoulée de quitter un tel endroit à cette heure-ci. La lune éclaire toujours de sa blanche lueur la place. Il n'y a maintenant moins de monde dans les rues, mais je peux toujours sentir ces milliers de paires de yeux m'observer. Je fais mine de pas m'en apercevoir et je m'en vais.

          Inutile de perdre plus de temps, je me dirige aussi discrètement qu'à mon habitude entre les rues d'Alubarna. J'arpente la ville à la recherche d'endroits lugubres, peu fréquentés. Le genre de lieux qu'un honnête citoyen évite et que les criminels s'autorisent à s'y rendre. Quoi de mieux que de visiter les bars en périphérie. C'est facile de faire du repérage à cette-ci. Les seuls bâtiments éclairés sont ceux que je recherche, les autres, sont des immeubles où les habitants rêvent à leur lendemain. En cherchant à vendre la tête de Mogaba ici, je fais une pierre deux coups. Cela va me permettre de savoir qui prendre pour faire mon pillage à Nanohana. Pour l'instant, je ne fais qu'un repérage, savoir qui seront faciles à convaincre.

          Vérifiant une énième fois que personne ne me suit, j'entre dans un bâtiment qui se trouve dans une ruelle peu éclairée. Le bar se trouve en sous-sol. Tout le monde arrête leur occupation pour m'observer pendant un bref instant. Je me dirige au comptoir pour commander un verre après avoir balayé du regarde la pièce. Je garde toujours mon manteau sur moi. Même s'il n'y a que des supposés criminels dans le coin, il se peut qu'il y en ait qui se déguisent. Ça ne m'étonnerait pas de voir des agents d'Alabasta ou du Gouvernement Mondial se renseigner pour pouvoir pincer plus tard tout ce petit monde.

          Ce que vous avez de meilleur.

          Le barman vient alors me servir un whisky. Il s'intéresse à moi, peut-être une mise à l'épreuve.

          Alors, pas facile la vie à Alabasta, hein?
          Pas vraiment. Je supporte très bien son climat rude et les conditions de séjour.

          J'attire d'un coup quelques regards. Les intéressés sont curieux d'entendre un peu plus. Suis-je quelqu'un qui frime ou qui est vraiment sérieuse? Il y a de quoi susciter un intérêt. Je paie le verre et je commence à boire. Sortant du lot, un homme vient se mettre à côté de moi.

          Si la vie n'est pas difficile dans ce royaume de merde pour toi, c'est que tu dois être un habitué, quelqu'un qui n'a pas besoin de faire semblant. Me tromperais-je?

          Il insinue que je suis une espionne, ce qui laisse aux autres clients, sans exception, de le croire. On dirait que j'ai affaire à un capitaine pirate qui en a marre de moisir ici. Je me retourne alors pour voir l'assemblé prêt à me faire la peau s'il s'avère que je suis bien du mauvais groupe. Je compte une bonne trentaine. Ceux qui ne soutiennent pas le type à côté de moi doivent être des solitaires, complètement indifférents.

          Si je trouve la vie fort agréable dans ce royaume de sables, c'est parce que je n'y vois pas le mauvais côté des choses, mais au contraire, je vois carrément le meilleur. Et ce, à chaque instant. Je le savoure comme un mets délicieux.

          Une voix s'élève alors au bout de la pièce pendant que je sirote mon verre.

          Ah ouais? Tu trouves ça plaisant d'attendre longtemps à ne rien faire à longueur de journée? Avoue! T'es qu'un vulgaire espion!

          Le barman reste impassible. Les autres, ils sont prêts à me trouer le corps sans hésitation et sans entendre davantage. Étant face à eux, je décide de faire tomber mon manteau de manière à ce que tout le monde puisse bien voir qui je suis. Après avoir bien étudié l'environnement et la situation, il n'y a pas de danger à ce que je me révèle. Je n'ai même pas besoin d'ouvrir la bouche pour me présenter ou pour expliquer qu'il est inutile de se ruer sur moi.

          Aoi... Aoi Nakajima?
          Qu'est-ce qu'elle fout là?
          C'est vraiment elle?

          Le capitaine à côté de moi manque presque de tomber de son tabouret. Confus, il m'adresse la parole pour me demander pardon.

          Je... Je suis désolé... J'ai vraiment cru que vous étiez du Gouvernement Mondial. Vous savez, on se méfie de tellement gens qu'on ne sait plus vers qui se tourner. La situation nous est si pénible que mes hommes deviennent facilement à cran et prennent le premier étranger suspect comme un ennemi...

          Je souris, limite si je commence à rire. Je suis au bord de l'extase. Je préfère attendre que mes nakamas reviennent avec la localisation de chaque banque, de chaque bijouterie, de chaque commerçant important et de chaque hôtel de luxe de Nanohana avant de parler de mon pillage à d'autres pirates et criminels, mais je peux déjà voir quels équipages seraient prêts à marquer le coup avec nous sans en parler directement. Je peux déjà me faire remarquer auprès des hors-la-lois et me faire des amis. Ces gens-là n'ont aucun intérêt à me dénoncer s'ils veulent pouvoir continuer leur aventure. Ils sont coincés ici pendant un moment.

          Ton équipage et toi, vous pourriez vous tourner vers moi, par exemple... Je connais bien le pays pour y avoir vécu vingt ans.

          Pour la tête de Mogaba, il faudra trouver des acheteur ailleurs. Peut-être ceux qui sont indifférents à la scène. Qui sait?

          ~~ Page 5 ~~

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          Dernière édition par Aoi D. Nakajima le Mar 13 Jan 2015 - 12:13, édité 2 fois
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          Le Capitaine qui te houspillais semblait être bien plus qu’alcoolisé et un brin paranoïaque. Pourtant, à ta vue, il prit l’effet d’une douche froide. Mais s’il connaît ta légende, il connaît aussi tes pires actes. Après tout, c’est comme ça que se construit la légende d’un pirate, non ? Des paysages calcinés, des maisons rasées. Voilà de quoi était faite ta légende, Aoi D. Nakajima. La légende de tes Ombres. Mais il y a une chose qui te semble possible envers ces hommes-là. Ils ont peur de toi. Et la peur est un bon leitmotiv. Mais es-tu ce genre de Tyran ? Là est la question.

          « Je … Hé hé … Les gars, ça se ferait pas de refuser quelque chose à m’dame Nakajima ... hein ? » fit-il, avec un sourire goguenard en se tournant vers ses compères.

          Ils lui répondirent avec la même moue paniquée. Ils pensaient visiblement qu’ils n’avaient pas le choix face à un pirate de ton envergure. Et puis s’ils pouvaient grappiller des espèces sonnantes et trébuchantes … Yo-oh ! La petite trentaine de gars – une auberge bien bondée à c’te heure, ce qui traduisait un lieu bien mal famé – se rapprocha un peu. Ils auraient voulu voir de près la légende, mais la peur les maintenait à distance.

          « Ouais, Cap’taine Aoi ! On en a marre de rôder ici à cause des Rhinos Storm ! Gragoul a trop peur d’eux, et puis not’ navire a été détruit par l’foutu monstre marin … si si ! » fit l’un des pirates, une espèce d’édenté à l’haleine de rhum.

          « Tais-toi, triple buse ! J’suis ton Capitaine, du respect sacrebleu ! » tonna le pirate avant de se tourner vers toi en petit chien servile.

          « Dites-moi, dame Nakajima, on a pas vu votre navire ici … » commença-t-il avant qu’on entendit distinctement la porte de la taverne claquer.

          Quelqu’un était sorti.

          Les pirates n’y firent pas attention et commencèrent à prêter attention à ta réponse. Ben quoi ? C’était normal pour un pirate d’être fasciné par un navire comme le tien. Ceci tenait de la légende des Ombres, c’était comme toucher un rêve. Bon, certes, ils étaient arrivés sur Grand Line jusqu’à Alabasta et s’élevaient au-delà de leurs pairs mais … ils étaient échoué ici, condamnés à dépenser ce qu’ils avaient pu sauver de leur pécule dans la taverne. Une vie rêvée pour un pirate … ou pas. Ils semblaient plutôt de ceux qui étaient intéressés par les incendies, les pillages, les meurtres et le viol. Et peut-être même dans cet ordre-là.

          « Dites, Cap’taine Aoi, pourquoi z’êtes ici ? Vous aviez l’air d’vouloir notre aide … mais si on doit vous aider … » reprit le pirate édenté avant de se prendre une taloche de ce qui semblait être son capitaine.

          « Tais-toi, bon Dieu. Si Dame Nakajima veut quelque chose elle nous le dira. Bon Dieu … » grogna Gragoul, passant pour l’parfait petit toutou à tes yeux.

          Bon Dieu, si peu d’amour propre …

          Gragoul:
            Je ne m'attendais pas à tomber sur des fans un peu trop saouls. Après tout, j'aurais dû m'y attendre. Il serait plus sage d'attendre qu'ils décuvent tous avant de parler sérieusement affaire. Je me contente de répondre à la question sans donner de détail.

            Il est loin des éventuelles menaces ou monstres marins, bien à l'abri.

            S'ils cherchent un navire, ça signifie qu'ils sont définitivement coincés ici, sauf s'ils utilisent la Translinéenne, mais ça m'étonnerait pas de les voir fauchés. Ce qui n'est pas plus mal pour attirer ce petit monde à faire mon pillage avec mes Ombres. Ils participent à mon attaque, ils empochent leur part et ils peuvent quitter tranquillement le pays. Facile. Mais avant de parler de ça, il va falloir que je récupère le transmetteur/informateur. Ils sont tellement insouciants dans leur état qu'ils ont pas capté que l'espion vient de filer. Heureusement que je conserve encore ma vigilance. Puisque Gragoul semble être disposé à faire ce que je lui demande, je l'invite à venir avec moi sans discussion. Des tous, c'est celui qui me parait le plus sobre.

            Restez ici, nous revenons le plus vite possible.

            Je n'ait pas le temps d'expliquer que nos vies sont en jeu. J'espère que le barman ne soit pas un espion également. Je remets mon manteau sur les épaules et je me dépêche de sortir. Gragoul me suit juste derrière-moi, lui aussi encapuchonné. On est dans une impasse. La cible ne peut pas être bien loin. Je ne peux pas me permettre de laisser une personne suspecte filer. À droite, le chemin nous fait quitter la ville, à gauche, on s'enfonce plus en profondeur dans la cité. Je m'engouffre alors dans les ruelles d'Alubarna. J'anticipe ma cible. Connaissant encore bien la capitale, je me faufile avec mon compagnon dans des raccourcies qui mènent dans la direction supposée qu'emprunte le fuyard. Quand il débouche d'un coin, je fais extrêmement attention à l'endroit où il se dirige pour définir mes prochains pas. À cette heure-ci, il n'y a plus grand monde, voir personne. On est donc tranquille. Je fais signe à Gragoul de suivre le mec de façon à ce qu'il se fasse repérer. S'il a quelque chose à garder en secret ou à se reprocher, la cible va forcément courir, loin du capitaine pirate. Et c'est le cas. Je peux alors apparaître juste devant lui en me dépêchant bien. Je débarque d'un coin de rue, je lève le bras à mi-hauteur. Ayant les yeux sur Gragoul, l'homme ne me voit pas et percute de plein fouet mon membre, ce qui le fait tomber à la renverse. Il est séché.

            Aide-moi à le ramener au bar. J'ai des questions à lui poser une fois là-bas. Le temps qu'il reste inconscient, je pourrais répondre à vos questions et expliquer ce que j'attends de vous.

            Une menace de moins. J'espère que les hommes de Gragoul n'ont laissé filer personne d'autre et qu'ils sont restés discrets. Je n'aimerais pas être sortie prendre l'air pour rien. En tout cas, si mon nouveau compagnon était saoul tout à l'heure, il l'est beaucoup moins maintenant. On refait alors le chemin en arrière jusqu'à rentrer dans le bar.

            Installez-le au fond.
            Attachez-le bien solidement, surtout.

            Je me tourne alors vers le barman, qui pour lui, tout semble être normal. Limite, le fait qu'il reste impassible me semble être suspect.

            Que personne ne sorte.

            En compagnie de Gragoul, je vais voir le type encordé. Je le baffe pour qu'il se réveille. Théâtre, Marine, Cipher Pol, Criminel, Chasseur de Primes, militaire d'Alabasta? Qui diable peut-il bien être? Ça ne peut être qu'un fou qui a cru pouvoir nous vendre en tout cas.

            Alors, peux-tu m'expliquer pourquoi t'es parti comme un voleur tout à l'heure? Surtout après que j'ai révélé mon identité. Quel genre d'espion stupide fais-tu? Parle! Je t'écoute.

            Je m'occupe d'abord de lui, ensuite, de la proposition de Gragoul, puis enfin peut-être, de la tête de Mogaba... Pour l'heure, voilà de quoi montrer un bout de la légende à ces pirates en quête de pillages, de violences et d'horreurs...

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            « Non mais … ‘fin j’ai eu peur … vous voyez, le … le … » qu’il te bégaya sans avoir l’air vraiment convainquant.

            Il divagua quelques secondes, avant que Gragoul ne lui talocha la tête. Parfait faire-valoir monsieur Gragoul. Plus la peine de s’embêter à talocher. Une deux trois. Soleil.

            « Aïe … aïe aïe … j’ai mal. »

            « L’est prêt à parler Cap’taine. » te fit Gragoul, pendant que le tavernier se cachait bien bas sous son bar.

            « La … la prime … j’ai … me tuez pas pitié … je dirais rien, promis, promis … » pleurnicha le gars qui devait pas dépasser la vingtaine.

            Il avait pas l’air bien épais, mais son air miséreux eu tôt fait de faire soupirer Gragoul. Il tourna les talons, convaincu qu’il n’y avait pas grand-chose à tirer. Et puis il avait pas la mise à mort facile. C’était ton apanage à toi, la terrible déesse Aoi. Il se risqua cependant à une petite intervention.

            « Sauf votre respect, Capitaine Nakajima, je pense que votre réputation en fera pâlir plus d’un. Les agents de la Marine sont mal vu par ici mais doit bien y avoir quelques gars qui peuvent traiter avec eux. Si vous voulez rester incognito à ce point, doit bien y avoir quelques pattes à graisser … » lui glissa le pirate, glissant ses pouces dans sa ceinture, tournant toujours le dos à la scène.

            Non pas qu’il se sentit pousser des ailes mais tu l’avais pris pour la ‘mission’, tu lui donnais des ordres : il se sentait comme un coq en pâte et ses gars bavaient devant l’estime que tu semblais soudain lui porter. Toujours était-il qu’il n’osait toujours pas croiser ton regard.

            « Enfin … si … si vous voulez. » fit-il, ayant peur de trop présumer de ses avantages.

            « Heu … m’dame Naka … Capitaine. Capitaine … je peux … je peux vous y mener moi si vous voulez … J’connais peut-être … JE CONNAIS ! JE CONNAIS quelqu’un qui peut vous aider à rester discrète ici contre quelques espèces sonnantes et … heu … enfin … vous voyez ce que …je veux dire … » vous interrompit le prisonnier de fortune, n’en loupant pas une pour sauver sa misérable carcasse.
              Quel mauvais acteur il fait. Comment un gringalet comme lui peut-il servir d'informateur? Il ne sait pas vraiment pas mentir et je suis sûre qu'il ne sait pas tenir une arme en main. Quel perte de temps. Je n'ai même pas encore posé mes questions que ce freluquet ose parler sans ma permission. La peur produit des drôles d'événements parfois. Il va falloir y remédier. D'un air nonchalant, fixant du regard notre détenu, je m'adresse à Gragoul en qui j'admire son dévouement naissant.

              T'as l'argent pour pouvoir graisser la patte à un quelconque type qui achèterait notre silence? Bien sûr que non.

              Mon ton est assez ferme. Je suis la seule à décider de ce qu'il va se passer. Et je le montre. J'ai besoin d'homme comme Gragoul, mais je dois garder un certain contrôle. Je le fais déjà confiance. L'aide qui m'a apporté pour la capture du jeunot est un début.  Toutefois, je veux qu'il sache qu'il peut toujours me donner des conseils sans avoir à me craindre.

              Combien de jours êtes vous resté dans l'ombre pour ne pas avoir de problèmes avec les autorités? Quelques jours déjà? Une semaine tout rond? Eh bien, pourquoi diable devrions-nous donc payer quelqu'un pour garantir notre séjour à Alabasta afin de ne pas se faire pincer par les militaires? Faisons comme d'habitude! Vous allez continuer, toi et tes hommes, à rester discrets aussi longtemps qu'il le faudra. Je vous promets que cette attente vous sera richement récompensée. Ce qui me fait penser à la raison de ma venue ici. Mais d'abord, terminons notre affaire avec cet imbécile qui croit pouvoir s'en tirer.

              L'assemblé se met alors à ricaner, limite, s'impatiente de voir ce que j'allais lui faire. Je regarde alors fixement le jeune homme qui commence à s'uriner dessus. Il comprend que je n'accepte pas sa suggestion et qu'il ne faut pas me contrarier.

              Dis-moi pour qui tu travailles. Pour le type que tu voulais qu'on aille voir? Pour les autorités? Parle où je te fais regretter d'être venue au monde.

              Je reste d'un calme olympien sans toutefois manquer d'autorité. Il sait qui je suis. S'il a un peu de bon sens, il devrait parler sans ronchonner.

              Je... Je vous l'ai dit... J'ai eu peur. Je travaille pour personne... Pitié! Ne me tuez-pas...
              Je perds patience. Donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer, si tu tiens tant à la vie. Tu as cinq secondes.
              Je... Je sais... pas...
              Un.
              Si vous me tuez... Vous allez le regretter...
              Deuuux.
              Je connais quelqu'un qui pourra vous aider à rester ici gratuitement...
              Quatre.
              Non! Attendez! De quoi avez-vous besoin? Je peux vous aider. Pitié!

              Il ne me sert plus à grand-chose. Espion ou non, honnête citoyen d'Alabasta ou pirate, qu'importe. Il ne m'inspire guère pour faire partie des nôtres et vu sa performance de persuasion, il n'est pas judicieux de le laisser en liberté. Il en sait déjà beaucoup trop. Je me tourne alors vers Gragoul et ses hommes en jubilation. J'ai l'impression que ma présence fait plus d'effet que l'alcool.

              Vous voulez voir mon pouvoir à l'oeuvre? Vous voulez être de ceux qui pourront se vanter d'avoir vu le Logia du Magma?
              Ouais, Cap’taine Aoi. On veut bien voir ça! Qu'il crève p'our vous avoir déç'u.

              Gragoul fait signe à deux de ses hommes un peu plus sobre que les autres de bâillonner le malheureux.

              Noooonnn!! S'il vous plait! Hm! Pitié! Hmmhm!! Hmmeemh!

              Je souris. Je regarde la paume de ma main comme si je la contemplais. Je transforme alors mes doigts en magma.

              Tu sais. La pitié ne fait pas vraiment partie de mon vocabulaire. Et comme je suis généreuse ce soir, je vais t'offrir une mort rapide. Qui que tu sois, tu n'aurais jamais dû quitter ce bar dans la panique.

              J'attrape le détenu par la gorge avec ma main de magma. Je serre ma prise, non pas pour étouffer mais pour faire fondre rapidement la chair, et ainsi, le décapiter. Il a fait trop de bruit et j'en ai assez pour ce soir du remue-ménage. Les hommes de Cragoul vérifient l'identité. Il faudra faire attention plus que tout désormais. Maintenant que ça c'est fait, je vais pouvoir me débarrasser de la tête de Mogaba et parler de mon pillage. Je ne suis pas venue à Alabasta pour perdre de l'argent, mais pour en gagner. J'ai sous ma coupe l'équipage de Gragoul sans même avoir à leur proposer de me suivre, ce qui va beaucoup m'arranger pour la suite. Quant aux pirates ou criminels qui ne sont pas avec lui, j'espère qu'ils ne vont pas faire de bêtise. Mais de leur côté, ils n'ont pas vraiment intérêt à nous vendre pour leur survie, sauf s'ils espèrent obtenir le titre de Corsaire... Je me tourne alors vers le barman qui...

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              C'était crade. Crade et malpropre. L’odeur de la chair cramée, calcinée emplit le bar. Voir un homme brûler vif, ils avaient pas tous la trempe pour ça ici. T’en vis changer de couleur, prêts à rendre leur maigre repas. Le tavernier se mit même à chougner. Démonstration de force, ok. Pirate sanguinaire et sans pitié, ok. Au moins le message était clair : essayer de te la mettre à l’envers c’était passer de vie à trépas en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Gragoul fronça les sourcils, endurant la scène comme un vrai dur. Le second de Gragoul, le vieil édenté, se planqua derrière son Capitaine. C’était son devoir à lui de faire face sans frémir après tout. Et peut-être que l’équipage commença à avoir plus peur de toi que de raison. Un fruit du démon, une rousse volcanique. De quoi retourner tous les esprits.

              Le tavernier, quant à lui, s’était librement laissé aller. Ses chausses étaient maculées et il implorait les dieux, ce qui existaient et les autres, de vous faire partir. Pas à voix haute, bien sûr, mais il savait la sanction qui allait tomber. Il savait dans quelle mouise tu l’avais foutu et il y repenserait à deux fois avant d’ouvrir son bar à des pirates. Peut-être installer un videur ? Gragoul de son côté pensa pour la première au fait qu’il puisse ne pas te satisfaire et se demanda alors le traitement que tu risquais de lui réserver.

              « … Vous … allez me cacher ça … Dans un puits ou je sais quoi, loin. Très loin. » ordonna le pirate, se mordant la joue pour ne pas détourner les yeux, afin de rester fort.

              « Dame Nakajima. J’pense qu’on devrait changer d’auberge pour la nuit. Je pense qu’on devrait tous changer d’auberge et éviter de parler de ça le plus possible. » fit le pirate, adressant un œil torve au Tavernier.

              Pour la première fois, le bon Gragoul te regarda dans les yeux. Puis son regard revint vers le tavernier. Enfin, le tavernier … le miroir qui se trouvait derrière lui. Puis il revint vers toi. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose lui faisait peur. Et ce n’était pas toi. Enfin, pas que toi.

              « Bon, les gars. Exécution. On a assez traîné dans ce taudis, y’a des tas de paires de loches qui nous attendent ce soir. » ricana Gragoul, sortant de sa torpeur tous ses gars.

              Certains ricanèrent, d’autres secouèrent la tête, toujours sous le choc de tes pouvoirs. Ils finirent leurs chopes et se levèrent d’un seul tenant, se frottant la bedaine. Ils étaient des pirates, un mort ne leur faisait rien ! Ah ah … ou presque.

              « On était bien dans les seize dans la taverne, en comptant le mort, Dame Nakajima ? Dites … pourquoi on est dix-sept maintenant ? » te murmura Gragoul, frissonnant de n’avoir pas même pu identifier l’intrus.

              Tout ce remue-ménage avait été pour te le dire discrètement. Mais le reste était encore entre tes mains.
                Gragoul a raison. On est plus nombreux. Pourquoi diable je n'ai pas remarqué l'arrivé d'un nouveau? Si ce mystérieux individu ne s'identifie pas, cela ne signifie rien de bon. Et dans ma longue vie, j'ai appris à me méfier de beaucoup de monde, même de mon équipage. De toute façon, je vais bien découvrir qui est cet ombre qui se cache puisque les pirates partent un à un, emportant les deux bouts du mort discrètement. Ceux qui m'intriguent le plus maintenant, sont ceux qui ne sont pas avec Cragoul et qui n'ont pas encore bougé d'un pouce, et ce, malgré la scène. Le Capitaine s'apprête à partir avec ses moussaillons, mais je le retiens au bras.

                Reste. Tu vas m'être encore utile. Tu rejoindras tes nakamas plus tard, si tu le permets.

                Bien sûr, je ne le permettais pas. Il ne reste plus grand monde, l'intrus est désormais parfaitement visible. Sa capuche dissimule son visage.

                Qui es-tu?
                Qu'importe qui je suis. Ce qui importe, c'est que vous avez besoin de mes services.
                Tes services? Tu es prêts à acheter la tête de Mogaba?
                Vous savez très bien de quoi je parle. Cela dit, je connais quelqu'un qui pourrait vous débarrasser de ça.
                Qu'est-ce que tu veux?
                Vous aider. Vraiment.

                Plus il parle, plus j'ai l'impression qu'il n'a vraiment pas peur de moi. Et il semble savoir qui je suis. Ca veut dire que je me suis fait pister. Soit je suis devenue trop vieille pour rester discrète plus de quatre jours, soit il y a définitivement beaucoup trop de personnes qui s'intéressent à moi et qui connaissent beaucoup trop mes méthodes. Des renégats du Théâtre? Peu probable. Des gens du Théâtre? Encore moins probable, je viens de voir Miyazaki. Alors quoi? D'autres pirates? Possible. Ou tout simplement...

                Je travaillais avec ce pauvre Jimmy. Maintenant que vous l'avez tué, vous avez besoin de moi vivant si vous avez peur à ce point d'être divulguée.
                Tu sais que je peux te passer sous silence aussi, alors qu'est-ce que tu me veux? Attention à ce que tu dis.
                Vous présenter à mon patron. Il souhaite s'entretenir avec vous. Et ce qu'il a à vous proposer ne se refuse pas. Surtout pour une femme de votre renommée.

                Je commence à avoir des idées. Le patron en question est sans doute un homme influent pour le Royaume ou même sur la voie une. Qui sait? Je ferais mieux de voir de quoi il s'agit.

                Et tu bosses pour qui?
                Vous le saurez bien assez tôt. Faites-moi confiance, si on était là pour vous nuire, jamais on serait venu ici.
                Ce n'est pas l'impression que donnait ton camarade.
                Jimmy méritait la mort. Il était trop novice dans le domaine et trop bête. Si ce n'était pas vous, c'était un autre qui l'aurait tué. À vrai dire, je suis plutôt content de son sort. Sa maladresse risquait de griller ma couverture à chaque fois qu'on opérait tous les deux ensemble.

                J'observe attentivement les personnes restantes. Le tavernier souhaite qu'une chose, que je quitte son établissement rapidement.

                Si tu le dis, mais je ne crois pas qu'un gars quel qu'il soit accepterait de s'entretenir avec la personne qui vient de tuer son serviteur.
                Un serviteur de moins ça se change. J'imagine que pour vous, c'est pareil. Non?

                Je ne réponds pas à sa question. Je me tourne plutôt vers les derniers clients et le barman et je leur adresse un ultimatum.

                Rien de ce que vous avez vu ici ne doit sortir de cette pièce.

                Je me retourne ensuite vers l'émissaire inconnu.

                En route. Et veille à ce que ça ne soit pas un piège ou tu peux être sûr que tu vas rejoindre ton compagnon. Maintenant, partons.

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                « Un piège ? Ah ah … Vous n’y êtes pas un brin. Ce que je sais, c’est que vous avez peur. Ouais, j’ose le dire moi. Pas comme ce minable qui se la joue chien obéissant. »

                Le type a pas l’air d’avoir peur de toi, ni de Gragoul. Il est trop sûr de lui pour que ça ne soit que du flan. Il avance dans les ruelles sans jeter un regard en arrière. Les gens sont plutôt chaleureux à Alabasta, généreux même dans leur comportement. Son léger accent et ses airs te suffisent à conclure qu’il n’est pas originaire du coin. Un mercenaire ? Ou pire encore ? À ce que tu sais, seul le Théâtre règne ici, pas un trafic ne se fait sans qu’ils ne soient au courant. Ils laissent cependant les commerces de moindre importance aux factions moins orgueilleuses.

                « Pour la tête, je doute qu’on puisse vous trouver de quoi la vendre dans cet état. Si vous en tirez 10 millions, vous serez chanceuse. » te badine-t-il pendant que vous marchez.

                Au bout d’une bonne vingtaine minutes de marche constellées par des phrases sans aucun intérêt de ton interlocuteur, il finit par aller frapper à une porte. Plusieurs fois, et à un rythme spécifique. On ouvre le Judas puis quelques secondes passent. La porte se déverrouille et un monstre de cicatrices vous fait passer.

                « Renard. » fait la brute, pendant que le dénommé lui tapote la poitrine en grimaçant un sourire.

                « Faites pas attention, c’est comme ça qu’on me surnomme ici. À cause de la couleur de ma tignasse. » réplique-t-il après que vous soyez tous les trois entrés.

                Sur ce, il baisse sa capuche, révélant une chevelure de braise qui dévale sur ses épaules.

                Renard:

                Oui, c’est une femme. En plein milieu de la vingtaine qui plus est. Elle te sourit, ravie du fait que Gragoul ne s’en soit pas douté une seule seconde. À vrai dire, sa démarcher, sa façon de parler … cela n’est en rien la façon de faire d’une femme. Enfin, toi en tant que Capitaine pirate tu dois bien savoir ce à quoi les femmes sont sujettes dans pareil milieu. Elle rejette ses cheveux en arrière, remet sa capuche et ricane en s’éloignant de vous. Attrapant une torche dans un recoin tortueux, elle s’enfonce dans les profondeurs de la cité.

                « Donc, la tête. On va aller voir du côté des affaires crapuleuses. Je te conseille de mettre ta capuche. Doit bien y trainer quelques Chasseurs de Primes là-bas. Des gars pas trop regardants sur la provenance de la marchandise. J’en connais un, on l’appelle Samson. Il devrait traîner par là-bas. » proposa-t-elle, sans vraiment te laisser le choix.

                La donzelle a repris son masque masculin et elle te mène à travers un labyrinthe où tu te sens en permanence surveillée. Gragoul serre les dents, répétant à qui veut l’entendre qu’il ne le sent pas. Puis, au bout de quelques minutes …

                Marché noir:

                « Identité, armes, objet. » rugit une sorte de colosse armé d’une lance en demi-lune.

                Un type de l’autre côté semble te faire de l’œil avec des onguents peu recommandables, avant que l'autre gars chargé de sécurité ne le remette à sa place, d'une poigne de fer. L’endroit semble prendre place dans une bâtisse abandonnée, enfin dans le sous-sol. Tu entends une rumeur ambiante et quelques cris. Certainement les esclaves … dire qu’on parle d’Alabasta en temps qu’havre de paix : cette contrée n'y fait pas exception. L’odeur du vice et des trafics des plus illégaux traînent ici. Bonne pioche pour toi, il est très difficile de se trouver une entrée dans ce marché-ci, mais ça, c’est chose que Renarde a occulté de te dire.

                « Renard, achats. Tu crois que ça pourrait être quoi d’autre, gros débile ? Tiens, mes armes. » râle ton interlocuteur.

                Visiblement, le côté ‘foncer tête baissée’ et osé, c’est un trait de caractère plus qu’une réelle assurance. Enfin, on n’est jamais trop prudents. Le gardien insiste pour avoir ses autres armes, puis il la laisse entrer. Elle avance sans se retourner, à la recherche dudit Samson.
                  Je ne souffle mot, hors de question que je dévoile mon identité. De toute façon, ils voient bien que je suis avec Renard. Toutefois, ça n'exclue pas la fouille. Le gardien s'exécute et me laisse passer après avoir constaté que je n'avais vraiment rien. Il y a beaucoup davantage à être un Logia, héhéhé. Vraiment. Tant mieux, ça permet de gagner du temps. Je ne fais pas attention à ces colosses et je pars rejoindre la belle rousse. J'entends Gragoul faire quelques foulées derrière moi pour nous rattraper. Haletant, il lance une plainte sans réellement l'adresse à l'un de nous deux.

                  Hé! Vous aurez pu m'attendre, vous deux...

                  Silence. Personne ne lui répond. J'observe attentivement l'architecture du coin, et surtout, les occupants. Ce couloir est vraiment lugubre. Ça ne me fait pas peur. On dirait que c'est creusé dans la roche. Je me demande si on n'a pas quitté la ville, sachant qu'on s'enfonce de plus en plus bas. Ça m'étonne que le Théâtre ne contrôle pas ce genre d'endroit. Avoir en main un marché noir fleurissant au sein d'Alabasta doit bien avoir ses avantages. Surtout que le Royaume des Sables est un point de rencontre enrichissant. Je me réjouis déjà à l'idée de prendre le contrôle de l'île. Mouahahahah!! Une fois à la tête du plus grand réseau de contrebande de la première voie, je retournerais ici pour affermir mon autorité.

                  Le tunnel est assez large pour contenir des stands sur les côtés. Il n'y a guerre de monde à vrai dire ici, mais j'imagine qu'il y a bien plus à voir plus loin. Seulement, je commence à m'impatienter en voyant tous ces vendeurs louches en train de nous lorgner. Non pas que je me sente mal à l'aise, mais que je trouve le temps long, surtout si c'est pour tirer un cinquième de la prime. Maudit sois-tu Mogaba!

                  C'est encore loin?
                  Patience, on est bientôt arrivé.

                  De la lumière illumine au loin. Rapidement, on débouche dans une sorte de cavité gigantesque. Il y a un brouhaha pas possible à l'intérieur, ça grouille de monde comme une fourmilière. Je n'aurais jamais cru qu'il existerait un endroit pareil! J'ai même l'impression que cette grotte se situe en réalité sous Alubarna. Maintenant, je comprends pourquoi la ville est si bien placée du haut de son plateau. Ça devient vraiment intéressant. Vraiment. Je retrouve mon ardeur. Je fais un arrêt pour contempler cette merveille unique en son genre. La caverne est grossièrement sphérique. On y accède par une pente tout le long de la paroi. On trouve la principale activité en son centre. Je suis sûre que la ville se trouve juste au dessus. Je reprends alors ma route et je me mets au niveau de Renard. Je m'adresse à Gragoul.

                  Je pense que tu devrais venir ici avec tes hommes et te cacher. Il y a fort à parier que cet endroit permet de loger bon nombre de personnes discrètement. Avec tout ce monde cagoulé, difficile de reconnaître qui est qui.

                  Il y a plus de chances que je trouve des pirates également en très grande quantité par ici. Même si Red m'a accordé un bon nombre de forbans d'Armada pour mon pillage, j'aimerais autant m'en procurer moi-même à Alabasta afin de me mette sous ma botte un bon nombre de futurs fidèles. Pour être Impératrice, je préfère avoir des gars prêts à me soutenir et qu'ils soient prêts à m'obéir au doigt et à l'œil. J'ai beaucoup de boulot à faire.

                  Tous les trois, on continue d'avancer dans la foule. Je fais attention à ne pas perdre ma cagoule. Autant, dans les rues de la capitale à cette heure-ci, il n'y a pas un chat, autant, ici, ça grouille de monde. À croire que tous les habitants de la ville font des activités nocturnes. Je me demande combien on est. Je me perds dans mes questions que je peine à suivre Renard. Si je ne fais pas attention, je risque de me retrouver séparée. Je continue à la fois d'observer les alentours et d'écouter Renard. D'un coup, elle s'arrête de parler. Je  crois qu'on est arrivé chez le fameux Samson.

                  ~~ Page 9 ~~

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                  Samson:

                  Renard écarta une étole qui pendait devant une alcôve d’où une forte odeur d’épices s’échappait. Un mélange de safran et de coriandre. Une légère fumée s’échappait des nombreux trous de la tenture et une lumière vacillante se tenait dans le refuge. Un homme était affalé là, un embout de narguilé entre les lèvres. Il leva un sourcil à l’arrivée des intrus et ne sembla pas bouger d’un iota. Cependant, lorsqu’il aperçut la chevelure flamboyante de Renard, un sourire amusé naquit sur ses traits. Il était très richement vêtu et peut-être même de manière trop ostensible. Il se redressa, recracha une fumée épicée et ramena ses cheveux sous son chapeau, tenant l’embout entre les dents. Son teint pâle contrastait avec les couleurs locales, mais en cet instant, il était loin d’être le seul …

                  « Renard, Renard … que me vaut le plaisir de ta délicieuse venue ? » minauda le Chasseur de Primes, avec un sourire mielleux écoeurant.

                  La jeune femme resta de marbre et t’invita à entrer d’un signe de la tête. Ce fut lorsque tu t’assis, avec Gragoul qui gardait ses distances, qu’elle s’autorisa à sourire.

                  « Gragoul, tu peux t’assurer qu’on ne se fasse pas déranger ? Merci mon chat. » lui ordonna-t-elle, prenant le pas sur ta propre autorité.

                  Le pirate te regarda avant de sortir en pestant contre le sort et le fait qu'il était un digne pirate, pas un serviteur d'une quelconque godiche qui se donnait des noms de gibier.

                  « Bien. Samson. J’ai le plaisir de te présenter Aoi Nakajima. » fit Renard, t’incitant à retirer ta capuche d’un sourire aguicheur.

                  Le Chasseur de Primes écarquilla les yeux mais fut plus surpris que choqué. Son regard laconique passa de la rouquine à toi, plusieurs fois, avant que son sourire ne s’élargisse encore plus. Difficile de rayonner dans ce trou à rat, malgré ta réputation macabre. Cet homme semblait être le genre de type à trahir des pourris pour des encore plus pourris. Une sorte d’alarme inconsciente qui t’intimait de ne pas lui faire confiance.

                  « Intéressant … et elle sait que tu … » commença-t-il.

                  « Tes simagrées ne m’intéresse pas, Samson. Commence pas à l’emmerder avec tes propositions à deux balles. » grogna Renard, te faisant soudain réaliser qu’elle ne devait pas son surnom qu’à la couleur de ses cheveux, mais aussi à sa façon de mordre.

                  Pas de manière littéraire, bien entendu. Elle te fit signe de balancer la tête de Mogaba sur la table, dardant un regard rapide vers l’entrée de l’alcôve. Aussi tôt, Samson se courba en avant et entreprit de défaire le tissu en sifflant d’admiration. L’odeur ne semblait pas le gêner.

                  « Mogaba, putain … J’avais entendu qu’on l’avait saigné, mais si je m’attendais à ça … Aye. J’ai peur que ça soit un peu tard, les filles. Difficile de faire valoir la prime si on sait déjà qu’il est mort … » commença à ronchonner le Chasseur de Primes en secouant la tête.

                  Sans crainte, Renard posa une main sur ton avant-bras, te faisant comprendre qu’elle menait la négociation. Sans animosité aucune, juste qu’elle connaissait le type. Et toi, non.

                  « Ton prix, vieux voleur. Dis-moi ton prix. » lui fit-elle, avec un ton cinglant.

                  Samson sembla devenir encore plus pâle, comme si Rend avait les moyens de lui faire perdre plus de choses que de sa superbe.

                  « Ahem … je dirais que je peux vous en tirer plusieurs millions … en comptant ma commission bien entendu. Mais vous faudra pas espérer dépasser les quinze millions. J’peux pas vous garantir plus. » fit-il, se grattant le menton.

                  Renard se retourna vers toi, te laissant libre court pour la négociation, si négociation il y avait. Elle fit une moue approbatrice quant à la déclaration de son contact. Tout comme elle espérait bien que tu garderais en tête qu’il lui faudrait une commission à elle aussi. C’était ça le souci de multiplier les intermédiaires …
                    Je remarque attentivement et secrètement l'attitude de Renard et de Samson. Je prends évidemment le soin de noter que le chasseur de primes voulais partager une information que la rousse ne semble pas vouloir. Ce "et elle sait que tu" ne m'inspire pas confiance. Absolument pas. Je reste sagement à ma place comme si je n'avais pas entendu. S'ils tentent de me rouler, c'est raté. Je n'aime pas vraiment qu'on me fasse passer pour une sotte. Encore plus en public. J'observe Renard mener les négociations, même si je ne lui ai pas demandé. C'est ma tête, c'est mon bien, c'est à moi. Dans tous les cas, j'aurais le mot de la fin et c'est moi seule qui fixera le prix. Je fronce les sourcils d'un air méfiant. Je mesure les mots que j'emploie pour ne pas paraître brutale pour cette première rencontre.

                    Tu sais que la tête de Mogaba vaut 200M de Berrys? Tu me proposes même pas 10%...

                    Je regarde une seconde la boule en décomposition.

                    Mais je vais être gentille pour cette fois et je ferme les yeux. Tant que tu te débrouilles pour en tirer le maximum, ça me va.

                    Je suis calme et sereine. En temps normal, j'aurais demandé plus, beaucoup plus, même. Seulement, je suis consciente que cette chose en putréfaction ne vaut plus un sous à l'heure actuelle. C'est une chance de pouvoir m'en débarrasser avec de l'argent à la clé. Puis, le fait que Miyazaki m'accepte me rend d'une humeur joyeuse. De toute façon, ce n'est pas la tête de Mogaba qui va me remplir les poches. L'intérêt de cet échange n'a été en réalité que pour découvrir cet endroit formidable. Une fois maître des lieux, je gagnerais beaucoup plus et sans bouger un pouce. Je m'adresse alors à Renard pour la mettre à sa place.

                    Je vois dans ton regard que tu veux aussi ta part du gâteau. Jamais je ne t'ai demandé de faire les négociations ou de m'emmener ici. J'ai accepté de t'accompagner pour m'entretenir avec ton patron. À moins que le dit-patron ne soit l'Argent? Dans ce cas, si tu bosses pour moi sans retourner ta veste pour un plus offrant, je te promet une très grande richesse.

                    Mon regard se pose tantôt sur Sanson, tantôt sur Renard. Pour souligner mes propos, je me rapporte à ma réputation.

                    Vous savez tous les deux qui je suis. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis célèbre pour ma barbarie, mais aussi pour avoir amassé des richesses.

                    Il est temps de conclure ça. Il est tard et je veux être en forme pour demain.

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