Le vendeur est un vendu !

Le grand Red venait de protéger Armada. Bon, il n’était pas seul, mais on retient moins les personnages secondaires. Il leur a laissé la vie sauve. Reviendront-ils pour une autre manche ? La confrérie des poings divins… Leur niveau diffère beaucoup d’une personne à l’autre, mais leur chef semble vraiment impressionnant. Peut-être même plus que Red. Heureusement qu’il n’a pas voulu prendre part au combat… C’était plutôt un juge qu’un combattant. Et bien qu’il soit venu pour juger le grand patron, on fut impliqué dans l’escarmouche. Hé, mon poing n’a pas grand-chose à envier aux leurs. M’enfin, ça dépend de qui. J’en ai vaincu deux, ça me suffit. Pas besoin de tester les plus forts, je laisse l’honneur à Red.

Il y a eu pas mal de dégâts tout de même, notamment du côté de chez Aoi, avec son magma… Rossignol eut alors l’idée de récupérer quelques ingénieurs pour bosser sur la solidité d’Armada et d’autres projets qu’il a en tête. Un groupe à libérer d’une vente d’esclaves. Direction Shabondy.

Il y avait de nouvelles personnes sur le navire pour y aller. Etait-ce la destination qui intéressait tous ces gens ? En tout cas, j’avais beau en avoir entendu parler, je n’imaginais pas des arbres montant si haut. Près, on ne parvient même plus à voir le ciel.

Red décida que les personnes secondaires allaient être au premier plan cette fois. Il allait demeurer ici pour protéger notre moyen de transport afin de favoriser notre départ. En même temps, quand on sait que le gouvernement est à proximité, il vaut mieux s’assurer une bonne issue de secours. Il suffirait sinon qu’un sous-amiral passe par là et découpe le navire pour qu’on soit coincé. Bon, il y en a d’autres, de navires. Mais ça prendrait alors plus de temps.

Deux choix s’offraient à nous. Un : on se dirige peinard vers la salle de vente et on s’installe, attendant que notre lot apparaisse. A ce moment, soit on paie, soit on pille, selon notre humeur, notre bourse, et les forces en présence. Deux : on attaque à vue. Efficace et rapide, mais on risque de perdre les esclaves qu’on recherche. Déjà qu’on ignore dans quelle salle ils sont, si on doit attaquer chaque boutique, on risque d’avoir du mal.

« On se sépare en plusieurs groupes et on se disperse. Celui qui trouve la bonne salle alerte les autres grâce à ces Den Den. Des questions ? »

Et si en plus je trouve une sirène au passage… Aucune idée lubrique, comment voulez-vous avec des écailles en plus ? Mais je n’ai encore jamais croisé l’une de ces légendes des mers.

Et Mari-Joa juste à côté… S’il n’y avait pas eu les ordres de Red, je pense que je serais allé faire un tour là-bas. En plus il doit connaître lui, vu le rang qu’il avait avant sa trahison. Mais bon, récupérer ces ingénieurs est déjà une bonne façon d’embêter le gouvernement. Et puis, si on croise un Dragon Céleste dans l’une des salles, ce sera encore mieux.

Le corsaire disait vouloir Greye et Red… Mais il ne parlait pas de moi ! Héhé, en voilà une bonne nouvelle ! Je ne l’intéressais pas ! Dans ce cas, je pouvais tout simplement ressortir de la pièce… Arf, ma main ne veut pas de poser sur la poignée et se contente de tomber à côté, à la façon d’un chat qui gratte à la porte pour qu’on lui ouvre… Satané gaz !

Surtout que les différents dialogues ne donnaient pas très envie de rester voir la suite. Red disait qu’il avait autant de chance de s’en sortir que lui de retourner dans la marine… En gros, Glutonny était pratiquement sûr qu’on ne l’atteigne pas… Très motivant Red, merci ! Puis lui qui dit que gagner du temps suffirait… Quoi ? Du renfort ? Un produit qui nous épuise avec le temps ? Avec toutes ces informations, il n’y avait qu’une chose à faire : ne pas rester sur place. Et Greye qui commande que je lui rende son apparence…

« Vole par ici et je le ferais ! »

J’étais du côté de Red qui me protégeait également des différents rubans violets, alors que lui, ou plutôt qu’elle se trouvait plus loin dans la pièce. Or, avec un corps qui ne m’écoute pas, c’était chaud de le rejoindre. Surtout que ça voudrait dire s’approcher du corsaire par la même occasion… Je me retenais néanmoins d’ajouter qu’il était sans doute plus intéressant pour le corsaire en fille qu’en garçon… Devrais-je en faire de même avec Red ? J’arriverais sans doute à négocier un sursis par ce biais là !

Bon, la mission avant tout, et ainsi je serais à l’abri de toute critique… De toute façon, ce n’était pas avec un corps maladroit que je foncerais sur un corsaire. J’ai pas le loisir d’être un logia qui peut ignorer les coups, moi ! Bon, la mission. Je tentais d’avancer vers la scène, où devait se trouver les esclaves derrière. J’avançais en zigzag… Je tentais alors à quatre pattes, mais encore une fois, c’était mieux mais pas un trajet direct. Plus je mettais de mon corps dans le processus, plus il y avait une grande partie qui écoutait… Je me retrouvais alors à ramper au sol. Là, ça fonctionnait à peu près correctement. Et me faufilant entre les sièges, j’étais un minimum discret, surtout si je n’étais pas intéressant aux yeux de Glutonny.

Sentant un courant d’air, je recouvrais de plus en plus mes commandes corporelles. J’osais alors faire quelques gestes superflus par rapport à la quête principale, comme de jeter un regard en arrière pour voir comment ils s’en sortent avec le scientifique fou…

Une boule...

Une boule qui rebondit contre les murs...

Un flipper !

Une vague de sueur froide me coule dans le dos pendant que je suis projeté dans une autre salle pleine de boules géantes, une salle fermée, une salle se remplissant d'eau à toute vitesse, une eau ou je coule à pic, ou j'étouffe, ou je suis entrainé sans même pouvoir me débattre et ou je me noie.

Je me secoue juste à temps pour que le Tekkai me fige au moment ou une boule hurlante et mauve me rendre dedans à toute vitesse pour m'envoyer m'incruster façon déco moderne dans le mur le plus proche.

Non ! Tout va bien ! Je ne suis plus sur la gueule de requin, ni dans une salle hermétiquement fermé. Y'a même des fenêtres, aucune raison de paniquer. Vraiment aucune raison. Comme si j'avais peur des flippers ? Mais c'est dans des moments comme ça que je regrette de n'avoir plus ma batte sous la main. Ce serait l'idéal...

Tant pis...

D'un Soru je fonce droit sur la boule humaine qui retraverse la pièce, et adoptant la posture classique apprise dans l'équipe de rugby du Cipher Pol je viens percuter le corsaire d'un coup d'épaule aussi bas que possible. Raidi par le Tekkai, le flanc renforcé de mon meilleur Haki, je frappe Glutonny et me redresse dans le même mouvement en manquant de me déboiter l'épaule sous le choc mais en réussissant à, détourner sa course folle pour le projeter tout droit vers le plafond.

Va donc éviter des attaques maintenant !

Et pendant que je gueule à Grey et Reyson que c'est le moment de se sortir les doigts pour agir, je frappe aussi, dégainant ma toute nouvelle lame et zébrant l'air au dessus de moi d'une demi douzaine de coups de taille qui partent balafrer tout ce qui se situe au dessus de moi, depuis le corsaire jusqu'aux toits.

-TOUT LE MONDE DEHORS !

Reyson ! Grey ! Occupez vous de Glutonny !

La ruée vers l'extérieur avant la chute du toit réconcilie un bref instant les acheteurs du corsaire, les vendeurs locaux et la foule d'esclave encore sonnés par le coup de boule de Reyson. Un bref instant, juste celui de faire le tri dans ce qui ressemble a une ruée de types en sortie de boite de nuit avec tous ces types titubants comme s'ils peinaient à se remettre d'une sérieuse gueule de bois. Heureusement que la plupart des hommes qui ont débarqués avec nous se trouvaient à l'écart, et se ramènent déjà pour aider à canaliser tout le monde s'abattre sur les types du corsaire.

-Non, toi tu ne sors pas.
-Ah ?

L'heureux responsable de la vente me titube dans les bras en tentant de cacher dans son dos l'appareil qui doit servir de déclencheur pour les colliers explosifs. C'est très probablement une sorte de transmetteur den den déjà démoli par la vague de Haki et par les phéromones de la miss, mais mieux vaut être prudent...

-Ouais, toi tu restes.

Et d'une pichenette vicieuse je renvoie le chef des lieux bouler à l'intérieur, le laissant comme tout bon capitaine sombrer avec son navire au moment ou toute la toiture vient l'ensevelir sous un gros tas de décombres et un nuage de poussière et de plâtre.

-Je suis le Capitaine Red. Je suis venu chercher tout ceux qui veulent se tirer de Shabondy en hommes libres plutôt qu'en esclaves !

Et surtout vous Yanagiba.

-Surtout moi ?
-J'ai besoin de vos services.
-Comme pirates ?
-C'est toujours mieux qu'esclave non ?
-Ce n'est pas faux.

Le vieux coriace jette un œil à sa droite, a celle qui doit être son épouse et qui lui signifie d'un très léger hochement de tête qu'elle est d'accord avec lui sur ce coup la. Et que pour l'instant au moins je suis un peu plus attractif que les dragons célestes ou Glutonny. Parfait.

-Comment partons nous d'ici ?
-Courez vers la berge du Groove, et regroupez vous par la. Un navire arrive et il va falloir y embarquer au pas de course.  

D'un geste je signale à mes hommes de jouer les cornacs. Comme prévu par le plan. Un plan ou se glisse soudain une impression soudain plus présente, comme une présence longtemps éloignée et brusquement si proche qu'elle s'impose tout seule à mon attention.

Je lève les yeux vers les hauteurs du gigantesque tronc qui se dresse à coté de nous.

-Izya ?!

Raaaaah, mais écoute moi stupide gastéropode ! Et puis qu’est ce que tu tentes de regarder à travers le bois du navire hein ? C’est du bois ! C’est pas translucide !

Ce Den den m’exaspère. Oui, d’accord, ça fait trois jour que j’ai plus de salade. Et au moins une semaine qu’il me voit en donner des plus grosses portions au Den den Alina et au Den den blanc qu’à lui. Mais merde, lui il ne bossait pas alors il avait besoin de moins d’énergie. Et maintenant, même la promesse de 1000 salades ne lui fait même pas dresser les antennes ! Non mais je vous jure !
Bon. Merde hein, comme on dit. Red doit être juste en dessous, alors tant pis pour la sécurité, je descends dans le tas et puis c’est tout. Parce que bon, ce qui a roussi le flanc gauche de mon bateau volant, c’est du feu, et le feu, moi, je n’le crains pas. Donc au pire je devrai pouvoir m’en sortir sans vraiment prendre de risque.

Le bateau posé sur le sommet d’un arbre très touffu, j’ouvre la cabine et en sors. Je ne sais pas trop où je suis actuellement, je sais juste qu’il y a du bouquant venu d’en bas et que y’a un type gros et gras à lunettes qui est passé devant mes yeux pour mieux retomber ensuite pendant la déflagration. Mais bref.

Quand faut y aller… Faut y aller !

Je prends ma forme hybride volante descend doucement dans les branchages. Je suis encore bien loin du sol, mais de là, je peux voir un bâtiment en ruine et une nuée de gens plus ou moins affolée autour. Et un chapeau rouge aussi.
Je descends un peu plus, restant prudente, histoire de ne pas me faire voir avant d’avoir bien examiner la scène. Red me regarde. Ah, il a du sentir ma présence. Il a l’air d’aller bien même si ses gestes et les types courants tout autour de lui trahissent un certain empressement.
Alors que je m’apprête à le rejoindre, mon regard se pose sur les décombres de ce qui vient d’exploser. Je repère Reyson qui se relève bon gré mal gré ainsi qu’un type aux cheveux rouges qui me rappelle vaguement quelqu’un… Je le connais c’est sur ! Mais d’où ? Vu qu’il a l’air de se battre au côté de Reyson, je suppose qu’il fait parti d’Armada. Bien que son image que j’ai de lui ne colle pas avec Armada…
C’était où alors ? Drum ? Nan, j’ai croisé que Enzo et un connard au chapeau là bas. Alors avec les Shino ? A part Tokigawa, j’crois pas avoir rencontré un type avec des cheveux rouges…

Ah ! Ça y est !
Impel !
Impel… Et c’est quoi son nom à lui déjà ? Garou ?
Non, ça sonne pas bien…
Peut être Grou ? Grou… J’dois pas être loin… Greou ?
Mais pourquoi « ou » ? Je sais pas. Pourquoi pas ?

Ah, tiens, peu importe son nom, j’crois que c’est lui qui a failli détruire le Redcopter. Il vient d’envoyer son poing dans la tête de… Ah bah du type de tout à l’heure. Ça va, ça confirme bien que c’est lui le responsable.

Ah, et Reyson se met en mouvement. Faudrait peut être que j’arrête de regarder pour aller les aider… Je saute de ma branche et passe en mode dragon complet pendant la chute pour atterrir aux côtés de Red.

Salut Red, besoin d’un coup de patte ?

Je lui souris, montrant mes belles dents blanches grosses comme des dagues et indiquant la direction de Reyson et Gr… L’autre.

Ah ! Et aussi. Faudrait que tu dises au mec qui fait du feu là, de faire gaffe, il a presque cramé ton bateau.

-Ah oui ? Ah ben ça c'est pas bien hein, parce que, qui crame un bateau crame un... euh...

..Un corsaire ça tomberait plutôt bien, mais je suis sur que c'est pas ça le proverbe. Tant pis, ça fait plaisir de te revoir Izya, je suis content que tu sois venue direct ici plutôt qu'a Armada.

En tout cas t'as l'air en pleine forme.

Et puis tu tombes à pic.

D'un geste j'englobe en vrac la bande d'ex esclaves qui contemplent le dragon d'un air un peu raide voire carrément tétanisés, le corsaire jouant dans les flammes, Reyson qui joue dans les décombres, et Grey qui joue les pyromanes...

-Izya, voila des amis qu'on vient délivrer du marché d'esclaves et qu'on va emmener avec nous dés que le bateau d'évacuation va arriver, les amis, voila Izya, Izya Tahgel, et la bas à coté de Grey, tu sais, Grey ? On l'a croisé dans un couloir à Impel, c'est Glutonny, le corsaire, pas la peine de lui dire bonjour, si tu lui parles il va vouloir t'acheter...

Par contre si tu veux donner un coup de patte à quelqu'un c'est lui qu'il faut voir, le mieux c'est tout de suite et de viser la tête. Et inutile de le ménager. C'est un coriace on ne peut plus désagréable.

Non mais je rêve ?

Le grand et terrifiant corsaire attaque. Jusque-là, il avait utilisé divers produits chimiques, et même des rubans violacés… Mais sa tentative suivante, assaut qui devait être en gradation avec le reste, n’était pas une fiole d’acide corrosif ou un gaz volatile et explosif à la moindre étincelle. Non, il se mit en boule et roula… Certes, très vite, mais une boule quoi ! Une boule de flipper ! Pas l’homme-poisson dauphin, le jeu d’arcade que l’on peut trouver sur quelques grooves plus loin.

Oui, une attaque aussi ridicule ne pouvait être qu’un rêve.

Ca expliquerait également pourquoi Red me vole mon plan tranquillement. Ca n’était pas à nous d’affronter le corsaire pendant qu’il évacue les esclaves, mais l’inverse ! Je m’étais dirigé vers eux pour rien depuis le début ? Haha, et après il ose critiquer mes plans alors qu’il dérobe mon rôle sans aucun scrupule…

Un rêve quoi. Mon subconscient s’amuse à me narguer.

Comme ce toit qui nous tombe sur la tête. Bon, j’étais également insensible au fait que le ciel nous tombe dessus. Vous pensez vraiment qu’un nuage soit douloureux ? Mais ce n’était pas le cas du bâtiment. Sauf que vu qu’il s’agit d’un rêve, il me suffit de demeurer là, droit comme un pic, et de patienter…

Hum… C’était bien la réalité.

Une énorme bosse sur le crâne, un filet de sang coulant le long du front, je me redressais en poussant les diverses planches de bois sur le côté. Les réveils comme ça, j’étais pas fan. Et Greye qui vint encore réclamer à mes côtés. Tiens, voici ton corps. Bon, avec un petit plus, mais il semblerait qu’il n’ait pas remarqué la moustache.

Grey envoya ses flammes à l’encontre du corsaire une première fois. Ca le chatouilla… Chouette, insensible aux phéromones et au feu ? Peut-être qu’en lui injectant des hormones directement dans la chair… Mais je n’avais pas forcément très envie de m’approcher du scientifique fou. C’était bien la première fois que j’avais peur qu’autrui m’injecte quelque chose. Seulement, sur moi, les hormones fonctionnaient encore. Profitant du large diamètre de l’attaque suivante de Grey, je pouvais agir sans être vu de la cible.

Dégainant ma lame dans un glissement harmonieux, j’injectais des dopants dans le bras armé. Alors que le membre tendit Shusui à la verticale, je sentais déjà mes muscles changer, grandir, se développer. Mon bras augmentait de volume. Je sentis mes muscles se tendre dans tout mon corps, même mes jambes bien ancrées dans le sol. A priori, il n’y avait plus aucun respect pour le décor. Autant continuer dans cette foulée. J’abaissais la lame devant moi, jusqu’au sol. Le parquet fut le premier à céder, se fendre. Les entrailles du bâtiment s’écartèrent, puis l’air se déchira, comme coupé en deux. Un arc verticale suivait les flammes de Grey, les rattraper presque. Un messi sépare les eaux, un pirate les os, et bien plus encore. La frappe allait suffisamment en profondeur pour toucher une racine de l’arbre qui sembla gémir un instant. Heureusement, il y avait le corsaire sur son chemin, car le tronc se trouvait derrière… Lequel des deux troncs allait être touché, du corsaire ou de l’arbre ? Shusui ne m’avait jamais abandonné, elle était même parvenue à trancher un galion sans effort. Jusqu’où la lame invisible ira-t-elle cette fois ?

Elle court, elle court, l’incisure mortelle…

-Tiens... L'amirale Kenora en personne. Je te croyais en congé...

Pas de bol, depuis que je n'ai plus Gilles sous la main j'ai l'impression que mes renseignements ne valent plus grand chose. Choisir précisément le jour de congé de l'amirale pour agir, s'assurer de lui envoyer des coupons gratuit pour une journée thalasso de rêve dans la toute nouvelle station de luxe VV sur Tortuga, et au final l'avoir quand même dans les pattes. C'est à désespérer de se préparer soigneusement.

Enfin, on l'a quand même en peignoir. C'est déjà ça.

Ouille !

Vague de Haki Royal, encore...

C'est terrible non? Depuis quelques temps j'ai l'impression que tous les gens que je rencontre prennent un malin plaisir à me faire remarquer que contrairement à eux je n'ai pas le Haki royal. C'est assez agaçant à la longue. Un peu comme si la plupart des inconnus croisés dans la rue se mettait soudain à vous sauter dessus pour vous coller des coups de brique dans le crane en criant que eux, ils sont exceptionnels...

Chiant non ?

Et douloureux. A tous les coups l'abus d'Haki est dangereux pour la santé, je vais me retrouver avec des migraines chroniques sans même avoir profité de l'abus d'alcool qui va avec. Et autant je peux pester contre Reyson en espérant qu'il en tienne compte, autant des femmes comme l'amirale sont assez insensible à ce genre de remarques. C'est les galons ça. Moi même, depuis que les gars m'appellent Amiral...


La lame d'air qui suit le Haki n'est pas vraiment une surprise, depuis que Kenora s'est posée comme une fleur au milieu du champ je m'attends à tout, et surtout à devoir réagir au quart de tour. Comme pour Glutonny je manque d'infos sur la Vipère. Pas de fruits connu non plus, mais à part ça ?

Le coup de sabre doit être capable de couper tous les arbres jusqu’à la mer. Un peu excessif de la part de quelqu'un qui nous reproche de jouer les casseurs. Heureusement que je suis plus mesuré. Mes pieds s'ancrent dans le sol au moment ou les doigts de Kenora se referment sur la garde de son sabre, et quand sa lame jaillit du fourreau mes deux paumes s'impriment dans l'air devant moi, si vite que l'air compressé devient aussi tangible qu'un mur. Un mur qui se jette à la rencontre de la coupure provoquée par Kenora et immédiatement suivi par le Haki que je déploie aussi loin que je peux. Volonté contre volonté.

Mes poings heurtent la lame d'air en son centre, la stoppant aussi surement qu'elle les tranche. Nos deux attaques s’annihilent au centre de l'espace qui nous sépare, et si les extrémités de la sienne continuent leur chemin pour aller découper des trucs hors champ, elles le font bien trop loin pour inquiéter les gens qui se tiennent à mes cotés ou les évadés derrière moi.

-Je ne suis pas sur qu'il sera aussi facile de régler notre différent Kenora.

Izya, dis moi que tu es venu avec le redcopter ? Parfait ! Alors changement de plan, Reyson il va falloir qu'on soit au moins trois pour retenir Kenora, oubliez le corsaire, Grey, tu t'en charges. On fait durer, et quand je crie plan Naruto, on se disperse et on se met tous à sauter vers les arbres comme des ninjas pour la semer, on s'élogne dans toutes les directions et on se retrouve au sommet pour filer avec le dirigeable. Izya, si Reyson ne saute pas assez haut pour atteindre les branches, c'est toi qui l’emmène.

Est ce que tu ne pourrais pas juste nous laisser filer hum ? Je suis sur qu'on en sortirait tous gagnants...

Hé, Red, rassure moi, A cause du coup de Haki et de la migraine que je me tape j’ai mal entendu et tu l’as pas appelée Amirale, hein ?

Pas de réponse. Juste un simple mouvement de main qui se veut discret pour me dire qu’il faut qu’on se sépare pour attaquer depuis plusieurs endroits en même temps.

Amirale. Non mais sérieusement.

J’ai atterrie où moi ?!

Y’a des mois de cela, quand je suis partie seule les laissant lui et Reyson derrière moi, y’avait déjà une histoire d’amiral ! Même si bon, au final, ça s’est révélé être une arnaque d’après ce que Red m’a dit la dernière fois que je l’ai eu en den den…

Mais que là, j’arrive pile au moment où un AUTRE amiral débarque, ça, c’est trop ! A croire que j’ai bien choisi mon moment pour faire mon come back miraculeux… J’aurai été plus maligne de rester en plein milieu de cette tempête à faire joujou avec mon nouveau pouvoir encore un jour de plus…
Putain. Y’a pas de justice !

Et en plus je saigne du nez avec tout ça !

Mais merde, gardant la tête prête du sol sous la souffrance qu’elle m’inflige, je marche ventre à terre vers un arbre un peu plus loin. Mon action faussement discrète se fait très vite repérée et une seconde lame d’air fonce dans ma direction de manière à me bloquer la route. L’ayant prémédité du fait de mon déplacement se voulant stupide, je tape rapidement le sol pour exécuter un Soru qui me permet d’esquiver de plusieurs mètres l’attaque mortel qui court le long de la terre, coupe un arbre, et continue par delà la mer.

J’avale ma salive, prenant conscience que si elle me touche avec ça, je ne m’en sortirai pas. Alors, avant que la suite n’arrive à moi, je décolle et en faisant de grand mouvement. Réussissant même à me prendre des feuilles dans la tronche à cause de cette migraine qui ne veut pas passer. Et finalement, je m’écrase sur une branche plus grosse que les autres, griffant l’écorce pour me retenir de tomber.

Les attaques ne fusent pas vers moi. Non, l’amirale à l’air bien trop occupée par Red. Reyson et Grey ont aussi bougé. Ainsi que le fameux corsaire… Alors c’est pour ça qu’on est là ? Pour lui botter le cul ?
La fameuse Amirale l’a déjà protégé une fois. Peut être sera-t-elle déconcentrée si on s’en prend à lui en même temps que d’autres s’en prennent à elle ?

Vérifiant bien que le regard de Kenora ne me cherche pas, je sors de mes branches, un nuage d’éclair chargeant rapidement entre mes dents, me place au dessus du gros balourd, et me laissant tomber vers le sol, je laisse s’exprimer le pouvoir de cet élément entre mes dents.

Ici, au milieu de cette île dont je ne sais rien, où le soleil brille de mille feux, un éclair blanc traverse le ciel pour rejoindre la terre, foudroyant sur place un cochon maintenant prêt à être servi en rôti. Encore faut-il pour cela le trancher en rondelle…

Mes griffes lacèrent l’air devant moi et le déchire, envoyant des lames d’airs acérés vers l’être carbonisé se tenant debout au centre d’une étoile de cendre.

Je me redresse juste à temps de mon plongeon pour pouvoir me poser à quelques mètres du Capitaine Corsaire tout en cherchant du regard Red. Et surtout, l’amirale.

Pas encore… Non… Mais non quoi. Pourquoi ? C’était la deuxième fois que je me concentrais ainsi pour une frappe avec Shusui. La première fois, je cherchais à trancher un galion, mais un Pacifista interrompit son cheminement, bien que cela laissa une belle marque sur sa paume. Ici, une femme bloqua sans peine la frappe…

Puis une grande vague d’énergie venant d’elle. C’était comme si tout l’air au-dessus de nous se mettait à nous écraser, à vouloir nous comprimer. Une énorme migraine ne laissant aucune place à la réflexion, et des jambes qui me laissèrent tomber à genou. Le Haki… Encore plus fort que celui de Pride. Mais m’étant amélioré depuis, je parvins tout de même à garder conscience. Bon sang, qui est cette femme ?

Amirale Kenora. Hum ? Amirale ? C’est son prénom hein ? C’est pas vraiment son rang ? C’est… C’est… Et comment il fait l’autre pour rester calme et discutailler avec elle ? Quoique, il para uniquement l’attaque – et heureusement d’ailleurs – mais n’en lança aucune à son tour… Il était intimidé. Face à Glutonny, il ripostait directement. C’était mauvais signe… Très mauvais signe.

Si l’on ne peut y parvenir par des méthodes conventionnelles, il va falloir être plus inventif, prendre des risques… Titubant à cause de la forte pression qui commençait enfin à se relâcher, peut-être parce que je m’éloignais vers Red, j’approchais de Rossignol. Je remarquais alors la présence d’Izya s’en allant vers l’arbre à ce moment-là… Serait-elle revenue pour moi ? Ce n’était pas le moment de digresser… A sa hauteur, j’échangeais un regard, lui montrant des doigts pointus, et lui annonçant :

« Tu as toujours voulu être attirant n’est-ce pas ? »

Avec cela, il devrait comprendre mon message et me laisser faire. Je lui injectais alors la plus grande dose de phéromones jamais donnée. Pourquoi ? Parce qu’elle donnait des résultats tout à fait imprévisibles, mais pouvant tout de même nous être bénéfique. Red avait voulu me tuer une fois car j’avais injecté cette hormone sur autrui, sur Izya en l’occurrence. Sur moi-même, Izya avait voulu se suicider…

Je me tournais alors vers l’amirale, remarquant la dragonne fendre sur le corsaire à ce moment-là, et ma main déjà posée sur les fesses de Red sans que je ne m’en aperçoive.

On choisit ses amis mais rarement ses nakamas ? Non c'est pas ça. Mais y'a quand même des jours ou je me pose des questions sur mon entourage. Et avec Reyson, y'a des jours tous les jours.
Et quand le meilleur d'entre nous tente une fois de plus d'utiliser son pouvoir à bon escient pour m'aider, la situation vire une fois de plus au burlesque... ça me rappelle des souvenirs.

Puis Glutonny me lance des cœurs avant de me faire du rentre dedans façon brutale et je me retrouve a me concentrer sur la nouvelle gaminerie de Reyson plutôt que sur la dernière. J'ai rien contre l'amour libre et chacun fait ce qu'il veut, mais c'est pas parce que j'aime bien la môme Kutroshinsky que je vais m'occuper aussi du père...

L'orbe chimique nettoie le groupe autour de moi et a le mérite de pulvériser la nouvelle lame de mort de miss Kenora. Ma main de fer vient percuter le visage de Glutonny pour broyer sa face molle façon balle de caoutchouc rencontrant une batte. Tuant le cri d'amour dans l’œuf et le transformant en simple beuglement mi douleur mi surprise au fur et a mesure que le visage du corsaire épouse la forme de mon poing. Probablement déjà a moitié inconscient, Glutonny essaye quand même de me prendre dans les bras et encaisse mon meilleur rokuougun en plein dans le foie. La partie que tout mes profs d'anatomie m'ont appris a cibler pour des types de ce gabarit.

L'onde de choc fait vibrer tout le corps du gros porc comme un fil de guitare dans une soirée gitane, et doit lui faire d'autant plus mal que sa couche habituellement protectrice est un facteur aggravant pour ce genre de frappe. Et avant qu'il ait le temps de me vomir du sang sur les fringues je le renvoie d'ou il vient, le propulsant habillement droit sur la miss d'enfer de la marine... Si seulement il pouvait l'écraser contre le tronc..

Mais j'y crois guère...


Et la. Je me prends une balle.

C'est tellement inattendu que j'en tombe quasiment sur le cul. Je veux dire. J'ai deux ennemis clairement identifiés, aucun d'eux n'a de flingues, les troufions armés du coin ont été dévastés par des vagues successives d'un haki royal parfaitement hors de propos. Et je suis la a regarder ce trou dans ma veste qui pisse déjà le sang et qui n'a rien a faire la.

Depuis quand une balle peut me trouer la peau ? Normalement ces trucs la disparaissent dans les ténèbres non ?

J'ai un vertige. Un vertige ? Voila que je me sens tout faible et que je tombe a genoux dans l'herbe. Qu'est ce que ce délire ? Qu'est ce que... Pourquoi je pense encore à Reyson ?

Logue town, la même sensation !

Du putain de granit ! On vient de me loger une balle en granit !

RAaah !

J'écarte la veste pour plonger trois doigts dans le flot de sang. Pas maintenant, pas encore ! Je tatonne,  je douille atrocement et je cherche en serrant les dents, jusqu'a ce que chope la boule de métal qui me pourrit la vie et que je la balance loin de moi...

Darkred... Les ténèbres reprennent vie autour de moi, le sang devient noir puis cesse de couler, je me redresse, déjà parfaitement conscient de l'endroit d'ou est venu la balle, et de la personne qui l'a tirée.
Puis je me tourne et je la vois.

Impossible de manquer la bulle qui la situe mieux que n'importe quel signe distinctif ou factionnel. J'aurais du m'en douter avant même de tourner la tête, qui est assez riche pour gaspiller du granit marin en l'utilisant comme projectile ?

-Red ! Je suis Sainte Adela Otero Nibal y Milcar ! Viens dans mon équipage ou meurt !

Je ne réponds pas, je n'écoute pas vraiment non plus ce qu'elle dit. Car pendant qu'elle parle mon attention s'est entièrement focalisée sur autre chose, sur le corsaire qui vient de se sortir des pattes de l'amirale et qui hurle une insanité rendue incompréhensible par les coups qu'il a pris. Une insanité dirigée contre celle qui a tenté de buter le type qui émet les phéromones qui lui plaisent tellement qu'il en a perdu tout instinct de conservation. Qu'il ne réalise même plus que si quelque chose arrive a ce petit casque de verre, alors on est tous morts.

Mon soru est bien plus rapide que la boule explosive que le corsaire balance sur la miss céleste. Mes ténèbres par contre sont un peu plus lentes et ne contiennent l'explosion que juste assez pour la protéger elle.

Et bordel, ça fait mal...

Mon Red ?

Kenora est bien au dessus de tout ça. Bien au-delà des bassesses de l'amour feint. L'amirale éprouve plus que quiconque ce genre de choses, et elle reste consciente de ce que son rôle, son grade, son statut, implique pour le monde.  Quand la Tenryuubito se pointe au milieu de ce capharnaüm, elle est bien contente que quelqu'un s'interpose. Elle l'est d'autant plus en se rendant que c'est lui. Son lui. Son tout. La raison a peine trouvée de son existence et de sa vie sur terre... Ses yeux sévères sont embués de larmes d'amour pour lui. Et ça la met en rage de se rendre compte que le destin est cruel...

Elle fait un pas vers l'avant et avaler la distance qui la sépare du terrible pirate qui a mis à mal son collègue Tetsuda. Et elle s'interpose entre lui et le Corsaire Glutonny, qu'elle envoie valser à plusieurs kilomètres d'un coup de pieds bien senti dans sa face. Elle tatane ensuite violemment Grey avec la garde de son épée recouvert d'Armement, pour lui faire faire le même chemin que son allié devenu son concurrent pour le cœur de Rossignol. Et pour lui apprendre à se mettre sur sa route

Désiré... Sa voix est ferme, toujours aussi autoritaire, et son regard perçant. Mais à bien y regarder, ses joues rosissent légèrement lorsqu'elle plante ses yeux dans ceux de l'homme qu'elle « aime ». C'est un terrible déchirement, car je sais que notre amour est impossible.

Un pas de plus, elle remet Adela sur ses jambes avant de la saluer respectueusement, et se met devant elle pour la protéger. Elle entend ses plaintes et ses demandes au sujet d'un équipage à rejoindre ou mourir... Mais son attention est concentrée sur autre chose.

Et pour éviter des conséquences dramatiques, pour te sauver la vie, elle désigne de la tête la Tenryuubito qu'il a sauvé de justesse... Je vais devoir te tuer...

Elle dégaine purement et simplement son sabre, et juste avant d'attaquer, elle avoue :

Mais sache que je t'ai aimé. Et que je t'aimerais toujours.

Son estoque est à sa mesure : sans demi-mesure. Une puissante lame perce en sa direction et rase tout ce qui peut se trouver sur son passage pour en faire de la compote. Efficace, terrible, impitoyable.