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Rope Tricks

-Capitaine. Ligotez-moi, s'il vous plait.
-Gnuh? Haylor, vous déconnez?
-Sigurd. Les cordes. Maintenant.

Dogaku s'avança de quelques pas, mais sans plus. Le ton de sa partenaire était ferme, déterminé. Elle le voulait sérieusement. La façon dont elle se tenait face à lui, des cordes plein les bras, indiquait qu'elle était décidée. Déjà, ses poignets étaient liés ensemble, dans un assemblage de noeuds qui en appelaient bien davantage. Mais tout de même. Sigurd ne s'attendait pas du tout à ce que les choses terminent aussi loin.

-Geuh... vous êtes sûre que vous voulez...
-Absolument.
-Ligotée, bâillonnée, ficelée?
-Oui.
-Euhm... vous êtes masochiste?
-Ça n'a rien à voir. Je suis prête, c'est tout. Allez-y.
-Et si je... euh...
-Vous vous inquiétez pour rien, affirma-t-elle. J'ai entièrement confiance en vous. Tout se passera bien.
-Ouais, mais... euh… devant tout le monde?

Il tendit les bras derrière lui, en direction des gradins blindés de spectateurs qui n'étaient là que pour eux. Parmi eux, Yoshimitsu, Santa et quelques autres membres des Chevaliers de Nowel étaient présents, et même en train de les encourager. Elie venait de quitter les tribunes en compagnie de Kahlia, pour éloigner la petite de ce qui ne tarderait pas à devenir l'attraction principale de ce large événement. Ce qui allait suivre n'était certainement pas adapté à un public de tout âge.

Mais comment en étaient-ils arrivés là? Pour le savoir, il faut remonter un peu plus tôt dans le temps, jusqu’à la veille au soir.


*
*     *
*


-Un concours organisé par le Maître des Cordes?

Haylor l'avait prit à part, un peu après le dîner, dans la salle commune de l'Esprit de Nowel. Peu de monde était présent à bord: le navire était à quai, et la majorité de l'équipage en permission sur la terre ferme. Santa Klaus avait besoin de s'entretenir avec l'un de ses partenaires commerciaux, qui avait insisté pour lui faire visiter la ville, et héberger personnellement l'homme que l'on connaissait comme étant le héros de Panpeeter. Le vénérable bienfaiteur s'était donc ponctuellement absenté, laissant ses Chevaliers seuls maitres à bord de l’Esprit de Nowel.

Et nul n'ignorait que sans sa présence paternelle pour les inspirer, même les plus raisonnables d'entre eux pouvaient céder à leurs improbables faiblesses. Ce qui les conduisait bien souvent à faire n'importe quoi.

Un fait qui se vérifiait tout particulièrement avec Evangeline Haylor, comptable de profession, et sorcière par vocation.

-Har har har, ricana Sigurd. Y'a sérieusement un type qui se fait appeler le maître des cordes, majuscules et tout?
-C'est bien ça. Il s'agit d'un artisan reconnu de North Blue qui parcourt le monde pour promouvoir son art. Cet homme officie pour le compte d'une association multiculturelle originaire de Luvneel, financée en grande partie par la fondation Montblanc Norland, et...
-Maître des Cordes. Rien que ça.
-... doublée d'un rassemblement de plusieurs corporations professionnelles d'horizons divers. Marins, charpentiers, ingénieurs, artisans... et même, étrangement, des scientifiques, physiciens et mathématiciens. La théorie des cordes est semble-t-il un modèle...
-Mwarharh. Ça fait vachement bondage, quoi.
-Quoi qu'il en soit, cette association s'est donné pour but de sauvegarder le patrimoine culturel lié à ces techniques millénaires, et de promouvoir leur développement et leur diffusion tant auprès du grand public que des différents corps professionnels concernés. Ils ont notamment financé la création d'un musée de la corde et du noeud sur North Blue, et...
-Vous savez, là. Bondage. Bazar De Super Méchant.
-Et je pensais donc... est-ce que vous m'écoutez?
-Mwarharharh. Vous avez compris l'acronyme?
-CAPITAINE. JE VOUS PARLE DE CHOSES SÉRIEUSES, ECOUTEZ MOI!
-MAIS JE VOUS ÉCOUTE, RHOO, HUMOUR.

Pour ce qui pouvait bien être la millième fois, la jeune femme asséna un regard noir et lourd de sens à son inséparable comparse de longue date. Une manœuvre redoutable et terrifiante, qui avait largement fait ses preuves lorsque, deux ans plus tôt, son rôle dans la milice consistait entre autres à s'assurer que son tire au flanc de Capitaine Dogaku performe au maximum de ses capacités. Mais qui, au bout de la millième fois, commençait tout de même à perdre son petit effet. Même Sigurd l'avait remarqué, et il en était l'un des premiers déçus. Avoir peur d'Haylor, la faire enrager à l'occasion, c'était un petit jeu qu'il avait fini par trouver très amusant. Mais toutes les bonnes choses avaient une fin.

-Awww, on peut jamais... m'bref. Dîtes à quoi vous voulez en venir.
-Ils organisent un genre d'événement sur cette île en ce moment, avec un concours qui se tiendra demain. Toute une série d'épreuves ayant les cordes et les noeuds pour thème central. L'idée est d'inciter les participants à illustrer ce que l'on peut faire avec, et d'accomplir des tours de force.
-Et ce qui vous intéresse là dedans, c'est...?
-Il s'agit d'un concours. Et ils offriront des coquillages magiques aux finalistes. Il y en a parmi les lots.
-Aaaah. J'me disais bien, aussi. 'Ttendez. Encore des coquillages?
-...
-...
-...
-Et vous voulez que je participe à votre place, devina Sigurd. Qu'est ce qui vous fait imaginer que je peux réussir dans un truc pareil?
-Vous êtes marin depuis très longtemps. Vous devez vous y connaître en cordages et en noeuds. Est-ce que je me trompe?
-Pff. Boarf. Ouais, je pourrais essayer. M'enfin. Pas convaincant, franchement. Et puis... naaan, la flemme. Vous arrêtez pas de m'embarquer dans des trucs franchement débiles depuis que vous jouez à la sorcière, mais même si c'est rigolo en temps normal, à force ce devient juste dangereux.
-Dangereux?, tiqua la miss.
-Quand vous me balancez des boules de feu ou que vous déclenchez sciemment des incendies, dangereux, ouais.
-Pfff. Mais c'était juste...
-Je ne veux même pas savoir. Répondez juste à cette question. Pourquoi j'accepterais, d'abord?

La jeune femme ne répondit pas. Pas tout de suite. Au lieu de cela, elle se contenta de le fixer longuement, avec une expression mystérieuse. Elle ouvrit la bouche, mais ne dit rien. Hésita un instant. Enfin, pourtant, elle s'approcha sans un mot, se pressa contre lui, et lui déposa une timide bise sur les lèvres avant de se retirer.

Le jeune homme eut l'impression de se liquéfier instantanément. C'était comme être le passager accidentel d'une catapulte orientée contre un rempart. Le choc avait été terrible.

Haylor avait le souffle court, les oreilles rouges de honte, et une terrible envie de partir en courant, mais c'était sans comparaison avec la délicate teinte cramoisie qui gangrénait maintenant Sigurd. Le pauvre avait l'air d'une tomate surmontée d'une perruque blonde, et sifflait comme une cafetière en ébullition. Il était d'ailleurs en train de trembler, et donnait l'impression d'être prêt à exploser.

C'était pratiquement ça, en fait.

-Euh... jee... habwabwa... brawhawhaaaaa...

Dogaku essaya d'articuler quelque chose de cohérent, mais ne parvint pas à pousser autre chose que des exclamations aiguës. Ça n'était pas juste sa gorge: il était lui-même en état de blocage cérébral.

Mais l'autre était bien trop gênée pour y faire attention. D'un ton faussement mesuré, elle reprit:

-Donc, si vous êtes d'accord... retrouvez-moi en ville à neuf heures, demain matin. D'ici là... et bien, ma foi... bonne nuit.
-Brah. Bwah. Brahaha. Rhawabwoa.
-Ravie de vous l'entendre dire. Je... n'aurais peut être pas du faire ça comme ça, mais... je pense que si. Merci.
-Brahaha. Bwahaha. Brahahahaha!
-Hum... euh...
-Habwabwa. Ohlobwawa.
-Capitaine, vous allez bien?

Pour toute réponse, Sigurd se contenta de bégayer quelques secondes supplémentaires, pour finalement tomber dans les pommes, à plat ventre sur le tapis. Son visage affichait l'air le plus abruti qu'on ne lui ait jamais connu. Au point tel qu'Haylor, réellement inquiète, s'agenouilla à ses côtés, lui asséna quelques baffes pour détendre les muscles de son visage, avant d'aller chercher de l'aide.

-Qu'est ce qu'il a?, demanda Luan en arrivant, juste avant de prendre son pouls.
-Aucune idée, répondit l'autre en se mordant la lèvre.
-Brawawa...

Un simple malaise, doublé d'une perte de connaissance temporaire, diagnostiqua Sekihara. Et pourtant... même dans son sommeil, la respiration de son patient se saccadait ponctuellement, comme s'il ricanait.

La docteure avait déjà vu ça quelque part, mais ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Dans le doute, elle déroula mentalement son questionnaire.

-Est-ce qu'il a montré un signe de faiblesse, d'égarement, ou s'est plaint de troubles de la vision avant de s'effondrer?
-Pas le moins du monde. Enfin... si, mais pas dans le sens d'une rupture d'anévrisme.
-Prise de substances particulières?
-Certainement pas. Du moins... euh... non.
-Mmmh. Dans ce cas... au fait, pourquoi est-ce que vous souriez comme ça?
-Je souris?
-Que oui.
-Ah. Hum. Rien.
-..?
-Je vous assure que je ne... ah, mais... Luan! Je vais peut être obtenir de nouveaux coquillages, demain. Est-ce que vous voudrez les voir?
-Des coquillages qui crachent du feu? Un jour, je trouverai le truc. Y'a un briquet dedans, c'est ça?
-Non! Des coquillages qui renferment des nuages!
-Des fumigènes?
-Non, non, de vrais nuages! J'ai vu une démonstration, j'ai pris des photos, je vais vous montrer. Venez donc avec moi, tout est dans ma cabine.
-Euhm... et Sigurd?
-Sigurd? Oh. Oui, oui, bien sûr. Est-ce que c'est grave?
-Probablement pas. Il va juste falloir le soulever et l'installer quelque part. Vous m'aidez?
-Brawahahargh...
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-Bienvenue à la soixante-septième édition du grand Concours des Cordes! Aujourd'hui comme chaque année, nous avons le plaisir de vous accueillir et de vous rassembler autour notre passion de toujours, la corderie ! Et nous vous remercions d’être venus aussi nombreux en ce jour ! Mais avant de commencer, nous souhaiterions tout d’abord laisser la parole à notre maître de cérémonie, j’ai nommé… LE MAÎTRE DES CORDES !

Tonnerre d’applaudissements dans le public. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, l’évènement avait réussi à rassembler son lot de spectateurs, et ceux-ci provenaient de tous les horizons possibles et imaginables. Des marins de passage se mêlaient aux résidants de Luvneel, des familles entières rassemblant petits et grands avaient décidé de passer leur journée de loisir face à cette grande attraction. De-ci, de là, on remarquait la présence d’individus à l’apparence disparate qui ne pouvaient être que des pirates épris de voyages et d’aventures. Mais ceux-ci se tenaient on ne peut plus tranquilles, de sorte que les forces de l’ordre présentes pour encadrer le concours leur laissait le bénéfice du doute. On ne souhaitait pas menacer le bon déroulement de l’évènement avec de tels incidents, bien au contraire.

L’astre solaire se tenait haut dans le ciel, et gratifiait les spectateurs d’un agréable record de température pour la saison. Dans les gradins, les gens bavardaient, rigolaient, s’exclamaient et échangeaient au gré du discours des organisateurs.

Et en contrebas, dans l’arène reconvertie en fosse de cirque, on pouvait voir les participants.

Ils étaient huit. Ou plus exactement, n’étaient plus que huit. Les examens préliminaires avaient eu lieu en huit clos, plus tôt dans la matinée, et seuls les plus passionnés des badauds avaient eu la curiosité de regarder du début à la fin ce qui s’était fait à ce moment là.

Car c’était maintenant que le véritable spectacle allait commencer.

Ils étaient prêts. Et par ils, on entendait bien davantage il. Sigurd. Pour sa part, Evangeline s'était inscrite en tant qu'assistante, suppléante et aide de manœuvre, ce qui la chargeait de transporter l'épais sac rempli de cordages qui leur servirait de matériel pour leurs pérégrinations, et d’aider son partenaire dans les délicates opérations de manipulation de liens qu’il aurait à effectuer.

Leur présence parmi les concurrents fit forte impression. Lorsqu’on les présenta, le titre de Chevaliers de Nowel fut immanquablement évoqué. Pour le plus grand plaisir de Dogaku. Ce récit avait lieu peu de temps après la crise de Panpeeter, et leur popularité, ainsi que la splendeur de leur coup d’éclat contre la piraterie, était encore fraîche dans les esprits. Une situation qui déclencha un large sourire satisfait à Dogaku, qui se frotta nerveusement les mains en embrassant le public du regard.

Il n’avait jamais envisagé devenir célèbre, mais se faire acclamer de la sorte était incroyablement plaisait. Le jeune homme espérait presque avoir la chance de s’y habituer, tout en devinant pertinemment le contraire.

Et pour cause. A seulement deux mètres de lui, il y avait déjà au moins une personne pour tout ignorer de lui. Curieuse, cette personne, une autre concurrente du concours des cordes, ne pu s’empêcher de leur demander :

-Euh... désolée, mais… vous êtes qui, vous, pour qu’ils s’exclament comme ça ?
-Quoi ? Pitiéééé ! S’il vous plait, quoi. Les chevaliers de Nowel. Panpeeter. Crachin. Vous devez bien savoir, non ?
-…

Un silence qui en disait long, et qui n’était pas du tout du goût de Dogaku. Mais qu’à cela ne tienne : le jeune homme avait fait une réponse imparable en pareille situation. Certaines personnes pouvaient distribuer des cartes de visites à tout va : Sigurd, lui, avait mis la main sur une quantité ahurissante d’articles de journaux relatant les évènements de Panpeeter, et les distribuait sans discernement à quiconque avait le malheur de passer à sa portée.

-Panpeeter. Le capitaine Crachin. Le grand méchant pirate. Dix mille habitants pris en otage par un mec et ses deux mille pirates qui ont commencé à égrener des têtes par centaines pour faire du chantage à la marine. Ca vous parle pas ?
-Beeen… non ?
-Allez, quoi ! On a fait les gros titres dans les journaux pendant une semaine ! C’était une histoire ex-cep-tion-nelle !
-…
-Vraiment pas ?
-Mmmh… mais enchantée de faire votre connaissance, surtout ! Vous vous appelez comment, du coup ?
-Dégouté… l’annonceur nous a même introduit deux fois…, lâcha le jeune homme d’un air dépité en s’effaçant.
-Evangeline Haylor, reprit sa partenaire. Et mon ami s’appelle Sigurd Dogaku. Et vous êtes ?
-Shiom Yuzuhara. Chasseuse de primes, exploratrice, chasseuse de trésors, et agent de liaison du second bureau.
-Agent de liai-quoi du second bu-quoi ? ?
-Euh… oubliez ça.


De là à dire sbire du Cipher Pol, il n’y avait qu’un pas qu’Evangeline ne su pas faire, faute de connaissance sur le sujet. Son partenaire en aurait été tout aussi incapable, mais il aurait déjà fallu qu’il ait été attentif ; et le voilà qui se consolait en relisant pour ce qui pouvait être la centième fois l’article de journal qui mentionnait les évènements de l’an dernier. En survolant son nom et les passages qu’il préférait le plus, le chevalier de Nowel arbora un grand rictus idiot ainsi qu’un petit rire qui s’avérait presque inquiétant. Ce qui n’échappa pas aux deux autres.

-Les héros de Panpeeter… mwarharharh…
-Euh… il va bien ?
-Il fait souvent ça, oui. Ignorez-le, il en a bien pour cinq minutes d’autosatisfaction.
-Oh.


Les deux jeunes femmes s’interrompirent sous l’impulsion d’un nouveau concert d’applaudissements. Le nom de Sigurd Dogaku venait de s’afficher en grand sur le panneau d’affichage constitué de panneaux rotatifs. Visiblement, ce serait à lui d’inaugurer la première épreuve de cordage qui aurait lieu maintenant.

Il s’agissait…

De l’épreuve du Nœud Historique.
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Shiom Yuzuhara. La jeune femme, qui comptait fêter pour la troisième fois son vingt-quatrième anniversaire afin d’esquiver le cap fatidique des 25 ans, était d’un tempérament qui ne coïncidait guère avec l’image que l’on avait d’elle. Regardez plutôt.

Spoiler:

La chasseuse de prime était d’un tempérament paisible et bienveillant. C’était une jeune femme soigneuse et ordonnée, polie, d’une gentillesse à la limite du désarmant,  et pleine d’attention envers ses collègues. Au sein des ennuyeux bureaux du Cipher Pol numéro 2, c’était toujours un véritable plaisir que d’avoir à travailler à ses cotés, à fortiori lorsque la rigueur de la jeune femme lui permettait d’abattre les tristes tâches de bureaucrate avec une efficacité toute religieuse. Une jeune femme modèle.

Et en lieu et place de cela, on la retrouvait dans une tenue toute de cuir noir qui aérait abondamment son corps. Sa plastique très agréable à l’oeil, son corps soigneusement entretenu, tout ça se mariait en un mélange particulièrement détonnant face à un membre de la gent masculine en quête de partenaire. Et pour cause : car Shiom était une Sadique, et c’était bien ce point qui l’avait conduite à participer à ce grand concours.

Les cordes, les nœuds. Ces éléments relevaient parfaitement de son champ d’expertise, le ligotage. Tout avait commencé lors de son septième anniversaire, lorsque cette fille unique d’un couple d’employés de bas étage trouva, au détour d’une étagère de bibliothèque désincarnée, un livre d’un genre bien particulier. L’objet avait immédiatement attiré son attention, et pour cause. Il s’agissait d’un ouvrage noir, obscur, profondément ensorcelant, vraisemblablement maléfique, et interdit à juste titre.

C’était la première, la seule et unique fois qu’elle n’eut jamais volé quoi que ce soit.

Ce fut un acte qui marqua éternellement sa vie.

Dans le refuge de sa chambre, la fillette avait consulté le recueil ténébreux qui était désormais sien. A l’intérieur, Shiom eu le plaisir de découvrir et contempler d’innombrables illustrations réalisées d’une main de maître, avec un détail, une minutie et une passion toutes évidentes aux yeux de la petite enfant.

Il ne lui fallut que quelques heures pour se convaincre de l’évidence : cet ouvrage était un recueil de techniques secrètes, pour la majorité dédiées au combat, qui visaient toutes à instaurer domination et suprématie inconditionnelle du pratiquant sur ses adversaires. Et sans surprise, la jeune enfant décida de suivre l’exemple que lui donnait son livre. Ca n’était pas bien compliqué : la ville entière où elle résidait était dédiée au port qui était lié, et les cordages étaient un élément incontournable de la vie des marins qui travaillaient ici. Elle n’eut pas besoin de voler, cette fois, tant les cordages étaient disponibles en quantité. La demoiselle pu ainsi s’entraîner tout à son aise… à maîtriser ce qui n’était rien d’autre que sa propre interprétation d’un magasine spécialisé dans la vente et l’utilisation d’article de bondage et ligotage. Mais ça, l’innocente gamine n’en savait rien, et son piètre niveau de lectrice à cette époque n’y aida pas.

Deux semaines plus tard, pourtant, la fillette devint vite le maillon prédominant du pire amoncellement de prédateurs opportunistes que l’on n’ait jamais connu : la cour de récréation. Manger ou être manger : c’était peut être vrai sur la route de tous les périls ou dans la piraterie, mais ça l’était encore bien davantage dans une cour de récrée. Et dans celle-ci, elle était Reine : pas un garçon, pas une chipie, pas une seule mauvaise graine de pirate n’osa plus jamais hausser le ton ou lever la main en sa présence, tant la gamine était devenue redoutable dans l’art de la domination.

Une suprématie qui ne fit que se développer au fil des ans, en même temps que l’adorable Yuzuhara s’intéressa de plus en plus aux tenues de cuir et aux entraves de toutes catégories : menottes, liens, cordes et ustensiles moins répandus, tout y passa. Il ne s’agissait que de l’évolution naturelle de son style de combat, perfectionné depuis sa plus tendre enfance, et qui la porterait jusqu’à sa situation actuelle. Et à ce jour, la miss portait fièrement sa double casquette de chasseuse de prime et de chasseuse de trésors pour le compte du Cipher Pol.

A dire vrai, sa réelle spécialité était devenu l’usage des fouets. Une technique qui lui avait permit de devenir une chasseuse de prime très efficace, doublée d’une combattante de premier choix à la réputation particulière. Parmi les criminels qu’elle capturait, certains faisaient exprès de s’échapper afin de la traquer, la combattre à nouveau, et –si possible- se faire malmener par les techniques étonnamment addictives qu’elle employait face à ses proies. Et ça, c’était sans compter sa maîtrise peut être bien unique du lancer de menottes, qu’elle rendait aussi efficace que des bolas ou des batarang lorsqu’il s’agissait de neutraliser un homme de loin.

Mais jamais, jusqu’à ce jour, elle n’avait contemplé pareille débauche de talent, d’exigence et de précision dans l’accomplissement de son art. Car elle était une Sadique, et savait manier ses liens de chanvre avec une sensibilité toute personnelle que peu de monde pouvait égaler.

Et pour sa part, Sigurd Dogaku était un Marin, et un excellent en plus de cela. Et sur une épreuve aussi technique que celle du Nœud Historique, il y avait un monde entier pour élargir le gouffre qui les séparait.

-Eeeeeeeet… regardez donc le premier nœud de notre chevalier de Nowel ! Un Mugiwara Special! Ce noeud a, parait-il, été inventé en 1344 par un contre-amiral de la marine mondiale, alors qu'il combattait le détenteur du Gomu-Gomu de sa génération, le terrible capitaine Fénon. Depuis cette époque, le Mugiwara Special a toujours été la bête noire des démons caoutchoutiers ; vous remarquerez qu'il tient son nom actuel du célèbre Luffy, en mémoire du jour où l'un de ses adversaires parvint à le faire battre en retraite après avoir accompli l'exploit de réaliser dix huit fois ce noeud rien qu'avec son corps!
-Un mouvement de toute beauté pour un noeud de légende et d'exception! Force est de constater que Monsieur Dogaku inaugure cette épreuve en frappant un grand coup! Je serais curieux d'avoir l'avis des jurés sur ce sujet... mais leurs délibérations doivent être tenues secrètes jusqu’à ce que le concurrent ait achevé sa présentation.
-Et Monsieur Dogaku vient tout juste d’achever son second Nœud Historique ! Il me semble que notre concurrent est effectivement en train de... oui! Un Under Sky! INCROYABLE, IL Y EST PARVENU ! Pour la référence, la paternité de ce noeud est attribuée aux corsaires des îles célestes. Il s'agit d'un noeud aux propriétés exceptionnelles, et dont la robustesse permet aux criminels des mers du ciel de naviguer en sous-marin, par un astucieux système de poulies reliées à de simples ballasts aéroportés, que ce soit à l'intérieur ou même juste en dessous de la mer blanche! Ce noeud est un miracle de la cordonnerie, alliant à lui seul malice, témérité et robustesse! Nul doute que les membres du jury sauront apprécier pareil choix, réalisé avec un brio on ne peut plus...
-Je suis surpris qu’un marin n’ayant jamais mis les pieds sur une mer céleste se retrouve à même de reproduire ce nœud avec une efficacité si prononcée !
-Véritablement surprenant, oui. Encore que… diable, diable… je ne parviens pas à comprendre ce que notre chevalier de Nowel essaie actuellement de faire. Vous avez une idée ?
-Pas la moindre ! A moins que…
-…
-Non… c’est impossible…
-Quoi donc ?
-Ca.
-… oh. Vous n’envisagez tout de même pas… ?
-…
-…
-SI ! C’EST EXACTEMENT CA !
-OH MON DIEU ! IL A OSE !
-UN MOEBIUS DE CEDELBORDE ! CE QUE VOUS VOYEZ, MESDAMES ET MESSIEURS, N’EST AUTRE QUE LA RECONSTITUTION A ECHELLE AGRANDIE DES ANNEAUX GASTRIQUES DE L’ACTUELLE BASE MOBILE GM QUARANTE-DEUX, EGALEMENT CONNU COMME ETANT L’EX AMIRAL EN CHEF DE LA MARINE, A SAVOIR PLUDBUS CEDELBORDE !
-Il convient également de préciser la grande spécificité de l’architecture très particulière des intestins de la base mobile GM-42, du moins du temps de sa mise en service. Je parle bien sûr de son caractère d’arme de guerre de type bactériologique de niveau quatre sur l’échelle de Spencer ! Les boyaux de la forteresse mobile avaient en effet été aménagés par ses occupants afin de pouvoir accueillir des quantités effarantes de gaz chimiquement améliorés, de manière à devenir une terrifiante arme de contrôle de foule provoquant des évanouissements massifs parmi les adversaires de la marine mondiale !
-Outre la référence historique indéniable de ce nœud, cette forme très spécifique ne relève en aucun cas du hasard, et relève d’un travail d’architecture et d'ingénierie biologique scientifiquement optimisée pour la guerre ! Si par hasard Monsieur Dogaku avait réussi à reproduire le Moebius de Cedelborde avec fidélité…
-Voilà qui place la barre très haut pour les prochains concurrents !
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Victoire parfaite. Rien que ça.

Il n’avait peut être pas atteint la note maximale, mais son score cumulé de quatre vingt quatorze sur cent avait complètement oblitéré les performances du reste de la concurrence. La note la plus proche se situait près de treize points en dessous, mais dans les faits, Dogaku avait de très loin surpassé les autres participants aux yeux tant du public que du jury. Sa sélection de nœuds rassemblait des manœuvres de niche provenant d’horizons on ne peut plus variés, qui se hissaient toutes à des niveaux de maîtrise technique particulièrement exigeants  tout en conservant une utilité pratique absolument indéniable : il ne s’agissait pas de difficulté gratuite, loin de là. Cerise sur le gâteau, Sigurd avait spécifiquement choisi ces nœuds en raison de leur visuel on ne peut plus spectaculaire, tout particulièrement aux yeux des profanes qui peuplaient vraisemblablement le public.

Le jeune homme avait frappé fort. En une seule épreuve, il avait su s’imposer comme le monstre à abattre lors de l’évènement. Connaissance, technicité et expérience pratique, le marin de longue date avait su révéler aux yeux de tous qu’il contenait encore bien des talents secrets. Car parmi les spectateurs, on retrouvait quelques chevaliers de Nowel qui avaient eu la curiosité de venir assister au concours, et qui n’auraient jamais rien suspecté de tel de la part du jeune blondinet.

Même sa partenaire de longue date, celle qui le connaissait le mieux dans ce petit groupe, avait été surprise par l’étrange performance de son compagnon.

-Un Moebius de Cedelborde?, s’esclaffa Evangeline. Je n'avais même pas idée qu'une chose pareille puisse... je veux dire… c'est complètement idiot, vraiment.
-Mwarharharh.
Bah eh, les capitaines du monde entier apprennent à se battre et se focalisent intégralement là-dessus pour X raison qui les éclate. Genre le colonel Kalmar dans la milice, vous vous souvenez ?
-C’était un excellent officier. Un pratiquant émérite du Capillo-Kempo doublé d’un meneur d’hommes intelligent et courageux.
-C’était un bourrin de première et pis c’est tout.
-Intelligent, courageux, et fin tacticien.
-QUOI !? Ce gars avait un panel d’action aussi diversifié que celui d’un marteau : il cogne et basta !, s’offusqua Dogaku. Moi j'ai préféré devenir un vrai capitaine qui sait utiliser plein de trucs utiles et incroyables : les D.R.O.N.E., les B.O.M.B.A.R.D.I.E.R., les tanks, Natasha en mode commando...
-Vous vous êtes simplement spécialisé dans tout ce qui s’avère complètement idiot et qui n’intéresse personne. Ce que j’avais presque oublié, tiens. Merci de me le rappeler.
-N’empêche que ça marche toujours aussi bien même hors-milice, hein. Regardez mes nœuds qui vous font dire « complètement idiots », là. C’était pas du grand art, franchement ?

Du grand art, et même bien mieux que cela. Le jury et le public avaient tout deux acclamé Sigurd avec enthousiasme, et ça n’était pas elle qui dirait le contraire : elle avait été soufflée au même titre que les autres spectateurs.

-Si, si, absolument. Je ne m'attendais pas du tout à ce que vous fassiez... des choses pareilles. C’était impressionnant.
-Mwarharh. Si ça peut vous rassurer, je ne m'attendais pas du tout à ce que vous m'emb... m'embra... breuh... brie... bro... brue...
-...
-Eeeeeeeuuuuuuhmmmm… le truc hier soir, là, juste avant que je black-out.
-Je vois très bien de quoi vous parlez, pas d'inquiétudes.
-Oh.

-...
-...

Long silence gêné, pendant lequel chacun des deux tenta de deviner ce qu'il se passait dans la tête de l'autre... et même surtout à l'intérieur de son propre crâne. Sigurd avait très visiblement la vague intention de dire quelque, mais les mots s’entassaient pesamment contre sa glotte sans qu’il ne se décide à rien dire. De son coté, la miss détournait le regard avec une insistance résolue et un désengagement total.

-Rhooo. J’aurais pas dû mettre les pieds dans le plat parce qu’on est aussi nuls et coincés l’un que l’autre, c’est ça ?
-Hhhh… oui. Non. Peut être.
-Peut être ?
-Je ne sais pas…
-Tsss. Vous avez le droit de m’aider, vous savez ?
-Ca n’est pas une question de vous aider ou pas, c’est juste… vous avez commencé avec ça, alors que ça n'est pas vraiment le mom...
-Moi qui ai commencé ? Héééé, c’est VOUS qui m’avez bisouté par surprise, là.
-Et je n’aurais pas dû ?
-Nan nan nan du tout, c’était trèèèèès… euh…
-…
-Bon. Mettons qu’on va confortablement enterrer le sujet pour le moment parce que la prochaine épreuve arrive et que j’ai pas la moindre idée de ce que ça va donner.
-Très bonne idée.
-Le nœud empathique. Ca vous cause ?
-...
-Erf.


Dernière édition par Sigurd Dogaku le Sam 21 Mar 2015 - 20:03, édité 1 fois
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Le nœud empathique. Egalement nommé nœud sensitif, cet art et cette épreuve permettaient tout deux d’évaluer le lien qui unissait un adepte des nœuds avec ses cordes. On disait que pour un artisan digne de ce nom, les outils qu’il employait au quotidien n’étaient que des extensions naturelles de son corps. Dans la même veine, la littérature populaire, les légendes urbaines et les secrets des initiés des plus hautes sphères s’étaient tous accordés à façonner divers récits mettant en scène de grands combattants d’exception –des bretteurs, généralement- qui obtenaient de grands pouvoirs en communiant avec l’âme de leurs outils de mort : ça n’était pas pour rien que l’on se situait dans un univers peuplé de brutes qui érigeaient le combat comme acte suprême.

Chez les éleveurs, il s’agissait d’entretenir des liens privilégiés avec les bêtes de leur cheptel. Les travailleurs des écuries et des haras étaient réputés pouvoir murmurer à l’oreille des chevaux lorsqu’ils parvenaient à l’apogée d’une telle relation. Sur Tanuki, où l’homme avait réussi à prospérer en basant toute sa culture autour des moutons exceptionnels qui résidaient sur l’île, on avait prit la chose très au sérieux.

Pour s’être personnellement éveillé à l’Esprit du Troupeau sur Tanuki, et ceci à plusieurs reprises lors de ses différentes parties de Sheepball, Dogaku pouvait globalement comprendre ce que l’on attendait de lui lors de cette épreuve.

En théorie, du moins. Le problème, c’était que d’un point de vue pratique, il ne voyait absolument pas ce que cela pouvait donner. Communiquer avec des cordes, devenir la corde, tout ça lui semblait particulièrement idiot. Et c’était pourtant un spécialiste en la matière. Aussi bien des cordes que de l’idiotie.

Heureusement, plusieurs concurrents devraient passer avant lui, ce qui lui permettrait de gagner du temps, d’épier les autres, de réfléchir et éventuellement de récupérer quelques bonnes idées. Certes, plagier la prestation d’un autre lors de son propre passage ne passerait pas inaperçu et serait dévalorisé à juste titre, mais c’était mieux que le grand vide absolu qui l’habitait en ce moment.

Pour commencer, c’était un bien étrange duo d’étrangers qui allait ouvrir les festivités.

Deux hommes s'avançèrent jusqu'au centre de la place centrale du petit colisée. Petits, peut être un peu plus d'un mètre soixante chacun, ils avaient tous deux la peau particulièrement sombre. Un teint qui contrastait vivement avec les coloris éclatants figurant sur leurs tuniques. Rouge vif, jaune citron, vert fluo et bleu turquoise, leur habillement audacieux et flamboyant n'avait décidément pas froid aux yeux, même s'il parvenait étrangement à rester dans le domaine du bon goût, et s'avérait même très agréable à l'oeil.

Le plus petit des deux compagnons était chargé d'un ensemble de paniers d'osier lourdement chargés, et donnait l'impression de progresser avec peine jusqu'au coeur du stade. À sa posture voûtée et ses attributs grisonnant, on devinait là un homme d'un âge avancé, même si la distance et son crâne entièrement rasé empêchaient de le préciser davantage.

À ses côté, un solide gaillard dans la force de l'âge, qui s'avançait tranquillement à ses côtés. L'homme portait pour sa part un énorme caisson taillé dans un bois soigneusement verni. Un coffret aussi grand et large qu'un cercueil qui, les spectateurs le constatèrent bien rapidement, renfermait un imposant instrument de musique, semblable à une flûte ou apparenté, de facture indéniablement exotique.

Lentement, sereinement, sans prêter la moindre attention à l'excitation qui agitait les alentours, l'individu s'installa méthodiquement à même le sol, jambes en tailleur, les plantes des pieds tournées vers le ciel, avec les yeux mi-clos en guise de concentration tandis qu'il répétait mentalement ses exercices de souffle. On n'avait pas encore la moindre idée du pourquoi, mais cet homme allait clairement jouer de la flûte.

Dans le même temps, son compagnon éparpillait sa dizaine de panier sur la surface alentours, avec une lenteur accablante qui trahissait le poids des âges.

-Euh... j'me souviens pas avoir vu ce gars pendant la première épreuve, marmonna Dogaku. Pourtant un costume arc en ciel ça se loupe pas si facilement. J'ai raté quelque chose? À quoi il joue?
-Il a participé. Mais il n'avait rien de particulier.
-Il a scoré combien?
-Cinquante et quelque chose... je crois. Ces deux hommes viennent de South Blue, dans une contrée assez reculée. Ils avaient l'avantage de l'exotisme... les navires de chez eux sont assez particuliers. Ce sont des hindous.
-Aaaah, ouais, le maître et le serviteur? Le type avec l'esclave? Ils portaient pas ces trucs avant, pour ça que j'ai zappé.
-Ça n'est pas un esclave à proprement parler. Plutôt un serviteur, oui. Encore que...

Evangeline s'interrompit. L'ensemble des gradins en fit de même. Un bref interlude sonore venait tout juste d'indiquer que les épreuves allaient reprendre, et les commentateurs précisèrent que le participant avait demandé à ce que personne ne fasse de bruit lors de son passage. Il ne fallait pas le troubler, indiquèrent-ils.

Mais ça n'était pas comme si c'était possible, de toute manière. L'énorme flûte, bien plus large que n'importe quel hachoir surdimensionné qu’on avait eu l’occasion de citer jusque-là, portait avec la puissance de ce qui semblait être dix mégaphones branchés ensemble. Et ce fut une mélodie enjouée, entraînante, énergique, une musique ensorcelante aux sonorités orientales et exotiques qui plongea rapidement tout le stade dans une contemplation admirative. L’air ainsi joué flattait l’imaginaire de tout un chacun pour évoquer irrésistiblement des ressentis aventureux de tout bords, tels que l’odeur du sable aride d’une grande étendue désertique, la chaleur accablante d’une vaste jungle impraticable, et tant d’autres encore.

Mais les gens ne s’en émerveillèrent pas bien longtemps. Quelque chose de bien plus incroyable se produisit à cet instant.

Car dans la douzaine de panières éparpillées tout autour du musicien, il y avait…
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Des cordes.

Tout simplement.

Des cordes qui venaient de prendre vie et de s’animer en ondulant langoureusement, leurs extrémités dardant vers le ciel à la manière de tournesols en fleur. On dénombrait un peu plus d’une demi-douzaine de cordages pour chaque panière, pour un total de câbles qui donnaient l’impression de frôler la centaine. C’était comme des cobras qui auraient été ensorcelés par la musique d’un charmeur de serpents. Hypnotisés par le musique, ces liens de chanvre rampèrent à même le sol pour se répandre sur toute la surface du terrain, formant un large motif de rosace facilement reconnaissable depuis les gradins. Et qui, petit à petit, commença à se déployer en une gigantesque forme florale. Un effet saisissant.

Et pour les spectateurs, c’était là un véritable, un incroyable prodige qui était en train de se réaliser. C’était…

-De la magie, marmonna Evangeline, avec des pépites d’or dans les yeux.
-Euh… beeen… bordel. On dirait. Encore. Pour changer.

C’était n’importe quoi.

-Ils déconnent, ou bien ?
-Bien sûr que non. Regardez bien. Soit il y a une astuce, soit… c’est bien de la magie.
-Et vous alors ? Comment ça se fait que depuis que vous commencez à jouer à la sorcière, on arrête aps de tomber sur des trucs complètement débilissimes ?
-Comme cette femme et son crabe géant qui datent d’avant tout ça ?
-Nan mais elle compte pas, elle.
-Ou le capitaine Crachin ?Vous savez, l’homme qui s’est mit à briller comme un soleil et devenait assez fort pour…
-Lui c’est d’la triche, aussi.
-Et ce fruit du démon ?
-… okay, je laisse tomber.

Contrairement à la majorité des spectateurs, Haylor et Dogaku ne se trouvaient pas dans les gradins, mais dans une tribune réservée aux participants, qui jouxtait celle d’honneur réservé aux invités et au haut gratin ayant jeté son dévolu sur ce concours. Un emplacement privilégié, mais qui ne laissait guère de place aux discussions intimistes. Et sans surprise, leur surprise ne passa pas inaperçue. Notamment à la chasseuse de prime détaillée précédemment, qui se joignit à eux de bonne humeur.

-Oooooh, vous n’avez jamais vu ça ?
-A gah non. A bah non. C’est connu ?, demanda Sigurd sans détourner le regard du spectacle.
-Eh bien euh… ça n’est… pas trop courant, non. C’est un peu comme… vous connaissez les dials, peut être ?
-Les coquillages magiques, ouais.
-Et bien c’est à peu près aussi rare que ça. Il y en a vraiment très peu dans le monde. Encore moins que les meitous ou les fruits du démon. Il est tout à fait possible que vous n’en voyiez jamais de toute votre…
-J’en ai, précisa Evangeline en présentant ses jouets préférés de l’année 1625.
-Oh ? Waow. Où les avez-vous trouvés ?
-Hihi. Un magicien qui me les a offerts.
-Un… dans le genre petit vieux ?
-Dans la force de l’âge, mais grisonnant, oui.
-Mmmh. C’était pas une demande de quête, ça, hein ?
-C’est beaucoup plus compliqué. Je ne peux pas le résumer en trois lignes. Oubliez ça.

-Eh. Bon, bon. Mais en voir sur les mers bleues, c’est plutôt… inhabituel.
-Plus inhabituel qu’un sabre légendaire aux mains du premier clampin venu, ou qu’un fruit du démon dont on entend parler dans la moindre rubrique de fait divers ?, glissa sournoisement Sigurd.
-Euh… non. En fait, non. Et pourtant… oui. C’est assez étrange, maintenant que vous le mentionnez, remarqua la chasseuse.
-Mwrararharharh, ricana le jeune homme. Probablement pas, nan. Les meitous et les fruits du démon, y’en a ptêtre une centaine de chaque dans le monde, et j’ai l’impression que tout le monde en a un. Alors qu’à coté de ça…
-Bref. Est-ce que vous sauriez nous expliquer… qu’est ce que cet homme est en train de faire ?
-Rope Action. Je crois, du moins. Je n’ai jamais vu personne faire quoi que ce soit du genre avec de la musique. En général, ils font ça au contact, ou alors…
-Ropa Kusson ?
-Non, ça c’est la version VO sous-titrée. Ropu Akushon. Mais on appelle ça Rope Action, ici.
-Et en quoi est-ce que cela consiste ? Comment est-ce que ça marche ?
-Ah, ça… urhurhurhurh. Regardez-le, tout simplement. Ou alors… regardez-moi.

Ce faisant, Shiom Yuzuhara empoigna un de ses fouets, qu’elle déroula prestement en le brandissant au dessus d’elle. La longue lanière de cuir se déploya haut dans le ciel, sur un peu plus d’une demi-douzaine de mètres, et se maintint de la sorte.

Tout ce qui monte doit redescendre. Mais en l’occurrence, son fouet resta tendu à la verticale, sans se soucier de ce que pouvait être la gravité. Une démonstration qui élargit encore un peu davantage la grimace désabusée de Sigurd, mais qui arracha un sourire, et même un gloussement, à sa partenaire.

-Merveilleux. Et comment faîtes vous ça ?
-Oh, mais attendez !, se réjouit la Sadique, flattée. Je peux faire bien mieux. Ma spécialité, c’est les fouets. J’en ai plusieurs modèles : trois mètres, six mètres, dix mètres, quinze mètres… et ainsi de suite jusqu’à quarante mètres. Très très pratique dans le métier. Chasseuse de primes, pour rappel. Et vous n’avez pas idée de ce que l’on peut faire quand on sait animer ses outils. Mais pour ça… attendez quelques minutes, tout simplement. Ce sera à mon tour de faire ma démonstration, et alors…
-Bien sûr, répondit Haylor. J’ai hâte de voir ça.
-Ouais bah pas moi, rumina Dogaku.

Des cordes animées. Des fouets vivants. Du grand n’importe quoi. Probablement pas plus idiot que les coquillages de son amie, qui pouvaient vomir des trombes de feu sur simple commande, mais…

Il ne voyait absolument pas ce que lui-même pourrait faire pour ne pas avoir l’air ridicule sur une épreuve pareille. C’était un genre de cirque. Et il était marin. Et ça n’avait plus rien à voir avec ce que lui savait faire.
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Cinquante-deux points.

Il n’avait pas la moindre idée de comment il s’y était pris.

A l’aide de quelques tours d’adresse qui auraient fait pâlir d’envie un garçon de ferme habitué à jouer aux cow-boy pour discipliner son bétail, Dogaku avait décidé de montrer qu’il avait tout de même une très longue expérience du maniement de ses cordes, et qu’il pouvait très vite discerner les subtilités d’un matériel inconnu lorsqu’il s’agissait de faire le pitre.

Il y était allé en serrant les dents, avec le vague objectif de ne pas se faire trop écraser par les autres concurrents. Avec leurs miracles clairement surnaturels, il se sentait partir en grand perdant.

Mais étrangement, il y était parvenu. Leurs prestations avaient été bien plus spectaculaires, mais il ne s’agissait pas du critère sur lequel était basée l’épreuve du nœud empathique, rappelons le. Au final, l’écart avec la chasseuse de prime n’avait été que d’une vingtaine de points, et si le musicien avait annihilé sa concurrence, son score sur la première épreuve avait été suffisamment décevant pour que Dogaku ne se sente pas trop menacé.

Il existait d’autres concurrents, pourtant, qui avaient cumulé sur les deux tests bien assez de points pour devancer confortablement ces trois personnages. Parfois, les touches à tout étaient bien mieux servis que les spécialistes.

Mais ça n’avait pas grande importance.

Car maintenant, ils en étaient à la troisième, à la dernière épreuve.

Le nœud artistique.

Et une fois de plus, Dogaku n’avait strictement pas la moindre idée de ce qu’il pourrait bien faire. Et il n’était pas le seul. Avant lui, il avait vu d’autres concurrents essayer d’esquiver l’épreuve en démontrant leur expertise technique. Des tours de force qui avaient malheureusement manqué l’esprit de l’épreuve, et qui avaient été pénalisées en conséquence par le jury.

Ce qui avait fait figure d’exemple pour Sigurd, qui se sentait maintenant bien perdu face à cette nouvelle présentation qu’il allait devoir faire. La précédente n’avait pas été facile, et celle-ci le serait tout autant.

-Et notre participante va semble-t-il apporter la touche finale à son impressionnant échafaudage de cordes et de nœuds qui…

Une Sadique. Un nœud artistique. Il n’y avait pas besoin d’aller chercher bien loin, ni de faire un dessin à qui que ce soit pour deviner que Shiom Yuzuhara s’était sentie comme un poisson dans l’eau au cours de sa petite démonstration. Son assistant était maintenant suspendu au dessus du vide à la manière d’une pièce de boucherie amoureusement enlacée dans tout un ensemble de liens qui…

Encore que non. Il s’agissait de quelque chose que nous ne décrirons pas.

Il en ressortait toutefois que, malgré ses propriétés artistiques indéniables –pas une personne ne remettait cela en cause-, son œuvre était imprégnée d’une atmosphère très spécifique qui n’était pas au goût de tous. Ce qui s’en ressenti sur l’avis du jury et des commentateurs, même si aucune donnée chiffrée de fut diffusée.

Et pourtant, à ce stade, on remarqua vite une tendance apparaître chez les concurrents. Shiom était la seule à avoir visiblement fait bonne impression sur le jury. Même le musicien, qui aurait vraisemblablement dû obtenir une note plus que correcte –la musique était un art, après tout- n’avait pas réussi à décoller.

Aussi les autres concurrents décidèrent-ils d’imiter la prestation de la Sadique plutôt que de s’essayer à autre chose. A défaut d’originalité, ils espéraient s’offrir ainsi un minimum de points. Ce qui avait débouché sur toute une série de séances de ligotages plus ou moins mal réalisées. La première réalisation parfaitement maîtrisée de la chasseuse de prime avait laissé une impression dérangeante dans l’assemblée, mais le public avait maintenant l’impression de faire face à une succession de bouffoneries ininterrompues du plus bel effet.

Ceci, tant et si bien que lorsque leur tour vint, Sigurd et sa partenaire furent particulièrement tentés de se joindre à l’effet de masse. Surtout sa partenaire, en fait.

-Capitaine. Ligotez-moi, s'il vous plait.
-Gnuh? Haylor, vous déconnez?
-Sigurd. Les cordes. Maintenant.

Dogaku s'avança de quelques pas, mais sans plus. Le ton de sa partenaire était ferme, déterminé. Elle le voulait sérieusement. La façon dont elle se tenait face à lui, des cordes plein les bras, indiquait qu'elle était décidée. Déjà, ses poignets étaient liés ensemble, dans un assemblage de noeuds qui en appelaient bien davantage. Mais tout de même. Sigurd ne s'attendait pas du tout à ce que les choses terminent aussi loin.

-Geuh... vous êtes sûre que vous voulez...
-Absolument.
-Ligotée, bâillonnée, ficelée?
-Oui.
-Euhm... vous êtes masochiste?
-Ça n'a rien à voir. Je suis prête, c'est tout. Allez-y.
-Et si je... euh...
-Vous vous inquiétez pour rien, affirma-t-elle. J'ai entièrement confiance en vous. Tout se passera bien.
-Ouais, mais... euh… devant tout le monde?

Il tendit les bras derrière lui, en direction des gradins blindés de spectateurs qui n'étaient là que pour eux. Parmi eux, Yoshimitsu, Santa et quelques autres membres des Chevaliers de Nowel étaient présents, et même en train de les encourager. Elie venait de quitter les tribunes en compagnie de Kahlia, pour éloigner la petite de ce qui ne tarderait pas à devenir l'attraction principale de ce large événement. Ce qui allait suivre n'était certainement pas adapté à un public de tout âge.

Sauf que non, c’était complètement idiot, décida Sigurd. Ca ne servirait à rien. Autant ne rien faire du tout, à ce rythme.

Et c’est bien ce qu’il décida de faire.

-A quoi est-ce que vous jouez ?
-Je laisse tomber. Ca devient vraiment n’importe quoi. Des cordes vivantes, des fouets-serpents, Haylor qui me bisoute, c’est déjà beaucoup pour une journée. J’crois que je vais juste…
-C’est HORS DE QUESTION ! VOUS ALLEZ PARTICIPER A CETTE EPREUVE ! ET VOUS ALLEZ LE FAIRE MEME S’IL FAUT ME LIGOTER ! JE VEUX CES COQUILLAGES ! ET NOUS ALLONS LES AVOIR ! UN POINT C’EST TOUT !
-Oh, Haylor qui capslock, maintenant. Ca faisait longtemps, tiens.
-Je ne… je ne… hhhhhhhhh…. puisque vous le prenez comme ça… c’est d’accord. Je crois que j’ai une idée.
-Oh ?
-Absolument. Mais avant ça, il nous faut…
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Une pause.

Evangeline avait demandé à ce que l’épreuve soit interrompue, l’espace d’une dizaine de minutes.

Un caprice importun qu’on lui avait pourtant passé. La jeune femme était assez remontée pour que personne n’ait le courage de s’opposer à elle. Il suffisait de voir l’acier dans ses yeux, aussi froids et cruels que le canon d’un mousquet, pour en être convaincu.

De toute manière, ça n’était que l’affaire de trois minutes. C’était tout ce dont elle avait besoin pour mettre son plan à exécution. Elle avait demandé, exigé de pouvoir se concerter au calme avec son partenaire, qui avait obtempéré à contrecoeur. Et c’est ainsi que dans les coulisses du colisée…

-Bon, alors, c’est quoi votre plan ?
-Je préfèrerais que personne ne nous entende. Chuuut. J’ai une idée.
-Oh ? Si vous voulez. Alors, ça donne quoi ?
-Eh bien... pour tout vous dire…


Elle se pencha vers lui, comme pour lui murmurer à l'oreille. Sans se méfier, Sigurd accompagna docilement le mouvement. Mais lorsqu'elle l’enlaça de ses bras pour l’embrasser agressivement, il tomba comme une mouche, pratiquement raide mort, terrassé par le poids d'une force dépassant l'entendement. Impressionnée par sa propre audace, la demoiselle grimaça un instant, les oreilles roses de honte à l’idée de la multitude de non-dits qu’elle venait d’éventrer brutalement.

Elle lui faisait de l’effet, ça n’était plus un mystère depuis des lustres. Mais à ce point ? C’était bien plus qu’elle ne s’en serait jamais crue capable. Lorsque Sigurd se réveillerait, il leur faudrait déployer des trésors d’ingéniosité pour continuer à éviter le sujet. Encore qu'à mieux y réfléchir, elle n'était pas sûre de...

Bah.

Chaque chose en son temps. Et pour le moment, ce qui l’intéressait, c’était ses coquillages magiques, rien d’autre.

-Drôlement efficace. Donc, maintenant... c’est à moi de jouer. Des noeuds et des cordes... ça ne doit pas être si différent des mailles et d'une pelote de...

Avant de s’en retourner au stade, Evangeline avertit quelques vigiles et employés divers du malaise impromptu que venait de subir son compagnon, et demanda à ce qu’il soit conduit à l’infirmerie pour examen. Un malaise dont elle n’avait aucune idée de l’origine, précisa-t-elle comme pour s’en convaincre. Elle appuya son propos en indiquant qu’elle avait demandé la pause pour cette raison, et affirma qu’elle continuerait l’épreuve à la place de son partenaire. Les assistants avaient bel et bien ce droit, comme on le leur avait indiqué à l’inscription.

Et c’est ainsi que miss Haylor se retrouva seule au centre de la fosse, armée d’une multitude de cordages dont elle n’avait pas l’usage.

Mais heureusement, l’épreuve du moment était le nœud artistique. Et là, elle avait toutes ses chances.

Une sadique. Un marin. Tels étaient les personnages qui avaient réussi à se hisser jusqu'à la dernière épreuve du Maître des Cordes avec de bonnes chances de succès. Mais ce dernier, qui avait assisté à toutes les prestations depuis le haut de sa tribune d’honneur, ne s'attendait pas à voir, dans les yeux d'Evangeline, la lueur de l'inspiration que lui même affichait si souvent. La miss ne s’était pas démarquée jusque là, et n’avait en aucun cas su attirer son attention.

Mais en cet instant, il remarqua quelque chose. A juste titre. Car la jeune femme n'était pas qu'une sorcière.

Elle était aussi une couturière d’exception, qui avait poussé son loisir jusqu’à atteindre des niveaux difficilement égalés par des professionnels.

-Excusez-moi, adressa-t-elle à l'arbitre. Je vais avoir besoin de beaucoup, beaucoup plus de cordes pour cette épreuve.

Une maille à l’endroit… une maille à l’envers… et maintenant qu’elle avait décidé à quelle figure elle donnerait forme, il ne lui restait plus qu’à…
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Un papillon géant. Une représentation agrandie d’un insecte ailé qui déployait fièrement toute l’envergure de son anatomie. Des antennes à la trompe, de ses écailles jusqu’à ses pattes, la création criait de réalisme. Et mieux encore, les commentateurs avaient pratiquement lancé les paris sur le sujet.

Ils n’avaient pas tardé à comprendre que la demoiselle avait eu l’originalité de faire de la sculpture sur cordes, ou peu importe comment on pouvait nommer la chose, mais avait mis sensiblement plus de temps pour reconnaître les particularités d’un papillon. C’était comme un scoobydoo géant que la jeune femme élaborait progressivement en partant du tronc de l’animal de chanvre. Et par progressivement, on n’entendait en aucun cas lentement : personne ici n’avait jamais rien vu de tel. Elle s’affairait sur son œuvre avec une rapidité folle, et donnait l’impression d’une araignée tissant sa toile autour d’une pauvre victime.

Ce ne fut que l’affaire d’une quinzaine de minutes. Et au terme de l’épreuve, tous purent contempler à loisir le fabuleux animal tricoté par miss Haylor. Un tour de force qui forçait le respect. Les spectateurs avaient eu affaire à bien plus spectaculaire au cours des épreuves précédentes, et le Rope Action du musicien n’était même pas le summum de ces effets spéciaux, mais l’efficacité cérémonielle et la concentration toute religieuse d’Evangeline avaient fait leur effet. C’était une artisane, une passionnée, qui venait de donner libre court à sa fibre créative. Une évidence visible de tous, profane ou spécialiste du domaine. Elle venait de frapper fort, sans aucun doute. Un simple coup d’œil en direction du public ou du jury suffisait pour s’en convaincre.

Avec ça, elle espérait bel et bien avoir le droit de piocher parmi les lots qui l’intéressaient.

Ses coquillages, bien sûr. Et peut être plus ? Elle n’en avait pas la moindre idée. Avec tous les efforts qu’il avait fournis, son compagnon méritait bien quelque chose, lui aussi. Et si elle ne pouvait rien trouver pour lui, il lui fallait encore le remercier dignement.

On gardera toutefois le silence sur out ce que la jeune femme pouvait bien envisager. Ca ne lui ressemblait pas vraiment, tout ça.
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