- Je reprends depuis le début, comme cela on s'assure que tu as bien compris.
- Ne t'inquiètes pas, j'ai saisi.
- Tu es bien sûre ? C'est qu'il est très important que tu comprennes et retiennes. Ça pourrait changer le futur de ce monde, si tu peux le répliquer en condition réelle.
- Mais oui, bien sûr. C'est quand même moi qui ai développé ce raisonnement, tu n'as fait que m'aider à poser les jalons.
L'homme qui me parle se met à rire. Je n'aime pas trop son rire.
- C'est vrai, mais mets-toi donc à ma place une minute.
Je ris également. Mais ... pourquoi ? Y avait rien de drôle. Et ma réponse ..
- Je ne me mets pas à la place des fragments de mon imagination.
Ridicule.
Et ça fait une heure que ça dure. Difficile de dire à quoi ressemble mon interlocuteur, dans ce rêve. Son visage est flou, j'crois même qu'il changeait de tête régulièrement. C'est pas un rêve très bien ordonné, on peut le dire.
De toute façon qu'est-ce que ça veut dire quoi cette histoire de mouvement perpétuel ? A éviter de prendre des coups ? Déjà que je connais pas ce que ça veut dire ce mot, je ne vois pas pourquoi j'en rêve. Ça servirait à quoi ? Très important que je comprenne et retienne, mon œil. J'ai déjà oublié pourquoi.
Mais il est vrai que si je me déplace en permanence, je serais plus dure à toucher, donc à blesser, donc à vaincre. Mais je le savais déjà ça !
J'aime vraiment pas ce genre de songes. Après, je suis fatiguée comme si j'avais fait du sport toute la nuit. Même plus.
Encore heureux qu'une fois réveillée, je ne me souviens jamais de ces bêtises. Ça m'évite de réfléchir encore sur le sujet. Je suis active, j'ai vraiment pas que ça a faire. En plus c'est trop nul comme pensées. On s'ennuie en plein milieu.
Quand j'étais plus petite, que je faisais jamais de rêves comme ça, j'aurais jamais cru qu'on pouvait s'ennuyer dans ses propres pensées. Et en fait si.
Mais ça va encore, j'en rêve pas trop souvent.
J'vais pas passer trois années à parler de ce rêve, d'abord il me met pas en valeur, ensuite quand je cogite la nuit je suis fatiguée après et de toute façon quand je me réveille j'ai oublié à quoi je pensais. Presqu'à chaque fois.
Finalement, je me réveille. Enfin, on me réveille. Fin y a du bruit et ça me réveille un peu alors que j'étais bien à pioncer dans ma couchette. Sur ma couchette. Sais pas. M'fiche.
Y a du bruit et moi je veux dormir. Alors je me tourne sur le côté et enfonce mon cousin sur l'autre oreille, pour tenter d'atténuer les sons.
On n'a pas idée de faire du boucan à une telle heure ... même s'il fait grand soleil si je fais confiance à la lumière qui atteint mes yeux en se faufilant sous mes paupières même quand je les garde bien fermées. De toute façon, je parie que le soleil ment juste. Il le ferait pour m'ennuyer, il en est bien capable. Le vilain.
Et puis c'est pas mon affaire, moi je dors. Na.
...
Le bruit continue, plus fort.
....
Un matelot débarque et crie à ceux qui dorment encore de se lever, branle-bas de combat. Je suis pas concernée, je suis que passagère moi. Certes, je suis aussi caporal d'élite, je suis une marine et j'ai été acceptée sur le navire pour aider en cas de problème de sécurité. Mais ça ne me concerne pas, je parie que c'est une histoire de voiles tombée à l'eau ou ...
Je n'sais pas moi. Quelque chose du genre.
Mince, l'autre se rapproche. Il est juste à côté de moi. Va-t-en, va-t-en. Je ne suis pas là. Fais pas attention à moi.
Il me secoue l'épaule. C'est vraiment pas des manières, espèce de lustre. Moi je voulais dormir. Mais j'ai pas trop le choix, je crois.
Je me laisse tomber sur le dos, lâchant mon cousin. Je n'ouvrirais pas les yeux, je te donnerais pas ce plaisir, na. Sauf si tu le demandes poliment et que tu as une bonne raison.
Pourquoi moi, en plus ? Je parie qu'il y en a plein dans la pièce, qui peuvent encore dormir eux. C'est injuste.
- Eh. Faut se lever. C'est important.
- Gneuuh.
- C'est le capitaine qui m'a ordonné d'aller vous chercher..
- Gnarf...
- On a besoin de tout le monde sur le pont, vite.
- Gnsuipalà...
- Mais les pirates qui vont nous aborder, eux, ils sont là.
- Gnaten...
J'agite ma main devant son visage pour qu'il comprenne. Enfin, là où je pense que se trouve son visage. J'ai toujours pas ouvert les yeux. Il n'aura pas cette victoire.
Je peux être un peu mesquine, parfois. Mais là lui il m'empêche de dormir avec ses histoires de capitaine qui veut tout le monde sur le pont et les pirates qui ...
Les pirates qui ...
Et il ...
Quoi zut, il a dit quoi ?
J'ouvre les yeux et grommelle.
- Gnirate ?
- Oui des pirates. Vous comprenez pourquoi on a besoin de vous vite ?
- Pirate !
Je me redresse d'un bond et *Bomk*
Aïe aïe aïe aïe aïe ouille.
Aïe.
Ma tête.
C'était pas prévu ça. Pourquoi il n'a pas retiré sa tête lui ? C'était pas évident que j'allais devoir me redresser pour sortir du lit peut-être ?
Au moins lorsque j'ai suffisamment appuyé pour alléger ma douleur et que je dépêche de m'habiller malgré l'état d'endormie debout dans lequel je suis, j'ai la brève satisfaction de le voir lui aussi se tenir le crâne, se tortillant au sol.
Il a l'air d'avoir eu plus mal que moi. Voilà, on ne vient pas déranger une jeune fille dans son sommeil, après on en paye les conséquences.
Mais c'est quand même pas bien pour lui. Ce n'est pas comme s'il avait vraiment cherché la bagarre, après tout. Et je ne frappe pas les gens qui ne veulent pas se battre. C'est pas bien.
Et puis ça ne se fait pas, voilà.
C'est pas de sa faute si je suis mal réveillée, si j'ai passé la nuit à réfléchir et si je suis toujours de mauvaise humeur quand j'ai passé la nuit à réfléchir.
En plus, je suis peut-être parano, mais j'ai l'impression que ce genre de rêves idiots arrive toujours quand on va me réveiller brusquement. La preuve, pendant les mois de formation avant de pouvoir rejoindre la marine d'élite, j'ai été réveillée presque tous les jours et presque tous les jours j'avais ces espèces de vilains cauchemars.
Autant te dire que pendant six mois, j'étais d'une humeur ex-é-crable.
Alors, une fois vêtue, je l'aide à se relever et le remercie d'être venu me réveiller. Lui assure que je ne lui en veux pas. C'est vrai, ce qui est fait est fait.
Et même si je lui en avais voulu, après le coup de tête qu'on a reçu tous les deux ... ça n'serait pas très sympa de ma part de lui en vouloir encore.
La pièce est vide, même si j'ai entendu personne la quitter. Y a pourtant un certain nombre de couchettes. J'ai du mal à y croire, tout le monde s'est levé avant moi ? Zut, ils vont coller une mauvaise image à la marine d'élite avec leurs bêtises de marins, non, de bateliers. Puisqu'ils sont sur des bateaux et pas dans la marine, c'est mieux.
Fin, si c'est vraiment des pirates, je ferais mieux de ne pas perdre trop de temps.
Alors je monte sur le pont. Pour voir.
Si ça se trouve, ils n'ont pas vraiment besoin de moi et je pourrais retourner me reposer. Ou peut-être se passe-t-il quelque chose de vraiment intéressant.
- Ne t'inquiètes pas, j'ai saisi.
- Tu es bien sûre ? C'est qu'il est très important que tu comprennes et retiennes. Ça pourrait changer le futur de ce monde, si tu peux le répliquer en condition réelle.
- Mais oui, bien sûr. C'est quand même moi qui ai développé ce raisonnement, tu n'as fait que m'aider à poser les jalons.
L'homme qui me parle se met à rire. Je n'aime pas trop son rire.
- C'est vrai, mais mets-toi donc à ma place une minute.
Je ris également. Mais ... pourquoi ? Y avait rien de drôle. Et ma réponse ..
- Je ne me mets pas à la place des fragments de mon imagination.
Ridicule.
Et ça fait une heure que ça dure. Difficile de dire à quoi ressemble mon interlocuteur, dans ce rêve. Son visage est flou, j'crois même qu'il changeait de tête régulièrement. C'est pas un rêve très bien ordonné, on peut le dire.
De toute façon qu'est-ce que ça veut dire quoi cette histoire de mouvement perpétuel ? A éviter de prendre des coups ? Déjà que je connais pas ce que ça veut dire ce mot, je ne vois pas pourquoi j'en rêve. Ça servirait à quoi ? Très important que je comprenne et retienne, mon œil. J'ai déjà oublié pourquoi.
Mais il est vrai que si je me déplace en permanence, je serais plus dure à toucher, donc à blesser, donc à vaincre. Mais je le savais déjà ça !
J'aime vraiment pas ce genre de songes. Après, je suis fatiguée comme si j'avais fait du sport toute la nuit. Même plus.
Encore heureux qu'une fois réveillée, je ne me souviens jamais de ces bêtises. Ça m'évite de réfléchir encore sur le sujet. Je suis active, j'ai vraiment pas que ça a faire. En plus c'est trop nul comme pensées. On s'ennuie en plein milieu.
Quand j'étais plus petite, que je faisais jamais de rêves comme ça, j'aurais jamais cru qu'on pouvait s'ennuyer dans ses propres pensées. Et en fait si.
Mais ça va encore, j'en rêve pas trop souvent.
J'vais pas passer trois années à parler de ce rêve, d'abord il me met pas en valeur, ensuite quand je cogite la nuit je suis fatiguée après et de toute façon quand je me réveille j'ai oublié à quoi je pensais. Presqu'à chaque fois.
Finalement, je me réveille. Enfin, on me réveille. Fin y a du bruit et ça me réveille un peu alors que j'étais bien à pioncer dans ma couchette. Sur ma couchette. Sais pas. M'fiche.
Y a du bruit et moi je veux dormir. Alors je me tourne sur le côté et enfonce mon cousin sur l'autre oreille, pour tenter d'atténuer les sons.
On n'a pas idée de faire du boucan à une telle heure ... même s'il fait grand soleil si je fais confiance à la lumière qui atteint mes yeux en se faufilant sous mes paupières même quand je les garde bien fermées. De toute façon, je parie que le soleil ment juste. Il le ferait pour m'ennuyer, il en est bien capable. Le vilain.
Et puis c'est pas mon affaire, moi je dors. Na.
...
Le bruit continue, plus fort.
....
Un matelot débarque et crie à ceux qui dorment encore de se lever, branle-bas de combat. Je suis pas concernée, je suis que passagère moi. Certes, je suis aussi caporal d'élite, je suis une marine et j'ai été acceptée sur le navire pour aider en cas de problème de sécurité. Mais ça ne me concerne pas, je parie que c'est une histoire de voiles tombée à l'eau ou ...
Je n'sais pas moi. Quelque chose du genre.
Mince, l'autre se rapproche. Il est juste à côté de moi. Va-t-en, va-t-en. Je ne suis pas là. Fais pas attention à moi.
Il me secoue l'épaule. C'est vraiment pas des manières, espèce de lustre. Moi je voulais dormir. Mais j'ai pas trop le choix, je crois.
Je me laisse tomber sur le dos, lâchant mon cousin. Je n'ouvrirais pas les yeux, je te donnerais pas ce plaisir, na. Sauf si tu le demandes poliment et que tu as une bonne raison.
Pourquoi moi, en plus ? Je parie qu'il y en a plein dans la pièce, qui peuvent encore dormir eux. C'est injuste.
- Eh. Faut se lever. C'est important.
- Gneuuh.
- C'est le capitaine qui m'a ordonné d'aller vous chercher..
- Gnarf...
- On a besoin de tout le monde sur le pont, vite.
- Gnsuipalà...
- Mais les pirates qui vont nous aborder, eux, ils sont là.
- Gnaten...
J'agite ma main devant son visage pour qu'il comprenne. Enfin, là où je pense que se trouve son visage. J'ai toujours pas ouvert les yeux. Il n'aura pas cette victoire.
Je peux être un peu mesquine, parfois. Mais là lui il m'empêche de dormir avec ses histoires de capitaine qui veut tout le monde sur le pont et les pirates qui ...
Les pirates qui ...
Et il ...
Quoi zut, il a dit quoi ?
J'ouvre les yeux et grommelle.
- Gnirate ?
- Oui des pirates. Vous comprenez pourquoi on a besoin de vous vite ?
- Pirate !
Je me redresse d'un bond et *Bomk*
Aïe aïe aïe aïe aïe ouille.
Aïe.
Ma tête.
C'était pas prévu ça. Pourquoi il n'a pas retiré sa tête lui ? C'était pas évident que j'allais devoir me redresser pour sortir du lit peut-être ?
Au moins lorsque j'ai suffisamment appuyé pour alléger ma douleur et que je dépêche de m'habiller malgré l'état d'endormie debout dans lequel je suis, j'ai la brève satisfaction de le voir lui aussi se tenir le crâne, se tortillant au sol.
Il a l'air d'avoir eu plus mal que moi. Voilà, on ne vient pas déranger une jeune fille dans son sommeil, après on en paye les conséquences.
Mais c'est quand même pas bien pour lui. Ce n'est pas comme s'il avait vraiment cherché la bagarre, après tout. Et je ne frappe pas les gens qui ne veulent pas se battre. C'est pas bien.
Et puis ça ne se fait pas, voilà.
C'est pas de sa faute si je suis mal réveillée, si j'ai passé la nuit à réfléchir et si je suis toujours de mauvaise humeur quand j'ai passé la nuit à réfléchir.
En plus, je suis peut-être parano, mais j'ai l'impression que ce genre de rêves idiots arrive toujours quand on va me réveiller brusquement. La preuve, pendant les mois de formation avant de pouvoir rejoindre la marine d'élite, j'ai été réveillée presque tous les jours et presque tous les jours j'avais ces espèces de vilains cauchemars.
Autant te dire que pendant six mois, j'étais d'une humeur ex-é-crable.
Alors, une fois vêtue, je l'aide à se relever et le remercie d'être venu me réveiller. Lui assure que je ne lui en veux pas. C'est vrai, ce qui est fait est fait.
Et même si je lui en avais voulu, après le coup de tête qu'on a reçu tous les deux ... ça n'serait pas très sympa de ma part de lui en vouloir encore.
La pièce est vide, même si j'ai entendu personne la quitter. Y a pourtant un certain nombre de couchettes. J'ai du mal à y croire, tout le monde s'est levé avant moi ? Zut, ils vont coller une mauvaise image à la marine d'élite avec leurs bêtises de marins, non, de bateliers. Puisqu'ils sont sur des bateaux et pas dans la marine, c'est mieux.
Fin, si c'est vraiment des pirates, je ferais mieux de ne pas perdre trop de temps.
Alors je monte sur le pont. Pour voir.
Si ça se trouve, ils n'ont pas vraiment besoin de moi et je pourrais retourner me reposer. Ou peut-être se passe-t-il quelque chose de vraiment intéressant.