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Jeux de singes



Des jours de mer. Des jours perdus. Des jours à filer tout droit au dessus de Grand Line sans autre repère que ce bout de papier palpitant vaguement en direction de quelqu'un quelque part. Des jours... Je m'habitue au luxe on dirait. Combien de temps aurait pris ce voyage avec un navire normal, des semaines sûrement.
Et pendant que le commun des mortels se fait secouer et ballotter par les mers, soumis aux aléas de la houle et des courants, moi je file avec le vent à hauteur de nuage. Je retrouve le plaisir de voler que me procurait le cerf volant du Fenrir. De la haut tout parait si petit que chaque homme peut être un géant.

Izya a de la chance. Elle n'a pas besoin de cordes et de ballons pour en profiter.


Un point attire mon attention à l'horizon. Assez persistant pour que je me redresse du fauteuil ou je me suis effondré. Le temps d'attraper une longue vue et je fais le point. Oui, une île. Droit dans la direction indiquée par le bout de papier.
D'une pression sur la barre je change de direction, observant la feuille dans ma main pour voir si elle bouge de concert pour continuer à pointer sur l’île ou sur un point bien au delà de celui la.

Non, c'est bien mon ile. Santiago est par la.


L'examen de la cote pendant l'approche ne m'apprend pas grand chose. La cote a l'air uniformément inhospitalière et déserte. De grandes falaises sombres nappées d'une brume fantomatique d’où semble surgir une épaisse végétation. On se croirait dans un roman de série B... Roman de série B ? Bien sur !

Hum... Mais du coup...

Qu'est ce que Santiago est venu foutre sur l’île Maléfique ? Du tourisme ?

Renonçant à trouver la zone d'accueil des touristes, qui en toute logique doit se trouver de l'autre coté de l’île, je mets le cap sur la tour lugubre que j'aperçois par moment quand le vent remue la brume. Au moins l’île est un domaine privé dépourvu de garnisons de marines, c'est toujours ça de pris. Et le peu que j’en sais sur la société qui la gère me conduit à penser qu’ils accueilleront à bras ouvert tout ceux qui ont les poches pleines, et ce quelle que soit leur origine. L’argent n’a pas d’odeur, et coup de bol, j’en ai beaucoup.

Le soir tombe et même si la cabine du dirigeable possède tout le confort qu’on peut entasser dans l’espace réduit qu’il transporte, je ne cracherai pas sur un repas d’hôtellerie et une chambre avec une baignoire pleine d’eau chaude.

Je survole une forêt brumeuse qui semble faire par endroit l’objet d’une exploitation sévère. De grandes clairières semées de souches parsèment la forêt de façon apparemment anarchique, et je ne vois nulle par de traces des fameux temples maudits vantés par les brochures du lieu, curieux.

Comme cette absence de lumière venant du château. La soirée arrive et il devrait maintenant être illuminé de partout, que le business local se base sur une île maudite et ses dérives je peux le comprendre, mais aller jusqu’a rester dans le noir pendant la nuit, c’est pousser le bouchon un peu loin.

Sans lumières je me rabats de nouveau sur la vive card pour me guider, pendant qu’une autre bizarrerie se fraye un chemin jusqu'à la zone suspicion de mon cerveau. S’il est en vacance sur l’île maléfique, pourquoi cette vive card a-t-elle l’air si fatiguée ?

Le brouillard disparaît soudain, me laissant reprendre les commandes du dirigeable juste avant de percuter de plein fouet la façade gothique d’un superbe château. Je stoppe contre un balcon délicatement orné de gargouilles hideuses, le temps d’amarrer le navire et de faire le point.

Non, ça ne ressemble pas aux dépliants de l’île maléfique. Le style gothique flamboyant du manoir est à des lieux des pyramides en toc enfouies dans la jungle et des villages de fausses huttes indigènes pour touristes.

En fait il n’y a que cette statue de singe qui pourrait coller avec ce que j’ai lu.

Conscient que je la regarde, la gargouille me regarde aussi et sourit. Un large sourire plein de dents aussi tranchantes que les deux immenses sabres qu’elle vient de dégainer. Ce n’est pas une statue, et ça se jette sur moi.


Quelques secondes et vingt mètres plus bas, je me dégage du corps du singe géant qui a cru a tort avoir trouvé sa victime de la soirée. On s’est écrasé tout les deux au sol devant l’entrée du manoir. Sur un joli sol dallé qui ne se prolonge pas très loin, laissant ensuite place à un formidable amas de ruines antiques. C’est comme si le château avait été seul épargné d’un gigantesque cataclysme ayant ravagé une cité de bonne taille. Ou plus vraisemblablement qu’on a bâti le château a partir des ruines, et qu’on ne s’est pas donné la peine de rebâtir plus loin que le stricte minimum nécessaire à son installation.

Le château à l’air désert, la carte m’indique encore une direction. Mais je n’ai que quelques pas à faire dans les ruines pour me retrouver encerclés par une horde de singes surgie comme directement vomie du sol. Ils ressemblent uniformément à celui que j’ai abattu. Ils sont couverts de poils noirs surmontés d’une face rouge, musclés, énormes, et abordent tous des lames plus ou moins gigantesques et nombreuse…

Ma main se pose instinctivement sur la lame à ma ceinture, et autour de moi une centaine de sabres sortent de leurs fourreaux dans des chuintements clairs et soyeux.

Et surprise, alors que je m’attends a la traditionnelle attaque de masse, un seul des gorilles vient se placer face a moi pendant que les autres restent en cercle autour et se préparent manifestement à assister au spectacle. Parfait, les affronter un par un me va très bien, ce sera peut être un peu plus long mais tellement plus facile.

Le singe qui passe en premier a l'air d'un jeune, il a le poil noir et luisant, et moins de cicatrices que ses collègues, il sort un sabre et se le colle entre les dents avant d'en dégainer deux autres et se pose face a moi dans une garde compliquée. Des singes fan d'art martiaux et adepte du duel dans une ile ou le seul bâtiment en dur est un palais baroque . Je suis sur que ça devrait me dire un truc...

Enfin, ça finira bien par revenir.

Rappelant a moi les quelques souvenirs que m'ont laissés les cours de Gharr Hadoc sur la voie du sabre, j'adopte la position la plus classique du hiajutsu, de biais, sabre au fourreau gardé en retrait, une posture qui permet de dégainer et de frapper dans le même mouvement, et qui n'a comme seul véritable défaut que d'être parfaitement fatal a celui qui l'adopte sans étire le plus rapide des deux combattants. Parce qu'il faut frapper au moment précis ou l'adversaire est entièrement concentré dans son attaque et plus du tout sur sa défense. Formellement déconseillé par le capitaine évidemment, mais a l'époque je n'avais pas le Haki.

Le pied du singe bouge imperceptiblement, ses muscles se contractent, ses pupilles se dilatent, et sans même avoir conscience d'avoir perçu le moment exacte, je frappe. La lame brisée qui me sert d'épée sort de son fourreau avant qu'il ait esquissé son attaque, la lame recouverte de haki tranche le singe de l'aine jusqu'à la gorge, coupant avec la même facilité son armure rudimentaire, sa chair, et le sabre qu'il tient dans sa bouche.

Et c'est au moment ou il bascule en arrière en lâchant ses armes qu'une douleur violente me transperce, c'est comme si un éclair venait soudain de traverser mon sabre, ou comme si on venait de me coller une barre chauffée au rouge en travers du torse. Mon cœur loupe un battement. Puis un autre. Et la dernière chose que je vois est le corps du singe sur lequel je tombe.




Dernière édition par Red le Lun 23 Mar 2015 - 8:42, édité 1 fois

    -C'est Lame Brisée.

    Je ne sais pas si c'est la voix qui me réveille ou si elle ne me fait que me sortir de ma torpeur. Difficile de dire si je viens de bouger et d'attirer l'attention de mon voisin ou si je viens d'entendre la fin d'une longue tirade que j'aurais loupé.

    -Lame brisée ?
    -Vous n'y connaissez rien hein ?
    -ça dépend. On parle de quoi ?
    -De meitou.

    J'ouvre les yeux et me relève le temps de faire le point. Premier aspect positif, je ne suis pas attaché, ni attaché ni en contact avec du granit marin. Quel que soient les intentions et les moyens des singes, ils ne valent pas ceux de la marine. C'est toujours ça de pris. Pour le reste la situation est conforme aux standards habituels de mes captures. Je suis couché par terre sur un sol froid, dans une cage d'aspect aussi solide que minimaliste. J'y suis tout seul. Et c'est le matin.

    -Je suis la, juste derrière.

    Je bascule sur le flanc, et la cage oscille, me signalant que je ne suis pas dans une boite posée sur le sol mais dans un perchoir suspendu a coté d'une falaise. A une bonne cinquantaine de mètres au dessus de la flotte et a deux longueurs de bras d'une autre boite. Celle avec mon voisin qui en sait plus que moi.


    -Santiago je présume ?
    -Ouais, tu es qui ?
    -Si tu le sais pas c'est que t'es dans le coin depuis au moins un an. Pas un très bon profil pour jouer les renseignements.
    -Moi je sais avec quoi je me bats.
    -Et a vu de nez ça t'a tellement servi que tu sembles nettement mieux loti que moi. Laisse-moi deviner, ta cellule est plus grande ?
    -Bon écoute, ça t'a froissé que je ne te reconnaisse pas, et ça m'a froissé que tu ne saches pas avec quoi tu te bats. Tu es fier, et tu es énervé parce que des singes t'ont capturés, et tu ne sais pas comment ils ont réussis a t'avoir. Moi je suis fier, et je suis un peu vif parce que je n'ai parlé a personne depuis des mois. Je te propose qu'on oublie et qu'on recommence.
    -Faisons ça. Je m'appelle Red. Je fais dans la piraterie.
    -Tu sais déjà que je m'appelle Santiago. Alors je vais te dire pourquoi les singes t'ont eu. Tu en as tué un avec ton sabre hein ?
    -Ouais.
    -Et si je dis que tu l'as trouvé il n'y a pas longtemps et que c'est la première fois que tu tues quelqu'un avec, j'ai raison ?
    -Faut voir, ça nous mène a quoi ?
    -La lame que vous portiez. C'était un meitou, une lame parmi les douze. Il y a un siècle c'était le sabre de Dragon, le chef de l'armée Révolutionnaire.
    -Héhé. Quand j'étais petit je voulais être Dragon. Marrant non ? Qu'est ce qui lui est arrivée ?
    -Quand Dragon a plongé le sabre dans le cœur de magma de l'amiral en chef, la lame s'est brisée, détruite par la force de Dragon et la haine d'Akainu.
    -Autant pour les légendaires lames indestructibles.
    -Après ça, la lame a couru de mains anonymes en mains anonymes avant d'être perdue. Et il y avait un bruit qui courait dans son sillage.
    -Un bruit ?
    -Il se disait qu'après avoir causé la mort de deux des légendes de l'époque héroïque, la lame ne voulait plus tuer. Et que ceux qui passait outre la volonté de la lame ressentaient immédiatement la douleur qu'ils avaient causés a leur adversaire.
    -Un moine qui file des cadeaux, j'aurais du me douter que ça cachait quelque chose.
    -C'était douloureux ?
    -Assez. Coup de bol que je ne lui ai pas enfouie dans les tripes. Comment tu as su que j'avais un sabre ? Et ce qui s'est passé avant ma capture ? Tu as droit a des promenades ?
    -Non, mais les mandrills savent parler. Avec suffisamment de temps ils peuvent apprendre n'importe quoi. Même s'ils sont surtout porté sur le combat. Ceux qui t'ont amené la m'ont parlé de ton épée et de ce qui s'était passé.
    -Bon, maintenant qu'on est de vrais voisins de cellules on se dit ce qui nous a amené la ?
    -Si tu veux. Mais il n'y a que deux raisons qui peuvent mener a cette ile, et si tu n'y connais rien en meitou, alors tu t'es surement échoué dans le coin. Moi je suis venu défier le chef des Mandrills pour m'emparer de son sabre. Kokuto Yoru, la lame noire de Miwhak œil de faucon.
    -Kuraigna ! Ça y est je remets le coin...
    -Tu te croyais arrivé ou ? Sur l'ile Maléfique ?
    -Aucune importance, comment s'est passé le duel ?
    -J'ai perdu. A toi. Pourquoi es tu la ?
    -Maya m'a demandé de te ramener à Myriapolis.
    -Maya ? Vraiment ?
    -Oh oui, regarde, elle m'a même filé ta vive card.
    -Hum. Dommage.
    -Dommage ?
    -Si c'était Arachnée qui t'avait envoyé j'aurais pu rentrer. Mais je ne peux pas pour Maya.
    -J'ai un ami qui dirait qu'il y a une histoire de cul la dessous... Parce qu'il y a toujours une histoire de cul la dessous.
    -Ton ami est un sage.
    -Qu'est ce qui t'empêche de rentrer ? Pas la cage ou les singes ?
    -Non. Une promesse.
    -Je vois le genre, on ne fait de meilleurs liens que ceux qu'on s'est mis soi même. Quelle promesse ?
    -Je ne pourrais rentrer à Myriapolis que si je porte Kokuto Yoru.
    -Qui est détenu par le singe le plus coriace du coin. Coriace comment ?
    -Je l'ai combattu plus d'une dizaine de fois. Il gagne toujours.
    -Bon. Et si je t'aide ?
    -Pourquoi ?
    -C'est une longue histoire...
    -On a le temps. Les singes ne viendront pas nous chercher pour l'entrainement avant ce soir...
    -L'entrainement ?
    -Plus tard, ton histoire d'abord.
    -Bon... ça a commencé par un titre dans la gazette. Ruée verte sur Myriapolis...

      -Hum...
      -Je te le fais pas dire. Et l'entrainement ?
      -Autrefois les singes obéissaient à Miwahk, a la base ils devaient déjà être un peu limite niveau évolution, mais une fois formés à la pratique du sabre ils sont passés d'une xénophobie classique a une envie de conquête violente, envie vachement tempéré par une peur phobique de la flotte et de tout ce qui touche a la navigation.
      -J'ai du mal à compatir quand même...
      -Les Mandrills ne sont pas très malins, mais quand on leur montre ils finissent par apprendre à peu prés n'importe quoi.
      -Il faudrait leur fourguer un moine pacifiste.
      -C'est une idée. En attendant ce genre de révélation ils se sont lancés dans la construction d'un navire. Pendant un temps ils enrôlaient tout les types qui posaient le pied sur l'ile et les envoyaient jouer les bagnards sur le chantier de leur arche. Manque de bol, ils ont chopés un type plus malin que les autres, il a monté le fils du roi contre son père, et pendant que les deux se mettaient sur la gueule il a libéré les prisonniers et filé avec le bateau des singes.
      -Plus de bateau. Et du coup quoi ? Ils prennent des cours de natation ?
      -Précisément.
      -Vraiment ?
      -Tous les jours, juste après l'entrainement au sabre et avant l'heure du thé.
      -Héhé. Ils vont faire la gueule quand je vais leur dire que je ne sais pas nager. Attends, tu as dit l'heure du thé ?
      -Oui. Le type qui a volé le navire, c'était un vieux chasseur de primes, Jinx, pendant qu'il était occupé a monter le fils du roi contre son père il a aussi tenté de lui inculquer en vrac des notions de savoir vivre élémentaire. Et les Mandrills sont pas très doués pour faire le tri entre apprentissage utile et inutile. Du coup ils ont gardé le thé. Et le fils du roi tient a le prendre tous les jours avec les prisonniers les plus récents ou les plus forts.
      -Des singes savants et une cérémonie du thé...
      -Non non. Jinx était un vieux prof gâteux, pas un samouraï. Pense plutôt hospice. Tisane, vieilles faïences et cookies. C'est surement la partie la plus dure a supporter de cette détention. Mais tu verras ce soir. Tu es nouveau et on se retrouvera la bas a coup sur.
      -Et voilà. Maintenant j'angoisse à mort...

        -Tu sais, je suis sur qu'Arachnée serait enchantée de te revoir, avec ou sans sabre.
        -Peut être. Probablement même vu les ennuis qui guettent, mais ce n'est pas ça le problème.
        -Ouais, je m'en doutais. Ce serait tellement simple si on pouvait juste démolir ses cages et se tirer...
        -C'est une question d'honneur, un pirate ne peut pas comprendre ça. A ce stade, ce que pense maintenant Arachnée n'a aucune importance. J'ai juré de ne pas revenir à Myriapolis sans ce sabre, je n'ai aucun autre choix.
        -Bon. Du coup on on démolit les cages, on récupère le meitou, et on se tire ?
        -T'as pas encore vu beaucoup de Mandrills hein ?
        -J'en ai croisé un sur Grand Line une fois. Il est mort.
        -Ouais. Et ben s'il était sur Grand Line c'est que le roi l'avait surement rossé copieusement avant de le bannir. Enfin, ça ne sert à rien d'en parler a l'avance. Si tu es si fort que ça on le verra bientôt. Moi j'ai assez parlé pour l'instant. Tu devrais te reposer.
        -Ils aiment bien les duels non ? Si je défi le chef et que je gagne, je deviens le nouveau patron ?
        -Si tu es un Mandrill, oui. Mais ils ne semblent pas ouvert à un nouveau Mihawk. Je ne pense pas non plus que le roi ait envisagé ce cas de figure. Je doute qu'il ait rencontré qui que ce soit de son niveau depuis le corsaire.
        -Tu disais qu'il y a eu un combat pour le trône, ça s'est fini comment ?
        -Ils ont arrêtés de se battre quand ils ont perdu le bateau et que le roi s'est aperçu que son rejeton savait nager. C'est de lui que vient l'idée de transformer les singes en animaux nageurs.
        -Du coup on oublie l'idée de les dresser de nouveau l'un contre l'autre... Tant pis. Ils ont été dressés par Miwahk, ils s'y connaissent en meitou ?
        -Ils connaissent la liste oui. Et savent surement les reconnaître.
        -La liste a l'époque du corsaire. Donc s'ils connaissent Lame Brisée ils ne sont probablement pas au courant de son passif le plus récent. Non ?
        -Probablement. Et alors ?
        -Alors rien, peut être une idée. On verra ce soir.
        -Hum. Les voila qui viennent me chercher pour l’entraînement. Réfléchis bien a ton idée.

          Et pendant que sur la falaise une bande de mandrills hisse la cages de Santiago, je reste pour ma part suspendu entre ciel et terre a sécher au soleil. Et a attendre d'une bande de singes qu'ils me conduisent a leur chef quand il aura envie de boire un thé... J’espère que Jinx ne leur a pas aussi appris a jouer au bingo. Pour le coup l’île deviendrait le cauchemar des pirates de Grand Line. Et une destination de choix pour des cohortes de navires hospices ? Y'a sûrement un truc à creuser.

          On m'apporte de la flotte et une assiette de viande d'origine indéfinissable. Du chien, de l'homme ? Va savoir ce qu'il y a manger dans le coin. En tout cas il semble qu'aucun maitre coq ne s'est échoué chez les singes pour leur apprendre à cuisiner.

          L'heure tourne, le soleil baisse, et j'arrête enfin de cuire et de mariner dans mon jus. Je comprends aussi nettement mieux comment les singes arrivent à recruter si facilement des professeurs complaisants. Après quelques jours comme ça, sortir de sa cage pour aller enseigner a des primates doit apparaître comme la plus douce des délivrances.

          Ma cage s'agite, la corde grince et la falaise se met à descendre. L'heure du thé et des présentations officielles approche. Parfait.

          En haut je suis accueilli par une vingtaine de singes en armes, tous aussi massifs et suréquipés les uns que les autres. On me colle des fers aux mains et aux pattes. Surement une évidence pour une peuplade quadrupède. Et on me pousse ensuite vers la forêt.

          Les Mandrills n'habitent pas dans le château, je sens le tabou la dessous, ou la vieille interdiction bien ancré par un corsaire qui ne devait pas apprécier de se retrouver né à né avec un gorille au saut du lit. Du coup les singes ont édifié un équivalent en bois et toiles dans leur forêt natale a partir d’un arbre gigantesque qu’ils ont recouvert de constructions. On dirait une sorte de trompe l'œil forain, on sent que l'architecte a bâti quelque chose sans avoir la moindre idée de la fonction de ce qu'il tentait de reproduire. Les rangées de fenêtres ont visiblement beaucoup impressionné les singes, du coup ils en ont recouverts leur château, en les posant partout, à même les murs. Pareil pour les tours qui sont devenus autant de totems pointus absolument pas habitables.

          A l'intérieur les singes ont creusés le tronc et installés une salle du trone classique avec une touche simiesque, une sorte d'énorme salle circulaire en forme de puits, dont les murs sont tapissés de dizaines de poutres saillantes ou doivent pouvoir se tenir des centaines de singes.

          Le trône est placé au centre juste derrière un puits de lumière judicieusement placé pour que tous ceux qui lèvent les yeux vers le roi soient éblouis par le soleil. Il est occupé pour l'instant par le singe le plus gros et le plus vieux que j'ai jamais vu. Même Potemkine aurait l'air d'un nain à coté de cette masse de muscle. Une taille qui fait paraître presque petit le gigantesque sabre noir accroché au trone. La fameuse lame de Mihawk.


          Le sol est un capharnaüm de débris divers, reliefs de festins de singes, squelettes animaux, humains, piles d'armes hétéroclites, ou se déplacent des types enchainés comme moi a des stades plus prononcés d'épuisement et d'esclavages. Et les singes autour de moi me poussent vers une table posée dans une zone plus dégagée que les autres a proximité du trone. Une table ou se trouvent une poignée de singes et d'humains à l'air contraint, et ou préside un autre monstre de la race locale. Un monstre qui porte un sabre qu'on m'a offert a moi.


          Et qui est présentement occupé à tenter de siroter une tisane dans une tasse qui pourrait a peine lui servir de dé à coudre. Spectacle intéressant que de voir cinq types manifestement morts de trouilles , et trois singes visiblement désireux d'être n'importe ou ailleurs plutôt qu'ici, en train d'essayer comme leur patron de se plier a une cérémonie aussi obscure que celle de l'heure du thé a la mode de marijoa.

          On me pousse vers un des sièges. Santiago me salue d'un signe de tète ironique pendant que le singe en chef indique à mon voisin de me servir. On récupère d'une main tremblante une des tasses du service dépareillé qui traine sur la table avant de me servir une boisson qui n'a du thé que la présence d'herbes, et une assiette d'un truc qui ressemble plus a des pierres qu'a des gâteaux.

          -Bois !

          Le singe en bout de table a un accent plutôt rustique, mais comme l'a signalé Santiago, il parle. Il parle et me regarde d'un regarde furieux pendant que je ne fais pas mine de toucher à mon thé. Je me demande jusqu'ou Jinx a bien pu pousser son éducation, mais je sens déjà instinctivement sur quelles cordes jouer.

          -Je te remercie puissant singe. Mais les règles de savoir vivre m'interdisent de boire avant de connaître celui qui 'm’invite à sa table...
          -Je suis Monkeyza. Maintenant bois !
          -Grand Monkeyza Je suis honoré d'être accepté à ta table. Mais il serait terriblement malpoli que je boive avant toi. Tu es sans nul doute le maitre ici et je ne suis qu'un homme qui s'est échoué sur ton domaine.
          -Oink. Tu as bien raison l'humain. Oui. Bien raison.


          Et le regard qu'il lance sur les autres convives pendant qu'il rafle une tasse, en brise l'anse en tentant de boire en levant le petit doigt avant de la balancer sur un tas qui contient déjà une centaine de cadavres, indique clairement qu'autour de la table certains devraient en prendre de la graine. Et le font effectivement en resservant une tournée de jus a tout le monde avant de s'appliquer comme le simien a boire le thé comme si on était tous une bande de vieilles dames de Marijoa. Petits doigts en l'air, biscuits trempés et suçotés, y'a même un des pauvres prisonniers qui tente de lancer une conversation pour faire plaisir au grand singe qui visiblement s'y croit a fond...

          -Et maintenant ?
          -Maintenant on continue à faire semblant de boire le thé jusqu'à ce que le roi en ait marre.

          -Oink, ton nom l'homme ?
          -Je m'appelle Red, mais un singe de votre puissance peut bien m'appeler comme il veut. Je suis la pour vous obéir...
          -Oink, comme il convient à votre race. Du lait dans mon thé !

          -Et ensuite ?
          -Ensuite il rassemble les esclaves humains les plus forts et les derniers arrivés. Et il leur propose de gagner leur liberté en tabassant un singe. Sans volontaire il en choisit quelques uns et les tabasse lui même. Ils appellent ça faire simienne. Une façon de rappeler que les singes sont les plus forts. Et d'animer un peu leur soirée.

          -Oink ! Du sucre !
          -Simple et de bon goût. Ils tuent les perdants ?
          -Même pas, ils ont compris qu'abimer des travailleurs n'était pas productifs. Alors non, pas de morts.

          -Oink, encore plus de sucre ! Red. Ce sabre est a toi ?
          -Pas vraiment oh grand simiesque, maintenant, il est a vous.

          -Faux cul.
          -Complètement.

          -Oink, je crois que je t'aime bien Red. Tu parles comme mon professeur.
          -Surement un homme très bien votre singerie.
          -Oink, il connaissait les places des hommes et des singes. Sais tu quel est ce sabre ?
          -Je crois que c'est une lame parmi les douze grands sabres . Comme celle qui se trouve sur le trone du roi.
          -Oink, mais cassée.
          -ASSEZ D'HUMAINERIES !


          -Marrant comme mot.
          -En même temps, tu le vois dire singeries ?
          -Pas faux.


          Sur le trône le vieux singe a visiblement assez soupé des bêtises de son rejeton qui joue a singer l'homme. Tout autour les singes se radinent et s'installent un peu partout pour le spectacle a venir. Soirée simienne nous voilà.

          Et conscient que le père est chafouin le rejeton essaye de rattraper le coup en mettant sur le tapis sa dernière trouvaille humaine, moi.

          -Oink, Père, c'est l'homme qui portait le sabre.
          -UN GRAND SABRE MÉRITE UN SINGE, PAS UN HOMME ! QUI VIENDRA LUI PRENDRE ?


          -Et la, je vais devoir me battre ?
          -Ouaip. La, tu vas devoir te battre.
          -Parfait, je crois que j'ai une idée.
          -Génial...
          -Prépare toi à bouger vite.


          Les singes s'invectivent un peu partout en poussant des cris, agitant et frappant leurs armes et sautant un peu partout autour de nous en se montrant les dents, on sent le processus de sélection en cours chez les grands primates. Et en quelques instants une poignée de singes a l'air plus teigneux que les autres se laissent tomber au sol ou on déblaie rapidement l'espace qui doit servir à la démonstration quotidienne.

          Une brève discussion entre les candidats en laisse un s'avancer en premier pendant que les autres font cercle, le singe fait quelques tours de chauffe en gonflant les muscles et en gueulant ce qui doit être le meilleur de son cv sous les cris de joie de la foule. Puis avisant un banc il le balance en l'air, et le temps que celui retombe, le singe a dégainé et débite le siège en copeaux avant qu'il touche le sol. Même ses concurrents sont forcés d'applaudir...

          Le singe qui m'est visiblement assigné comme gardien me fait lever de mon siège et me débarrasse de mes chaines avant de me désigner un râtelier d'armes ou je choisis un sabre. Avant de m'approcher moi aussi d'un banc que je balance en l'air aussi haut que je peux.

          Le temps que les singes cessent de fixer le banc qui retombe j'ai déjà envoyé la tête du duelliste à l'autre bout de la salle, et liquidé de façon aussi sommaire qu'efficace les quatre volontaires les plus proches.

          -Oink ! C'est indigne !
          -PIRE, C'EST HUMAIN !
          -Mieux que ça, c'est facile. Alors ? Ou sont les singes qui se prétendent capable de manier un sabre tel que le mien, je n'en vois aucun ici !
          -TSS, JE PORTE LA LAME DE MIHAWK !
          -Un joli coupe choux oui. Un sabre de simple corsaire. Ma lame est celle de Dragon. L'homme qui fut le plus recherché du monde, le plus grand des ennemis du Gouvernement, celui qui a combattu et vaincu l'Amiral en chef en personne. Vu votre habileté, je suis le seul ici capable de la manier. Rendez la moi, et je vous laisse vivre.


          Autour de moi les singes s'agitent, mes derniers mots sont couverts par le fracas des armes et le hurlement des singes bafoués et haineux, déjà on se laisse tomber de partout jusqu'au sol pour me faire la peau.

          -FILS. LA LAME DE L'HUMAIN. QUE JE L’ÉCORCHE AVEC !

          Yukuma se lève de son trône et tous les singes qui posés au sol regagnent précipitamment leurs perchoirs. Ce singe est un vrai monstre. Son corps couvert des cicatrices d'un millier de combat se déplie lentement de son siège pendant qu'il ceint machinalement dans son dos le meitou du corsaire et que sa main griffue se tend vers son fils pour récupérer Lame Brisée. Je laisse tomber mon arme. Inutile de se leurrer, ce n'est pas au sabre que je peux être meilleur que ça. Et le regard rouge sang du vieux tueur vient se fixer sur moi avant de m'offrir le sourire le plus flippant que j'ai vu depuis la schizophrénie de Toji.

          -TROP TARD HUMAIN. TA PEAU NE VAUT DÉJÀ PLUS RIEN !

          Et il frappe. Si vite que seul l'empathie me permet de bouger assez vite pour éviter la lame d'air va trancher le sol derrière moi. Et il bondit, d'une détente sèche, sauvage, digne du sixième style, et me tombe dessus comme la foudre du haut de ses trois mètres de brutalité. Je bloque des deux mains l'attaque du monstre et Lame Brisée s'immobilise a quelques centimètres au dessus de ma tête. Épreuve de force, Yukuma pèse de toute sa puissance sur la lame et je lutte pied à pied, la pointe descend, et Tekkai et Haki viennent me figer, me transformant en une statue que même le roi des singes ne peut faire plier.

          Le singe bouge et son pied vient me saisir la cheville et m'envoie voler a l'autre bout de la pièce comme un vulgaire sac. Putain de quatre mains... Heureusement je n'atteins jamais la cloison, opérant un rétablissement en vol je prends appui sur l'air comme sur une surface solide pour filer droit vers le singe avant qu'il n'ait le temps de développer une autre de ses frappes monstrueuses. Technique déjà utilisée contre Toji et vital contre les types plus grand et plus fort, je me colle au contact, passant à l'intérieur de la lame pour frapper le bras d'arme du roi, ma main changée en griffe par le shigan s'enfonce profondément dans l'avant bras de la bête, visant les nerfs, jusqu'à ce que …. me gifle de l'autre main, me renvoyant dans le décor avec en travers du corps une balafre digne d'un ours.

          -TU ES FORT. TU AS DE LA CHANCE. TU N'AURAS PAS LE TEMPS DE SOUFFRIR FINALEMENT !


          Ignorant le sang qui lui dégouline du bras, le roi se remet en garde, et je fais de même. Et quand le roi frappe a nouveau je suis on ne peut plus prés. Prêt a anticiper la lame d'air qui fend le sol entre nous deux et que j'esquive d'un soru, prêt à voir venir la pointe de Lame Brisée qui plonge vers mon cœur et que ma maitrise du KamiE me fait esquiver d'un mouvement qui donne l'impression que je me tords autour de la lame comme de l'eau autour d'un obstacle. Prêt a profiter de la faiblesse du bras induite par la blessure causé au roi pour dévier son coup et utilise son élan pour le rediriger ailleurs. Envoyant le coup du roi terminer son mouvement dans la poitrine offerte d'un infortuné simien juste derrière moi.

          Rageur, le roi éviscère littéralement l'infortuné gorille, éclaboussant de sang l'assemblée et le mur avant de tourner vers moi un regard noyé de rage. Il fait un pas, ouvre la bouche, et si fige soudain. Portant la main a sa poitrine pendant que sa fureur se teinte de surprise, de douleur, d'incompréhension.

          Son bras se lève, un cri se fige sur les lèvres, et au milieu du pas suivant, Yukuma, roi des singes, Tyran de Kuraigna, s'effondre de tout son long à mes pieds.

          -Maintenant Santiago !

          Le temps que les singes se remettent de leur surprise et j'ai mis les deux mains sur la Lame Noire. Le sabre qu'on considère comme le plus puissant du monde. Comme si c'était le sabre qui faisait le sabreur plutôt que l'inverse. Querelles de clochers de sabreurs, dans tous les cas, les singes vont payer.

          Brandissant l'immense couperet je bouge, tournant sur moi même à la vitesse du soru pour libérer une lame d'air tourbillonnante, une gigantesque spirale qui grimpe façon tornade pour aller découper le tronc creux en tranches aussi facilement qu'un couteau coupe une buche aux marrons. Le tronc explose et s'effondre comme le ferait une souche pourrie bouffée par les termites, des singes fauchés par les lames tombent comme des fruits trop murs autour de moi. Les autres hurlent, braillent, s'échappent, terrifiés par la chute soudaine du plus fort d'entre eux.

          Il n'y a que Monkeyza qui reste en place, je peux presque lire les pensées dans sa tête. Est ce qu'il se demande ce qui est arrivé au vieux paternel ? Est ce qu'il est en train de se demander s'il doit tenter sa chance de récupérer le meitou de l'ancêtre ? Est ce qu'il se dit qu'il tient la l'occasion de régner en devenant enfin le roi des songes a la place du roi ?

          Aucune importance, quand il décide de se battre il est déjà trop tard. Je fonds sur lui comme la foudre, frappant pour le couper en deux et il opère la seule parade possible, celle que même les maitres du kung fu trouvent suicidaire, bloquer le sabre entre ses deux paumes juste avant qu'il ne lui fende le crane. Une parade parfaite, mais qui hélas ne tient pas compte de deux facteurs. D'abord le fait qu'il n'est pas assez fort pour briser un meitou comme celui de Mihawk et terminer l'enchainement en me plantant la pointe dans la gorge, ensuite le fait que l'empathie m'offre une vue sur ses mouvements alors même qu’il pense à les exécuter.
          Les deux mains du singe se referment sur le fil de la lame et le retrait de celle ci lui ouvre les deux paumes jusqu'à l'os. L'assaut suivant manque lui décoller la tête et lui sectionne net une large partie de son cuir chevelu,. Le singe s'empare d'armes éparses mais aucune ne fait le poids face au meitou qui les traverse comme si elles étaient faites de carton, chacune de ses tentatives de parades se soldant par une nouvelle balafre sur la peau blanche du singe.
          Et quand Santiago se dresse a mes cotés Lame Brisée en main Monkeyza perd pied. Son monde s'effondre, son père semble mort, les lames qu'il vénère se dressent contre lui, l'homme qui brandit la plus forte semble terriblement invincible.
          Ne se fiant plus qu'a son instinct de survie Monkeyza tourne les talons et s'enfuit.

          -Impressionnant !
          -Ouais, maintenant on file au navire avant que le vieux se réveille. Trouve moi le château.
          -Par la !
          -Alors on bouge en vitesse.
          -Attends, et les autres esclaves ?
          -Ils savent nager non ? De toute façon il n'y a pas de place pour eux.
          -Tant pis. Tirons nous.



          Le retour au bateau ne présente aucune difficulté, les singes trop désemparés pour s'opposer efficacement a quoi que ce soit, et simiens comme esclaves courent partout, en proie à la panique le plus complète. Et le dirigeable est toujours à sa place, soigneusement accroché a l'un des gargouilles du manoir. Uniquement gardé par une poignée de gorilles que nous éliminons en quelques instants avant de sauter à bord et de prendre le large.

          Abandonnant une ile maintenant dépouillée de la seule chose attirant les sabreurs, et un singe avec une raison de plus d'aller dévaster le monde des hommes.



            C'est le plus grand sabre du monde, l'objet du désir de tous les sabreurs, et toi tu me le laisses, comme ça ?
            -Bah. C'est mon coté romantique. Je crois que j'aimerais assez qu'un sabre soit la seule chose qui me sépare de celle qui hante mes nuits. Mais c'est plus compliqué que ça.
            -C'est toujours compliqué...
            -Et puis, quand on y réfléchit ce sabre n'est pas vraiment un cadeau désintéressé. C'est juste que nous n'avons pas encore parlé de son prix.
            -Qu'est ce que tu veux ?
            -Je veux que tu te réconcilies avec Arachnée, et que tu parles en ma faveur au conseil.
            -C'est une idée de Maya non ?
            -Oui. Tu lui manques beaucoup. Et elle pensait que tu serais d'accord avec nous. Elle avait tort ?
            -Non. Je ne connais toujours pas ta puissance mais si tu ne racontes pas n'importe quoi et que tu es si fort que tu le dis alors ça peut marcher. Et si tu ne l'es pas, de toute façon ça ne changera pas grand chose. Myriapolis sera détruit et le gouvernement victorieux.
            -Alors tu marches avec nous ?
            -Oui. Je vais prendre ce sabre, convaincre Arachnée et Werber de nous suivre. Mais si tu as trompé Maya et que tu m'as menti, je te tuerai.
            -C'est une clause qui me convient. Nous avons un accord.
            -Ouais, on a un accord.
            -Parfait. Réveille moi à Myriapolis.