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Braquage et babioles



On est bien putain.

C'était l'une des phrases qui revenait le plus depuis que Matthew et son ami Jaskier étaient arrivé sur l'île de Suna Land, un vaste parc d'attraction proposant autant d'activité pour les adultes que pour les enfants. Mais il y avait quand même beaucoup d'enfant. Un peu trop, au goût de Matthew, qui avait toujours eu du mal avec eux, à l'instar de Jaskier, qui savait y faire.

– On est bien, putain, répéta Jaskier pour la énième fois.
– Ouais, répéta Matthew pour la énième fois.

Après s'être rapidement baladé dans le parc, ils avaient décidé de se poser un moment au « Salon de Katrina », un salon de massage jouissant d'une excellente réputation, et Jaskier, le musicien, avait tenu à y aller. Et il avait rapidement conclu que leur réputation n'avait rien d'usurpé ; les jeunes femmes qui y travaillaient étaient toutes très douées. Il y avait également Pedro et Carlos, deux montagnes parlant avec un accent plus que prononcé. Mais les deux vagabonds avaient gentiment refusé.

Jaskier semblait être prêt à tout donner pour rester ici à tout jamais, mais Matthew lui, au bout d'une heure à peine, s'ennuyait profondément et exprimait déjà son envie de partir. La réponse de son ami, une sorte de murmure mélangé à un râle, lui indiqua qu'il devrait probablement partir tout seul faire un tour dans ce qui semblait être un véritable petit paradis.

Tout semblait annoncer une bonne journée. Les enfants qui ne lui paraissaient mystérieusement pas chiant, les jolies filles, les employés qui le saluaient respectueusement et qui semblaient prêt à tout pour assurer le confort des touristes. Oh, et le délicieux lait à la fraise servi dans les stands éparpillés un peu partout sur l'île fut la cerise sur le gâteau. Oui, tout était parfait.

Perdu dans ses pensées, il entra au hasard dans l'une des nombreuses boutiques de l'île. Celle-ci semblait présenter et vendre tout un tas de souvenir à des prix exorbitant. Rien de bien intéressant, mais jeter un rapide coup d’œil ne pouvait pas faire de mal. Bien que remplie de touristes avides de babioles, faire le tour de la boutique s’avéra assez rapide, et il s’apprêtait déjà à sortir. Il fut malheureusement intercepté par ce qu'il croyait être un ninja. Mais qui s'avéra au final n'être qu'un employé qui voulait connaître à tout prix l'opinion de Matthew sur la boutique.

– Alors ?! Vous partez sans rien acheter ?
– Euh…
– Vous ne trouvez pas notre magnifique boutique intéressante ?!
– Si si, c'est juste que… Euh…

La porte s'ouvrit avec fracas. Un coup de feu parti rapidement. Les clients se mirent à crier et à se bousculer, mais les quatre hommes qui venaient d'entrer empêchaient toutes tentatives de fuite.

– CECI EST UN BRAQUAGE. FAITES PAS LES CONS ET TOUT SE PASSERA BIEN.
– ET FONT PARTIE DES CONS : CEUX QUI VEULENT JOUER AUX HEROS, CEUX QUI PARLENT FORT ET CEUX QUI OBEISSENT PAS.
– Mais, vous parlez vous même fort, monsieur.

Le coup de feu partit aussitôt, et le client qui venait de faire la remarque s'écroula. La balle n'avait touché que son bras, mais il semblait à tout prix vouloir se faire passer pour mort.

– Y'EN A D'AUTRES QUI VEULENT JOUER AUX CONS ?
– PARCE QU'ON EST TRES FORT A CE JEU LA.

Matthew retourna la tête vers le vendeur, avant de reprendre en soupirant.

– C'est juste que finalement, à choisir je préférerai Pedro et Carlos.
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Nel sourit en entendant la ville se réveiller et termina de plier ses draps avant d'aller voir de quoi il retournait. Puis il enfila sa veste et sortit d'un pas hâtif par cette merveilleuse matinée au soleil levant. Et si Nel était si enthousiaste à l'idée de sortir de l'auberge bon marché où il avait séjourné, c'était bien évidemment pour rejoindre l'une des nombreuses attractions touristiques qui remplissaient la ville. Il s'empressa de rallier en tout premier celle qu'il préférait par-dessus toutes les autres. Son propriétaire semblait presque dépité de voir son manège si bien récompensé. Cela faisait combien de fois que Nel le visitait, quatre-vingts, quatre-vingts dix fois? Si content des berries qu'il récupérait par foison, le responsable finit même par proposer un forfait au jeune garçon dans l'espoir de lui faire économiser quelques pièces.
Une fois les fesses posées sur un fier destrier vêtu d'une lourde cotte de maille, Nel se contenta d'hurler des choses comme "En avant mon fidèle compagnon!" ou encore "On va les avoir" qui ne manquèrent pas de décrocher un sourire aux passants qui le voyaient.

Sa journée exhaustive terminée, Nel faisait un dernier tour de l'île. Il comptait en effet la quitter dès l'aube après la semaine de repos bien mérité qu'il y avait passé. Mais attiré par son penchant naturel pour ce qui est brillant aux couleurs vives, il ouvrit en grand la porte d'une boutique de souvenir avant d'en franchir le seuil par de grandes enjambées presque militaires. Son regard se porta immédiatement sur une peluche d'écureuil à la texture extrêmement douce.


    — Il t'intéresse ? Intervint l'un des vendeurs. Ils font fureurs ici, plus vrai que les vrais !


Le blondinet malaxa la peluche plusieurs fois dans toutes les positions possibles puis le reposa et croisa ses bras d'un air vexé.

    — C'est même pas vrai, normalement les poils sont beaucoup plus rugueux.


Les deux billes de l'employé qui dévisageaient Nel n'avaient pas de prix. Il se gratta la tête d'un air gêné avant de repartir derrière son comptoir totalement déboussolé. Les autres clients n'avaient pas attiré une once d'attention du jeune garçon jusque là et l'entrée fracassante  de quelques bandits à la langue bien pendue n'en attira pas plus.

    — CECI EST UN BRAQUAGE. FAITES PAS LES CONS ET TOUT SE PASSERA BIEN.
    — ET FONT PARTIE DES CONS : CEUX QUI VEULENT JOUER AUX HEROS, CEUX QUI PARLENT FORT ET CEUX QUI OBEISSENT PAS.

L'intervention hautement philosophique d'un homme lui valu une éraflure sur son bras qui set mit à saigner. Bien qu'encore conscient il préféra se faire passer pour bien moins vivant qu'il ne l'était en feignant la mort. Une violence qui, bien évidemment, déplut fortement à Nel.


    — Y'EN A D'AUTRES QUI VEULENT JOUER AUX CONS ?
    — PARCE QU'ON EST TRES FORT A CE JEU LA.


Nel tapota la jambe du responsable alors que la presque totalité des clients s'enterraient au sol dans une pluie de cris et de pleurs. Seul un vieillard au strabisme prononcé tenta de stopper en Nel en lui tirant la manche.


    — Bonjour jeune homme, dis-moi, est-ce que tu veux mourir ? Non ? ALORS TU POSES TON CUL PAR TERRE LES MAINS SUR LA TÊTE COMME TOUT LE MONDE.
    — Pourquoi vous l'avez tué ? Demanda Nel en pointant du doigt le blessé.
    — PARCE QU'IL ME FAISAIT CHIER ET TOI CA VA PAS TARDER. ET TOI DANS LE FOND, PAREIL QUE CE CHIEUR DE GNOME, A GENOUX.


Alors qu'il terminait sa phrase, un impact retentit dans sa poitrine qui le propulsa à travers la vitrine pour s'écraser sur la terre sèche entouré de morceaux de verre. Nel regardait son poing étonné de la force qu'il possédait, il n'avait jamais vraiment frappé quelqu'un jusqu'ici. La mort présumée de la précédente victime avait réussi à accélérer la venue de ce moment en le noir de rage. Les trois comparses du hors-la loi-regardaient Nel avec tout autant d'étonnement avant de pointer leurs armes à feu en sa direction. La mitraille qui suivit s'étouffa dans une nuée de fumée. Mais quand ils observèrent les trous laissés dans le parquet du magasin, ils ne virent aucune trace du « gnome » qui s'était dissimulé derrière le comptoir.
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Il aurait bien voulu se mettre à genoux et se contenter d'attendre, en pensant au massage qui l'attendrait et qui lui faisait maintenant étonnamment envie. Il aurait bien voulu que les types se grouillent de prendre ce qu'ils sont venu chercher -et qui échappait totalement à Matthew-, puis qu'ils se tirent aussi vite qu'ils sont venu. Bien évidemment, île contrôlé par la Marine oblige, les soldats n'allaient sans doute pas tarder à intervenir, car l'arrivée des cambrioleurs n'avait rien de discret. Et ils seront alors obligé de prendre des otages. Et ça rendra la chose plus longue et plus dangereuse. Assis en tailleur près du comptoir, Matthew soupira. Mais pas autant que l'instant d'après. Un des clients, un jeune blondinet, s'était avancé vers le groupe. Et décida de jouer les héros. Le coup qu'il lança en direction d'un des cambrioleurs était impressionnant. La multitude de coup de feu qui suivit le fut encore plus. Heureusement pour lui, le jeune garçon avait réussi à se cacher derrière le comptoir, proche du pirate.

– MAIS QUEL ENFOIRE.

Les soldats de la marine arrivèrent. L'un des trois voleurs restant eu la bonne idée de placer une grande étagère face à la fenêtre brisée.

– SORTEZ D'ICI, VOUS ÊTES CERNÉS, s'écria le soldat qui était visiblement en charge.

Et c'est parti.

– BARREZ VOUS, ON A DES OTAGES ICI.

Malgré tout, les cambrioleurs ne cessèrent pas de pointer de leurs armes le comptoir. Matthew balaya rapidement la salle du regard. Que de simples touristes, et des enfants. Personnes qui ne semblait en mesure de se défendre face aux voleurs. Excepté le jeune homme caché derrière le comptoir et… lui. Le pirate avait toujours son épée -rétracté et caché-, et son pistolet, caché lui aussi dans sa redingote. Si il n'y avait pas d'autres otages, la situation aurait pu vite être réglé. Il se plaqua un peu plus contre le comptoir. Les voleurs ne semblaient pas vouloir s'approcher, à raison.

– Psst, siffla discrètement Matthew. Tu m'entends petit c-jeune homme ? J'ai une idée. Mais attends un peu. Quand je dirai Ananas, tu pourra sortir ça te va ?

Matthew n'attendit pas la réponse. Les cambrioleurs concentrés sur les soldats et le jeune homme, ils ne remarquèrent pas que le pirate venait de prendre le bonnet d'employé du vendeur pour le placer sur sa tête.

Il s'agissait maintenant de jouer son rôle. Il avait suffisamment vu son ami Jaskier avoir peur pour pouvoir l'imiter. La voix tremblante, les jambes légèrement courbés pour tenter d'éviter -mais seulement tenter- de se vider la vessie sur soi, la forte respiration.

– Euh… Ex-Excusez moi… ( Matthew se leva lentement ). Ne faites pas de blessés, je peux vous conduire à la caisse…
– Ferme-là, c'est pas ça qu'on veut.
– Oh ! Enfin… a-ah bon ?

Les cambrioleurs s'échangèrent un regard rapide. L'un d'eux reprit alors la parole.

– Ok, tu vas me conduire dans l'arrière boutique. Tu reste devant moi, et pas de geste brusque. Vous deux, vous surveillez le comptoir, si vous voyez le gnome sortir, vous tirez comme des enculés.


L’arrière boutique était complètement différente de la boutique elle-même. Quasiment pas éclairée, et tellement sale que la poussière s'accumulait sur les cartons. Les marchandises ne semblaient pas tellement bien se vendre.

– Où est-ce que ton boss entrepose les marchandises… importantes ?
– Importantes ? Euh… Monsieur, nous ne vendons que des peluches et des figurines… Et des tasses aussi, répondit Matthew, en tentant d'imiter une voix tremblante.
– Hum.

Après avoir fait le tour de la salle, et examiné rapidement les murs et les étagères, le voleur rapprocha le canon du visage de Matthew.

– C'est quand la dernière fois que ton patron est passé ici ?
– Euh, houla. Ça fait … longtemps ? Hésita le pirate.

Son interlocuteur rouvrit la porte menant à la boutique, siffla un de ses camarades et lui ordonna de fouiller plus en détail l'arrière-boutique, pendant que lui surveillait le tout. Au bout de quelques minutes, le voleur revint de derrière les étagères et indiqua que ce qu'ils cherchaient n'était pas là.

– Bordel, s'exclama le chef du groupe, tout en repointant son canon vers le visage de Matthew. T'es sûr que ton patron n'a rien pris ou ramené ici ?
– Je… Euh…

Pulupulupulupulu. Pulupulupulupulu.

– Euh…

C'était son propre escargophone qui était entrain de sonner. Sans doute son ami Jaskier qui voulait prendre des nouvelles, au plus mauvais moment possible. Enfin, quoi que.

Le pirate profita de la petite diversion provoquée pour asséner un rapide coup dans les côtes du preneur d'otage. L'escargophone tomba au sol, et le choc le fit décrocher.

– Salut Matt'. Ca va ? Tu devinera jamais ce qu'il y a aussi au salon…

Il enroula son bras droit autour de son cou tout en s'appropriant l'arme à feu. De sa main gauche, il sortit son propre pistolet.

– Un SAUNA !

Il pointa les deux canons vers les deux cambrioleurs restant, avant de s'écrier « Ananas ».

– Allo ?
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« Ananas », le mot est lancé. Nel encore terré le plus discrètement possible contre le comptoir sait qu'il s'agit du moment fatidique. Mais doit-il le faire ? Est-ce le bon moment ? Ses pensées s'embrument. Le temps passe. Il faut se décider. Seule la question de la confiance entre en jeu, est-ce qu'il est sûr de son coup ce type ? Bien sûr que non. Quand on veut être sûr de son coup, on plante des navets. On ne pratique pas le pugilat contre des hommes armés.

En fin de compte, le blondinet prit la décision de sortir de sa cachette en passant par-dessus le comptoir avant de se diriger vers les preneurs d'otage. Pourquoi ? Sûrement parce qu'il était naïf, et probablement parce que la voix de l'homme mal rasé sonnait comme quelqu'un d'expérience.

Les cambrioleurs vidèrent leur chargeur sur leur première cible à savoir le vrai faux vendeur de ce magasin désormais en piteux état. Nel profita de la distraction pour charger à toute vitesse et passa derrière eux. Il déploya ensuite ses deux bras et d'un puissant coup fouetté balaya leurs jambes. Quand ils s'écrasèrent au sol en se fracassant la tête, ils n'étaient déjà plus qu'à moitié conscient. Quelques tirs partirent en direction du plafond, le trouant à son tour. Le gamin ne prit aucun risque et enfonça un poing dans l'abdomen de chacun des deux hommes, leur arrachant un crachat de salive à chacun.

Après s'être redressé, Nel adressa un pouce levé et un grand sourire à l'instigateur de cette stratégie. Puis il attrapa les deux voleurs et les traîna dehors jusqu'à un sous-officier qui terminait d'expliquer son plan.

— Bon comme je vous disais je crois qu'on a pas le choix, il va falloir envoyer un coup de canon dans l'armoire qu'ils ont utilisé pour bloquer la vue, espérer que ça ne touche aucun civil et rentrer en tirant sur tout ce qui a une arme.

*BOUM*

Les deux corps tombèrent avec une rigidité cadavérique sur la terre sèche. Nel se frotta les mains, satisfait du travail bien fait sous les yeux ébahis du sous-officier qui toussota légèrement avant de noter quelques petits mots sur un calepin.

— ... Tout est bien qui finit bien, hein ? Fit-il sous le regard désespéré des marins qu'il commandait.

La suite suivit le schéma classique, les otages furent tous interceptés pour vérifier leur état de santé, puis raccompagnés pour certains. La bande de hors-la-loi finit la journée derrière les barreaux d'une cellule provisoire en attendant leur jugement. Une fois relâché par les employés du gouvernement mondial, Nel rejoignit son sauveur qui était passé juste avant lui par les mains froides et brutales du médecin de garde.

— Merci pour tout à l'heure ! C'est dommage pour la boutique, je l'aimais bien moi. Enfin, moi c'est Nel, Nel Fairwing, dit-il en tendant la main. Tu vas oùùùùùùùù maintenant ? Je peux t'accompagner ?

Nel tournait autour de l'inconnu de manière assez agaçante, trottinant sur ses pieds comme une danseuse étoile en attendant les réponses de son interlocuteur, il avait vraiment envie de se balader avec lui, il fallait espérer que ce soit réciproque.
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Le mal de crâne que lui filait le jeune garçon en tournant autour de lui fut sans doute un facteur important concernant sa réponse.

– Heh, ok ok c'est bon, arrête s'il-te-plaît, fit le pirate en secouant rapidement la tête. Ils cherchaient un truc tout à l'heure, dans la boutique. Mais c'était pas là.

Il marqua une rapide pause, le temps de manger le morceau de chocolat qu'un officier lui avant gentiment donné.

– Du coup, moi je pense que les autres boutiques de la même enseigne vont se faire cambrioler elles aussi. T'es pas un peu curieux Nel ?

Il n'attendait pas vraiment de réponse, et ne regardait pas vraiment son interlocuteur non plus, mais plutôt le vendeur à qui il avait eu à faire un peu plus tôt.

– Sauf que du coup, reprit-il calmement, en général ce genre de chose ça se fait en simultané, donc moi je pense que comme les soldats ont pas l'air de s'inquiéter plus que ça, soit je me trompe soit ça se passe bien pour les cambrioleurs.

Il marqua une nouvelle pause et se dit qu'il faisait un peu trop long.

– Bon en gros moi j'aimerai bien savoir ce que cherche ces types parce que je suis curieux et que je m’ennuie, voilà. Alors je vais jeter un coup d’œil aux autres enseignes.

Il omit volontairement de dire qu'en dehors de la curiosité et de l'ennuie, c'était surtout la probabilité que ce que cherchaient ces voleurs eut de la valeur qui l'attirait.

Il s’avança d'un pas sûr vers le vendeur, qui affichait toujours un visage livide. Le pirate n’eut aucun mal à lui soutirer l'information qu'il voulait. Information que tout le monde possédait à partir du moment où ils étaient habitué à l'île. Il y avait deux autres enseignes appartenant au même propriétaire, un certain Mr. Domako. Les indications du vendeur, bien que vagues, étaient largement suffisantes.

– Voilà voilà, reprit Matthew en regardant Nel. Si tu veux tu peux me suivre, vu ce que t'as mis aux deux autres, je pense qu'on peut affirmer que tu te débrouille ! Alors, ça t'intéresse ?

Il ne savait même pas pourquoi il avait tant parler à un gamin comme Nel. Et se dit que son approche n'était peut-être pas la plus appropriée.

– Ou plutôt… Ça t'intéresse de taper du méchant ? Oh, au fait, moi c'est Matthew.
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— Du moment que je peux rester avec toi !

Nel n'est pas un modèle de justice. Il ne pourchasse pas assidûment les criminels et ne se sent pas non plus obligé de résoudre toutes les crises de ce monde. Malgré tout, il possédait un fort sens de la morale et une bonté sans limite, deux caractéristiques le plongeant souvent au cœur de la défense des opprimés. Aussi s'il suivait Matthew, c'était bien parce qu'il venait de se trouver quelqu'un avec qui discuter et non dans l'espoir de résoudre l'énigme de ces mystérieux braquages.

Il venait justement d'entamer une comptine, la chantonnant du bout des lèvres, quand un escargophone dans sa poche marmonna une voix. Rapidement il le sortit de sa tanière pour en écouter le contenu.

    — Je répète, la confiserie Flinch a déclenché son escargoalarme.
    — On s'en fout, ce vieux fou doit encore avoir cru voir l'ombre d'un voleur totalement imaginaire, déclara une autre voix. C'est la troisième fois cette semaine. Au pire on jettera un coup d’œil après l'apéro'
    — Bien reçu.


Nel sentit que son partenaire paraissait intrigué par la présence du gastéropode de la marine. Après avoir viré au rouge vif, il tenta d'expliquer le pourquoi du comment en s'entortillant les doigts.

    — Je l'ai trouvé par terre tout à l'heure ! Je savais pas à qui il était alors je l'ai gardé.


Une explication qui aurait été totalement valable si les six lettres majuscules « MARINE » n'étaient pas gravées sur l'escargophone en question. Cela dit il n'avait pas vraiment menti, la bestiole se trouvait devant l'entrée du magasin, sans propriétaire clairement visible aux alentours.

    — Et je sais où c'est en plus ! Ils font des supers sucettes de nougatine au miel et à la cannelle, admit Nel en se léchant les babines.


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Autre endroit, même moment

Volets fermés, stores baissés, portes verrouillées. En l'absence des quelques lampes à gaz qui éclairaient faiblement quelques coins de la pièce, le reste était plongé dans une profonde obscurité. Au sol, un pauvre bougre vivait ses dernières secondes après s'être vidé de son sang.

    — C'est quoi ces conneries ? Demanda une silhouette menaçante.
    — Ce connard a déclenché l'alarme.
    — Et ça aurait pas été intelligent de le descendre avant qu'il déclenche cette putain d'alarme ?
    — Sûrement...
    — Bon, on se bouge, l'alarme est sonnée, le temps est compté. Mais vu l'épaisseur de métal de ce coffre fort, je crois qu'on tient le bon bout. Pas vrai ?


L'homme dirigea son regard vers le propriétaire de la boutique assis dans un coin de la salle, effrayé par la brutalité des événements. A l'aide d'un étrange instrument ils entamèrent la destruction de la chambre blindée.

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    — C'est làààà. Oh, tout est fermé... Tu as une idée Matt ?
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Tout ceci avait été rapide, et en un clin d’œil ils s'étaient tout deux retrouvés en face de la petite boutique de confiserie dénommée Flinch. Tout était fermé, la porte, les volets, tout, faisant ainsi contraste avec le reste de la rue. Matthew décida de faire rapidement le tour de la boutique qui n'était, fort heureusement, pas bien grande. Évidemment, la sortie de secours était elle aussi verrouillée.

– Bon… Bon, bon. Je pourrai essayer de crocheter la porte de derrière, ou alors tu peux essayer de défoncer celle de devant avec tes… tes… habilités, fit tranquillement Matthew en revenant vers Nel. Ou, troisième solution, on attends sagement qu'ils sortent.

Un faible son leur parvint au oreille depuis l'intérieur de la boutique. Un son désagréable, un coup sec suivi d'un léger cri étouffé.

– Ouais, reprit soudainement Matthew, ma conscience serait plus tranquille si on évitait la troisième solution.

* * *

– Keeeeewaaaa ?!
– Chef ?
– C'est quoi ça, putain ?
– Euh… Chef ?
– UN COFFRE. DANS. UN. COFFRE.
– Chef !
– BORDEL. EH, PROPRIO DE MES DEUX, TU VAS NOUS OUVRIR CA TOUT DE SUITE ESPECE DE…
– CHEF FERMEZ LA BORDEL C'EST CENSE ETRE DISCRET PUTAIN, VOUS L'OUVREZ ENCORE JE VOUS MET UNE BALLE AU NIVEAU DE L'ENTRE-JAMBE, C'EST CLAIR ?
– …
– …
– …
– Z'avez raison. Pardon. Ahem, donc je disais. Mr. Le Propriétaire, auriez-vous l'amabilité de nous ouvrir ce PUTAIN de coffre ?

Le propriétaire, tapis dans l'ombre d'un coin de la pièce, ne répondit pas.

– On veut la coke, putain !

Le propriétaire ne répondit pas.

Un son désagréable, un coup sec suivi d'un léger cri étouffé.

* * *

Un léger clic suivi du léger bruit caractéristique d'une porte que l'on ouvre doucement.

– Hop. Héhé. Je pensais même pas réussir, j'ai pas fait ça souvent, et la plupart du temps je regardais faire.

Matthew était plutôt content de lui. Pour lui, ouvrir une serrure à l'aide d'une épingle ne marchait que dans les livres, et pourtant. Mais la porte était maintenant ouverte, et les cambrioleurs semblait être trop occupés pour s'en rendre compte. Il passa lentement la tête, tout en dégainant son pistolet d'une main. Après quelques secondes, il indiqua à sa nouvelle connaissance que la voie était libre.
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Matthew avait à peine mentionné le mot « défoncer » que Nel se préparait déjà à entreprendre ce petit tour de force. Après avoir fait quelques flexions pour mettre ses muscles dans le bain, il frappa son poing contre la paume de son autre main d'un air résolu puis entama de longs moulinets. Ils étaient parfaitement inutiles hormis le peu d'air qu'ils ventilaient mais pouvaient au moins être fiers de donner une impression de puissance phénoménale à son instigateur.

Le son distinctif d'un loquet se déverrouillant arracha un long soupir de déception à Nel qui mima une moue triste par la suite. « Dommage » se dit-il, en s'avançant à l'intérieur de la porte.

    — C'est coooool n'empêche, comment tu fais pour ouvrir les portes fermées ? Tu m'apprendras? Enchaîna Nel sans aucune discrétion.


N'importe qui aurait sûrement baissé d'un ton à l'approche de l'intérieur de l'échoppe. La vive motivation de Nel quant à l'apprentissage de nouveaux talents avait cependant cette tendance à réduire le potentiel de sa matière grise de manière assez impressionnante. Et puis l'infiltration ne faisait de toute façon pas partie de ses atouts, ni même de ses compétences tout court.


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    — S'il parle pas le monsieur on va pas aller loin. Il se sent p'tet opprimé, dit l'un des hors-la-loi.
    — Moi je me sens opprimé, pas plus tard qu'hier la marchande de légume m'a crié dessus. Et le boulanger aussi, tout pareil le matin et le soir, indiqua un autre.
    — C'est vrai, renchérit un troisième. Moi mon propriétaire il m'opprime, c'est incroyable. Il cogne à la porte sans arrêt pour me réclamer tous les loyers que je lui dois, à ce qu'il paraît, et c'est tout à fait faux. Et pire, mes voisins aussi ils m’oppressent. Ils comprennent pas que quand je travaille le jour j'ai pas d'autres moments que la nuit pour travailler mon tuba. Non mais sans déconner, c'est de l’oppression ou je m'y connais pas.

Dans le fond le seul employé de la boutique lâcha un grand soupir. Sa mère lui avait donné le nom de Alfred, Alfred Manford. Il détestait cette identité qui lui donnait un air vieillot sans même avoir vu sa bouille. Il avait suivi un parcours classique, reprenant l'entreprise du bon vieux papa. Avec le temps il avait fini par s'intéresser à des moyens d'obtenir beaucoup d'argent en toute illégalité, en bon pingre qu'il était. La mafia du coin avait rapidement fait de lui l'un de ses membres les plus loyaux, allant même jusqu'à lui confier en permanence une grosse partie d'un stock de drogue particulièrement chère. Le groupe de bras cassés qui braquaient son établissement l'avaient effrayé, au début. Mais il comprit rapidement que la majeure partie d'entre eux ne saurait même pas épeler leur nom si on le leur demandait.

Après avoir gardé un silence de marbre, il se confit enfin à ses ravisseurs :

    — Si j'étais vous je partirais maintenant. Vous êtes personnes, avec un peu de chance personne ne vous retrouvera. Ils ont sûrement envoyé quelqu'un depuis le temps, dans quelque minutes vous êtes morts de toute manière.

Le discours à l'importance capitale entra dans l'oreille des bandits avant de ressortir aussi vite par l'autre. Leur attention était concentrée sur une voix étrangement enfantine qui provenait de l'entrée de secours. Nel apparut finalement devant les yeux ébahis de la bande avec l'étrange sensation d'interrompre un film au beau milieu de son tournage.

    — Bonjouuuur, je cherche... du lait, dit-il pour justifier sa présence.


Les bandits s'observèrent un à un, comme pour chercher une raison au pourquoi du comment de sa présence dans une boutique en théorie confinée.

    — Tu nous prends pour des cons ? C'est une confiserie, affirma d'un ton sec le leader.
    — Ouaip mais y'a quand même des bonbons en forme de vache, y'a p'tet moyen  de ...


*CLOPS* Le sbire avait soudainement eu l'illumination de ne pas terminer son message. Qui du coup de poing énervé ou du saint-esprit avait réussi l'exploit ? Cela restait à voir. Le malfaiteur en chef ne prit pas le peine de s'interroger là-dessus et s'approcha de Nel avant de l'attraper par le col et de le soulever jusqu'à ce que ses pieds ne touchent plus le sol, même en gigotant.

    — Maintenant t'as trois secondes pour tout cracher.
    — J'AIME LES FRUITS AU SIROP, hurla Nel de toutes ses forces.

La phrase fut suivie par un coup de genou qui explosa directement dans les noix de son interlocuteur, qui si elles en étaient vraiment auraient sûrement éclaté leur coquille pour révéler leur nature de fruit sec.
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Le bruit des noix brisées fit tressaillir Matthew. Il s'était faufilé par l'arrière boutique, afin de tenter d'arriver à l'arrière des bandits. Toute la boutique avait été volontairement plongée dans la pénombre. Couplé avec la diversion de Nel, rien de plus facile. Il se retrouve rapidement non loin derrière un premier bandit ; Nel est aux prises avec le chef du groupe. Matthew n'avait alors plus qu'à attendre. Il n'était pas franchement pour laisser son compagnon de fortune servir ainsi de diversion, mais Nel semblait tout à fait décidé. Lorsque le signal lui parvint aux oreilles, le pirate s’avança vers le premier bandit et lui asséna un jolie coup de crosse, avant de pointer son arme vers le second cambrioleur. Le chef lui, était recroquevillé au sol, et tentait de crier des ordres assez directs ;

– Butez moi ces cons !!!

De son autre main, Matthew dégaina son épée. Il ne fit pas attention au vendeur. Grossière erreur. Celui-ci avait profité de l'intervention des deux héros pour s'emparer de l'arme du bandit à terre, puis la pointa successivement sur chaque personnes présentes.

– Vous allez tous dégager d'mon magasin maintenant, bande de… de… Bref, BARREZ-VOUS.
– Mais… On est venu vous aider ! S'exclama Nel, tout en se grattant la tête.
– Mon. Gros. Cul. Vous êtes ni de la Marine, ni des… Hum. Associés. Sinon je le saurai.

Le chef était parvenu à se relever, profitant à son tour de la diversion créé par le vendeur, et avait le canon de son arme pointé sur Nel, de qui il s'était un peu éloigné. Au cas où.

– La Marine ? Fit-il, tout en se tenant le ventre d'un bras. T'as appelé la Marine, sale vendeur de mes deux ?
– Je voulais avertir mes partenaires. Mais je pouvais pas retrouver l'escargophone, alors j'ai activé l'alarme.
– Et merde ! S'alarma l'autre cambrioleur encore debout. Je suis sûr qu'on est encerclés !

Matthew se demandait si il fallait leur expliquer de non, afin de calmer les tentions, ou plutôt tenter de les acculer. Il n'eût pas le temps de faire un choix, car le volet fermé de la boutique se souleva lentement, et une énorme silhouette passa difficilement en dessous, afin de s’engouffrer dans la boutique. L'homme ouvrit la porte tranquillement, possédant vraisemblablement la clé. Aucun des protagonistes ne bougea, donnant ainsi à la scène une allure quelque peu ridicule. Une voix grasse et lourde retentit alors dans la pièce.

– Hey, Alfred, y'a un truc qui va… pas ?

L'énorme homme qui venait de s'inviter regarda une à une les personnes présentes, jaugea rapidement la situation en se grattant le menton, soupira, et s'adressa au vendeur, qui semblait soulagé de la présence de ce type effrayant.

– Hum. Tous ?
– Tous, Trevor.
– Mais…

C'est tout ce que put dire Matthew.

Trevor. Un homme très bien bâti, dépassant de deux têtes les hommes qui n'avaient absolument pas à rougir de leurs tailles. Son crâne chauve et son épaisse barbe noire lui donnait un aspect rustre. Il possédait également une grosse ceinture à laquelle étaient attachés une multitude de bouteilles d'alcool. Il avait rapidement été remarqué par les criminels du coin. Sa résistance, sa force et son absence de peur en faisait l'homme de main parfait. Il passait de temps en temps vérifier la boutique. En effet, les mafieux du coin avait parié gros sur celle-ci : pas d'hommes de mains présent sur les lieux, pour ôter tout doutes. Sur une île telle que Suna Land, on avait rarement besoin de garde du corps, et ceux qui en possédaient attiraient irrémédiablement les regards.

Il n'avait pas besoin d'en savoir plus que ce que venait de lui indiquer Alfred. Il y avait une menace. Et il était hors de question de laisser une quelconque menace peser sur cet endroit. Alors il fonça, ignorant les pistolets braquer par un peu tout le monde, en direction d'un peu tout le monde. Il n'avait besoin de rien de plus que son poing et de sa bouteille d'alcool brisée qu'il tenait. Il fonça dans le tas, et il possédait vraisemblablement pas mal de dorikis.

Matthew plongea sur le côté, et pouvait entendre la multitude de coup de feu résonner dans la boutique.

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Ce qui est bien quand tout ce qui bouge est potentiellement une cible, c'est qu'il n'y a nul besoin de retenir ses coups. Le coup envoyé par le « géant » fouetta le vent si bien que Nel sentit sa force sans même le recevoir. Les deux victimes, elles, terminèrent le crâne en mille débris, déversant leur sang par terre après avoir  été fauché par la bouteille fendue.

Le chef de la bande recula d'un pas alors que son visage se mit à trembloter et dégouliner de sueur. Il détourna son arme de Nel et pointa le mastodonte avant de décharger en panique la totalité de son chargeur. Ses subordonnées firent de même, se débrouillant au mieux pour ne pas se toucher entre eux. Le cliquetis des armes vides de toutes munitions fut étouffée par un rire sadique.

Trevor faisait partie de ces personnes dont l'avenir avait été défini le jour même de sa naissance et sa vie définit en fonction. Depuis son plus jeune âge son corps et en particulier sa peau avaient été soumis aux pires sévices. Tranché, martelé, déchirer, écorcher, brûlé, autant de tortures qui l'avaient pendant longtemps hanté jusqu'à ce que pour se protéger, son corps lui-même se mit à produire une peau extérieure dense et solide au poing que même les balles ne parvenaient plus à pénétrer sa peau.

Tous tentèrent de s'enfuir maladroitement après avoir jeté leurs armes, mais le leader fut intercepté par Trevor qui l'empoigna par la tête de sa main énorme et bourrue.


    — Oh, ils se sont enfuis. J'irai les chercher, je termine déjà avec celui-là.
    — Non, attends ! Hurla le chef en sanglot.

Mais la poigne du monstre se resserra sur ces derniers mots et cette fois, l'éclaboussement de sang s'accompagna d'un son terrible, celui du morcellement lent et horriblement douloureux d'un crâne encore vif. Une fois l'orange pressée jusqu'à la dernier goutte, il en balança les restes contre un mur d'un mouvement absent de tout remord. C'est alors qu'il sentit cette main qui tirait son pantalon en cuir espérant sans doute attirer son attention. Quand il tourna son regard vers la chiure de fourmis à ses pieds, celle-ci se mit à parler.


    — Je sais que je perds mon temps à parler à un meurtrier, mais qu'est-ce qu'il a fait pour mériter la mort ? Il était sur le point de s'enfuir.
    — Hmm ?


Trevor se contenta de cette élocution. Déjà parce qu'il ne comprenait pas le sens de la question, et ensuite parce que de toute façon ce gamin était le prochain. Son pied s'enfonça dans les côtes de Nel avec cette violence inouïe propre à ce tueur né, le projetant en arrière à une vitesse phénoménale. Les frêles parois du magasin, même avec les volets fermés, ne résistèrent pas au boulet de canon que constituait Nel une fois propulsé par Trevor.


    — Oh, désolé pour le mur Alfred. Je termine celui-ci et je vais chercher les autres, déclara-t-il en pointant du doigt Matthew.


Il avança d'un bon pas, son seul pied faisant trembler le sol de l'échoppe, pour s'attaquer à sa cible. Une fois à portée, il n'eut pas le temps de voir arriver le poing microscopique qui plongeait vers son visage. Le moustique était de retour et lançait toute sa force en hurlant.
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Au beau milieu du carnage, Matthew était entrain de se demander si il avait bien fait de venir ici. Probablement que non, en fait. C'était même sûr. Dire que y'a pas si longtemps, il était entrain de se faire masser. Bon d'accord, ça l'emmerdait, mais quand même, c'était déjà mieux que de se faire éclater le crâne. Et comme si ça ne suffisait pas, il vit le vendeur, un peu plus loin, utiliser l'escargophone qu'il semblait avoir retrouvé, au milieu de carton. Parce qu'un gros balèze, ce n'était bien sûr pas suffisant.

Mais Matthew avait un dernier atout dans sa manche. Histoire de rendre la situation plus équitable. Un joker. Lui aussi avait un escargophone. Bon, le sien ne lui permettait pas de contacter miraculeusement une bande de mafieux prêt à se salir les mains, mais quand même. Un ami, c'est censé aider dans le besoin. Alors il s'éloigna un peu de la bataille au moment où il entendit un léger crac, lui signifiant qu'un autre crâne venait d'être fissuré. Et il appela son joker.

– Jaskier ? Réponds gros con.
– Oh, désolé pour le mur Alfred. Je termine celui-ci et je vais chercher les autres.

Son ami décrocha au dernier moment, et Matthew lui fila les coordonnées de la boutique, avant de ponctuer par un « grouille ton cul ».

Et puis Trevor s’avança vers lui. Matthew se releva, pointa son pistolet sur lui, prépara sa lame dans l'autre main, et respira un grand coup. Il n'avait aucune idée de comment battre un type pareil. Un type qui venait de balayer quasiment tout le monde présent dans la pièce. Et puis la solution apparu d'elle-même, sous la forme d'une coup de poing, petit mais puissant, lancé à l'adresse du costaud. Ce fut quelques centaines de dorikis qu'il reçu en pleine face, et qui le firent s'envoler dans l'une des étagère qui formait un des rayons du magasin. Ce fut tout un tas de confiseries qui s'écrasèrent sur le sol. Dommage, tout ce gâchis. Le propriétaire gueula un peu, mais sa voix se perdit dans le grognement que poussa Trevor en se relevant.

A deux, il avait peut-être une chance oui. Trevor, une fois debout, fonça, bouteille levé, vers Nel. Désireux de lui rendre la pareil, Matthew se mit à courir à côté de lui puis plongea vers Trevor au moment où celui-ci s'apprêtait à abattre son arme sur le gamin. La lame du pirate entailla fortement la jambe du géant qui poussa un autre grognement de douleur. Son attaque réussie, Matthew se releva et se plaça derrière le géant. Il voulu tirer sur lui mais Trevor se retourna et balaya le passage avec son puissant bras, faisant voler le pistolet beaucoup plus loin.
Peut-être allaient-ils pouvoir se débarrasser de lui. Et si c'était impossible, ils avaient une autre chance ; les mafieux n'allaient pas tarder oui, mais si son ami Jaskier était un minimum futé, la Marine ne tarderai pas non plus à intervenir. Pour de vrai, cette fois.

Pour Matthew, ce sera le moment rêvé pour s'emparer du butin.


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La pire des choses qui puissent vous arriver après qu'un assaut n'ait absolument pas mis KO l'adversaire, c'est qu'en plus il l'ait mis en rogne. Si Matthew ne s'était pas précipité pour lacérer la jambe du gorille, Nel aurait très certainement fini à nouveau encastrer dans un mur. Mais plus fort cette fois. Mais malgré leurs efforts, Trevor ne semblait pas pâlir le moins du monde. Sa constitution s'avérait plus que redoutable et pour autant, sa force et sa vitesse ne faisaient en rien rougir. Pire, le propriétaire profitait de l'agitation pour appeler discrètement des renforts.

Dans ce moment de doute, Nel se souvint d'une phrase. Peut-être venait-elle de son père ou alors de son oncle. L'un d'eux avait fini dans un labyrinthe infernal dans lequel tomber sur une licorne chiant des arc-en-ciel semblait plus probable que d'en déceler la sortie. Alors, il mitrailla le plafond de coup de poing, jusqu'à faire s'effondrer toute la roche. Une fois le trou formé, il eut simplement à passer à travers et quitter l'endroit. La phrase qu'il avait cité au final c'était « Si tu n'aimes pas le jeu, n'y joue pas. ». En se basant sur cette même idée, Nel venait de créer une stratégie pour se débarrasser du mastodonte.

    — Je te le laisse deux secondes Matt'.


C'était son style à Nel, laisser la merde aux autres le temps de pouvoir y remédier. Il se dirigea d'abord vers le propriétaire avant de l'assommer d'un bon coup de poing. Il supplia qu'on le laisse après le premier. Sûrement parce que Nel n'avait pas frappé assez fort. La deuxième fois, il comptait les étoiles, et y'en avait pas mal. Puis les mains du blondinet se faufilèrent à travers les divers poches de sa victime. Il lui fallait absolument trouver un briquet, il s'agissait de l'élément hasardeux de son plan. Ça et le fait que Matthew se fasse pas trop amoché pendant que Nel opérait sa petite fouille corporelle. Bingo. Non ce n'est pas fait exprès pour coller à l'histoire.

Demi tour, droite. Matthew paraissait comme qui dirait en mauvaise posture. Trevor le plaquait contre une des parois du magasin, ses deux grosses pattes agrippées autour du cou de sa victime dont les pieds se trémoussaient à un petit mètre du sol. Nel s'empressa de récupérer une bouteille de whisky pleine que Trevor semblait faire pousser tout au long de son ceinturon. Un petit saut sur les épaules de la bête et Nel fracassa la bouteille sur le crâne chauve. Trevor relâcha alors son étreinte pour massacrer le moustique qui venait de le piquer. Mais bon, Nel, comment vous dire... C'est entre le furet et la mouche ce truc, il se faufilait entre les doigts des mains énormes de Trevor sans aucune difficulté. Après sa petite danse, il alluma le briquet et le jeta sur la tête de l'immense tueur à gage avant de s'en éloigner d'un rapide salto arrière. Le résultat fut immédiat. Ghost Rider, le retour. Trevor hurla de douleur, courant partout dans le magasin en heurtant tous les meubles possibles, la tête engouffrée dans une grande gerbe de flamme. Après quelques échauffourées il s'écroula au sol inanimé.

C'est à ce moment que les tirs commencèrent.
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– Bordel.

Allongé derrière l'une des étagères de la boutique, Matthew pouvait entendre les balles siffler. Qui tirait ? Il ne pouvait pas vraiment savoir. Passez sa tête relevait plus ou moins du suicide. Mais ce n'était sans doute pas les soldats de la Marine. Malgré tout ce que pouvait penser Matthew a leur égard, il savait que la plupart n'étaient pas du genre à tirer dans le tas ainsi, à l'aveugle. En tout cas, il l'espérait.

C'était alors les mafieux, donc. Et ça, ça posait problème. D'une part parce qu'ils allaient probablement tenter de tuer tout le monde, et de l'autre, et bien… Non, c'est tout. Pour le moment, le plan de Matthew, qui consistait en pas grand-chose, si ce n'est tenter de voler le butin, était à l'eau. Jaskier n'avait sans doute pas répondu à l'appel comme il l'espérait. Tant pis, ça ne serait ni la première, ni la dernière fois.

Mais maintenant, il fallait trouver un moyen de ce sortir de ce merdier. Nel était à terre lui aussi, un peu plus loin. La porte de derrière semblait se trouver à des kilomètres. Et c'était la seule issue possible. Matthew se demanda si il pouvait courir jusqu'ici en profitant du moment ou les mafieux, tirant comme des bourrins, devraient recharger. C'était plus hasardeux, mais c'était sa seule idée.

Il n'avait pas prévu que jouer les morts comme lui et Nel le faisaient allait attirer les mafieux. Pensant que le tout était nettoyé ( le vendeur dans le tas ou non, ça ne semblait pas avoir beaucoup d'importance pour eux ), ils s'approchèrent, en ne formant qu'une seule ligne, prêts à récupérer ce que cachait la boutique.

Pour les deux autres, il s'agissait maintenant de faire diversion. Nel adressa un regard à Matthew, lui désignant quelque chose que le pirate assuma être l'étagère derrière laquelle ils étaient planquée. Située derrière une autre étagère, elle même situé derrière une autre. Alors, si on renverse la première…

C'eut l'effet escompté. Plus ou moins. Les mafieux ne se rendirent pas tout de suite compte de ce qu'il se passait, et leurs regards furent dirigés d'abord vers les étagères qui se renversaient et le bordel que tout cela provoquait, avant de se rendre compte que deux énergumènes tentaient de prendre la fuite par la sortie de secours.

Mais c'était trop tard. Que ce soit pour les mafieux, ou pour les deux autres. De la porte de secours, tout comme de la porte d'entrée ( et des fenêtres, pour ce qu'il en restait ), affluaient un grand nombre de soldats habillé de blanc et de bleu, armés de fusil, directement pointés sur tout ce qui bougeait et qui semblait menaçant. Malheureusement pour Matthew, il faisait partie de ceux-là. Impossible de bouger pour le moment. Les mafieux déposèrent leurs armes, se sachant vaincus à l'avance. Le vendeur tenta de se couvrir, avec plus ou moins de succès. Personne ne prêtait attention au petit Nel, qui semblait n'avoir rien à faire dans un endroit pareil.

En revanche, on ne quittait pas Matthew des yeux.

– Mais puisque je vous dis que nous n'avons rien à voir avec tout ça…
– « Nous ? »
– Ben oui, vous n'avez qu'à demander à ce Nel… Hein Nel ? … Nel ?

Parti. Tout comme le sachet de friandise Ariko © qui faisait de l’œil au pirate.

Tout ce butin, envolé.

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