Croisade #1. Note de frais
Duo - Bek
Croisade #1. Note de frais
1620 – South Blue – Portgentil - Royaume de Bliss
Résonne et gronde le port du Royaume de Bliss en ce matin. Sous les cris des mouettes, dans l’effervescence des allées et venues incessantes, là où grouilles marins et pieds tendres, enfants et vieillards, bandits et bon samaritains, se trouve Portgentil. Né du prolifique port du Royaume, cette cité s’est peu à peu développée. Comme des vagues incessantes qui rongent le rivage, elle est venue picorer puis dévorer les terres environnantes pour finalement devenir la capitale. Aujourd’hui c’est un dédale de ruelles et venelles ponctuées çà et là par des constructions parfois hasardeuses et loin d’être aux normes de sécurités comme peuvent en témoigner certains quartiers abandonnées suite à la montée des eaux. C’est ici que l’on retrouve Terry. Un enfant de la balle. Un gosse des rues. Chapardeur de première, bagarreur à ses heures et petite frappe friande d’entourloupes en tous genres. On l’avait laissé là. Dans cette ville, dans ce pays qu’il ne connaissait pas et qu’il a découvert au fils des jours et des mois. De garçon de bonne famille, il était à présent un gamin qui ne pouvait compter que sur lui et sur son irrépressible envie de prendre sa revanche sur la vie. Evoluer dans un endroit qui lui était étranger, ruser et survivre au quotidien en développant des aptitudes nécessaires à ce que l’on attend d’un futur agent, c’était là sa mission.
Ça et le fait de retrouver un carnet. Un carnet où étaient inscrites des informations gênantes pour certains membres de la marine. Capuchon sur la tête, short sale et sandales aux pieds, le petit bout d’homme déambulait dans les rues. Aujourd’hui c’était un jour d’affluence, un jour de marché. Des denrées venus du quatre coin des Blues avaient été chargés sur les navires marchands avant d’être présentés ici : sur les étalages de Portgentil. Les effluves d’épices et les aromes des fruits et des légumes hantaient littéralement l’air environnement. L’odeur du pain chaud fraichement sorti des fourneaux guidait Terry qui s’approchait dangereusement d’une miche de pain frais sur laquelle il lorgnait. La seconde d’avant, il était tout souriant devant le boulanger qui le regardait sévèrement alors que lui avait soigneusement ses mains dans ses poches. La seconde d’après, il n’était plus là, la miche de pain non plus d’ailleurs.
Quelques étalages, une ruelle et quelques bouchées de pain plus tard, on le retrouve à observer son monde comme à l’accoutumé. Alerte, la tête gigotant en tous sens comme pour chercher quelqu’un ou quelque chose, il scrutait, écoutait et s’attardait dans certains endroits à la recherche d’informations ou même d’indices sur ce fameux carnet. Une aiguille dans une motte de foin pensait-il à juste raison. Et puis, il eut une idée : Se rendre chez Jack Miel. Un ancien chanteur de charme qui abusait à tort de la boisson et du tabac jusqu’à ne plus pouvoir chanter quoi que ce soit sous peine de recevoir des tomates en pleine figure. Cet ancien artiste s’est vite reconverti dans les objets trouvés. Objets qu’ils volaient d’abord et qui finissaient par être trouvé dans sa poche, vous l’aurez compris. A présent, il dirigeait une petite troupe de saltimbanque. Des amuseurs de foule... Des pickpockets si vous préférez. Terry bossait parfois pour lui dans les coups durs, quand il n’avait rien à se mettre sous la dent. Faire affaire avec cette ordure n’était pas vraiment l’idéal, mais il avait appris à composer avec ce qu’il avait. Aussi, en quête d’objets, il était également un pourvoyeur essentiel d’information. Informations qu’ils vendaient également. Le seul problème avec ce dernier, c’est qu’il était difficile à trouver. Gageons qu’il fuyait quelques casseroles et autres rancunes inévitables dans ce genre de business.
Débusquer le loup n’allait pas être aisé. Se rabattre sur les louveteaux était tout ce qui lui restait. C’est alors qu’il sillonnait les rues à la recherche de cette petite troupe de voleurs à la sauvette. S’il arrivait à trouver ces derniers, il remontrait alors jusqu’à la tanière de Jack Miel... Enfin, c’était ce qu’il se disait. Un escargophone dans la main, il prit la parole pour orienter celui en charge de cette enquête.
Moshi moshi, c’est toi qui a perdu le carnet ? Je vais t’aider à le retrouver, mais tu devras faire ce que je dis !
Petite frappe et grande gueule, c’était tout lui.
Dernière édition par Terry J. Donnelly le Jeu 29 Oct 2015 - 16:59, édité 5 fois