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Eye of the Mwet [1626]



Détective Comique #7
1626, North Blue, Île Inconnue– Présent



- Je suis blurplglblurp nul. Nul. Blurplglblurp.

Assis sur le tabouret d'un bar miteux, l'homme avale la mixture poisseuse contenue dans son verre sale. Une barbe longue de plusieurs jours s'étale sur sa joue, et ses traits sont étirés en une grimace bien différente de l'éternel sourire qu'il affichait autrefois. En fait, à part une certaine tenue qu'il n'a pas lavée depuis bien longtemps, rien ne semble le rattacher à la personne qu'il a pu être. Dernier vestige d'une existence formidable, la combinaison porte les stigmates d'une longue descente aux enfers, aussi bien psychologique que physique. Elle est déchirée en plusieurs endroits, tâchée de vomi, d'alcool ou de sauce tomate bon marché en d'autres, et il est même possible de remarquer, sur la fesse gauche, l'inscription "je pue du cul" écrite par un gamin au marqueur rose fuschia à un moment d'inattention (en sachant que ces moments se révèlent de plus en plus fréquents, à présent).
Portant une main à son slip autrefois légendaire, l'homme sort plusieurs pièces qu'il dépose sur le comptoir.

- La même chose. Blurplglblurp.



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Détective Comique #7
1626, North Blue, Île Inconnue– Présent



Il fait nuit noire quand il se réveille. Non pas que ça change grand chose puisque, depuis plusieurs jours maintenant, ses yeux semblent voir les choses à travers un filtre terne et sombre.

- J'ai tellement bu qu'on dirait que je vole. J'dois rêver.
- Non.
- Hein ? Qui a parlé ?
- Moi.
- C'est toi, Dieu ?
- Non.
- Papa ?
- Ton père est mort.
- Ah oui. Maman ?
- J'ai une voix de femme ?
- Je sais pas, ch'uis bourré. T'es l'Esprit de la Mouette ?
- Non.


Il se tait. Allongé sur le dos, yeux rivés vers le ciel, il contemple les étoiles pendant que, presque magiquement, il se fait transporter.

- Tu es le Lit Animé ?
- Non.


Il marque une petite pause.

- 42 ?
- Quoi 42 ?
- Ben 42 c'est la réponse à la question, non ?
- Quelle question ?
- J'en sais rien, moi ! Fallait me le demander avant !


Nouveau silence.

- T'es ma conscience ?
- Non.
- Ben t'es qui alors ?
- Quelqu'un qui croyait en toi.


Dans un geste brusque, il bascule et tombe par terre. L'ancien super héros a la tête qui tourne, de la boue se mêle à son épaisse barbe aux forts relents d'alcool, mais il tente de se relever péniblement. Sans succès. Ses bras tremblent, ses jambes ne lui permettent même plus de tenir.

- Regarde ce que tu es devenu. C'est pitoyable.

Tout ce qu'il arrive à faire, c'est étirer son cou pour enfin voir d'où provient cette voix. Ses yeux s'écarquillent de surprise quand il se rend compte de qui il a en face de lui.

- Alors, tu me reconnais enfin ?
- Mon Dieu... Mais...
- Mais quoi ?
- UN ESCARGOT QUI PAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARLE !




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Détective Comique #7
1626, North Blue, Île Inconnue– Présent



Ses yeux s'ouvrent de nouveau. Cette fois, il fait jour. Les rayons du soleil viennent l'étouffer sous sa combinaison défraichie. Le réveil est difficile, une imposante douleur au front l'empêche de réaliser réellement dans quelle situation il se trouve. De sa main gantée, il se masse le crâne endolori et découvre, sous ses doigts, une épaisse bosse qui, il en est sûr, n'était pas là avant qu'il s'endorme.
Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?

- C'est qui le patron ? C'est moooooooooi ! Leeeee Patrooooon !
- Oui, oui, oui, monsieur Le Patron. Mais s'il vous plaît, laissez ma fille tranquille...
- Non, j'ai décidé qu'elle serait ma secrétaire. Elle est à moi maintenant. Parce que c'est moooooooooi ! Leeeee Patrooooon !


Malgré l'alcool et la douleur, il perçoit les bruits de coups et les cris qui s'élèvent. Instinctivement, sans trop savoir ce qui le pousse à agir, il se lève avec difficulté et rejoint la foule, à la sortie de la ruelle dans laquelle il s'est réveillé. Devant lui, à même le sol, une jeune fille d'environ huit ans est traînée par les cheveux par un colosse de quasiment trois mètres de haut, et presque autant de large.


Par terre, un vieil homme se tient le visage, couvert de sang et de terre.

- Je vous en prie, laissez-la partir...
- Non ! Je t'ai dit qu'elle était à moi ! Parce que c'est moooooooooi ! Leeeee Patrooooon !


Un sentiment étrange parcourt les veines et les membres de l'homme barbu au costume délavé, une sensation qu'il n'a plus connue depuis ce qui lui semble être une éternité. Ses bras tremblent, et pas seulement à cause du taux surélevé d'alcool dans son organisme. Le spectacle de désespoir et d'injustice le touche au plus profond de lui-même, la réaction chimique mêle dégoût et colère. Pourtant, au fond, quelque chose a changé. Une semaine plus tôt, il aurait sauté sur l'occasion et bondi sur ce colosse. Mais à présent... Le Chevalier Blanc de Gotham Island est tombé.

- Lâche-la !

Toutes les têtes se tournent vers la source de cette interpellation : un petit garçon d'une dizaine d'années, lunettes de soleil sur le nez et veste sur le dos, balancée par le vent à la manière d'une cape.

- Je suis SuperKid ! Et c'est MA ville !

D'un bond, le gamin atterrit tout près du colosse. La différence de taille entre les deux est risible, mais le garçon ne montre rien de sa peur. Il croit en ses convictions, il croit en lui, et est prêt à tout pour faire respecter la justice.

- Je t'ai dit de la lâcher !
- Petit, tu sais qui je suis ? C'est moooooooooi ! Leeeee Patrooooon ! Et le Patron a pas peur de cogner les enfants !


Sans autre forme de procès, le Patron arme son bras et déclenche un coup de poing évité de justesse par son minuscule adversaire. Le gamin est rapide et agile, il saute, roule, plonge et recommence inlassablement, laissant la brute s'épuiser. Puis, quand il sent le moment propice, il sort un petit lance-pierres de sa poche, l'équipe d'un caillou et contre-attaque.

- Lâche-la ! Ou je te vaincrai, parole de SuperKid !

Un des projectiles s'écrase entre les deux yeux du Patron, dans un "ploc" sonore. Son visage minuscule par rapport à son corps démesuré s'empourpre, il lâche la fille et fait craquer ses phalanges.

- Tu vas regretter ça, gamin. Parce que c'est moooooooooi ! Leeeee Patrooooon !

Trop rapide, le colosse fond sur l'enfant en une fraction de seconde. Ses immenses poings, inévitables prédateurs, se préparent à écraser le corps tétanisé du gamin. L'impact est tout proche, imminent, et, pourtant, le Patron bascule en arrière et tombe au sol.

- Prends la fille et pars.

Un instant plus tôt, le petit garçon priait tous les dieux existants de le sauver de cette mort certaine. A présent, le voilà qui contemple un homme en costume bleu sali, masqué et vêtu d'une longue cape mitée.

- Je t'ai dit de prendre la fille et de partir.

D'abord hésitant, SuperKid s'exécute, attrape la main de la petite fille et la ramène auprès de son père avant de s'enfuir avec eux. Le Patron, lui, se relève enfin.

- Qu'est-ce qu'il m'veut l'ivrogne du coin ? Tu sais ce qui arrive aux gens qui s'attaquent au Patron ?

Le petit courant d'air soulève la cape rapiécée et froisse légèrement les mouetteplumes du masque. Tout autour d'eux, les gens retiennent leur souffle. C'est la première fois que quiconque parvient à mettre à terre la terreur de cette île, Le Patron.

- Je suis ton pire cauchemar.

Une boule de foin se met à rouler entre les deux adversaires qui se toisent en silence, avant de s'élancer simultanément l'un vers l'autre.





Dernière édition par Mouetteman le Lun 12 Oct 2015 - 7:38, édité 1 fois
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Détective Comique #7
1626, North Blue, Île Inconnue– Présent



Nouveau réveil. Nouveau mal de crâne. Nouveau brouillard.
Cette fois, il n'est plus dans une ruelle sale et pleine de boue, ni attablé au comptoir poussiéreux d'un bar mal fréquenté. Cette fois, il est dans un endroit qu'il connaît bien, pour avoir lui-même aidé à le bâtir : le dortoir de l'Argo, et notamment son lit aux draps bleus et jaunes avec des dessins de poneys portant des mouettes.

- Enfin Rrrrréveillé, hein ? Ca fait pRRRResque deux jouRRRs, si on se RRRRéfèRRRRe aux dispositions du Statut des DoRRRRRmeurs de GRRRRand chemin.
- Juriste. Ca fait longtemps.
- Un peu, ouais ! Content de voiRRRR que tu me RRRReconnais, au moins. Le pauvrRRRRe ZoRRRRo l'a tRRRRès mal pRRRRis !
- Zoro ?


Les images d'un escargot géant et parlant lui reviennent en mémoire.

- Je pensais avoir rêvé, mais c'est vraiment arrivé. C'est lui qui est venu me chercher au bar ?
- Oui, il espéRRRait RRRRetRRRRouver l'homme qui l'a convaincu de combattRRRRe pouRRRR la justice, et pas cet ivRRRRogne que tu es devenu !


Superjuriste marque une pause. Son collant rose beaucoup trop serré fait ressortir la toison indomptable qui parcourt son torse gras.

- Moi aussi, quand je t'ai vu sauver ce gamin, j'ai cRRRu RRRRetRRRRouver le Justicier de Gotham Island, celui que j'ai suivi paRRRR-delà les océans ! Mais je me tRRRompais. Tu en es loin.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? Je veux dire... Contre le Patron ?
- Tu t'es fait massacRRRRer. C'est pas tellement qu'il était foRRRRt, confoRRRRmément à l'aRRRRticle 12 du Code des GueRRRRRRRiers et GueRRRRRRRièRRRRes de NoRRRRRth Blue, mais toi, tu étais tellement mauvais.
- Attends, attends. La dernière chose dont je me souviens, c'est qu'on se jetait l'un contre l'autre. Après, qu'est-ce qu'il y a eu ?
- Tu veux vRRRRRaiment le savoiRRRR ?
- Oui. S'il te plaît.
- Tu t'es emmêlé les pieds dans ta cape et t'es empalé suRRRR son énoRRRRme poing. K.O suRRRR le coup. Lui-même n'en RRRRevenait pas. J'ai attendu que la foule se soit dissipée, et je t'ai RRRRamené ici.


Silence. Il n'en croit pas ses oreilles. Il est tombé si bas que ça ? Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver ?

- Je compRRRRends pas. Je compRRRRends pas comment tu as pu dépéRRRRiRRRR à ce point.

Pour être honnête, lui non plus. Aussi loin que remontent ses souvenirs récents, il ne garde aucune trace du déclencheur de sa longue descente aux enfers.

- Juriste ?
- Quoi ?
- Je veux que tu me racontes, s'il te plaît.
- Te RRRaconter quoi ?
- Tout. Tout ce qui m'est arrivé. Je sais même plus pourquoi je suis dans cet état. On dirait que ma vie est dans le brouillard depuis le moment où on a débarqué sur Manshon.
- D'accoRRRRd. AloRRRRs... PaRRRR où commencer ? On était à la RRRRecheRRRCRche de RRRRed, le cRRRRRiminel. Tu étais avec ZoRRRRo, et vous fouilliez tous les RRRRecoins de l'île, jusqu'à ce que tu...
- Jusqu'à ce que je quoi ? Juriste, s'il te plaît.
- C'est tRRRRop duRRRR ! Même moi, je me sens mal, en RRRRepensant à cette tRRRRagédie !
- Juriste, tu es mon ami et compagnon depuis des années, j'ai besoin de toi. Dis-moi.
- Sniff, RRRRRnfl, tu étais avec ZoRRRRo et... Et... Et...
- Et quoi ?
- Et...
- Juriste !
- Et tu es tombé suRRRR...
- Sur ?


Juriste utilise ses mains comme un éventail pour se faire de l'air et se donner du courage.

- UNE FEMME !

Les yeux du justicier s'écarquillent. Sur son visage, une expression de surprise et de terreur mêlées s'inscrit du plus petit trait de son menton jusqu'au front.

- Juriste...

Il prend sa respiration, le temps de réellement saisir l'ampleur de la situation et ne pas succomber à la panique.

- Juriste, s'il te plaît. Sois fort, j'ai besoin de toi. Raconte-moi ce qui s'est passé avec cette... Cette... Cette f... F... Femme !

Au tour de Superjuriste de prendre une longue inspiration, à présent. Malgré ses lunettes épaisses, il est facile d'imaginer les larmes déborder de ses yeux.

- Tu... Tu... Tu as... Tu as été chaRRRRmé paRRRR elle.
- Mon Dieu, non, pas ça...
- Si... D'apRRRRès ZoRRRRo, elle était vRRRRaiment belle, la plus belle de tout NoRRRRth Blue, ceRRRRtainement.
- Continue...
- Eh bien, toi... Toi, tu... Tu la tRRRRouvais chaRRRRmante, aloRRRRs tu as fait ce que tout homme viRRRRil digne de ce nom a fait, tu lui as... Tu lui as...
- Je lui ai quoi ? Je lui ai quoi, bon sang !
- Tu lui as tendu ton slip !
- C'est un mensonge, ça ne peut pas être vrai... J'ai juré de ne tendre mon slip qu'à la plus belle femme du monde !
- Je sais ! J'étais là quand tu as fait ce seRRRRment ! Mais tu l'as quand même fait, tu lui as tendu ton slip. Et elle... Elle a dit que c'était... RRRRRépugnant !
- Elle a pas fait ça.
- Oh que si, elle l'a fait.
- Non, impossible... Non, tout mais pas ça.
- C'est pas le piRRRRe. Attends la suite. Elle a jeté le slip paRRRR teRRRRe et dit que tu t'habillais mal.


Superjuriste marque une pause insoutenable.

- Et toi, tu lui as dit qu'elle feRRRait mieux de te RRRRespecter paRRRRce que tu avais huit abdos et de jolis pecs.
- Oui, normal.
- Bien sûRRRR.
- Ensuite ?
- Eh bien... Elle a dit qu'elle tRRRRouvait les hommes musclés stupides et qu'elle pRRRRéféRRRRait un ceRRRRveau bien fait.
- C'est une blague ?
- Non, non, non... ZoRRRRo m'a dit qu'il a voulu te RRRRamener, mais tu ne voulais toujouRRRRs pas abandonner, aloRRRRs tu as continué. Et... Ca n'a fait qu'empiRRRRer.
- Tu veux dire que la situation est devenue encore pire ?
- Oui ! Elle t'a dit que ton costume bleu et jaune était une...
- Une quoi ?
- Une...
- Juriste, j'ai besoin de savoir...
- Une cRRRuelle faute de goût, une abeRRRRRRation au bon sens, une calamité vestimentaiRRRRe !
- Dis-moi qu'elle a pas dit ça... S'il te plaît.
- Je suis désolé, je suis tellement, tellement, tellement désolé. Je voulais t'épaRRRRgner ça, mais...
- Ca se termine là ?
- Heu... Eh bien... Pas vRRRRaiment. ApRRRRès, tu t'es mis à pleuRRRRer, à lui diRRRRe que ta vie ne seRRRRait plus la même sans elle, que tu étais pRRRRêt à faiRRRRe des effoRRRRts, à écouter des émissions de Den Den RRRRadio à l'eau de RRRRose avec elle, à l'inviter au RRRRestauRRRRant et à faiRRRRe moins de spoRRRRt.
- Qu'est-ce qu'elle a répondu à ça ?
- Que même avec des effoRRRRts, un homme qui poRRRtait un masque aussi affRRRRRRReux n'avait aucune chance avec elle. C'est là que... Tu t'es mis à genoux pendant qu'elle RRRRentRRRRait chez elle. Tu es RRRRResté dehoRRRRs à l'attendRRRRe pendant tRRRRois jouRRRRs et tRRRRois nuits, sans doRRRRmiRRRR, boiRRRRRe ou manger.
- Même pas de protéine ? Même pas de blancs d'oeuf ?
- RRRRien du tout. Tu t'es laissé dépéRRRRiRRRR, jusqu'à ce que tu t'évanouisses et que ZoRRRRo te RRRRamène ici.


La vérité lui fait un choc incommensurable. Il a mis de côté sa virilité légendaire à cause d'une... Femme ?! Ca lui semble si difficile à croire. Pourtant, l'explication n'est pas irrationnelle. Sa déchéance pourrait être expliquée par ce rejet incompréhensible.

- Qu'est-ce qui s'est passé après ?
- Tu étais dans un état cRRRRitique, HaRRRRlequin a paniqué, elle était incapable de te sauver. Au final, on s'est RRRRRetrouvé seuls, ZoRRRRo, RRRRRandy et moi, et on a mis les voiles en pRRRiant pouRRRR que ton état s'amélioRRRRe.. J'ai conseillé à ZoRRRRo de mettRRRRe le cap sur Gotham Island, en pensant que ton île te feRRRRait du bien, mais on a débaRRRRqué ici à la place.
- Et on est où ?
- Quelque paRRRRt au milieu de NoRRRRth Blue. Tu as commencé à fRRRRéquenter les baRRRRs, et tu n'as plus jamais voulu RRRRentRRRRer sur l'ARRRRgo. On est RRRResté que parce qu'on espéRRRRait que tu finiRRRRais paRRRR RRRRReveniRRRR.
- Vous êtes restés juste pour moi ?
- Oui. Je t'ai pRRRRomis que je RRRResteRRRRais jusqu'au bout.
- Je peux pleurer ?
- Oui, mais seulement si ce sont des laRRRRmes héRRRRoïques et viRRRRiles.


Et, dans un torrent de pleurs, les deux compagnons se lancent dans un câlin musclé.





Dernière édition par Mouetteman le Lun 12 Oct 2015 - 12:43, édité 3 fois
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Détective Comique #7
1626, North Blue, Île Inconnue– Présent



Le sable est chaud sous les brûlants rayons de soleil. Sur une des plages reculées de cette île de North Blue, deux hommes se lancent dans un entraînement des plus intensifs. Le premier, vêtu de son éternel marcel blanc, porte une coupe de cheveux dont l'impact masculin a valu à certains hommes de s'interroger sur la réelle intensité de leur virilité. Le second, lui, arbore une tenue spécialement confectionnée pour l'occasion.


Ils courent longtemps, nagent, font des pompes, enchaînent les tractions. Mais, rapidement, le Héros Déchu atteint ses limites, il s'allonge par terre, épuisé. C'est à ce moment-là, alors qu'ils boivent tous les deux leurs shakers de protéines, que Randy décide d'enfin rompre le silence.

- Mec, faut que j'te dise un truc.
- Quoi ?
- T'as changé.
- Comment ça ?
- Quand j't'ai rencontré, et même avant, en fait, t'avais un truc spécial. T'avais ce regard, t'avais... L’œil de la mouette. La rage, la volonté de te battre pour la justice. Cette femme t'a fait mal, elle t'a brisé. Mais c'est pas pour autant que tu peux pas te reconstruire, mec. Faut que retrouves ce regard, l'oeil de la mouette.


Il se relève.

- Le Patron revient en ville dans une semaine, tout le monde en parle. C'est à toi de montrer que t'es toujours là. L'oeil de la Mouette, mec, l'oeil de la Mouette ! Alors on va taffer à fond, on va faire péter les pecs et les dorsaux, on va remplir ces débardeurs avec des gros muscles, et tu vas leur montrer, à tous ces péquenauds, que t'es toujours dans l'coup. L'oeil de la Mouette !
- L'oeil de la Mouette !



L'entraînement repart de plus belle. Dans des marcels serrés contre leurs torses virils, les deux compagnons se remettent en piste. La moindre énonciation de fatigue ou de douleur est proscrite. Aucune pause n'est admise. Ils foncent, courent, repoussent les limites, et rehaussent les critères sélectifs de la masculinité. Jamais mâle ne s'est senti plus mâle que ces deux-là.
Les troncs d'arbre qui jonchent la plage leur servent de sacs de boxe, ils se battent sans relâche jusqu'à la nuit, dorment à même le sable et se nourrissent exclusivement de morceaux de poulet sélectionnés par le boucher le plus viril de la ville.

La difficulté est d'abord grande. La quantité d'alcool consommée et l'absence d’entraînement l'ont affaibli. Il est incapable de suivre le rythme imposé par Randy mais tient bon. Lâcher prise maintenant serait synonyme de faiblesse. Chaque jour, son corps se durcit, son mental se renforce, jusqu'à ce que, enfin, le septième n'arrive. Jusqu'à ce que, enfin, ils ne se gratifient l'un l'autre d'un câlin de la virilité et de la masculinité, synonyme de grande puissance.



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Détective Comique #7
1626, North Blue, Île Inconnue– Présent




Il est en plein cœur de la rue principale, un costume tout neuf sur ses épaules. Bras croisés, il attend la venue de son adversaire. Comme prévu, Le Patron fait son entrée à 11h56 précises, à la recherche de candidats potentiels pour la fondation de sa société.

- Tiens, encore toi ? Le coup de la dernière fois t'a pas suffi ? Hahahaha ! C'est moooooooi ! Le PAAAAAAAATROOOOOOOOOOOON !

Il reste stoïque, se refuse à toute réaction démesurée. L’œil de la Mouette. Son regard trahit sa détermination – du moins, on peut vaguement le deviner puisqu'il porte un masque. Il n'est là que pour une chose : ramener la justice sur cette île, mettre cette brute derrière les barreaux, et rétablir l'honneur de son nom. Ce titre qu'il portait autrefois et qui avait un sens, il ne tient qu'à lui de s'en montrer de nouveau digne.

- Habitants de cette île dont je ne connais absolument pas le nom, je jure sur mon honneur que je vais mettre cette espèce de moche mal coiffé derrière les barreaux.

Sa main est portée sur son cœur, poing fermé, buste bien droit. Il est prêt. Ses heures d’entraînement ont enfin l'occasion de montrer à quel point elles l'ont renforcé.

- Ne t'attends pas à affronter la même personne que la dernière fois.

Les deux adversaires ne se quittent pas des yeux, ils se rapprochent un peu avant de se mettre à faire un cercle parfait de leurs pas latéraux. Garde parfaitement en place, le Justicier se concentre. Il n'a pas le droit à l'erreur, pas cette fois. Pour lui, pour eux, pour cette femme qui l'a rejeté, pour Manshon, pour son équipage, pour tout Gotham qui compte sur lui, il se doit de donner son maximum. La Justice n'attend pas, elle a besoin de son retour.

- Crève !

Le Patron fait le premier pas, son énorme poing vole. D'un geste parfait et minutieux, le Héros s'écarte sur le côté. Force brute contre vitesse et agilité. Ses jambes bougent rapidement, brouillent les pistes, feintent un coup à droite avant de le propulser à gauche. Il change de direction, alterne les postures, modifie sa garde. Le Patron est déboussolé, il a en face de lui un adversaire complètement différent de l'ivrogne incapable de tenir debout qu'il a affronté la dernière fois.

- Mouettarang !

Le projectile ne sert qu'à agacer le Patron, pas à le blesser. Et ça marche. Ses gestes sont de plus en plus prévisibles, il ne cherche qu'à attaquer, sans relâche, sans même chercher à toucher sa cible. Le justicier jubile, il le sait, il a déjà gagné. Il évite à nouveau les énormes phalanges destructrices et commence à contre-attaquer : l’enchaînement de coups de poing atteint le colosse dans les côtes. Peu importe sa taille, peu importe son poids, encaisser dans cette partie du corps est des plus douloureux.

- Alors, Patron, on fatigue ?

Pire que les coups, les mots l'atteignent en pleine face. Le Patron s'impatiente, il sent qu'il perd la main, il voit la foule reprendre espoir.

- Je suiiiiiiis le Patroooooooooooooooooooooooooon !

Le héros évite la lourde charge, sa main se porte vers sa cape et il s'en sert pour étourdir le colosse. C'est le signal : poings et jambes se lancent à toute vitesse, ne laissant aucun répit au Patron qui ne peut que reculer, encore et encore. Il n'a plus le temps de se protéger ou de contre-attaquer, il encaisse, se prend les pieds dans une pierre et tombe à la renverse.

- Debout, « Patron », je ne laisserai pas un caillou me voler ma victoire.

Ce n'est pas de l'arrogance, simplement de la véritable fierté. Il a quelque chose à prouver, à tous ces gens, mais aussi à lui-même. Il veut et peut redevenir le Justicier qu'il était, se montrer digne de ce titre que la Ligue du Soleil lui a octroyé, des années plus tôt. Il en est capable.
L’œil de la Mouette.

- Tu l'vois, ce regard ?
- Quel regard ? T'as un masque, ducon !
- Un vrai homme peut voir le regard d'un autre malgré des lunettes ou un masque !


L’œil de la Mouette.
Le dernier coup part, bourre-pif dans les plus belles règles de l'art. Les phalanges s'écrasent en plein dans le nez du Patron au ralenti, la bave s'échappe, la sueur s'envole, les yeux se plissent et la perruque verte du colosse file au loin, laissant comme neufs un crâne luisant et une unique touffe de cheveux bleus juste au-dessus de l'oreille droite.
Le Patron est tombé. David a battu Goliath. La foule applaudit et accepte enfin de le voir pour autre chose que l'ivrogne qu'il a pu être.
Alors, embrassant de nouveau son titre, fier d'être digne de récupérer son nom, le Justicier se tourne vers les gens qui l'acclament.

- Mouetteha ! Ha ! Mouettepose de la Victoire !

Mouetteman est de retour.



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