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Capitaine Tennant ?


Des coups de canon. De la fumée, et des éclats. C'est tout ce dont je me souviens. J'avais eu du mal à dormir cette nuit là ; un mauvais pressentiment. Et juste après avoir enfin réussi à fermer les yeux, je me suis retrouvé au fond de la mer. Pour changer.

* * *

– Ohoh, ma jolie. Tu sais que tu es rare ?

La voix était proche. Et étonnamment joviale. Elle était également accompagné par le crépitement d'un feu. Il cracha un mince filet d'eau. Il avait l'impression d'avoir fait ça pendant des heures. Il se mit alors à remuer. Puis à trembler un coup, avant d'ouvrir lentement les paupières. La lune était haute dans le ciel. Il ne semblait pas s'être écoulé énormément de temps. Ou alors s'était-il passé un jour entier ? Dans sa tête, tout était flou. Sa vue l'était encore plus. En dehors de l'épaisse boule blanche qu'il pouvait vaguement distinguer, il ne discernait rien d'autre. Il toussa une nouvelle fois, et fit sortir l'inconnu de ses pensées.

– Oh, vous vous réveillez enfin. Quelle bonne nouvelle !

Une voix calme, presque chantante. Un accent particulier dénotant une possible noblesse. Quoi qu'un peu forcé.

– Vous pouvez parler ?
– Guh… Je… Ouais.
– Excellente nouvelle ! Se réjouit-il un peu trop. Aurais-je l'honneur de connaître votre nom ?
– … Matthew.
– Enchanté !

Il était temps pour Matthew de se relever. Il avait mal partout, avait perdu à peu près toutes ses forces, mais parvint tant bien que mal à s'asseoir en tailleur. Sa tête tournait, mais sa vue était devenu un peu plus nette. Suffisamment pour pouvoir observer l'inconnu qui lui faisait face.

Un homme qui n'était visiblement plus très jeune. Des cheveux mi-longs grisonnants, un nez crochu et sale, de fines lèvres sèches. La lueur du feu qui se projetait sur son visage aurait pu lui donner un air menaçant, mais il aurait eu vite fait d'être chassé par le sourire bienveillant que l'inconnu affichait.

– Moi, je me nomme Alexander, Alexander Von Perceval de Lanmur. Mais vous pouvez m'appeler Alexander. Ou Alexander Von Perceval de Lanmur, après tout, c'est vous qui décidez.
– … Hm.
– J'aurai bien voulu vous proposer quelque chose à boire, mais je peine moi-même à m'hydrater. Mais approchez vous du feu, vous verrez, vous irez mieux.

Matthew hésita un moment, avant de se dire qu'il serait stupide de rester ainsi éloigné, trempé et gelé. Alors il s'approcha en se traînant sur le sable, avant de se stopper net ; il venait de voir ce que le vieil homme portait sur la paume de sa main. Il avait d'abord pris ça pour un médaillon quelconque. Mais les médaillons ne remuent pas, et sont encore moins poilues.

– Aaah ! C'est une aranéide. Rassurez-vous, elle n'est pas venimeuse. En tout cas, je ne crois pas. Celle-ci est une espèce rare ! Je suis content d'en avoir trouvé une. Peu de personnes ont cette chance !
– Je pense que c'est plutôt eux, les chanceux.
– Approchez ! N'ayez donc pas peur.
– Ici me convient. Je sens la chaleur du feu, et si ce monstre veut m'approcher, j'aurai sans doute le temps de l'écraser. Ou de fuir.
– Je ne suis pas sûr que vous soyez en état de courir.

Heureusement qu'il arborait toujours son sourire bienveillant. Il se remit à examiner l'araignée et à la caresser du doigt.

– J'étais entrain de me demander si je devais l'utiliser pour me nourrir, ou la laisser vivre sa vie tranquillement.
– Vous voulez manger cette chose ?
– Ce n'est pas spécialement une envie. Mais un repas, aussi petit soit-il, ferait sans aucun doute beaucoup de bien à mon estomac. Et je ne suis pas très difficile.
– Désolé, je n'ai pas très envie de vous voir manger cette chose. Donc je vais me retourner et-
– Je n'ai pas très envie de faire ça non plus, je vais donc relâcher cette pauvre bête.
– Non non non, mangez là plutôt, allez-y.
– Si vous avez un bocal, je pourrai la déposer dedans…
– Je n'ai rien du tout. Faites ce que vous voulez mais ne laissez pas traîner cette chose ici, s'il-vous-plaît.
– Bon, dans ce cas…

Alexander se leva péniblement puis s'éloigna de quelques mètres, dans l'ombre, pour y déposer le monstre. Matthew en profita pour faire le point sur son état. Fatigué, affamé, assoiffé. Oh, et désarmé également, semblait-il. Il palpa sa redingote. Rien du tout. Heureusement, un rapide coup d’œil autour de lui lui permit d'apercevoir, posés non loin du feu, le manche d'épée qui était cher à ses yeux, ainsi que son non moins précieux escargophone. Il avait l'air mal au point, mais ces bestioles là sont réputé pour être résistante. Il jeta un coup d’œil au vieil homme, qui semblait soit parler à l'araignée, soit se parler à lui-même. Il n'avait pas l'air dangereux. Si il aurait voulu le tuer, il l'aurait fait bien avant. Ou peut-être voulait-il le garder précieusement pour le manger… Après tout, Matthew avait bien rencontré un type comme ça, sur une île déserte. Il s'empara du manche d'épée et son escargot avant de retourner rapidement à sa place.

– Et bien, je craint que nous n'ayons rien à nous mettre sous la dent. Jusque là, je ne me risquais pas à quitter la plage, mais je sais qu'il y a une rivière non loin, puisque j'y avais puiser un peu d'eau. Mais avec vous… Nous n'avons de toutes façons pas le choix.
– Nous ?
– Nous. Vous êtes, sans l'ombre d'un doute, un homme civilisé. Alors entraidons nous.
– Hm.
– En attendant, faisons plus ample connaissance, vous et moi.
– Vous êtes bizarre.
– En effet. Vous savez au moins une chose sur moi !

Les deux hommes s'étaient rapproché du feu qui n'avait, pour le moment, pas faibli.

– Dites-moi, reprit Alexander, comment vous êtes vous retrouvé ici ?
– Embarquement sur le mauvais navire. On s'est fait allumé.
– « On » ?
– …

Il n'y pensait même plus. Il se leva d'un bond, puis regarda à l'horizon.

– Mon ami… Il faut absolument que je les retrouve, je dois…
– Du calme, voyons. Je vois mal comment nous pourrions partir d'ici. Se morfondre n'est d'aucune utilité. Racontez-moi plutôt.
– Mais… Ils ont peut-être même mouiller l'ancre ici, et...
– Et vous aurez bien du mal à les rejoindre donc votre état. Racontez-moi.
– …

Matthew se remit en tailleur en soupirant. Il avait raison. Aucun moyen de partir d'ici. En tout cas pour le moment. Et impossible pour lui de tenir suffisamment longtemps debout. Il lui fallait reprendre des forces. Et puis…

– On est monté à bord du mauvais navire. On s'est rapidement fait attaqué. On a absolument rien pu faire. Ils ont capturé une bonne partie de l'équipage, dont mon ami. J'ai rien pu faire, j'ai été projeté par dessus bord. Et je me suis réveillé ici. Bordel. Il faut que je le retrouve…
– Dites-vous qu'ils veulent sûrement le vendre ou le réduire en esclavage. Rien de bien méchant, il doit toujours être envie. Rassurez-vous.
– Super, merci.
– …
– … Et vous ? Comment vous vous êtes retrouvé ici ?
– Je suis monté à bord du mauvais navire, fit-il en souriant de plus belle.

Un sourire plus moqueur que bienveillant cette fois-ci.




Dernière édition par Matthew Tennant le Mar 27 Oct 2015 - 21:00, édité 1 fois
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– Et vous dites que votre ami est musicien ? Fit Alexander, particulièrement intéressé.
– Ouais, un vrai de vrai.

Matthew s'était levé dès qu'il le put, c'est à dire dès qu'il s'était réveillé, après une très courte nuit de sommeil. Ses jambes répondaient plus ou moins correctement et il pouvait marcher à son aise. Du moins, si il s'appuyait contre un bout de bois trouvé près de la plage. C'était amplement suffisant. Alexander lui, était déjà réveillé lorsque Matthew émergea. Il jeta du pied du sable sur le feu presque éteint, avant de suivre son compagnon de naufrage. Il ne lui montra pas l'araignée qu'il avait retrouvé et qu'il gardait sur sa manche, dans le plus grand des calmes. Ils pénétrèrent rapidement dans ce qui s’apparentait à une jungle, plutôt luxuriante. Ils n'avaient pas vraiment d'idée d'où ils allaient. L'important pour Matthew, c'était de faire quelque chose. Trouver à manger, à boire, n'importe quoi. Trouver un moyen de partir d'ici… Et le seul moyen probable, c’eut était qu'un navire passe miraculeusement par ici. Autant dire que s'éloigner de la plage, c'était potentiellement complètement stupide. Tant pis, Matthew avait besoin de bouger. Hors de question d'attendre à ne rien faire. Ils avaient réussis jusque là à se nourrir avec le peu de fruits qu'ils avaient trouvé.

– Vous êtes sûr que c'est comestible ce truc ? Demanda Matthew, tout en examinant le fruit vert à la forme bizarre qu'il tenait dans la main.
– Mais oui ! Je l'ai lu dans plusieurs livres, allez-y, c'est sans danger.

Après avoir vomis pendant de longues minutes, le duo put reprendre la route. Ils n'avaient toujours aucune idée de où ils allaient, si ce n'est tout droit. Ils ne bifurquèrent que lorsque que le doux bruit de l'eau leur parvint aux oreilles. Non loin de leur position se trouvé effectivement une longue rivière, qui continuait à perte de vue en s'élargissant. Buvant dedans comme des sauvages, ils prirent une pause une fois hydraté.

– Nous devrions suivre la rivière, plutôt que d'avancer à l'aveuglette, conseilla le vieil homme.
– Ouais.
– Vous avec toujours envie de continuer ? Vous me semblez être épuisé.
– C'est plutôt à vous qu'il faudrait poser la question. Vous êtes vieux.
– Pas tant que ça, je vous prie.
– Pfff. On va rien trouver du tout. Y'a rien ni personne ici. Pas un chat.
– Matthew ?
– J'aurai dû rester bien sagement sur cette plage à la con.
– Matthew…
– Je suis sûr qu'un navire est déjà passé, et qu'on l'a raté comme des c…
– Matthew !
– Quoi ?! Oh…

Avant les hommes, d'autres venaient se désaltérer à cet endroit. Des choses sur quatre pattes, principalement. Possédant éventuellement un joli pelage roux, ornés de rayures. Et possédant une jolie gueule, ornée de dents acérées. Une chose qui vraisemblablement n'aimait pas que d'autres viennent s'hydrater ici. Une chose qui grognait méchamment en signe de menace. Une chose prête à bondir.


* * * * *


– Pitié…
– Ferme la.

Les pirates ne plaisantaient pas. Ils avaient attaché et encagé la plupart des prisonniers fait la veille. Les survivants, du moins. Certains avaient tenté de s'échapper. Morts. Certains étaient trop blessés. Morts. Et puis certains étaient juste beaucoup trop chiants. Morts. Et un autre matelots du navire capturé n'allait visiblement pas tarder à rejoindre la longue liste. Lorsque les pirates avaient voulu resserrer ses liens et l'emmener dans une cage en bois, il s'était violemment débattu, avait fracassé d'un coup de crâne le nez d'un loup de mer, puis s'éloignait actuellement du groupe en courant les mains dans le dos. Le pauvre pensait qu'il avait une chance de s'en tirer.

Le coup de feu était parti d'un coup, loin derrière les cages. Loin derrière les hommes qui tentaient de le viser tant bien que mal. Un coup précis, à l'arrière du crâne du pauvre bougre. Au moins, il n'avait pas souffert. Les oiseaux posés sur les branches s'étaient envolé tous en même temps, rajoutant une dose de macabre à une situation déjà bien sombre, en brisant le silence qui s'était installé après la chute de la nouvelle victime.

Le tireur sauta à terre, rajusta son chapeau, puis jeta un regard hautain aux prisonniers. Un regard signifiant probablement quelque chose du genre « Y'en a encore qui veulent me servir de cible mouvante ? ». Personne n'osait bouger. Et quand ils bougeaient, ce n'était que de lourds tremblements incontrôlable. Ils étaient fichus.

– Vous êtes des malades.
– Toi le musicien, tu fermes ta gueule.
– Tous des malades.
– Ferme là j'ai dis, la seul chose qui te maintient envie, c'est ta promesse de carte au trésor. Dans le doute, on te laisse respirer. Mais on a pas confiance, alors tu continue de l'ouvrir, et je t'ouvre en deux. Où peut-être que je commencerai par te briser quelques doigts. Histoire de m'amuser.
– Des malades…


* * * * *


Le coup de feu avait visiblement perturbé le tigre, qui détourna son attention, avant de repartir dans la jungle à une vitesse hallucinante. Matthew, qui avait sorti sa lame, soupira de soulagement. Alexander lui, souriait de plus belle.

– Un très joli animal, si vous voulez mon avis. Il nous aurait mangé en moins de deux ! … Vous m'écoutez ?
– Un coup de feu. Un putain de coup de feu. Allons-y.
– Attendez, ne vous précipitez pas, vous oubliez votre canne de marche !

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S’avançant dans la jungle, en direction de l'origine –supposée– du coup de feu, les deux hommes marchaient d'un pas décidé. En écartant la flore devant lui, Matthew ne prenait même plus soin d'éviter les insectes et autres créatures potentiellement dangereuses. Son compagnon de fortune lui, tentait tant bien que mal de suivre ce rythme effréné. Et malgré son âge, il s'en sortait admirablement. Plus aucun bruit ne s'était fait entendre après le fameux coup de feu ; fort heureusement pour eux, il leur suffisait de suivre la rivière.

– Un sacré coup de chance ce sera, si on tombe sur des hommes civilisés, ici, fit Alexander en tâtant du pied un énorme scarabée qui traînait au sol.
– Civilisés, je parierai pas là dessus. Déjà qu'en ville les chances de tomber sur un type bien sont de l'ordre du 1 sur 100, alors ici…
– Je vous trouve bien dur.
– Ah oui ? Expliquez moi comment vous vous êtes retrouver ici alors.
– … Ils avaient leurs raisons. Je ne leurs en veux pas. Pas trop.
– Hmpf.

La jungle continue et tout se ressemble. La rivière leur semble interminable. Aucun élément qui pourrait attirer l’œil. A part peut-être…

– C'est quoi, ça là bas ? Demanda Matthew en indiquant à son comparse une endroit au milieu de la rivière, un peu plus loin.
– Hum, quelque chose qui flotte.
– Un bagage ?
– Si ma vision ne me joue pas des tours, j'aperçois du rouge.
– Du rouge ? … Oh.

Le courant avait acheminé le cadavre encore frais jusqu'à leur position. Ils le ramenèrent avec difficulté jusqu'au rivage.

– Civilisés, hein.

Le récent mort portait sur lui une simple chemise en lin déchiré, joliment décoré ici et là par quelques tâches de sang séché. Il était dans la fleur de l'âge.

– Une balle, à l'arrière du crâne, constata le vieillard.
– Et il a les mains attachées…
– Prisonnier exécuter. Tu penses donc que-
– Qu'un seul moyen de le savoir. Vite.


* * * * *


Un peu plus tôt…

– Nous vous avons capturer, oui. Nous avons tuez plusieurs d'entre vous, oui. Nous vous avons encager comme des animaux, effectivement. Mais si je vous que vous avez bel et bien une chance de vous en sortir, et de –peut-être– revoir vos familles ?

Des murmures se firent entendre parmi les prisonniers. Dans les cages de bois, ça s'agitait. Ils étaient tous trop désespéré pour refuser, quelle que soit la proposition.

– Bien entendu, tous ne pourront avoir cette chance. Nous ne pouvons pas nous permettre d'accueillir autant de bouches à nourrir. Alors nous allons prendre les meilleurs. Je ne vais pas tenter de vous laisser la surprise ; vous savez très bien ce qu'il va se passer.

Un peu plus loin, dans la cage qui se trouvait au plus près de l'entrée de la jungle, les deux prisonniers chuchotaient eux aussi.

– Non non, ne fais pas ça, voyons ! S'exclama le musicien.
– On n'a pas le choix, fit lentement le prisonnier qui l'accompagnait.
– Si, tu vas te faire trucider.
– On n'a pas le choix. On va tous mourir si on accepte pas. On n'a pas le choix.
– Bon sang.
– Que ceux qui veulent tenter leur chance lève la main ! Enfin, les mains, repris le pirate, un grand sourire aux lèvres.
– Henri, réfléchis-y à deux fois… tenta le musicien.

En vain. Le prisonnier avait déjà levé les mains bien haut.


* * * * *


– Bon sang, que signifient tout ces cris ? S'exclama Alexander.
– Aucunes idées. Je ne reconnais pas le cri de mon ami, avoua Matthew.
– Pardon ? Vous reconnaîtriez le cri de votre ami, dans ce boucan au loin ?
– Bien sûr. Jaskier possède des cris singuliers. Chaque tonalités correspondent à une situation bien précise. Avec le temps, j'ai appris à les reconnaître. Très pratique.
– Vous aussi, vous êtes bizarre, avoua le vieil homme.


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Ils y étaient. Le coup de feu leur semblait avoir été tiré depuis des kilomètres de leur précédente position. Sans doute un effet de la jungle luxuriante dans laquelle ils avaient avancé avec peine. Mais ils y étaient. Ils pouvaient les entendre, les pirates qui s'agitaient, qui parlaient fort et qui rigolaient grassement. Ils les entendaient, faiblement mais sûrement, les complaintes des prisonniers. Matthew se précipita en avant, augmentant encore plus la cadence. Il savait qu'il fallait se faire discret, plus que jamais. Mais en face d'eux se trouvait probablement la seul présence humaine sur toute l'île. Et se trouvait surtout son ami. Vivant ou non. Il allait bientôt le savoir. Alexander, dans toute sa sagesse, le fit ralentir. Matthew dégaina sa lame, laissant le vieil homme se placer derrière lui.

– Soyez prudent vous, lança doucement Matthew.
– Je reste avec vous, ne vous inquiétez pas.
– Vous êtes sûr de vouloir venir ? Je peux y aller seul, et vous m'attendez ici.
– Ça ira, je ne suis peut-être plus dans la fleur de l'âge, mais je pense pouvoir vous aider. D'une manière ou d'une autre.
– Hmpf.

Le duo s'avança lentement dans la flore, en direction des bruits. Ils s'étaient quelque peu éloignés de la rivière, mais ils pouvaient encore l'apercevoir et l'entendre, un peu plus loin. Ils touchaient au but. Absorber par son avancer et pas la volonté de retrouver son ami, Matthew ne faisait plus attention à ce qui l'entourait. Il n'entendit pas la branche craquer derrière lui. Et il ne remarqua pas tout de suite l'absence soudaine d'Alexander. Non, il continuait d'avancer.

* * * * *

– Qu-qui êtes vous ?!
– Du calme, du calme.
– Je… Je dois les…
– Du calme, voyons. Je me prénomme Alexander. Et vous ?
– Vous… H-henri.
– Enchanté, Henri. Vous faites partie des prisonniers, n'est-ce-pas ?
– Co… N-non. Je suis m-membre de l'équi-quipage maintenant.
– Comment ça ?

Couvert de sang, tremblant comme une feuille, Henri tentait de garder en main le pistolet à silex que l'on lui avait donné. Les pirates n'étaient pas assez stupide pour donner un véritable moyen de tuer à un ancien prisonnier. Aussi cette arme ne pouvait tirer qu'à blanc.

– Je dois les prévenir…
– Non Henri, je ne crois pas que ce soit la bonne chose à faire.
– J-je… Je dois…
– Henri…

Il leva le pistolet.

– N'avancez plus. Je dois l-les…
– Ne faites pas ça, Henri.

Alexander était parfaitement calme. Même face à une arme qu'il pensait chargée, et dont le canon pointait vers lui. Henri pris une profonde respiration, comme pour s'apprêter à crier.

Aucun son n'eût le temps de sortir.

* * * * *

Il y était. Pour de vrai. Face à lui, derrière quelques buissons, Matthew pouvait voir les pirates. Il n'avait qu'un vague souvenir de la veille, mais c'était bien eux, il en était convaincu. C'était eux qui les avaient attaqué. Et parmi les cages en bois, vides pour la plupart, se trouvait sûrement Jaskier. Il respira profondément. Malgré son envie de foncer dans le tas, il se tempéra. Mort, plus moyen de sauver qui que ce soit. Il prit donc le temps d'examiner la situation. Visiblement, la rivière qu'ils avaient suivie se jetait dans un fleuve à cet endroit précis. Suffisamment large pour accueillir un navire. Le même navire qui avait attaqué celui sur lequel se trouvait Matthew et Jaskier. Les pirates avaient jeté l'ancre à cet endroit après la bataille. Ils avaient encagés les prisonniers, et avaient sans doute fait le tri parmi eux. En s'approchant un tout petit peu plus, Matthew remarqua un second navire, celui appartenant aux ex-marchands, reconvertis en ce jour en un métier moins enviable : celui de prisonniers. Il n'était pas en très bon état, mais les pirates semblaient avoir bien travaillé, et l'avait réparé comme ils avaient pu. Il était maintenant sûrement en état de naviguer. Après tout, la bataille de la veille ne lui avait infligé que peu de dégât, car les forbans l'avaient très vite remporté. Difficile de perdre quand le camp d'en face n'oppose aucune résistance.

Tant mieux, ça ferait un joli moyen de s'enfuir de cette île.

– Alors, comment ça se présente ?
– Oh, Alexander. J'ai cru un moment que vous aviez disparu.
– Je ne vous lâche pas d'une semelle. Donc ?
– Deux navires : celui des pirates, et celui sur lequel j'étais hier. Vous voyez ?
– Oui. Petit, facile à manœuvrer. Je suppose qu'il s'agit de votre porte de sortie.
– De notre porte de sortie.
– Vous êtes bien aimable.
– Je suis juste pas un connard. Et puis on aura sans doute besoin de vous pour naviguer.
– Hmhm. Et votre ami ?
– Je ne le vois pas. Il est sûrement dans ces cages, là.
– Vous avez un plan ?
– Absolument pas. Je vais sans doute tenter de me rapprocher, en contournant par là, pour voir si je trouve Jaskier. Pour le libérer, il faudra sûrement une diversion. Je sais pas laquelle. Mais le plus dur, ça va être de repartir. Si par miracle on arrive à monter à bord du sloop, on va se faire canarder en partant.
– Il nous faut donc gagner du temps, et les empêcher de nous suivre. Ne pourrait-on pas utiliser ces réserves de poudre à canon, là ?
– Pourquoi pas, on dirait qu'ils ont sorti les réserves du sloop.
– Une étincelle, et on sabote leur navire.
– Il va falloir se séparer. L'un de nous deux pourrait se faire passer pour un pirate et saboter leur navire.
– Allez-y, je suis trop vieux, je ne passerai pas inaperçu. Donner moi votre redingote, je vais aller chercher votre ami.
– Je peux vous faire confiance là-dessus ?
– Mais bien entendu. Donnez moi juste une brève description.

Et ils étaient lancés.


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* * * * *


– Et comment vous vous êtes fait… ça ?
– Ça ? Pfeuh. Sacré histoire de merde si tu veux mon avis, fit l'homme en chapeau en réajustant celui-ci.
– Je veux bien l'entendre moi.
– Ok, j'ai rien de mieux à faire, de toutes façons. C'était en 1626… Pour moi, c'était comme si c'était hier…

Comme pour ponctuer ses dires, il caressa doucement la trace de brûlure qu'il avait au visage.

* * *

J'étais à bord du navire, au calme. J'observais l'horizon, et la grande jungle qui s'offrait à mes yeux. C'était beau, l'air y était vivifiant. J'étais bien, quoi. Je regardais mes collègues s'affairer en contre-bas aussi. Ils donnaient des instructions aux ex-prisonniers devenu matelots à notre compte. On voulait juste les exploiter un peu. Et ils se laissaient faire ces cons là. Faut dire qu'ils ont passé une nuit en cage sans boire ni manger. Ils leur en faut pas plus aux couards. Et puis ils savaient qu'au moindre faux pas, ils se prenaient une balle dans le crâne. De ma part. Ça en faisait de jolies cibles pour m'entraîner. Alors moi, je me plaignais pas. Bref. Tout se passait bien. J'avais une bonne visu. J'aurai pu tout voir si mon attention avait pas été détournée.

C'est seulement quelque temps après que j'ai compris. A un moment, on a entendu un cri. Plusieurs même. Ça venait de vers là où les cages en bois étaient. Vers la jungle. Y'en a un qui avait découvert un corps. Tout déchiqueté. C'était un des prisonniers. Les gars se sont dit que c'était sûrement un tigre ou une connerie du genre. Ça semblait probable, parce que je l'ai vu de loin le cadavre, et c'était pas beau à voir. Je sais plus trop c'était qui, mais je me souviens avoir entendu un autre prisonnier crier un nom genre « Henri ». Bref. Du coup, j'étais absorbé par la scène, et je scrutais la jungle, au cas où un truc y sorte, que je puisse le dégommer. J'aurai dû être plus méfiant. Parce qu'en faisant ça, j'avais rater quelque chose. Et ça m'emmerde de te dire ça, parce que d'habitude je rate rien.

Alors quand j'ai vu que y'avait aucun danger, je suis retourné en mode vision périphérique, tu vois ? Et là j'ai vu un matelot transporter les barils de poudre. Il discutait avec des collègues en riant et en se moquant des prisonniers. En fait je l'observais surtout parce qu'il avait déjà un peu plus d'allure que le matelot moyen. Et il avait une bouteille d'alcool sous le bras. Alors je suis descendu vite fait causer un peu. Et puis je voulais savoir ce qu'il foutait avec les réserves de poudre. « Le boss veut pas qu'on laisse traîner ces trucs à l'extérieur, parce que les prisonniers ben, on sait pas trop ce qu'ils pourraient faire avec. » qu'il me dit. « Pas con » que je réponds. Parce que ouais, c'était pas con. Ce qui était con, c'était bien de laisser traîner ces merdes partout. Alors j'ai engueulé les autres matelots qui me passaient sous la main et je leur ai dit de stocker tout ça. On était p'tête des pirates, mais pas des inconscients ! Alors les mecs se sont activé. C'était beau à voir, tant d'ardeur à la tâche. Le premier matelot, celui qui sortait du lot, était un peu étonné, genre il savait plus où se mettre. Je l'ai engueulé aussi. Et je les ai surveillé, au cas où un mec fasse une connerie. Ils savaient que je plaisantais pas moi. Je les ai escorter jusqu'à la réserve de poudre. Ils ont tout descendu bien comme il faut, sans se casser la gueule. Et puis y'a le matelot dont je vous parlais qui a descendu le dernier baril. C'est là que c'est parti en couille. Il m'a jeté un regard suspicieux, mais moi je bougeais pas. Alors j'ai levé mon flingue pour lui dire de se grouiller. Je comptais pas tirer sur un collègue hein, encore que, juste qu'il se chie un peu dessus. Sauf qu'il était là le problème. Il s'est pas chier dessus. Au lieu de ça, il a sorti une lame de nul part. Une belle lame, bien acérée. Le genre qui nique bien, tu vois ? Et ça a pas loupé : il m'a bien niqué le con. Un coup, sur la cuisse. Regarde, tu veux voir ? Nan ? Hmpf. Bref. A l'époque j'étais déjà un dur à cuir, alors je suis rester debout comme j'ai pu, j'ai dégainé un coutelas, et j'ai pointé mon flingue vers lui. Le problème c'est que je voulais pas tirer dans la réserve à poudre. Pourquoi ? T'es un peu con toi nan ? Je voulais pas tout faire sauter. Mais c'était l'objectif de l'autre, de tout faire sauter. J'avais réussi à parer quelques coups, il voulait visiblement pas vraiment se battre, mais faire son affaire et se barrer le plus vite possible. Du coup, j'ai tenté de gagner du temps. J'en ai pas gagné suffisamment. Je voulais que des renforts reviennent, mais ces cons de matelots étaient déjà parti se dorer au soleil, et surtout, y'avait autre chose qui se passait à la surface, mais à ce moment là je le savais pas. J'étais trop concentré à me battre contre le gus. Je parais ses coups et faisait tout pour avoir un angle de tir à peu près bon. Et j'ai fini par l'avoir quand il m'a envoyé valser vers la réserve. J'avais réussi à l'entailler un peu. Il était entrain de faire un truc en s'éloignant, je voyais pas quoi sur le coup, j'ai respiré un grand coup, et j'ai visé. J'aurai pu toucher la tête, et j'aurai dû même. Mais en voyant ce qu'il faisait, j'ai perdu ma concentration une fraction de seconde. Et c'était suffisant pour décaler la trajectoire de la balle.

Parce que ce con là, il avait une allumette dans la main. Et la bouteille d'alcool qu'il avait avec lui, ça faisait pas mal de temps qu'elle s'était éclaté au sol. Ouais, la réserve de poudre ouais. J'ai tiré. J'ai raté et j'ai touché l'épaule. Il s'est tordu de douleur, mais il a réussi à jeter son bout de bois à la con quand même. A partir de là, c'est l'instinct de survie qui fait tout. Je me suis relevé malgré ma jambe entaillée, et j'ai couru comme j'ai pu. Plus moyen d'éviter le désastre de toutes manières.

* * *

– Et voilà mon gars. J'ai pris cher. Mais j'm'en suis sorti.
– Et le matelot ?
– Le type déguisé en matelot tu veux dire. Il s'est enfui. Avec d'autres gens. Je l'ai plus jamais revu. Mais crois moi bien que je le retrouverai un jour.


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– Psst.
– …
– Psssst.
– Hum ? Qu'est-ce que…

Un cri strident. Entraînant avec lui des mouvements, des murmures et quelques autres cris. C'était l'effet escompté. Une jolie diversion servant à deux choses. La première fut de permettre à Matthew de mettre KO un matelot au hasard, puis d'enfiler sa tenue. Vraiment pas hygiénique, mais c'était un sacrifice nécessaire. La seconde chose, c'était que maintenant, Alexander pouvait espérer parler un peu plus tranquillement avec Jaskier, qu'il avait repéré un peu plus tôt dans l'une des cages, un peu éloigné de la scène de crime qu'il venait de créer. Encore fallait-il réussir à obtenir son attention. Attention, à ce moment là, complètement accaparé par l’attroupement qui s'était formé autour du cadavre.

– Sir Jaskier ?
– …
– Sir Jaskier… ? C'est vous ?

Jaskier, assit au sein de son éternel cage en bois, affaiblie par la faim et la soif, se retourna lentement et plissa ses yeux fatigués. Face à lui, un peu plus loin, se tenait également assit l'homme qui l’interpellait. Au milieu des buissons, Alexander s'amusait avec une branche qu'il avait trouvé. Il arborait toujours son éternel sourire. Et il faisait flipper Jaskier.

– Vous… Vous êtes ?
– Je me nomme Alexander Von Perceval de Lanmur. Mais vous pouvez m'appeler Alexander.
– Qu'est-ce que vous faites là… ?
– Et bien, sachez mon bon Jaskier, que je possède les meilleurs intention du monde ! Je viens de la part d'- Attendez.

Alexander s'était alors allongé complètement sur le dos. Sans doute pour éviter d'être vu par la vigie qui scruter dans sa direction. Il se releva qu'une bonne et longue minute plus tard.

– Excusez-moi. Comme je le disais, je viens de la part d'un ami. Du votre, plus précisément.

Une lueur d'espoir vit le jour dans le regard de Jaskier, qui s'illumina. Il savait qu'il viendrai.

– Vous parlez bien de…
– D'un certain Matthew, oui. Il m'a demandé de vous sortir de là. Jusque ici tout va bien.
– … Jusqu'ici ?
– Et bien, il va me falloir trouver un moyen d'ouvrir la cage. Je n'ai pas la clef. Alors il va falloir casser ça. Alors attendons patiemment la diversion que va provoquer notre ami commun.

Ils n'eurent pas à attendre longtemps qu'une diversion leur permette de passer à l'action. Cependant, ça n'avait rien à voir avec Matthew. C'était une explosion certes, mais plus une explosion de dissidence parmi les prisonniers reconvertis. La découverte du corps semblait ne pas les avoir laissé indifférent. Alors ça s'était mis à chuchoter, et à imaginer les pires scénarios. Jusqu'à arriver à un constat simple. Impossible de se laisser faire et de mourir comme ça.

Et voilà. Les pirates les avaient armés. Ou en tout cas, c'est ce qu'ils pensaient. Sans munitions, un pistolet c'est inutiles, à part pour taper avec la crosse.

Les prisonniers auraient sans doute pu tenter de s'enfuir, mais leur excès de confiance les mena à leur perte. Ils s'étaient mis à s'attaquer aux matelots qui traînaient là. Ils en eurent quelques un, mais la situation tourna rapidement à la boucherie. Ce qui provoqua la diversion rêvé pour Alexander et Jaskier. Même si ce dernier ne voulait pas rester indifférent face à ce spectacle.

– Laissez, maître musicien, on ne peut rien faire pour eux. Ils sont déjà mort pour la plupart. N'allez pas les rejoindre.

La cage était déjà ouverte, sans même que son prisonnier ne s'en rende compte. Il se laissa prendre par le bras par le vieillard qui l'éloigna de la scène, en prenant la direction de leur objectif : le sloop qui, encore la veille, appartenait aux prisonniers qui tombaient un à un. Ils n'étaient pas nombreux, mais suffisamment coriaces pour laisser le temps aux deux autres de partir. Et en arrivant à destination, ils durent faire face à certains loups de mers qui observaient la bataille du haut du pont du navire. Et qui perdirent leurs sourires moqueur lorsque leurs propre navire fut pris d'une jolie secousse.

– Qu'est-ce que… LE STOCK DE POUDRE. OH PUTAIN.
– Je vous pose là, Sir Jaskier, fit Alexander en lâchant le bras de Jaskier qui semblait perdu. Je vous fais confiance, ne bougez pas.

Aussitôt sa phrase terminé, il avança lentement vers le pont du sloop. Jaskier n'entendit quasiment rien de ce qu'il se passa. Juste quelques plouf caractéristiques. Et puis, Alexander revint vers lui en se frottant les articulations.

– Vous pouvez monter à bord, cher nouvel ami.


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* * * * *

– Il est là !
– Rattrapez le ! Suivez le trace de sang !
– Y'en à partout sur le sol chef, c'est les prisonniers qui devaient nettoyer…
– Bordel, COUREZ PLUS VITE.
– Le navire tangue chef.
– J'en ai rien à foutre. … Il est passé où ?
– Il a sauté chef.
– Bordel… Et… C'est quoi ça là-bas ?
– Euh, on dirait que y'a deux types sur l'autre navire chef. Ils sortent les voiles.
– MAIS C'EST PAS VRAI. Et puis merde, visez les avec les canons.
– Le navire est pas du tout bien orienté chef.
– Mais putain. Alors saute et rattrape les.
– Comment ça chef ?

Plouf.

* * * * *
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(…)

Une fois à la flotte ( pour changer ), je me suis laisser couler quelques secondes avant de reprendre mes esprits. De ce que j'ai compris, la petite révolte des prisonniers m'a permis de m'en sortir indemne. Ils sont probablement tous morts à l'heure qu'il est. Quel dommage. Je suis sûr que l'on aurait pu faire quelque chose… Trop tard. Et tant pis. On n'y peut plus rien maintenant.

Quoi qu'il en soit, j'ai réussi à atteindre le sloop tant bien que mal, et j'ai pu revoir mon ami Jaskier, sain et sauf. Secoué, mais entier. Le revoir m'a fait oublié pendant quelques secondes la douleur et m'a donner la force de les aider. Impossible pour les pirates de nous suivre, j'ai fait de sacrés dégâts de leur côté, et le temps qu'ils se rendent compte qu'on partait, on était suffisamment éloignés pour avoir une chance de rester indemne.

Alexander m'a apporté les premiers soins comme il a pu. C'est décidément un homme intriguant, mais un allié de choix. Je crois qu'il fait peur à Jaskier. Je peux le comprendre. Je ne sais moi-même pas vraiment quoi en penser. Mais sans lui je n'en serai pas là.

Nous avons donc suivi le fleuve, et c'est avec joie que nous nous sommes jeté avec lui dans la mer. Une véritable soulagement. En vie, et on s'éloignait de cette maudite île. Et avec en prime un magnifique sloop, bien qu'endommagé.

Le Old Times. Le navire des marchands, paix à leurs âmes. Un navire petit, mais rapide. Je ne me suis jamais retrouvé à la tête d'un navire. Ça fait bizarre, mais c'est agréable. Pas d'ordres à recevoir. L'impression de pouvoir aller n'importe où. Un joli sentiment de liberté. J'aime bien. Heureusement, les pirates avaient laissé tout le matériel nécessaire à la navigation de base.

Oh, et puis les deux autres m'ont appelé capitaine. Je trouve ça un peu ridicule. Mais je crois que j'aime bien, ça flatte mon ego. Mais je leur dirai pas. Ils auront qu'à le lire. Hein Jaskier ? Ouais, je sais que tu vas très vite venir fouiner dans ces pages.

En combinant nos trois efforts, -enfin moi un peu moins-, nous avons donc pu prendre la direction souhaitée.

Destination : Saint Urea.

Journal du capitaine Tennant, 1626, première entrée.


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