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A la poursuite des siens

PREMIÈRE DANSE
Révélations Douloureuses

« C’est ici on dirait ! »

La jeune borgne poussa la porte de la PPP Confiserie. Tout en humant l’odeur sucrée qui flottait dans les airs, la jeune femme, suivit de sa collègue et meilleure amie Fozia, se dirigea vers le comptoir de la confiserie et derrière laquelle se tenait une jeune femme à lunettes.




« Bonjour. Nous souhaiterons nous entretenir avec Monsieur Peter Pane s’il vous plaît ?
- Je ne connais aucun Peter Pane ?
- Pourtant c’est le propriétaire de cette boutique !
- T’es en train d’insinuer que je ne connais pas le nom de mon propre patron, gamine ?
- Non ! Non ! Non ! S’empressa de répondre la jeune borgne, tout en agitant les mains vigoureusement devant elle pour mieux accentuer la négation. Je n’insinue rien du …
- Nous n’avons pas de temps à perde alors … Mademoiselle Windy Plum … dites à votre compagnon que nous aimerons lui parler s’il vous plaît ! Lâcha Fozia d’un ton autoritaire mais dénué de menace malgré la gravité de la voix. Elle avait bien appuyé sur le nom de son interlocutrice afin de lui faire comprendre qu’il était inutile qu’elle continue de leur mentir car elles savaient qui elle était.
- Qui êtes-vous et que lui voulez-vous ? Finit par céder la jeune femme, voyant que les importunes semblaient les connaître.
- Ha ! Désolée ! Nous avons oublié de nous présenter ! Je suis Yamiko et elle c’est Fozia et …
- Yamiko ? Fozia ? … La jeune femme fixa avec plus d’attention la jeune borgne, qui avait une tête peu commune avec ses cheveux blancs et son cache œil, puis son regard baissa sur les armes à feu au tour de la cuisse droite de Fozia avant de remonter sur le sabre bien singulier, qu’on pouvait voir sans mal, dans le dos de la jeune borgne. Que veulent donc des chasseuses de primes de la Bounty National Agency à mon homme ? »




Après leur participation à la campagne publicitaire de leur guilde, qui avait été diffusée à travers toutes les Blues, plus d’un mois plus tard, certains semblaient encore se souvenir de leurs têtes, qui avaient hanté des écrans durant plusieurs jours, alors que d’autres avaient plutôt gardé en mémoire leurs noms qui avaient été cités dans des divers journaux.

« Ne vous inquiétez pas, nous désirons juste lui demander quelques informations.
- Quelles informations ?
- Des informations sur Timuthé Tempiesta.
- Foutez-lui la paix ! Il ne fait plus partie de ce milieu ! Lâcha subitement la vendeuse d’un ton colérique alors que son expression était devenue bien plus grave.
- Rassurez-vous, nous ne lui voulons aucun mal ! Nous souhaitons juste nous entretenir avec lui.
- Je vous en prie ! C’est très important pour moi ! Insista la jeune borgne tout en accordant une courbette à la vendeuse qui fixa un moment la tête blanche.
- Je ne veux pas savoir ! Sortez d’ici !
- Je vous en supplie !
- Maman, qu’est-ce qui se passe ? Demanda une jeune fille qui, alertée par le cri de sa maternelle, était sortie de l’arrière-boutique.
- Ce n’est rien ! Répondit calmement la vendeuse à la gamine qui ne devrait pas avoir plus de onze ans.
- Je vous en prie ! Insista la jeune borgne qui avait de nouveau baissé la tête après l’avoir relevé, le temps d’examiner l’enfant de la vendeuse.
- Vous êtes sourdes ou quoi ? Je vous ai dit de partir !
- Mais maman, pourquoi tu les chasses comme ça ?
- C’est parce qu’elles veulent embêter ton père ?
- Nous ne voulons pas l’embêter mais juste lui parler. Tu pourrais lui dire que nous …
- Mais qui t’as permis de t’adresser à ma fille ?
- Écoutez ! Monsieur Pane est la seule personne qui pourrait m’aider à retrouver la trace de certains membres de ma famille que je cherche depuis plus de cinq ans … Je vous en prie, accordez-nous juste quelques minutes d’entretien avec lui ! » La jeune borgne courba de nouveau l’échine et bien plus bas cette fois-ci.




La petite Clochette fixa sa mère d’un regard lui suppliant d’accorder à la jeune borgne sa requête. À contre cœur, miss Plum contacta alors mister Pane, via un denden qui se trouvait sous le comptoir.

« Deux membres de la B.N.A. souhaiteraient te parler … C’est à propos de TNT… La jeune femme raccrocha avant de déclarer d’un ton satisfait : il ne veut pas vous recevoir alors maintenant déguerpissez !
- Pourriez-vous le rappeler puis me le passer s’il vous plaît ? Insista la jeune borgne.
- Ma parole, vous êtes lourdes ! Dégagez avant que je me fâche pour de bon !
- Hors de question ! J’ai risqué ma vie pour arriver jusqu’ici alors je ne partirais pas sans m’être entretenue avec Monsieur Pane ! »

L’entêtement de Windy avait finit par désappointer la jeune borgne qui pourtant n’aimait guère hausser la voix. Elle avait dû infiltrer, au péril de sa vie, la plus grande famille mafieuse des Blues pour avoir les informations qui l’avaient conduite jusqu’ici alors elle ne comptait pas repartir sans avoir eu l’entretien qu’elle réclamait. Cela faisait plus de cinq ans qu’elle cherchait la trace des pirates qui étaient à l’origine de la décimation des siens et de l’enlèvement de quelques survivants qu’elle cherchait à retrouver désespérément alors elle n’abandonnerait pas après être allée aussi loin. Peter était le seul homme qui pourrait l’aiguiller sur la piste de Timuthé Tempiesta dit TNT, un sale garnement qui semblait être impliqué dans l’affaire et qui était le seul être dont elle avait l’identité parmi tous les coupables.

« À votre place, je lui accorderais ce qu’elle réclame !» Avertit Fozia qui connaissait par cœur son amie.

La jeune borgne était certes une personne de plus sociable qui préférait souvent s’aplatir que de provoquer une guerre pour un rien mais, comme pour tout être, sa tolérance avait de limite. Et lorsque sa colère grondait, celle-ci pouvait provoquer des ravages tant que ceux qui connaissaient l’eau endormie qu’elle était, évitaient de la fâcher.

« Vous me menacez maintenant ? … Sachez que vous me faites pas p … »




Deux lames qui menacèrent de couper son frêle cou, interrompirent Windy alors que la petite Clochette s’était enfuie à l’arrière-boutique. En quelques secondes, la jeune borgne avait dégainé son sabre singulier pour en écarter les lames tels des ciseaux, menaçant de faire sauter la tête de la vendeuse en claquant simplement les poignets de son sabre. Menace qu’elle n’exécuterait pas cependant car, malgré l’importante qu’elle accordait à cet entretien avec Monsieur Pane, pour cela, elle n’était pas prête à faire d’une simple civile une victime.

« Je vous ai prévenu, enrichit calmement Fozia pour augmenter la pression de Windy.
- Attendez ! Vous n’êtes pas sérieuses !?
- J’ai emprunté un chemin ensanglanté pour atteindre mon objectif alors une tête de plus à faire sauter …
- Libérez-la ! » Menaça un homme en fauteuil qui était sorti de l’arrière-boutique, une arme à feu pointée en direction de la jeune borgne.




Fozia dégaina deux pistolets de son arsenal pour les braquer sur le nouvel arrivant.

« Monsieur Pane je suppose ? … Au vu de la situation, nous avons une grande chance de remporter cette opposition ridicule alors je propose que vous acceptez de nous recevoir et on en restera là ! … Sachez que nous n’avons aucune envie de faire du mal ni à vous, ni à votre famille mais si là est le seul moyen pour que vous nous accorder l'entretien que nous réclamons alors vous nous ne laissez pas le choix ! »

L’homme en fauteuil réfléchit, tout en continuant de braquer son arme sur la chasseuse de primes aux cheveux blancs qui elle menaçait toujours de faire sauter la tête de sa compagne.

Quelques secondes défilèrent durant lesquelles les protagonistes ne bronchèrent.

« D’accord, finit par céder Peter. J’accepte de vous parler mais vous laisser vos armes ici ! »

Les chasseuses de primes s’exécutèrent, laissant leur arsenal derrière le comptoir puis, précédé par Peter, elles disparurent à l’arrière-boutique, sous le regard noir de Windy. Le propriétaire du lieu mena les deux jeunes femmes dans son bureau puis sans même les proposer de s’assoir, il leur demanda ce qu’elles voulaient savoir.

« Savez-vous quelque chose sur le massacre d’un équipage d’une troupe de cirque qui a eu lieu il y a cinq ans ? »

Peter réfléchit un court instant.

« Je suis au courant de cet incident mais je n’ai vraiment pas grand-chose à vous dire là-dessus.
- Vous voulez dire que vous n’aviez pas encore infiltré l’équipage de Gun's and Gun's quand ça s’est produit ? … Oui nous sommes au courant de votre histoire, déclara Fozia voyant le regard inquisiteur de Peter. D’ailleurs, nous sommes navrées pour ce qui vous est arrivé, ajouta la chasseuse de primes tout en fixant les jambes de Peter. »

Peter Pane, ancien homme de main de Manuel Tempiesta, avait été envoyé en tant qu’espion parmi l’équipage de Gun's and Gun's, que Timuthé Tempiesta, frère cadet du dirigeant de la famille, avait intégré. Peter était chargé de rapporter les méfaits et gestes de TNT et son équipage à Manuel mais, bien qu’il n’avait pas hésité à tuer de sans froid pour ne pas griller sa couverture, un jour, il avait été pourtant démasqué. Alors qu’il avait cru son heure arrivée, TNT lui avait offert un sort bien plus cruel. En effet, au lieu de le tuer, le rebelle lui avait fait exploser des pétards sur les jambes avant de l’abandonner sur un rocher en pleine mer. Le destin n'avait pas pourtant décidé d’en finir avec Peter car il avait été repêché par des pêcheurs le jour même.

Après une longue souffrance qui avait failli le faire sombrer totalement dans le désespoir, les jambes de Peter avaient fini par guérir mais il n’était plus capable de marcher. N’étant plus apte à travailler pour la famille Tempiesta, il avait alors pris la décision de quitter Manshon pour recommencer une vie, plus paisible, au Royaume de Saint-Urea avec sa compagne et l’enfant de cette dernière. Décidé à abandonner la voie du crime, il a ouvert une boutique de confiserie dans la partie populaire de la ville.

« Je vois ! … Quand ça s’est produit je ne faisais pas encore partie de l’équipage en effet. Je l’ai intégré bien des mois plus tard mais parmi les membres il y avait ce garçon qui sortait du lot. Il était vraiment calme par rapport aux autres et obéissait à TNT comme un toutou bien éduqué. Un des hommes de Gun's and Gun's m’a confié que c’était le rescapé du massacre. Il faisait partie de ceux que Gorbique Nué avait capturé afin de les vendre comme esclaves.
- Attendez ! Vous voulez dire que Gorbique Nué est impliqué dans cette histoire ?
- A été, plutôt. Il n'est plus de ce monde … On m'a confié que Gorbique et le capitaine des Gun's and Gun's n’avaient pas réussi à s’attendre sur le partage des butins qu’ils avaient réussi à récolter, ce qui engendra un affrontement entre les deux équipages. Ce fut durant le combat que ceux que Gorbique avaient capturés furent victimes des dommages collatéraux ou bien tués … volontairement. Seul ce garçon avait réussi à s’échapper à la mort. TNT, qui apparemment, avait apprécié le regard empli de haine du petit, décida de ne pas le tuer mais de le « dresser » enfin d’en faire son sous-fifre personnel … Mais ... je pense que le malentendu sur le partage des butins n'était qu'un prétexte pour éliminer Gorbique et ses hommes.
- Qu'est-ce qui vous fait penser à cela ?
- Le journal qui a mentionné le massacre comme étant l'œuvre des Gun's and Gun's sans évoquer la moindre implication de Gorbique. C'était comme si les Gun's and Gun's s'étaient arrangés pour s'accaparer toute la gloire d'avoir massacré des familles entières des simples civils.
- Pourquoi aurait-il fait cela ?
- Je vois que tu ne connais pas encore très bien les pirates jeune fille. Sache que certains d'entre eux accordent plus d'importance à leur mauvaise réputation qu'à l'argent. Beaucoup s'adonnent aux carnages dans le seul but de faire gonfler leurs primes. Il existe même une course vers la plus grosse prime chez des pirates rivaux.
- Je ne connais pas ce Gorbique mais je pense que les Gun's and Gun's n'avaient pas besoin de lui pour s'en prendre à un simple équipage de troupe de cirque. Je n'arrive donc pas à comprendre pourquoi ils avaient collaboré avec ce Gorbique.
- Pour réduire le nombre des pertes, je dirais.
- Le nombre des pertes ?
- Oui, de l'équipage. S'ils avaient attaqué seuls, tous les morts seraient de leur camp alors qu'en collaborant avec un autre équipage, les pertes sont partagées entre les deux groupes.
- Bien bas comme plan mais bien digne d'un pirate … En tout cas, tout s'emboite plutôt bien. Gorbique était un pirate réputé d’être un fin parleur mais à la tête d'un équipage qui était assez faible. Pour compenser cette faiblesse, il collaborait alors souvent avec d’autres pirates pour commettre des méfaits. Et on a plus entendu parler de lui et de son équipage depuis l’incident de la troupe de cirque de Yamiko.»

La jeune borgne se souvint alors de la première attaque de l’équipage des pirates qu’ils avaient réussi à repousser mais ils étaient revenus à l’assaut, quelques jours plus tard, avec des renforts qui devraient être alors les Gun's and Gun's. Tout collait donc aux descriptions de Gorbique dépeintes par Fozia.

« C’était donc ce Gorbique Nué qui avait orchestré l’attaque de ma troupe … Comment n’ai-je pas pu l'identifier depuis tout ce temps !
- Parce que Gorbique n’était pas très connu. Sa réputation se résumait à des échecs successifs de ses entreprises. Il avait une prime tellement médiocre qu’aucun chasseur ne s’était d'ailleurs intéressé à lui. Et je suppose que, comme c'est toujours le cas aujourd'hui, tu t'informais pas sur ce qui se passait dans le monde. »

Une vérité que la jeune borgne ne put nier. Elle ne s'informait que pour ses intérêts personnels mais jamais pour se tenir au courant de l'actualité. Plutôt invraisemblable venant d'une chasseuse de primes mais elle était comme ça : insouciante et faisait preuve d'un je-m'en-foutisme déconcertant sur ce qui se passait dans ce monde où elle jugeait avoir assez de problèmes personnels pour s'intéresser à la vie des autres.

« Savez-vous si ce garçon est toujours en vie ? Celui qui a survécu ?
- Au moment où j’ai été démasqué, il l'était encore en tout cas.
- Il se nomme comment ?
- Michael. »

Un nom qui ramena la jeune borgne à plus de cinq ans en arrière. Elle revoyait le petit Michael qui la suivait partout avec deux autres enfants d’à peu près son âge. Ils l’appelaient grande sœur alors qu’elle les nommait ses petits anges. Trois petits êtres qu’elle n’avait pas été capable de protéger lorsque le drame avait eu lieu. Elle revoyait la petite Matilde, incapable de se relever, lui tendant une main pour qu’elle vienne la secourir alors qu’elle était en prises avec des pirates. Un mât était tombé sur la gamine alors que la jeune borgne s’était faite encerclée. Quant à Midor, elle n’a jamais sû comment il a trouvé la mort, comme pour une grande partie des membres de la troupe dont ses propres parents.

Les souvenirs douloureux remontèrent les larmes de la jeune borgne.

« Yamiko, ressaisi-toi ! Dit Fozia tout en prenant son amie dans ses bras.
- Il faut que je le trouve ! Lâcha la jeune borgne entre deux sanglots.
- Bien sûr, on va le retrouver ! … C’est qui par rapport à toi ?
- Un des enfants à bord qui trainaient toujours avec moi. Ils étaient trois, deux garçons et une fille et ils me considéraient comme leur grande sœur. Une grande sœur bien pitoyable qui avait été incapable de protéger ses petits frères et sœur. Des larmes ruisselèrent le long de la joue droite de la jeune borgne qu'elle essuya délicatement avec ses doigts. Désolée mais j'ai besoin de prendre l'air. »

Sur ces mots la chasseuse de primes aux cheveux blancs quitta la pièce pour l'extérieur. Fozia, qui avait compris que son amie avait besoin d'être seule, ne chercha pas à l'arrêter.

« J'ai toujours pensé que Michael était le seul rescapé de ce massacre.
- Comme vous pouvez le constater, il s'avère que non. Yamiko est devenue chasseuse de primes dans l'unique espoir de pouvoir retrouver la trace des pirates qui avaient emmené les survivants des siens. Mais le fait qu'elle n'avait pas pu identifier Gorbique ni aucun membre des Gun's and Gun's a fait trainer sa recherche. C'est seulement en rejoignant la B.N.A. qu'elle a pu avoir une piste à suivre et qui nous a mené jusqu'à vous.
- Pourquoi vous me racontez cela ?
- Parce que je vois dans votre regard que vous voulez savoir … ou bien pour vous motiver à m'en dire plus.
- Vous semblez beaucoup tenir à votre amie … Je vous dirais bien tout ce que je sais mais malheureusement je n'en sais pas plus.
- Sauriez-vous nous dire où se trouvent actuellement les Gun's and Gun's ?
- Leur position exacte non mais ils projetaient d’emprunter la route de tous les périls alors je suppose qu’ils doivent être quelque part sur Grand Line.
- Ce qui expliquerait pourquoi on entend plus parler d’eux sur les Blues.
- Désirez-vous quelque chose à boire ?
- Ça ira merci. Je vais voir comment va Yamiko … Merci pour la confession et navrée pour le désagrément; pour la menace surtout.
- Ce n'était qu' un simple malentendu.
- Pour un ancien membre de la mafia, vous êtes plutôt gentil.
- Ce qui a surement causé ma défaite dans ce métier ! … Méfiez-vous particulièrement de TNT si vous venez à croiser son équipage.
- Merci pour la mise en garde. Portez-vous bien Monsieur Pane. »


Dernière édition par Yamiko le Dim 25 Oct 2015 - 12:16, édité 1 fois
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SECONDE DANSE
La Bonté n'est pas une Faiblesse !

Fozia revint dans la boutique pour récupérer son arsenal et le sabre de sa collègue puis, après s'être excusée du dérangement auprès de Windy, elle partit à la recherche de la jeune borgne. La connaissant par cœur, elle ne mit pas bien longtemps pour dénicher l'endroit où la jeune femme s'était isolée.

« C'est un jeu d'enfant de trouver ta cachette, tenta de plaisanter Miss gun, voyant l'état accablé de son amie. »

Recroquevillée sur le toit d'un haut bâtiment non loin de la confiserie PPP, la jeune borgne fixait le vide devant elle d'un regard humide et privé de sa lumière. Elle s'était réfugiée en hauteur, comme à ses habitudes, dans l'espoir que son amant éternel qu'était le vent réussirait à apaiser la souffrance de son âme mais en vain.

Malgré l'effort pour extirper de son esprit des souvenirs heureux mais qui la plongeaient dans une profonde tristesse, les images continuaient de défiler dans sa tête, lui arrachant des larmes et meurtrissant son cœur.

La tendresse de ses parents, les rires joyeux de ses amis, les regards bienveillants de son entourage … Des souvenirs si joyeux mais qui rouvraient la blessure de son âme qu'elle pensait s'être cicatrisée. Elle s'était faite des amis dont certains elle considérait comme sa nouvelle famille mais ses souvenirs lui murmuraient avec cruauté à quel point elle était seule. Elle se sentait comme abandonnée. Les siens lui manquaient cruellement.

L'affligée reposa son visage sur ses genoux enlacés pour cacher les larmes qui, de son œil valide, ne cessaient de ruisseler. Fozia prit place à côté d'elle avant de la prendre dans ses bras, la basculant vers elle.

« Vas'y pleure ! Ne te retient pas ! »

La jeune borgne défit ses bras de ses genoux pour enlacer fermement son amie alors que des cris de lamentation, qu'elle retenait de pousser jusqu'à présent, finirent enfin par s'échapper de ses lèvres. Des pleurs que bien de monde aux alentours devrait entendre mais elle ne pouvait plus se retenir. C'était comme si son âme en détresse lançait un SOS au monde entier. Fozia se contenta de bercer la déplorable dans le silence. Miss Gun avait également perdu sa famille, elle comprenait donc les sentiments qui animaient son amie. Elle avait réussi à réconcilier avec son triste passé contrairement à la jeune borgne qui, au lieu de vivre pleinement sa nouvelle vie, poursuivait un but lié à son douloureux passé.

Les pleurs finirent par évacuer le trop de tristesse de la jeune borgne qui se détacha de son amie avant d'essuyer ses larmes du revers de la main telle une enfant.

« Désolée ! Je pensais être devenue plus forte mais on dirait que je ne suis qu'une pleurnicheuse … Je suis vraiment pitoyable ! »

La jeune femme se recroquevilla de nouveau. Durant toutes ces années, elle s'était entrainée pour endurcir son corps mais aussi son cœur bien trop sensible mais elle était toujours incapable de retenir des simples larmes.

« Ne dit pas ça ! T'es ni faible, ni pitoyable mais juste un humain avec un grand cœur … Pleurer est bien normal pour un être vivant. Les faibles sont plutôt ceux qui ont bridé leur cœur au point de ne plus être capable de verser la moindre larme … Ne cherche donc pas à changer mais reste telle que tu es aujourd'hui : une gentille Yamiko vraiment idiote et quelque peu maladroite comme je l'aime. »

Face aux paroles bienveillantes, la jeune borgne ne put s'empêcher de sauter sur son amie pour l'enlacer de nouveau dans ses bras.

« Merci d'être à mes côtés Fozia. Je ne sais pas ce que je serais devenue sans toi !
- Je dirais que tu auras trouvé quelqu'un d'autre pour consoler la pleurnicharde que tu es, plaisanta Miss Gun tout en étreignant son amie. Tu sais, je suis heureuse de t'avoir rencontré, conclut Miss Gun tout en reposant son menton sur la tête blanche reposée contre sa poitrine.
- Fozia ?
- Hum ?
- Je peux encore pleurer ?
- Non ! »

Silence.

« Allons arracher Michael des mains de TNT ! »

La jeune borgne s'écarta de son amie pour la fixer dans les yeux.

« Tu es sérieuse ?
- Bien sûr.
- Mais Grand Line est vaste et bien trop dangereuse … Chercher Michael est comme chercher une aiguille dans une botte de foin et j'ai pas envie de vous mettre en danger pour ça.
- Tu veux donc abandonner ton but ?
- Non, je veux y aller … mais seule. Je trouverais bien d'autres agents de la B.N.A. là-bas.
- Tu veux donc nous laisser tomber parce que tu nous trouves faibles ?
- Non ! Ce n'est pas ce que je veux dire ! Je ne veux juste pas vous mettre en danger pour mon caprice personnel.
- Pourtant, tu n'as pas hésité à nous entrainer avec toi jusqu'à présent alors la moindre des choses serait de nous laisser le choix de t'accompagner ou pas, tu ne crois pas petite sotte ? Et puis, j'aimerais voir à quoi ressemble ce Grand Line dont on nous rabâche tant. C'est peut-être la route de tous les périls mais je suis sûr qu'ensemble on réussira à la traverser. Il paraît que peu importe le chemin qu'on emprunte, on finit toujours par atterrir à l'Archipel Shabondy alors on a une grande chance de trouver les Gun's and Gun's là-bas. »

Se laissant emporter par l'élan de son cœur, la jeune borgne finit par sauter de nouveau sur son amie afin de l'enlacer amicalement. Elle était vraiment heureuse d'avoir un être qui la comprenait si bien et qui était toujours là pour la soutenir. Elle espérait tant pouvoir lui rendre la pareille un jour.

« Oui, allons chercher Michael ensemble ! Finit-elle par lâcher entre des larmes de joie et un sourire.
- Et c'est reparti ! Quand tu auras fini de pleurnicher, allons donc rejoindre les autres, veux-tu ? »

La jeune borgne se contenta de hocher la tête tout en étreignant plus fort son amie qu'elle considérait comme une grande sœur bienveillante …
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