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Il s'incruste assez

Après plusieurs a avoir été coincé au lit, après avoir dû attendre patiemment pour récupérer mes forces, il est grand temps que je sorte enfin. Surtout que j'ai des choses à faire sur Armada. J'y ai pas pensé plus tôt, mais c'est un croisement de pirates qui viennent du monde entier ici. Avec un peu de chance, pas besoin d'aller jusqu'à Skypiea, je vais tenter d'obtenir mes dials ici. Je sais pas ce que c'est, mais on devrait pouvoir m'aider. Faut aussi que j'aille m'excuser auprès de Bob pour tout c'que j'ai dit durant l'combat. Sans oublier d'acheter des provisions pour les voyages à venir. Je dois aussi m'entraîner pour ne pas perdre la main, acquérir le Hasshoken, développer mes techniques, aider Franck avec son fruit du démon … Petit programme en perspective quoi.

Bon, le plus facile et rapide, ce sont les dials. Je quitte le bateau pour m'aventurer seul sur Armada. J'ai changé de vêtements pour éviter qu'on me reconnaisse trop vite. J'ai aucune idée d'où je dois aller, mais j'y vais quand même. Sachant où se trouve l'arène, j'évite cette direction. Me souvenant avoir vu des boutiques près de l'église/cathédrale/truc religieux, j'me dit que c'est ptet pas une mauvaise idée que d'y aller. Alors go. Par contre, c'est grand quand même Armada, faut bien lui r'connaître ça au piaf. Je ne sais pas depuis combien de temps je marche. Ca doit faire une heure. Pourquoi pas deux. Jusque ici, les commerces ne vendent principalement que de la nourriture, des trucs pour améliorer sa maison ... Là, je tilte. Je vais acheter des dials, mais je n'ai aucune idée de quoi ça à l'air. Les types du chantier me l'ont pas dit. Je sais juste que ça souffle de l'air, et que c'est assez puissant pour améliorer la vitesse de mon bateau. Je me retrouve donc comme un con.

Je vais chercher un truc, sans savoir à quoi ça ressemble, sans savoir où le trouver ni combien ça coute. Ca va que j'suis pas à la tête de la révolution, sinon elle aurait coulé dès mon ascension. Bon, on réfléchit. Je dois déjà trouver un endroit qui vend ces dials. J'demande au premier pecnot que j'croise. Il ne sait pas, voilà qui m'arrange bien. Le second m'indique une ruelle bizarre. Je m'y engouffre. Aussitôt, trois types bien baraqués me bloquent le chemin. Pas besoin de me retourner pour savoir qu'il y en a d'autres.


" Donne tout c'que t'as et tu restes en vie.
Vous êtes cons les gars.
C'est toi qu'est con.
Vous lisez jamais les journaux, non ? Parce que si vous les aviez lu, vous sauriez qui je suis.
On s'en fou d'savoir qui t'es. File nous ton fric ou on t'crève ! "

Ils pointent leurs flingues sur moi. J'suis tétanisé dis donc. Je lève mes bras, puis pointe mes doigts vers leurs armes. Ils rigolent, me demandant ce que je vais faire avec deux doigts contre cinq armes à feu. Je tire en plein dans le canon. Enfin, les canons. Avant qu'ils ne puissent percuter, au sens propre comme au figuré, leurs cinq pistolets sont remplis de terre. Mais ils essaient quand même de tirer. La balle, rencontrant la terre dans le canon, explose. Résultat, leurs morceaux de métal aussi. Inutile de dire qu'ils lâchent tous leurs armes en hurlant, la main en sang, bien abîmée. " La première règle de la chasse, toujours être sûr qu'il s'agisse bien d'une proie que l'on chasse. En cas de doute, s'abstenir. " Je sors de la ruelle et reprends ma route, les laissant là. J'ai d'autres chats à fouetter moi. Ils n'ont qu'à pas avoir les yeux plus gros que le ventre. C'est pour ça que je n'aime pas les pirates. Toujours à vouloir profiter des autres. Je hais les gens comme ça. Ceux là auront retenu la leçon au moins.
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Ca fait bizarre. Il y a encore quelques jours, c'était bondé de monde, près à craquer. La grande majorité des rues sont désertes aujourd'hui. Ils sont tous parti pour Méga Véga. J'espère quand même qu'il va me rester quelqu'un pour m'aider. Ah, tu tombes bien toi. Je m'approche d'un type posé contre un mur.

" Salut.
Lu.
Vous sauriez où j'peux trouver des dials ?
Dans l'ciel.
Non, mais sérieusement.
Dans l'ciel.
... Sur Armada je parle.
Dans l'cie*/
TA GUEULE OU J'TE L'FAIS BOUFFER TON CIEL ! J'te demande juste où j'peux trouver des putains dials, arrête de te foutre de ma tronche. Si tu veux pas répondre, dis le simplement connard ! " Sbaf. Un poing dans ma tronche. Il me pousse violemment par les épaules en tapant dedans. Je m'y attendais pas, du coup, j'me suis pas dématérialisé. Résultat, il m'a touché sans soucis. Mais ça s'reproduira pas. Il frappe, ses coups me traversent. Mon poing se solidifie puis part à la découverte du nez du monsieur en face. La rencontre force le type à reculer contre le mur. J'avance. " J'aime pas qu'on s'foute de moi.
Putain ! J'te dis qu'on les trouve dans l'ciel tes dials de merde ! Faut ptet te calmer un peu, abruti ! Si tu sais même pas qu'ça vient du ciel, t'es dans la merde. Faudrait ptet se renseigner un peu avant d'vouloir acheter des trucs. On appelle ça la logique. T'étais pas là quand elle est passé visiblement. Connard ! "

Le type me bouscule puis trace sa route. Je rougis rapidement. Alors il me disait la vérité, hein ? Ô putain. J'viens de m'agacer après un type qui m'aidait en fait. Bien joué Clotho. Continue comme ça avec tes boulettes surtout. C'est en perdant le contrôle de soi qu'on prend les meilleurs décisions, c'est bien connu. Je marche vers je sais pas où. Je veux juste quitter ce quartier au plus vite. Il m'arrive quoi bordel ?! J'suis pas quelqu'un qui tape ou qui s'laisse aller. J'suis le ruisseau qui absorbe les coups sans jamais déborder. Depuis quand j'suis un torrent prêt à déglinguer c'qui m'gène ? Depuis mon logia. Merde. Ca serait lui qui m'influe comme ça ? Non, pas possible. Pourtant, il a bien changé ma nature physique, alors pourquoi la psychologique ?

Pendant que je réfléchis, une idée traverse mon esprit. Les dials viennent du ciel, hein ? Les anges aussi il parait. Izya Tahgel est une ange. Je parie qu'elle doit en avoir quelque part. Il me semble qu'elle a un hôtel sur Armada. J'ai qu'à aller voir là bas pour savoir. Donc direction l'atterrissage du dragon. J'y suis assez rapidement. Faut dire que par des rues désertes, c'est plus facile d'avancer que lorsque qu'elles sont blindées de monde. Une fois dans le quartier, il suffit de chercher son hôtel. A droite ? Non. Gauche ? Forcément que non. Bah droit devant alors. Bingo ! Le repos des cieux, propriétaire Izya Tahgel". On rentre à l'intérieur, direction le comptoir. Aucun client, cool pour moi, j'devrais pas attendre. Je demande où trouver des dials. On m'indique alors l'intérieur de l'hôtel. Mais on me pointe surtout la grosse pancarte inratable, sauf par moi, "Au Bazar des Anges". Je remercie le type, puis rentre dans la boutique. Là, j'vois des trucs bizarres. Pourquoi il y a des coquillages sur les étagères ? Ils ont un truc spécial ou quoi ? Il y a des peintures en tout cas, ça, elle va pas en manquer. J'approche de la supposée vendeuse aux cheveux roses.


" Bonjour. Je cherche des dials. Deux gros ventios dials. On m'a dit de venir ici. Vous en auriez ? "


Il s'incruste assez Drapea11
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Une boutique, ça ? Au premier coup d’œil, on se croirait plutôt dans une espèce de salle d'exposition avec tout et n'importe quoi de mis les uns à côté des autres. Et malgré la diversité des objets, il faut bien reconnaître qu'ils ont tous un même thème en commun : ceux n'y connaissant rien diront "l'exotisme", ceux prétendant s'y connaitre préciseront "le ciel", mais les vrais connaisseurs savent qu'au moins un bon quart de ces marchandises ne sont que des babioles touristiques.

Et au milieu de tout ça, il y a cette fille aux cheveux roses et aux vêtements si flashy qu'ils permettent de la repérer peu importe sa position entre les étagères. Montrant son dos à l'entrée de la boutique, elle laisse à ceux qui le souhaitent tout le loisir d'observer les deux petites ailes blanches qui paraissent légèrement flou.

Et puis, alors que tu laisses échapper ta première syllabe, sa tête se tourne dans un mouvement si brusque vers toi qu'elle aurait très bien pu se tordre le cou sous le choc. Ses yeux pétillent d'énergie et un grand sourire s'affiche sur son visage. A peine as tu prononcer ton dernier mot qu'elle enchaîne sur un ton hyper énergique, te donnant presque l'impression qu'elle t'a coupé la parole alors que non, vraiment, tu as pu finir... Etrange.

Des ventios ? Oui, bien sûr ! On en a ! Des gros ? Ah tu fais pas dans la dentelle toi ! Je vais les chercher. Ils sont dans la réserve.

Bien que ses mots soient parfaitement articulés, son débit de parole est si rapide qu'il en est presque épuisant à entendre. Et à peine a t'elle fini de parler qu'elle fait un rapide demi tour sur elle même, mais finalement se ravise aussi instantanément qu'elle avait pris sa première décision et te fait de nouveau face.

J'y vais ! Mais en attendant, n'hésite pas ! On vend plein de truc chouette ici ! Comme ça !

A une vitesse fulgurante, là voilà qui s'approche d'une étagère, attrape une plume rose rayée orange et jaune, et tout aussi rapide, reviens vers toi avec l'objet.

Une plume de Létino. D'une qualité incomparable ! Elle absorbe bien plus d'encre que les plumes d'ici !

Posant l'article devant toi, elle repart instantanément à un autre endroit de la boutique et déniche un autre objet qu'elle te présente de la même manière. Et ainsi de suite...

Innarrêtable...

D'autant plus que dans tout ce qu'elle te décrit, il n'y a pas un seul dial...
    Heu ... A l'aide ? J'ai beau regarder, il n'y a pas de bouton off, ou pause sur son corps. Tandis que je regarde, mes yeux vont, forcément, vers ses ailes. C'est bizarre. Ca a l'air cotonneux. Comme un nuage. Mais pas le temps de se perdre en contemplation qu'elle ramène des articles. J'ai arrêté de compter à partir de dix. J'ai beau essayé de lui parler, elle n'entend pas. Ou plutôt, elle ne me laisse pas le temps d'articuler. On dirait qu'elle est monté sur ressorts après avoir bu des litres de café bien fort, et devant mourir demain, alors elle accélère pour faire un maximum de choses aujourd'hui. A cette pensée, je me sens coupable. Si jamais c'était vrai ? Si elle devait mourir demain, j'me sentirai con. Très con. Surtout qu'elle à l'air gentille. Mais voilà qu'elle remet ça. Bon, faut ptet que j'fasse un truc, sinon elle risque de s'apercevoir que je suis dans mes pensées. Quoi ? Roh, comme si vous l'aviez jamais fait. Pour échapper à une telle situation, tous les hommes ont leur méthode. Parce que, soyons franc, qui a envie d'écouter une fille déblatérer sur les nouveaux sacs à main, s'extasier parce que la nouvelle collection mensuelle vient de sortir ou d'autres trucs dans le genre ? Personne, on est ok. J'annule donc ma technique d'esquivage de discours féminins pour revenir à la réalité. Je pose tout ce qu'elle me présente là où je vois un semblant de place sur l'étagère.

    " Mais ... heu ... " Je peux à peine prononcer un mot qu'elle est déjà reparti. Je ne peux pas l'interrompre, c'est pas poli. J'ai plusieurs choix pour l’arrêter rapidement. Le plus évident, mon logia. Tout comme je peux casser des trucs. Lui dire que j'ai pas d'argent. Ou alors lui faire la blague que j'ach*/ Ouais, j'vais faire ça. " Ok, j'achète tout le magasin. On dit quoi, cinq cent millions ? Par contre, j'achète que si j'ai deux gros ventios dials d'ici moins de deux minutes. "

    Généralement, dès qu'on parle de gros chiffres, ça calme les gens. Pour être franc, j'ai absolument aucune idée de combien coûte les trucs ici. L'art et moi, disons qu'on est pas trop copains. A Las Camp, chez Mazette, quand j'ai pris son tableau et tout, on m'a donné cinq cent mille berrys, pour récompense. Vu la tonne de décoration chez elle, il devait y en avoir pour plusieurs millions. On m'a donné un petit truc pour que je sois content, comme on donne un os à un chien pour être tranquille. Là, je pense qu'il doit y en avoir pour huit cent millions environ, vu la quantité de trucs qui traînent. Donc je veux payer moins que ce que ça vaut. C'est pas tous les jours qu'un type veut payer cinq cent millions. Va-t-elle refuser l'offre car trop faible et faire perdre cinq cent millions à sa propriétaire ? Va-t-elle trouver mes dials à temps ? M'a-telle seulement entendue ? Oui, je vais jouer avec ses nerfs tout comme elle joue avec les miens.
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    Et pendant une demi seconde, Niki, la vendeuse du Bazar des Anges, arrête totalement de bouger. Et pendant cette demi seconde, tu peux voir qu'en fait ses ailes sont très nettement dessinée et parcourue d'une multitude de fine plumes blanches.
    Mais ça ne dure qu'une demi seconde et très vite, le flou revient et Niki s'agite de nouveau. Plongeant très rapidement sa main dans le tas d'objet à côté de vous, elle sort une sorte de petite boule avec deux ailes. Et d'un coup sec, elle l'a tourne et te la donne.

    Dans ta main, la petite boule tremblote, ses ailes agitent à un rythme régulier. Et sur le dessus, tu peux voir un gros 2 déjà entrain de disparaître lentement du cadre où il est affiché.

    *Tic tic tic tic*

    Tout ? Non. Faut pensez aux autres ! La moitié ! 250 Millions ! Et que les objets ! Pas la boutique. Marché conclu ?

    Et elle t'attrape la main pour conclure l'accord. Et déjà la voilà qui file.
    Et ça ne fait que dix secondes...

    *Tic tic tic tic*

    Les secondes défilent et Niki ne revient pas encore. Déjà trente secondes.

    *Tic tic tic tic*

    Cinquante secondes...

    *Tic tic tic tic*

    Une minute. La tension monte, vas-tu être sauvé par le temps ?

    *BAAAAAM*

    Un bruit d'effondrement venu des profondeurs, suivit d'un petit cri aigu, la voix de Niki. Mais a peine as tu le temps de faire un pas pour voir ce qu'il s'est passé que la voilà qui arrive, avec dans ses deux petits bras frêle un énorme coquillage rond d'au moins quatre-vingt centimètres de diamètre. A la posture de Niki, ça a l'air très lourd, et ça a le mérite de la ralentir vachement. Et lorsqu'elle le pose enfin sur le comptoir, le chrono affiche qu'il ne reste que trente secondes...

    *Tic tic tic tic*

    A peine est-elle débarrassée de sa charge qu'elle redisparait, aussi rapide que l'éclair !

    *Tic tic tic tic*

    Il ne lui reste plus que quinze secondes... Vu le temps qu'elle a mis à ramener le premier, il est évident qu'elle n'y arrivera pas !

    *Tic tic tic tic*

    Plus que dix secondes et...

    Piouf ! C'est qu'ils sont pas légers ceux là ! Deux méga ventilo dials. Ils sont là ! Du coup, je vous laisse aller chercher l'argent ? Je vous prépare tout le lot en attendant !

    *DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNG*
      Je regarde la boule dans ma main, avec un air étrange. J'ai jamais vu ça de ma vie. Mais je suppose que c'est un minuteur, un chronomètre ou un truc dans le genre. Finissant par revenir avec deux coquillages, elle le pose sur la table. C'est quoi ça ? Elle pense que je veux aller pécher ou quoi ? Qu'est-ce que je vais pouvoir foutre avec ces de*/ Minute papillon. C'est ptet les dials. Mais ... comment ça fonctionne ces trucs là ? Il me faut une démonstration. Comme j'ai pas envie de passer pour un con, j'lui demande.

      " Félicitations pour le record. Avant de payer, on va vérifier la marchandise par contre, hein ? Mais j'ai jamais utilisé de dials. Vous pouvez me montrer comment on fait ? Et comment on les colle surtout ? C'est pour aller sur mon moyen de transport personnel. "

      Finalement, j'passe ptet pour un con. Mais j'assume. J'veux pas risquer de foutre en l'air la boutique. Ca, ça serait con. Imagine que j'touche à un truc, que je l'allume, que ce soit un rayon de la mort qui détruit l'hôtel, la boutique, et nous avec. J'aurais l'air fin six pieds sous l'eau. Autant éviter donc. On laisse les professionnels jouer avec les trucs qu'on ne connait pas.

      " Vous êtes très ... énergique au passage. C'est rafraichissant, vivifiant. Vous vous donner à fond, vous. Ca vous plait de bosser ici ? "
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      Cette fois, tu as vraiment l'impression qu'elle s'est arrêtée de bougé. Mais il est évident qu'elle en est juste incapable : son pied bat une mesure extrêmement rapide sur le sol et ses ailes ne cesse jamais de s'agiter.
      Niki te regarde, levant un sourcil.

      Tu es vraiment bizarre quand même. Bien sûr que je me donne à fond. J'aime mon emploi et je compte bien le garder.

      Quant à la démonstration, c'est facile, il faut juste appuyer là et le dials soufflera de l'air. NON ! Ne le fais pas ici ! Pas avec un Méga !


      De nouveau, elle se déplace, s'approche de l'étagère ou tu as pu voir des coquillages en entrant, en attrape un et revient devant toi.

      Regarde, c'est le même en plus petit.

      Soudain, elle appuie sur le haut du coquillage, qui s'enfonce d'environ un quart de pouce dans le reste de la coquille. Et lorsqu'elle relâche le bouton, le coquillage se met immédiatement à souffler de l'air. Puis, par le même procédé, elle coupe immédiatement le flux d'air.

      Voilà, sur les gros c'est pareil, mais beaucoup plus puissant. Parce contre, je suis désolé. Moi je suis que vendeuse. Les installer, je sais pas faire. Mais ça se fait, c'est sûr ! Sur Stymphale, on a des Waver qui marche avec. Par contre, avec deux, j'espère que ton bateau est pas trop gros ! Ah, mais comme tu achetes la moitié de mes marchandises pour 250 Millions, je vais t'en mettre plus que ça !

      Alors qu'elle allait reposer le petit Ventilo Dial, elle se ravise au dernier moment et te regarde avec un sourire.

      Tu as de long cheveux. ça pourra t'être utile. Je te le mets aussi.

      Et sans attendre elle commence à trier ce qu'elle va mettre dans le lot sans te prêter plus d'attention. Après tout, tu vas aller chercher les sous non ?
        Je sursaute quand elle crie. Juste quand elle me dit de ne pas le faire, je me retourne en enfance. Pour qu'un gamin fasse quelque chose, il suffit de lui interdire de le faire. J'approche mon doigt du gros dial. Mais je me ravise quand j'entends ses ailles battre la mesure très rapidement. Je l'aime bien la rapido.

        " T'as pas envie de voir le monde ? De découvrir ses merveilles, trouver ses richesses, parcourir terres et mers ? T'es énergique, jeune, visiblement sportive, intelligente et étrange. Tu veux pas v'nir dans mon équipage ? " Cash. J'passe au tutoiement, et j'essaie même de la débaucher. Quand je sais c'que j'veux, j'mache pas mes mots, et j'y vais pas par quatre chemin. Je fonce dans l'tas, peu importe ce qu'il arrive.

        " La moitié du magasin, hein ? "

        J'ai clairement pas les sous. Deux cent cinquante millions de berrys. Une somme que j'ai jamais eu dans toute ma vie. Une somme que j'peux donc pas dépenser. J'passe la main sur mon menton pour réfléchir. J'peux bluffer. Mais si elle surenchérit, j'suis mort.

        " Non. Il me faut tout. J'veux pouvoir ouvrir ma boutique d'ici peu. La moitié ça me fera pas tenir assez longtemps. J'dois pouvoir satisfaire mes clients rapidement. C'est quand même un bon plan ça. J'vous achète les trucs pour 500 millions, et j'les revends à ces abrutis pour le double. Les dragons célestes sont vraiment cons. Dès qu'un truc est exotique, ils le veulent dans leur collection. J'peux pas tomber en panne avec des clients comme eux. La livraison ça sera sur Saint Uréa, à South Blue. Pour la facture, elle est à envoyer à MarieJoie, au manoir des Yonesku. "

        Je sors le seul nom que je connais, pratiquement. Dès qu'on parle de dragons célestes, le comportement des gens changent. Bon, bah j'ai choisis le bluff visiblement. Mon mensonge tout près, des "preuves" pour appuyer mes dires, au cas où. Je sens mon den den dans mon sac à dos qui sonne. Je m'excuse auprès de la demoiselle, m'éloigne d'elle pour aller presque hors du magasin et parle à voix basse.

        " Allô ?
        T'es passé où ?
        Chut. Dis rien et joue le jeu. Dis moi que le contrat est annulé, que Cassandre a rompu le deal qu'on avait.
        Ok. Changement de projet. Le deal tiens plus. Il a été rompu.
        Par qui ?
        Cassandre.
        Ô la sale ... amande ! Pourquoi ? J'suis au magasin en train d'acheter ses trucs exotique pour sa collection.
        J'en sais rien moi. Tu sais comment elle est. Un coup c'est oui, la seconde d'après c'est non. Résultat, on a plus de fond. Faut changer nos plans.

        ... Ok. Sympa. Merci de m'avoir prévenu avant que j'paye.
        J'sers bien à quelque chose alors, j'avais peur. "

        Je raccroche, prends une tête désolée, puisque de toute façon, je suis désolé. Toujours à l'autre bout de la pièce, occupée à faire du bruit pour rajouter des objets sur le tas, Niki. Je m'avance vers elle. Je sais pas par où commencer.

        " Changement de plan. La garce qui m'a donné son crédit vient juste de le retirer. Elle a changé d'avis. On dirait qu'elle veut autre chose à présent. Du coup ... j'ai plus besoin d'acheter le magasin maintenant. J'ai plus les sous surtout. Désolé. " J'fais ma moue, parce que je suis vraiment désolé. Je lui ai fait une fausse joie. Niki s'est fatigué pour aller chercher les gros dials, toute seule. Pour rien, au final. " On dirait que j'vais juste prendre les deux gros dials, au final. "

        J'suis embarrassé. Je ne sais plus où me mettre. Ca, c'est vrai. Je suis sincèrement mal à l'aise d'avoir eu recours à ça. J'pensais pas que ça allait tourner ainsi quand j'suis entré dans le magasin. Mais alors pas du tout. J'espère qu'elle m'en veut pas ...
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        Tu... tu... tu...
        ...
        Tu ne prends plus que les Dials ?


        Le sourire de Niki a soudainement disparu pour laisser place à une petite bouille attristé. Même quelques larmes pointent aux coins de ses yeux et tout son corps à l'air parcouru de quelques frissons incontrôlables.

        Mais tu avais dis que !
        On... On avait un accord !

        Et ta promesse ?
        Et le défi ?


        Doucement, elle pose les affaires qu'elle tenait dans ses mains et s'essuie les joues d'un revers du poignet. Reniflant bruyamment, elle te regarde les yeux embués de larmes, telle une enfant à qui on aurait osé faire une fausse joie.

        Tu... Tu m'as...

        A qui on aurait osé...

        menti ?

        Mentir.

          Des larmes. Une enfant. Eurk. Je hais ces trucs là. Ca braille, ça pue, ça crie, ça fait du bruit, ça demande de l'attention, ça dérange quand on s'amuse avec le père. Oui, je ne suis pas vraiment un ami des enfants. Surtout ceux qui font un caprice. Comme lorsque j'étais enfant. Mais ma mère a toujours su me caresser dans le sens du poil, me faire changer d'humeur. Par malchance, je n'ai pas son don. Juste l'impatience de mon père. Je regarde la vendeuse dans les yeux qui sont humides. Je me sentais coupable pour le mensonge. Voilà qui m'aide carrément. Plus aucune culpabilité.

          " Je suis désolé, vraiment. Mais comme mon mari m'a dit, on a plus les fonds. Et j'vais pas d'mander à mes hommes de payer pour un truc dont je n'ai plus l'utilité. Surtout qu'il n'ont pas les fonds pour. "

          Le simple fait de la regarder pleurer me donne envie de rire. Je me retiens, bien entendu. J'ai l'impression d’être sans cœur. Mais je m'en fou. Elle vient de me remonter le moral. Enfin, c'est ce que je pensais. Parce que visiblement, mon cœur se réveille. Je sens ma poitrine qui se resserre. Mon organe qui pompe et expulse le sang plus rapidement. Mon corps qui augmente sa température. Quelque chose se passe en moi. Une pointe de ... Non ! C'est pas possible ! Pas ça ! Pas ça !!! Et si. La culpabilité. Putainnnnnnnnnnnnnnnn. J'pensais en être débarrassé, alors pourquoi je me sens triste ? Pourquoi je me sens mal ? Pourquoi ça peut pas être un de ces moments où j'ai la capacité émotionnelle d'un sociopathe ? Pourquoi je DOIS ressentir un truc ? Une larme coule sur ma joue. Puis une seconde. S'en suit une cascade. Visiblement, voir un ange pleurer à des facultés extraordinaires. Me voilà devant le guichet, les bras posés dessus, pleurant, comme la vendeuse.


          " Je " Sanglot. " suis " Triple sanglots. Reniflement. " désolé. "

          Je sors un mouchoir de ma poche et m'essuie, après m’être tourné. J'peux pas m’arrêter. Pourquoi j'peux pas m’arrêter ?! Qu'est-ce qu'elle m'a fait ?! Ca coule tout seul. Les larmes ruissellent comme neige fond au soleil. Je suis incapable de stopper le processus. Pourquoi ?! J'ai rien fait pour mériter ça. Rien ne justifie que je pleure comme un gamin à qui on aurait piqué un jouet. J'ai juste profité de la naïveté d'une jeune ange. J'ai tiré avantage d'une personne. D'un être humain. Je suis un pirate. Je suis ce que je déteste. Ce que je ne voulais jamais devenir. Et cette saloperie de conscience qui vient me heurter à cet instant précis, dans cette boutique. Ca pourrait pas être pire. A peine ai-je pensé cela que je le regrette. Un mal de crâne arrive sans prévenir.

          Un souvenir me revient en mémoire. Une petite ville, pas grand monde. Un truc qui gicle sur un mur. Je ne vois pas, mais je sens l'éclaboussure arriver sur moi. Ma tête se baisse. Trois corps sont sur le sol. Une épée tachée de sang qui disparait. Souvenir, rêve, ou illusion, impossible de dire. Ca me semble si réel, mais si lointain à la fois. Quand je reviens à moi, je suis sur le sol. Du sang coule un peu de ma tête. J'ai du me cogner en tombant. Est-ce arrivé ? Était-ce moi ? Je ne reconnais pas la scène. Mais j'ai une impression de déjà vu. Je me relève, titubant un peu. J'essuie les quelques gouttes de sang sur le sol. Ma main sur ma tempe me semble bouillante. Je peux sentir mon corps qui a trop chaud et qui cherche à évacuer. J'ai comme un flou. Ma mémoire se joue de moi. Pendant un instant, je ne suis plus sûr d'où je suis ou de ce que je fais ici. L'espace d'une seconde, j'ai peur et je me demande comment je suis arrivé ici. Par chance, la seconde d'après, tout me revient. Enfin, si l'on peut appeler ça une chance.

          Je suis sur Armada, ici pour acheter deux gros ventios dials. J'ai eu une ... crise ? De quoi ? De panique ? Non, j'aurais hyper ventilé sinon. C'est arrivé à un ami, je sas donc à quoi ça ressemble. Une crise d'asthme ? J'suis pas asthmatique que je sache. Alors quoi ? Ma main essuie le sang qui coule sur mon front. Mes yeux sont encore humides, mais plus aucune larme ne coule. Je suis gêné, embarrassé. Je ne sais plus où me mettre.


          " Excusez-moi. On dirait que j'ai besoin de repos. Combien pour les dials du coup ? " Mon den den sonne. Franck. Il parle vite. Je comprend pas tout. Il me dit de revenir au bateau au plus vite, que tout va bien, mais qu'il a quelque chose à me dire. Quelque chose d'important. Le ton qu'il emploie ne me rassure pas. Ni la cadence de ses paroles. On aurait dit qu'il allait rater quelque chose. Il a fait court, sans me donner de détails pour que je ne m'inquiète pas surement, que je ne me fasse pas des idées. Pourquoi je sens que ça va être une longue journée ? Pourquoi j'ai l'impression qu'on va m'écraser avec un bateau géant fait uniquement en granit marin ? Pourquoi je me suis levé ce matin ?
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          Tandis que tu reprends connaissance, tu peux voir qu'autours de toi, tout est de nouveau rangé "aussi bien" que ça l'eu été quand tu as mis les pieds dans la boutique. Et fait étrange, bien que ton front soit ensanglanté, il n'y a aucune goutte de sang autour de toi ou encore sur la table où tu t'es cogné.

          De sorti, il ne reste que les deux méga Ventilo Dials qui attendent sagement sur la table.

          Et derrière toi, des bruits de pas. Et tandis que Niki te regarde te relever, elle parle dessus ton épaule.

          Finalement, ça a l'air bon Laurence, désolé de d'avoir faite venir !
          Ooooki !


          Et derrière toi, une ange au cheveux bleues fait demi tour et s'éloigne à grand pas de la boutique.

          Pour les deux méga ventilo dials, ça fera vingt millions s'il te plait.

          Étrangement, si tu as pu voir son visage humide de larmes il y a à peine quelques minutes, il n'en reste plus une seule trace. Elle a retrouvé toute son énergie bien que sa bonne humeur semble légèrement moins présente, mais c'est à peine perceptible.

          Et alors que tu vas pour lui répondre, elle regarde une fois de plus derrière toi et lance un :

          Bienvenue dans le Bazar des Anges ! Je finis avec ce client et je suis à vous tout de suite.

          Et derrière toi, un jeune couple vient effectivement d'entrer dans la boutique et rendent son sourire à Niki.
            Qu'est-ce qui va m'arriver encore ? Qu'est-ce qui pourrait bien me tomber dessus que je n'ai vécu ? Un divorce, la mort, d'autres trucs dans le genre. Rien d'insurmontable en somme. D'ailleurs, en parlant de somme, je sors des liasses de billets de mon sac à dos, compte et le pose sur le comptoir.

            " Vingt millions donc. Une fois encore, désolé. Mais je me rattraperais plus tard. " Je laisse l'argent à la vendeuse, prends les deux énormes trucs sur mes épaules. Mais j'abandonne bien vite. Je les pose sur le sol, crée de la terre en dessous et fait rouler cette dernière pour bouger les dials dans la direction souhaitée. Je passe près de nouveaux clients. " Merci énormément pour votre amabilité. C'est rare de voir pareil chose. Une perle parmi les Hommes. "

            Puis je sors de la boutique, et de l'hôtel. Ma tête me fait encore mal. Comme si un tambour battait le rythme en moi. Je sens mon sang qui pulse dans mon être. Je le ressens parcourir mon corps et me sens me semblent perturbés. Pas après pas, j'avance. Mais je me sens bizarre. Je ne comprends pas pourquoi. Ma vision/rêve/souvenir/prémonition/autre chose en est-elle la cause ? Bien sûr que non. Comment mon corps pourrait me punir pour quelque chose se passant dans mon esprit ? C'est pas comme si le cerveau décidait de tout ce qui se passe dans le corps, hein. Mes pieds finissent par se dérober, et je tombe sur le sol.

            " Merde ! " Ma vigueur reste intacte, mais il semblerait que mon corps refuse d'obéir. Comme s'il voulait me punir de quelque chose. Je ne sais pas pourquoi, mais je vais le trouver. Ca c'est sûr. J'abandonne jamais. J'essaie de me relever, sans succès. Alors j'ai une idée. Je me fond dans ma terre, sur le sol, et nous fait avancer d'un seul trait. Une flaque de terre bouge donc toute seule à travers Armada. Une chance qu'il n'y ait plus grand monde pour le voir. Durant tout le chemin, qui me semble bien long, ma tête me lance, mes jambes ne répondent plus, mon esprit est intrigué par le coup d'escargophone de Franck. Je parviens au Révacier avec un peu de mal, puis je me reforme. Les révolutionnaires me regardent bizarrement, Mani s'avance. On fait prévenir Franck de mon arrivée.

            " On t'a attaqué ? Comment tu t'es fait cette coupure ? C'est l'autre, hein ? On va aller lu*/
            Non. Je suis tombé, c'est tout.
            Tombé ? T'es un logia. Tu tombes, tu saignes pas.
            Sauf si j'perds conscience ?
            Ok, allez chercher un toubib.
            Non. Tu sais pourquoi Franck m'a appelé ? Il a été si étrange ...
            ... Vaut mieux que tu vois ça avec lui.
            Donc tu sais. Je vais pas aimer, vu les précautions, prises, non ?
            ...
            Ok, merci pour l'info. Ca me laisse le temps de me calmer.
            Rappelle toi juste que quoi qu'il arrive, on est avec toi. On te soutiens. Mais n'oublie pas qu'on a une mission à faire sur Drum.
            Là, ça devient étrange, alors j'vais y aller, hein. Qu'on mette les deux coquillages près de ma Terreur. Mais n'appuyez surtout pas sur les côtés. Attention, c'est lourd. Merci les gars. "

            Je descends dans mes quartiers, puisque c'est là que je vais trouver Franck. Dès que j'entre, il se lève de mon lit précipitamment. Il est gêné, embarrassé. Il a un truc à me dire mais ne sait pas comment le faire, parce qu'il sait que ça va m'agacer. Mais il sait que plus longtemps je marinerai, plus je prendrais la nouvelle mal. Il sait donc qu'il faut y aller comme un sparadrap.

            " Assis toi.
            Viens en au fait, j'suis pas patient, et j'ai mal au crâne.
            Comment tu t'es blessé ? On t'a attaqué ?
            Non. Et ça va, t'inquiètes pas. Dis moi pourquoi tu voulais que je rentre. Pourquoi tu as été aussi mystérieux. Qu'est-ce que tu veux me dire que l'équipage sait déjà ?
            Tu dois savoir deux choses, avant. Tahar Tahgel a attaqué et tué un dragon céleste.
            Il a quoi ?!
            J'connais pas trop les circonstances, mais c'est un fait. Il y a laissé la vie, ceci dit. "

            Tahar est mort ? L'un des plus dangereux criminels, l'un des pirates d'élite a passé l'arme à gauche ? J'l'aimais pas, il était tout ce que je déteste. Enfin, détestais. J'aurais voulu le tuer moi même. Mais il est reconnu de tous, ennemi public de l'état, défendeur de ses rêves, il a vécu comme il l'a voulu. C'était un homme. Un vrai. Un qui avait les moyens. Il venait de la même île que moi. On boira pour toi, ce soir, par respect. Franc reprend son discours.

            " Tu sais que les dragons célestes sont extrêmes, imprévisibles, leur caprices inimaginables.
            Viens en au fait.
            Ils se sont vengés.
            Il est mort, n'avait plus d'équipage, comment ils auraient pu ?
            Il est né quelque part.
            Troop Erdu, oui. Comme moi. Où tu veux en ve*/ Ô non. Non non non non non non non.
            L'île aurait du être rasée, ils auraient du être massacrés.
            Pourquoi auraient du ?
            Parce qu'une dragon céleste est arrivé, il parait. Elle a ...
            A quoi ? Qu'est-ce qu'elle a fait ?
            L'île a été placée sous l'autorité du gouvernement. Ils ont tout rasé pour construire un truc immense à la gloire des ...
            Non non non non non.
            ... dragons célestes.
            Non ! T'es en train de me dire que mon île natale, que Troop Erdu est devenu un édifice aux pires esclavagistes que le monde porte ?
            C'est plus Troop Erdu. Désormais, l'île s'appelle le Don des Saints. La dragon qui est venu y a élu domicile. La marine domine l'île et la protège farouchement.
            NON ! NON ! NON ! NON ! ET NON ! Pas mon île ! Pas une putain de dragon de merde !
            Elle vit là bas maintenant.
            Et mon peuple ?
            Vivant. Mais on raconte qu'ils se sont convertis.
            Ô putain. T'es en train de me dire que les êtres qui sont la cause des maux de ce monde, une des leurs, a fait raser mon île, construit un monument à sa gloire, humilié l'un des plus grands pirates du monde, qu'elle est protégée par une armada, et que j'peux me foutre mon île au cul ?! C'est ça ?!
            Clotho, calme toi. S'il te plait. "

            Sa voix est suppliante. Il pointe le sol. Je descends les yeux. Mes poings tremblent. Ma terre s'est répandue sur le sol, sur les murs, a pris du volume pour monter jusqu'à nos genoux, comme avec le Colonel Alphazoulou dans son bureau. Sauf que cette fois, je suis en colère. Ma terre écrase tout ce qu'elle touche, elle le compresse. Y compris les pieds de Franck. J'écarte aussitôt les bras pour libérer mon mari. Mes poings sont serrés. J'ai qu'une seule envie, exploser de rage et frapper. Franck me voit avec un regard qu'il n'a encore jamais vu. Il va pour parler, mais je lève mon doigt pour le faire taire. Sans un mot, je fais demi tour. Je veux crier, hurler, sentir du sang sur mes poings. J'ai besoin de me défouler. Alors direction l'arène. Je sors de ma cabine. Les matelots comprennent qu'il vaut mieux s'écarter de mon passage. Le regroupement sur le pont supérieur s'écarte à mon arrivée. Sans que j'ai besoin de parler, on me dégage le passage. Je quitte le navire, sans un mot, sans un geste de plus. Les heures ont passé depuis mon départ. La nuit va bientôt tomber.

            J'avance à la lueur des lanternes. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, j'arrive à destination. L'arène est fermée. Fais chier ! Mais ça va pas m’arrêter. Dans cet état, je pourrais m'en prendre à n'importe qui. Je DOIS extérioriser. D'un coup de tekkaï sur mon poing, je brise la chaîne fermant les portes et j'avance au milieu de l'arène. Aucun spectateur, inutile d'attendre alors. J'explose, littéralement, projetant de la terre partout. Des milliers de boules de terre pas plus grosses qu'un poing. Le soucis avec un fruit du démon, c'est que le pouvoir dépend de l'humeur et de l'état psychologique du possesseur. Le soucis, avec un logia, c'est qu'on est une arme ambulante. La moindre action peut prendre des conséquences disproportionnées. Le moindre changement d'humeur peut nous rendre mortel même pour nos proches. Rajoutez à cela ma maladie, on obtient une bombe prête à exploser. Une arme prête à blesser sa cible, mais capable de blesser ses amis.

            Je rassemble ma terre pour former mon corps. J'abats violemment mon poing sur le sol. Un petit jet surgit, puis une colonne de terre fonce vers le ciel. Mon épaule me fait souffrir, mais c'est rien en comparaison. C'est comme comparer une onde dans un étang à un tsunami de plusieurs centaines de mètres de haut. Je recommence plusieurs fois, tout en lâchant des cris.


            " Cette pétasse de merde, installé chez moi, sur mon île, qui a fait raser MON île, MA demeure, là où j'ai vécu, les tombes de mes parents. Je dis non ! Pas question ! Ca ne va pas se passer comme ça ! ILS SONT CHEZ MOI ! SUR MON ÎLE ! C'est MA MAISON, pas la sienne ! Et ces abrutis, j'parie qu'ils se sont fait avoir par l'argent. Ces tarés de Nekke qui ne vivent que pour les berrys, ils lui ont sauté au cou. Il aura suffit qu'elle agit un peu d'argent, et paf, le tour est joué. Mais je dis non ! Pas question. Ma maison ne sera pas sa demeure. Elle a profané les tombes des morts. J'les aime pas. Mais c'est mon peuple. Je ne tolèrerai pas qu'ils soient esclave. Et cette pétasse ... elle va mourir. J'voulais un ennemi déclaré, le voici. Je vais tuer un dragon céleste.
            Non ! "

            Je me retourne. On dirait que Franck m'a suivit jusqu'ici. Il s'approche de moi. Je lui dit de rester loin. Il continue d'avancer. Je l'averti que je risque de le blesser.

            " Tu n'en feras rien.
            Comment tu l'sais ? Tu m'connais pas !
            Tu n'es pas une créature de rage ou de haine, mais de compassion.
            Elle a volé mon île ! Elle a dit et je ne sais quoi aux habitants. Elle a rasé l'île ! Elle a profané les tombes !
            Alors c'est ça qui te gêne ? Tes parents ? " Sa voix est douce, aimante. La mienne est sèche, rapide, amère, claquante comme un fouet.
            " Ils étaient enterrés comme il faut. Et maintenant ils ... ils ...
            Tu n'es pas en colère. Tu es triste.
            Elle mérite de mourir pour ce qu'elle a fait ! "

            Il me prend dans ses bras pour me calmer. La terre disparait aussitôt. Je me laisse aller dans ses bras. Je n'arrive pas à dire si je suis en colère ou triste, enragé ou endeuillé, peiné ou surpris. Tout se mélange. Cette information est énorme. Tout ce que je connaissais de mon île, mon passé, tout s'est envolé. De quels droit ils font ça ? De quel droit ils privent un homme de son passé ? Ils veulent une guerre ? Je pensais savoir de quoi ils étaient capables. Je pensais savoir contre quoi je me battais. J'avais tord. Désormais, je sais jusqu'où peut aller leur perfidie. Ca ne fait que renforcer mes convictions. Les dragons célestes tomberont. Ils le doivent. Leur pouvoir est sans limite. Tant qu'ils ont des membres du gouvernement mondial à portée. Sans eux, ils ne sont rien. Ils m'ont privé d'une chose que jamais je ne pourrais retrouver, une chose qui me définissait. Je vais leur rendre la pareille. Je vais les priver d'une chose qu'il aiment plus que tout. Je vais leur voler leur pouvoir. Désormais, c'est personnel. Clotho s'en va en guerre contre les dragons.

            " On rentre ?
            Non. J'aimerais rester ici.
            Tu vas broyer du noir si je te laisse seul. Tu vas avoir des idées pas digne de l'homme que j'aime.
            Raison de plus pour que tu me laisses. J'ai un deuil à faire. "

            Il insiste et me regardant dans les yeux. Il peut lire à quel point je suis perdu. Mais il finit par me laisser après avoir déposé un baiser sur mon front. Il retourne au navire, seul. Quand il y arrive, on se précipite vers lui. On lui pose milles questions. Une seule réponse à toutes, pourtant.

            " Il a besoin de temps. "
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            J'ai envie de foncer sur mon île, de faire la peau à cette … cette … ya pas de mot assez fort pour exprimer ce que je ressens. Elle a volé mon île natale. Là où je suis né. Là où j'ai grandit. Là où mes parents sont morts. Là où je le ai enterré. Désormais, il n'y a plus rien. Juste un truc immense à la gloire de ces êtres abjectes, abominables qui utilisent leur argent pour plier le monde à leur volonté.
            Mais je reconnais qu'il aller seul, c'est carrément suicidaire. Il doit y avoir des gardés partout, des milliers de marins et dieu seul saut quoi d'autre. Non, j'peux pas foncer dans l'tas puis c'est tout. Sinon, on va se faire couler avant même d'atteindre l'île. Il me faut un plan. Et accessoirement des renforts. Ca tombe bien, la révo adore chasser les dragons. Je dois joindre Sil. Il pourra faire remonter l'info, ma demande et trouver ce qu'il faut. Le DRAGON pourra filer un coup de main.

            Je dois me calmer avant de retourner au bateau quand même. Je m'assois sur le sol et médite pour me détendre. Les yeux fermés, je perds toute notion du temps. Franc a compris que j'ai besoin de temps pour digérer la nouvelle. Il sait que je ne suis pas un meurtrier. Pourtant, les images, rêves ou peu importe comment on les appelle, ça me montre une main trancher des types non dangereux. Et je crois que c'est ma main que je vois. Le contour est flou, et cette scène ne me rappelle absolument rien. Pourtant, elle me semble étrangement familière. L'ai-je vécu ? Vais-je la vivre ? Ca me perturbe, comme si je n'avais pas assez de choses auxquelles penser. Quand je me sens mieux, je me lève et prends la direction du Révacier. Une fois à bord, les hommes s'écartent pour me laisser passer.


            « Vous êtes au courant je suppose. Vous savez ce qui est arrivé à mon île natale. Rasée pour une dragon céleste, reconstruite par la marine. C'est désormais une place forte de West Blue. Mon peuple, mes … compagnons, sont sûrement réduit en esclavage  l'heure qu'il est. A moins qu'ils aient été massacrés. Ou qu'on leur ait lavé le cerveau pour qu'ils vénèrent la dragonne. Ce crime ne restera pas impuni. Je me dois d'aller aider les miens. Mais je ne peux rien vous demander, car je me rends compte du danger. Ils ont détruit une île pour la punir de vénérer un pirate de renom. Qui sait ce qu'ils feront si on les attaque de front. Lorsqu'on s'en prend à ces êtres, un amiral débarque. Et je ne suis pas de taille face à un amiral. Ca ne veut pas dire qu'on ne puisse pas battre un amiral. Si vous ne voulez pas participer, c'est votre décision. Mais je n'abandonnerai pas les miens, aussi cons soient-ils. Si vous souhaitez venir … je vous en serais éternellement reconnaissant. Mais rien ne garantis notre survie. Si vous voulez vous exprimer, c'est le moment.
            Heu … On voudrait bien, mais Drum, dans tout ça ?
            Drum n'est pas en danger immédiat que je sache. Je ne sais pas dans quel état est mon peuple.
            La révolution est d'accord pour ça ?
            Je ne leur en ai pas encore parler.
            Parce qu'affronter un dragon céleste, c'est pas un truc anodin. C'est passer dans la cours des grands, affronter des amiraux, être poursuivis nuits et jours sans relâche par des types d'un calibre supérieur à ce qu'on peur affronter. On est pas prêt pour ça.
            Je ne force personne, je vous l'ai dit.
            Puis comment aller sur votre île ?
            La Translinéenne jusqu'à West Blue. Diversion en attaquant le QG, véritable attaque ailleurs.
            On peut y réfléchir ?
            Bien sûr. J'ai un coup de fil à passer. »

            De retour dans la cabine, Franck m'attend. Encore. J'évite son regard, me pose sur la chaise et réfléchis. Je dois me calmer, trouver les mots juste si je veux avoir accès à ce que je demande. Puis je compose le numéro.

            « Allô ?
            Sil, c'est Clotho.
            Qu'est-ce que tu as fais cette fois ? Menacer Red directement ?
            Non, j'attends un peu. J'menace jamais deux fois la même semaine. Tu as entendu parler de Troop Erdu ?
            Le patelin dont tout le monde se fou ?
            Mon île.
            Ah.
            Tu en déduis pourquoi j'appelle ?
            Tu veux l'aide de la révo pour une action là bas ?
            Oui. Ils ont rasé mon île. Ils ont rendu esclave tout mon peuple. Ils ont terraformé une île entière. Tout ça, juste pour punir un pirate mort qui a osé s'attaquer à l'un d'eux.
            La population n'est pas esclave. Elle vénère les dragons célestes de leur plein gré.
            Pas possible.
            Ils sont pas assez cons pour ça ?
            Si, mai*/
            C'est pourtant la vérité.
            Elle les attire avec son argent je parie.
            C'est fort à parier.
            Tu fais remonter la demande ?
            Comment dire …
            Tu as déjà une réponse. C'est ça ? Et elle va pas me plaire.
            Oui.
            Pourquoi ? Le but de la révolution n'est pas de détrôner les dragons célestes, d'affaiblir leur pouvoir, de détruire leur caste ?
            Pas que. Tu as vu ce qu'ils ont fait pour se venger d'un pirate. L'amiral ThunderBird a été dépêché pour s'occuper de Tahar Tahgel. L'île a été rasé puis transformé. Ils disposent de moyens colossaux.
            Parce que la révo n'a pas les mêmes ressources ? S'en prendre à un dragon est déjà extrêmement périlleux. Ne me dis pas que tu parles d'une action contre tous les dragons célestes ?
            Si. Ils doivent apprendre que le pouvoir ne s'obtient pas à la naissance. Il est confié par le peuple. Ce n'est pas parce que leurs ancêtres ont exterminé un royaume entier et ont formé le gouvernement mondial qu'ils ont tous les droits. Si le peuple reprend le pouvoir, ils ne pourront plus rien faire. Si on montre aux peuples la voix, si on parvient à soulever assez de personnes, les dragons pvrdront tout leur pouvoir. La marine ne pourra pas tous les tuer. Son rôle est de protéger la population. Si le souhait de la population est de se rebeller contre le gouvernement mondial, tu penses qu'il va aller contre ?

            J'en dis que parier sur ça, c'est carrément trop mince.
            Alors la révo ne fera rien ?
            Tu veux vraiment prendre le risque d'affronter la marine de plein fouet, un sous amiral, des contre amiraux, des gardés, des milliers de soldats, tout ça pour quoi, deux cent pecnots ?
            Mon peuple ! POUR MON PEUPLE ! Et oui. Ils ont beau êtres cons, voire débiles, ils ont beau m'exaspérer chaque fois que je les vois, ils restent mon peuple. La révo ne se bat pas pour tout le monde ? Elle refuse d'aider ceux qui en ont besoin ? Si c'est ça, elle ne vaut pas mieux que le gouvernement !
            Calmos avec les mots. Dis moi si honnêtement ça vaut le risque. Pour sauver deux cent personnes, deux cent fans des dragons célestes, d'affronter une armée de la marine, des milliers de soldats. Dis moi si ça vaut le coup de sacrifier des hommes dévoués à la cause, de mobiliser des ressources importantes, des hommes, de risquer de faire capturer des pontes de la révolution. Dis moi si ça vaut le coup de mettre en péril l'intégralité de la révolution, d'avoir un amiral aux fesses, de voir nos compatriotes mourir ou se faire torturer, tout ça pour sauver deux cent personnes. Dis le moi, en ton âme et conscience, et j'en reparlais au DRAGON.

            Alors c'est pas aussi facile, hein. Toi tu vois une minuscule part de l'organisme qu'on est. Nous, on doit gérer la totalité de la révolution. Toutes les pertes doivent être contrebalancées. Tous les sacrifices doivent avoir un but précis et réussir à l'atteindre. On ne peut pas mobiliser autant de ressources que tu le demande juste pour ça. Tu es en colère, et ça se comprend. Je compatis, sincèrement. Mais la révolution ne se mettra pas en danger pour autant.
            Et si la voie est dégagée ?
            Comment ça ?
            Si, par un heureux hasard, une parties des forces de la marines étaient battues, absentes, malade … est-ce que vous reconsidéreriez ma demande ?
            J'en sais rien. Ca dépend de la situation à ce moment donné. C'est possible. Mais tu ne peux pas y aller.
            Pourquoi ?
            On t'a confié la mission d'aller sur Drum pour aider l'île.
            L'île sera encore là après, il n'y a aucun danger immédiat.
            Tout comme ton île. Les hommes peuvent survivre quelques mois de plus. Ils ne sont pas maltraités.
            Ils sont exploités !
            Comme ceux d'Alabasta, comme les esclaves de par le monde. Si on veut sauver tout le monde, il faut établir des priorités. Si on parvint à faire sortir Drum de la coupe du gouvernement mondial, on porte un coup à ce dernier. Il sera alors plus faible. Tu ne penses pas que ça sera alors plus facile de faire ce qu'on veut ? Et imagine lorsque l'on aura fait tomber plusieurs pays ? Notre priorité, c'est Drum. Ta mission, c'est Drum. On comprend ton désir. Mais comprend qu'il y a d'autres personnes plus sages et intelligentes que nous qui ont trouvé que c'était la meilleure chose à faire. Si tu leur prouves le contraire, on y réfléchira. Tu comprends ?
            Mais … mais … J'abandonnerai pas. C'est mon peuple, mes semblables. Avec ou sans votre accord, avec ou sans votre soutien, j'y irai.
            Si tu désobéis à la révolution, tu ne seras plus un révolutionnaire. Tu seras un pirate. Et tu sauras trop de choses sur la révolution pour rester en vie. »

            La conversation continue pendant encore plusieurs minutes. Il m'explique rapidement ce qui se passera le cas échéant. Il finit par me plier à sa vision des choses. Je comprends que Troop Erdu n'apporte aucun avantage à la révolution si on la reprend, que ce n'est qu'une pièce du puzzle. On finit par raccrocher. J'ai un goût amer dans ma bouche. Je comprends. Mais je n'accepte pas que mon peuple subisse le joug d'un dragon céleste sans qu'on riposte. Mais j'ai compris aussi que je pourrais faire empirer les choses. Si je m'y prends mal, me fait repérer, capturer, la révolution en souffrira. Et si je m'échappe, la population pourra en faire les frais. C'est vrai qu'ils ne semblent pas en danger de mort immédiat. La décision est difficile. Sûrement la plus dure que j'ai eu à prendre jusqu'ici. Abandonner la révolution, rester fidèle à mes principes, trahir une promesse pour essayer d'aider. Ou au contraire, suivre la route tracée, tenir ma promesse, aider la révolution, affaiblir le GM. Néanmoins, je vois moins de danger à poursuivre. C'est donc avec le cœur lourd que j'annonce aux hommes notre destination, après être sorti de ma cabine.

            « La révolution ne fera rien. Pour l'instant. Si les choses changent, ils reconsidéreront ma demande. Mais je n'abandonne pas pour autant mon île ou mon peuple. J'irai là bas moi même et je ferais bouger les choses, avec ou sans aide. Mais je vais d'abord finir la mission confiée par la révolution. Après, advienne que pourra. Ce soir, on quitte Armada. Cap sur Drum. Suivez le log pose. Pleine vitesse. »

            Puis je disparais sur le pont. La pilule est trop amère pour moi. Il va me falloir du temps pour parvenir à l'avaler. Je comprends le point de vue de la révolution, et c'est bien ça le pire. Je sais qu'ils ont raison. Mais une voix dans ma tête ne peut s’empêcher de me titiller. Alors j'avale un verre de rhum cul sec pour me changer les idées en tuant mon cerveau.
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