Plongeon économique

Nous voici cinq jours après les événements de l'arène de Doscar, au cours desquels l'action combinée de tous les combattants, incluant Alrahyr, et des force révolutionnaires, est venue à bout de l'agent du gouvernement désormais bien identifié comme Mertens Hitik, alors infiltré comme technicien de surface à l'ambassade.

Pendant ces cinq jours, Mertens a subi un interrogatoire musclé, au cours duquel il n'a pas daigné dire un seul mot. A part « ta gueule », à un moment. Dans un communiqué, le Gouvernement Mondial a nié son implication dans cette infiltration, insistant lourdement sur le fait que « si cette personne que vous avez arrêtée est bien un agent, nous pouvons vous assurer qu'il n'est plus en fonction et qu'il a agit seul et sans mission ». Évidemment, suite à cette déclaration, ils n'ont pas pu refuser qu'une enquête approfondie soit menée au sein de l'ambassade.

Lors de cette enquête, les inspecteurs de Doscar ont découvert la planque de Mertens, située derrière un réseau sinueux de bouches d'aération donnant sur les différents locaux d'entretien du bâtiment officiel. En y entrant, ils ont pu surprendre un autre agent, en train de brûler des documents. Il ne s'est pas laissé capturer, avalant une pilule de poison. Les enquêteurs estiment à vingt-sept pour-cents la quantité de documents détruits, après examen des cendres et du reste du contenu de la cache.

A la suite de cette trouvaille, une partie non négligeable du réseau d'agents infiltrés a pu être démantelée, et la plupart des responsables véreux des docks fantômes ont été incarcérés. Cependant, et à cause de la destruction de certains documents, les inspecteurs affirment que d'autres docks restent au main d'hommes liés à cette organisation, mais que l'enquête se poursuit afin de les trouver. Et cela ne sera pas tâche aisée.

Officiellement, les agents ont donc tous été renvoyés du Gouvernement il y a un bail. Les porte-paroles du Gouvernement en lien avec cette affaire ont même transmis des documents attestant de la fin de leur contrat il y a plusieurs années, chacun à un moment différent, chacun pour des motifs différents. Toutes les données se recoupent, tout colle, tout est parfaitement officiel et rien n'est suspect. Enfin, en façade...

Parce que des anciens agents du gouvernement qui oeuvrent de concert depuis l'ambassade pour s'arranger à faire rentrer un maximum de personnes pas nettes dans un royaume qui a toujours résisté militairement au Gouvernement Mondial... Ouais, la coïncidence serait vachement grosse là.

Ainsi, au sein des habitants de Doscar, comme on dit tout ce qu'on pense, il est clair que c'est bien le Gouvernement Mondial qui a orchestré ça. Mais bon, ce ne sont que les « on-dit ».

Rapidement, le Gouvernement a demandé au Royaume de rapatrier leurs anciens agents pour qu'ils puissent les juger eux-même, notamment pour « utilisation de leur apprentissage à des fins hostiles aux alliés de l'ordre Mondial, engendrant un mal-être diplomatique ». Bien évidemment douteux de la bonne foi de tous ces mots brossant le Royaume dans le sens du poil, mais toujours fidèle à sa conduite respectueuse, le Roi de Doscar, Petraeus, a communiqué au Gouvernement sa préférence à conserver les ex-agents dans ses propres prisons, et de s'occuper en interne de leur jugement. Il s'est justifié par le fait que les traditions Doscariennes ne permettraient pas un tel rapatriement, contraire aux lois millénaires.

Hier, quatre jours après les événements et deux jours après la réponse du Roi, une polémique a surgi. Comme Doscar est une terre totalement incultivable, toute ressource végétale provient du commerce, qui s'effectue en totalité avec des territoires du Gouvernement Mondial. Comme souvent, les taxes de ces échanges fluctuent, en fonction de l'économie mondiale. Ces changements sont habituels et totalement compréhensibles, malgré les colères des marchands à chaque hausse. Mais cette fois, les taxes ont drastiquement augmenté, bien plus que d'habitude, posant une problématique économique au Royaume. Le Gouvernement Mondial nie tout rapport entre les faits récents et cette augmentation des taxes sur les marchandises, se justifiant par le fait que ce sont deux secteurs totalement différents qui s'en occupent au sein de leur administration. Et que bien entendu, jamais ils n'auraient réagi ainsi.

Mon œil. Bien sûr. Et puis quoi encore. Foutaises. Ces mots, toute la population les a en bouche quand on mentionne l'augmentation des taxes et la non implication du Gouvernement dans ces événements.

Bref, quand l'espionnage, la politique et l'économie sont liés, ça fout le bordel.

Ainsi, ce matin, les économistes du Royaume de Doscar on appelé à la population à maîtriser leur consommation de denrées, bien entendu végétales, de par le prix de son importation, mais également animales, car les élevages du Royaume fonctionnent grâce aux vivres végétales issues du commerce extérieur. Le Royaume, pour éviter à la population de payer dans leurs achats l'augmentation de la taxe, logiquement répercutée sur le prix des ventes, a débloqué un fond d'aide aux marchands, pour couvrir la différence de taxe et les éviter de vendre leurs produits plus chers aux consommateurs.

Mais ce fond n'est pas inépuisable, et il faudra trouver un moyen de revenir à la normale. Et plus la solution met de temps à arriver, plus le Gouvernement Mondial s'enrichit sur le dos de Doscar.

Alors qu'Adam explique dans les détails toute la situation à Alrahyr, celui-ci comprend pourquoi il préfère taper le Gouvernement que faire de la diplomatie avec. Bordel que c'est barbant ! Mais même s'il trouve tout cela foutrement chiant, il en comprend bien les tenants et les aboutissants.

Pendant ces quelques jours, les petits projets des différents membres de l'équipage se sont construits. Ayant rendu un service d'ampleur au Royaume, par le biais de leur mission, les révolutionnaires du Reconquista ont été autorisés à rester malgré leur entrée illégale sur l'île. Et selon le Roi, c'est bien suffisant comme cadeau de remerciement. Déjà qu'il va devoir mettre de sa poche pour contrer l'augmentation des taxes, va pas en plus falloir qu'il donne une prime à des gris.

Mais l'avantage des zigotos qui ont eu le courage et la force pour suivre Alrahyr jusqu'ici, au gré parfois – souvent ? – de ses humeurs sauvages, c'est qu'ils ne se contentent que de peu pour être satisfaits.

Prenons tout d'abord Morru, la cuisinière ninja. Complètement dingue dès qu'elle a appris quelle était l'île la plus proche du Royaume de Doscar. Le Royaume de Shishoku, une pure beauté à ses yeux, la définition parfaite de l'endroit parfait.

Une pure... terre... de bouffe.

Et comme elle et ses ninjas estiment – enfin, plus par envie d'aller se faire péter la panse plutôt que par réel raisonnement convenable – que leur dette envers Alrahyr pour leur sauvetage de l'îlot perdu est maintenant payée, Morru prévoit de s'y rendre. Après des adieux à l'équipage, elle se fait engager dans une cuisine d'un restaurant coté de Doscar pour se faire un peu d'argent, le temps d'avoir de quoi payer la traversée difficile jusqu'à la prochaine île. Faut pas déconner, on est sur Grand Line.

Richard Bloody, le médecin-chirurgien-batteur-timbré-psychopathe de l'équipage, lui, est parvenu à se faire prendre en tant qu'interne dans l'hôpital le plus réputé du Royaume. Il n'a toujours pas accès à la salle d'opération, mais il compte bien y pénétrer coûte que coûte à un moment donné. Membre hyperactif de la révolution, « Homerun », comme on le surnomme dans le milieu, a toutefois du mal à résister à ses pulsions savantes d'apprentissage plus profond en matière de corps humain.

Plus c'est rouge, plus c'est bon.

Super slogan. Quoi qu'il en soit, il trouve que suivre Alrahyr ne lui permet pas de satisfaire suffisamment à la fois son besoin chirurgical – oh, cette partie là ça va hein, c'est pas le sang qui manque derrière l'homme-tortue – et sa volonté révolutionnaire. Il a donc pris la grande décision de demeurer un temps à Doscar, pour servir ses propres intérêts, communs à ceux de la révolution.

Eh oui, Alra, va peut-être falloir la jouer en vrai gris un de ces quatre. Et dire que lors de la dernière mission, il n'était pas lui-même le responsable, mais devait officiellement suivre les directives d'Adam...

Yunna Kaltershaft, la mère d'Alrahyr, considère avoir eu sa dose d'aventures folles ces derniers temps. Fidèle depuis toujours à la révolution, elle a proposé ses services en logistique, ayant un passé de commerçante-tanneuse, issu de son expérience familiale de Boréa. Doscar pour le moment, peut-être ailleurs plus tard.

Les services de l'équipage du Reconquista, ces révolutionnaires ayant choisi de leur plein gré de suivre Kaltershaft, ont été réquisitionnés à Doscar pour aider à l'enquête en cours, et ont désormais cette nouvelle affectation fixe pour le moment.

En gros, avec Alrahyr, il ne reste plus qu'Adam Lame. Ce type-là, ça doit bien être le seul à voir un potentiel quelconque chez l'homme-tortue, alors il préfère continuer la route avec lui. C'est un vieux de la vieille, niveau expérience de terrain, et il trouve que ce qu'il a pu apprendre depuis qu'il est aux côtés de cette brute épaisse dépasse de loin tout ce qu'il avait pu voir auparavant.

Et puis, servir la révolution, ouiiii, mais suivre le taré vert, c'est quand même vachement plus fun. Après, si le reptile en carapace pouvait s'orienter vers des actions plus... Beh plus proches de ce que la révolution fait au quotidien... ça pourrait donner quelque chose d'encore mieux. Et Adam, il s'est mis dans la tête de le convaincre à aller dans cette direction. Pourquoi pas !

Parce que non, on ne peut pas dire qu'au cours de la dernière mission Alrahyr ait réellement contribué à l'avancée de l'enquête. En tout cas pas volontairement. Car si on résume brièvement, le forgeron s'est contenté de se balader en ville, de s'inscrire à un tournoi de combat, d'y participer, et de recevoir sur un plateau la cible tant recherchée par Adam. Bon, bien entendu, il a fallu se battre après. Mais ça, on sait, il sait faire.

Alors, quoi, maintenant ?

Eh bien maintenant, après avoir été fortement réprimandé par Adam après avoir voulu se jeter à l'eau, Alrahyr cherche un moyen de rejoindre son élément favori sans craindre de couler à pic, ou en tout cas de s'y noyer, incapable de remonter. Faut dire que cette fois-ci, il s'en est fallu d'un cheveu : depuis l'arène de Doscar, l'homme-tortue a délibérément décidé de conserver cette forme, quel que soit le moment de la journée, quelles que soient les circonstances. Selon ses dires, il s'y sent bien, il est à l'aise, ça lui donne un air cool et au moins, les cicatrices sur son visage d'humain n'effraient plus les gosses.

Non pas qu'une tortue de plus de deux mètres de haut les attire particulièrement... Quoi que...

Bref, dans sa forme hybride, notre champion de l'absurde pèse son poids. Et ça n'est pas à prendre à la légère. C'est qu'elle est lourde, la carapace ! Alors quand il s'est jeté dans l'eau du port depuis son navire, le Reconquista, tout content de revoir la mer – faut dire que c'est rare, sur une île, HEIN ? - Adam a eu un mal de chien à remonter la tortue d'entre les poissons. Décidément, ça devient le zoo ici.

A moitié mort, inerte, il a fallu trouver un moyen de le ranimer. Saviez-vous qu'une tortue qui vient de boire la tasse dans un port commercial, ça a une haleine de phoque – que d'animaux, que d'animaux – qui a bouffé des algues séchées au soleil ? Adam Lame, maintenant, le sait. Ne lui demandez pas, il vous ferait la gueule. Petit conseil de circonstance : si un homme-tortue doit être ranimé, passez votre tour pour le bouche à bouche, et si vous êtes seul, laissez le crever. L'odeur pourrait vous tuer, on ne sait jamais.

L'autre souci de cette forme hybride de tortue bodybuildée à l'allure d'un mastodonte allaité aux anabolisants, c'est que pour faire un massage cardiaque, c'est pas le pied. Le torse est juste... dur. Rigide. Une peau verdâtre rugueuse incroyablement difficile à enfoncer. Et ce ne sont pas des chatouilles qui permettront de faire repartir le cœur.

Bon, là en l'occurrence, si : Alrahyr a sursauté, puis sautillé partout quand le bord de la veste d'Adam, en train de forcer comme un dingue pour réveiller son camarade, lui a chatouillé les côtes.

Même les plus grands, aussi sérieux soient-ils – hem – ont une faiblesse ridicule – une ?

Suite à cette mésaventure, Alrahyr a eu une idée ingénieuse requérant ses compétences d'ingénieux ingénieur forgeron, pour faire un peu d'ingénierie aquatique. Le souci, c'est que tout ce qui se rapporte à l'ingénierie dans la phrase précédente est à exclure du savoir-faire de l'homme-tortue. Oh, c'est un excellent – oui, j'ai bien dit ex-cel-lent – forgeron, mais ça n'est pas suffisant pour parvenir à son but. Selon ses propres dires :

- Il faudrait que je fabrique un truc pour pouvoir aller sous l'eau sans toucher l'eau.

Le voici donc parti à la forge du dock où est maintenant amarré le Reconquista. Après les événements de l'arène, les responsables de la révolution sur place lui ont proposé l'accès à cet atelier, avec des débris de métal à profusion, issus de pièces de navires désossés. De cette manière, ils savaient que cette activité occuperait la brute verte, l'empêchant de détruire des pans de la cité en poursuivant un agent.

Parce que oui, l'une des problématiques actuelles en interne, c'est : comment réussir à gérer Alrahyr dans la révolution. Ce qui est sûr, c'est que le mouvement ne veut pas le perdre. Au moins tant qu'il ne fait pas de connerie irrattrapable. Du genre un meurtre de masse, ou une idiotie du genre de celles qu'il a pu commettre auparavant. Ce qui est sûr, aussi, c'est que les gris ne savent pas comment le cadrer et l'amener à participer efficacement aux vraies activités révolutionnaire. Une idée avait été de le placer sous la responsabilité d'Adam, lors de la mission sur Doscar. A l'issue de cela, le Cavalier a expliqué que s'il était capable de surveiller l'homme-tortue, il ne parvenait pas à le cadrer convenablement.

A l'avenir, il faudra trouver quelqu'un capable de cela... Et en attendant, tous les moyens non-coûteux sont bons pour le garder sous le coude. En l'occurrence, lui mettre une forge encrassée à disposition avec des morceaux de ferraille, ça semble fonctionner.

Notre artisan forgeron se met donc au travail, pour ressortir fièrement quelques heures plus tard avec une sorte de grosse armoire métallique bancale pouvant contenir l'énergumène, avec un hublot rectangulaire au niveau de la tête, fixé à la paroi à l'aide de pièces métalliques soudées recouvrant les bords de la vitre. Un bon gros travail de bûcheron. Enfin, là de forgeron, mais l'idée est la même.

Adam Lame doit être la personne la plus patiente au monde. Mais bon, là, il est heureux de participer à la mise en place d'un moyen pour que son compère arrête de se jeter dans la mer.

- T'avais pas plus lourd comme structure ?
- Eh, c'est plein d'air, alors pour que ça aille au fond de l'eau, faut du poids !
- Le tien aurait suffi je pense...
- Dans le doute, ça sera solide, je vais en avoir de la flotte au-dessus de moi.

Ça se tient. Pour éviter les problèmes de repêchage – parce que déjà que remonter une tortue c'est difficile, alors une tortue dans une armoire en acier... – ils utilisent un palan de chargement normalement destiné aux navires au port, qu'ils désolidarisent du quai pour l'embarquer sur le Reconquista. A quelques encablures du dock, Alrahyr repère une petite crique coquette qu'il suppose riche en faune et flore sous-marine, tout à fait le milieu dans lequel il cherche à s'immerger.

Une fois l'armoire métallique solidement attachée au palan, l'homme-tortue y prend place, muni d'un Den-Den classique, lui permettant de communiquer avec Adam qui s'occupera des manipulations de tout ce bazar depuis le navire.

Pulupulupulu

Clic

- Test, tu m'entends Alra ?
- Parfaitement oui. Ça passera sous l'eau ?
- Aucune idée, je les ai empruntés à Doscar, ce sont des normaux. J'espère que ça ira pour cette profondeur. Allez, on ferme la porte... Tu verrouilles les taquets intérieurs ?
- Fait.
- Super. Je te descends, t'es au dessus de l'eau là.
- Il y a mon escargophone qui flippe, il a viré au bleu.
- Rassure le, y a pas intérêt à ce qu'on soit coupé...
- Sois fort petit escargot, et on partagera une salade ensemble une fois sortis de là !
- ÇA A MARCHE ?
- Oh, crie pas !
- MAIS JE CRIE PAS !!!
- Bien sûr, tu... ah mince, c'est mon Den Den qui a repris du poil de la bête, je lui ai parlé de salade il se sent plus. Allez calme-toi mon petit, voiiiilà !
- C'est mieux ?
- Yep, on peut continuer !
- D'acc, je commence à descendre. Le fond touche l'eau. C'est déjà une bonne nouvelle, ça flotte pas, ça rentre bien dedans.
- Tu vois, bien fait de le faire lourd.
- Effectivement. Mais je soutiens qu'un peut moins aurait été suffisant.
- Rooooh, rabat-joie !
- Et ça y est, tu es totalement immergé. Tout va bien ?
- OUIIII, JE VOIS LES POISSOOOOONS !
- Merde, je crois que c'est mon Den Den maintenant qui se sent plus...
- NON NON, C'EST MOI, JE SUIS DANS L'EAAAAAAU !
- Raaaaah beh calme toi, je suis pas sourd !
- Ouiiiiii mais c'est trop bien !
- Héhé, tu m'étonnes, allez, on descend plus profond.
- Ouiiiii !
- Tout va bien ?
- Yep !
- Super, on continue.
- Mmm ça commence à craquouiller un peu...
- Je te remonte ?
- Nan surtout pas ! Y a un truc au fond que je veux voir, descend !
- Sûr ?
- Oui oui allez hop hop hop !
- … Alors ? C'est beau ?
- T'imagines même pas ! J'adoooore ! … Eh mais... CLONG
- C'était quoi ça ?
- Remonte moi la paroi se bombe vers moi à cause de la pression !
- MERDE ! OK JE TE REMONTE !
- Ouais vite, mais pas la peine de crier !
- JE CRIE PAS !
- Bordel c'est mon Den Den qui a la trouille de sa vie...
- CLANG
- C'était quoi ça ?
- Le palan s'est bloqué, faut que je le décoince, attend deux secondes...
- D'acc, ça urge pas, je suis moins profond, la pression n'affecte plus la structure.
- Encore quelques secondes... Il y a un nœud qui s'est coincé dans la poulie... Raaaa bordel !
- Te presse pas hein, fais pas de conneries ça serait con... Ah si !!! Si si si si si presse toi, là ça urge à mort !
- Quoi ?
- Je suis dans l'eau !
- Oui ça je sais, mais pourquoi ça urge ?
- Les dégâts en profondeur ont fait des fuites, là des soudures viennent de lâcher, ça se remplit d'eau, j'ai les pieds dans l'eau !
- Putain de poulie !
- Adam ?
- Ouais j'arrive !
- Adam j'me sens mouuuuu...
- T'as de l'eau jusqu'où ?
- La taille à peu prèèèèès...
- MERDE MERDE MERDE
- Ooooh beh calme toi petit escargoooot, ça va aller t'en fais pas, faut pas crier comme çaaaaa... Héhé j'suis mouuuuuuu...
- PUTAIN DE POULIE DE MERDE !
- Ouuuh allez ça va aller, arrête de crier mon petit amateur de salaaaade...
- C'EST MOI QUI GUEULE LA, C'TE POULIE ME FAIT CHIEEEER. AH ! C'est bon ! Je te remonte !
- Viiiii il était temps j- gloub
- Al ? Raaaah !

Et l'armoire métallique sort de l'eau et se vide, telle une passoire. Rapidement, Adam amène le caisson sur le navire et tente d'ouvrir la porte.

- Alra !
- Mmmmmm????
- Les taquets ! C'est verrouillé de l'intérieur c'te merde...
- Ah... Oui... Attend, j'ai pas les yeux en face des trous... Voiiiilà...
- Bon, ça nécessite pas mal d'améliorations, pas vrai ?
- Ouais... Carrément ouais.