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Sable et Dance Powder. Une histoire de granules...

- 11eme Post de cette Aventure

Juillet 1626 - Hinu Town


Encore heureux qu'il ne passât pas directement de Boréa à Hinu Town.
Heureusement qu'il avait eu la tiédeur, le printemps et l'été Blissois pour le préparer au choc climatique qu'il allait subir en débarquant à Hinu Town.
Bon sang que Loth exécrait les îles "uni-climatique" de ce genre-là. Boréa, ça allait encore, c'était le froid. Mais la chaleur, le sable à perte de vue de chaque côté de l'horizon, le thermomètre violant allègrement les cinquante degré Celsius... C'était trop pour lui et à peine arrivé, il avait hâte de partir de cet endroit maudit.

- Vous n'avez jamais songé à quitter cette île ?

- Pourquoi faire ? C'est mon pays, lui répondit le Commandant Hikari Hurano.

- Si j'étais vous, ça fait longtemps que je serai allé voir si l'herbe n'est pas plus verbe ailleurs.

Dans le cadre de la vaste enquête sur l'implantation du Réseau Ashura à Bliss et plus précisément de son réseau de blanchiment d'argent, Prometheus, le Moine Hérétique s'était déplacé au pays des sables sur proposition de son partenaire d'enquête, le Colonel Arsène Dickson. Le voyage du royaume des constructeurs à Hinu avait duré une semaine, mais sa mission ne venait que de commencer.
En débarquant à Attalia, la ville portuaire, il fut accueilli par Hikaru Hirano, le jeune commandant qui était en charge d'instruire le dossier de l'enquête sur la vente de Dance Powder dans le royaume des sables. Lequel dossier n'a pu être ouvert que grâce à Dickson et à Loth.

- Nous nous dirigeons vers Al'tikrit, un village de bédouins au nord-est du pays. Les informations que vous nous avez communiqué faisaient état d'un client régulier du Réseau, un homme, manchot et de grande taille.

- C'est ce que nous a dit le capitaine du Condor.

- Et bien, nous avons mené nos recherches, affiné les critères et sommes arrivés à la conclusion qu'il ne pouvait s'agir que de Hamid Hamoud Hassim alias Triple H. Ça nous aura pris deux mois mais nous sommes sûrs que c'est lui.

- Qui est ce Triple H ?

- Un contrebandier qu'on soupçonne d'avoir des affinités révolutionnaires. Pour l'instant, aucune pluie anormale ne s'est abattue sur le pays mais si Triple H est vraiment un client de longue date du Chaudron alors il est à craindre que la révolution prépare une grosse opération et qu'elle emmagasine de la Dance dans un but précis.

- Il nous faudra le prendre vivant. Je dois arriver à le convaincre de commander une nouvelle fois de la Dance au Chaudron, il doit nous dire comment il contacte ses fournisseurs.

- Alors, nos objectifs sont en adéquation.

Le voyage dans le désert dura cinq éreintantes heures. Définitivement, le Moine Hérétique était certain qu'il préférait le froid polaire. Du sable à perte de vue, un milieu hautement hostile certes, mais aussi approprié pour les trafics en tout genre, se dit-il quand il fut capable d'une once de réflexion à la faveur d'une pause sous un immense rocher. Aucune considération climatique ne résistait à la perspective de grosses liasses de Berry, il devait revenir explorer le marché d'Hinu Town, se nota-il.
Ils reprirent leur traversée du désert à dos de chameau et arrivèrent à Al'tikrit sous un magnifique crépuscule qui teintait les dunes de vermillon.

Al'tikrit

Al'tikrit était un village de tentes au cœur d'une formation d'immenses rochers disposés en cercle par le Sable sait quel géant. En installant leur village au milieu de ces protubérances granitiques, les bédouins s'abritaient des tempêtes de sables et jouissaient d'un excellent jeu d'ombres et de fraicheurs quand le soleil passait à l'ouest. Hirano et Loth furent conduits dans la plus grande des tentes, celle du chef. En traversant le village, un vide étrange éclaira Loth sur la réelle nature d'Al'tikrit, le même vide "démographique" qu'il avait remarqué à Mamelles, au cœur de la steppe Boréaline.

- Reich, je vous présente Mountassem, fit-il en désignant l'homme de carrure moyenne à la barbe fournie. Il dirige Al'tikrit.

- Il "commande", ne serait pas mieux ? Allons, c'est le crépuscule, il fait frais et bon vivre. Et je n'ai vu aucun enfant dehors. Les plus jeunes que j'ai croisés sont des ados. Des conscrits en plein baptême de feu sûrement. Je suis rodé maintenant à reconnaitre un village déguisé. Ashura m'a servi le même à Boréa.

- Et ben, tu ne m'a pas dit que tu m'amenais un sacré morceau, Hirano ! Ça ne sert à rien de le nier. Officiellement, nous sommes Al'tikrit, un village de bédouins, répondit Mountassem. Officieusement, c'est l'opération Tempête du Désert. Et vous n'êtes pas autorisé à savoir plus que le nécessaire. Moi, je suis le Commandant d’Élite Mountassem. Hirano m'a informé de l'enquête et nous lui avons offert un appui logistique pour aller plus en profondeur dans le désert.

- Super. Du coup, vous avez trouvé la base des contrebandiers ?

- Oui, ici, fit-il en déroulant une immense carte du désert. A à peu près cinquante bornes au sud. Il y a une palmeraie là, autour d'un oasis qui n'était pas répertorié avant. Nous avons localisé Triple H et ses joyeux lurons.

- Combien sont-ils, monsieur ?

- Une centaine environ, d'après nos éclaireurs. Lourdement armés, bien sûr.

- Avez-vous estimé nos pertes si nous les attaquons ?

- Nulle.

- Je sais que vous êtes de l’Élite mais ce sera vraiment aussi facile ?

- J'ai dit que nous ne perdrons aucun homme, pas que ce sera facile. Nous sommes dans ces dunes depuis des années et nous avons fini par le connaitre sur le bout des doigts. Nous avons développé la météorologie des sables et nous savons profiter de ce que nous offre le désert. Nous allons les attaquer quand ils seront le plus démuni.

- La nuit ?

- Non, durant une tempête de sable. On en prévoit une de grande envergure très tôt à l'aube. Quand les tempêtes de sables s'abattent, il n'y a qu'une seule chose à faire, c'est rester immobile à attendre que ça passe. Nous, nous avons dompté les tempêtes et l'utilisons désormais comme diversion. Eux, ils seront à l'abri dans leur logis, désarmés. Vous n'êtes pas entrainés alors vous serez en spectateur. Quand ils réaliseront qu'ils sont encerclés, ce sera déjà trop tard.

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Magnifique était le désert à l'aube. Quand il n'y avait pas de tempête de sable...



Enturbanné et drapé dans un long boubou, à l'abri et cramponné à un quelconque pic rocheux, Loth luttait contre le vent qui cinglait. Il déplaçait furieusement le sable qui criblait tout sur son passage. Leur contact sur la peau ressemblait au supplice de milles aiguilles vous léchant l'épiderme. Comment diable quiconque pouvait coordonner une opération militaire dans un déchainement d'éléments aussi violent qu'une tempête de sable ? se demanda-t-il.

Les Élites ne se posèrent pas le même genre de question. Déployés en un long ruban de deux centaines d'hommes, ils s'étirèrent de plus en plus, encerclant la palmeraie. Pour se coordonner, ils se servaient d'un astucieux système de balises par lumino et flash dial. Sporadiquement, un éphémère flash naissait puis s’éteignait. Toujours aux mêmes endroits. Du point de vue de Loth qui les aperçut, ces balises lumineuses étaient semblables aux constellations dont se servaient les premiers navigateurs pour voyager. C'était juste un simple système de repères mais encore fallait-il y penser...

Ensuite, il y eut le combat proprement dit. Finissant de ceinturer la palmeraie, les Élites procédèrent aux opérations commandos furtives dont ils avaient le secret. Par groupe de deux ou trois, ils s'infiltrèrent dans les tentes et neutralisèrent un à un les contrebandiers. A la faveur de la tempête, sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré. Les premières lueurs de l'aube coïncidèrent avec la fin de l'opération et de la tempête de sable.

- Tenez, voici notre redoutable forban du désert, fit ironiquement Mountassem en jetant au pied de Loth un presque demi-géant manchot. Exactement comme dans la description du capitaine du Condor.

- Salut toi. La nuit a été douce, j'espère ? Tu as quelque chose que je désire et tu vas me le donner sans faire de vagues.

- Ou ce désert que tu chéris si bien sera ton tombeau.

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Triple H tenta de résister mais après deux jours de torture, sa volonté fut brisée. Heureusement, se dit Loth, qu'Arsène Dickson n'était pas du voyage. Il aurait compliqué les choses en plaidant pour la non-violence. Pour ce genre de vermines, il n'y avait aucun plaisir intellectuel en fouinant plus loin que de raisons. Un canif et un écorchement à petit feu faisaient largement l'affaire.
Prêt à parler, il leur raconta de quelle manière il était rentré en contact avec Ashura.

- Des... marcheurs.

- Des marcheurs ?

- Des démarcheurs plutôt non ? Quoique, c'est totalement Ashura de donner ce genre de nom de code. Tablons sur marcheurs alors. Que font ces marcheurs ? Plus tu parleras, plus on pourra apaiser cette brûlure à l'acide. Allez, parle seulement.

- Au d'but d'l'année. L'est v'nu m'voir. M'a dit qu'il était un marcheur. Qu'dans c'désert, j'pouvais m'faire du fric en r'vendant d'la poudre. Pensais qu'il causait d'drogue mais m'a parlé d'une poudre qui fait d'la pluie. Y'ai pas cru en premier, mais l'y m'a fait une p'tite d'monstration. Et yai été emballé.

- Ashura démarche donc ses clients. Je n'y avais jamais songé.

- C'tait un business très j'teux. M'ont offert la première fournée. Y ai vendu à 45 millions, et pis après, y ai commandé, chaque mois. L'marcheur m'a remis un 'scargophone pour l'contacter, si besoin, j'avais.

- Oui, ils sont vraiment dans une logique commerciale. Ils t'offrent un produit test pour te fidéliser. Une ligne spéciale et directe pour te faire croire que tu es un VIP.
Leur offre crée la demande.


- On dirait presque que vous les appréciez.

- Je suis en mission contre eux mais ça ne m'empêche pas de reconnaitre leur valeur, Commandant. Ces gens d'Ashura et plus précisément du Chaudron possèdent une classe indéniable qui diffère des trafiquants de tous poils qui pullulent en mer de nos jours.
Aidez-moi Hirano, regarde bien ces photos Triple H, dis-moi si ton Marcheur est parmi eux.


Ils étalèrent sur une table les photos des Twenty Smart. N'ayant pour l'instant pas trouvé leurs rôles réels dans la post-production, Dickson et lui s'en étaient allés à spéculer puis à penser qu'ils n'avaient peut-être rien à voir dans le Chaudron et que seul Comlan et Urée étaient mouillés. Leurs profils différaient vraiment des repris de la seconde chance qui constituaient les Moldus.
D'un geste tremblant de la main, le manchot désigna un trentenaire à la coupe en bol et aux dents étincelantes.

- Barabas Wologuem, DG de la SuintanT. Donc c'est confirmé, les Twenty sont les agents commerciaux du Chaudron.

- SuintanT ? Sans dec' ? C'est ça le nom de sa société ?

- Ils sont spécialisés dans les engrais liquides. On ne va pas débattre sur leur mauvais goût en matière de noms. Poursuivons, H, comment tu les paies ? Avant ou après ?

- Avant. Aussitôt après ma commande, j'dépose l'flouz' dans un tombeau du cim'tière d'la ville portuaire. L'tombeau est vide hein. J'referme et m'tire. Quelqu'un vient chercher. Jamais cherché à savoir qui. Une s'maine après, j'reçois ma poudre emballé dans d'la merde d'oiseaux.

- La GuaCo. Parfait, parfait, tout s'emboite. Tu aurais dû avoir une cargaison il y a deux mois non ? Qui n'est jamais arrivée. Tu les as contactés pour savoir pourquoi ?

- Ouais, l'marcheur m'a dit qu'avait un 'blèm, qu'aurait plus d'la poudre pendant longtemps. D'm'faire discret.

- Bien, super. H, maintenant, ce que tu vas faire, c'est aller fouiller tes affaires, retrouver la ligne directe qu'il t'a donnée et le recontacter. Tu vas être furax, vraiment de mauvais sang. Tu vas hurler, beaucoup hurler. Tu vas lui dire que tes clients te mettent la pression, que le plus dangereux d'entre eux veut de la Poudre, qu'il s'en sert pour appuyer une rébellion. Qu'il a juste besoin de trente à cinquante kilos. Tu le supplies et tu le menaces aussi. Tu lui dis que tu connais son nom. Barabas Wologuem. Tu lui dis que ton client est dangereux et te menace de mort. Tu lui dis que tu ne vas pas couler seul et que s'il ne veut pas que tu caftes aux Mouettes, qu'il ramène son cul avec la Dance. Tu lui dis aussi de ne même pas penser à venir pour te tuer, parce que tu as déjà une assurance vie. Tu lui dis ramener ses couilles vite fait. Tu menaces beaucoup, tu supplies beaucoup, comme tout bon désespéré. Tu lui dis que t'as trente millions pour lui, acheva Loth en déposant la valise sur la table.

- Si j'marche, j'serai libre ?

- Oh non, toi t'es avec nous pendant très longtemps mon vieux. Tu marches et tu restes en vie sans souffrance, c'est seulement ça le marché. T'as remarqué que Reich ne t'as pas demandé à qui toi tu vends ensuite la poudre ? C'est parce que ce volet, je m'en occuperai après son départ, héhéhéhé. Y aura cinq snipers avec ta caboche pour cible dans la ville portuaire et on te collera un lieutenant en guise de sous-fifre pour superviser la transaction. Pense même pas à cafarder ou on vous tuera tous les deux. C'est clair ?

- Ouais...

- Alors appelle-le.

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C'était un plaisir de voir son plan se dérouler sans accrocs. Triple H joua parfaitement son rôle, sans doute parce qu'il y avait une bonne dose de réalité dedans. Il risquait effectivement de mourir en souffrant énormément avant. Beuglant dans l'escargophone, le Marcheur Twenty fut obligé de trouver un accord avec lui. Il lui avoua qu'une certaine réserve leur restait. Ils conclurent une vente rapide et se donnèrent rendez-vous au port principal d'Attalia dans la troisième semaine de juillet. Mine de rien, cette opération à Hinu s'étala sur un mois. Remerciant et laissant Mountassem et ses bédouins dans le désert, ils regagnèrent la ville portuaire où ils séjournèrent jusqu'au jour du rendez-vous.

De l'autre côté de l'océan, sur South Blue, Dickson fut au fait de chaque pan de l'opération à Hinu. Il resserra la surveillance des Twenty et elle porta ses fruits. Faisant passer cela pour une réunion de la holding, ils se réunirent au siège d'X-Crément sous la houlette d'Helen Urée, surement pour discuter de la commande de Triple H. A l'issue de leur conclave, Barabas s'engouffra dans un carrosse, en changea trois fois, direction la campagne profonde de Bliss. X-Crément y détenait une ferme qui ne figurait pas dans les actifs de la société. Là, dans une grange souterraine, ce qui restait de l’ultime fournée du Chaudron était stockée. Les cinquante kilos destinés à Triple H furent prélevés. Barabas se dirigea ensuite vers un port privé non répertorié sur les cartes et embarqua dans un voilier rapide.

- Plein voile vers l'ouest, mon bon. Il sera à vous dans une semaine. Comme convenu, laissez-le revenir. Nous l'attendrons patiemment dans le coin.

- Compris. Je rentrerai aussi par la même occasion. J'en ai marre du sable.

Barabas mouilla dans le port sept jours après la conversation escargophonique entre les deux limiers. Sans anicroche, la transaction s'opéra dans la marina, Berry et poudre s'échangèrent le plus légalement du monde. L'opération fut immortalisée sur argentique pour servir de preuves. La Dance vendue fut saisie et ramenée par Loth à Portgentil comme pièce à conviction.
Quant à Barabas, il remit les voiles une heure après son arrivée.

- C'est dommage, il ne reste pas pour le souper.

- Et moi non plus, fit Loth content de partir enfin. Mais je vous laisse Triple H, il égaiera vos journées. Si jamais vous avez besoin d'aide, vous me contactez, je vous laisse mon numéro. J'exècre le sable mais désormais, je vous en dois une.

- Compris. A la revoyure.

- Je reviendrais, soyez en sûr, pensa Loth, un brin sarcastique. Ce désert à perte de vue offre une manne des plus alléchantes. Et puis, je veux savoir en quoi consiste Tempête du Désert...
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