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Apprentissage - Ep 1

    Ce dernier entraînement avec Salem ne cesse de faire des allers et retours dans mon esprit. Mon inefficacité est telle qu’il doit s’infliger des handicapes pour rendre le combat un peu plus équitable. Sans ça, l’entraînement aurait été inutile, à l’instar de celui effectué sur Alabasta où seul Yamamoto s’est plutôt bien défendu. Je ne l’admettrai jamais face à eux, mais je suis en plein doute. Je doute de mon utilité au sein de l’équipage, de mes ambitions trop grandes pour ce que je suis capable de faire, de ma propre personne. Je rumine dans mon coin, éloigné de tous les autres, à l’extérieur des murs de Marie-Joie. Hors de question que l’on me voit dans cet état, personne n’en a le droit. Si quelqu’un ose, je le tue. Le poing serré, mon regard s’obscurcit quelques instants, avant de regarder le vide avec légèreté.

    « Saloperie de fragilité. L’intelligence a des limites, heureusement que la bêtise n’en a pas. » Marmonnai-je en constatant mon déplorable état psychologique.

    Que faire dans ce genre de situation ? M’apitoyer sur mon sort et rester le minable ? Connaissant pertinemment la réponse, je ne sais pourquoi la question m’est parvenu à l’esprit. « Abandonner », « pleurer », tous ces termes ne font pas partis de mon vocabulaire. Comme tout être humain, j’ai des instants de faiblesse où je remet certaines choses en question, mais cela ne m’a jamais empêché de poursuivre mes rêves. Oui, je suis pour l’instant à la ramasse… Ce n’est que temporaire.

    Une journée vient de passer, le soleil se couche enfin. Sur les hauts plateaux qui surplombent Marie-Joie, qu’il m’a fallut l’après-midi pour y parvenir, j’ai le privilège d’assister à un magnifique coucher de soleil. Je dégaine ma lame qui scintille grâce aux dernières lueurs, et je reste statique quelques instants, m’amusant avec les différents effets lumineux. Pis inconsciemment, je commence à la tournoyer comme avant un combat. De là, je commence un enchaînement de skills, des combats en shadows…

    « Comment fonctionnent leurs déplacements déjà ? »

    Je fais allusion au Soru utilisé par Yamamoto et d’autres. Sans ce déplacement, je ne parviendrai jamais à les faire trembler. Le Geppou aussi est un déplacement qui m’intéresse grandement. Tout seul, je n’y parviendrai pas. Je dois observer Yamamoto les effectuer quelques avant de pouvoir me programmer des sessions d’entraînement. En attendant, je m’amuse à balancer des cailloux au loin, que je broie à l’aide de fines lames d’air envoyées avec une précision chirurgicale. Un sans faute. Ça commence enfin à rentrer, les sensations sont bonnes. Qu’en est-il de ce gros rocher qui se tient fièrement face à moi ? Mes fines lames d’air n’en viendraient certainement pas à bout.

    Ma force actuelle est quasiment nulle. Cependant, en y ajoutant de la vitesse, malgré ma faible force, je peux produire une puissance non négligeable. Mon mouvement préféré, la toupie, je l’effectue une nouvelle fois en balançant une lame d’air. Cible manquée. En même temps, pas évident de viser quand tu bouges dans tous les sens. Je retiens la trajectoire de la lame et recommence en réajustant la mire. Cette fois, ça découpe le rocher, mais seulement une partie, je n’ai pas réussi à taper en plein milieu. Au moins, la puissance est là. Je recommence le mouvement un certain nombre de fois, jusqu’à ce que la cible soit inutilisable.

    « Hm. » Laissais-je non satisfait, légèrement essoufflé par les enchaînements. Je me défais de mon haut, retire mes bottes et commence un entraînement physique. Des pompes, des abdos, des burpees, et d’autres exercices de renforcement musculaire. S’en suit des exercices plus spécifiques, comme monter une pente en transportant un rocher à la seule force de mes bras. L’entraînement improvisé a finalement duré deux bonnes heures. Je suis allongé à même le sol rocailleux, exténué, en étoile et le regard totalement vide. Les étoiles semblent tourner autour de moi.

    J’entend soudainement des pas s’approcher de moi.

    « Qui est-ce ? Présentez-vous avant que je ne devienne impoli ? »

    Je tente d’intimider l’inconnu comme je peux hein, je suis à bout de force.
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Bon entraîner le Salem a été profitable, je vais retourner à bord tient. Ou manger un bout avant ? Sur le chemin je croise Cole qui me propose de prendre de quoi bouffer et de profiter d'un coucher de soleil d'une nuit fraîche et d'une aube matinale sur l'un des plateaux qui bordent ce trou à rat. Un poil trop romantique pour y aller avec un mec, certes, mais vu que c'est mon meilleur pote et qu'on pourra plus profiter de ce genre d'escapade en mer autant en profiter. On fais des provisions de bouches : patates, viande et compagnie, quelques bouteilles d'alcool et on est près pour un barbuc sympa au dessus de l'immensité. On a pensé à aller du coté du Shin Sekai, mais le temps est pourri de ce coté la il parait.

On se met en route rapidement et on quitte rapidement la cité. Bon pour le coucher de soleil sur les auteurs, c'est rapé... mais tant pis. Après quelques temps de marche, on remarque une silhouette solitaire s’entraînant manifestement sur l'une des élévations qui encerclaient la ville. Si ça se trouve le gars est sympa, y'a moyen de mieux se marrer à trois. Et au pire, c'est pas comme s'il y avait énormément de gens qui pouvaient représenter une véritable menace. Au fil de nos pas, la silhouette se précise si bien que l'on fini par reconnaître Ethan. C'est l'occasion pour le décoincer un peu. Arrivé à sa hauteur on le retrouve mort claqué et puant la transpiration, les bras en croix. Il nous lâche même une menace qui aurait sans le moindre doute fait frisonner un vieil homme atteint de Parkinson par grand froid.

-Si j'étais un pirate je serais rentré chez ma mère et j'aurais confessé mes péchés au père nowel.

On s'installe à coté du petit gars prenant garde de ne pas se trouver sous le vent du petit. Le Cow-boy propose qu'on l'attache à une corde et le descende à la flotte pour lui donner un bain, mais on a pas de cordes. Tout en lâchant quelques bisbilles, Cole nous fais un petit feu de camp. Ce gars est un génie quand il s'agit de barbuc, il est capable de rendre n'importe quel feu de camp aussi génial que la bouffe qui l'accompagne. Je le laisse s'occuper de la tambouille et me concentre sur Ethan pour le forcer à causer un poil.

-Ça s’entraîne bien à ce que je vois.
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    « Ravi d’apprendre que je ferai peur à des pirates… » Dis-je en reprenant mon souffle. Je reconnais la voix de Yamamoto, puis je suppose qu’il est accompagné de son fidèle ami, Cole. C’est vraiment pas de chance, moi qui pensais pouvoir m’isoler, c’est complètement manqué.

    J’ai toujours été un bosseur de nature, alors ce genre d’entraînement n’est nouveau pour moi. La talent aussi a toujours été présent, notamment pour reproduire ce que je vois, mais aussi la fluidité de mes mouvements. La vitesse a toujours été mon truc, et pourtant, je me retrouve minable contre ces types. Ça me brise pas mal.

    « Belle observation. »

    Je me redresse pour le regarder droit dans les yeux.

    « J’ai quelques lacunes à combler très rapidement. » Je lui répond aussi simplement, d’un ton calme, comme à mon habitude.

    Tant qu’il est là, il pourrait m’enseigner son mouvement, non ? Pourquoi pas finir sur un barbecue, je sens qu’il a envie que je m’intègre un peu plus. Un échange de bons procédés, c’est ça ? Puis pour avoir un équipage le plus puissant possible, c’est tout à son intérêt de me rendre meilleur. J’ai juste besoin de le voir à l’oeuvre quelques fois.

    « Dis, tu pourrais me montrer ta technique de déplacement… Le soru, c’est ainsi que vous l’appelez ? »

    Je n’aime pas passer par quatre chemins, au moins là c’est clair, pas la peine d’argumenter inutilement. Montre-moi ce que tu sais faire, montre-moi ta vitesse, que je réduise notre écart à rien. Un jour viendra où je vous surpasserai tous, mes petits rigolos, un jour viendra. J’ai parfois l’air un peu dingue, mais c’est ainsi que les choses se passent quand on touche à ma fierté.
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Bon comme à son habitude, ce gars est aussi loquace qu'une armée de gonzesse à propos du dernier potin à la mode. Au moins, il reconnaît ses faiblesses ce qui est déjà pas mal.

-Les seuls qui prétendent ne pas en avoir ne vivent pas longtemps.

Il rajoute qu'il voudrait apprendre le soru, ma foi pourquoi pas. C'est jamais perdu, de plus comme il est toujours en premières ligne il en aura besoin. C'est quand même marrant que le même jour j'enseigne à la fois le geppou et le soru.

-Pas de soucis.

Je me lève et laisse Cole à ses patates et à ses saucisses. Rien de mieux qu'un peu d’exercice pour se mettre en appétit... bon actuellement je crève la dalle et j'ai déja fait de l’exercice mais tant pis. Je choppe une brochette dont le parfum me titillait les narines et après deux trois jongleries sous l'oeil de la lune passive, je gobe un morceau de viande. Alors, armé de mon bout de bois et d'un fil de graisse qui me coule sur le menton je me lance dans la théorie.

-Le soru repose sur un principe relativement simple... il suffit de frapper 10 fois le sol en une seconde avec tes petites gambettes. Bon dis comme ça parait un poil technique mais dés qu'on comprend comment ça marche ça va tout seul.


Je lui laisse digérer l'information en m'enfournant une seconde bouchée contemplant la vue. La ville en contre-bas qui miroitent de milles lueurs tel un nid de luciole sur une carcasse. Heureusement, il n'y a pas que cela à voir. De part et d'autre de notre promontoire rocheux : les océans. Deux larges surface sombres et mouvante sur lesquelles se reflètent la lune blafarde. Devant nous, grand-line, la route de tout les périls, ses îles accompagnés de mes réussites et de mes échecs. Derrière moi, le nouveau monde, bien plus périlleux mais au nom des plus charmeur. Devant nous quelques lumières dansant au gré des vagues, feu follet joueur entre les vagues. Derrière, juste une ombre gigantesque qui se coule paresseusement dans l'immensité.

-Je vais faire un exemple rapide pour que tu puisse imprimer le mouvement.


Je lance ma brochette vers le bord du plateau et y réparait une seconde plus tard pour réceptionner ma précieuse bouffe. D'un second soru, je reviens sur mes pas. Je refais à présent le mouvement au ralenti pour donner une idée du machin au petit gars.

-Voila, à présent, c'est à toi de faire le reste du boulot.

Je me rassois auprès des flammes et me saisis de la bouteille que Cole me tend.
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    « Fiouuuu… » Je siffle en le voyant exécuter ses mouvements.

    C’est tout con, finalement. Enfin, je dis ça avant d’avoir essayé, à tous les coups ça demande énormément d’entraînement. Au début, quand je le vois faire ses dix pas, je trouve cela quelque peu ridicule, mais force est de constater que c’est réellement nécessaire pour y parvenir. Maintenant, c’est à mon tour de réaliser cet exploit.

    « Je te prierai de ne pas te moquer, car je risque d’être ridicule, vraiment. »

    Pour tester très rapidement, prendre mes marques, je tape assez lentement le sol avec mes jambes, dix fois précisément. J’ai vraiment l’impression d’être pris pour un jambon, c’est étrange de devoir faire dix steps pour se déplacer à toute vitesse. Après avoir réfléchis quelques instants, je lève la tête et pose le regard en direction de mon enseignant du jour.

    « Es-tu certain de l’efficacité de ton enseignement ? » Dis-je pas très rassuré.

    Il acquiesce avec un simple geste du pouce, tout en mangeant sa brochette de viande. Inutile de perdre davantage mon temps, je me fiche de passer pour un idiot, ma promesse de toujours avancer n’est pas qu’une phrase sortie d’un film du dernier super-héros. Je ramasse un cailloux que je ne jette pas très fort devant moi. Je le visualise attentivement. Je commence à taper du pied comme le faisait Yamamoto quelques instants auparavant, puis ma vision devient floue, je ne parviens plus vraiment à clairement visualiser ce qu’il y a autour de moi. Me stoppant en me glissant, je réussi à me freiner ma course in extremis au bord d’une falaise, de laquelle je vois le déchaînement de la mer du nouveau monde. Le nouveau monde, vraiment ? Pourquoi la météo n’est-elle pas la même ? Je ne suis pourtant pas loin de la position où je me trouvais ultérieurement.

    Cela demande effectivement de l’entraînement. Ne pas parvenir à visualiser les éléments qui m’entourent est inadmissible. Puis le freinage est à revoir, m’écorcher vulgairement les jambes de cette manière n’est pas envisageable, c’est tout simplement ridicule. J’ai pas très envie de rééditer cet échec dans l’immédiat, le petit retour en footing s’impose, de préférence avant que les saucisses refroidissent.

    « Il reste de quoi bouffer ? » Je garde un air fier en m’approchant de Cole et Yamamoto.

    En réalité, je suis carrément exténué de cette fin de journée. Je ne contrôle pas du tout ce déplacement, ma jambe me fait souffrir à tel point que je n’ose regarder les dégâts causés par le frottement avec le sol. C’était soit ça, soit je me noyais dans les profondeurs du nouveau monde. Nous ne sommes pourtant pas si loin, j’ai effectué le retour en courant, bien que cela m’ai prit plus de temps.

    « Dites-moi, c’est normal la tempête de l’autre côté ? »

    La répétition est la clef de la réussite pour maîtriser cette technique. Dès demain à la première heure, je m’y remet, hors de question d’en rester là. Pour l’heure, profitons du moment avec mes nouveaux camarades, j’ai pas spécialement envie de pourrir l’ambiance ce coup-ci, surtout qu’ils sont cool avec moi.
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-Continue champion, on t'as expliqué comment éternuer ? Bah non, c'est pareil pour le rokushiki.

Le temps de trois blagues grivoises, deux patates et un steack, le petit a eu le temps de m'impressionner. En fait je suis carrément sur le cul, il a un gros potentiel le gars. Salem ne s'était pas trompé, pas que je ne l'eu douté mais je ne m'attendais pas à ça. Il est déja parvenu à maîtriser le déplacement. Certes on remarque que ça manque de contrôles et que cela exerce un énorme coup sur sa condition physique, mais il a déjà compris l'essentiel. En quelques sortes il est une dizaine de fois plus loin que Salem en terme de contrôle. Je lui fais signe de se rapprocher.
On lui sort de la barbaque et je lui donne l’ordre de carrer son fion de l'autre coté du feu. Son corps a déjà brûlé suffisamment d'énergie. Ile bouffe, il pieute et seulement après il aura le droit de s'exercer à nouveau. C'est relativement rare que je donne des ordres à mes subordonnés, du moins c'est rare que j'utilise l'impératif. Je suis plus partisan de la demande que tu peux pas refuser, c'est plus convivial. La grande différence avec Salem est aussi que je peux éviter qu'il ne détruise ses membres... alors je préfère en profiter.

-De l'autre coté ? C'est le nouveau monde. Bah tu la bien vu quand on a traversé Grand-line, t'as une série de climats qui se suivent sans logique. C'est dans le même goût la bas. Bon le temps est pas toujours pourri à ce qui pourri mais la, c'est tempêtes. Quelle idée à la con de s'installer ici quand on y pense.

On continue sur une ambiance bonne enfant, il n'y a pas grand chose qui équivaut à ce genre de « réunion ». La mélodie du bois qui craque et de l'écume, la bière, la viande et un beau paysage. Il prend part tant bien que mal à la discussion, on voit bien qu'il est un peu gêné. Sans doute de la timidité ou un balais dans le cul, mais je suis optimiste, cela va s'améliorer. Alors que le soleil commence à poindre colorant le monde d'une teinte jaune, une idée me passe par l'esprit.

-Quand t'aura maîtrisé le soru, vient me voir et je t'enseigne le geppou ainsi que le one flap by bird.

On reste quelque temps à contempler le monde se réveiller, une armée de fourmis s'empare de Joa tandis qu'un ballet de navire défile aux portes de la ville. Peu à peu le son des cloches et des échos d'une ville en travail se fait entendre.

-Bon c'est l'heure d'aller dormir les enfants.
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    Finalement, c’est plutôt une bonne soirée, j’ai un nouvel objectif et mange un bon barbecue avec mes nouveaux camarades. À ce sujet, je remercie Cole qui a brillamment géré la grillade dans son intégralité. En soit, j’ai la chance d’être entouré de types aussi cool, et ce malgré le faussé hiérarchique et technique qui nous sépare. Aux côtés de Yamamoto, tu n’as même pas l’impression qu’il soit ton capitaine, c’est ton pote sur l’équipage parmi tant d’autres. C’est différent avec Salem, tu sens un peu plus d’autorité, chose qui s’explique au vu de ses responsabilités. Et là, c’est juste un agréable moment entre copains, pas de statut. Seulement des hommes qui partagent un moment, se remplissant l’estomac et observant le magnifique paysage qui se présente face à eux.

    La fatigue prend finalement le dessus, je m’écroule lamentablement au sol sans dire quoique ce soit, je n’ai même plus la force de parler. C’est ainsi que je m’en vais au pays des rêves, tout bêtement.

    Habituellement pas grand dormeur, je me réveille subitement, en sueur et asséché, visiblement en plein milieu de l’après-midi. Une bonne nuit, certes, mais le réveil a été des plus insupportables effectués à ce jour. Je transpire, je pue, mes vêtements sont sales et…

    « J’ai la dalle. » Dis-je en écoutant mon ventre gronder sa faim.

    Je remarque que Cole et Yamamoto ont pris soin de dresser un drap sur moi et de placer ma tête sous une sorte d’oreiller de fortune. Ils ont même eu la gentillesse de mes laisser des restes de cette nuit avec un petit mot contenant des instructions. Bien. Je n’ai pas pour habitude de rester sale, mais retourner me laver, prendre d’autres affaires, puis revenir ici me prendrait trop de temps. Je n’aime pas ça, mais tant pis, je ne retournerai pas en bas tant que je n’aurais pas maîtrisé cette connerie. Pour l’heure, il me faut penser à ce qui m’a posé problème la veille, à savoir la visibilité pendant la course et le freinage. Le second problème est déjà résolu dans ma tête, mais pour la visibilité, excepté m’habituer à la vitesse…

    Je me déplace. C’est toujours le flou total, alors autant m’entraîner à freiner et changer direction. Je tape dix fois du pied de l’autre sens, je m’arrête légèrement, sauf que l’instant d’après je suis reparti dans l’autre sens. L’avantage est que je sais au moins comment changer de direction. Si avec 10 steps je ne m’arrête, disons qu’en réduisant à cinq, peut-être que je m’arrêterai enfin ? Je tente. C’est bon signe, je ralentis. Cependant, je vais encore trop vite, à tel point que je ne contrôle plus mon corps et me prend lamentablement un rocher. Me voici complètement sonné. J’y suis presque. Me plaindre n’est pas une option, des coups je m’en prendrai jusqu’à tant que je prenne ma retraite, je ne dois pas m’arrêter en si bon chemin.

    Si à cinq steps c’est trop peu, augmentons-les à sept histoire de voir. Je recommence l’expérimentation, et cette fois, je suis à l’arrêt. Enfin, ce n’est pas encore tout à fait net, j’ai dû glisser un peu sur le sol mais c’est déjà beaucoup mieux. Pour l’instant, il me faut donc sept à huit steps pour freiner. Au moment de reprendre, Daniel surgit de nulle part, chargé comme un buffle d’un sac plus imposant que lui, puis s’assied en face de moi.

    « Regarde-toi ! » Qu’il me sort ainsi, à haute voix, l’air de balancer un discours pour une comédie.

    Il enchaîne.

    « Tu es méconnaissable. D’ordinaire propre sur lui-même, élégant, te voilà l’exact opposé. J’espère que ça en vaut la peine. »

    Tu vas voir si cela en vaut la peine. Step. Step. Je disparais de son champ de vision. 8 steps, je m’arrête net. Daniel se trouve à présent derrière moi. Il se retourne, je disparais de nouveau pour échapper à son regard. Tout va très vite, mais j’aperçois de grosses silhouettes, tous les rochers qui entravent ma route, je peux enfin les éviter. Je vois aussi la silhouette imposante de mon ami cuistot, celle de son gros sac, c’est génial. Ce n’est pas encore top, mais disons que ça suffira. J’approche à toute vitesse de ce dernier, puis je m’arrête in extemis, nez à nez avec lui.

    « Alors, ça en vaut la peine selon toi ? » Dis-je totalement essoufflé, fier de moi.
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