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[Terminé] Il est pas frais mon poisson ?!

Ça faisait déjà un bon mois que j’avais pris la mer avec les marchands, après cet incident au port. Ces évènements passés me trottaient dans la tête comme un sale moustique que je n’arrivais pas à chasser malgré tous mes efforts, pourtant l’immensité des océans et l’émerveillement que cela me procurait devrait réussir à écraser ce foutu moustique, mais non. Il n’était pas rare que je me réveillais avec la désagréable sensation du métal froid posée sur ma tempe, le lit recouvert de sueur, mon rythme cardiaque qui explosait des records et ma main fermement agrippée au manche de mon katana, katana sans qui je n’arrivais pu vraiment à dormir. J’aurais dû crever, une balle enfoncée dans le crâne, j’ai eu la chance de ma vie que les marines arrivent à ce moment précis. Et cette odeur de fer couplée à l’odeur des poissons, rien qu’en y pensant ça me donnait la nausée… J’avouerais avoir eu quelques haut-le-cœur à chaque fois que la senteur de la poiscaille m’arrivait aux narines, mais j’arrivais quand même à me maîtriser… Enfin, ce n’était pas vraiment ça les premières semaines, vu que c’était la première fois que je prenais le bateau et, s’habituer au tangage de celui-ci n’était pas chose facile.

Malgré ça, le voyage fut plaisant, très plaisant même. Je passais la moitié au poste de vigie, avec la longue-vue comme appareil de surveillance. Je n’en avais jamais vu avant et c’était super pratique. C’était comme des jumelles beaucoup plus performantes, j’arrivais à observer la vie océane à de très grandes distances. Il y avait de tout ! J’avais même observé des espèces de poissons qui n’étaient pas décrites dans les livres que je lisais. Comme ces drôles d’oiseaux qui fusaient à vitesse extraordinaire le long de l’eau pour attraper les poissons, leur robe était blanche mouchetée de gris bleu et leur bec était orange vif, mais le truc le plus impressionnant étaient leurs « hélices » de plume qui tournait et permettait d’atteindre cette vitesse. D’après ce que le vieux capitaine m’avait dit, cela s’appelait des giromouettes, bizarre comme nom.

Je restais aussi dans la calle du navire où j’avais installé un mannequin de paille que j’avais emmené avec moi. Je ne pouvais pas du tout rester les bras croisés pendant ce temps, il fallait que m’améliore et vite. Je m’entraînais sans me relâcher, perfectionnant les techniques que j’avais déjà apprises, mais aussi à en développer quelques-unes. Cette altercation avec ces putains de brigands m’avait quand même ouvert les yeux, je ne valais pas grand-chose si mon adversaire avait une arme à feu et il fallait que je développe d’autres techniques et surtout une technique de déplacement rapide ou au moins de déplacement imprévisible. Ce n’était pas vraiment l’idéal de s’entraîner à ça tout seul, mais c’était mieux que rien. Je jouais avec le rythme de mes foulées, l’espacement entre chaque pas sans freiner. Le but de cette manœuvre était de pouvoir changer de direction sans perdre de vitesse, comme je le faisais pour passer en dehors du champ de vision de mon adversaire, mais j’avais envie de l’utiliser pour me déplacer de façon non-linéaire afin de brouiller ma trajectoire et ainsi être beaucoup moins sensible à la mise en joue d’un fusil par exemple. Cependant, cet entraînement me faisait souffrir passé la première semaine, mes genoux ne supportaient pas d’être autant sollicités. Fallait que j’utilise cette technique de manière précautionneuse pour ne pas me les détruire complètement.

Sinon j’aidais aux tâches ménagères, comme laver le pont, faire la vaisselle, corvée de pomme de terre, ou je m’amusais à écouter les histoires des marchands bourrés avec émerveillement. C’était fascinant tout ce qu’on pouvait apprendre sur le monde quand une personne qui a longtemps vécu avait bu. Ah nan, moi, je ne touchais pas à l’alcool, je n’aimais pas ça. Ils ont essayé de me faire boire plusieurs fois, mais à chaque fois, je résistais, des fois, j’étais même obligé de remettre un ou deux poivrots à leur place tellement ils étaient insistants. Bon, après, je m’excusais de les avoir balancés par-dessus bord pour remettre leurs idées en place et ils les acceptaient, parfois difficilement. C’était bon enfant et j’aimais vraiment ça. En plus, le voyage n’eut pas de surprise désagréable, nous n’avions croisé aucun navire portant le fameux drapeau noir. Ils avaient quand même la classe les pirates avec ce drapeau et cette tête de mort.


Dernière édition par Kan Kagami le Mar 28 Juin 2016 - 22:08, édité 1 fois
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Un jour, alors que je dormais encore à poing fermé dans ma petite couchette réservée où je rêvais d’aventure, un énorme cri me réveilla en sursaut, littéralement, et me fit tomber de mon hamac. Mon front rencontra, lourdement et douloureusement, le sol, le bois craqua légèrement sous l’impact et une plainte bruyante m’échappa des lèvres avant que je ne me laisse tomber sur le côté, sans bouger pendant une bonne minute, la main sur mon front. Mes yeux balayèrent un peu mon environnement en dépit de la pénombre dans laquelle j’étais plongée, les dortoirs n’étant éclairés que par une petite lanterne accrochée au plafond. Aucun marin ne se trouvait dans leur petit lit de fortune, ils étaient déjà tous sur le pont à s’afférer au maintien de l’état de notre cap et du bateau en général. Ce n’était pas vraiment le grand luxe ce bateau, mais nous n’avions pas vraiment besoin de plus. La bonne humeur, le travail et l’alcool tenaient à flot ce navire.

Alors que j’étais encore un peu sonné à cause de ma chute, une violente lumière m’éblouit, m’obligeant à plisser au maximum les yeux tout en les protégeant d’une main, avant qu’une voix retentisse de cette lumière :

« Hey ! On est bientôt arrivé ! »

C’était l’un des marins qui avait à peu près mon âge, plus petit que moi, un peu plus trapu, une barbe et des cheveux roux. À ces mots, mes yeux, encore pas habitués à la lumière qui noyait la pièce, s’ouvrirent tout de même en grand pendant que je sentais une profonde excitation et une profonde joie naître en moi, me faisant prendre une très grande inspiration qui me fit bomber le torse. Enfin ! Une autre île ! Mon corps se mut tout seul sous cette excitation, je me relevai dans la précipitation, manquant même d’embrasser à nouveau le sol avec mon front, sans prendre même le temps de m’habiller de manière descente et je courus vers l’escalier que je montai quatre en quatre, bousculant légèrement ce marin qui eut le réflexe d’agripper la rambarde pour ne pas tomber. Mes yeux se froncèrent, toujours pas habitué à la lumière, je ne voyais pratiquement rien. Il me fut une bonne minute pour que je n’ouvre complètement les yeux, j’en avais profité pour rejoindre la proue du bateau, me collant à la balustrade pour me pencher en avant.

La première chose qui me marqua… Ne sois pas vraiment l’île à proprement parlée, mais l’odeur qui s’en dégageait. La senteur de l’iode de mer était remplacée par une forte, puissante et quoi qu’un peu dérangeante… Senteur de poisson. Humer cette senteur dès le réveil, alors que j’étais encore dans les vapes du sommeil, m’arracha un haut-le-cœur pendant que ma main me boucha le nez pour éviter toute autre intrusion de cette puanteur nauséabonde. Je ne pus même m’empêcher de hurler après avoir eu ce soulèvement d’estomac :

« Oh putain ! C'est quoi cette odeur ?! »
« C’est Poiscaille mon grand. » Entendis-je derrière moi. C’était une voix assez vieille, celle du capitaine du navire.
« Mais ça pue bon sang ! » Rétorquai-je au moment de me retourner pour le regarder.
« Bof, on s’habitue à force. » Le vieil homme haussa les épaules. « A force de travailler dans le poisson, on ne sent pu rien. »
« Je me doute… Mais quand même, y’a une limite ! »
« Ouais bon… Au fait, Kagami. » Il me regarda de haut en bas, je haussai un sourcil avant de me regarder et d’être un peu choqué. « Faudrait quand même que tu t’habilles, parce que là, t’es en caleçon… »
« Oh merde ! »

Dans la précipitation et l’excitation de voir enfin une autre île que la mienne, j’en avais complètement oublié mes vêtements, heureusement que je gardais quelque chose sur moi, sinon tous les marins m’auraient vu sous mon plus simple appareil. Le rouge me monta légèrement aux joues, me chauffant un peu, puis dans une hâte folle, je dévalai les escaliers pour retourner dans les dortoirs, attrapai au vol mon kimono rouge et mon pantalon blanc et m’habillai en quatrième vitesse, n’oubliant tout de même pas mes chères armes que j’accrochai fièrement à ma ceinture.

Je remontai l’escalier avec la même précipitation que la première fois, cependant, je ne m’orientai pas vers la proue du bateau, mais vers le grand mât. Ni une ni deux, je grimpai deux à deux les barreaux de l’échelle, gravissant à grande vitesse la hauteur, pour me retrouver dans la petite nacelle avec la vigie. C’était une femme, assez petite, un peu rondelette, mais pas moche pour autant, elle avait des cheveux et des yeux bruns, yeux qui se froncèrent directement lorsqu’elle me vit débarquer à ses côtés. Je la saluai d’un signe de tête avant de regarder dans la direction que prenait le navire. Un grand sourire naquit lentement, les commissures de mes lèvres n’avaient jamais été aussi tendues de toute ma vie, me cœuon tambourinai dans ma cage thoracique tellement la vue de cette île, de l’inconnu, du début de mon aventure, m’emplissaient de joie. J’en avais presque oublié ce miasme putride de poisson tellement j’étais accaparé par ce spectacle qui s’offrait devant moi, aussi banal qu’il pouvait l’être pour les autres. Pourtant, de ce que je voyais, Poiscaille ressemblait à ce que je connaissais déjà, quoi qu’un peu plus grand que Tanuki. C’était industriel, de grands entrepôts se succédaient comme de grandes pièces maitresses dans cet échiquier qu’était le commerce. Les bateaux de pêche étaient légion, ils en avaient de toutes les tailles, de toutes les formes, je n’en avais jamais vu autant. Le port grouillait de personne, enfin, je n’arrivais pas vraiment à les distinguer vu la distance qui nous séparait encore du port, mais je pouvais imaginer que toutes ces formes étaient des poissonniers qui faisaient leur travail et les autres gens leur marché. Mais la chose qui m’interloqua le plus, c’était ce grand regroupement de… Poisson qui restait immobile, formant un énorme banc, en plein milieu de la baie, les pêcheurs n’avaient juste qu’à jeter leur filet au hasard pour les attraper. C’était vraiment bizarre… et fascinant à la fois. L’envie de savoir le pourquoi du comment me prit aux tripes. Fallait que j’en demande plus aux natifs de cette ville.
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Pendant l’approche du bateau vers le port, je restais au même endroit, perché en haut du grand mât, avec la vigie qui n’avait pas l’air très enjouée de partager le peu de place qu’elle avait avec moi, mais je m’en fichais. D’où j’étais, j’avais une vue imprenable sur les quais, et même par-delà, je me sentais comme un petit garçon qui découvrait avec ses yeux pleins de candeurs le monde extérieur… Sauf que ce monde extérieur n’était pas aussi beau que je pouvais le croire. Plus le navire s’approchait, plus je pouvais distinguer une… Sorte d’aura bizarre qui émanait de cette ville et surtout de ces habitants. Lentement, je sentais une étreinte dans ma poitrine qui me crispa et me fit serrer les dents, comme si une main pénétra ma cage thoracique pour venir capturer mon cœur et le comprimer petit à petit. Ça me faisait la même chose lorsque je voyais quelqu’un de triste devant moi, mais là, c’était comme si…L’île entière était triste et pourtant, nous n’avions pas encore accosté. A mes gestes, la vigie, Laetitia, s’inquiéta un peu et m’interpela pour me sortir de cet état de choc dans lequel j’étais. Je sursautai violemment, me retournant vers elle tout en me tenant le côté gauche du buste.

« He… Ça va grand ? »
« …Ou-ouais ouais, pas d’inquiétude. » Répondis-je après avoir repris mes esprits.

Quoi qu’il se passe dans cette ville, quelque chose de louche se tramait et j’avouais vouloir savoir le fin mot de cette histoire.

Juste avant l’appareillage du vaisseau, je descendis assez difficilement de mon perchoir, toujours affecté par cette ambiance morne, puis je me dirigeai vers les autres marins pour les aider au débarquement. Les voir travailler, rire, s’envoyer des petites piques amicales, je me sentis beaucoup mieux, un sourire se mua même sur mon visage en les voyants. Rien ne valait la chaleur humaine et la bonne humeur d’un collectif soudé. En même temps, j’avais remarqué un homme, assez petit, faire de grands signes en direction de notre vaisseau. Au début, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il faisait, bêtement même, je lui avais fait un signe avant de me prendre un coup de poing léger derrière la tête par l’un des marins qui m’expliqua le rôle de ce gaillard, celui-ci s’occupait d’enregistrer chaque bateau à quais, tenait un registre avec l’emplacement de ces bateaux et les plaçaient de façon a ne pas encombrer l’espace fluvial. Je hochais la tête pendant tout son discours, pour faire croire que je l’écoutais, mais j’étais plus perturbé par cette ambiance lourde et pesante qu’au rôle du pauvre mec sur le quai. Même, en plein milieu de son discours, je remarquai que l’ancre était déjà lancée et que la passerelle reliant le bateau et le quai était déjà placée, signe qu’on pouvait enfin descendre du bateau. Alors je regardai le mec dans les yeux, m’inclinai légèrement avant de lui faire un grand sourire.

« J’ai rien écouté, merci ! » Osai-je de dire avant de courir vers la plateforme.

Cependant, je m’arrêtai juste avant de mettre un pied dessus et, d’instinct, j’analysai les gens, leur expression pour savoir la raison de cette ambiance morne. Ma bouche s’entrouvrit légèrement, mon cœur se recroquevilla sur lui-même, me provoquant une vive douleur dans la poitrine, pendant que mes yeux ne pouvaient s’empêcher de passer de visage en visage, de plus en plus affolés. Je n’arrivai pu à bouger, courbé à cause de la douleur, le regard rempli d’une détresse effarante. Comment les personnes pouvaient être… Aussi tristes ? Pourquoi y-avaient-ils autant d’individus à genoux sur des carpettes salles à même le quai qui, à chaque passage devant eux, tendaient leur main dans un signe de demande, en oubliant leur condition même d’humain ? Comment se faisait-il qu’une ville aussi grande et prolifique, au vu des bancs immenses de poissons qui s’offraient à eux, avait des êtres autant nécessiteux ? J’en avais déjà croisé quelques-uns sur Tanuki, mais il n’y en avait pas autant au même endroit. Ça me fendait tellement le cœur.

Une grande tape dans le dos me sortit de mon monde, manquant même de me faire tomber sur le pont. Je me retournai d’un coup sec pour voir le visage du capitaine qui m’offrit un léger sourire désolé, comme s’il savait ce que j’endurais.

« T’inquiètes pas… » Me dit-il en me tapotant l’épaule. « Ça ira. »

Je le regardai dans les yeux, un rire crispé sur le visage, puis j’inclinai lentement la tête tout en prenant une bonne inspiration. Tout allait bien se passer, ça arrivait que les gens soient tristes, il ne fallait pas que je me formalise là-dessus. Pour me changer les idées, j’aidai les autres marins à décharger les marchandises et le matériel pour créer les étals de vente. Ca me faisait du bien de voir leurs sourires, me permettant d’oublier un peu cette ambiance pesante d’une ville qui avait ses secrets.

Le bois des docks craquait sous mes pas alors que je me dirigeai vers notre espace de vente, une grosse caisse de poisson dans les mains. Je n’osai regarder personne, baissant limite le regard à chaque âme qui passait à côté de moi, je ne faisais que suivre les autres. J’avais les lèvres crispées à chaque aller-retour parce que j’entendais les nécessiteux me demandaient de la nourriture, de l’eau ou même un peu d’argent, mais je ne pouvais rien leur donner et ça me brisait le moral. En plus, au moment où je posai les caisses, je regardai les autres gens, ceux qui se portaient bien, se tenaient fièrement et arboraient fièrement leur bien-être, ça me donnait envie de pleurer. Mais ce n’était pas mes soucis et m’en mêler allait juste m’attirer des ennuis.

Cependant, ce furent les ennuis qui s’approchèrent de moi, enfin pas vraiment. Alors que nous finissions de nous installer sur le dock principal où se trouvaient tous les autres poissonniers, je vis au loin un groupe de personne. Ils portaient tous une casquette plate, étaient de différentes carrures mais ils avaient dans leur main toute sorte de chose que je n’arrivai pas vraiment à distinguer. Mais, plus ils se rapprochaient, plus je pouvais distinguer ces fameux objets et… Ca n’augurait rien de bon. Ces personnes se baladaient avec des tuyaux dans les mains, arborant leur plus beau sourire belliqueux. Ils passèrent tranquillement devant nous, sans même nous adresser un regard et se dirigèrent vers l’attroupement de pauvre qui faisait la manche. Je vis tout de suite l’expression de ceux-ci changer, leur regard était rempli d’une peur soudaine, ils se mirent même à trembler, mais ils ne pouvaient pas bouger. Puis une voix forte se fit entendre :

« Putain d’pauvre… Qu’est ce que vous foutez encore là ? Vous v’nez encore faire chier les honnêtes pêcheurs ? »
« M-mais…. » Un des mendiants essaya de répondre à la grosse brute mais une autre personne abattit son tuyau sur son visage, le faisant tomber lourdement à terre, avant d’hurler.
« Qui vous a donné l’droit d’nous répondre ?! Ca vous a pas suffi la dernière fois ? On va d’voir encore en balancer à la mer ?! »

Les pauvres gens étaient tétanisés pendant que les gens autour… Ne s’arrêtaient pas, ils ne jetaient même pas un seul regard vers la scène, à croire que pour eux… C’était normal.
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Normal… Mais ce n’était pas normal ce truc ! Des gens se faisaient agresser, sans avoir fait quoi que se soit, ils ne voulaient juste qu’un peu de charité. Comment se faisait-il que personne ne réagissait, même ne daignait lancer un seul regard vers ces pauvres gens qui n’embêtaient personne. A part ces sauvages qui les chassaient à coup de tuyaux de plomb et autre coup de poing. Mes dents grincèrent tellement je serrais la mâchoire, ma main crispée sur le pommeau d’un de mes katanas, alors que mon regard ne pouvait se détourner de la scène dont j’étais le seul spectateur direct alors que tout le monde continuait leur chemin. Pourtant… Je n’osais pas y aller, l’expérience du mois dernier m’avait refroidi l’esprit. La possibilité de me retrouver une nouvelle fois avec un pistolet sur la tempe n’était pas vraiment exclue et ça m’effrayait, ça me tétanisait sur place. Sauf que je ne pouvais pas rester sans rien faire, vas-y bouge… Bouge… BOUGE !

Dans l’agacement le plus total, je décrochai d’un coup sec le katana auquel je me cramponnais depuis le début et, d’un coup sec, je m’élançai vers ce groupe de personne, prêt à leur refaire le portrait comme ils s’acharnaient sur ces pauvres personnes. Ils allaient prendre cher, j’allais en balancer deux à l’eau et les autres me serviront de mannequin d’entraînement tellement j’étais énervé. Je n’étais pas si loin, j’arrivais même à leur portée, dans leur dos, en traître, j’armais mon coup pour en taper un jusqu’au niveau du milieu de la colonne vertébrale. Ce fut à ce moment-là que je vis une fraction du seconde une masse foncée sur moi, l’impact me stoppa net dans mon élan, je lâchai un petit gémissement de douleur alors que je me retrouvai soulevé par la taille, comme si je me faisais plaquer. La masse m’entraîna jusqu’à mon point de départ, sans avoir la possibilité de m’en dépêtrer et m’écrasa lourdement contre le sol, provoquant un brouhaha notable qui fit retourner les autres brutes. Je lâchai une plainte longue et douloureuse pendant que cette masse restait sur moi, je n’arrivai pas encore à la distinguer vu le choc que j’avais subi. J’avais eu de la chance que le bois ne craque pas sous le choc, je me serais retrouvé dans l’eau, direct !

« T’es fou ou quoi ? » Entendis-je dans un murmure dans le creux de mon oreille.

Je fronçai subitement les sourcils, cette voix venait de juste à côté de moi… Ce truc qui m’avait sauté dessus… C’était une personne ?!

« Faut pas s’attaquer aux videurs de Poiscailles. »
Enchaîna l’autre personne avant de se retourner vers les agresseurs et elle reprit d’une voix un peu idiote. « Désolé, on a trébuché ! Haha… Haha … Haha. Viens là, on s’en va. » Finit-il avant de se relever tout en m’agrippant le bras pour me traîner.

S’en aller ?! Mais pourquoi ? Je n’allais quand même pas laisser ces personnes continuaient de se faire agresser gratuitement. Car oui, pendant ce temps-là, ils avaient continué avec leur coup de pied, ils n’avaient même pas senti mon attaque. Les pauvres mendiants étaient contre de grosses caisses, démunis. Je ne pouvais pas partir, alors j’essayai tant bien que de mal de résister au mouvement de l’autre, mais je n’étais pas encore complètement sur mes appuis, donc il me traîna un peu plus loin avant de me plaquer contre la coque d’un bateau. J’écarquillai les yeux lorsque j’eus le temps d’observer cette personne qui m’avait empêché de mettre une raclée à ces gars. D’apparence, il devait avoir le même âge que moi, un visage assez ovale, des yeux… Marrons clairs et des cheveux de couleur pêche. Il faisait la même taille que moi, je n’avais aucun problème à le fixer, surpris, dans les yeux. Au moment où j’essayai de prendre la parole, il me coupa net l’herbe sous le pied en commençant :

« Je viens de te sauver la vie gars. Tu me remercieras plus tard. » Bizarrement, il m’offrit un grand sourire.
« Mais… Et ces pauvres ge-» Il me mit directement la main devant la bouche, j’avais un peu haussé la voix.
« On se calme, d’accord ? Tu souffles un bon coup, j’enlève ma main et on discute comme deux potes, ok ? »
« … » Je restai immobile tout en soutenant son regard… Avant d’opiner du chef.

Il enleva alors sa main tout en me souriant encore une fois.

« Cool ! Moi c’est Yashin, ravi de te rencontrer ! »
« Euh… Kagami. Pourquoi tu m’as arrêté ? »
« Ces mecs-là… » Il se retourna pour lancer un regard vers les mecs à la casquette plate avant de revenir vers moi. « C’est les « puissants videurs de Poiscaille », c’est une organisation qui régule tout le commerce poissonnier ici. C’est des mecs sans scrupules. »
« Mais alors pour- ! Euh pourquoi ce plaquage ? »
« Parce que t’attaquer de front, c’est du suicide. Ils ne sont pas que 5… »
« … »

Je soufflai, longuement, avant de suivre la mob qui avait fini de tabasser les mendiants et les avait chopés par le col pour les éloigner. Mon sang ne fit une nouvelle qu’un tour, mais j’essayai de garder mon calme.

« J’avais prévu de m’en occu- Oooooh ! » Le jeune Yashin avait juste abaissé une seconde sa garde, ce qui me permit de me dégager de son emprise.

J’en avais strictement rien à faire de ce qu’il pouvait me dire, je n’osais imaginer ce que les pauvres personnes allaient recevoir comme traitement. Je me substituai à l’étreinte de mon interlocuteur en poussant sa main d’un coup sec avant de le bousculer violemment d’un coup d’épaule. Sans attendre ni réfléchir, je dégainai mes deux katanas, les décrochant en pleine course, je courrai vers ce groupe de personnes en hurlant tellement j’étais furax. Ceux-ci eurent juste le temps de se retourner… Avant que deux d’entre eux reçurent chacun un coup de fourreau directement au niveau du visage. J’avais mis toute ma rage et ma force dans mes coups, continuant de cracher mes poumons. Autour de nous, les passants se stoppèrent net, apeuré, et s’éloignèrent de plusieurs mètres. Je ne me stoppai pas là, je profitai de l’effet de surprise pour me retourner vers celui qui était le plus proche de l’eau et me jeter sur lui, les deux katanas prêts à s’abattre sur lui. Un bruit désagréable s’entendit, comme si la clavicule du mec avait cédé sous la puissance de mon coup, il hurla de douleur tout en se laissant tomber en arrière, dans l’eau. Les deux autres se reprirent, ils sortirent directement leur arme de leur ceinture et m’attaquèrent directement dans le dos.

Cependant et avec surprise, je restai dans ma position, sans rien recevoir… Et même sans bouger. Lentement, je me retournai et je découvris avec stupeur que les deux mecs restant… S’étaient fait neutralisé par l’autre qui m’avait empêché de les fracasser avant. Les yeux grands ouverts, j’essayai de parler, mais rien n’arrivait à sortir de ma bouche. Yashin s’approcha alors de moi et me mit une grosse tape dans le dos.

« T’es vraiment un bourrin ! » Plaisanta-t-il avant de rigoler.
« Ah… Ouais. » Je me grattai l’arrière de la tête. « Pourquoi tu m’as aidé en fait ? »
« Si tu ne m'avais pas bousculé… J’allais te dire que j’allais m’en occuper. Mais… Maintenant, on est dans le même panier. » Il tendit sa main vers moi. « J’connais un endroit où on peut s’cacher. »

Je pouvais vraiment lui faire confiance, à ce type ? À le regarder, il n’avait pas vraiment de mauvaises intentions… hm. Je lui attrapai alors la main pour me redresser.

« Pourquoi on doit se cacher ? »

Il ne me répondit pas et regarda tout autour de lui. Je fis la même chose… Et remarqua que le quai sur lequel nous étions s’était vidé.

« Ils sont partis et y en a qui ont du aller se plaindre. Faut se bouger, et vite ! »

Faisant une grimace tout en haussant les épaules.

« Désolé de poser autant de difficulté. »
« Pas de soucis ! Les problèmes, ça me connaît aussi. J’te raconterai après. »

Rapidement, il se retourna et se mit à courir vers l’intérieur de la ville et je le suivis, je ne pouvais pas faire autre chose… Et merde.
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Sinuant à travers moult et moult ruelle de plus en plus sombre et mal famée, mon comparse Yashin et moi-même tentions de nous déplacer discrètement en pleine ville afin d’éviter de mauvaises rencontres. Entre les coupe-gorges et les dépotoirs qui puaient le poisson pas frais, ce garçon connaissait bien les endroits les plus glauques et les plus sombres de cette ville pourtant à l’allure normal. Au moins, c’était sûr qu’on n’allait pas nous repérer, enfin, c’est ce que j’espérais. Je le suivais, bêtement, mais pas vraiment en fait. Sur le chemin, j’avais bien pensé à le laisser en plan et retourner au port… Mais si je faisais ça, m’arrêter en plein milieu des ruelles, je n’avais aucune fichtre idée comment faire demi-tour, C’était un vrai dédale où on se trouvait !

Cependant, sans prévenir, le jeune homme se stoppa net à un croisement, ce con ne m’avait pas prévenu ! J’étais tellement dans mes pensées qu’au moment où je retrouvai toute mon attention, je le percutai, rebondissant contre lui, puis tombai en arrière. Dans un réflexe, mes mains se posèrent sur le sol, mais en sentant la texture immonde du sol qui était recouvert de détritus, d’eau stagnante et de joyeuserie en tout genre, un genre de rebond me remit directement sur pied, peut-être la peur de choper une maladie ou quelque chose comme ça. Je regardai froidement mon guide, un peu agacé par cette situation, et je lui fis par de cet agacement en lui grommelant à la figure :

« Tu pouvais prévenir quand même ! »
« Ah… Euh… Désolé. »

Je regardai mes mains d’un air répugné et grimaçai.

« J’espère que dans l’endroit où tu nous emmènes, y aura de quoi s’laver les mains. »
« T’inquiètes pas. En plus, nous sommes arrivés. »

D’un coup, une autre voix se fit entendre, je me postai de manière défensive, prêt à dégainer mes épées, même si l’idée de toucher leur pommeau me faisait frissonner d’horreur.

« Bonjour capitaine ! »
« Hein, Capitaine ? » Dis-je du tact au tact, regardant mon compagnon de fortune d’un air un peu benêt.

Il se retourna vers moi, un énorme sourire éclatant sur le visage et la main se grattant l’arrière du crâne.

« T’as bien entendu ! J’suis capitaine pirate ! »
« Qu-qu-qu-Quoi ?! »

Je poussai tellement la voix qu’elle raisonna et s’amplifia à cause des murs. Lui ?! Capitaine pirate ? Mais je les imaginais plus charismatique, plus imposant, même plus vieux. Mais qu’une personne aussi âgée que moi, déjà capitaine… C’était incompréhensible. Il était trop gentil pour être pirate en plus.

« Ouais, je sais, ça arrive tout l’temps ! Je t’expliquerai une fois à l’intérieur ! »
« A l’intérieur ? »
« Oui et… Dépêchez-vous Capitaine. Le cri de votre… Ami a dû interpeller du monde. »
« Ouais sans doute. Bon aller, on se dépêche ! »

Même pas le temps de réagir que les deux se mirent à courir, « wow ! Attendez un peu ! » Lançais-je avant de souffler un grand coup et de leur emboîter le pas. Lui, Capitaine… Fallait dire, le seul pirate dont j’avais entendu parler, c’était celui qui avait été au bout du monde et, d’après les descriptions dans les bouquins, il avait beaucoup plus de charisme.

Quelques enjambées plus loin, nous nous retrouvions au niveau d’une porte où s’échappait des bruits de fêtes, ce qui m’interpela un peu. Je regardai autour de moi pour observer un peu mon environnement avant de rentrer. Le sol était plus propre à ce niveau-là, ce n’était pas un tas d’immondices, il y avait certes quelques détritus, mais ce n’était pas comme l’autre ruelle d’où on venait. Plusieurs personnes, hommes et femmes, étaient postées à des points stratégiques, aux carrefours par exemple où ils avaient installé une table et quelques chaises, permettant de passer le temps autour d’une partie de cartes. Ces personnes n’avaient pas vraiment de tenue unique, certains portaient juste un pistolet à leur ceinture, comme les pirates dans les livres d’histoire. Ils étaient installés là depuis pas mal de temps, on dirait, vu leur dispositif de surveillance. Ils devaient sans doute être à l’affût du moindre marine qui pourrait passer.

La porte finit par s’ouvrir devant nous, me sortant de mon observation, et laissa passer une odeur… Un mélange de tabac, d’alcool et de bouffe qui envahissait mes narines. C’était tellement spécial, mais aussi tellement enivrant que j’en pris une bonne inspiration avant de tout expulser dans un petit soupire de satisfaction. C’était vraiment autre chose que l’odeur des ruelles ou… De mes mains. Rien qu’à cette pensée, je me tournai rapidement vers Yashin, levant les mains comme si j’étais un médecin, puis lui demandai directement :

« Où est-ce que j’peux laver ça ? »
« Aah… dans les toilettes. Traverse la salle principale et prend le couloir, première porte à droite. »
« Ok ! Merci ! »

Ni une ni deux, je m’empressai de traverser la pièce, mais je ralentissais d’un coup, marchant doucement afin de profiter de la senteur ambiante et de l’ambiance de fête. La musique battait son plein, un petit groupe de pirate jouait et chantait joyeusement sur une petite scène sous l’effet de l’alcool, accompagné par les autres qui levaient fièrement leur chopine et les claquaient sur les tables à chaque moment rythmique de la chanson. Tous ces gens joyeux, ça me faisait un de ces biens, surtout après la violence sur les quais. Je me faufilai doucement entre la viande saoule, faisant attention à ne pas en bousculer un au passage pour ne pas déclencher une bataille d’ivrogne, j’arrivai enfin à ma destination et m’empressai de me laver les mains, y passant plusieurs minutes à frotter et frotter, savonner et savonner pour ne plus sentir cette odeur d’égout.
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Après une bonne dizaine de minute à laver mes mains, je décidai enfin de sortir des toilettes pour retourner dans la salle principale, l’ambiance n’avait pas du tout changé. Stoppé au niveau du seuil de la porte, je croisai les bras au niveau de mon buste tout en battant la mesure avec mon pied, un grand sourire aux lèvres. Mais le capitaine me fit signe de m’approcher au niveau du bar, enfin ça ressemblait à un bar. En fait, plus je regardais l’endroit, plus je me disais que la pièce avait été abandonnée depuis quelque temps et qu’ils avaient investi, la retapant un peu dans tous les sens pour faire un genre de bar où il pouvait récupérer à l’abri des regards indiscrets. Ils avaient quand même blindé au niveau de l’isolation sonore, car la musique et les chants ne filtraient même pas au niveau de la porte. À croire que tous les bâtiments de la ruelle étaient abandonnés… Ou que tous les occupants étaient dans cette salle. Lorsque j’arrivais à côté de lui, il tapota le siège à côté de lui pour m’inviter à m’asseoir dessus, chose que je fis sans me faire prier. Tiens, ils avaient trouvés des sièges de bar en bon état. Juste après, un homme assez grand, large d’épaule, chauve, qui se trouvait déjà derrière le bar, nous adressa la parole :

« Bah alors ? Qu’est-ce que j’vous sers mon bon monsieur ? »
« Deux bières s’il vous plaît ! » Hurla Yashin.
« Non non, pas pour moi la bière. » Précisais-je tout en faisant un signe de désapprobation. « Vous avez quelque chose sans alcool ? »
« Euh… Non Monsieur. Désolé. »
« Même pas un verre d’eau ? »
« C’est juste pour se laver les mains monsieur ! »
« Fait chier… Bon bah, c’est parti pour une chope. »
« Bon choix mon cher monsieur ! Et deux chopines, deux ! »
« Dire que j’bois pas normalement. »

Je soupirai longuement tout en m’étalant sur le bar, j’étais vanné à cause de ces évènements. Me voyant comme ça, mon compagnon de fortune me donna une tape dans le dos et, tout en m’offrant encore un sourire, il me dit :

« Allez, ça va aller ! »
« Ouais… » Je me redressai sur mon siège. « Et sinon, au fait, tu ne devais pas m’expliquer cette histoire de « capitaine pirate » ? »
« Ah ouais ! J’avais oublié ! » Me répondit-il en se grattant une nouvelle fois l’arrière du crâne. « C’est une longue histoire. »
« On a l’temps ! »
« Hm… Ok ok ! Bon alors tout a commencé… »

Son expression changea du tout au tout lorsqu’il commença à me raconter son histoire. D’habitude assez souriant, un air grave prit place, me faisant un peu froid dans le dos. Il débuta alors par me planter le décor, m’informant qu’il venait d’un des camps d’esclavage du royaume de Saint Urea et que sa famille était là pendant des générations. Il y eut plusieurs soulèvements de foule, mais rien de vraiment concluant, jusqu’au jour où il eut une vraie rébellion… Sauf qu’elle avait échoué et qu’il y eut pas mal de victimes, dont ses parents. Arrivé à ce passage, mes yeux se mouillèrent, je reniflai même un peu. Pas de bol, vraiment. Ce fut à ce moment-là que le barman nous coupa dans notre élan, abattant fortement les deux chopes sur le bar.

« Eh voici deux bières pour ces messieurs ! »
« Ah, euh merci. » Répondis-je, un peu à côté de la plaque.
« Ouais, merci. » Mon interlocuteur prit une lampée bière pour se redonner du courage. « Bon alors… Où j’en étais. Ah oui… »

Il m’expliqua que, malgré la mort de ses parents, il restait optimiste et il voulait croire en son rêve, être libre. Des étoiles s’illuminèrent de ses yeux lorsqu’il en parlait, je pouvais le comprendre dans un sens. Moi aussi, j’étais « prisonnier » de mon dojo pendant vingt longues années. Il enchaîna alors sur le fait que, deux ans plus tard, une autre rébellion, beaucoup plus forte, motivée par la pénurie de nourriture volontaire décidée par les propriétaires des camps, éclata et il finit par obtenir ce qu’il chérissait le plus : la liberté. Ils avaient ensuite fondé un équipage pirate, lui en poste de capitaine malgré son jeune âge.

« … Et voilà mon histoire. Eh… Ça va Kagami ? » Finit-il en me regardant d’un air insistant.

J’avais les larmes aux yeux, le poing serré sur l’anse de ma chope encore non entamée, les lèvres tremblotantes. Pour m’empêcher de craquer, je détournai le regard de mon voisin, je soulevai brusquement mon verre et bus le liquide d’une seule traite. Mais… J’en recrachai la moitié devant moi, ne supportant pas le goût. Yashin me regarda avec les yeux écarquillés avant de se tordre de rire.

« Mais t’es con franchement ! » Se moqua-t-il de moi pendant que je reprenais mon souffle.
« Mais… C’est trop triste ton histoire ! » Répondis-je tout en toussant. « Donc vous faites une escale ici, c’est ça ? »
« Ouep ! C’est bien ça. On a mis pied à terre y a deux semaines de ça, on a trouvé cet endroit, on l’a retapé et, maintenant, c’est chez nous ici... Hein ?! Qu’est-ce qui se passe ?! Taisez-vous ! »

D’un coup, la musique se stoppa, pu personne ne faisait le moindre bruit, tout le monde regardait le capitaine qui avait crié. Il tourna alors les yeux vers la porte… Qui s’ouvrit dans un fracas. Un des hommes de l’équipage se rua à l’intérieur du bâtiment avant de hurler :

« Les brutes sont là !! »
« Merde ! Ils nous ont trouvés. » S’exclama le garçon aux cheveux pêches avant de se lever. « Vite faut se grouiller ! On s’tire de cette île ! »

La vingtaine de pirates s’engouffra vers la sortie, même chose de ma part et nous nous retrouvions dans la ruelle. Mais nous restions devant la porte, interloqués… Et bloqués par deux groupes de personnes, tous portaient des casquettes plates. Les puissants videurs de Poiscaille. On était vraiment, mais vraiment mal barré.
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On était fait comme des rats, encerclé à peine sorti du bar improvisé, il n’y avait aucune issue possible sans confrontation. Je grimaçai rien qu’à cette idée, vu la configuration et les acteurs de cette bataille, je me doutai que les pirates n’allaient pas se contenter de mettre au tapis les videurs, ils allaient sans doute se frayer un chemin à coup d’épée et recouvrir le sol de leur cadavre, avec l’odeur métallisée qui couvrirait la senteur humide d’une ruelle abandonnée. Je me tournai légèrement vers Yashin, le consultant rien que du regard, limite l’implorant de limiter la casse. Même si c’était des brutes sans scrupules, tué ne menait à rien, juste à provoquer plus de souffrance que nécessaire. Cependant, le jeune capitaine prit les devants, se sortit de la masse de son équipage pour faire face aux assaillants du côté droit, attrapa son arme qui était un bâton démontable qu’il assembla très rapidement, bâton rouge qui faisait dans les deux mètres, et le pointa directement vers l’ennemi avant d’ordonner en s’imposant :

« Veuillez partir et laissez nous passer ! »

Les brutes restaient sur place, un sourire belliqueux sur leur visage alors qu’ils tapaient leurs armes contondantes dans leur main, puis ils se séparèrent juste pour laisser passer un homme qui se dressa face à nous, le torse bombé. Il était assez grand, il me dépassait à vue de nez de deux têtes, large d’épaule, une balafre imposante le long de sa joue gauche et était habillé d’un pantalon noir, de bretelle et d’un tee-shirt blanc, sans oublier sa casquette plate qui tenait fièrement sur son crâne. Il toisa notre groupe d’un air hautain, esquissant un léger sourire en coin, puis leva légèrement la tête pour nous regarder de haut avant de prendre la parole :

« Vous laissez partir… Alors que vous avez agressé sans raison cinq de nos compagnons ? »

« … Sans raison ?! »

Tout le monde fut surpris par ces paroles dont ils ne savaient pas la provenance.

« Qui a dit ça ? » Demanda l’homme en grimaçant légèrement.
« Moi ! »

Me frayant un chemin dans la masse des pirates, j’en sortis d’un pas énervé, les deux mains crispées sur mes armes, le regard rempli de colère planté dans celui surpris du chef des videurs. Je décrochai un katana de ma ceinture et défiai cet homme en le pointant avec, les sourcils froncés au maximum.

« Martyriser, comme ça, gratuitement de pauvre gens qui demande juste un peu de charité… et vous trouvez qu’on a aucune raison de vous remettre à votre place ?! » Hurlai-je avant de donner un coup vif de katana dans une poubelle à côté de moi provoquant un bruit fort dans la ruelle.

Il me regarda, son menton se souleva légèrement, un rictus moqueur se dessina sur son visage lentement sur son visage et il railla mon discours tout en ajustant sa casquette plate.

« Ces pauvres… Ils ont qu’à travailler comme tout le monde ! Et on ne les tape pas gratuitement, ils dérangent les habitants et les commerçants du port. On a reçu plusieurs plaintes venant d’honnête personne qui accusait les mendiants de vol, on se devait d’intervenir… »
« raaagh… Vous allez payer ! »

Je décrochai de rage le deuxième katana de ma ceinture, une furieuse envie de lui faire ravaler ses paroles et ses dents avec. Sauf qu’au moment de charger, une main se posa sur mon épaule et me l’agrippa, m’empêchant de bouger. Je me tournai furieusement vers cette main, je fus surpris de voir que la personne qui m’avait stoppé était encore Yashin, celui-ci me regarda dans les yeux, toujours son petit sourire sur le visage.

« Ça sert à rien de foncer dans le tas Kagami. Laisse-moi m’en occuper. » Me dit-il gentiment avant que son expression change, son sourire disparut de son visage alors qu’il regardait en direction du chef des videurs. « Je m’occupe de lui… Tu devrais plutôt te charger de l’autre côté. J’ai vu que tu te débrouillais pas mal, mes gars auront besoin de toi. »
« Hm. Ok ok. »

Je soufflai longuement, reprenant mon calme, abaissa mes armes et fit demi-tour, traversant les pirates pour me retrouver de l’autre côté. Pendant ce temps-là, le mec à la balafre restait sur place, caressait sa balafre tout en observant la scène avant de taper plusieurs fois dans ses mains et il prit la parole :

« Vous devriez vous rendre. Vous êtes moins nombreux et vous n’avez pas moyen de fuir. En plus, ta tête est mise à prix, capitaine des Panda roux. Je me ferai un plaisir de rafler la récompense de ta capture. »

« Hehe… Plutôt mourir que d’me rendre. De toute façon, on va vous faire manger la poussière ! » Le garçon aux cheveux pêche leva le bras au vers le ciel puis hurla de toutes ses forces. « C’est l’heure de se battre ! »
« Qu’il ne reste pu un pirate sur leur pied !! »

Un énorme brouhaha se fit entendre alors que les pirates se séparèrent en deux groupes, Yashin à la tête du côté droit, moi du côté gauche. J’étais tellement remonté que je hurlai de toutes mes forces tout en chargeant, suivi de près par dix pirates. Je n’avais pas compté mes opposants et je m’en foutais, je voulais juste en fracasser le plus possible. La bataille pouvait enfin commencer.
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Sans réfléchir, à grande enjambée et hurlant de toutes mes forces, je fonçai vers le groupe d’assaillant pendant qu’ils chargeaient aussi, le choc frontal allait être brutal. D’un rapide coup d’œil, je remarquai que trois ennemis m’avaient pris pour cible, venant directement à la confrontation, armés d’un tuyau, d’une batte et d’un sabre de mauvaise facture. Instinctivement, alors que je voyais ces trois armes s’abattre sur moi comme une seule, je n’eus pas d’autre choix que d’opposer résistance avec mes katanas, les croisant pour éviter qu’une ne me touche. Le choc me stoppa net et me fit même glisser en arrière à cause du sol mouillé de cette ruelle. Le terrain n’était pas du tout propice à ce genre d’affrontement, mais je ne me laissai pas démonter, je renversai la tendance dans le duel de force en puisant ma force dans la rage qui m’animait, m’arrêtant de reculer face à ces moins-que-rien. Je leur lançai un regard haineux et, grâce à un habile mouvement, je les désarmai sans grande difficulté. Leur arme vola dans les airs, les trois hommes écarquillèrent les yeux dans la surprise, j’en profitai pour les mettre hors d’état de nuire en les enchaînant de plusieurs coups bien placés. Ils tombèrent, genoux au sol, avant de s’étaler de tout leur long, soulevant un petit nuage de poussière, mais je ne pris même pas le temps de les observer, je fonçai directement vers d’autres ennemis pour apaiser cette rage soudaine.

Autour de moi, le combat battait son plein, les pirates avaient engagé les hostilités et, même s’ils étaient en infériorité numérique, leur soif de liberté surpassait toute l’adversité. Les bruits de métal qui s’entrechoquaient résonnaient dans la ruelle pendant qu’une odeur métallique prenait peu à peu place, le sol se recouvrit lentement d’épaisse masse le jonchant dans une flaque de sang qui ne faisait que s’agrandir. Il y avait tout de même plus de videurs que de pirate qui tombait, ces derniers étant beaucoup plus tranchant et incisif dans leurs attaques. Mais tout de même, nous étions en infériorité numérique, ça se voyait. Surtout que nous n’avions pas vraiment beaucoup d’espace pour se déplacer, la ruelle étant… Une ruelle. On se marchait souvent dessus, se bousculant en voulant attaquer. Nous étions acculés et nous reculâmes petit à petit, sans pour autant donner du répondant. Mais nous finîmes par nous retrouver dos à dos avec le groupe de droite, leur côté étant aussi difficile que le nôtre. Je lançai un petit regard vers l’arrière pour chercher le capitaine et, lorsque je le trouvai, je me dirigeai vers lui pour essayer de trouver une stratégie.

« Qu’est-ce qu’on fait Yashin ?! »
« Je ne sais pas… Ils sont trop nombreux. »
« On va pas - »

Je fus stoppé par un des videurs qui m’attaqua d’un coup d’estoc. J’esquivai de justesse, son sabre déchira quand même le tissu de mon kimono, mais je contre-attaquai en lui donnant un bon revers en pleine face. Le pauvre tomba sur l’un de ces potes, le faisant trébucher à son tour, puis ils se firent piétiner par tout le monde.

« J’disais ! On va pas s’arrêter ici ?! » Repris-je tout en reprenant difficilement ma respiration.
« Nan t’inquiètes pas… J’ai une idée ! Les gars ! On rentre dans le bar ! » Hurla Yashin tout en se précipitant à l’intérieur.

Rapidement, tous les pirates et moi-même s’engouffrèrent dans le bâtiment tout en évitant de prendre des coups inutiles, suivi de près par les brutes et leur chef. Une fois rentré, je me dépêchai d’aller voir mon compagno d'infortune. Il était encore en bon état malgré quelques blessures superficielles.

« Alors ? T’as un plan ? »
« Pas vraiment. »
« Mais pourquoi on est rentré alors ?! » L’engueulai-je.
« Au moins… On n’est plus divisé. »
« T’as raison. »
« Alors Messieurs ? Vous abandonnez ? » Le chef nous narguait, une partie de son armée avec lui à cause de la configuration de la pièce.
« Pas vraiment… GO ! »

D’un coup, le barman sortit, tel un diable de sa boite, de derrière le bar et se mit à balancer des bouteilles en verre remplie vers les ennemis. Les bouteilles éclatèrent sur tout le groupe, leur contenu se répandait sur eux et au sol. Une senteur d’alcool prit doucement possession de toute la pièce. Tout le monde s’arrêta au moment où le garçon aux cheveux pêche sortit une boite d’allumettes de sa poche et en alluma une juste devant ses yeux.

« Laissez nous partir… Sinon je vous brûle tous. »

Ses traits se durcirent d’un coup, la flamme se reflétait sur ses iris. Il devait bluffer là… Il n’était pas autant déterminé à rester libre ? Brûler des gens… C’était vraiment horrible ! Je le regardai, l’implorant de ne rien faire de stupide.

« Tu bluffes Yashin … Tu ferais jamais ça… » Dit l’homme à la balafre tout en déglutissant légèrement, complètement recouvert d’alcool.
« Ah bon ? Tu crois ? Attrape ! »

D’un coup, le jeune capitaine lança l’allumette aux pieds des adversaires, ceux-ci paniquèrent et tentèrent de fuir rapidement, mais glissèrent à cause de ce fameux liquide.

« C’est PARTI ! » Hurla l’ancien esclave en sautant dans la mêlée.
« Quoi ?! »

Mais il était fou ! On allait tous brûler… Mais lorsque l’allumette atteignit le sol, l’allumette s’éteignit juste au contact de la flaque. Je n’y comprenais rien, mais j’avais l’impression d’être le seul, car les compagnons du capitaine le suivirent rapidement, profitant du vent de panique pour taper dans le tas. Soit ils avaient une confiance aveugle envers leur capitaine, soit il leur avait déjà fait le coup… Mais pas le temps de penser, je fonçai avec eux. Je sautai même dedans, atterrissant sur un mec qui était tombé sous un coup de panique. Les autres, alertés par les cris et les bruits d’épée derrière eux, nous refirent face pour découvrir avec stupeur que nous les avions dupés.
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Je n’en revenais toujours pas que le stratagème du jeune capitaine soit passé, que les videurs eurent la peur de leur vie, qu’ils tentèrent de se sauver sans même penser garder un œil sur nous. Fallait dire, être brûlé vif ne devait pas être une partie de plaisir et je ne souhaitais vraiment pas subir cet infâme sort. Mais l’heure n’était pas à la réflexion, mais plutôt à la fuite. Grâce à l’effet de surprise créé par l’allumette et l’alcool, nous avions réussi à abattre quelques ennemis avant que ceux-ci ne se retournent pour découvrir notre méfait. J’avais les deux pieds sur un pauvre mec par terre, le talon fermement posé sur son crâne, les deux fourreaux tâchés de sang. Mes coups avaient dû heurter plusieurs nez ou arcade pendant notre retraite. Mon rythme cardiaque explosait des records, j’avais le cœur qui battait dans mes tympans, la tête qui tournait légèrement, sans doute à cause de l’adrénaline du combat et aussi les légères vapeurs d’alcool que j’avais inhalées auparavant. Je n’étais pas du tout en pleine possession de mes moyens, mais j’avais tellement la rage, je voulais juste en exploser le plus possible et fuir.

D’un coup, je sentis un puissant choc au niveau de mon épaule qui me propulsa en arrière, accompagné d’une douleur qui m’arracha un cri de douleur. Je valsai plusieurs mètres plus loin à travers le champ de bataille et m’écrasai contre le bar, mon dos cogna contre celui-ci, ajoutant encore plus de douleurs. Je tombai lourdement sur les genoux, les deux bras ballants, mon katana droit m’échappa même de mes mains. Putain ! J’étais tellement dans les vapes que je n’avais même pas vu mon agresseur. La tête baissée contre mon torse, je restais plusieurs secondes dans cette position, essayant de reprendre mes esprits. Devant moi, l’affrontement faisait rage, je pouvais l’entendre. Les cris de douleur et de rage, les bruits caractéristiques de métal qui s’entrechoquaient, l’odeur de sang qui embaumait de plus en plus la pièce… Je n’aurais pas encore dû m’occuper des affaires des autres. Si j’étais restais tranquille, je n’aurais pas été dans cette position minable, à être témoin d’un massacre comme celui-ci, massacre complètement inutile en plus. Si seulement ils nous avaient juste laissé passer, ils n’y auraient pas eu autant de mort… Ce n’était peut-être pas pour moi, cette vie d’aventurier…

« KAGAMI ! REVEILLE TOI ! »

Un hurlement déchira le champ de bataille. D’un coup, je levai ma tête, mes yeux s’écarquillèrent alors que j’observai Yashin regarder dans ma direction entre deux passes d’armes. Le pauvre avait ses vêtements déchirés sur plusieurs endroits, du sang qui coulait le long de ses plaies. Je me pinçai fortement les lèvres, je me mordis même la lèvre inférieure, ma main serra le katana fortement. Je ne pouvais pas rester là, inactif. Les pirates se battaient pour leur liberté qu’ils avaient durement obtenue et demeurer à genoux, dans un signe de faiblesse. Mon père aurait honte de moi s’il me voyait, j’étais sans doute la risée de la famille. Je ne pouvais pas me permettre ça ! Je valais mieux que ça, je valais mieux que mon frère !

« AAAAAAAAAAAHH ! »

Ma rage et ma frustration explosèrent dans une exclamation puissante, couvrant pratiquement l’entièreté du champ de bataille. J’attrapai mon autre katana puis m’aidai des deux pour me relever, la tête baissée. Subitement, je chargeai dans le tas, le regard rempli de haine. Lorsque je croisai mon premier adversaire, celui-ci effectua un coup ascendant, mais je l’esquivai habilement d’un pas de côté et je contre-attaquai directement au niveau du plexus. Il se plia en deux sous le choc et cracha même au sol. Au même moment, un autre mec m’attaqua sur mon flanc gauche, l’arme bien au clair au-dessus de lui. Avec assurance, je bloquai son tuyau en opposant mon autre katana et je plantai directement mes yeux dans les siens. Un léger frisson d’effroi lui parcourut l’échine, je le voyais déglutir. Néanmoins, j’aperçus trois autres personnes foncer sur nous et je n’avais pas la rapidité pour tous les stopper. Je me préparai à recevoir les coups, mais deux pirates m’offrirent du soutien et se confrontèrent à eux, bloquant leur attaque. J’entendis même un choc derrière moi, comme si quelqu’un avait couvert mes arrières. Cette personne prit alors la parole :

« Alors, on se sent mieux ? »


C’était la voix du jeune capitaine ! Je tournai directement la tête pour jeter un œil au-dessus de mon épaule pour le regarder, un léger sourire naquit directement sur mon visage.

« Ca va de votre côté ? »
« On a subi pas mal de perte… Mais on dirait qu'ils ont perdu leur motivation. »
«Ah ouais… ?»

Le reste des pirates debout s’était groupé autour de nous, formant un cordon de sécurité. On pouvait observer au-delà que les assaillants n'étaient plus aussi belliqueux qu'au départ. Ils semblaient même... Hésitant, surtout leur chef qui se mordait les lèvres.

« Allez, on passe en force ! » Ordonna Yashin en pointant la sortie du doigt.
« OUAIS !! »

Tel une seule et même personne, nous progressâmes vers la sortie tout en donnant des coups afin d’éloigner les videurs qui nous regardaient, un peu impuissant. Nous étions tous diminués, fatigués face à cet affrontement qui durait trop longtemps, personne avait encore l’envie de se battre… A part moi. Je n’avais pas du tout oublié cette histoire d’agression, loin de là.

Lorsque nous fîmes sortis, je tentai de me désengager du groupe de pirate pour aller leur foutre une autre raclée, mais je fis stopper par mon compagnon de fortune qui me retint par l’épaule.

« Ça sert à rien. Trop de sang a été versé… »
« On va les laisser comme ça ?! »
« Ils ont eu des pertes… Ils ne veulent plus combattre, Hein ? »

Le jeune homme aux cheveux pêche regarda avec un air noir le chef des videurs qui soupira d’énervement.

« Ouais… Mais vous ne vous en sortirez pas comme ça ! »
« C’est ça, c’est ça… À la revoyure. »

Nous arpentâmes alors la ruelle qui était le témoin de la première partie de l’affrontement. Des corps de pirate et de videur la jonchaient, le sang versé la recouvrait, l’odeur de fer l’envahissait. Ce spectacle m’arracha un haut-le-cœur, je me sentis défaillir légèrement, le sol se déroba de sous mes pieds, mais je sentis des bras me soutenir et me remettre bien droit. Soudainement, nous entendîmes des pas s’approcher de nous, heureusement par l’autre bout de la ruelle.

« Vite ! C’est les marines ! »

Prenant un autre chemin que l’aller pour ne pas rencontrer d’autre personne, nous nous mîmes à courir rapidement vers le port et, lorsque nous arrivâmes, nous grimpâmes directement sur leur bateau pour ensuite prendre le large. Yashin expliqua que leur prochaine destination était Inu Town, mais n’en donna pas la raison, du moins pas à moi. Cependant, quelque chose me tarauda l’esprit, je m’approchai de lui pour lui demander :

« Au fait… dans le bar, t’avais vraiment prévu que ça ne prenne pas feu ? »
« Haha ! Ouais ! C’est de l’alcool coupé, il n’était pas assez pur s’enflammer. Tu me crois cruel de brûler des gens vivants ? »
« Ah… c’est pas faux… Désolé. »

Quel personnage étrange, ce Jinyuu Yashin...
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