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At World's End

Et là, tu vas pas me dire que ce n'est pas Red Line là !
Là d'accord, c'est Red Line, mais je vous assure que les autres fois c'était pas le cas.
Mouais. Tu dis ça mais t'as pas de preuve que ça l'était pas.
Mais ça se voit quand même que c'était différent de ce qu'on voit là ! C'était blanc, et là c'est ocre !
Ah mon avis tu devrais penser à porter des lunettes...
Vous savez, si on m'a choisi pour faire la vigie c'est bien parce que j'ai la meilleure vue de tout l'équipage.
Tu devrais lâcher l'affaire mon gars... Elle est pire qu'une mule.
Je fais ce que je veux. En plus je te connais même pas et t'as rien à faire là mon gars...
Ah mais du coup ça explique pourquoi vous vous êtes fait lamentablement pris en otage sur le navire de la translinéenne... Vous devriez Tous porter des lunettes !
Là, elle t'a eu !
Ca n'a rien à voir ! Et moi, à ta place, je la ramènerai pas trop Monsieur qui est pas foutu de marcher sans canne !
Et sinon, vous êtes peut être pas au courant mais en plus d'avoir une bonne vue j'ai aussi une bonne ouïe.
Ca mec, c'est ce qu'on appelle une blessure. C'est ce qui peut arriver quand on se sort les doigts pour obtenir ce qu'on veut. Mais forcement, le concept doit t'être étranger Monsieur la petite vigie qui voit pas trois clampin l'attendant en embuscade.
Hé ho ?
Moi j'pense que c'est plutôt ce qui arrive quand on est une lopette et qu'on se frotte à un vrai mec comme Reyson D. Anstis.
Non mais.
Lui ? Un vrai mec ?! Non mais tu délires mon gars ! Ce type m'arrive pas à la cheville !
Ah ouais ? Alors pourquoi t'as la jambe dans l'platre pauv' naze !

Et voilà, ça recommence. Non mais franchement, qu'est ce qui m'a prise d'expliquer la situation aux membres d'équipages. Certes, ils étaient vraiment lourd avec leurs questions... "C'est qui ?", "Pourquoi il reste ?", "Pourquoi il vous énerve ?", "Vous voulez qu'on le chasse pour vous ?", "Y'a un soucis entre vous et Reyson ?"... Vraiment très lourd. Mais là, depuis que je leur ai expliqué qui c'était et pourquoi je ne voulais pas qu'on le fasse passer par la planche malgré l'enthousiasme de la totalité de l'équipage à cette idée, à croire que c'est le rêve de tout pirate que de forcer quelqu'un à tomber d'une planche... Ils sont carrément insupportable. Et Léo ne fait absolument rien pour arranger les choses. Dès que je parle à quelqu'un, il ne peux pas s'empêcher de venir s'incruster.

Franchement, je sais pas ce qu'il a. Peut être qu'il veut juste s'intégrer avec le reste des membres de ce voyage... Sauf que comme ils viennent d'Armada, ils veulent tous encourager Reyson et noyer Léo. D'autant plus que Léo est là alors que Reyson est ailleurs...

Cette situation plus que gonflante me force à m'isoler de plus en plus pour ne pas subir leur prise de bec à la noix. Pour le coup, j'aurai bien aimé recroiser un autre navire à piller, juste pour qu'ils changent enfin de sujet, tous. Qu'ils me laissent en paix avec mes dilemmes à la con et qu'ils s'occupent des oignons, et de la cuisine, et de la navigation. Fin bref, d'autres choses qui les regarde, eux et pas moi.

Parce qu'à un moment, je risque de vraiment m'énerver. Et si ça arrive, ils vont tous le regretter.


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Non mais vraiment faut faire soigner votre vue, tous, là ! La ville est droit devant et vous êtes pas fichus de naviguer dans la bonne direction ! C'est quand même dingue !
Non mais c'est qu'en faites on va pas passer par le Cap...
Hein ? Mais vous comptez passer par où ?
Bah, par la Flaque...

...

Vous connaissez pas la Flaque c'est ça ? Vous comptiez passer par où une fois au Cap ?

Bah... J'en sais rien... Je comptais aviser sur place... Vous savez, j'y connais rien en navigation moi. Reverse peut être ?
Non non, reverse c'est impossible à remonter, le courant est bien trop fort. La Flaque, c'est beaucoup plus simple à condition d'avoir un minimum le sens de l'orientation.
Hm...
Ne vous inquiétez pas, je suis là pour l'avoir à votre place.
Hm...
En fait, la Flaque, c'est un grand labyrinthe sous Red Line qui débouche vers toutes les mers.
Ah oui ?
J'aurai aussi pu l'expliquer...
Oui, tiens, regarde, on peut apercevoir une entrée au loin. Tu vois le rond noir dans Red Line ? C'est par là qu'on va passer.
"Regarde c'est pas la qu'on va passer, blablabla"... Si je veux, Oké ! Si je veux...
Bon. Pourquoi pas. T'en qu'on arrive à destination... Et pas dans 3 mois hein...
Bien évidemment Dame Izya. Nous même ne tolérerons aucun retard de peur de vous décevoir.
Soit...


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Enfin nous arrivons au pied du continent qu'est RedLine. Devant nous s'élève cette immense falaise qui ne laisse aucune place à de potentielle plage de sable fin et autre plaisir de bord de mer que l'on retrouve sur presque toutes les îles de cette terre.
Non, ici c'est la roche ocre qui domine, ne laissant apparaitre qu'un mur abrupte. Un mur avec un trou large comme trois bateaux et haut d'au moins vingt mètres. L'entrée du labyrinthe, cela ne fait aucun doute. Et lentement le bateau s'engouffre dans cette bouche béante dont la noirceur n'a d'égale que les ténèbres de Red.

Très vite, tout l'équipage s'excite sous les ordres que braille le capitaine du navire. Les gens courent dans tous les sens avec des torches à la main et les voiles sont repliées afin d'améliorer notre visibilité. Et aussi vite que l'agitation est venue, le calme revient, plus silencieux que jamais. Car dans les profondeurs de ces grottes, nous ne pouvons précisément savoir sur quoi nous allons tomber. Et tandis que le navire avance lentement dans le début de ce dédale rocheux, je regarde autour de moi, et notamment au plafond où j'aperçois de nombreuses stalactites ne demandant qu'à nous tomber dessus. L'ombre des flammes dansent sur les parois rocailleuses rendant l'ambiance presque sinistre. Et puis, le chemin tourne et la lumière du jour disparait de notre vue. Nous voilà bel et bien plonger au cœur de la terre.

Au fond, bien que cette ambiance pourrait être inquiétante cela ne m'atteint pas. Où du moins, jusqu'à ce qu'un vent glacial venu des profondeurs soufflent toutes nos torches et nous plonge dans le noir le plus total.
L'équipage panique ! Les hommes tentent de se repérer pour refaire le jour sur la situation. Ils courent, se cognent, se frappent, l'un tombe même à l'eau !

Mais en vérité, rien de tout cela n'a d'importance.

Dans tout ce chahut, moi, je ne bouge pas. Trop choquée pour réagir. Je tente d'assimiler la situation, de l'accepter. Mais rien n'y fais.

Izya ? Tu vas bien ? Et Oh ?
C'est le moment ! John tu passes à gauche et Buck à droite tandis que moi j'attaque de front ! A trois !
1.
2.
3 !


*BAM !*

Non, tout cela n'a vraiment aucune importance comparé au fait que.

*Plouf !*

J'ai froid.

Ma voix ramène le silence sur le navire rempli d'obscurité. Plus personne ne bouge. Pas même moi.
Dire l'évidence me fait accepter la réalité. Je dois réagir en conséquence.

Demi tour, on sort de là.

Finalement, un matelot arrive enfin avec une torche allumé et refait de la lumière sur la situation, sur le visage devenue livide du capitaine qui me regarde avec désespoir. Moi, impassible, je ne sourcille pas.

Ma Dame, si nous ne passons pas par la Flaque, comment rejoindrons nous les Blues ?
ça, c'est ton problème monsieur le capitaine. Mais il est hors de question qu'on continue la dedans. Je ne tiens pas à mourir gelée.
Mais... Il n'y a pas d'autre moyen ! Si nous ne passons pas par là il ne reste que Calm Belt et.
Et bah ce sera Calm Belt et puis c'est tout. Maintenant sortez de là et vite !
Mais !
Allez !
Mais !
Si je puis me permettre...

Léo arrive à côté de moi en déposant doucement un couverture sur mes épaules que je resserre sur moi pour palier à la température de cette endroit.

Hé mais !

Le bateau de nouveau éclairer comme il se doit, je regarde le Tom qui ose couper les affaires des "grandes personnes". Le bougre dévisage Léo, puis regarde autour de lui, pointe Buck du doigt, puis cherche encore et fini par se jeter sur le garde fou pour regarder par dessus bord avant de lâcher un juron. De là, avec Buck, il lance un corde et fini par récupérer John qui vient de passer quelques petites minutes dans l'eau glacée. Le pauvre a l'air très en colère après son sauveur...

Un problème messieurs ?
Euh... Non non... Rien...
T'inquiètes, il ont juste voulu se débarrasser de moi mais se sont planté de gars.
Ah bah si ce n'est que ça... Bref, tu disais ?

Un autre type remonte par la corde qui pendouille vers l'eau. Lui par contre à l'air très content de retrouver le sec.

Je pense que c'est une mauvaise idée de faire demi tour Izya.
Oh bah si ce n'est que ça... Capitaine : demi tour !
Laisse moi finir au moins !
Non. Tu n'es pas censé être là donc je t'écoute si je veux. Bref, demi tour et moi je vais attendre qu'on retrouve la lumière du jour dans ma chambre.

Réajustant ma couverture comme une cape, je pousse nonchalamment Léo pour me dégager le passage et partir telle la reine que je suis. Et tandis que je prends le chemin de ma chambre, une voix qui dit des choses désagréable me suis.

Alors c'est ça ? Mademoiselle est reine et donc décide d'être capricieuse et de ne plus utiliser son cerveau ?! Enfin Izya, t'es pourtant pas bête ! Tu dois bien te rendre compte que Calm Belt c'est du suicide !
Du suicide, rien que ça... Et après tu vas encore te plaindre que je te sous-estime...

Je ricane doucement devant ce manque de confiance de Léo.

Non. Là c'est toi qui te surestime Izya. T'es déjà allé sur Calm Belt peut être ?! Tu sais ce qui t'attend là bas ?
Figure toi que oui, j'y suis déjà aller. Et en passant par la mer. Et je vois vraiment pas ce que j'aurai de plus à craindre que sur Grand Line.
Euh, au hasard, des centaines et des centaines de rois des mers que même toi tu ne pourras gérer toute seule.
Tu racontes vraiment n'importe quoi...
Vraiment ? Et la dernière fois, tu y es allée comment sur Calm Belt, les yeux bandées et les oreilles bouchées enfermée dans un coffre au fond d'une cale ? Parce qu'autrement je ne vois pas comment tu as pu les louper.

Je le regarde comme si c'était le dernier des fous. Mais qu'est ce qu'il raconte à la fin ?

Je comprends vraiment pas ce que tu racontes Léo. Mais ça m'a l'air grave...
Oui c'est grave Izya. Calm Belt c'est un nid à Rois des mers mais t'as pas l'air de t'en rendre compte.
J'y suis déjà allée Léo, sur Calm Belt, et je t'assure que j'ai pas croisé de Rois des Mers. Je suppose qu'il y en a, comme dans Grand Line, mais de là à flipper comme tu le fais...

Le teint de Léo se rosit.

Alors déjà je flippe pas. Je suis juste choqué que tu te fourvoies ainsi. Ensuite, à tout hasard, le bateau sur lequel tu étais, il était fait pour aller sur Calm Belt ?
Euh, si possible, enfin, j'en sais rien moi. C'est Red et Alfred qui s'en sont chargés... Co. Comment veux-tu que je sache ce genre de chose ?!

Léo souffle un grand coup pour retrouver son calme. Il faut croire qu'il a compris le malaise, lui...

Red et Alfred ne t'auraient pas envoyer sur Calm Belt te faire bouffer donc le bateau sur lequel tu étais devait être recouvert de Granit Marin. C'est la seule façon de devenir invisible aux yeux des monstres marins qui pullulent dans cette mer. Là, si on y va avec ce bateau, on va tous mourir Izya. Enfin tous... Toi tu voles donc tu pourras t'en sortir, mais les membres de cet équipage... Et tu n'as aucune chance de pouvoir tous les sauver.

J'arrête de marcher, perplexe. Et si il disait vrai ?
Je me tourne vers lui pour le regarder dans les yeux.

Tu es sûr de toi ? Tu me racontes pas des conneries juste pour qu'on passe par la Flaque ?

Tendrement il attrape ma main et me murmure.

Izya, c'est toujours moi, Léo et je n'ai absolument aucun intérêt à te mentir. Vraiment aucun.

Un instant, je maintiens le contacte entre nos deux mains, charmée par ce qui m'a toujours attirée chez lui. Le temps semble s'arrêté, mais bien vite je me reprends et retire ma main pour vite me tourner vers la porte de ma chambre devant laquelle nous nous sommes arrêtés.

Soit, passons par la Flaque dans ce cas. Je te laisse aller leur dire. Mais comptez pas sur moi pour le voyage. Si y'a soucis, je serais là, dans ma chambre.

Ah, et je veux trois à quatre repas par jour.


Je me glisse dans ma chambre sans lui laisser le temps de répondre, refermant vite derrière moi afin de rompre cet échange que je m'en veux d'apprécier malgré tout.



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Izya ?

*Toc toc toc*

Hm...

Izya, tu es là ?

Question stupide. Où veut-il que je sois par une température pareille ?! Au fond de mon lit sous trois tonne de couverture, c'est évidement. Et c'est évident aussi que j'essaye de dormir puisque cela fait à peine une heure qu'un matelot m'a apporté de quoi mangé.

*Yiiiiii*

J'ouvre un oeil dont le rouge brille en reflet de la lumière qui vient s’infiltrer dans ma chambre au moment où Léo pousse la porte.

Je savais bien que tu ne dormais pas.

Léo me regarde, amusé de la situation. Quant à moi, je roule des yeux d'exaspération et me tourne de l'autre côté du lit afin de lui signifier "subtilement" que sa présence m’embête.

Arrête donc de bouder et viens avec moi Izya, on t'a préparé une surprise.

Je me retourne brusquement, plutôt énervée.

Je boude si je veux, d'accord ! Et j'ai été claire non ? On passe par la Flaque mais je bouge pas de la tant qu'on est pas sorti de ce trou !

Puis je lui tourne le dos une fois de plus pour continuer ostensiblement de bouder.

Bon bon, d'accord... C'est dommage, l'équipage était super content de pouvoir de faire plaisir après ce petit différent... Ils étaient si content de pouvoir te revoir sur le pont... Enfin, je leur dirai que tu es plus bornée qu'une mule et que tu n'as rien voulu savoir, tant pis pour eux.

...

Qu'il me gonfle quand il s'y met lui alors !

C'est bon. Je viens. Mais si je choppe la crève, tu vas m'entendre je peux te l'assurer...
Je te crois sur parole Furiz. Allez, viens.

Le voilà qui sort de la chambre et me montre le chemin tandis que moi, emmitouflée dans mon tas de couverture, j'avance à sa suite.
"Furiz", ça faisait bien des années que je n'avais pas entendu ce surnom stupide. Et pour dire vrai il m'énerve toujours autant. Léo me l'a trouvé le jour où je me suis battue contre les trois sales mômes qui passaient leur temps à se moquer de moi et que je les ai mis tous en fuite tant j'étais énervée. Alors qu'il arrivait à la fin de ce spectacle que je donnais, il n'a rien trouvé d'autre à me dire que "tu es une vraie furie", ce qui a donné par la suite "Furiz".
Au début, cela m'amusait. Mais avec le temps, cela me rappelait toute la violence que j'avais en moi et qui n'étais en rien une qualité féminine. Léo me rassurait en disant qu'il m'appelait comme ça lorsqu'il pensait à ma force et ma ténacité. Mais je suis toujours intimement persuadée qu'il le fait uniquement quand il a peur de moi.
Et qu'il puisse avoir peur ainsi m'énerve et surtout me désole.

Plongée dans mes pensées, j'arrive finalement sur le pont où tout l'équipage s'est rassemblée. Étrangement, je ne sens pas d'air glacial me gifler la figure comme il le devrait. Au lieu de ça, l'air est tiède, presque lourd. Je remarque d'ailleurs que les matelots sont en manches courtes et short et que je les vois très clairement !

Vous avez mis des braseros partout ?
Exactement. Tu es satisfaite ?

J'avance lentement sur le pont et m'approche d'un des braseros qui brûle tendrement accroché au garde fou. Il y en a un tous les deux mètres autour du bateau, et quatre autres le long du pont au milieu du bateau. Puis, au pied du grand mât, un énorme feu brûle joyeusement en répandant toute sa chaleur autour de lui.

Émue, je lâche sans vraiment faire attention les couvertures qui me servent de cocon et prend plaisir à savourer la chaleur de l'instant. Frissonnant de plaisir, je me tourne vers Léo et me jette inconsciemment à son cou pour le remercier.
Il y a cinq ans, ce geste aurait été des plus normal. Mais aujourd'hui, une sorte de gène s'en suit. Me rendant compte de mon acte, je me recule d'un pas et retire rapidement mes bras. Je ne sais que dire, que penser. Je baisse les yeux au sol pour ne pas affronter son regard, frottant nerveusement mes mains l'une dans l'autre. Et puis, je sens se poser sur mes cheveux la caresse de sa main.

*BROUM*

D'un coup le bateau tremble de tout son sou. Faisant volte face, j'aperçois des braseros renverser avec des matelots courant à leur suite tandis que d'autres hurlent en pointant le centre du navire du doigt. L'énorme feu de joie au pied du grand mât est éteint.
Une chose le recouvre.

Une chose recouverte d'écaille.

Un monstre sorti tout droit des profondeurs qui a lui aussi l'air d'aimer la chaleur.

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UN MONSTRE ! C'EST UN MONSTRE !
AU SECOURS !
DAME IZYA ! SAUVEZ NOUS !


Le capitaine, à genou devant moi me regarde larmoyant. Cependant, je ne le regarde qu'à peine. Autours de nous tout le monde s'agite. Devant moi, la bête lève la tête et défie quiconque se trouve un peu trop prêt d'un claquement de dents sonore suit par quelques grognements menaçant.
Moi, je me contente de la fixer avec colère.

Elle ose. Ce lézard géant ose me voler ce que l'on m'offre !

Finalement, ses yeux croisent enfin les miens, ressentant de part ce fait toute la colère qui se dégage de mon être. Nous nous jaugeons ainsi quelques secondes. Moi Ange, lui Monstre. Je sens dans ses yeux toute la confiance qu'il ressent. Une main se pose sur mon bras. La voix de Léo sonne à mes oreilles.

Attends Izya, il n'a pas l'air très agressif pour l'instant [...]

Mais je ne l'écoute pas. Je suis plongée dans un regard presque autant de braise que le mien. Faisant fi du décor, de mes hommes et de toute autre chose, j'avance un sourire mauvais au lèvre. Toujours Ange, je dégage malgré tout une aura de puissance qui fait doucement vaciller la confiance du monstre qui se redresse légèrement et laisse apparaître le tapis de cendres rougeoyantes que son intrusion a provoqué. Est-ce là une autre manière au Haki Royal de s'exprimer ?  Le pouvoir d'intimider par la simple prestance ? C'est en tout cas ce qui colle à une Reine.

Je ne me tiens plus qu'à cinq mètre de la créature des profondeurs lorsque je décide de m'arrêter. Quelques secondes de plus passe, mon adversaire est prêt à bondir pour éliminer cette menace qu'il doit juger comme ridicule mais irritable.
Le pauvre ne sait pas ce qui l'attend.

Ange contre Monstre, le voilà qui fend l'air pour venir m'engloutir d'un seul coup.

Monstre contre Monstre, me voilà gueule ouverte attaquant son cou d'une morsure de Dragon. Le lézard hurle, faisant trembler les tunnels de la Flaque. Rageur, il me fait lâcher prise d'un coup de griffes acérées. Reculant ma tête tel un serpent se préparant au nouvel assaut, j'attaque de nouveau le monstre et lui mord la patte en retirant ma tête gueule refermée sur sa chair pour l'endommager un maximum. Avant de lui donner une chance de répliquer, je bouge d'un soru et décolle pour m'agripper à la paroi rocheuse. Griffe largement enfoncée dans la voûte, je penche ma tête vers le navire et charge un éclair dans ma gueule.
Mais le monstre aussi à bouger. Non loin de moi, j'entends les grattements de ses griffes sur la roche. Et soudain une vive douleur me parcoure la queue. Grognant, je tourne ma tête dans la direction de l'attaque et lâche mon éclair qui illumine toute la galerie avant de s'écraser contre la roche, provoquant une belle avalanche de caillasse s'écroulant juste devant le navire et créant de vifs remouds dans cette eau trouble.
La lumière de l'éclair me permet de retrouver facilement ma cible manquée. D'un bond, je vole jusqu'à lui et plante mes seize griffes dans son dos tout en lui mordant la nuque. Le monstre lâche prise et nous tombons tout les deux vers les abysses.

Avant d'être condamnée à sombrer dans l'eau glacée, je lâche prise et reprend mon vol pour m'agripper à la paroi la plus proche.

Un bruit retentissant de plongeons se fait entendre, m'éclaboussant généreusement au passage et couvrant les cris des matelots, mais surtout de Léo, hurlant mon nom.
La température de l'eau me glace le sang, me figeant dans la roche quelques instant tandis que le silence revient dans le tunnel. De la où je suis, j'aperçois bon nombre de silhouettes accoudées au garde fou. Et très vite, l'une d'elle se détache des autres. Retirant sa chemise, Léo grimpe sur la balustrade et plonge sans plus de cérémonie.
D'un bond, je le rattrape au vol et revient me poser sur Le Repli du Dragon avec lui.

Redevenant Ange, je me colle toute tremblotante sur le métal brûlant d'un brasero.

Ne fais pas ça, elle est vraiment très très froide.

A deux doigts de me jeter dans les flammes pour me réchauffer plus vite, les pirates m'entourent et expriment leur joie autours de moi tandis que Léo me regarde en souriant.


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Tu n'étais pas obligée de faire ça seule tu le sais ?
Personne ne t'as obligé a resté en arrière non plus.

Je regarde Léo, moqueuse, depuis la chaise où je suis assise tandis qu'il s'occupe de nettoyer la griffure de mon visage.

En réalité si, mais tu étais tellement énervée que tu n'as même pas senti quand tu m'a frappé au ventre quand tu t'es ruée sur le monstre.
Ah ? Vraiment ? Désolé alors... Enfin, tu devrais quand même savoir que quand je me bats il me faut de la place...

Léo baisse les yeux au sol tandis que son regard s'assombrit.

Oui. Je devrais.

Jetant la compresse qu'il utilisait pour me soigner, le voilà qui se lève et part vers le fond du bateau. Je le regarde s'éloigner de moi sans bouger, comprenant que la maladresse de mes mots lui a sans doute rappeler ses longues années passées loin l'un de l'autre. Me levant à mon tour, je le rejoins et m'accoude près de lui sur le garde fou au plus près d'un brasero. Songeur, son regard est plongé dans l'obscurité qui nous précède.

Heureusement, tu es là maintenant. Tu vas donc avoir tout le temps qu'il te faut pour apprendre ce que tu as loupé ces six dernières années.

Je le regarde en souriant. Ses yeux se posent sur moi, rempli d'espoir et à son tour il sourit. Un instant, son bras se soulève dans ma direction pour finalement revenir à sa place sur le garde fou. Son regard redevient sombre et retourne se perdre dans la noirceur de l'eau. Inquiète, je m'apprête à le questionner mais Léo est plus rapide.

Que t'est-il arrivé sur ton île céleste Izya ?

Cette fois, c'est mes yeux qui s'assombrissent et se plonge dans le néant.

Je... Je ne veux pas en parler.

Est-ce égoïste de ma part que de garder pour moi ce traumatisme ? Seul Tahar sait. Mais Tahar est parti. Tahar ne compte plus.
Cela dit, j'ai souvenir d'en avoir plus ou moins parlé à Red. Subtilement, sans rien préciser vraiment. Mais sans doute a-t-il compris, après tout, il a l'empathie. Mais de là à le dire à Léo...
Et pourtant, sans doute est-ce lui qui a le plus le droit de savoir. Mais est-ce bien utile ?
Je ne sais pas.
Un jour peut être je lui dirais. Mais pas aujourd'hui.

Pas maintenant...

Sa main attrape la mienne me surprenant et me faisant monter le feu aux joue. Je relève mes yeux vers son visage attendrissant.

Alors j'attendrai que tu sois prête.

Je lui souris à mon tour, heureuse qu'il n'insiste pas pour me faire parler. Heureuse de voir que malgré toute ces années, malgré quelques traits changés il est resté le Léo dont je suis tombée amoureuse.

Dame Izya, nous arrivons au Contrevent des Murmures, une petite ville au milieu de la Flaque.

Intriguée, je me retourne et observe le tableau qui se présente devant nous. L'air y est doux, bien que toujours frais. Mais ce qui m’enthousiasme, c'est de voir les rayons du soleil perçant les fissures du continent pour offrir leur lumière à ce petit village aux maisons dignes des livres de samouraïs. Les quelques cascades tout autour rendre vraiment ce paysage fantastique.

Je n'aurai jamais pensé qu'un tel endroit pouvait exister.
N'est-ce pas ? Nous devons nous y arrêter et trouver une carte pour nous rendre sur South Blue. Si vous n'êtes pas trop pressée, peut être pouvons nous rester pour la nuit ?

Je regarde Léo un instant pour m'enquérir de son avis sur cette option, et voyant son sourire, je reviens vers le capitaine pour lui annoncer ma réponse.

Oui, faisons ça. J'ai bien envie d'aller me balader dans le village. Pour demain, départ à 9h, ça vous va ?
Bien Ma Dame, nous ferons selon vos désirs.
Parfait.

Sortant de ma poche une bourse pleine d'environ 1M de berries, je la lance au capitaine.

Il devrait y avoir assez pour la carte et pour que tout le monde dorme dans un lit douillet ce soir le ventre plein. Mais tâchez d'être frais et dispo demain matin ou vous aurez affaire à moi.

Le capitaine, géné, ouvre la bourse et blêmi devant la quantité de berri qu'elle contient. Mais avant qu'il n'ai le temps de prononcer un mot, je me suis déjà transformée en dragon et propose à Léo de grimper sur mon dos pour commencer la visite avant tout le monde. Plus heureux que jamais, il accepte et nous quittons le navire sous le regard presque larmoyant du capitaine du Repli du Dragon.


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Bienvenue aux Parfaites Sources de Saint Louis, comment puis-je vous aidée ?

Des sources chaudes ! Enfin... Le sont-elles vraiment ?

Bonjour. J'aurai quelques questions...
Je vous écoute.
J'ai vu à l'entrée que vous aviez des sources naturellement chaudes... A quelle température sont-elles exactement ?
Nous avons trois types de bassins chauds. Le plus froid étant à exactement 32°C. Le second, qui est aussi le plus apprécié, est à 37°C. Idéal, il respecte parfaitement la température corporelle, je ne peux que vivement vous le conseiller. Et le troisième, pour les personnes ayant le sang chaud, est à 42°C.
42...

Des petites étoiles s'allument dans mes yeux à l'idée de pouvoir me baigner dans une eau si chaude. Léo quant à lui à l'air bien plus septique face à cette idée. Voyant ma réaction, l’hôtesse reprend vite la parole.

Mais je me dois de vous dire que l'accès au bain à 42°C n'est pas disponible en vente seule. L'accès y est autorisé que dans le cadre des forfaits Hot-hot, qui donne accès aux trois bains chauds, Cool-Hot, qui permet l'accès au bain le plus froid, le plus chaud et celui à 28°C ainsi que le forfait Life is Parfait qui donne accès à tous les bains.
Et quant est-il des.
D'accord ! Alors un accès Hot-Hot et un Life is Parfait s'il vous plait !

Léo me regarde, surpris.

En accès mixte ?
Oui !
Alors ça vous fera 70.000 Berries s'il vous plait.

Léo toujours surpris, continue de me fixer tandis que je sors l'argent.

Bah quoi, t'as rien contre le froid toi.
Laisse moi au moins payer ça !
Trop tard !
Pfff.

Tenez, voilà vos bracelets, rouge pour le Hot-Hot et tricolore pour Life Is Parfait, profitez bien !

Et ainsi, nous nous engouffrons dans les vestiaires jusqu'à nous rejoindre en tenue de bain au bassin à 37°C pour pouvoir profiter ensemble d'un moment de détente et de complicité que nous n'avons plus partagé depuis plus de six ans.
Et tandis que je m'approche du bassin creusé à même la roche au pied d'une petite cascade d'où s'écoule l'eau naturellement chaude, Léo lui est déjà dans l'eau. Son regard me trouve et nous échangeons un sourire, mais en l'espace de quelques secondes, sa joie vire à la colère sans raison particulière et le voilà qui détourne le regard. Silencieux, je ne cherche pas à lui tirer les vers du nez et entre dans l'eau.
D'un coup, je sens mes forces diminuer. Rien de très épuisant mais suffisamment pour me rappeler la malédiction qui pèse sur mes épaules.

C'est de l'eau de mer... Je compte sur toi pour ne pas t'éloigner, d'accord ?

Prenant place à côté de lui, je m'attendais à un sourire de sa part mais c'est à peine s'il me lance un regard par dessus son épaule. Une fois assise dans l'eau, je tapote la surface de mes mains en attendant une explication de sa part sans tenter de forcer les choses. J'espère qu'il se rend compte à quel point ça me demande un effort considérable. Et d'ailleurs, s'il n'a rien dit d'ici 2 minutes, je pense que je vais craquer. Mais je lui dois bien ça puisque je suis moi même incapable de répondre à toutes ces questions.

Et deux minutes, ça passe vite... Même dans un grand bassin idéalement chaud (selon la vendeuse) où l'on peut se relaxer tranquillement.
Résistant du mieux que je peux à l'envie de craquer, je m'adosse au bord du bassin de pierre et regarde le dos de Léo qui reste pensif. Et juste en dessous de son omoplate gauche, je distingue une cicatrice d'une dizaine de centimètre.
Appuyant mon doigt dessus pour tenter de détendre l'atmosphère, je le questionne à ce sujet.

Une vilaine blessure de guerre ou un malencontreux accident ?
Une blessure. Sur North Blue à Tequila Wolf durant ma libération. Et toi, je suppose que tu ne me diras rien ?
Hein ?
Tes cicatrices.
Ah... ça.

Je baisse la tête et regarde mon ventre zébré des cicatrices que m'a infligée principalement Lyana... Et un peu Kormor...

Disons que des mois de tortures à se faire fouetté par des lianes de bois et tout ce que pouvait imaginer ma folle digne de geôlière ça laisse des marques visibles.

Bien que j'ai détesté cette femme au plus au point, repenser à elle ne me trouble plus. Je sais qu'elle est morte et qu'elle ne pourra plus jamais me faire de mal. Je n'ai donc aucune raison de ne pas en parler.

*BAM*

Surprise, je regarde Léo qui vient tout juste de frapper du poing dans la pierre, décrochant un de granit de son emplacement. Sa main ganté de noir redevient blanche et sort indemne de sa rencontre fracassante avec la pierre.

J'aurai dû être là !
Non mais ça va pas ! T'as cassé le bord du bassin !
J'aurai dû être là pour te protéger de ces monstres !
Et où j'étais moi, pendant que tu étais esclave à Tequila Wolf, Léo ?! Hein ? Tu crois que ça me fais quoi de savoir qu'on t'exploitait pendant que je pleurais comme une débile sur Scarlet Town ? ça m'énerve tout autant que tu es énervé maintenant ! Mais ce qui est fait est fait Léo. Et ça ne sert vraiment à rien de casser des bassins pour ça.
ça n'a rien à voir, ce n'est pas toi qui est partie.
Et ce n'est pas toi qui a décidé de tourné la page en laissant tomber nos promesses et nos rêves.

Pour le coup, il a réussi à m'énerver. On était là pour se détendre mais non, ce n'est pas possible. Je décide de me levée et d'aller dans le bassin le plus chaud, où je pourrai ruminer ma colère en paix, seule.

le plus gênant dans cette histoire, c'est que ce n'est pas après lui que je suis en colère, mais bien près moi. Je ne peux me pardonner de m'être moi même mise dans cette déplaisante situation et je commence déjà à regretter d'être venue ici seule avec lui. Si Reyson le savait, il serait sans doute anéanti comme il l'a été en se rendant compte que mon cœur ne lui appartenait pas entièrement.

Si seulement j'étais restée fidèle à Léo... Tout serait nettement plus simple. Qu'est ce qui m'a prise le jour où j'ai décidé de tourner la page aussi !

*Ploc ploc*

Des gravillons tombent du ciel sous mon nez dans le bassin où je suis. C'est le bassin le plus éloigné du reste du complexe. Dans une grande alvéole très sombre où plein de bougie sont entreposée tout autour de l'eau pour créer un semblant de lumière au milieu de la brume dégagée par la chaleur de l'eau.
Que des gravillons tombent du plafond n'augure rien de bon... Y-aurait-il des risques d'effondrement ? Si c'est le cas je risque de me retrouver coincée. Il serait surement plus sage de retourner dans le bassin à 37°C... Résignée, je me relève pour quitter ce petit paradis de chaleur.

*PLOUF*

Une énorme boule cramoisi tombe du plafond dans l'eau et provoque un énorme remoud qui me déséquilibre sans espoir de me rattrapé. D'un coup, mon corps entier s'enfonce dans l'eau et la malédiction reprend ses droits.

Totalement immergée, me voici incapable de bouger le moindre muscle. Je ne peux même plus fermer les yeux. Lentement et irrémédiablement, mon corps s'enfonce jusqu'à toucher le fond du bassin. Là, immobile, je profite malgré moi de la caresse de l'eau que je n'avais pas ressentie depuis que j'ai mangé mon fruit du Dragon. Et tel un rappel, une large tête triangulaire semblable à celle que je peux avoir lorsque je me transforme se dessine devant moi et me fixe, toutes dents dehors, un sourire carnassier aux lèvres. C'est le lézard de tout à l'heure...

Et alors que sa gueule s'ouvre dans le but de me m'engloutir, un éclair flamboyant au dessus de la surface vient le percuter et l'envoie valser loin de moi. Puis une main m'agrippe par les épaules et me sort de mon immersion complète.
Retrouvant ma liberté de mouvement, j'inspire un grand coup et reprends mon souffle.

ça va, tu n'as rien ?!
ça va, Léo, merci d'être venu.

La bête, loin d'être morte, hurle pour nous rappeler sa présence. Mais avec la vague qu'elle a provoqué l'obscurité règne dans l'alvéole.

Tu sais te battre en aveugle ?
Je maîtrise l'empathie, donc oui.

Quoi ?! Vraiment ?! Il le maîtrise ?

Ne soit pas si surprise, Izya. N'oublie pas que je suis quand même parti pour devenir plus fort.

Et voilà, ça m'agace déjà. On ne peut pas penser tranquille avec ces types qui contrôle ce Haki...

Bref, moi je l'ai pas alors tu me guides ?

Je me transforme en dragon et m'allonge au sol pour le laisser grimper sur mon dos. Sous cette forme, je perçois un peux mieux l'environnement qu'en étant une ange, mais ce n'est pas très nette pour autant.

Je vais plutôt y aller tout seul.

Les poings de Léo s'allument de feu tandis qu'il fonce sur la bête me laissant choquée derrière lui. Les voilà entrain de s'affronter tandis que je suis spectatrice. Mais je ne veux pas ! Je dois intervenir ! Et s'il lui arrivait malheur ? Il n'a jamais aimé se battre lui ! Il n'est pas fait pour ça ! C'est moi qui me bat ! Lui il m'aide et m'encourage ! Et...

Grâce au feu de Léo, je peux voir clairement le combat qui tourne largement en sa faveur. La bête, déjà malmenée dans la journée se fait couvrir de coup qui la mette à terre.

Léo... Quand est-il devenu si fort ? Et à quoi je sers, moi, si je ne peux plus le protéger ? Dans notre rêve de parcourir les mers à la nage, je me suis toujours donné la tâche de nous protéger des monstres et des pirates. C'est aussi pour ça que j'ai appris à me battre. Et là, le voilà qui se bat seul contre un monstre et qu'il gagne aisément ?
Une part de moi est réellement impressionnée tandis que l'autre ne peut s'empêchée d'être vexée. Je n'ai qu'une envie, c'est d'allé l'aider. Mais je ne bouge pas. Bien que cela m'énerve, je sais qu'il a toujours ressenti le besoin de me montrer sa force. De me montrer que lui aussi pouvait me défendre bien que je n'en ai pas vraiment besoin... Alors je reprends ma forme d'ange et je le regarde dans sourciller. Je lui laisse ce plaisir, cette chance.

Le combat prend fin au moment où Léo réussi à envoyer voler la bête au plafond. La bête encore consciente s'agrippe a la paroi et ne retombe pas. Mais le choc est bien là, et bien que la roche soit dur, elle s'effrite sous la violence de ce coup. Une première pierre en tombe, puis une seconde. Et c'est l'effondrement.

Horrifié, je regarde Léo une dernière fois avant qu'un mur de pierre ne nous sépare. Avant qu'il se retrouve au fond de l'alvéole.

Et moi, spectatrice immobile, me retrouve seule avec le lézard qui n'a pas oublié qui j'étais. Il me voit, terrifiée par le spectacle que je viens de voir. C'est sa chance de se venger. Rapidement il avance jusqu'à ma hauteur, lève une patte en l'air, prêt à frapper !

Je tourne la tête vers lui. Mes yeux reflètent ma fureur. Mon aura Royale se déploie. La bête tremble, immobilisée par une puissance invisible qui m'échappe. Mon regard croise le sien. Le temps s'arrête.

Dégage.

Un Ordre. Simple et concis. Et sans attendre son reste, le lézard obéit et disparaît dans l’obscurité de la Flaque.

La menace bestiale écartée, je me jette sur le tas de pierre, commençant à creuser. Mes mains se tranchent sur les arrêtes des rochers. Alors je change de forme et revêts mon armure d'écaille. Paniquée à l'idée qu'il puisse s'être fait écrasé, mes yeux ne peuvent retenir mes larmes, ma bouche ne cesse de prononcer son nom. Plus que quiconque, je ne peux le laisser disparaître. Il ne doit plus sortir de ma vie, jamais.

Et si je dois n'en choisir qu'un, je serai forcée de le choisir, lui.

A force d'effort, j'arrive enfin à me créer un maigre passage par lequel je ne peux me faufiler avec mon Armure Point. Alors je l'abandonne, préférant ma fine allure d'Ange et me glisse tant bien que mal dans ce trou. Mon corps s'érafle à chacun de mes mouvements mais cela ne m'importe peu tant que je peux le rejoindre. Dans un dernière effort, j'arrive de l'autre côté et glisse le long de l'empilement rocheux. J'appelle Léo une première fois, sans réponse. Dans le noir de la pièce, je le cherche en aveugle en me maudissant de ne pas maîtriser un brin l'empathie. Je cris son nom plusieurs fois, mes larmes redoublant à chacun des silences qui suivent mes appels.

A.. A ta gauche.

Mon cœur rate un battement au son de sa voix. Je suis ses indications et fini par le trouver assis par terre. M'agenouillant devant lui, je lui enlace le cou et pose mes yeux inondés de larmes sur son épaule.

Ne... Ne disparaît plus Léo... Ne disparaît plus.

Lentement, sa main vient caresser mes cheveux.

Ne t'inquiète pas Izya. Je reste avec toi.


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Au mon dieu, je suis vraiment confuse pour cet horrible accident, j'espère que vous n'avez rien de grave.
Bah, ça devrait aller, ne vous en faites pas pour ça.
Quand même, je suis vraiment confuse. Bien évidemment il va de soit que l'établissement vous rembourse vos places.

Assise à côté de Léo, ma main agrippée à la sienne depuis que je l'ai retrouvé dans l'alvéole, je ne peux m'empêcher de bouger nerveusement la jambe. Alors qu'il venait juste de se débarrasser de sa béquille du à la blessure reçu dans le combat qui l'opposait à Reyson, le voilà de nouveau boiteux, sa même jambe s'étant retrouvée écrasée sous un rocher. Et malgré le fait qu'il m'assure que ce n'est pas cassé et que ce n'était pas utile que l'hôtesse appelle un médecin, nous sommes là à attendre la venue de celui ci.

Et dire qu'on est venu ici pour se détendre et s'amuser. Tout était tellement plus simple avant.

Mais au moins, cette mésaventure m'aura permit de prendre conscience de l'importance de Léo pour moi, encore aujourd'hui, encore après six ans à le croire mort. Au fond, même si j'avais décidé de tourner la page, je n'ai jamais cessé de l'aimer et je refuse catégoriquement de le perdre une seconde fois.

Mais je suis déçue. Je comptais vraiment retrouver le Léo de mon enfance dans cette endroit, dans l'eau. L'élément qui nous a toujours rapproché. Nous aurions du rire et non crier ou pleurer. Certes, je n'aurai pas pu nager. Mais je suis sûre que...

Je le regarde, pensant à tout ce qu'on aurait pu partager de bien. A tout ce qu'on a vécu ensemble et tout ce qu'on aurait du faire ensemble. Je ne serai sans doute jamais devenue pirate, ni même reine, mais j'aurai été plus heureuse que je ne l'ai jamais été. Peut être n'aurai-je jamais revu Tahar, mais ça aurait été mieux. Oui, ma vie aurait forcement été mieux à ces côtés. Jamais je ne serai devenue un monstre, jamais je n'aurai rencontré Reyson, Enzo... Red. Tout ça serait loin de mon monde.

Mais on ne peut revenir en arrière. Je ne regrette pas toutes ces rencontres. Je ne regrette pas ce que je suis devenue. Ce qui est fait est fait. Mais par contre, nous pouvons préparer le futur. Nous nous sommes retrouver et même si aujourd'hui nous ne nous sommes pas amusé ici. Qu'en sera-t-il de Demain ?

Un jour, nous reviendrons ici.

Je me lève et m'avance pour rejoindre l'hôtesse qui est partie vers son comptoir s'occuper de ses affaires.

Excusez moi ? Qui est le propriétaire de ces Sources ?
Vous... Je... Euh... M. De Saint Louis, mais vous savez c'est un homme très occupez...
Serait-il possible de le joindre tout de même ?
Je doute que ce soit nécessaire... Dites moi ce que vous voulez et je ferai mon possible pour vous satisfaire, vraiment. Je comprends bien que cet incident vous ait secouez et que vous.
Rien à voir. J'aime beaucoup vos sources, je voudrais les racheter. Vous pouvez le contacter du coup ?
Les racheter ? Vraiment ? Avec ce qui vient de ce passer ?

Le médecin entre dans le hall, coupant notre conversation.

Bonjour Mesdames, Monsieur. Je suppose que c'est pour vous que je suis là ?

Le médecin me regarde, voyant que je ne comprends pas bien, il pointe ma robe blanche plus très blanche du doigt.

Ah, non, ce ne sont que des éraflures, rien d'important. Un coup de désinfectant et ce sera bon. Non vous êtes là pour lui. Il s'est pris une chute de pierre sur la tête et surtout sur sa jambe qui vient à peine de se ressouder...
Ah, je vois... Bon, voyons voir ça...
Je suis sûr que ce n'est rien docteur, mais vous connaissez les femmes, elles.
Elles ont toujours Raison.

Et je laisse Léo au soin du médecin pour reprendre ma conversation avec l'hôtesse.

Alors ? Vous pouvez l'appeler ?
Ou... oui. Si vous le voulez vraiment.

Sortant un Denden, elle compose le numéro. Le denden sonne une fois, puis deux... longtemps.

Je vous l'ai dit, c'est un homme occupé...
Ici Victor De Saint Louis, que puis-je faire pour vous ?
M. De Saint Louis, ici Rosie des Parfaites Sources de Saint Louis. J'ai ici une cliente qui voudrait vous parler...
Une cliente ? Bien, bien, si tel est sa volonté passez la moi, mais j'espère que vous lui avez bien dit que vous étiez toute aussi qualifiée que moi pour répondre à la majorité des questions qu'elle peut avoir.
Elle me l'a dit, oui.
Oh, Bonjour Madame, vous étiez donc là. Puis-savoir à qui ai-je l'honneur ?
Izya Sélindé, mais n'ayez crainte, je viens en paix.
Izya... Izya... Hum, cela me rappelle vaguement quelque chose... Ne serait-ce pas la démoniaque fille du célèbre pirate Tahar Tahgel ? Vous avez un homony.
Je vous coupe de suite, c'est moi aussi, ça. Disons juste que j'utilise les deux noms...
Ah ? Ah... *gloups* Et bien dans ce cas, je suis ravi de savoir que vous venez en paix Madame Tahgel...

Rosie a blêmit en même temps que son patron au den den... Quelle réputation j'ai, franchement... La "démoniaque fille"... Alors que je suis un ange.
Y'a pas de justice, bordel !

Oui, en paix. Et annonciatrice de mauvaise nouvelle aussi. Votre établissement à besoin de travaux.
Oh, euh... Vraiment ? Ce serait-il passé quelque chose de déplaisant ?
Trois fois rien, juste un lézard géant qui a détruit un bassin à 42°C.
Ah, c'est fâcheux en effet. C'était votre préféré c'est cela ? Dans ce cas, dès demain nous commencerons les travaux afin qu'il soit remis en état dans les plus bref délai ! Vous n'avez aucun soucis à vous faire !...
En faite, je pense que le plus simple serait que je rachète l'établissement. Juste pour être sûre.
Racheter l'é ta... Euh, oui. Possible... Je pourrais surement vous le cédez pour euh disons...
Je le rachète pour 60M de berries, et vous restez le directeur. Autrement dit, vous travaillerez pour moi en ce qui concerne cet établissement. Je vous laisse gérer les travaux et attendrai de vous que vous me contactiez chaque mois pour me faire rapport des comptes et autres problèmes. Bien évidement le nom va changer ainsi que celui de certaines formules. Et si jamais vous tentez de me berner de quelques manières que ce soit, je viendrais personnellement vous foutre dehors, suis-je claire ?
Ou.. Oui... Bien sur Madame Tahgel, bien sur.
Pour vous ce sera Sélindé. Madame Sélindé. Avez vous des questions ?
Ai... ai-je le droit de refuser le poste ?
En d'autre circonstance, j'aurai dit oui, mais là je suis pressée par le temps, donc non. Cependant, si cela ne vous convient vraiment pas, je trouverais sans mal quelqu'un pour vous remplacer d'ici quelques mois, voire années. Autre chose ?
Tout est très clair Madame... Heureusement que vous veniez en paix.
N'est-ce pas ? Bon, je passerai demain à 8h pour vous donner l'argent et vous rencontrer. Ne soyez pas en retard !
Cela va de soit... Je vous souhaite une bonne soirée Madame.
A demain Victor.

Et je raccroche.

Je compte sur vous pour être présente demain Rosie, ainsi que tout ceux qui travaille ici.
B... Bien sur Madame...
Ne vous inquiétez pas, ça ne devrait en rien bouleverser votre quotidien.
D... D'accord.

Je lui souris, ce qui lui fait presque peur, et me détourne d'elle pour revenir près de Léo et du médecin.

Alors Docteur ? Comment va-t-il ?
Et bien la tête à l'air d'aller mais j'ai bien peur que la jambe soit de nouveau cassée.
Prévisible...
Je recommande de laisser au maximum la jambe au repos. Donc pas d'abordage ou autres piraterie de ce genre. Hu hu hu, piraterie. Que je suis drôle. Hu hu !
Ah oui, très... Du coup, on peut y aller ?
Oui oui, bien sur... Mais avant ça vous fera, hm...
Voyez ça avec Rosie, je pense que la maison nous doit bien ça !
Ah euh, oui, bien sur.
Au revoir !

Passant le bras de Léo sur mon épaule, je l'aide à se relever et marcher jusqu'à la sortie avant de me transformer en dragon et de lui proposer fortement de grimper sur mon dos. Virilité masculine oblige, il rechigne un peu mais fini par accepter sous la menace d'être transporté pendouillant dans le vide.

Nous retrouvons l'équipage sans vraiment le chercher dans l'hôtel le plus classe du coin. En me voyant, tous s'agenouillent et me remercie pour ma générosité, puis ils s'inquiètent de nos états respectifs. Il faut croire qu'ils ont fini par accepté Léo malgré la rivalité avec Reyson grâce à son idée de brasero. Après les avoir rassurés, nous faisons la fête tous ensembles bien que mes yeux n'arrivent à se décrocher de Léo.

Et finalement vient l'heure de se séparer pour la nuit. J'aide Léo à rejoindre sa chambre. Une fois celui ci assis sur son grand lit dans cette suite au style zen, pleine de bambou et autres galets, nous nous regardons un instant que l'on voudrait éternel. Puis doucement, je commence à me retirer. Mais sa main m'agrippe.

Reste.

Rester. Oui, je l'aimerai, vraiment. Mais pour l'instant, je me l'interdis. Ce ne serait pas correcte. Je m'en veux déjà pas mal pour cette journée. Et pourtant, je ne regrette rien.
Revenant vers Léo, je pose un baiser sur sa joue et le regarde dans les yeux.

Bonne nuit.

Puis j'échappe à son emprise et me dirige vers la porte. Mais avant de la refermer derrière moi, je le regarde une dernière fois.

Je suis heureuse que tu m'ais retrouvée Léo.

Oui, malgré tout ce que ça implique pour moi, je suis vraiment contente qu'il refasse parti de ma vie.


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Appuyée sur le garde fou du Repli du Dragon, je fixe patiemment la porte de l'auberge où mon équipage taxi a passé la nuit. L'heure du départ approche, mais malgré cela, cette porte reste désespérément immobile.
Il aurait du être prêt au moins 20 minutes en avance... Quel manque de discernement !

En même temps, si j'avais su que ma rencontre avec Victor ne durerai qu'une petite dizaine de minutes... Je lui aurais donné rendez vous plus tard.

Mais me voilà maintenant dans l'attente de mes braves petits moussaillons qui comme je le craignais, on bien trop fait la fête avec mon argent. La prochaine fois, ils se démerderont avec leurs économies ! ça leur apprendra à ne pas être en avance pour moi !

Ah ! La voilà finalement qui bouge un quart d'heure avant l'heure fixée du départ. Un a un, les pirates passent la porte, jusqu'au capitaine, qui, dans l'encadrement de la porte se retourne, apparemment pour parler à quelqu'un.

Lorsque les hommes m'aperçoivent, cela leur provoque un rapide déclic : ils sont en retard, alors ils courent, tous. Voyant la réaction de ses subordonnés, le capitaine se retourne une fois de plus puis presse le pas. A sa suite, Léo sort de l'auberge et boite seul derrière toute la troupe.

Les deux premiers arrivés ont le droit à mon courroux.

C'est bien beau de courir, mais qui va l'aider, hein ?

Les deux hommes blêmissent et repartent en courant aider un Léo agacé par ce traitement de faveur non souhaité.

Et finalement, il arrive sur le navire où je l’accueille presque chaleureusement.

Au re.pos. la jambe. Au. Re. Pos !
Où tu étais ce matin ? Je ne t'ai pas entendu partir.
Une affaire a réglé, rien d’exceptionnel.
Quels affaires pourrais-tu avoir dans ce coin paumé ?
Du Business !

Une étincelle malicieuse pétille dans mes yeux.
Mais avant qu'il ne me questionne plus, je repère le capitaine et l'interpelle pour me renseigner quant à la suite de notre voyage, et surtout le délai. D'après lui, il nous faudra encore quelques jours pour atteindre Scarlet Town. Tout va dépendre de notre efficacité pour la sortie de La Flaque.

Je dois vous avouez que j'ai utilisé la majeur partie de mon temps depuis notre départ d'Armada pour apprendre la carte nous menant aux Contrevent des Murmures. Là, je n'ai eu que la fin de soirée pour potasser notre sortie...
Le chemin est si compliqué que ça ?
Ce n'est pas tant le chemin qui m'embête... Ce sont plutôt les courants. Ils ont un rythme particulier qui changent en fonction des lunes et des saisons...
Mais ne vous inquiétez pas ! Je vais nous sortir de là.

Bon, je te fais confiance, alors ne me déçois pas. Mais n'hésite pas à me dire si tu as besoin d'aide.

••••••••••••

Un peu plus tard...

GNNNIIAAAAAAAAAAHHHHHH !

Pris dans un violent courant, le bateau file à toute vitesse à travers l'étroit tunnel où nous nous sommes engouffré. Par dessus les cris des matelots pris de panique, je tente de parler au capitaine.

TU ES SUR QUE C'ÉTAIT LA ?
IL ME SEMBLE...
IL TE SEMBLE !?!
OUI ! C'EST EN TOUT CAS CE QUE J'AI LU SUR LA CARTE !
ET ELLE PARLAIT DU COURANT LA CARTE ?
EN UN SENS OUI... LA CARTE INDIQUE UN RISQUE DE VIOLENT COURANT SUR TOUT LE TRAJET MAIS ELLE DIT AUSSI QUE C'EST PEUT ÊTRE UN SIGNE QU'ON S'EST PLANTÉ.
AH, SUPER ! ET DANS NOTRE CAS ?
JE SAIS PAS !


Le bateau craque à chaque fois qu'il cogne la pierre et des planches commencent déjà à se briser. En d'autre terme, le Repli du Dragon est en train de tomber en miette.
Puis, soudain, le bateau décolle quelques instants dans les airs puis retombent en grand fracas.

UNE FUITE DANS LA CALE !

Rapidement, trois marins se jette dans la trappe qui mène à la cale pour aller tenter de colmaté la brèche. Je me glisse à leur suite et leur demande de m'indiquer la fuite. Un marteau à la main, Buck est déjà entrain de clouer une planche dessus, mais l'eau grimpe plus vite qu'il ne bouche. Luttant contre le froid de l'eau qui monte, je serre les dents et me concentre pour utiliser mon pouvoir céleste. Ma main juste au dessus du trou, je crée un épais nuage qui vient faire office de bouchon le temps que Buck et les autres puissent finir le travail.
Une nouvelle secousse fait vibrer tout le bâtiment, nous déséquilibrant. De justesse je me rattrape à une poutre avant de finir complètement immergée et impuissante.

GRAAAAAAAAAOUUUUUU !

Un nouveau choc retenti, raclant toujours plus le vernis protecteur du bois et arrachant quelques bout de planche au passage. Dans ce courant de folie, notre "ami" lézard vient de faire irruption sur le pont.

Rapidement, je remonte lui faire face et me transforme en sortant de la trappe pour me jeter sur lui en tant que dragon. Notre duel de titan reprends là où nous l'avions laissé. Des claquements de dents résonnent, des coups de griffes fusent. Tel une boule d'écaille et de lame, nous roulons sur le pont et brisons un mât dans notre élan qui nous emmène plus loin que le navire. Ne sentant plus de sol nous portant, j'échappe à cette étreinte en prenant ma forme ailée dont la taille bien plus petite file entre les grosses pattes griffues du lézard. Du coup d'aile, je me stabilise dans les airs tandis que mon ennemis plonge dans les eaux tumultueuses. Et tandis que je le regarde sombrer, la coque du Repli du Dragon me percute et menace de me prendre en sandwich contre la paroi rocheuse.

Le timing est trop juste, je ne peux qu'encaisser.
Armure Point !

Je serre les dents et me fait écraser entre ces deux titans. Concentrant mon Haki dans mon dos, je sens l'intérieur de moi se secouer lourdement tandis que mon armure noir et écailleuse me permet de rester indemne. La compression terminée, je grimpe sur le navire sous les yeux ébahis de quelques curieux.

GRAAAAAAAAOUUUUU

Entendant la voix de la bête venant de derrière le navire, je me précipite à l'autre bout, bien déterminée à l'attendre. Dans l'obscurité ambiante, je ne peux distinguer que deux yeux rouges se déplaçant rapidement le long des murs. Sortant Argument décisif de son fourreau, je cherche au fond de moi la colère que j'ai eu aux sources. Cette même colère qui a réussi à faire fuir pour un temps ce maudit lézard acharné.
Les yeux clos, une lame brandit vers le monstre, je sens venir autour de moi cette aura Royale aussi intimidante qu'imposante. Et lorsque je la sens a son paroxysme, lorsque le visage du monstre apparaît enfin dans la lumière du brasero encore allumé dans mon dos, j'ouvre les yeux et abaisse ma lame en envoyant une lame d'air dans l'eau et la roche, à deux centimètre du nez du monstre.

ASSEZ !

Un long silence s'en suit. Même le courant à l'air de s'être calmé. Sans doute une simple coïncidence...

N'en as-tu pas marre de me suivre de la sorte ?!
N'as-tu pas encore compris ?!
Je suis une Reine, Lézard, et tu n'es Rien !
Alors Pars ! Retourne dans le Néant !
Obéis ou tu Perdras la vie.


Un instant, la bête hésite, grogne, lève une patte.
Mon regard s'intensifie, ma lame redevient menaçante.
Elle se résigne. Se retournant vivement, la voilà qui détale à toutes jambes sur le plafond du tunnel. Je la regarde s'éloigner, abaissant lentement ma lame. Le courant est redevenu calme, le navire aussi.

Ah ! C'est bon ! C'était le bon chemin !
Et bien... Me voilà rassurée capitaine. Du coup, sais-tu dans combien de temps quitterons nous ces infâmes tunnels ?
Ce soir !
Vraiment ?!
Oui ! Ce soir, nous dormirons sur South Blue !

Sur South Blue, la mer de mon enfance, là où l'île où j'ai grandi se trouve. Adieu horrible tunnels et infâmes monstres. Adieu nuit éternel !
Nous allons enfin revoir le soleil !


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