La 346ème Carter

Certes le surnom "la Loque" n'est pas spécialement mélioratif, mais Elga l'apprécie particulièrement et au fil du temps il est resté. La raison à un tel pseudonyme ? Son manque d'engouement flagrant pour les plus grandes choses quand elle sait être motivée pour les si petites. Faire nettoyer le pont, dresser les voiles, découvrir le plat du jour concocté par le chef : ça elle aime bien. Elle adore même, elle montre toujours sa motivation en excès quand il s'agit d'accoster ou de tenir les comptes de l'armement du navire.

Mais quand il s'agit de se battre, d'aborder un navire ou même d'être promue, la demoiselle a pris l'habitude de montrer un visage totalement démotivé. Comme déçue. Pourtant ça n'est pas le cas, il s'agit juste d'un trouble compulsif résultant d'un plafond psychologique. En gros elle est tellement motivée et heureuse que son cerveau ne le calcule pas et lui fait donc faire tout le contraire. Ce qui est un bon point lorsque les ennemis pensent que l'officier devant eux est un renonçant et une loque, molle et dépitée. Alors que bien évidemment, ça ne l'est pas.

Et le pire c'est que ça marche à tous les coups. Si bien que ses subalternes ont fini par donner un nom à cela : la "Stratégie Loque".

Evy est née sur une île des plus estivales qu'il soit. Un coin réputé pour ses chaleurs torrides et ses habitants qui y résistent plutôt bien, mais ont vraiment du mal dès que le thermomètre descend en dessous de trente-cinq degrés. Autant dire que sur Grand Line, il n'est pas rare que les températures soient déréglées et tirent assez généralement vers le bas. Toujours enveloppée d'une grosse doudoune ou bien d'un polaire, voire parfois des deux lorsqu'il fait vraiment froid, Evy possède tellement de couches de vêtement qu'elle semble tout bonnement être énorme. Pourtant la jeune femme est frêle en réalité, mais sa garde-robe la fait paraître comme un véritable bibendum. On la suspecterait d'ailleurs d'être lente et molle, peu souple à cause de sa corpulence, ce qui n'est évidemment pas le cas. Elle n'est pas Lieutenante pour rien : c'est la femme la plus rapide et la plus agile de sa division.

Accessoirement, sa science des traumas crâniens qui lui permet d'être un élément non négligeable sur le terrain joue aussi sur ses compétences de médecin à bord du navire. Un médecin qui peut, si vous le charriez trop sur ses épaisseurs de vêtement, vous provoquer une aphasie temporaire.

Cooper est douée pour deux choses : casser des gueules et faire de beaux tatouages. Pourtant, bien qu'elle soit la cuistot du navire, elle est belle et bien une piètre cuisinière. N'importe qui peut se vanter de cuisiner mieux qu'elle, mais en règle générale personne ne le fait pour ne pas se retrouver avec une assiette vide au prochain repas. Et si Cooper occupe actuellement le poste de Cook, le métier le moins ingrat sur un navire, c'est tout simplement car elle a su saisir la bonne occasion au bon moment.

Cooper est aussi chaotique aux fourneaux que douée pour se servir de ses ustensiles de cuisine avec des objectifs autres que culinaires. Ses poêles et ses casseroles tiennent donc plus de véritables instruments de mort qu'autre chose et tout le monde a appris à les craindre en voyant la bonne-femme s'en servir sur les champs de bataille..

Joan est un garçon manqué, mais elle n'a jamais considéré cela comme un véritable problème. Au contraire, ses parents l'ont toujours aimée pour ce qu'elle est ce qui fait que c'est une jeune femme qui se sent plutôt bien dans sa peau. Passionnée de tous les machins et bidules que l'on associerait généralement aux garçons, elle peut aider sur de nombreux fronts. Plomberie, mécanique... et surtout les canons.

Les canons, les tourelles, les batteries qui tirent et qui déglinguent, elle adore ça. Sa passion c'est de les entretenir jour et nuit. Ce sont ses bébés.

Le "Soldat Inconnu". C'est comme ça qu'on la surnomme, à défaut de connaître son nom. On sait pas trop ce qu'elle fiche là, ni comment elle a atterri à bord. Elle a un uniforme alors on imagine qu'elle fait partie de l'équipage. Puis elle se bat de notre côté, alors c'est l'une des nôtres. Plutôt efficace, elle bousille des gueules à tout va, mais c'est pas pour autant qu'on va aller lui serrer la main. C'est pas notre supérieure mais c'est pas notre subalterne non plus. C'est le Soldat Inconnu et elle a toutes sortes de noms à bord. Des noms caricaturaux donnés par ses camarades.

Une personne aussi mystérieuse, ça doit sûrement avoir des choses à cacher. Enfin, on va pas trop fouiller dans ses affaires. Elle est plutôt clean. Elle fait ce qu'on lui demande et prend pas trop de place. Mais un coup à ce que ça soit l'une de ces agents du Cipher Pol que ça serait pas étonnant. En tout cas on a fini par l'oublier et c'est tant mieux. Un coup à devenir parano cette histoire.

Bonny ? Betty peut-être ? Son nom supposé sur le papier dans les dossiers du CP4. Betty White ou quelque chose comme ça. En tout cas, c'est un agent qui a fait ses preuves en collant aux culs des officiers suspectés d'être un peu trop corrompus. Un peu une trouble-fête, elle n'est pas méchante pour autant. Elle fait son job. Elle n'a pas d'amis, pas de famille, pas de chien, du coup elle peut être partout et nulle part. Et elle peut être n'importe qui.

Pour le coup, elle a embarqué à bord de la 346ème il y a pas si longtemps. On ne l'a même pas vue arriver. Son objectif ? Attendre que l'équipage rallie la flotte d'un contre-amiral suspecté de laisser échapper des informations précieuses à un empereur pirate. Puis enquêter. En attendant, c'est comme si elle était en congés. Puis elle apprécie la vie à bord : que des femmes, elle trouve ça cocasse. Donc elle s'en tient à son rôle de Marine lambda, sans trop attirer l'attention. Un petit Haki glissé par ici, un Shigan par là. De quoi faire un peu le ménage discrètement.

Soie est la sœur de Velours. Des noms étranges et simples qui caractérisent les deux femmes originaires de Silence. Pas bien bavarde, Soie préfère frapper d'abord et ensuite poser les questions. Si elle n'avait pas été Marine, elle aurait fait une parfaite agente du Cipher Pol. Mais son destin reste intimement lié à celui de sa sœur. Et les deux sont inséparables.

Comme Soie ne parle pas beaucoup, on ne sait pas grand chose sur ses ambitions ou bien même ses goûts. Elle ne semble pas particulièrement apprécier le divertissement en général, n'a pas l'air attirée par l'argent et ne semble pas avoir des vices cachés. Tout ce qu'elle veut c'est tout ce qu'elle fait : protéger sa sœur et mettre hors d'état de nuire des criminels.

Petite sœur de Soie, Velours semble à première vue aussi placide que sa frangine, une illusion qui, en vérité, disparaît assez rapidement lorsque l'on commence à la côtoyer. Au contraire de Soie qui n'est intéressée par rien, Velours est intéressée par tout, ce qui peut être légèrement énervant parfois. Curieuse, elle vadrouille généralement dans tous les endroits accessibles du navire à la recherche d'une nouvelle découverte à faire. Dynamique, bavarde et surtout chiante, ses questions ont un don pour énerver assez facilement ses camarades. Et si personne ne la reprend jamais, c'est bien parce qu'en général Soie n'est jamais très loin, à guetter la moindre embrouille.

Velours a aussi un don pour se mettre dans la panade à la première occasion. Elle est l'incarnation typique de la loi de l'emmerdement maximum. En général, on préfère rester loin d'elle, ce qui a tendance a la faire déprimer assez ponctuellement.

Le destin peut parfois être cruel. Frances est un soldat d'élite. Officieusement. Officiellement, elle a bien tenté de se former au QG du BAN pour devenir une Marine d'élite mais n'a pas pu remplir sa formation, violemment atteinte par un Glaucome qui l'a laissée totalement aveugle du jour au lendemain. Bien que la jeune ait poursuivi dans sa carrière de gardien de la paix, elle n'a jamais osé reprendre son entraînement là où elle l'avait laissé.

Aujourd'hui, Frances navigue au sein de la 346ème et est, malgré sa cécité, l'un des meilleurs éléments à bord. Pourtant il semblerait que le sort s'acharne et que rien ne la prédise à une montée en grade. Elle ne s'en plaint pas pour autant. Patiente, attentive et gentille, l'Adjudante est aussi timide, ce qui l'empêche de demander par elle-même une promotion. Et malgré les conseils de ses camarades, ce pusillanisme lui vaut donc de rester coincée dans les bas échelons de la hiérarchie.

Dans la Marine, il y a deux écoles. Ceux qui s'acharnent à être partout et  tout faire en même temps... et les autres. Par chance, ou pas, Fosters fait partie de la première catégorie. Les troufions d'élite qui n'ont qu'un seul but : cirer assez de chaussures pour se retrouver un jour dans la cour des grands. Persuadée qu'en fournissant assez d'efforts et en brillant assez par son assiduité auprès de la hiérarchie, Fosters pourra ainsi devenir bien plus qu'une simple "Caporale". Un grade que personne n'a envie de conserver et surtout pas elle.

Pourtant, peut-être par simple esprit de contradiction ou bien juste pour profiter au maximum de l'ambition de la jeune femme, il semblerait qu'aucun officier ne soit prêt à lui confier de plus hautes responsabilités. En réalité, on s'amuse même à l'ignorer et à ne plus l'appeler par son prénom ou son nom, juste "Matricule 776". C'est un peu la tête de turc de l'équipage car ici personne n'apprécie foncièrement les lèches-culs.

Toute en analogies et en métaphores, Verra est une énigme. On la prêterait davantage à l'emploi de littéraire ou de philosophe, mais son cœur a très tôt su pencher vers la Marine. Pas dotée d'une grande constitution physique, il ne faut néanmoins pas trop prêter attention à son corps frêle de mince. Le véritable danger vient de son esprit vif et clair qui lui permet d'établir des stratégies sans avoir à se casser la tête. Et de les faire fonctionner. De montrer comme elles marchent. Et ponctuer ça d'un "je vous l'avais dit" routinier.

Si sur les champs de bataille Verra n'a donc pas grande utilité et préfère volontiers rester en retrait, à bord du navire son grand savoir la rend impérativement nécessaire. Pour prêter main forte à la navigation d'une part, mais aussi pour soigner et guérir les différentes maladies que l'on peut rencontrer à bord d'un navire. Ou encore préparer à manger. Ou encore donner des indications pour réparer ou entretenir à peu près n'importe quoi. Et la raison de cette richesse culturelle l'accompagne partout : son immense sac de livres qu'elle privilégie au reste de ses affaires personnelles.

Bon, on a le droit de douter de ses capacités d'éclaireuse, mais en général ça fonctionne. On peut encore se faire des frayeurs quand on fait appel à elle, pourtant le travail est généralement fait. Pas parfaitement, ni trop bien, mais il est fait. Vous voulez des informations sur les pirates qui campent plus bas ? Elle vous les donnera. Elle vous dira combien ils sont mais omettra par exemple de vous dire que ce ne sont pas des pirates, en fait.

C'est pas la plus maligne ça c'est sûr, mais dans certaines situations c'est bien de l'avoir. Puis c'est une pro du camouflage et de l'infiltration. Jusqu'à un certain degré, évidemment, c'est pas un agent du Cipher Pol non plus.

La mécanicienne à bord par définition. Voire même "méca" vu que la bonne femme se bat avec des bras robotiques gigantesques qui décuplent sa force. Bref, vaut mieux pas s'y frotter ou lui chercher des noises car La Rouge c'est une aficionado de la négociation avec les poings. Un problème avec elle ? Pas de souci, on peut toujours régler ça sur le ring. Et autant dire qu'avec ou sans ses extensions, elle fait toujours aussi mal.

Même si La Rouge est pratique quand il s'agit de dépanner sur un machin robotique ou bien vérifier le mécanisme d'hélices du navires, on va pas se mentir. C'est au combat qu'elle est la plus utile.