-Cinq cent mille par homme, pas d'armes, mille hommes.
-Cinquante mille, pas d'armes, trois milles hommes.
-Quatre cent, mille.
-Cent mille, deux mille.
-Trois cent. mille cinq cent.
-Deux cent, mille.
Bientôt deux heures que nous sommes assis tout les deux en tailleurs, face a face, tentant tout les deux de nous montrer aussi énigmatiques et indéchiffrable que des statues de bronze et égrenant des chiffres à tour de rôle.
Je ne sais pas si l'actuel Don Chinjao est aussi bon qu'on le prétend niveau maitrise de l'art traditionnel de la famille. Mais s'il est aussi fort en Hassoken qu'il est prés de ses sous, ça doit être une sacré pointure...
Enfin, peu à peu un consensus se dessine. Je pourrais évidemment proposer immédiatement le prix que je suis prét à payer pour assurer le passage de mes hommes au travers du Fort Levant. Et sans aucun doute, Chinjao le pourrait aussi. Mais les usages sont les usages, et j'ai depuis longtemps appris a me conformer a ceux qui ne me gênent pas. Et comme le temps ne presse pas, je n'ai aucune raison de ne pas me montrer tout à fait urbain.
Même si cela implique de discuter dans une salle d'entrainement et en jouant les équilibristes sur des colonnes inconfortables. Probable que les interlocuteurs habituels du Don se retrouvent vite mal à l'aise dans ce genre de situation. Pas de bol. De mon coté je suis tout a fait sur de pouvoir jouer le vieux bonze insensible bien plus longtemps que mon interlocuteur. Et mon empathie me confirme qu'il est en train lui aussi de s'en rendre compte, et que ça ne lui plait pas beaucoup de se sentir piégé par son propre jeu.
-Deux cent, mille.
-C'est d'accord.
-Passage demain matin.
-Je paye en or maintenant. Je passe tout de suite.
-Passage ce soir. Les armes passent après.
-La moitié des armes passe avant, puis tout mes hommes. Puis le reste des armes.
-Acceptable. Les navires ?
-Ils partiront après le passage. Sur mon ordre.
-Ils bloqueront le port a la marée montante...
-Cinquante millions de plus.
-Parfait.
Et voila, nous avons un accord. Ne reste plus qu'a savoir qui le violera en premier.
