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Belladonna ~ Partie II

- ...Petit frère... ?

Droit comme un piquet, Myosotis fixait la femme prisonnière et menottée qui se tenait face à lui. Sourcils et lèvres crispés, il serrait son poing autour de sa canne en entendant l'appel de cette otage, la scrutant davantage. Elle était belle avec ses yeux fins d'un profond gris perle qui, parfois, se mettaient à briller lorsqu'ils croisaient la lumière qui rentrait par la lucarne. La jeune femme avait relevé la tête, renvoyant le torrent de feu qu'étaient ses cheveux, pour regarder celui qu'elle venait d'appeler « petit frère ». Non, pour lui c'était impossible, cette femme divaguait ou alors elle se trompait de personne. Sans doute la faim qui la faisait délirer ? Myosotis n'a jamais eu de sœur, non, seulement un frère aîné au comportement plus que détestable et des parents abjects qui jamais n'avaient mentionnés l'existence d'une quelconque fille. Ni même dans le manoir De Ville, Myo' n'a jamais croisé quoi que ce soit qui laissait penser qu'un autre membre de la famille manquait à l'appel, que ça soit des tableaux ou un quelconque acte dans le bureau de son père.

- Je ne vous connais pas, je ne suis pas votre frère. Vous devez confondre mais...

- Non, coupa-t-elle. Je ne confonds pas. Myosotis, c'est bien toi n'est-ce pas ?

Le garçon écarquilla son regard, elle venait de deviner son nom sans même que celui-ci ne l'ait prononcé. Son cœur se serra l'espace d'un instant, est-ce que cette femme était réellement sa sœur ? Non, c'est impossible. Jamais, ça ne pouvait pas être vrai ! Plusieurs souvenirs refaisaient surface, l'empêchant de se concentrer. Lorsque ses parents s'étaient mis à le renier et à le battre, ils avaient fait retoucher tout les tableaux de la demeure et effaçant les représentations du jeune homme, son père était allé jusqu'à brûler son acte de naissance. Qui que soit cette femme, elle venait de nouer le cœur du garçon.

- Oui...Oui c'est mon nom. Comment est-ce que vous le savez ?!

Tâchant de se ressaisir, il pointa sa canne vers elle. Il était prêt à faire feu sur elle en lançant un nuage d'éclair pour l'achever si jamais la situation dégénérait. L'inconnue n'en démordait pas et continuait de le fixer avec ses yeux pétillants et son sourire en croissant de lune.

- Le chat, celui qui vous a guidé jusqu'ici, c'est moi qui l'ai envoyé.

- Je vous ai posé une question. Comment vous connaissez mon nom, répondez !

- Je l'ai déjà entendu, deux fois. Et lorsque le chat m'a dit qu'un certain Myosotis était présent sur l'île, j'ai tout de suite su que c'était toi lorsqu'il m'en a fait le portrait.

- Le chat qui vous l'a dit ? Vous êtes complètement folle...

- Attend !

Myosotis s'apprêtait à la foudroyer, mais il s'arrêta net lorsqu'elle lui intima de stopper son coup. Il ne comprenait pas pourquoi, mais il y avait quelque chose qui l'empêchait de la frapper. Cette petite voix dans sa tête qui lui donnait envie d'entendre son histoire, et peut être de la croire ? Il n'avait aucune idée de ce qui était en train de se passer, mais cette femme présente en face de lui savait qui il était. Peut être savait-elle ce qu'il avait fait à Milan, son frère ? Se calmant, Myo' décida de s'asseoir en tailleur en face de son interlocutrice tout en posant sa canne à sa droite.

- Allez-y. Expliquez vous. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne comprends pas franchement ce que vous déblatérez, mais je vous écoute. Je n'ai tout de même pas traversé cette infâme forêt pour rien...

- Je m'appelle Belladonna. Non, je ne suis pas folle lorsque je dis que le chat m'a parlé de toi, il l'a fait. Depuis toujours je possède une certaine affinité avec ces petits félins. Un médecin m'a d'ailleurs confié un jour que j'étais affecté par la pathologie Herbe à Chats, qui me permet d'interagir avec eux ! Huhu !

- Je vois...Mais venez en au fait, notre lien familial !

- Je suis née à Cocoyashi moi aussi. Nos parents, Madeline et Maximilien, venaient à peine de s'y installer lorsque je vins au monde. Père était une étoile montante sur la scène juridique, destiné à devenir un grand avocat ! Il a réussi d'ailleurs...J'avais de mère l'image d'une femme coquette, qui appréciait les belles choses et la beauté du monde...

- Laissez moi deviner, vous ne vouliez pas suivre leurs traces ?

- Pas exactement, je suis tombée amoureuse.

- Je suppose que l'autre partie n'était pas du goût de père et mère...

- Il s'appelait Saemus, je me souviens trait pour trait de son visage. Il avait des yeux verts éclatants, des bouclettes blondes et un beau sourire avec des fossettes. Mais, il n'était qu'un roturier sans fortune ni famille aisée. À vrai dire, il travaillait au marché et vendait plusieurs fruits et légumes. Je le voyais tout les matins, je descendais exprès avec une domestique pour le voir en prétextant que je voulais prendre l'air pour faire des emplettes. Je devais avoir ton âge, peut être un peu plus jeune...Lorsque père et mère l'apprirent, ils firent tout pour m'empêcher de le revoir. Des coups, des gifles, du martinet, ils allèrent même jusqu'à m'affamer et m'enfermer dans ma chambre durant plusieurs jours, installant des barreaux aux fenêtres...

Myosotis n'en revenait pas, cette femme avait vécu un passé aussi morne et triste que le sien. Était-ce réellement sa sœur ? Il demeurait toujours sur ses gardes et n'arrivait toujours pas à le croire, mais quelque chose en lui serrait son cœur. Ce sentiment qui donnait des papillons dans le ventre, qui donne envie de pleurer, à la fois de tristesse et de joie. Il avait à la fois le désir que Belladonna soit sa sœur, mais dans le même temps il refusait cette hypothèse. Ça voudrait dire qu'on lui avait menti toute sa vie, qu'il n'a jamais eu connaissance de l'existence de son aîné. Mais le pire qui pouvait lui arriver, c'était tout les remords et les regrets qui lui remontaient en pleine figure. Il en venait à regretter ce qu'il avait fait à Milan, qu'à lui aussi on lui avait menti. Et, pour la première fois de sa vie, Myosotis avait envie de pardonner à Milan. Serrant ses poings, il peinait à ne pas pleurer, il devait se focaliser sur Belladonna...ne penser à rien d'autre... Voyant qu'il était tourmenté, cette dernière le rappela à la réalité :

- Tout s'acheva lorsque Seamus trouva la mort. Père l'avait fait noyer...J'avais compris à ce moment précis que plus jamais je ne trouverai grâce à leurs yeux, alors j'ai décidé de m'enfuir. Je refusais de vivre avec des monstres pareils. Mais, avant de partir, j'ai décidé de me débarrasser de la domestique qui avait vendu la mèche à mes parents et à cause de qui j'ai dû vivre cet enfer.

- Pourquoi n'avoir rien fait aux vrais responsables ?

- Père et mère ? Hm...j'aurais pu oui...mais j'ai préféré partir, décidée à revenir plus tard et à leur faire payer d'une façon bien plus horrible. Mais...lorsque je suis revenue, j'ai fais une découverte des plus inattendues...

- Une découverte ?

- Vous. Il y a dix-huit ans, je suis revenue sur Cocoyashi, prête et décidée à prendre ma revanche. Mais lorsque je suis arrivée, j'ai vu un enfant blondin haut comme trois pommes courir gaiement avec un chiot dans le jardin. J'observais, de loin, et sur les genoux de mère se trouvait un deuxième bambin. Cette fois-ci, celui là avait de beaux yeux bleus.

- Milan et moi ? Vous avez renoncé à votre vengeance en nous voyant Milan et moi ?

- Je ne sais pas vraiment ce qui est arrivé à ce moment là...J'ai subitement perdu toute envie de les tuer. Si je l'avais fait, vous vous seriez trouvés seuls et abandonnés. Qui sait ce qu'il serait advenu de vous et...

- Espèce d'idiote !! Rugit alors Myosotis.

La coupant se relevant d'un bond, le jeune homme la fusillait du regard. C'était la colère qui, cette fois, venait de l'envahir et il ne se retenait pas d'exploser ni de cracher tout ce qui lui passait par la tête.

- Est-ce vous réalisez ce que vous avez fait ?! Est-ce que vous avez la moindre idée de ce qui a pu nous arriver ? Ça vous est jamais venu à l'esprit qu'ils pourraient être aussi infects avec nous qu'ils l'ont été avec vous ?! Vous avez aucune idée de ce que j'ai dû subir...Si vous les aviez tué j'aurais pu avoir une autre vie et...

- Une vie dans laquelle tu aurais été trimbalé de foyer en foyer, ou à grandir dans un orphelinat, séparé de ton frère...

- Oh et bien j'ai grandi avec les deux mêmes parents que vous. Ceux qui vous ont frappé, affamé et fouetté ! Les mêmes, exactement les mêmes ! Pire encore, mon frère s'y mettait aussi. Il envoyait ses molosses à ma poursuite, quelle brillante vie j'ai eu. J'aurais tout échangé pour pouvoir grandir ailleurs ! Regardez mes yeux, de splendides yeux bleus ? Je n'en ai plus qu'un seul de bleu maintenant...Et il y a quelque mois l'autre était entièrement noir, il n'est devenu violet qu'après que j'ai ingéré un Fruit du Démon. Une enfance durant laquelle j'ai été mutilé, j'ai eu le même destin que vous. Merci beaucoup !!

- Je...J'ai pensé qu'ils auraient appris de leurs erreurs...

- Excellente déduction...

La colère et l'agacement lui montaient de plus en plus au nez, il avait envie de la laisser ici dans sa tour et de repartir. Faisant les cent pas dans la pièce, le son de ses talons raisonnait jusqu'au plafond. Qu'est ce qu'il était supposé faire maintenant ? C'était sa sœur après tout, elle avait grandi dans la même maison que lui...Elle n'avait rien prouvé véritablement, mais le portrait fait de ses parents était bel et bien vrai. Et puis, elle connaissait leurs prénoms...

- Un fruit du Démon ? Hm, mais comment est-ce que tu en es arrivé à manger ça ?

- Une bien longue histoire, tout ce qui vous avez à savoir c'est que je me suis enfui de Cocoyashi il y a deux ans. Et depuis, j'ai vécu ma vie. J'ai trouvé un travail plus que convenable d'ailleurs...

- Qu'en est-il de père et mère ?

- Ils ne savent pas où je suis, s'il y a bien un domaine dans lequel j'excelle c'est de savoir rester propre et de nettoyer mes traces. Ils n'ont aucun moyen de savoir que je suis ici.

- Et, notre frère ?

- Milan est décédé. Pendant que vous étiez loin à vous dorez la pilule je ne sais où, j'ai fini par me délivrer moi même de l'enfer dans lequel je vivais. J'ai poignardé Milan. Et je ne dois mon salut qu'à un inspecteur qui, de passage, a eu la bonté de constater ma miséricorde. Quel dommage que ma grande sœur ne fut pas là pour la constater également...

Belladonna jeta alors à son frère un regard désolé, n'osant pas franchement répondre. Elle voulait lui dire qu'elle le comprenait, qu'elle ne voulait pas qu'il se sente aussi mal, mais elle n'arriva pas vraiment à articuler ses mots. Le jeune homme ne lui en laissa pas l'occasion de toute façon.

- Vous ne m'avez toujours pas dit comment vous m'avez trouvé ici...


Dernière édition par Myosotis De Ville le Lun 20 Fév 2017 - 22:06, édité 1 fois
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Oui, Myosotis s'interrogeait à présent sur comment Belladonna avait réussi à le localiser. Mais aussi pourquoi elle l'avait choisi lui. La raison était évidente, c'était son frère, mais sans doute y avait-il d'autres personnes plus puissantes et qualifiées dans le Sultanat pour sauver une femme contre une bande de rebelles. À vrai dire, il essayait de se concentrer sur autre chose pour que la tempête d'émotions qui se confondaient dans son esprit cesse et ne passe enfin. Sans doute aurait-il mieux fait de monter avec Scarlett et Ramsès, il aurait au moins eu un soutien pour affronter ces révélations. Pour l'instant, il fallait qu'il fasse focus sur la situation et qu'il en revienne au problème lié aux Nostalgiques. Elle l'avait appelé à l'aide, il fallait régler ce soucis avant de songer à quoi que ce soit au niveau familial.

- Je t'ai parlé tout à l'heure d'une affinité liée aux chats. C'est grâce à ça que j'ai réussi à te localiser, c'est aussi mon principal business et c'est comme ça que j'ai réussi à survivre et à m'enrichir durant toutes ces années d'absences.

- Grâce à des chats ?

- Oui, pouvoir communiquer avec des animaux aussi nombreux et communs est une véritable aubaine. Une bénédiction pour quiconque veut se débrouiller dans le vaste monde. Chaque fois que j'arrive sur une île, je me construit un réseau d'informations grâce à ces petites boules de poils et je tire ainsi mon épingle du jeu en vendant ces infos...ou en faisant un peu de chantage aussi parfois...!

- Hm...Je constate que manipuler est une veine courante dans la famille...

- Sans doute...Comme je te l'ai dit plus tôt, c'est un de mes petits informateurs qui m'a parlé de ta présence sur l'île. Il t'a vu toi, ainsi qu'une autre femme et un poulpe, au Vizirat de Verminia....Hm, qui est cette femme exactement ? J'ose espérer qu'elle ne t'embête pas.

- C'est mon amie et équipière, Scarlett. Elle a essayé de me tuer pour récupérer le fruit du démon que j'ai ensuite mangé.

- Ooh...je sens déjà que je vais l'adorer ! Ne la lâche pas !

- On diverge un peu là. Donc, on a été repérés à Verminia pendant qu'on enquêtait sur Robin Dubois...Mais comment est-ce que tu t'es retrouvée ici ?

L'air de Belladonna se fut un peu plus grave, elle tordit la bouche et fronça le sourcils.

- Je vais essayer de faire court pour ne pas t'embrouiller. En arrivant au Sultanat, j'ai fait comme d'habitude et ai répandu mon réseau de félidés un peu partout sur l'île, le développant de plus en plus. J'ai vite croisé la route des Nostalgiques, un groupe de rebelles qui désirent renverser le Sultan. Je n'ai absolument rien à cirer de leurs motivations, je les suivais uniquement parce qu'ils me payaient et suis responsable de leur réseau d'informations.

- Tu es... ? Étais, non ?

- Non non, je le suis toujours. Les Nostalgiques ont pour chef un type du nom d'Hypérion, il préside le Conseil des Primats, qui sont les membres les plus influents du mouvement. En tant que responsable du réseau d'informations, j'en faisais partie. J'ai demandé à être payée plus cher, ce qu'Hypérion a refusé. J'ai menacé de partir et de les abandonner...mais en guise de punition j'ai été enfermée ici jusqu'à ce que je change d'avis.

- Quel imbécile...

- Je te le fais pas dire. Avant de me faire attraper, j'ai chargé un de mes chats de t'envoyer ce message et de te guider jusque ici. Je...Techniquement je pourrais me libérer toute seule, mais ils m'affament exprès pour ne pas que je leur fasse faux bond...

En effet, Myosotis entendit le ventre de sa sœur se mettre à gargouiller légèrement. Décidant de ne pas laisser la faim la tourmenter encore plus, il farfouilla dans son sac pour en sortir deux barres chocolatées que Ramsès n'avait pas encore touché. Les sucreries étaient sûrement le péché mignon de l'animal, surtout ces barres de chocolat. Myo' devrait sans doute se racheter en lui payant de nouvelles friandises pour se faire pardonner d'ailleurs...

- Merci beaucoup. Fit-elle en mangeant la première des deux barres.

- Tu n'as pas résisté durant ton arrestation ?

- J'aurais bien aimé. Mais on a drogué du vin qu'on m'a servi dans mes appartements. Lorsque je m'en suis rendu compte, j'ai immédiatement écris le message pour le chat. Je savais où ils m'emmèneraient, cette tour est utilisée pour les prisonniers à interroger généralement. Personne ne s'aventure dans la forêt, c'est l'endroit parfait pour se terrer et œuvrer en paix.

- Parle moi un peu des Nostalgiques et du Conseil, comment est-ce vous œuvrez pour le coup ?

- Hm....Non.

- Que...Pardon ?

Belladonna avait terminé de manger les barres sucrées que lui avait donné son frère et se mettait à présent à le fixer avec un large sourire, un sourire malicieux que l'androgyne compris immédiatement. Il avait cette même attitude débonnaire et audacieuse à chaque fois qu'il s'apprêtait à poser un ultimatum à quelqu'un. C'était bel et bien sa sœur, elle allait lui faire une offre qu'il ne pourrait pas refuser, il allait devoir faire quelque chose qu'il ne faisait jamais à la légère : promettre. Il détestait ça, mais c'était sa sœur. Il n'aurait pas le choix...

- Tu m'as un peu nourri, je suis capable de me libérer toute seule maintenant que j'ai repris des forces. J'accepte donc de t'aider à une seule condition.

Ça y était, il n'était pas vraiment prêt mais il refusait de faire marche arrière. Sa sœur était la clé qui lui manquait pour frapper les Nostalgiques de plein fouet et les rayer comme on lui avait ordonné. On ne lui pardonnerait pas d'avoir manqué une opportunité pareille, il devait le faire.

- Hm, je m'y attendais...Je t'écoute.

- Lorsqu'on aura terminé sur Pétales, tu devras venir avec moi à Cocoyashi.

- Que...Quoi ?! Rentrer à Cocoyashi ?! Et pourquoi faire ? Une visite à papa et maman ? Certainement pas...Je n'ai absolument pas envie d'y rentrer. Pas après ce qu'il m'ont fait subir ! J'ai tourné la page, je n'ai plus envie de me venger d'eux mais de vivre ma vie !

- Ça n'était pas père et mère à qui je faisais référence. Ce n'est pas eux que nous devrons aller voir.

- Pff...Qui alors ?

- Milan.

Belladonna continuait de sourire mais son ton était le plus sérieux du monde. Les poings que Myosotis avait serré perdaient leur étreinte et il en fit tomber sa canne sur le sol, écarquillant ses yeux de plus en plus. Cette fois son estomac se compressait dans son ventre et la peur le paralysait de frissons.

- Et oui, tu t'y attendais pas hein...Milan est en vie.


Dernière édition par Myosotis De Ville le Lun 20 Fév 2017 - 22:11, édité 3 fois
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- Non...Non c'est pas possible. Milan ne peut pas être en vie !

Tout tourbillonnait dans l'esprit de Myosotis, ses jambes commençaient à trembler et il manquait de chanceler sur le sol froid et humide de la tour. Milan...C'était impossible, tout bonnement impossible ! Un éclair lui traversa le regard, il se revoyait encore dans la cuisine du manoir De Ville sur Cocoyashi, les chiens de son frère grognant vers lui. Il se voyait encore saisir un couteau sur le plan de travail avant de taillader les animaux et bondir sur son frère pour lui faire goûter également la froide couverte du sang de ses chers molosses. Il tomba à genoux face à sa sœur, horrifié, en revoyant dans son esprit les images du visage figé de son frère, ensanglanté et pâle, ce visage qui autrefois lui procurait de la joie était devenu quelque chose d'atroce qu'il ne voulait plus revoir. Les morts appartiennent au passé et la « mort » de Milan n'a jamais tourmenté Myosotis avant aujourd'hui. L'androgyne frissonnait et ne put retenir les larmes qui coulaient sur ses joues, des larmes emplies de peur, de confusion, face à Belladonna qui ne sourcillait même pas.

- Il n'a jamais été tué. C'est ce que tu as cru lorsque tu t'es enfui de l'île, mais en réalité père et mère l'ont envoyé à l'hôpital où il a pu être soigné.

- Le..le couteau. Je...J'étais sûr de l'avoir tué ! Articula Myo.

- Tu as failli le tuer oui, mais Milan demeure encore à ce jour dans le coma. Il ne s'est pas réveillé depuis cet incident.

- Milan est dans le coma... ?

La voix de l'androgyne n'était plus hautaine, ni autoritaire, mais plutôt timide et réservée. Il n'avait pas repensé à Milan depuis bien longtemps, mais aujourd'hui c'était différent. Il avait appris l'existence d'une sœur dont l'existence avait été cachée, son frère revenait d'entre les morts, Belladonna avait parfaitement réussi son petit numéro...

- Je suppose que tu te demandes comment je sais tout ça ?

- Laisse moi deviner, tes chats ?

- Exactement. Alors, tu acceptes ma proposition ?

Myosotis était dos au mur, il avait besoin de Belladonna pour mener sa mission à bien. Mais retourner à Cocoyashi visiter son frère comateux...son cœur se serrait à chaque fois qu'il pensait à son frère couché dans sa chambre d'hôpital, il n'avait pas envie d'y aller. Il avait peur de ce qu'il découvrirait, de ce qui l'attendait et pourtant...

- D'accord, j'accepte. J'irai sur Cocoyashi.

Il avait décidé, le verdict était tombé. Le jeune homme s'empressa de défaire les liens de sa sœur puis l'aider à la relever. Elle n'avait qu'une envie, c'était sortir de sa prison et se lancer à la poursuite de ceux qui l'avaient enfermé dans ce taudis infâme. Elle était en train de dégourdir ses jambes endolories à force de rester couchée sur le sol inconfortable de la tour, mais Myosotis lui intima de se dépêcher. Scarlett et Ramsès attendaient encore en bas, et les savoir seuls ne le rassurait pas vraiment. Qui sait si une patrouille des Nostalgiques déboulait ? Peut être que les gardiens qu'ils avaient abattus n'étaient pas les seuls à surveiller l'endroit...

- Parfait, allons-y.

- Tu peux marcher ?

- Oui, ne t'inquiète pas pour moi, en route.

- Oh non...pas si vite...

Cette voix...C'était la femme poisson qui se trouvait dans l'antichambre, la pauvre vigile avait été victime des bulles de Myosotis et avait été entravée mais c'est vrai qu'il avait oublié de l'achever., pensant qu'elle ne se relèverait pas...Un moment d'égarement sans aucun doute, mais cette demoiselle s'était relevée et cette fois il ne ferait pas la même erreur une seconde fois.

- Vous n'irez nulle part, vous et la prisonnière !

- Saleté de poisson ! Vous n'avez pas eu votre compte ? Je vais vous faire taire une bonne fois pour toutes cette fois.

Myosotis fit un pas avant de se faire attraper le bras par Belladonna, le retenant. Le garçon vit que les yeux de son aînée brillait d'une fougue qu'il avait déjà vu auparavant, cette fureur qui ne brûlait que dans les yeux des De Ville lorsqu'ils se sentaient courroucés, qu'ils étaient prêts à laisser exploser leur ire comme un typhon qui s'abat sur un village. Sa sœur préparait quelque chose, et ça ne pouvait qu'être très mauvais pour cette pauvre garde.

- Crélia...je n'avais certainement pas envie de vous revoir.

- Belladonna. Par ordre du Primat du Chrysanthème, retournez dans votre cellule !

- Diantre vous n'avez pas changé, et je maintiens ce que je vous ai déjà dit. Vous êtes la plus laide des triplés !

- J'ai tué les deux autres en bas de la tour...Glissa Myo à sa sœur.

- Ooh, quel dommage...Bon et bien je vais finir ce que tu as commencé ! Recule toi s'il te plaît.

Ouvrant sa paume droite, une myriade de couleurs et de lueurs apparut aussitôt. Les corps éthérés colorés tournoyèrent en spirale vers le centre de la paume afin de former une sphère de flammes semblable à un feu follet. Le petit orbe violacé formé, Belladonna tendit le bras pour l'envoyer voler droit vers la femme-poisson qui n'eut même pas le temps de réagir. Tentant de fuir, la boule finit malheureusement par faire mouche...

Belladonna utilisant le Chemical Jungling:

- ATTENTION !

Belladonna se jeta sur Myo et ils tombèrent tout les deux au sol. Au moment où le feu follet toucha le dos de Crélia, tentant désespéramment de fuir pour sa vie, ce dernier explosa en une gerbe de flammes bleues et vertes, faisant sauter les murs et le plafond, ne laissant qu'un trou béant dans la structure ainsi qu'un vue imprenable sur la forêt. Et à l'endroit où se trouvait la garde il y a quelques secondes, ne se trouvait que quelques morceaux de chair grillée, un peu de sang et quelques doigts. Le reste avait dû tomber en contrebas lors de la détonation...Myosotis n'avait jamais vu un tel pouvoir auparavant, aurait-elle également mangé un Fruit du Démon pour pouvoir déferler une telle puissance ?

- Myo ?! Myo !!

C'était la voix de Scarlett, inquiète par le fracas de l'explosion. Elle avait dû l'entendre du bas des marches et s'empressait déjà de grimper le colimaçon. Pas de temps à perdre, il fallait qu'ils redescendent et partent loin d'ici, il aurait tout loisir de questionner sa sœur au sujet de ses pouvoirs. Avait-il fait le bon choix ? En tout cas cette dernière semblait heureuse, elle affichait un sourire satisfait en regardant la forêt de Rosetta, au loin. La Sorcière était de retour.
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