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Du sable pleins les yeux, du sang pleins les mains

HRP:

Du sable pleins les yeux,

du sang pleins les mains


I.

Nouveau souffle
Isthme, été mille six cents vingt-sept.

La chaleur était si forte, que les soldats étaient torse nus. Le soleil siégeait haut dans le ciel et tapait sur la peau des hommes. Du sable, il y en avait à perte de vue. Le désert d'Isthme faisait un incroyable décor.

Après avoir libéré Eminar, la quarante-huitième division d'élite était partie au sud prêter main forte à la quatre-vingt-unième division. Elle pataugeait lamentablement, s'enlisant dans le sable, barbotant dans les oasis, seuls endroits où une halte de longue durée pouvait être effectuée. Il y avait trois problèmes qui expliquaient de tels résultats.

Le premier était un problème technique. Les vindexois étaient mieux préparés à combattre dans un tel terrain. Ils connaissaient toutes les techniques pour rendre un séjour dans un désert le plus agréable possible. Le deuxième était un problème technologique. En effet, Vindex possédait un parc blindé assez important, qui était déployé dans trois des quatre secteurs du pays. Eminar avait échappé à la règle à cause de la jungle, l'utilisation de chars de combat n'étant pas adapté à un tel terrain. En dernier lieu, il y avait un problème humain. La division de la Marine avait à sa tête le contre-amiral Okubo Haruno. Le problème, c'est qu'il était à ce grade plus pour ses talents au combat que pour son sens de la stratégie. Mener une guerre n'était assurément pas du ressort de cet homme.

Les nouveaux arrivants étaient donc là pour en finir avec le secteur désertique. Les pertes avaient été bien moins élevées ici qu'à Eminar. L'équivalent de trois à quatre sections avaient péris depuis le débarquement. Tout ceci s'expliquait par le peu de combat qui avait eu lieu. En fait, l'apparition des tanks vindexois sur le champ de bataille faisait presque automatiquement paniquer Haruno, qui déclarait systématiquement la retraite. Ses subordonnés n'avaient pas reçu d'armes lourdes, ni d'autres matériels pouvant les contrer.

Pendant que le gros de la quarante-huitième migrait vers Isthme, quelques éléments restèrent dans les grandes villes telles que Thereon, Badilampa, Elek ou encore Towhow. D'autres se stabilisèrent face au fleuve qui traversait le pays et qui séparait Aldebaran, la capitale, des districts. Ils fortifièrent leurs positions afin de garde Eminar sous contrôle. A Mekiel, la soixante-dix-neuvième avait consolidé la frontière entre les deux districts. Le secteur tropical était maintenant sécurisé. Le seul risque qui subsistait serait une offensive des renégats par Aldebaran. Mais c'était peu probable, car toutes les troupes de la nation étaient déjà engagées dans ses différentes régions.

Cela faisait un peu moins d'un mois que la guerre avait commencé. Un marine sur quatre était déjà mort. Cela représentait un millier de morts. C'était énorme. Mais en face, le bilan était plus lourd. Sur dix mille engagés, deux à trois milliers de morts étaient à dénombrer. La conquête d'Eminar par la Marine était une défaite stratégique décisive. Elle avait porté un sacré coup au moral des troupes. Les Kamiens survivants avaient fuis comme ils le pouvaient. Certains furent capturés ou tués par leurs ennemis ; d'autres avaient réussi à rejoindre leurs lignes.

A Ishtme, une très bonne nouvelle arriva. Les convois de ravitaillement avaient apportés un matériel nouveau, tout droit sortis des laboratoires et des bases de test de la Brigade Scientifique. De l'armement lourd fut distribués aux sections, par une dotation bien définie. De plus, un équipement spécial fut distribué. C'était des chars de combat, comme ceux de l'armée vindexoise.

- Avec ça, on va leur foutre une sacrée dérouillée !

Les différents chars furent répartis de la sorte : un char par section pour l'appuyer, un char personnel pour un adjudant dans la Marine régulière ou un lieutenant d'élite. Cette disposition fut adoptée de sorte qu'il y ai un escadron de char, soit trois tanks dont un de commandement, pour soixante hommes. Il y avait trois modèles de chars : le Pontos, un char léger, utile pour la reconnaissance. Doté d'une faible puissance de feu et d'un blindage léger, il était cependant équipé d'une grande mobilité de par son moteur, ses transmissions et ses chenilles.



Le deuxième était l'Hypnos, un chasseur de char à tourelle ouverte sur le dessus. Il avait une bonne pièce d'artillerie, une bonne mobilité et un blindage raisonnable. Très utile dans la lutte antichar grâce à ses obus perforants, il était malgré tout peu efficace face à de l'infanterie.



Le dernier était le Cryos. C'était un char moyen, polyvalent. Rapide, puissant et bien protégé, il était capable d’exécuter un grand panel de missions.



Chaque escadron aurait un char de chaque modèle, le Cryos étant réservé au commandement. C'était la meilleure configuration possible, selon les ingénieurs. Le Pontos repérerai les cibles, l'Hypnos s'assurerait d'abattre les blindés ennemis et le Cryos s'occuperait du reste.

Ces merveilles de technologie émerveillaient les soldats qui les croisaient. Bien qu'ils avaient déjà vus des chars, ces derniers leur avaient surtout inspirés de la crainte et de la peur. Peu avaient été capturé. L'arrivée massive de tanks à leurs côtés remontait le moral des troupes à un point insoupçonné. Ils étaient comme des enfants qui découvraient un nouveau jouet. Mais la dimension était tout autre, bien évidemment. Les jouets en question pouvant leur sauver la vie.

Mais d'autres choses étaient arrivées avec tous ces nouveaux équipements. Des hommes, des recrues venues remplacer ceux qui étaient déjà tombés. Les escouades se reformaient. Les sections se remplissaient. Les divisions faisaient le plein d'hommes avant d'en perdre à nouveau. Le pire, c'était que ce n'étaient que des jeunes sans expérience pour la plupart, sauf pour les sous-officiers et les officiers. C'est tout juste s'ils avaient fini leur formation. Déjà qu'envoyer des bleus sur Grand Line était un pari risqué, les envoyer dans un théâtre d'opération pareil était plus que suicidaire.


Dernière édition par Mountbatten le Jeu 27 Juil 2017 - 14:44, édité 2 fois
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II.

Le futur du champ de bataille.
Mountbatten montait au front, avec ses deux sections d'élite derrière lui. En colonne, ils arpentaient le camp de base de la Marine. Certains bâtiments étaient restés debout après la bataille qui avait fait rage au même endroit. Ils furent utilisé par la Marine, les habitants étant partis juste avant. De nombreuses tentes avaient été érigées, avec des auvents qui permettaient de gagner de la place. Tout avait été organisé pour rendre la campagne d'Isthme parfaite. L'administration travaillait nuit et jour pour organiser le ravitaillement des deux divisions, l’état-major s'occupait de planifier les opérations et le gros des troupes allait au casse pipe.

Au vu du nombre impressionnant d'hommes, l’état-major se constituait avec les commandants d'élite ainsi que les commodores, plus le contre-amiral Okubo. Les officiers les plus hauts gradés sur le terrain étaient donc les lieutenants d'élite et les lieutenants-colonels. Quatre lieutenants de la quarante-huitième avaient péri à Eminar ; il fallut les remplacer, ainsi que ceux qui n'étaient plus en état de combattre, soit trois de plus. Personne n'est irremplaçable, c'était la leçon que chacun tirait de tout cela.

- Halte. C'est ici que l'on doit chercher nos blindés.

La colonne du Fantôme s'arrêta net à côté d'une aire de stationnement pour char d'assaut. A l'entrée, plusieurs sous-officiers de la Brigade Scientifique s'occupaient de donner les blindés à chaque groupe de marines, selon la réglementation qui avait été fixée. Avant de partir au combat, il fallait former les volontaires qui voulaient manœuvrer dans des engins pareils. Une journée était nécessaire ; les autres avaient quartier libre. Chaque tank nécessitait quatre membres d'équipage. Il y avait un conducteur, un tireur, un chargeur et un chef de char. Le conducteur conduisait le char, le tireur tirait avec le canon principal et le chargeur rechargeait l'arme. Le chef de char coordonnait l'équipage, désignait les cibles et communiquait par den-den avec les autres chars.

Une journée passa. Les douze opérateurs de chars qui s'étaient portés volontaires s'étaient entraînés dur, sous les directives des ingénieurs de la Brigade. Chaque tâche de chacun était relativement simple ; mais créer une harmonie entre chaque membre d'équipage était quelque chose de dur. De plus, ils apprirent des stratégies propres aux blindés, notamment sur l'engagement contre des chars ennemis, tels que le contournement, les zones à cibler en priorité... Il y eut donc une partie théorique et une partie pratique lors de cette journée l'entraînement. Quelques soldats s'arrêtaient pour regarder les manœuvres. L'homme est toujours très intelligent lorsqu'il s'agit d'en tuer d'autres.

Le lendemain, la guerre pouvait suivre son cours pour les hommes de Mountbatten. Certaines sections d'élite étaient déjà parties, car servies en chars avant. L'orange pâle recouvrait tout le paysage. La colonne sortit du campement qui s'était érigé près d'une grande oasis. Les chars ouvraient la marche. Elle suivait le chemin qui avait été façonné par les nombreux pas de marines qui les avaient précédé.

Les troupes du lieutenant d'élite devaient prendre une petite ville du nom de Thot. Bâtie comme toutes les cités du district, soit près d'une oasis, elle était de taille moyenne. Plusieurs centaines de riverains logeaient dedans, selon les derniers rapports qu'on lui avait fournis. Ils étaient seuls sur le coup. Aucun autre appui. Mais cette mission était plus une formalité qu'autre chose. La moitié des hommes de Mount étaient des vétérans d'Eminar, l'autre des recrues. Cela allait leur permettre d'acquérir un peu plus d'expérience. Installé dans la tourelle de son Cryos, le chef en question scrutait l'horizon avec ses jumelles, la tête hors de la tourelle. Les paysages se ressemblaient dans le désert. Heureusement qu'ils avaient fait le plein d'eau à la base marine. La chaleur était suffocante. Pour ceux qui étaient dans les tanks, la vie était facile. Ils ne marchaient pas, eux. Les autres suaient au possible. Même si leur barda était posé sur les blindés, rien que marcher les épuisait beaucoup.

Après de nombreuses heures de marche, ponctuées de pauses méritées, Thot pointa le bout de son nez. Les couleurs des habitations étaient semblables à celle du désert. Les maisons étaient simples, sans fenêtres, faites d'un mélange entre le sable, la terre et des matériaux classiques importés depuis la capitale de Vindex. Lorsque la colonne traversa une ultime dune de sable et vit la ville, l'attitude changea radicalement. Les marins prirent leurs armes et un air plus sérieux.

En face, l'armée vindexoise fut alertée par les locaux. Ils se mirent en position de manière classique. Mais ils virent les chars et leur tactique changea immédiatement. Ils allaient faire de la guérilla urbaine, l'idée étant de laisser les marins pénétrer dans l'oasis pour leur faire croire qu'il n'y a pas de soldat stationnés, puis les tirer dessus comme des lapins. C'était la meilleure stratégie à faire selon le Hauptfeldwebel, le commandant des Psands sur place. Psand était le surnom qu'avaient les soldats opérant spécialement dans Ishtme, à la manière des Kamiens pour Eminar. Des soldats spécialisés dans le combat désertique.



- Attendez mon signal !



Dakang était l'Hauptfeldwebel en question. Pragmatique, c'était un officier calme en toute situation. Il avait vu beaucoup de choses dans sa vie. Pas seulement dans sa carrière de militaire, mais aussi sur le plan personnel. Ses deux filles furent tuées à cause de pilleurs. Elles s'étaient trouvées au mauvais endroit au mauvais moment. Sa femme contracta une maladie peu de temps après. Il avait visité tout Vindex pour trouver un médecin compétent. Mais rien. Il prit ses nombreux jours de congés qu'il n'avait jamais pris pour arpenter les îles de Grand Line en quête d'une personne qui pourrait soigner sa femme. Mais rien. Alors qu'il était à Citadelle pour poursuivre ses recherches, il apprit la mort de sa femme. Il s'en voulu de ne pas avoir été à son chevet. La perte de toute sa famille l'avait rendu indifférent à tout. Il n'avait plus de réelle envie de vivre. Sa seule motivation était l'armée. Elle l'avait vu grandir, évoluer. C'était un cadre structurant depuis longtemps pour lui. Alors il ne voulait pas tout laisser tomber. Il était arrivé à un très bon grade, il ne pouvait pas s'arrêter là.

- Messieurs, préparez vous. Bonne chance.


Dernière édition par Mountbatten le Dim 16 Juil 2017 - 1:29, édité 1 fois
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III.

Après le calme, la tempête.
- C'est calme.

- Trop calme.

Les trois chars entraient en premiers dans Thot. Les rues étaient étroites, juste assez pour pouvoir placer des marins de chaque côté des tanks. Les Isisthes les regardaient passer, les yeux méfiants. Leurs turbans intriguaient les soldats de la Marine. Ils cachaient leurs visages, ne laissant que leurs yeux apparents. Personne ne parlait. Ils s'arrêtaient lorsque la Marine passait. L'environnement était profondément hostile envers les envahisseurs. Le zéphyr coulissait dans les passages étroits de la cité de sable. Il n'y avait que le bruit du vent, celui des bottes des marines et celui des chars.

Mountbatten avait refermé la trappe de la tourelle. Il avait une vision réduite, comme tous les tankistes. Il regardait l'extérieur par la fente de la tourelle. En face de lui, l'Hypnos avançait. Les hommes installés dans sa tourelle pouvaient, eux, regarder l'extérieur sans restrictions. En effet l'Hypnos n'avait pas de cloison en haut de sa tourelle, de sorte que la fumée générée par la pièce d'artillerie puisse sortir facilement. Elle était très puissante, et ferme l'habitacle aurait eu pour effet d'asphyxier les occupants.

Soudain, le lieutenant d'élite vit quelque chose tomber dans l'Hypnos. Il ne savait pas ce que c'était. Mais il le sut bien vite.

Une explosion illumina son champ de vision, ainsi que ceux qui étaient installés dans son Cryos.

C'était une grenade qui avait été lancée dans le chasseur de char.

C'était une grenade à surpression. Les trois hommes installés en tourelle moururent sur le coup. Le quatrième, le conducteur, sortit en vitesse, tout enflammé. Devant les yeux des occupants du char moyen, il se transforma en torche humaine, hurlant à la mort. Ce fut un spectacle insupportable. Il se roulait par terre, en vain. Au bout de quelques secondes, il ne fut plus parmi eux. Il ne bougea plus, ne devenant plus qu'un petit tas difforme de combustible.

Pendant ce temps-là, les vindexois se montrèrent en haut des toits et tirèrent sur la colonne des marins. Ils mirent un genou à terre et répliquèrent. Le silence fut brisé dans un vacarme assourdissant. La fusillade venait à peine de débuter, que déjà des morts étaient à déplorer. Les troupes de la Marine étaient menées par le lieutenant d'élite Ratzkill, le véritable chef étant dans un blindé. Ses propres sections d'élite étant stationnés à la défense du campement, il avait eu l'autorisation pour aider Mount.

Certains vindexois tombèrent du haut des maisons, puis vinrent s'écraser contre le sol. Les chars ne tardèrent pas à se bouger, eux aussi. Les deux restants pointèrent leurs canons contre les bâtiments et n'eurent aucune pitié. Ils les détruisirent. N'étant pas faites de matériaux très résistants, les murs tombèrent comme des mouches. Les Psands chutèrent, mais firent des décombres des couverts. Une terrible lutte s'engagea dans la petite ruelle. Ceux qui étaient restés sur les toits encore debout sautèrent sur leurs ennemis, en se réceptionnant sur leurs corps tranchés par leurs sabres. La violence était inouïe.

Les marines vinrent se coller aux blindés pour les utiliser comme couverture. Au passage, l'Hypnos était en train de brûler. Il explosa une minute plus tard, carbonisant à tout jamais les trois jeunes hommes qui s'étaient portés volontaires quelques temps auparavant. Les tirs fusèrent dans tous les sens. Les soldats de Vindex étaient avantagés par leur nombre supérieur à leurs adversaires. Cependant, une fois que le combat fut bien entamé, les préposés aux mitrailleuses se bougèrent et installèrent les deux mitrailleuses qu'avaient reçus les deux sections d'élite, une par section. A partir de là, les choses s'équilibrèrent. La cadence de tir infernale eut raison du nombre.

Les tanks firent feu sur tout ce qui bougeait, avec leurs propres mitrailleuses de coque et coaxiales, ainsi qu'avec leur canon principal. Leurs opposants n'avaient pas de chars à aligner malheureusement, faisant de ce combat un combat à sens unique. Ou presque. Les vindexois avaient le mérite de posséder une arme que n'avaient pas les marins : des grenades. Seulement, il fallait s'approcher de près pour les faire exploser près d'eux, ce qui n'était pas une chose aisée. Les chars tiraient dans tous les sens, brisant de nombreuses cloisons. La ruelle n'était plus ; laissant place à des ruines plus qu'autre chose. La stratégie des Psands avait cependant bien marché. Les survivants du côté de la Marine se cachaient derrière les chars d'assaut ou étaient près des deux mitrailleuses en service. La puissance de feu était énorme ; mais le nombre de soldat beaucoup moins.

En fait, les deux principales sources de dégâts côté vindexois étaient Dakang et Notche. Dakang, l'Hauptfeldwebel en charge de la garnison de la ville, s'était peu battu, mais dictait ses ordres. Ils eurent un impact non-négligeable sur la bataille. Notche était un Oberfeldwebel. Le genre violent, un sale type qui s'était réjoui lorsque la Marine avait débarqué. Avant ça, il avait secrètement aidé les révolutionnaires pour faire tourner les choses au vinaigre. Il n'aimait pas spécialement tuer : c'était uniquement la folie du combat qui le rongeait. Se battre, trancher, tirer, c'était sa passion. Il ne se délectait pas vraiment de la mort de ses ennemis. Non. Il se battait pour se battre. Il était profondément instable. Si Dakang avait eu son grade pour ses compétences de commandement, lui les avait pour son zèle poussé à l'extrême lors des combats. Une personnalité qui cache en réalité un homme transformé par son père violent. Tout a une cause. Pour lui, c'était son père violent, qui le frappait, frappait et frappait. Une fois engagé dans l'armée, c'était enfin à son tour de frapper, frapper et encore frapper.



Ratzkill visa Notche avec son fusil de précision. La balle effleura la joue du blond. Ses yeux se posèrent sur le tireur. Il fonça sur lui, esquivant les balles, puis tira avec son pistolet, plusieurs fois. Le lieutenant fut touché à plusieurs reprises, mais répliqua par des tirs bien placés qui stoppèrent le vindexois. S'engagea alors un duel, qui prit place un peu plus loin du champ de bataille principal. C'était un véritable duel de tireur. Ratzkill était avantagé par sa précision accrue ; mais Notche avait une meilleure mobilité. La patience était de mise. Il fallait la concilier avec audace et agressivité, chose qui était loin d'être aisée.

Mountbatten avait vu qui était le chef des opérations chez ses ennemis. C'était Dakang. Il hésita longuement entre facilité, en restant dans son Cryos, ou courage. Finalement, une chose le décida. Il avait beau décimer les renégats avec son tank, ces derniers pouvaient très bien battre en retraite et filer à la révolutionnaire*. Le Fantôme sortit de son engin, en invisible et fonça sur l'officier Psand.

Légende:


Dernière édition par Mountbatten le Dim 16 Juil 2017 - 1:30, édité 1 fois
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IV.

Dignitas et Gravitas.
Il ne se doutait de rien. Installé derrière un pan de mur, il dirigeait ses hommes, tout en donnant quelques coups de fusils de temps à autre. Le visage impassible, il évaluait constamment la situation. Immobile, il constituait une cible de choix pour l'invisible. Il fonça sur le Hauptfeldwebel.

- Hanmā to... anbiru !

Sa technique phare laissant derrière son sillage un tourbillon de grains de sable. Mountbatten se retourna pour voir à quel point il avait blessé le commandant des vindexois.

Rien.

Il n'avait rien. Le lieutenant fronça les sourcils.

- Comment ça se fait que vous n'ayez rien ? Dit-il, en s'adressant à son adversaire qui s'était levé face à lui.

- C'est le Haki mon cher. D'ailleurs, inutile de vous dissimuler de la sorte. Je sens votre présence.

Il n'en lui fallut pas plus. Il fut vite convaincu. Depuis qu'il avait appris le Rokushiki, qu'il utilisait dans cette attaque, il n'avait vu personne l'esquiver de cette manière. Il y avait pensé, mais n'avait jamais eu l'occasion de vérifier son hypothèse. Enfin, il avait la preuve que le Mantra contrait parfaitement le Hanmā to anbiru.

- Je suis le lieutenant d'élite Mountbatten. Vous êtes ?

- L'Hauptfeldwebel Dakang.

- Dakang, rendez-vous avez vos hommes. Vous ne pouvez pas...

PAN

Un vindexois blessé avait pointé le bout de son canon sur le Fantôme. Il fut plus rapide que lui et le tua d'une balle dans la tête à l'aide de son Falcon III. Ses sens étaient toujours aux aguets. C'était la guerre. Un homme à terre peut toujours être une menace potentielle. La vigilance est obligatoire au combat. Ce que beaucoup de gens oublient d'ailleurs.

- Me rendre ? Je pourrai vous dire qu'au fond je m'en fiche. Que je n'ai pas d'ambitions, de projets. Que même le projet de vivre m'importe peu. Mais je tiens malgré tout à ma liberté.

- Je vois. Dans ce cas... En garde.

Cette courtoisie était de plus en plus rare. C'était plaisant pour chacun de rencontrer un ennemi qui l'avait. Ils étaient tous les deux issus d'un milieu aisé, où la bienséance, la galanterie et l'honneur étaient des valeurs transmises aux nouvelles générations. Même si l'honneur disparaît en général lorsque la personne en question rentre dans l'armée et découvre des personnalités qui en profitent, les autres étaient restées intactes. Louable pour certains, inutile pour d'autres, ces valeurs étaient les seuls vestiges de leur enfance. La vie de militaire était bien plus dure que celle d'enfant noble, qu'importe le grade.

Dakang prit son fusil et installa une baïonnette au bout. Combattre un épéiste était plutôt difficile lorsque l'on n'avait pas d'armes contondantes pouvant bloquer les attaques de ce dernier. Mount ne fonça pas sur lui immédiatement, car il savait qu'il pourrait l'esquiver sans problème grâce au Haki de l'Observation.

- Bonne chance.

- De même.

Ce respect mutuel faisait du bien aux deux. Depuis le début de la guerre, chacun d'entre eux n'avaient rencontré que des rustres, des brutes ou de purs combattants sans éducations. Ils étaient dans de meilleures conditions psychologiques pour combattre. Bien qu'autour d'eux, le quartier était détruit à cause des chars sous les ordres du lieutenant d'élite.

Ils se foncèrent dessus. Le vindexois baïonnette au canon, le marine sabres en main. Lorsque leurs armes se touchèrent, une onde de choc traversa le champ de bataille. Elle n'était pas très puissante ; mais suffit à faire tourner la tête de tous les soldats qui l'avaient ressentie. Peu après, la lutte continuait entre les deux armées.

Le Psand mit un coup de crosse à son opposant ; qui répliqua avec un coup de sabre qui fut paré. Il lui asséna un coup de pied qui le fit reculer, puis piqua avec la dague accrochée à son fusil. Mount se réussit pas à contrer le coup, mais s'éloigna à temps avant qu'elle ne transperce des choses plus vitales que la peau. Le marin assaillit Dakang et une furieuse mêlée s'en suivit. Il enchaîna les coups verticaux, transversaux et horizontaux. Mais rien à faire, l'Hauptfeldwebel les prévoyait pratiquement tous à l'aide du Mantra. Par ailleurs, la longueur de son arme était un atout supplémentaire pour se défendre.

Ils se poussèrent mutuellement, puis se regardèrent. Ils haletaient, commençaient à transpirer. L'ardeur du combat les avait déplacés au centre de Thot. La place centrale de la ville était à présent le théâtre d'un duel acharné entre ces deux officiers. Les Isisthes fuyaient l'endroit en trombe. Ils avaient bien raison.

- Hakai no nami !

Une lame d'air fendit le zéphyr. Le vindexois sauta à côté pour se dégager de sa trajectoire. C'était plus grâce à ses réflexes que grâce au Haki qu'il avait esquivé. Il était fatigué, il devait économiser ses forces et garder une réserve au cas où Mountbatten redeviendrait invisible. Le Mantra, il l'utilisait de moins en moins. La conséquence directe et visible était trois taillades apparentes. Une au niveau de son épaule, une vers le nombril et une dernière à la hanche. Le combat devenait de plus en plus serré. Chacun s'appliquait pour mettre tout ce qu'il savait dans ce combat, toutes ses capacités, toute son énergie. C'était une formidable démonstration de puissance.

Après quelques dizaines de minutes, le paysage du centre-ville avait changé, et pour le pire. Les lames d'air du Fantôme avaient ravagé le quartier, les maisons faites d'un mélange de sable, de terre et de quelques grammes d'autres éléments ne constituant pas un obstacle solide. Les étalages des marchands étaient renversés, déversant les marchandises et la nourriture qu'ils vendaient par terre. Les fruits étaient écrasés et très vite recouvert de sable. Un paysage urbain dévasté avait remplacé le paysage serein, harmonieux de la petite cité des sables.

Les coups de feu ponctuaient les entrechoquements des lames, Dakang usant entièrement tout le potentiel offensif de son arme. Mais il finit par de plus avoir de munitions. Et cela n'avait pas échappé au marine. Lui avait aussi son fusil de précision. Il le mettait tout le temps dans son dos. S'il s'éloignait et tirait sur le Psand, il pourrait bien remporter le duel. Il était fatigué, et probablement plus aussi efficace qu'au début au niveau du Haki. Avec ses balles qui en délivrent plusieurs petites, le mettre hors de combat serait une chose aisée.


Dernière édition par Mountbatten le Dim 16 Juil 2017 - 1:30, édité 1 fois
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Du sable pleins les yeux,

du sang pleins les mains


V.

Fuir pour continuer la lutte.
- Geppou !

Mount bondit sur l'air pour atterrir sur un toit relativement éloigné de l'Hauptfeldwebel. Il se mit rapidement en position, genou à terre. Mais, comme il pouvait s'en douter, le vindexois s'était tapis dans un bâtiment en ruine juste à côté de sa précédente localisation. Ils allaient donc jouer au jeu du chat et de la souris. Le marine prit le temps de s'allonger afin d'être plus précis et plus stable. Il ne savait pas exactement où se terrait son ennemi, mais il le bloquait. S'il sortait, une balle dans la tête pourrait bien l'accueillir.

Les minutes étaient interminables. Aucun des deux ne voulait bouger. C'était une véritable épreuve de force mentale qui débuta entre les deux hommes. Plus que le simple combat, c'était leur propension à rester immobile qui était en jeu. Chacun campant sur ses positions, le centre-ville qui avait été secoué par la rixe qui s'était passé quelques instants auparavant devint tout à coup calme. Trop calme.

Du côté du gros des troupes, la bataille s'était terminée. Les moyens techniques de la Marine eurent raison du nombre de Psands. Face à deux chars contre lesquels ils ne pouvaient rien faire, qui les explosaient et les déchiquetaient, les soldats de Vindex se rendirent sans conditions. Quinze marins sur les soixante étaient encore de bout, dont sept étaient plus précisément dans les tanks. Les perdants levèrent les mains en l'air, agitaient le drapeau blanc, faisaient tout pour faire comprendre qu'ils se rendaient. La terreur inspirée par les blindés étaient la même que celle qu'avaient les hommes du Gouvernement Mondial lorsqu'ils étaient face à des chars vindexois. L'arroseur arrosé.

Les blessés étaient soignés avec les moyens du bord. Les médecins manquaient. Même ceux qui étaient blessés étaient demandés. Certains durent se soigner seuls. Leurs prisonniers étaient dans le même état, bien qu'avec plus de personnel soignant debout. Ils se soignaient, encadrés par quelques marins, fusils pointés sur eux. Tout le monde était à crans. Paradoxalement, tout le monde était content que ce soit fini. D'ailleurs, la joie était plus vive chez les Psands. La guerre était finie pour eux après tout. Si au début ils avaient en eux un patriotisme notoire, l'horreur de la guerre les avait raisonné. La guerre ne rend pas les hommes plus nobles. Elle en fait des chiens. Elle empoisonne l'âme.

C'était la dure vérité qu'avaient découvert ces jeunes garçons fringants, excité à l'idée de se battre, de défendre leur pays. Sauf que la vraie ne ressemble pas aux récits que l'on raconte aux petits garçons lorsqu'ils sont petits. La partie qui y est décrite n'est qu'un petit bout de la chose. La guerre n'était pas constituée d'instants glorieux, des moments de fête entre camarades après une victoire. La vérité, c'était que les camarades en question tombaient au fil du temps. Et on finissait par tomber soit-même.

Alors ce choc brutal qu'eurent ces hommes les conduisit à la reddition. Ils avaient l'impression d'avoir été trahi par ceux qui leur avaient contés ces mensonges. L'armée est si différente en temps de guerre.

Si pour certains, c'était terminé, pour quatre autres la lutte continuait. Ratzkill avait, dans un premier temps, été battu à plate couture, il s'était depuis remanié. Il appliquait la fameuse doctrine, bien connue des tireurs d'élite "Tirez, puis décampez'. Il courait lorsque Notche était trop près, puis se faufilait dans les décombres. Bien que me vindexois eut été très déterminé, le poids de son épée le ralentit considérablement lorsqu'il devint fatigué. Si au début il disposait d'une meilleure mobilité que son adversaire par le fait que celui-ci devait s'arrêter, se retourner et viser, il fut, au fur et à mesure que le combat avançait, de moins en moins performant.

Gravement blessé à l'épaule, il avait abandonné sa lame. Il fuyait. Il avait reçu trois balles à des endroits stratégiques qui rendaient toute poursuite du combat impossible. Aussi, pour lui, se rendre n'était pas une option. Seul le combat existait dans sa tête. Il déambulait, tout en laissant des salves de tirs de pistolet derrière lui, dans la cité, arrivant par hasard à l'endroit même où l'autre lieutenant d'élite combattait son supérieur.

Lorsqu'il vit le Fantôme, il n'hésita pas une seconde. Il leva son arme, puis tira. La précision des tirs n'était pas là, l'outil utilisé et l'état du tireur provoquant cela. Mais une balle lui suffit à neutraliser le Marijoan. Elle s'était logée dans son bras gauche, en plein biceps. Il n'était plus capable d'utiliser son sniper. La voie était libre.

- Bien joué.

- Aller, on s'tire ! Les autres se sont rendus, ces enfoirés !

Dakang ne réagit pas. Il l'avait prévu. Privés de leurs deux chefs, face à des engins qu'eux pouvaient détruire, la capitulation était inévitable. Le moral était une variable importante, souvent écartée des prévisions des officiers peu expérimentés. Cela menait parfois au désastre.

PAN

- MERDE !

- ALLER VITE ON SE CASSE !

Notche tira quelques coups pour bloquer Ratzkill. Il appuya encore une fois sur la queue de détente ; mais rien. Plus de balle. Ils fuirent, mais le marine était sur leurs pas. Ils foncèrent vers des chevaux qui étaient attachés auprès d'un abreuvoir, à proximité d'une taverne. Les deux Psands boitaient, ce qui les désavantageait grandement. Cependant, ils devaient traverser une grande rue en ligne droite. Mais ils n'avaient pas le choix. C'était un risque à prendre pour continuer le combat.

Ils coururent aussi vite que possible, tout en sachant que c'était perdu d'avance. Le tireur de précision arriva au niveau de la rue. Les vindexois lui tournaient le dos. C'était l'occasion idéale.

Il tira.

Un homme tomba.
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VI.

Une pause bien méritée.
- Le deuxième...

Ratzkill visa le deuxième homme. Il pressa sur la détente.

Mais rien.

Il n'avait plus de balle.

Notche put prendre un des chevaux et galopa, sortant de la ville à tout jamais. Tout ça à cause d'un stupide problème de balle. Cela fit rager le tireur d'élite. Mais il se résigna. Le vindexois était déjà loin. Trop loin. Il allait donc se contenter de celui qui avait reçu sa dernière balle. Dakang était à terre et souffrait, sans crier pour autant. Le lieutenant d'élite lui avait mis une balle dans la jambe droite. Le capturer était plus bénéfique pour la Marine. Un Hauptfeldwebel devait forcément connaître des informations stratégiques qui pourraient être utiles pour la suite.

La bataille de Thot s'était finie. Le résultat était mitigé. Sur les deux sections d'élite qui avaient participé à l'attaque du côté de la Marine, on dénombrait un tiers de morts au combat. Le reste était, en grande majorité, blessé, légèrement ou gravement. Mais la ville était conquise. C'était la seule chose que voyait l'état-major.

Au final, la ville ne représentait qu'un intérêt stratégique très faible. C'était cela aussi la guerre. Il n'y avait pas que de grandes batailles décisives. Il y avait surtout des batailles mineures, des escarmouches, des expéditions que l'Histoire ne retiendra pas. Des hommes mouraient, et leurs morts avaient une utilité moindre que celles d'autres combats. C'était injuste. Pourtant, certaines morts étaient plus héroïques que d'autres. Mais elles étaient moins reconnues. L'injustice, c'était une autre facette de la guerre.

A présent, Thot était prise. Les hommes de Mountbatten soignaient leurs blessures. Dakang avait été remis aux hommes de la Brigade Pénitentiaire. Elle aussi, elle participait à la guerre. En réalité, toutes les branches du Gouvernement Mondial étaient réquisitionnées. La Marine régulière et d'élite s'occupait des combats. La Brigade Scientifique de fournir le matériel sophistiqué, de le réparer et de l'entretenir ainsi que de soigner les soldats. La Sous Marine opérait en mer pour prévenir toute offensive maritime de la part de la Révolution. La Brigade Pénitentiaire s'occupait de gérer les prisonniers de guerre dans des prisons temporaires spécialement conçue pour ça. Le Cipher Pol infiltrait les lignes ennemies pour apporter des renseignements utiles à l'état-major. Enfin, le Tribunal Mondial allait opérer après le conflit pour juger les criminels de guerre du côté vindexois ainsi que ceux qui ont collaboré avec la Révolution et pour attribuer des peines aux révolutionnaires.

Mount était positionné dans la ville qu'il avait prise, avec Ratzkill et ses subordonnés. C'est ainsi qu'un peu plus de cent vingts hommes prirent place dans la cité. Pendant quelques jours, ils étaient au repos. Ils l'avaient bien mérité. Les hommes perdus dans la bataille avaient été remplacés par des nouvelles recrues. Les vétérans rigolaient d'eux lorsqu'ils s'impatientaient en clamant à qui voulait l'entendre qu'ils avaient hâte de combattre. Pour ceux qui étaient là depuis Eminar, combattre était tout sauf une partie de plaisir à Vindex. Alors qu'il se reposait, profitant de cette affectation extraordinairement calme, le Fantôme fut dérangé par un appel den-den venant du quartier général. Il avait été enfin fixé à Taphnis, la première grande ville qui avait été prise à Isthme.

- Allô ?

- Lieutenant d'élite Mountbatten à l'appareil.

- Bien. Ici Godwin. J'ai une mission pour toi.

- J'écoute.

- Tu es chargé de démanteler un réseau illégal nommé « la Main Noire ».

- En pleine guerre ? Ne serais-je pas plus utile à combattre l'armée vindexoise ?

- Ahah ! Ne t'inquiète pas, du combat, tu vas quand même en avoir. Certains bandits du district ne pouvaient plus exercer leurs activités habituelles à cause de la forte concentration de soldat, aussi bien de la Marine que de Vindex. Du coup, ils ont décidé de s'unir. L'union fait la force comme on dit. Ils font un peu tout et n'importe quoi, mais ils font principalement du pillage et de la vente d'information au plus offrant. Vu qu'on en a pas besoin, car on a déjà le Cipher Pol sur le coup, ils donnent des informations aux Psands. Aussi, ils font de l'assassinat. Forcément, avec le chaos ambiant tout le monde veut en profiter pour régler ses comptes. Du coup, on a capturé quelques jeunes délinquants qui opèrent pour l'organisation. Étant donné qu'ils ne veulent pas être incarcérés longtemps, ils ont vite avoué, ce qui nous a permis d'avoir connaissance de la chose. Tu es donc chargé de t'occuper de dissoudre cette organisation illégale. J'ai eu vent des bons résultats que vous avez, Ratzkill et toi, lorsque vous travaillez ensemble. Vous êtes donc chargé de vous en occuper, mais tu restes le chef. Vous avez carte blanche, le mot a été passé dans les troupes. Je compte sur toi Alexander.

- Ne vous inquiétez pas. On ne vous décevra pas.

- Bien. Dans ce cas, bonne chance.

GOTCHA.

En une minute seulement, les troupes du lieutenant d'élite ainsi que celles de son ami avaient une tout autre mission. La ville allait être laissée à des unités toutes fraîches, entreposées ici le temps qu'on leur trouve une utilité, ou à des vétérans revenant d'une bataille particulièrement éprouvante. C'était ainsi qu'une sorte de roulement s'opérait. On mettait à l'arrière ceux qui avaient besoin de repos et les nouveaux arrivants, et on envoyait au front les autres. La méthode avait été pensée et repensé par l'état-major de nombreuses fois, et il fut clairement déterminé que c'était la meilleure façon de gérer les troupes.

De nouvelles sections de marins arrivèrent à Toth. L'adjudant qui les commandait salua les deux lieutenants d'élite. Il était tout nouveau dans la guerre, venu tout droit des Blues. Mountbatten lui souhaita un rapide « Bonne chance » avant de partir avec ses hommes traverser le désert. Envoyer des bleus au front revenait à les tuer tout de suite. Les hauts gradés le savaient. Mais c'était comme ça qu'une guerre se menait. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.
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VII.

Perquisition.
Le désert a ce quelques chose. Ce quelque chose qui rend le tout mortellement sublime.

Le soleil était le pire ennemi de tous les soldats. La chaleur, l'effort, la charge qu'ils devaient porter, cette accumulation de facteurs épuisait les hommes. Si le matériel était, en grande partie, posé sur des équidés, le barda personnel d'un soldat devait être porté par le propriétaire des affaires. Une marche interminable. Les bottes s'enfonçaient légèrement dans le sable. Personne ne parlait. L'effort était trop intense.

- On y est bientôt les gars, courage.

Mountbatten scrutait l'horizon avec ses jumelles. Memphis était en vue.

- On y sera dans une vingtaine de minutes.

La prochaine étape du contingent était cette ville. Carrefour central d'Isthme, c'était le cœur économique du secteur. Il avait été libéré il y a peu, au terme d'une bataille sanglante, par le gros des troupes de la quarante-huitième d'élite. Depuis, ils avaient fait une percée sur une trentaine de kilomètres. Il restait encore beaucoup de marins en ville. Mais la zone à couvrir était grande, ce qui revenait finalement à peu de soldat au mètre carré. L'arrivée des cent vingts marins d'élite de Ratzkill et Mount allaient pouvoir remettre de l'ordre.

Ils venaient ici dans le cadre de leur lutte contre la Main Noire. Où il y a de l'argent, il y a forcément des bandits. Logique imparable. Les deux compères espéraient trouver des membres de l'organisation dans cet endroit. Leurs hommes étaient plutôt contents de leur mission. Elle allait être moins coûteuse en homme. Avec un tel moral, rien ne pouvait les arrêter. Ou peut-être des balles.

Après être arrivés à leur destination, les deux officiers vinrent à la rencontre du plus haut gradé de la garnison. Il s'agissait du commodore Wilson.



Blond à la silhouette élancée, c'était un coureur de jupon notoire. Toujours habillé de manière chic, il se présentait tout le temps sous son meilleur aspect. Parangon du soldat en apparence, c'était en réalité un laxiste planqué, qui préférait arborer des médailles sur sa veste plutôt que de les gagner. Il se reposait beaucoup sur ses acquis. Pour ne pas dire trop.

- Commodore Wilson pour vous servir. Je sais pourquoi vous êtes ici. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas.

- Merci bien. Ratzkill, une idée ?

- Je propose qu'on fasse des perquisitions là où il y a beaucoup de commerces. Avec un peu de chance, on attrapera un des leurs.

- Bonne idée. Vous pouvez nous passer le plan de la ville pour qu'on sache où mener les recherches ?

- Bien sûr. BRIGITTE, RAMÈNE TOI !

L'aide de camp du commodore vint à la rencontre des trois hommes. C'était une femme craintive, frêle et peu assurée. Courbée, laide, elle n'avait assurément aucun atout. Mais là où certains et certaines savaient s'embellir, elle, elle ne changeait rien. Elle était littéralement sous le joug de son supérieur, incapable de protester, de faire preuve d'une quelconque initiative. Cet asservissement était triste à voir. Ça l'était d'autant plus qu'il avait lieu au sein de la Marine.

- Dépêche toi de donner des cartes à ces messieurs et indique leur les principaux endroits où il y a des commerces. Et plus vite que ça !

- D'accord chef...

- ET AVEC LE SILENCE S'ILTEPLAÎT ! MERCI ! Bon... désolé, mais vous allez devoir patienter un peu AVANT QUE CETTE IDIOTE DAIGNE SE BOUGER L'CUL !

*J'espère qu'il ne se montre pas comme ça devant ses hommes...* pensa Mount.

Une minute interminable se passa, sans qu'aucun mot soit échangé entre les trois hommes. Les deux officiers d'élite jugeaient durement Wilson. Mais il n'avait pas l'air de le comprendre. Pour lui, c'était normal qu'un homme crie et donne ses ordres à une femme. Il y avait encore ce genre de vision au XVe siècle.

- Voilà. J'ai annoté les indications que vous demandiez sur la carte. J'espère que ça vous...

- VOILA MERCI ! C'EST PAS TROP TÔT ! Aller dégage.

- Chef oui chef.

- Bon. Voici. Si jamais vous avez besoin de quelque chose d'autre, je suis là.

- Merci bien...

- Au revoir...

Les deux lieutenants sortirent prestement. L'atmosphère tendue avait failli les étouffer.

- Enfin. C'était...

- Ouais.

Ils observèrent minutieusement la carte et planifièrent les zones qu'ils allaient ratisser. Heureusement pour eux, les magasins étaient concentrés dans un petit périmètre. L'enquête allait enfin pouvoir commencer.

Les soldats se placèrent aux extrémités des rues qui desservaient le secteur à inspecter. La foule était clairsemée. D'habitude, à cette heure-là, les rues étaient bondées, voire noire de monde certains jours de la semaine. La guerre avait refroidit les ardeurs dépensières de nombreux Isisthes. Le soleil était déjà au crépuscule. Pourtant, les échoppes étaient encore en pleine activité. C'était d'ailleurs le moment de la journée où il y avait un pic de fréquentation des boutiques. En effet, la chaleur était plus supportable.

Par den-den, Mountbatten donna l'ordre d'entamer l'inspection. L'étroitesse des rues aida fortement les marins qui fouillèrent les passants et examinèrent chaque recoin des bâtiments accolés à ces dernières. L'heure avançait en même temps que la fouille complète de la zone. La non-coopération de quelques habitants rendait la tâche parfois plus violente qu'elle n'était censée l'être, mais ce n'était qu'un détail.

Après cet épisode, les résultats étaient sans appel. L'opération avait été plus que fructueuse. De nombreux interrogatoires avaient été menés par les sous-officiers, musclés ou non, envers ceux qui avaient été attrapés avec des armes ou une quantité très élevée d'argent liquide ou d'objets précieux. Un faible pourcentage d'entre eux avaient été relâchés, car trop vieux, ou trop bien habillés.

Aussi, un endroit pour le moins... particulier avait été saisi par la Marine. Le Fantôme se déplaça pour voir de quoi il s'agissait. Le lieu était sombre, petit, poussiéreux et douteux.

- Qu'en pensez-vous sergent ?

- Ça m'a tout l'air d'être une de leur planque. Attendez, vous allez voir. En l'état on peut penser que c'est un petit local désaffecté, mais derrière cette porte il y a tout autre chose.

Le sergent Float tourna la poignée.

- C'est...
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VIII.

A l'aube d'une bataille.
- C'est plus que ce que je ne pensais...

- On a encore eu de la chance.

- Ah, c'est sûr. Bien joué les gars.

En face des deux hommes, un véritable entrepôt contenait moult objets. Il y avait des objets précieux tels que des bijoux ou des produits de l'orfèvrerie, ainsi que des billets et des pièces éparpillées un peu partout en petit tas.

- Ça appartenait à la Main Noire ?

- Selon les types qu'on a interrogés, ouais.

- Ils ont avoué si vite ?

Mountbatten avait l'air amusé. D'habitude, faire avouer à des bandits leurs méfaits était plus dur que ça. C'était le contexte qui les poussait à être plus coopératif. Un mort de plus ou de moins, personne ne le verrait de toute façon.

- Bah vous savez, ce sont des gamins. Ils ne veulent pas gâcher le reste de leur vie pour l'organisation. C'est plus une sorte de collectif de mecs perdus qui veulent s'en mettre pleins les poches sur le dos de la guerre que des professionnels du grand banditisme.

- C'est vrai. Voilà qui va nous faciliter la tâche. Par contre, le seul gros problème qui va nous bloquer va sûrement être la superficie d'Isthme. Nous sommes en plein désert, il y a des milliers d'endroits où se cacher.

- Il va falloir être au taquet.

- Tu ne me le fais pas dire.

- Et du coup, pour la suite ?

- Au moins on a déjà ça. Selon nos prisonniers, y a-t-il d'autres planques de la Main Noire dans Memphis ?

- Ils sont catégoriques, il n'y en a pas d'autre.

- Bon... Je vais demander à l'autre macho de quadriller toute la ville. Comme ça, on est certains qu'il n'y a rien d'autre et nous on pourra avancer pendant ce temps-là. S'il trouve un truc, encore mieux.

- Ça marche.

- Préparez le camp. On dort ici. Demain, à l'aube, on repart.

- Bien compris.

Le reste de la journée se passa sans encombre. Les nouvelles du front arrivaient de temps à autre. La Marine avait subis un revers en plein désert. En effet, une dizaine de chars vindexois avaient surgis de derrière une dune de sable et avaient encerclés les marins, détruisant dans les premières secondes leurs chars. Après ça, les fantassins avaient tenté de résister. Tous massacrés sous les chenilles des tanks, sans pouvoir s'échapper ou avoir un quelconque couvert, si ce n'est les cadavres de leurs camarades.

Elles n'étaient guère joyeuses, mais les hommes étaient contents d'avoir été assignés à cette mission. Même les plus pessimistes furent convaincus. Alors, au coin du feu, ils apprirent à se connaître, à s'apprécier. Les officiers étaient satisfaits. La camaraderie entraîne un bon esprit de corps, qui entraîne un bon moral et donc une meilleure combativité.

Le lendemain, ils se remirent en marche, toujours sous ce soleil de plomb.

Les jours passèrent dans le désert. Les quatre sections d'élite avaient fait le plein de vivres à Memphis et avaient pris plus de chevaux en conséquence. La colonne de marine avait fier allure, encadré par les six chars de combat qu'ils avaient. Ils se sentaient forts. Un sentiment qui ne leur faisait pas oublier la défaite que la Marine avait subie en plein désert. Cependant, ici il n'y avait aucun risque. La ligne de front était bien plus loin.

La prochaine destination du groupe était la pyramide de Spoehk, une des trois d'Isthme. Elle était située au sud-ouest. Pendant la traversée du désert, il fut décidé que ces quatre sections d'élite dirigées par Ratzkill et Mount aient un nom propre. Après un vote mouvementé de tous les soldats, le nom qui était ressorti était : la compagnie Créole. Ce nom fut donné parce qu'un groupement de quatre sections est, dans la majorité des armées, une compagnie. Aussi, Créole rappelle les grandes boucles d'oreilles. Il y a donc un rapport aux bijoux, et donc à leur mission.

En parallèle, le Fantôme avait donné de nombreux coups de den-den envers les différentes garnisons de la Marine qui étaient restées dans les villes de la région. Étant donné que sa mission était connue de tous, chaque responsable fut très compréhensif et ordonna donc le ratissage des villes, une compagnie seule ne pouvant pas le faire.

La pyramide était en vue, après de longs jours de marche. Elle triomphait glorieusement, regardant de haut tous ceux qui voulaient l'admirer. Merveille architecturale de la civilisation Isisthe, à la fois point de repère et monument religieux, elle était aussi l'objet de convoitises. Pour s'élever et être au plus proche des dieux, les osiris, les prêtres de la religion nommée Isis qui rythme la vie des Isisthes, ont ordonné la construction de ces édifices stupéfiants. A cause des conditions climatiques de l'endroit et de la xénophobie des habitants, les trois pyramides sont mal connues du reste du monde. Cependant, grâce à la guerre, la Marine allait pouvoir les découvrir.

La véritable raison pour laquelle les lieutenants d'élite avaient choisis Spoehk était que, selon les locaux, les pyramides regorgent d'objets précieux offerts en offrandes aux dieux. C'était une cible de choix pour la Main Noire. Ils espéraient arriver avant les pillards. Ils ne furent pas déçus.

Alors que la pyramide était de plus en proche, ils distinguèrent des silhouettes. Bientôt, elles devinrent des hommes. Ils étaient sûrs d'une chose. Ils étaient arrivés avant, au vu des caisses qu'ils chargeaient. Leurs gardes ne tardèrent pas à alerter toute l'expédition. Encore plusieurs centaines de mètres séparaient les deux groupes. Chacun se préparait. Les militaires laissaient leurs sacs avec les chevaux, qui étaient accrochés à tout ce qui était lourd. Tout était fait à la hâte. Mais comment faire autrement.

Les bandits se mirent derrière leur convoi, utilisant tout ce qui leur passait sous la main pour ériger des barricades de fortune. Ils se positionnèrent, attendant de pied ferme les marins.

- FORMATION EN CENTRE FAIBLE ! RENFORCEZ LES FLANCS !

Une section et demie sur chaque flanc et une section complète sur le centre. Ainsi était la formation en centre faible. C'était un vestige des savoirs qu'avez acquis Mountbatten dans l'École de la Marine. Beaucoup de théorie là-bas. La pratique, il l'avait acquise avec l'expérience. Avec un regard expérimenté, il sut rapidement que cette tactique pourrait bien être payante dans cette situation.

- Que les blindés se mettent en position en hauteur et bombardent leurs satanés barricades !

- Bien compris chef !

- Ratzkill, je te charge de guider les hommes au plus près du combat. Tu t'en sens capable ?

- Et comment ! Tu vas faire quoi pendant ce temps ?

- Je vais vous aiguillier par den-den. Je ne pense pas que ma présence soit demandée vu que tu seras déjà au combat. Il ne devrait pas y avoir d'adversaire très fort. Je pense que je serai plus utile à limiter les pertes.

- Sage décision. J'y vais.

- BONNE CHANCE A VOUS !

Une horde de marine fondit sur les membres de la Main Noire, bien décidés à leur faire mordre la poussière. Il y avait des jeunes recrues pleines d'énergie et des gaillards endurcis par ce qu'ils avaient déjà vécu jusqu'à présent. C'était un dangereux mélange. Un mélange mortel.
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IX.

A l'aube d'une bataille.
Les tirs des chars d'assaut faisaient valser le sable à l'impact. Les membres étaient également emportés, accompagnés de quelques tripes. Les cris d'encouragement stimulaient les marines. En face, c'était la même chose. Les mitrailleuses s'activaient des deux côtés. Les troupes de la Marine avançaient stoïquement vers les positions de la Main Noire.

- Putain ils ont des canons !

- Quoi ?

Un obus vint se frotter au blindage d'un Hypnos. Par chance, grâce à l'avant de la caisse incliné du chasseur de char, il ricocha et vint s'exiler dans le ciel, disparaissant en totalité du champ de vision de tous. Une goutte de sueur tomba du front des tankistes. Ils avaient eu beaucoup de chance.

- Des canons de campagne ?! Ils ont dû les piquer sur les champs de batailles et sur le matériel abandonné. Voilà qui va nous compliquer la tâche... A tous les blindés, visez en priorité les canons.

- Bien reçu.

- C'est tout bon pour moi.

Pendant ce temps, l'infanterie progressait. Les soldats s'allongeaient pour avoir une meilleure stabilité, mais aussi pour se protéger face aux salves des brigands. Les explosions retentissaient à chaque seconde, sur un fond de tirs d'armes à feu.

- Que le centre et le flanc droit restent statiques ! Le flanc gauche doit percer pour prendre à revers leurs positions !

Mountbatten dictait ses ordres depuis un petit abri de fortune qu'il avait monté en vitesse avec l'aide de quelques marins. Il observait le déroulement de la bataille à l'aide de jumelles et avait un den-den à proximité pour transmettre ses ordres à Ratzkill à tout moment. Dans le sillage des bottes des marins d'élite se trouvaient quelques-uns d'entre eux touchés, soit blessés, soit morts. Ils étaient là, seuls, entendant leurs collègues se battre non loin d'eux. Ils étaient à terre, impuissants, blessés et sans être pris à charge immédiatement. Pour les plus lâches, se faire blesser était une aubaine. Cela leur permettait de remettre leur mort à plus tard. Pour d'autre, c'était rageant de ne pas pouvoir continuer à combattre.

La lutte se poursuivait sans eux. Très vite le flanc gauche pénétra dans les défenses des pilleurs comme l'avait prévu le Fantôme. Les combattants sabraient à gauche, tiraient à bout portant avec leurs fusils à droite. Les peaux se faisaient ouvrir en deux ou trouer d'une ou plusieurs balles. A côté de cela, les cibles prioritaires tels que les canons et les nids de mitrailleuses se faisaient canardé par les tanks. Deux d'entre eux furent détruit dans les échanges de tirs, et deux autres endommagés.

- Que le flanc droit se colle à la pyramide et bloque l'accès à leurs chevaux !

L'étau se resserrait pour les voleurs. Ils étaient à présent bloqués des deux côtés. Le centre de l'offensive restait sur ses positions, étant donné qu'il était moins garni en terme d'homme. Ainsi, s'ils allaient à droite ou à gauche, ils seraient accueillis par une quarantaine de marins gonflés à blocs. S'ils attaquaient le centre, ils s'opposeraient à moins d'hommes. En revanche, ils étaient mieux protégés et prêt à les fusiller à tout moment. Pris dans un tel piège, un choix s'imposait. Leur moral était au plus bas. Encerclés, subissant une pluie d'obus, c'était déjà perdu pour eux.

- Arrêtez de tirer ! Ratzkill, demande leur de se rendre. Au vu de la situation, il devrait abandonner.

- Ça marche.

Les tirs cessèrent, l'infanterie arrêta de progresser et se mit à couvert. Un ultimatum fut lancé aux défenseurs par le biais du lieutenant d'élite. Après de nombreuses discussions internes, ils décidèrent de se rendre. C'était une occasion en or pour eux. L'envie de se battre n'était plus ce qu'elle était au début. Ils sortirent de leurs positions, mains en l'air, le visage sale, les vêtements usés voire déchirés à certains endroits. Certains étaient intransportables à cause de leurs blessures. Les médecins avaient déjà fort à faire à faire avec les marins, alors ces blessés-là rajoutaient une tâche supplémentaire.

- Lieutenant, on va manquer de bandages et de matériel...

- Bon...

Le lieutenant d'élite inspira et expira très longuement. La décision n'était pas si facile que ça à prendre.

- Exécutez les blessés des autres.

- Pardon ?

- Si on les prend en charge, on sera à court de matériel médical et ça posera pas mal de problèmes de transports.

- Mais notre devoir est de sauver tous les blessés, peut importe le camp !

- Je l'entends bien. Mais il faut être réaliste. Vous voulez désobéir aux ordres médecin en chef Renga ?

- Non... Bien sûr que non.

- Bien. Alors exécutez-vous.

- Bien reçu.

Les décisions n'étaient jamais faciles à prendre, d'autant plus lorsque le temps pour les prendre est court.

A vrai dire, avoir des remords n'était pas du tout du genre de Mount. Pour lui, il n'y avait jamais de bonne ou de mauvaise décision. Juste des décisions plus ou moins optimale. Son objectif étant de réussir sa mission, tuer des innocents n'était pas un problème pour lui. Du moment que cela aidait le déroulement de sa mission. Tuer des innocents gratuitement n'était qu'à ses yeux une perte de temps. C'était une vision froide, mais objective et nécessaire. Garder la tête froide en toutes circonstances était une condition sine qua non pour devenir un bon officier, selon lui. Il avait bruyamment respiré, car il ne savait pas vraiment si sa décision était la bonne. Les vies humaines, il s'en fichait royalement.

- Bon... Quoi qu'il en soit, bien joué Ratzkill. On les a eus, et en prime on en a capturé un grand nombre. Ils doivent savoir beaucoup de choses.

- Oui. Mes deux sergents d'élite sont en train de mener les interrogatoires. Apparemment les tiens les aident aussi.

- Tant mieux. Il faut vraiment que nos deux sections respectives se mélangent aux deux autres. De sorte qu'un véritable esprit de corps se forme.

- C'est clair. Au final, on a été ensemble, je veux dire dans la même unité qu'à mes débuts. Et aux tiens aussi.

- Oui, je m'en rappelle. Quand j'étais à peine caporal d'élite, et toi simple marin d'élite. Ça remonte tout ça.

- Ça remonte à South Blue.

- Au G4.

- A Themis.

- Ça remonte tout ça.

- Ouais.
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X.

Planification.
Les interrogatoires avaient été fructueux. Les vrais mafieux, ceux qui étaient déjà dans le métier avant la guerre, avaient été de vraies tombes. Mais ils ne furent pas torturés pour autant. La majorité des prisonniers étaient des jeunes, très bavards. L'état-major de Taphnis avait nommé la bataille comme étant la seconde bataille de Spoekh. La première avait été une défaite, l'Hauptfeldwebel en charge de la pyramide s'était défendu brillamment. En réalité, les ennemis des deux batailles n'avaient rien en commun. Mais aux yeux du Haut Commandement, une bataille restait une bataille. Seuls les acteurs changeaient, mais le décor restait le même. Alors ce serait la seconde bataille de Spoekh pour eux.

Mountbatten n'avait jamais autant appelé par den-den en si peu de temps. A la fin des interrogatoires, neuf planques de l'organisation avait été révélé. Un gros chiffre qui avait vite fait de faire sauter de joie les sous-officiers. Les lieutenants d'élite restaient néanmoins calmes. Le plus dur restait à venir. Le quartier général de l'organisation avait été localisé, grâce aux langues bien pendues des petites frappes. Il était ancré dans le territoire encore contrôlé par les Psands, dans la ville de Neith, qui se trouve être aussi le lieu d'accueil de la plus grande base des forces ennemies de tout Isthme.

Par ailleurs, la Marine avançait, avec plus ou moins de succès. Les trois quarts du territoire avaient été libérés, ou « pacifiés » comme l'aime à dire Kimblee. Un terme qui cache une réalité meurtrière et sanglante. Les exactions avaient été nombreuses. Un épisode de la campagne avait particulièrement déplu au Fantôme, celui du temple de Kebos.

Kebos est le lieu saint de l'Isis. La plupart des étrangers pensent que son existence est une légende. Mais elle est loin d'être irréelle.

En haut d'une haute dune se trouve un temple, véritable bijoux du style architectural isithe. A l'intérieur, inutile de préciser que tout est décoré finement et richement. Les ornements sont nombreux, certains pans de murs sont couverts de dentelle. L'endroit est tout simplement splendide. Cependant, il faut y réfléchir à deux fois avant de se résoudre à y aller.

En effet, autour de Kebos se trouvent des scorpions géants qui semblent garder le lieu. Les visiteurs doivent défier ces arachnides afin d'avoir la chance de consulter le chef des osiris, le prêtre sacré, appelé Mendes. Mystique, mystérieux, il semble savoir une relation puissante avec les dieux puisqu'il est capable de prédire des choses précisément, si tenté qu'il se pose la question. Quelques autres prêtes de moindre importance logent également à Kebos. Pour se ravitailler, des convois escortés par de valeureux soldats apportent les vivres et les nouvelles aux religieux. Tout cela est payé par l'ensemble de la population, qui donne de l'argent en espérant se repentir ou être privilégiés du panthéon isisthe.

Une expédition menée personnellement par le commandant d'élite Kimblee, suppléé par un autre commandant d'élite, Valeiry G. Scardestin, était venue rendre visite à Kebos. Et ce, pour une autre raison qu'une prédiction grâce aux roses des sables.

En fait, le chef de la quarante-huitième avait présidé un véritable massacre.

A Taphnis, dans une réunion prioritaire de l'état-major, il avait été décidé, officieusement, de faire le génocide de l'élite de Vindex. Ces derniers avaient aidé la Révolution, notamment en influençant fortement les derniers récalcitrants au projet révolutionnaire qui appartenaient aux sphères du pouvoir. La pression de ces derniers avaient aidé à faire basculer Vindex du côté de la Révolution. Ainsi, privé de ses élites, Vindex ne serait plus en état de se révolter. Si le Gouvernement Mondial plaçait des fonctionnaires fantoches endoctrinés, il s'assurerait une fidélité illimité envers lui. Bien sûr, lors de cette réunion qui dépassait largement les stratégies militaires, il y avait des représentants autres que militaires. Le Cipher Pol en avait, ainsi que le Conseil des Cinq Etoiles. La présence d'un émissaire de Mint Figura avait été déterminante dans la prise d'une telle décision, Figura étant intransigeant sur une telle question, d'autant plus lorsqu'il s'agit de la Révolution.

Ainsi, les marines, sous le contrôle direct de Fujimi Kimblee, massacrèrent sans plus de cérémonies les pauvres prêtres qui avaient fait le choix d'affronter la mort dignement sans opposer de résistance à partir du moment où ils virent la colonne de marin venir vers eux. Ils s'étaient résignés, mais pensait que la vie dans l'au-delà les attendait.

Une telle tuerie de masse avait vite fait de faire le tour d'Isthme, Kimblee devenant enfin aux yeux de tous ce qu'il avait toujours été : un tueur. La population locale devint méfiante envers la Marine, parfois même paranoïaque. L'affaire avait vite fait de dépasser les frontières floues d'Isthme, se propageant dans Eminar, Mekiel et Ystres.

Devant une telle histoire, Mount ne put qu'être dégoûté par son supérieur. Cette tâche sur la brillante campagne qu'avait mené les soldats rendait leurs actions d'éclats moins belles, moins éclatantes qu'elles devraient l'être.

Quoi qu'il en était, il était temps pour la compagnie Créole d'aller de l'avant. Une saisie importante avait été faite sur le cortège des pillards. De nombreux objets de valeur avaient déjà été mis dans les charrettes, dont certains venant tout droit de la pyramide qu'ils étaient en train de voler jusqu'au moment où les quatre sections d'élite vinrent les arrêter. Un beau pactole de saisis, qui fut envoyé dans les caisses du Gouvernement Mondial.

L'étape suivante serait donc les lignes amies. La compagnie Créole conserverait son statut spécial ; mais suivrait la marche afin d'arriver à la ville clé de la région. Neith était à Isthme ce que Thereon était à Eminar, c'était aussi simple que ça.
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XI.

La course pour Neith.
La jonction avait été faite entre la compagnie et le gros des troupes. Elle avait naturellement rejoint sa division, et plus précisément le bataillon du commandant d'élite Godwin. Le combat dans le désert était difficile et c'était un travail de longue haleine. Les hommes que retrouvèrent la compagnie Créole étaient à présent endurcis et déterminés. Ils connaissaient parfaitement leurs ennemis. Le terrain n'était plus une contrainte, mais un atout. Les équipages de blindés savaient de mieux en mieux manier leurs engins. Une vraie tactique des chars s'était mise en place. Ils n'étaient plus de simples appuis pour l'infanterie, mais une vraie composante des forces de la Marine, qui devait être utilisé avec parcimonie afin de maximiser les performances.

Là, dans une tente, Streisand informait ses cinq lieutenants d'élite sur la suite des opérations.

- Mesdames et messieurs, on va entamer la phase qui sera probablement la plus dure concernant Isthme. On va attaquer le quartier général des Psands, situé à Neith. Par ailleurs, on sait de source sûre, grâce aux interrogatoires et au Cipher Pol, que le siège de la Main Noire y est. On va pouvoir faire d'une pierre deux coups. C'est pourquoi la compagnie Créole va nous accompagner. Les états-major de Taphnis, de Longueval et de Briansk, situés respectivement à Isthme, Ypres et Mekiel, ont décidé d'opter pour les codages standard de la Marine pour les cartes. En général, on n'en a pas besoin, dans le sens où les pirates ne sont jamais organisés en division ou autre. Ici, on affronte une armée régulière, entraînée et structurée. Alors ce type de carte va pas mal nous servir.

Sur la table centrale était disposée deux cartes de grande taille.

- Alors, la première.


- Elle récapitule la situation actuelle sur le cours de la guerre dans tout Vindex. Le blocus tiens bon, il est géré par la cent soixante-troisième et la trois cents vingt-deuxième. Les attaques des révolutionnaires sont fréquentes, mais à chaque fois trop faibles. En plus, il arrive que l'artillerie terrestre aide les navires en mer, ce qui rend presque impossible une incursion de leur part sur le territoire. Une chose aussi est à savoir : à Ypres, nos troupes sont en grande difficulté. Le terrain que nous avons pris est petit et nous arrivons à tenir seulement grâce à l'apport de sang frais.

Ces dernières paroles voulaient tout simplement dire que de nouvelles recrues étaient sacrifiés pour garder quelques grains de terre sous le contrôle de la quatre-vingtième division. Ce fit froid dans le dos aux personnes présentes. Mais ils cessèrent d'y penser rapidement. Ils avaient d'autres priorités pour l'instant.

- A Mekiel la situation est mitigée. Néanmoins, les pertes sont moindres par rapport à Ypres. Ils ont de solides têtes de pont et ils avancent lentement, mais sûrement. De notre côté, on doit absolument libérer le secteur afin de soulager les deux autres.

Le commandant reprit son souffle et regarda longuement les cartes. Il réfléchissait sur ce qu'il allait dire. Puis, il continua son rapport.

- Maintenant, regardez la deuxième carte.


- Elle est bien plus détaillée que la première, puisqu'elle se focalise uniquement sur notre secteur. La course pour Neith est lancée. La quatre-vingts unième va nous couvrir et sera chargé de la division Nord du corps d'armée Psand. Ils vont avoir affaire avec des personnes que l'on connaît bien, un bataillon de Kamien qui est subordonné aux Psands. Après la débâcle les survivants d'Eminar ont été incorporés un peu partout, là où il fallait des hommes. Enfin bref. La compagnie Créole, vous irez tout au sud, et vous serez en charge du littoral. Si le plan réussit et que tout le monde respecte les délais, vous attaquerez le quartier général vindexois par le sud. Pendant ce temps, mon bataillon, le bataillon Scardestin et le bataillon Marlon - du nom des commandants qui les dirigent vous l'aurez compris - attaquerons par le centre et le nord de la ville, afin de finir par l'encercler. Vous l'aurez deviné, on va avoir une forte résistance. Si Neith tombe, la chute d'Isthme sera gagnée. La bataille de Neith risque d'être violente. Et même avant la bataille, les combats seront rudes. On aura la chance d'être épaulés par la cent soixante-troisième. Vous cinq avez déjà le numéro den-den du navire amiral de la division. Vous n'aurez qu'à passer un coup de fil et vous aurez une frappe. Ce sera sûrement très utile.

Un silence s'en suivit. Chacun pensait à différentes choses. Quelques-uns à leur famille, d'autres, comme Riko, au plaisir de tuer. Enfin, les plus stratèges conclurent que ce plan était, sans aucun doute, le plus optimal. Mount se souvenait des codages de carte. Il les avait appris à l'Ecole de la Marine, quelques années auparavant. Au final, ce ne lui servit à rien, jusqu'à ce jour. Il était fier de trouver, enfin, une utilité à ce qu'il avait appris, au gré de nombreuses heures de révision qu'il avait faite. Les choses allaient être dures, tous le savait. Il ne manquait plus qu'à aller alerter leurs hommes sur la suite des opérations.

Les deux lieutenants d'élite de la compagnie Créole vinrent à la rencontre de leurs hommes et organisèrent un rassemblement des troupes. Installés sur un piédestal, les hommes se turent et virent la mine sombre de leurs chefs.

- Bon. On s'est réuni avec Godwin pour la suite.

- Et ça n'annonce rien de bon, on vous prévient.

- On va lancer l'offensive sur Neith. Autant vous dire qu'on va sérieusement morfler.

- En face on a une division de Psands. On sera tout au sud, au niveau du littoral.

- On doit s'attendre à une résistance acharnée. C'est le moment d'écrire vos lettres et de faire vos prières les gars. La chasse à la Main Noire nous avait donné un peu de répit. Mais on revient dans la guerre.

- Leur planque principale se trouve dans le chef-lieu d'Isthme, à savoir donc Neith. C'est pourquoi on participe à l'assaut avec les autres. Une fois là-bas, on essaiera de se concentrer sur eux. Mais ça ne va pas être une chose facile. J'exige de vous du sérieux, de la discipline et de la rigueur. Nous savons que vous en êtes capable, vous nous l'avez démontrés.

- On part demain, en même temps que tous les autres marins, à huit heures du matin pétantes. Soyez à l'heure.

Les marins s'écrièrent à l'unisson.

- Chefs oui chefs !

La situation hiérarchique de la compagnie était assez floue en réalité. Mountbatten était le chef officiel, mais il laissait à Ratzkill une relative autonomie et une grande autorité. Ils commandaient à deux. Ils agissaient en tandem et le faisait très bien. Leur amitié n'en était que consolidée.

Les hommes désertèrent l'assemblée et partirent dans leurs quartiers. C'était le soir. La nuit n'allait pas tarder à lever son voile noir sur le pays.
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XII.

Road trip dans le désert.
De tous les côtés, les marins marchaient et progressaient dans les lignes ennemies. L'offensive était bien coordonnée, et lancée de tous les côtés. Le général Karkov n'avait pas prévu une telle manœuvre de la part de la Marine. Il n'avait pas imaginé une seule seconde qu'elle puisse s'organiser. Pour lui, leur stratégie se résumait facilement : le gros des troupes partait conquérir les objectifs stratégiques, et quelques groupes dispersés s'occupaient du reste. Des groupes d'une taille équivalente à une section, voire un peloton tout au plus.

C'était assez aisé de prévoir les mouvements ennemis pour lui. Il pouvait organiser des contre-attaque puissantes, qui prendraient l'ennemi au dépourvu. La seule raison pour laquelle il avait perdu du terrain était le gros des forces. Cette véritable horde de marin prenait ville après ville, inexorablement. Devant un tel rouleau compresseur, les vindexois avaient du mal à lutter. Ils gagnaient uniquement contre des groupes éparses disséminés ici et là sur tout le territoire. Mais les choses ont changé.

Sur toute la largeur du district, la Marine avançait, tel un bloc. Il fallait contenir un tel phénomène, ou sa défaite serait rapide. Une idée émergea de sa tête. Si l'infanterie ne pouvait rien faire et crouler sous le nombre et la puissance des commandants, les chars pourraient peut-être faire basculer la balance. Il décida de constituer des escadrons entièrement mécanisés, accompagnés de troupes de choc afin d'éliminer des menaces comme des lances-roquettes ou des canons de campagne, qui pourraient détruire les blindés. Ce type spécial d'infanterie serait nommé vélite.

Très vite, sur ses cartes tactiques, ce nouveau type d'unité - les unités blindés - constitua le fer de lance de la riposte Psand. Ce furent des adversaires sérieux que durent affronter les marins. Les vélites étaient faiblement chargés, mais bien armés, avec de l'équipement dernier cri. Ils furent approvisionnés en priorité. Ce procédé porta ses fruits. Avec une telle unité d'élite, appuyée par des engins dévastateurs, quelques victoires furent décrochés, notamment au niveau de la division Nord qui affrontait des troupes de la Marine régulière. Face à la Marine d'élite, la difficulté était déjà plus haute. L'entraînement des marins d'élite, aussi jeunes soient-ils, au BAN notamment, était très efficace.

La compagnie Créole progressa très bien les premiers jours, au point qu'ils avaient de l'avance sur le programme. Ils étaient solidement ancrés à des dizaines de kilomètres du sud de Neith et attendirent le reste des troupes. En vérité, ils n'avaient pas rencontré beaucoup d'opposants, les vindexois sachant pertinemment qu'avec les navires à proximité, envoyer des hommes là-bas était du pur suicide.

Le bataillon Godwin et le Scardestin rencontra plus de résistance, surtout lorsqu'elle fut de plus en plus proche de la capitale d'Isthme. Par ailleurs, ils furent confrontés à un autre type d'unités, autre que les escadrons de tanks accompagnés de vélites. C'était de la cavalerie. Ce fut totalement inattendu, à l'ère des mitrailleuses, des canons et des chars d'assaut. Malgré tout, elle fit ses preuves. La portée d'action et la vitesse d'exécution des attaques étaient deux caractéristiques qui gênèrent la percée de la Marine. En effet, les pièces d'artillerie avaient du mal à cibler ces cibles si rapides. La guerre permettait aux hommes d'être plus inventifs que jamais. Il fallait être plus malin que l'autre si on espérait rester en vie.

Le moral était au plus haut dans les deux camps. La perspective d'une victoire prochaine ravivait la ferveur chez les soldats du Gouvernement Mondial, tandis que l'exaltation des troupes via des prêtres, ou osiris, motivaient les hommes de Vindex. L'offensive s'écrasa violemment sur les lignes de défenses Psands qui croulèrent, le plus souvent, sous le nombre et les obus. Plus qu'une simple guerre conventionnelle, c'était une guerre idéologique dissimulée. Révolution contre Gouvernement Mondial, un affrontement qui existait depuis longtemps. Liberté contre totalitarisme diront les uns, ordre et sécurité contre anarchisme diront les autres. Qui croire ? De toute façon, qu'importe, une balle reste une balle.

Le bataillon Marlon avait eu plus d'ennuis de son côté. Obligé de courir le flanc du centre contre des éléments de la division Nord Psand, il devait contenir leurs forces pendant que la quatre-vingts unième traversait le fleuve et consolidait ses positions sur la rive est du fleuve nommé Cataracte. Il avait eu fort à faire, face à des soldats déterminés, espérant encore repousser la Marine de la où elle vient. Les révolutionnaires, qui constituaient des corps francs, ne cessaient de galvaniser les vindexois. Les plus lucides se contentaient de suivre les ordres, sachant que la fin est proche pour eux et qu'il valait mieux se rendre que combattre jusqu'au bout comme le clamait les révolutionnaires.

La quarante-huitième division d'élite finit par atteindre son objectif, avec cependant du retard sur ce qui était prévu. Sur les six cents hommes des deux bataillons centraux, deux cents avaient été mis hors combat. Mais le plus dur était à venir. La défense de Neith s'organisait, et sur un rayon d'une dizaine de kilomètres autour de la cité les Psands se tenaient prêts. Karkov fit une ultime harangue au défenseur de la ville avant qu'ils partent pour le front. Un discours qui fit prendre à tous la nécessité de garder la ville sous le contrôle de Vindex.

- Je m'adresse à vous, soldats ! La perfide agression du Gouvernement Mondial se poursuit. Après avoir envahi Eminar, Isthme est sur le point de tomber, malgré la résistance héroïque de tous. Un grave danger pèse sur notre patrie. L'histoire montre qu'il n'a jamais existé et qu'il n'existe pas d'armées invincibles. L'ennemi est cruel, inexorable. Mais nous sommes plus fort. Alors en avant vers notre victoire !

Les fusils se brandirent dans les airs et un cri de guerre sortit de la bouche de toutes les personnes présentes ce jour-là. La bataille qui s'annonçait allait être une des plus importantes de la guerre.
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XIII.

Surprise motherfacker.
Les combats firent rage pendant une dizaine de jours. A tout moment du jour et de la nuit, les balles fusèrent, les sabres s'entrechoquaient et les canons tonnaient. Aucun répit pour les vétérans. Les heures de sommeil diminuèrent. Cependant, l'arrivée du bataillon Marlon au nord du dispositif de défense vindexois chamboulant la balance, un bataillon de la quatre-vingts unième occupant sa précédente position. Lors de ces batailles, les chars firent leurs preuves. Ils changèrent le cours de certaines d'entre elles.


Avec plus de moyens du côté de la Marine, à hauteur d'une centaine d'hommes additionnels, les Psands durent reculer. C'était une retraite purement désorganisée, c'était la débâcle. Le matériel trop encombrant fut abandonné sur place afin de pouvoir avoir du temps pour préparer la défense de la capitale. En état d'alerte, l'évacuation des civils fut accéléré. Bien sûr, les irréductibles, qui voulaient rester dans leur ville à tout prix ne furent pas forcés. Les autres furent escortés par des miliciens qui avaient été armé à la va vite, avec ce qu'il restait dans les stocks de l'armée. Mieux valait qu'ils les prennent que l'ennemi si la ville venait à tomber entre ses mains.

Pendant ce temps, la Main Noire s'organisait aussi. Ils devaient absolument fuir la cité. Ils avaient été naïfs en pensant que l'armée vindexoise aurait pu stopper l'avancée des marins. Aussi, ils avaient été cupides, leurs basses œuvres pouvant être faites en toute facilité étant donné que les forces de l'ordre étaient occupés ailleurs. Ils n'avaient pensé qu'à s'enrichir. Dans leur planque, le chef de la Main Noire, Hui Dawn, pestait contre ses hommes, alors que les erreurs qu'il leur reprochait avait été commises par lui-même. C'était toujours plus facile de rejeter la faute sur les autres.



- Bande de vauriens ! Allez, dépêchez-vous bordel de merde !

Ses hommes étaient en train d'embarquer l'intégralité du contenu du bâtiment dans des chariots. Les capi s'empressaient de diriger leurs hommes pour satisfaire le patron, mais aussi pour sauver leurs fesses. Les prémices de la bataille n'annonçaient rien de bons. Ils ne voulaient pas être mêlés à tout ça. Combattre pour leur pays n'était pas leur dada. Ils préféraient s'en mettre plein les poches sur le dos de cette guerre qu'ils n'avaient pas demandée - mais qui les arrangeait bien -. Ce n'était que des opportunistes, des criminels de bas étages qui s'en fichaient profondément que leur pays gagne ou perdre, bien qu'il existait quelques exceptions dans leurs rangs.

En parallèle, l'assaut avait été donné. Sur de longs kilomètres les hommes s'élançaient. En quelques secondes seulement, le ciel s'illumina. Les défenses ne cédèrent pas, surtout grâce aux nouvelles unités mécanisées constituées de chars et de vélites. Du moins pendant les premières minutes. Au bout d'une heure, elles étaient percées. Les chars légers de la Marine surent bien exploités les succès de l'infanterie en étant accompagné par des tirs d'artillerie. Pilonnés et encore défaits, le général ne put que battre en retraite encore et toujours plus. Ses troupes se retranchèrent dans la ville et laissa derrière elle quelques explosifs. Ils étaient peu nombreux, mais avaient un grand impact psychologique sur les marines qui étaient plus réticents aux ordres d'avancer.

Du côté de la compagnie Créole, l'assaut se passa comme aux autres endroits. Des pertes modérées, la majorité n'étant que des blessés. Nonobstant cela, le plus dur était à venir. Pénétrer dans la ville allait être une autre histoire, d'autant plus qu'elle devait se focaliser sur la Main Noire. Les prisonniers avaient livré l'endroit exact après quelques frayeurs bien méritées. C'était un entrepôt situé dans les faubourgs du sud de Neith. C'est d'ailleurs pour cette raison que la compagnie de Mountbatten avait été positionné là où elle était. Tout avait été calculé à Taphnis.

Des accrochages furent rencontrés à certains endroits, mais de manière globale, c'était plutôt calme dans le sud. Peu de soldats affectés là. C'était dû, notamment, à une campagne de désinformation de la part du haut-commandement. Le Cipher Pol avait été dépêché pour donner de fausses indications sur la suite de l'offensive. Un soldat mort avait été pris au hasard, on l'habilla avec une tenue d'officier et on lui livra une fausse identité d'officier. L'homme avait été laissé, avec d'autres cadavres, à une oasis qui avait été désertée par la Marine. L'idée était de faire croire aux ennemis que les blessés graves qui étaient passés de l'autre côté avaient été laissés sur place à la hâte. Les vindexois passèrent derrière, récupérèrent les précieuses fausses informations et gobèrent le mensonge. Ainsi, il était stipulé sur ces papiers que la compagnie Créole allait rejoindre la compagnie Godwin pour faire une attaque frontale à l'ouest, qui serait donc le fer de lance de l'assaut.

D'un geste de la main, Mount arrêta net la colonne qui progressait dans la banlieue sud de la ville. Le bruit des combats était audible ; mais ils étaient loin malgré tout. Tous collés à un mur, ils savaient qu'au bout de la rue dans laquelle ils étaient, s'ils tournaient à gauche, ils tomberaient sur l'emplacement indiqués par les hommes de mains de l'organisation. Les marins étaient sûrs de leur présence à cause du chahut généré par les bandits. Ils étaient sur le point de coincer ces profiteurs. A voix basse, le lieutenant d'élite chuchota à ses hommes deux mots qui étaient l'aboutissement d'une enquête de plusieurs semaines déjà.

- En avant.


Dernière édition par Mountbatten le Jeu 27 Juil 2017 - 15:01, édité 1 fois
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XIV.

Game over.
Les tanks de la compagnie avaient été laissés en arrière, afin d'éviter que les fantassins se fassent repérer et pour qu'ils puissent les couvrir si des Psands attaquaient. Le signal avait été donné, les marins s'élancèrent dans le carrefour et chargèrent sur les hors-la-loi qui furent totalement dépassés par les éléments. Les premiers se rendirent aussitôt, levant les mains et ne bougeant pas, mais ceux qui étaient plus loin et virent la scène ouvrirent le feu. La riposte fut violente. Bientôt, tous les membres de la Main Noire restants sortirent du hangar pour combattre la compagnie Créole.

- Ratzkill, je te confie le commandement. Je vais faire un truc qui va écourter ce combat.

- Héhé. Ça marche.

Mountbatten avait une idée bien précise en tête. Si elle marchait, la Main Noire serait vite terrassée par les forces de la Marine. Il se mit en arrière des troupes, pendant que son ami les commandait vaillamment au combat.

- Disparition.

Même en invisible, c'était risqué d'aller en plein milieu d'une fusillade. Cependant, il avait une arme secrète. Le Rokushiki.

- Geppou !

A l'aide de plusieurs geppous, il contourna le champ de bataille et arriva derrière les lignes ennemies. Mais tuer les sous-fifres ne l'intéressaient pas. De toute façon, il valait mieux les mettre sous les barreaux. Déterminé, il se glissa dans l'ombre dans l'entrepôt. Une voix forte retentissait, effet accentué par l'écho. C'était Hui Dawn, le fameux chef de l'organisation dont avait parlé les prisonniers. Il n'avait pas été prudent en dévoilant son nom. On peut vite comprendre que c'est une organisation amatrice, peu organisée et ce, malgré le nombre de membres qu'elle comptait avant les grandes rafles qu'avaient été effectuées dans tout Isthme.

C'était un gamin perdu, en manque de repère, mais qui peut faire croire aux moins lucides, qu'il est parfaitement conscient de ce qu'il fait et que c'est un homme sûr de lui. Abandonné dans les bas fonds de Neith par ses parents ouvriers qui ne s'occupaient pas de lui, il avait trouvé un refuge à un cadre familial instable dans le crime, l'alcool, les cigarettes et la drogue. Il arborait une apparence sombre, qui imposait parfois le respect auprès des faibles d'esprit qui composaient la Main noire. Il n'avait rien à faire dans une guerre.

Très vite, le Fantôme le repéra. Il n'allait même pas aider ses hommes contre la Marine, car il était trop occupé à en presser quelques-uns pour qu'ils chargent d'autres chariots. Il voulait deux choses impossibles : ne pas mourir et s'enrichir sur le dos d'une guerre. Mount pensa qu'il était simplement profondément débile. Croire une telle chose était si bête. En invisible, il vint jusqu'à lui. Il n'avait, au fond, que faire de ce jeune homme perdu dans sa vie. Dans sa tête, c'était le chef d'un réseau illégal. Un criminel parmi tant d'autres. Pour lui, peu importe la personne en elle-même, le groupe auquel elle appartenait faisait déjà tout pour elle.

Le jeune homme criait sur ses subordonnés pour qu'ils aillent plus vite. Trois d'entre eux tentaient de le calmer en tout état de cause.

- Hanmā to... anbiru !

Ils arrêtèrent de parler, car tranchés à vif. Un inconnu venait tout juste d'interrompre leur discussion. Seul le chef, qui était plus fort que les autres, avait résisté, non sans avoir reçu une taillade au bras, qui lui faisait atrocement mal.

- PUTAIN ! C'EST QUI L'ENCULE QUI A FAIT ÇA ?!

- C'est moi.

- T'ES OU SALE BÂTARD ?!

Il le laissa attendre sa réponse. Pas le temps de niaiser. Le marine refit son attaque une deuxième fois, une troisième puis une quatrième, sans que sa victime puisse réagir. Il était en sang, bien qu'encore debout. Il n'avait aucun moyen pour détecter son invisibilité. Straken à Eminar avait sa prothèse oculaire, Dakang avait le Mantra. Mais lui n'avait rien. Tant pis pour lui. Mountbatten cherchait à finir ce duel à sens unique le plus rapidement possible. Avec leur chef tyrannique battu, ses hommes seraient moins enclins à se battre. Le temps était précieux, il l'est toujours pendant une bataille. La bataille de Neith avait commencé et la compagnie Créole s'amusait avec des rigolos, des apprentis bandits. Cela l'énervait. Au lieu de taper sur de jeunes délinquants, il devrait être en train d'aider à la prise de la ville de manière plus significative.

En sang, à bout de souffle, Hui Dawn ne savait quoi faire. Aucun moyen pour riposter. Et le Fantôme l'avait bien compris.

- Bien. Je te propose de te rendre. Tu ne peux rien faire.

- JAMAIS SOMBRE MERDE ! JAMAIS JE NE ME RENDRAI !

- C'est toi qui vois. Dans ce cas... Kami no ken !

Sa technique ultime mit un terme à un combat, qui n'en était pas un. C'était plus un lynchage physique qu'autre chose. A terre, le criminel ne bougea plus. Il était inconscient. Le marin avait fait attention à le laisser en vie ; son futur interrogatoire permettrait de s'assurer que la Main Noire soit dissoute.

Victorieux de son affrontement, le marin redevint visible pour tous et souleva son adversaire, le montrant à tous.

- Votre chef est mort ! Rendez-vous si vous ne voulez pas subir le même sort !

Entre une personne morte et une personne inconsciente et ensanglantée, la différence est à peine visible. C'est pourquoi les bandits lâchèrent leurs armes. Pas immédiatement, mais progressivement, les plus lâches ouvrant la marche et les plus fidèles la fermant. C'était une victoire incontestable de la Marine, encore une fois. Il faut dire que les ennemis rencontrés étaient d'un niveau bien plus bas que l'armée vindexoise.

A présent, les choses devaient aller vite. Les blindés furent ramenés avec le reste de la compagnie, une section d'élite fut chargée de surveiller les nouveaux prisonniers qui furent mis dans le hangar et les médecins soignèrent en urgence les marins blessés, qui seraient également entreposés jusqu'à la fin de la prise de Neith dans cet entrepôt. Les autres allaient prêter main forte au reste de la quarante-huitième division d'élite, qui se battaient au même moment à l'ouest de la ville ainsi qu'au nord pour la compagnie Marlon. Pour l'instant, les hommes de Ratzkill et Mount n'avaient pas rencontrés une vraie résistance de la part des Psands. Mais ils allaient bientôt en découvrir une, acharnée.
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XV.

Lourd tribut.
Les balles fusèrent dans tous les sens. Des colonnes de fumées s'élevaient jusqu'au ciel. Les explosions retentissaient de tous les côtés. L'avant-garde de la compagnie Créole avait rencontré une section de la compagnie Godwin. Par den-den, le lieutenant d'élite en charge de la compagnie avait contacté les autres pour leur signaler son attaque. Une manœuvre d'encerclement était menée de tous les côtés par la Marine. Bientôt, malgré des pertes très lourdes par rapport au terrain gagné, le centre-ville de Neith où se tenait la base vindexoise fut encerclé.

La cent soixante-troisième bombarda massivement les positions retranchées des Psands. Immobilisés sous le feu ennemis, ils ne purent rien faire. S'ils tentaient de briser l'encerclement, des armes automatiques et des chars les attendaient. Leurs propres chars avaient été détruit plus tôt, lors de l'installation du cordon de sécurité.

Quelques groupes de soldats se rendirent, sentant que combattre jusqu'au bout était une mauvaise idée. C'était des militaires peu convaincus par les idéaux révolutionnaires, qui étaient patriotes sans être fanatiques. Ils se présentaient comme tels. Le bombardement fut intensifié. Des tentatives de rompre l'encerclement furent lancées, mais vaines.

Les vindexois furent massacrés avec Neith. Les pertes de la Marine furent élevés à soixante-quatre pour cent des effectifs totaux, tandis que les Psands eurent des pertes à hauteur de quatre-vingt-dix pour cent.

Après des heures de bombardement, Kimblee lança l'assaut. Il ne restait presque personne. Les survivants étaient traumatisés, devenus fous. Une victoire horrible s'ajoutait au sombre tableau de la Marine. Isthme avait été conquis par les forces du Gouvernement Mondial. Un lourd tribut fut prélevé sur les Isithes, ainsi que pour les conquérants eux-mêmes.
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