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Arriérés de cendres [1/3]


Rokade, automne 1627.

Sous le matin naissant, le cri des mouettes s'éveillait des parois dentelées du pic rocheux. Découpées par le biseau mal-assuré d'un titan des temps anciens, des coins et recoins en parcouraient la surface noircie. Autant de niches douillettes offertes au peuple ailé, à l’abri des convoitises des prédateurs simiesques cohabitant en ce point de l'immensité bleue. Le soleil levé, les larcins ne tarderaient plus. Croutons de pain ou poissons délaissés, rien ne résistait à la voracité des escadrons emplumés. S'ils ne retardaient pas leur envole, s'offrirait à la vision des plus malchanceux les pas mal-assurés d'un vautour prisonnier du sol. Longeant les murs comme pour en assurer la stabilité, le déplumé trainait sa carcasse dans les ruelles montantes du port pirate.

Le pavé se montrait traitre en cette heure matinale, la vue rapiécée par les privations le dirigeait sous la bonne conduite d’une mémoire flanchante vers un phare au milieu des taudis troglodytes. Le souvenir des chants et des victuailles en abondance le maintenait sur ses jambes à contrario des prises fantômes acquises depuis son retour sous le soleil tapant. La faim le tiraillait et grondait depuis des mois sans qu’il ne le montra, mais l’approche de la caverne d’opulence changeait la donne. Prise d’humeur elle rugissait, se tortillait dans son ventre toutes griffes dehors, prête à sortir. Quand il parvint enfin à la bicoque convoitée, une devanture de bois décapée par l’âge et l’air salin s’affalait contre la paroi rocheuse. La proue d'un petit navire ainsi fixée ne manquait pas de charme et attirait le regard. Une enseigne couinante dépassait de l’épave en-dessus de fenêtres noircies à la crasse. Sitôt l’entrée de l'Ancre Noire passée les senteurs l’embaumèrent, le tabac froid de la veille, le vomi de fin de nuit et l’alcool du petit matin se mélangeaient en le renouveau de souvenirs lointains. Un bon vieux bistrot de matelots déjà habité des habitués dont beaucoup découchaient de la veille. Pour la première fois depuis l’accostage, le sentiment du retour chez soi l'assaillit. Une joyeuse vision qui l’avait poussé sur les mers il y a quarante ans maintenant.

Une seule pièce composait la zone de vie de la taverne, où tables et chaises se croisaient pour accueillir au mieux les fripouilles en tout genre échouant dans l'établissement. Pas des plus sûrs, loin sans faut, ni des plus chaleureux, mais une bonne adresse pour de bonnes rencontres et des alcôves creusées à même la roche offraient toutes discrétions souhaitées. Pied après pied, le vieillard affamé se trainait peu soucieux en cet instant des rencontres qui ne finiraient pas dans son gosier. Au moment où il s’apprêtait à s'écrouler sur un trois pieds de libre, entre deux gros gaillards d'un tout autre avis, une grosse voix tonna à travers la pièce par-dessus les dizaines de tables endormies.

- Cavalier ?! Dis moi t’y que c’est pas vrai !

Aveuglé par l’anémie, les lampes flamboyantes et la fumée planante, le pirate tarda à situer l’appel quand sur le même ton une nouvelle gueulante balaya les grognements des couches-tard réveillés par le raffut.

- Hé le macabé, dirige tes trous par là !!

Arriérés de cendres [1/3] Taverne-53ae1e6

Dirigeant son museau vers le beuglard, le regard vide remarqua campé sur une chaise un vieil ours à la barbe fournie. Le forban tarda à le reconnaitre car dans son souvenir la couleur du poil était d’un noir dru, maintenant elle avait laissé place à une blancheur cendrée. La lumière faite, le déterré ne tourna pas le dos à l’accueil enthousiaste et traina encore quelque peu sa carcasse. Destination atteinte, il laissa sa lourde hotte s'écraser au sol et se laissa choir en face de son nouvel ami. Une chaise lui avait été glissée sous le derrière, une petite troupe de vilaines bouilles aux petits soins veillait.

- Bah ça alors, bien cru que tu me reconnaitrais pas MOUOH OH OH !
- Tu es devenu gras et blanc, j’ai du deviner, lâcha son nouveau compagnon de tablée d'un sourire plein de malice.
- Mouoh oh oh ! Qu'veux tu, le temps qui passe et les affaires qui marchent. Je vois que pour toi y a que le temps qui passe Oh oh ! Tiens prends moi cette pinte et cette tranche de lard tu fais peine à voir.

Le vieillard à la soutane fanée ne se fit pas davantage prier. S'attaquant sans tarder à sa fringale sous les acclamations amusées de son hôte et de sa clique, il se saisit des mets proposés et de tous ceux à porter de ses bras faméliques. Ne parlant plus qu'entre deux bouchées. Peu soucieux du protocole, son amphitryon ne prit pas ombrage de l'absence de manière et continua ses piques.

- Plus blanc qu'un cul de bonne sœur ma parole, de quel trou tu sors pour luire ainsi dans le noir ?
- La Flaque, m’y suis promené quelques temps. Le soleil m'y a pas suivi faut croire hé hé.. J'ai du y rentrer l'année 1626, ce qui nous amène en quelle année maintenant ?
- Oh oh ! Automne 1627, une année à se la couler douce mon salaud ! Une sacré saloperie que ce coin là, mais le meilleur moyen de rejoindre Grand Line j’en conviens.
- Me mets pas dans le même sac que les petites pointures de ton genre hé hé..    
- Me dis pas que tu fais encore une fixette sur Reverse Moutain OH OH ! Qu’est ce que t’as bien pu foutre dans les tunnels alors ?
- Me suis promené je te dis. Et le Destin nous a réuni, un signe riche en promesses...  clôtura t'il d'un rottement disgracieux.
- Oh dis moi pas que c’est de toi le navire fantôme ?
- Celui avec des pendus ?
- Oui !?
- Hé hé j’ai débarqué il y a à peine une heure..
- Les nouvelles vont toujours aussi vite par 'ci. Mouoh oh oh !
 
Entre les rires et les bouchées croustillantes de lard grillé, le Cavalier ne manquait pas de constater l’aisance du dénommé  John le Ripailleur à exprimer si bruyamment sa bonne humeur dans un établissement de coupe-jarrets. Personne ne mouchait.. Le nez dans le verre ou les cartes, toute l'attention prenait soin d'éviter cette table. Sans nul doute le signe d'une réussite sociale reconnue. Du chemin avait été fait depuis la dernière fois où il l'avait vu embarquer pour Grand Line. La petite troupe qui l'entourait accompagnait aussi les rires, mais dès qu'un mouvement sortait de l'ordinaire leurs regards suspicieux en sondaient la source. Si jusqu'à présent, ils avaient laissé les deux hommes aux retrouvailles le plus jeune de la bande exprima sa curiosité.

- Et donc vous vous z'êtes connus d'où ?
- De la mer mon petit gars, de la belle et de la houleuse, clarifia l'inconnu d'un ton songeur.
- Ah de quand le Boss voguait encore, le même équipage je devine ?
- Pas vraiment Hé Hé !
- Mouoh Oh Oh ! Tu vois ces deux doigts Jazper, tout en parlant il montrait sa main droite débarrassée de l'annulaire et de l'auriculaire, y se trouve qu'il y est pas étranger Oh oh !
- ...
- A notre dernière entrevue d'ailleurs. De sacrés souvenirs tu me diras ! Un peu brouillon tout de même, vu comment il m'avait fracassé le crâne...
- Je te l'ai laissé en place..
- Hé hé c'est bien vrai ! Une sacré bonne idée que tu as eu là. Mais de vieilles histoires que tout ça, de l'époque où on se rencontrait en mer sous différents drapeaux. Le bon vieux temps.

Autour les hommes de main s'étaient quelque peu crispés, se demandant si des comptes devaient être soldés. Toujours le même air jovial d'affiché, mais les armes semblaient prêtent à sortir. La tension naissante se reflétait par le regard, il s'attardait plus longuement... Le même sourire amical habitait les lèvres du petit monde, chacun tachant de masquer ses pensées meurtrières. L'ancien capitaine dédramatisa la situation d'un grand éclat de rire.

- Oh Oh ! Connerie ! Les cercueils flottants rongés d'humidité ou la bouffe avariée, j'en ai que bien trop soupés. Et encore tu as pas connu Grand Line... Je laisse la corvée à d'autres rêveurs dans ton genre maintenant. Navire, avitaillement, armement, informations de premier ordre.. Tout est fourni s'ont plus qu'à embarquer. Et une fois revenus, j'écoule ce qu'il y a à écouler sans oublier de prendre ma part ! Se redressant de son siège, il singea sous les acclamations une courbette : Armateur pour vous servir.
- Sacré reconversion que voila, le puant des tavernes a remplacé l'air marin. Je comprends mieux d'où vient ce gras hé hé...
- Prends exemple vieille carne, prends exemple. Pendant que certains se la coulent douce à l'ombre, d'autres triment. Je n'avais que ma prime comme carte de visite quand j'ai débarqué ici. J'ai du en casser des gueules pour monter où j'en suis. Encore maintenant, je dois garder l’œil ouvert et me montrer imaginatif quand on essaye de me gruger. La seule façon de pas se faire supplanter...

Le Cavalier avança son visage pour être mieux entendu à demi-mots, le Ripailleur fit de même.

- Doit bien y avoir un bon coup à proposer quand on a le bras si long.. chuchota t'il.
- Tu me sembles faiblard... rétorqua l'haleine alcoolisée d'un ours.
- Pas moins que la dernière fois où je t'ai botté le cul hé hé..
- Oh oh ! Restes donc avec moi alors, tu vas voir à midi passé ce que c'est que des hommes qui bossent. Du beau monde en perspective.
- Ça laisse du temps..

Tirant de son panier le butin amassé par le défunt Capitaine Hornicorne et recueilli par ses bons soins à son départ du navire le matin même, l'homme à la soutane répandit monnaies et pierres sur la table. S'exclamant assez fortement pour éveiller les derniers dormeurs et se faire entendre du service :

- Apportez tout ce que vous avez à apporter ! Que la table ne se vide pas.

- MOuoh oh oh ! Voila qui est prometteur !
- Racontes moi donc ce que devient le monde en attendant.


Dernière édition par Le Cavalier le Lun 8 Avr 2019 - 16:54, édité 2 fois
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Après une année, le monde n’était plus tout à fait le même. Les têtes couronnées d’hier étaient tombées aux pieds de nouvelles épaules suffisamment fortes pour les porter aujourd’hui. Rien de déroutant dans le grand recommencement, en tenir le compte préservait des impairs. L’avancée du Gouvernement Mondial sur les terres blanches des Blues par contre préoccupait davantage les groupuscules de l’Ombre. Les Dragons Célestes n’avaient jamais eu pour coutume de s’attarder loin de leur foyer perché. La bulle de pureté les englobant se ternissait au contact du bas monde... Les savoir descendus dans la contrée à purin d’Amerzone avait de quoi surprendre. L’intrusion de la grande Noblesse s'était cantonnée à une Blue, mais déjà une de trop de l'avis de bon nombre de la flibuste inquiet par le présage. L'assemblage des mouvements de part le monde rendait l'avenir des plus opaques, particulièrement à l'heure du repas.

Les doigts crochus englués dans la graisse, une des spécialités de la maison, le Cavalier continuait d’enfourcher par poignées les harengs frits du matin et autres douceurs de nature porcine. Une fois le lard luisant englouti, des jambonneaux avait été apportés dans une écuelle de jaune d’œuf chapardée aux mouettes, toute une succession de mets bon marché suivirent le même chemin. L’Ancre Noire savait remplir la panse d’un équipage débarquant à l’improviste, bien que le Cavalier et son comparse semblèrent vouloir relever le défi, elle ne jetterait pas l’éponge pour moins. Les deux hommes s’étaient lancés dans une course à la goinfrerie sous l’œil médusé des gros bras. Fait rare, le ripailleur s’était dégotté un adversaire à sa mesure. Mué par les privations, le faucheur laissa libre cours à cette faim qui le tiraillait depuis trop longtemps. Une vieille bidasse accompagnait le tout, avec pour œuvre de débrider les convives et empêcher qu'ils s'étouffent.

Entre deux bouchers avalées à grand renfort d'alcool, voir le plus souvent la bouche pleine de denrées qui n'attendaient pas davantage pour s’échapper, les deux hommes n’arrêtaient pas de baragouiner. Ravis tous deux de parler des choses du monde, de cracher leur dédain sur le nouveau et de regretter l'ancien. Les commérages de pirate étaient mine de savoir pour ceux qui savaient les écouter, et hors des griffes du Gouvernement à la différence des journaux. Le monde marchait sur la tête et le bon gens qui souhaitait vivre du brigandage voyait encore une fois sa profession malmenée. Les temps se devaient de changer.. Le soleil poursuivit sa course sans que personne à la tablée n'en eu cure. A mesure, les habitués avaient été peu à peu éconduits dehors. Le simple changement d'atmosphère de la rade par l'arrivée de nouvelles têtes connues avait suffi à faire comprendre à chacun que le temps du sirotement de verre n'était plus d'actualité.

Arrivant chacun leur tour par petits groupes, les capitaines accompagnés de leurs plus fidèles avaient pris leur quartier aux tables. Alcool et comble-faim les avaient vite rejoints sous les appels véhéments des terreurs de South Blue. Du beau petit monde avait fait le déplacement en ce début d’après-midi. Le Cavalier ne connaissait pas tous les visages, certains se rappelaient à lui d'anciens avis de recherche, d’autres non. Tout en buvant, le vieil ours ne manquait pas de présenter les nouveaux arrivants, sans rien laisser paraitre. Le monde de l'ombre était un monde d'apparence, une mine désintéressée se portait comme la plus belle des parures en ces lieux souillés.

Ainsi il se faisait habituellement. Un équipage de blanc bec, nommé avec un gout circonspect Les Nouveaux Saigneurs, se dispensait des usages. Regards de coin et ricanements histoire de bien montrer de quel bois vert ils étaient faits, ils se pavanaient comme les roitelets de la basse-cour au milieu des vieux briscards. Formés de nulle part en une année, ils étaient parvenus à se hisser sur le mur des primes à grand renfort de violence et maintenant à cette soirée. La violence, une pratique efficace si maniée à bon escient, malheureusement rare était les bambins à être doté de bon sens. L’impertinence des jeunes années se dressait comme une barrière à franchir si l’on voulait perdurer dans le métier.

A la table d’à côté, un autre univers avait pris place. Coiffés d’un turban et du teint cuivré des contrées méridionales, les Sangs-Neufs de Rhétalia offraient un peu de couleur dans ce monde d’obscurité. La grandeur de leur renommé s’expliquait par la constance de leurs méfaits depuis une décennie. Principalement impliqués dans le commerce d’esclaves, ils approvisionnaient les marchés gourmands de Valoonia. Avec un soin particulier de ne jamais s’en prendre aux intérêts de leur nation, ils avaient toujours bénéficié en retour d’un port d’attache à l’abri du Gouvernement Mondial. Si beaucoup les appelaient les Corsaires de Rhétalia, eux-mêmes se désignaient comme les Serpents des Mers.  A leur tête se tenait un capitaine des plus détestables, le plus perfide des perfides : Mourad l’esclavagiste. Bien que peu apprécié de ses concurrents,  par ses faits d’armes et sa longévité il n’en n’était pas moins reconnu et estimé. Sa présence seule aurait suffi à donner de la valeur à l’assemblée.

Mais il n’était pas le seul hôte de marque faisant escale à l’Ancre Noire. Un autre homme débarquait avec sa renommée, une forteresse flottante dans la besace en plus. Sa noble prestance suffisait à se démarquer et à attirer le regard enflammé des serveuses. Gerritzon le Capitaine du Houar, ainsi que son tacticien, avaient aussi rejoint la petite sauterie. Tout d’abord mis en lumière dans la Marine, il en était devenu un ennemi féroce pour des raisons restées obscures. Son passé créait un sentiment de méfiance chez les brigands de naissance. Mais s’ils venaient de mondes différents, ils étaient aujourd’hui venus avec les mêmes objectifs. Pour la dizaine de capitaines miteux présents, être conviée à la table de telles pointures restait un honneur rare.

Le petit monde de borgnes, manchots, gueules fendues et barbes épaisses... tous capitaines de profession, bien que de renommée diverses, attendait le début des festivités. La taverne bien remplie maintenant, une certaine impatience balayait les différents équipages pirates. Les derniers arrivants s’étaient dégotés des places. Il restait des tables vides, tous ne s’étaient pas déplacés, mais l’assemblée n’avait pas à rougir. Lorsqu’au loin l’heure sonna, les conversations se tarirent d’elles-mêmes. Derrière son comptoir, Zoulich continuait de faire marcher son torchon à la lueur d’une bougie tant l’obscurité était épaisse dans le fond de salle. Plus connu sous le nom de La Lamproie, le tenancier arbitrerait encore ce soir les pourparlers. Ancien pirate retiré des affaires, sa neutralité lui conférait la lourde tache d'éviter que la joyeuse troupe s'étripaille. Sans quitter sa minutieuse besogne de barman, d'un simple mot la houle verbale s'enclencha.

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L’intonation eu l’effet d’un boulet de canon. Sitôt lâchée, le calme électrique de la salle embrumée explosa en une foire à l’empoigne. Manches remontées et biceps contractés, les braillards des mers se crachaient à la gueule les pires chiures d’oiseaux le poing dressé. Tous les ressentiments et avis divergents voulaient s’exprimer et s’imposer dans le même coup, ce qui en empêchait toute compréhension. Des mots courts et bien sentis en révélaient autant. Les postures menaçantes quant à elles singeaient l’envie d’en découdre, mais dans les faits servaient uniquement à imposer de sa personne. Aucun forban n’avait fait le déplacement pour courber l’échine ce soir. Le ton montait, les visages se crispaient… Rouge de colère Mourad, main sur sa garde, était à un doigt de trancher le quatra de menton de son plus proche voisin. Le Rippailleur  pas en reste s’en prenait vertement aux jeunots, retenu avec grand mal de pas y mettre les poings par sa troupe de mauvais-gens pendant que de son coté le Cavalier observait avec un sourire béat l’animation. Douce sonorité que le foutoir après une année dans la lourdeur du silence. Les bambins piaillés, les briscards grondaient, une chaise vola en éclats…

D’un rugissement la pétoire de la Lamproie clôtura les festivités. Le calme revint aussi soudainement qu’il avait disparu, la mine sévère de l’hôte dissuadant les répliques. Le tenancier avait gagné son respect dans le milieu, on était en ses terres, à sa table... L’arme à double canon scié encore fumante pointée vers le plafond, il prit la parole de nouveau en prenant un soin particulier à articuler distinctement la moindre syllabe pour que le plus demeuré des demeurés n’en perde pas le sens.

- Pas.. de.. casse…
- …
- Bien. Passons les politesses d'usage... Jangoto ne sera pas de l’affaire. Il me fait vous dire qu’il viendra ramasser sa part à votre bord.. Une nouvelle houle d’insulte déferla. Je sais, je sais..
- Une part de butin en plus de mon avis, grogna un fond de salle.
- Même si sa face de pochetée me fout la gerbe, ça restait une pointure.. Le morceau devient peut être trop gros.
- Reste à terre si tu as les guibolles qui gigotent, pas besoin de traines savates sous le feu !
- R'essaye à ouvrir ton claque merde pour voir !

La discussion enfla de nouveau. Furibond, le Capitaine des Serpents tapa du poing sur la table pour se faire entendre de tous.

- L’armée des vendus et ses crevures de la Marine sont partis s'en prendre à Rhétalia ! Des jours perdus à jacqueter comme des bonnes femmes alors que le mur s'est fait la malle, s'attendez qu'ils r'viennent ?! Attaquons pas demain ! Maintenant !!
- Les murs sont peut être tombés, mais le donjon reste. Le 'Bouclier écarlate' y veille. Il est pas le genre d'homme à affronter sans plan de bataille.
- Vient'y pas qu'on parle des vendus de crevures que la mouette se la ramène, pas envie t'entendre jacqueter de tes petits amis. Sacré connerie que te laisser venir à cette table.
- Au risque de me répéter vers des sables, on parle pas d’embarquer des paysans pour les refourguer au marché. La cible est un gros morceau. Cette opération serait restée un pet de vent sans le Houar. Jamais vos coques de noies n’approcheront de l’île sans la couverture de nos bordées.
- Pt’être que seul votre navire nous suffira ?
- Pt’être que tu devrais essayer de nous le prendre.


Se dévisageant avec férocité les deux capitaines semblaient prêt à en découdre. L'instant de flottement prit fin quand la grosse voix du Ripailleur esclaffa. Son envie de fracasser du jeunot derrière lui, il reprit la parole le ton sérieux, affaires obligent.

- Je rejoins le Capitaine Mourad, si le coup doit se faire c'est ce soir qu'on lève l'ancre. Les parts d'ombre resteront qu'importe le temps qu'on passe ici, traitons les derniers détails et à l'abordage !
- On ? Tu prévois d'embarquer ?
- Tu sais ce que je veux dire.. J'ai fait mon temps, mais j'y ai mes intérêts.
- Alors laisse ceux qui risquent leur peau parler..


Le Capitaine des Nouveaux Saigneurs pointa de sa lance la source de l'aura sombre assise aux cotés du vieil ours. Les miasmes éparses s'en dégageant manquaient pas d'attirer l'attention. La tête légèrement dodelinante par l'alcool et marquée d'un sourire niais par l'âge, qu'importe à quel point il se sentait féroce il renvoyait une image de clochard miteux.

- Jamais vu celui là, pourquoi t'a ramené cette loque ?
- Un gars de confiance, il sera de l'affaire au bord de Barbe Noire.
- Ah ah ! Tu nous pousses vers le combat et contribues avec ce déchet dans l'équipage de cette grande gueule. Si c'est pour venir ramasser sur les cadavres qu'on laissera, je vous veux pas !
- T'inquiète pas gamin, y'aura rien à venir ramasser sur le tien.
- T'as dit quoi du-schnock ?
- Le Cavalier du-schnock s'te plait. J'ai dit qu'un branquignole qui connait pas sa place risque pas de ramasser grand chose. Premier tombé, premier mouru comme on dit. Hé hé..
- OH OH ! Exactement ! Laisses le club des vieillards en paix fiston, attends de voir les comptes de fin pour cracher sur tes ainés. Faudrait qu'on se décide sur le plan là..

- Faisons ça..
Le visage fermé, le Capitaine Lewis prit sur lui de pas déboyauter sur l'instant les deux vieilles bidasses méprisantes. Les balles perdues sauraient en étaler l'un, l'autre attendra le retour.

- Moyen de marcher ailleurs aussi. S'en prendre à ces salauds c'est comme s'en prendre à la Marine. On va se casser les dents pour des clopinettes..
- Chiasseur de capon de mes deux !
- Suppôt de pérave !!
- Bouclez là ! Pourquoi aller y risquer sa peau je vous demande, et s'avez rien d'autres à répondre ?


Derrière les insultes, des grognements gênés d'assentiment germaient de ci, de là. La flamme belliqueuse de l'assemblée pirate s’essoufflait déjà. L'histoire aurait pu en rester là. Chacun finissant son verre, puis retournant d'où il était venu sans un regard en arrière. Laissant filer cette douce musique digne de marquer les annales pour des pillages miteux plus à même de les garder en vie. Le bon sens l'aurait voulu. Mais on ne prenait pas la mer à bord de coques de noies pour vivre de la violence lorsqu'on en était doté. Dans chacune de ces brutes se cachait le même rêveur. Certains se perdaient en chemin, mais les braises d'un avenir meilleur, de gloire ou de fortune, d'aventure ou de découverte ne les quittaient jamais réellement. D'un simple souffle, Gerritzon embrasa les cœurs.

- Trop longtemps... trop longtemps qu'ils se foutent de notre poire, trop longtemps qu'ils se tiennent retrancher derrière leur armada loin de nos griffes ! Le ton était solennel, à la limite du chuchotement par moment. Les griefs s'étaient tus, tous étaient à l'écoute maintenant.Cette île et cette mer nous sont fermées depuis combien de temps maintenant ?
- Trop longtemps !!
- Oui trop longtemps... Ils s'engraissent sous nos yeux, sont devenus intouchables.. Mais aujourd'hui ils se sont mis à nue ! Pour la première fois, le mépris de nous autres les a poussés à délaisser leur terre généreuse pour partir guerroyer. La flotte et l’armée royale ont libéré la place, la place forte s'est fissurée. Cette erreur doit être payée avec les arriérés ! Pour le faire, nous nous devons de nous supporter encore ! Ensemble nous sommes plus forts que nous ne l'avons jamais été et c'est cette force qui balayera l'île !!


Une nouvelle fois la salle était méconnaissable, de nouvelles fraternités naissaient dans une ambiance surchauffée. On trinquait et s’alpaguait joyeusement. La salle était conquise. En cet instant, rien n'aurait pu contrer les troupes de forbans. Le Capitaine du Houar laissa la parole à son tacticien et ami Pasa. Il était temps de poser les dernières cartes pendant qu'ils étaient mûrs.

- Dans cette bataille, le moindre équipage comptera ! Je vais vous expliquer comment nous allons nous y prendre. Mais avant de débuter, pour qu'on soit bien clair, je vous préviens : l'équipage du Houar ne posera pas un pied à terre. On sera à la fois votre ange gardien et votre porte de salut quand ça chauffera. Ce qui vous coutera deux millions par tête !

La douche froide s'accompagna de nouveaux rugissements furieux. Coincés entre envie d'en découdre et sentiments de se la faire mettre à l'envers, ils se chamaillèrent encore longtemps. Mais personne ne quitta la table, la discussion était lancée.
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La descente chaloupée sous la nouvelle aurore des deux poivrots s’accompagnait de rires et chants grivois alors que la cité s’éveillait. Bien accroché à son bâton de marche, le plus malingre des deux s’écarta pour une ruelle de traverse à l’écart des voyeurs et des râleurs. Tenant plus de la décharge que de la ruelle, il s’arcbouta un instant et accompagna le pavé crasseux d’un torrent jaunâtre. Toute la fortune gagnée la veille s’écoula. Voyant le regard de vicelard le lorgnant, il bifurqua le jet au-dessus d’un amas de caisse vide pour le noyer. La grimace grotesque peinturée sur le mur d’un solide gaillard à dents pointues semblait s’en offusquer. L’artiste avait signé l’œuvre de sa plume : « Mort à l'usurpateur ! ». Le ton rugueux du Ripailleur lui parvint du dos.

- Tu ne devrais pas pisser là mon gars, tu es entrain de baptiser notre bon Roi. Serait capable de la couper pour ça si y trouvait à couper. OHOHOH !
- Pris pour pris m’en va lui faire gouter du reste hé hé…


Une fois l’affaire remballée dans la soutane, les deux compères poursuivirent leur descente vers les quais. Le fourmillement du petit matin en animait le chemin. Les fenêtres de quelques maisons troglodytes s’ouvraient tout juste, alors que d’autres le pas pressant s’en allaient besogner. Crieurs et marchands alpaguaient déjà les passants. Le boulot ne manquait pas dans les rades pirates. Toutes les prises rapportées dans le port retombaient d’une manière ou une autre entre les mains des habitants. Les tavernes ramassées sans conteste la plus grosse part, mais derrière toute une ribambelle de métier puisait son bonheur. Les entrepôts n’avaient jamais trop de bras, les commerces ne craignaient pas les pénuries de clients et mille autres trouvaient à faire. De cet écosystème peu regardant sur les provenances, la vie était parvenue à s’enraciner à l’intérieur d’un amas de rochers désertiques pointant hors des eaux.

A mesure qu’ils approchaient de l’eau, l’animation se dévoilait grandissante. Les équipages venus guerroyer se préparaient à appareiller. Descendus à terre, les loups de mer de tous bords chargeaient l’avitaillement sur leur dos. Les barils et caisses transitaient jusqu’aux navires où d’autres prenaient alors la relève. L’effervescence bruyante signait aux yeux extérieurs qu’un accord avait été passé. Le cercle restreint de l’Ancre Noire se gardait tout de même le monopole du « où » et du « quand ». L’histoire s’était éternisée plus qu’elle n’aurait du, les humeurs s’imputant encore une fois pour beaucoup dans la discussion. Comme coincé, les plus récalcitrants avaient fini par ratifier sans dissimuler leur réprobation. Le Cavalier, simple potiche invité pour jouer les épouvantails, se l’était bouclé mais comprenait l'amertume des forbans à voir des renégats de la marine s’en tirer avec la part belle du butin l'ancre encore au fond. En position de force, le stratège du Houar avait diverti d’une seule et unique chansonnette la salle. Piégé avec le doux refrain en tête personne n’avait trouvé mieux, ils s’étaient couchés. Le contrat pirate et le coffre du Houar, rempli par les signataires, allaient rester entre les mains du tenancier Zoulich dans l'attente de leur retour.

Longeant les entrepôts du port un moment, le ripailleur s'engagea finalement dans l'un que rien ne distinguait des avoisinants. Le cerbère à l’entrée les laissa passer sans desserrer les crocs. A l'intérieur, la même activité les accueillit. Une poignée de gars trapus s'affairaient à entreposer un nouvel arrivage dans les rayonnages. La salle aux dimensions appréciables s'organisait sur plusieurs niveaux avec des systèmes de poulies pour hisser les marchandises et les descendre sitôt qu’elles trouvaient preneurs. Si la majorité soufflait sous l'effort, un gaillard à la barbe fournie et bien entretenue répertoriait les entrées à un plus petit installé derrière un bureau entrain de consigner l'inventaire. Dès que la présence des nouveaux arrivants fut remarquée, les travailleurs s’arrêtèrent et saluèrent le Patron.

- Oh oh ! Bon matin vous aussi, mais vous arrêtez pas ! Un acheteur important va passer chercher nos stocks de geta. Il prend la route de nuit pour l'île Karaté, que les caisses soient descendues à son arrivé. Il prends également une partie du coton.
- Va nous faire de place.
- Oh oh oui bon débarras ! J’ai à parler avec le Capitaine maintenant, et ce jeune homme.

Bien dressés, les hommes libèrent l'espace sans un mot et retournèrent besogner. Ce que le Cavalier identifia comme le superviseur de l'endroit les rejoignit aussi, son inventaire en main. La mine fière, Barbe Noire trifouillait l'une des couettes ponctuant son épaisse toison de jais dans l'attente. Le Ripailleur dut trop tarder, car le forban prit en premier la parole d'un ton impétueux.

- Les cales étaient moitié moins remplies que ce que tu avais annoncé !
- Ils ont déchargé dans un port avant votre rencontre... des choses qui arrivent. Ne nous prenons pas la tête pour des détails. Je viens avec des nouvelles fraiches. On lance l'assaut !  
- Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas le savoir. Même le vieux rib du trottoir derrière le Rainbow House, moitié sourd, plus que moitié aveugle, me l'a dit t'à l'heure quand je lui ai passé devant.  
- Et t'a t'il dit que ce déterrè allait t'accompagner à bord ?


Le Cavalier se contenta de grimacer un sourire à son nouveau Capitaine. Ce dernier le foudroya du regard.

- Pas ce qui avait été convenu ! Ton navire, l'or pour moi, les marchandises pour nous, le bord est à moi ! Il y a qu'un seul Capitaine une fois en mer chez la Petite Anne. Et c'est MOI !! Pas la première fois que tu me l'as joue à l'envers !
- J'oublie pas notre contrat, j'oublie pas non plus la mention où je m’octroie des services. Le gros coup que je t'offre s'accompagne d'une assurance. Comme vos petites familles, me ferais une joie de vous revoir, plus encore si les cales sont moitiées pleines comme je le présage.
- Tu me traites de voleur ?!
- De pirate rien de moins. Ne prends pas la mouche, derrière la couche de misère tu trouveras un homme de la mer pour te soutenir. Gagnant, Gagnant.
- Je ne veux pas d'autres rats sur mon navire !
- Trop d'honneur Cap'taine hé hé..
- D'où tu me donne du Capitaine ! Dévergouille tes oustillons Croquemort !!
- Oh oh ! Vous êtes faits pour vous entendre. Il t'expliquera  le déroulé une fois sur Mon Navire. A prendre ou à laisser. Et me l'envoies pas à l'eau comme le dernier Oh Oh !
- Une lame de fond j'ai dit...


Le Ripailleur, dont la bonne humeur tranchait avec le visage furibond de son comparse, coupa la conversation en prenant à partie le Cavalier.

- Je te laisse entre bonnes mains, t'ention à toi. Puis à ton retour, on reparlera de ce qu'on a dit.
- Qu'il en soit ainsi. J'espère ma hotte plus chargée à ce moment là.
- On l'espère tous. Parlant de hotte, je crois bien que j'ai un présent pour toi. Noël avant l'heure ! Oh oh !
Il ferra un de ses employés du regard. Et toi ! Oui toi franc-guignol ! Vas me chercher une faux dans la réserve.
- Une faux ?
- Tu comptes quand même pas attaquer les gueux de la marine armé d'un vieux gourdin ! Est passée où la tienne de faux ?
- Perdue y a longtemps. Naufrage à l'entrée de Reverse..
- Bah l'affaire est conclue alors ! Tu me la rembourseras plus tard, ces machins se vendent pas de toute manière. Pas de champs dans le coin, pas de combattants morbides non plus. J'ai toute une série de réplique dans la même veine, parait que c'est une copie de celle de Black Crow. Pris sur un navire en direction d'une expo de fanboy de la drolesse à ce qu'on m'a dit.
- Et sa coupe au moins ?
- Mais oui que ça coupe, tu vas voir. Passe lui donc toi.


Le gaillard parut soulagé quand il laissa l'arme entre les mains du Porte-Mort. La bestiole pesait son poids. Faite dans un bloc d'acier, l'arme s'étirait sur sept pieds avec une terminaison disproportionnée en croissant caractéristique de son espèce. Habitué à manier des formes plus classiques, le forban nota les fioritures en déformant le contour. D'un œil concentré, il inspecta avec attention ses moindres contours et sembla s'en satisfaire. Il l'a mania brièvement dans l'espace disponible afin d'en soupeser l'équilibre et sourit. Le vautour venait de retrouver ses dents.

Faux:
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Barbotant dans les eaux de Rokade sous la lumière vive du matin, la Petite Anne attendait patiemment le retour de son Capitaine. Au sol, où plus exactement en fin d'embarcadère, l'équipage s'activait à charger les réserves en vue de la traversée. La brise de l'air salin caressant son crâne scintillant, le Cavalier s’arrêta à la moitié du chemin de planches pour en apprécier la douceur. La longue faux dans une main, on l'avait chargé à la sortie de l'entrepôt comme un mulet une fois le Ripailleur quitté. Son panier avait été alourdi par une montagne de sacs de munitions en plomb et divers autres agréments tous plus pesants les uns que les autres. Une caisse de bois, rempli de fontes il aurait parié, lui avait également été glissé sous le bras. La vieille bourrique enivrée avait porté sa charge sans faillir, sans se plaindre, à la suite d'un Capitaine Barbe Noire équipé uniquement de son sabre d'abordage et de son humeur orageuse. Des plaisanteries avaient fusé au passage du vieillard grotesque sous le barda avant que l'aura de noirceur ne les rattrape. Maintenant le regard perdu dans le lointain, le Cavalier se ressourçait. La clémence de la journée nouvelle offrait une vue dégagée sur l'immensité bleu. Derrière l'aventure attendait. Trônant à quelques encablures, les eaux trompeuses du Rocher n'acceptant pas son approche, le Houar perçait l'horizon. D'autres navires avaient déjà levé l'ancre et semblaient vouloir le rejoindre. Il se serait bien encore un peu laissé absorber par le spectacle, mais le visage empourpré de colère du maitre de bord le tira de sa torpeur.

- Que je te reprenne pas à bailler aux corneilles toi ! Pas de place pour les flemmards à mon bord t' m'entends !! Débarrasse toi de se sourire d'idiot ! Y t'enlaidit que trop la gueule à chier-dessus que tu portes et dépêche toi de me monter l'attirail à bord !!! Par le barbe de verte couille ! Jamais vu une traine savate pareille ! Tu m'embarquera le reste après !!
- Bien Cap'taine...


Le pirate remit la machine en route, sans manquer de prendre un coup de botte au passage, et reprit le chemin vers la caravelle le pas lourd. Qu'importe les bosses du parcours, il était parti. Direction Bliss !

Arriérés de cendres [1/3] Pirates-of-black-cove-pc-1295967546-005-card


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