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Déstabilisation.


Cela fait maintenant quelques jours que je suis sur les Précieuses, mon île. L'Indépendance étant enfin acquis, j'ai pu mettre en place plusieurs projets pour l'avenir de la citadelle. De cette manière, je peux m'absenter des mois entiers pendant que l'agglomération s'agrandit selon mes plans. Je me suis accordée du temps pour me reposer et fortifier des liens avec des personnalités importantes. Maintenant, je dois désormais mettre les voiles pour Alabasta avant que je ne rate le créneau idéal pour le pillage. Je m'apprête à partir du Septième Ciel, mon hôtel de luxe personnel. Alors que je prends mes dernières affaires dans ma chambre, le jeune employé de ma boutique toque à la porte.

— Dame Nakajima, venez vite! Il se passe quelque chose de terrible au port.

Je lui réponds machinalement.

Qu'est-ce que c'est encore?!

J'espère que ce n'est rien de grave. Je suis moralement fatiguée de devoir régler les problèmes divers. Lors de la séparation avec Armada, des partisans des Neufs Flibustiers se sont retrouvés du mauvais côté. Ne voulant pas mal finir, ces derniers m'ont rapidement juré l'allégeance. Je ne suis pas très emballée pour les laisser tranquille, car quelques-uns font encore un peu de grabuge. Loin de mener une mutinerie, ils causent quand même des perturbations. Je suis obligée d'intervenir pour les clamer. Je songe à créer une zone pour contenir les habitants qui sont un peu hors de contrôle, mais qui ne sont pas réellement une menace pour moi ou pour les Précieuses.

Ne me voyant pas toujours pas sortir, le garçon de chambre insiste.

— On se fait attaquer!!

Je manque de peu de déraper en forçant trop sur ma valise tant je suis surprise.

QUOI?!

Déjà que faire mes affaires m'agace, alors apprendre une telle nouvelle me donne une très mauvaise humeur. Laissant à l'abandon mes biens, je sors de ma pièce en essayant de calmer ma colère. Je tombe nez-à-nez avec mon interlocuteur et une autre personne. Est-ce Armada qui réplique? Est-ce le Malvoulant qui nous a retrouvé?! Ou est-ce la Marine?! L'idée qu'on puisse attaquer ma jeune citadelle me révolte. Je commence à peine à trouver mes aises qu'on vient déjà saloper mon travail. Je prends alors la parole.

Que se passe t-il, au juste? Qui nous attaque?

L'autre individu ne fait pas partie de la maison et semble plutôt être un docker déjà d'un certain âge. C'est lui qui me répond.

— Euh... Bah, Capitaine, c'est un monstre marin qui...
Tu me fais déranger pour un monstre marin de rien du tout?

Mon regard est noir. L'ouvrier du port et le jeune homme détournent leurs yeux, presque d'un air honteux. Toutefois, le vieux trouve la force de répondre.

— C'est... C'est qu'il est coriace, Capitaine.
Les défenses de l'île ne suffissent pas à l'abattre une bonne fois pour toutes?
— Non, Dame Nakajima. C'est pour ça qu'on a besoin de vous tout de suite.

Je souffle. Je pensais que le problème était plus grave. Dans un sens, ça me rassure.

Bon. Prenez mes affaires et suivez-moi.

Il ne manquait plus que ça! Il fallait qu'une créature aquatique surgisse des abysses pour retarder l'heure de mon départ... Les travaux de restauration sont encore en cours. Mon île est encore vulnérable et peine à reprendre de la couleur. Accompagnée des deux hommes, je me dirige vers le port et je constate les dégâts. Le monstre semble enragé et s'attaque à tout. Les quelques canons du coin ne peuvent pas l'arrêter. Au loin, je vois un navire arriver. Est-ce que le bâtiment traque cette maudite chose? J'espère juste que ce n'est pas un énième problème, car je peine à identifier le vaisseau.


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Ven 31 Aoû 2018 - 21:50, édité 6 fois
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Voilà plusieurs jours que l’on a quitté Wiskey Peak, je me rétablis assez rapidement, je recommence à être à la barre du navire, à revoir un peu le jour après être resté deux jours allongé, ne bougeant aucun orteil.

Nous avions fait le plein de vivre mais la viande manque cruellement sur ce rafiot et il se trouve que j’ai envie de viande, ça m’aide à mieux éponger le rhum que je m’empiffre la journée.

La tête dans le brouillard je dresse sur le pont, clignant de l’oeil, le temps de m’adapter aux lueurs du jour, j’entame une démarche lente et lourde jusqu’au gouvernail du navire, bouteille de rhum à la main, j’en prends une gorgée.

- Dégages. C’est ma place ici.

L’homme à la barre se décale en me laissant prendre en main la direction du navire, j’observe le log pose et j’oriente le bateau dans la direction indiquée. J’ai faim. Mon ventre n’arrête pas de gargouiller et cri famine. Nous ne mangions ces derniers jours seulement des légumes, du pain et de la vieille soupe.

Certains s’improvisent en tant que pêcheurs, dont Arhye et Matt qui semblent attendre que les lignes fassent mouche.

Les voyant poireauter je souris, quelques têtes de glands ces deux-là.

Moka quand à lui s’est enfermé dans sa piaule, Léonardo garde un œil sur moi, inquiet. Vasco et les autres s’exécutent, nettoient le pont, ils trouvent des occupations.

Plusieurs heures passent. Sans que rien ne montre le bout de son nez au bout des lignes.

Je reste à mon poste même avec ce soleil de plomb. Je m’allume une cigarette, je grogne pour qu’on m’apporte une nouvelle bouteille de rhum.

Les trucs ordinaires de pirate quoi.

Soudainement un hurlement dans les profondeurs résonne, une immense masse se glisse sous le navire, l’eau s’assombrissant, nous distinctions la masse se déplacer lentement, sans faire attention à notre bateau.

Les autres n’osent pas faire un geste, pas un bruit.

La seule chose que voit mon œil est une montagne de viande, ce genre de montagne qui vous nourri toute une vie.

Salive en bouche, je décide de suivre l’ombre, je vais leur montrer ce que c’est que la vrai pêche !

L’ombre gargantuesque nous devance mais le rafiot semble suivre l’allure.

La traque dure, le monstre ne montre toujours pas le bout de sa tête.

Plusieurs heures passent.

A l’horizon une île émerge, notre repas semble s’y diriger.

Alors qu’il nous a distancer, au loin, nous observons d’un coup le monstre s’exciter et sortir de l’océan pour attaquer cette « île ». C’est notre jour de chance et l’occasion ultime pour enfin bouffer de la viande parmi cet océan !

Je commence à dégaine mon sabre, pointant du doigt le matelot à ma gauche je lui ordonne de prendre le contrôle du navire, je titube jusqu’à la proue.

- Suis bien le monstre ! Prends le vent maudit escargot ! Ne laisses pas notre chance de bouffer s’échapper ! Aller rapproches-toi ! Et vite ! Faut qu’il soit à ma portée. Les autres révélé le drapeau ! Nous allons faire deux pierres un coup. Fufufufu.

Arhye se tenant derrière je l’entends soupirer.

- Cela ne présage encore rien de bon… .

- Tais-toi gamin. Ne te mets pas entre notre repas et moi.
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- Et voilà ça recommence !

   Il ne pouvait pas s'en empêcher : les yeux plus gros que le ventre, Daemon fonçait tête baissée sur tout ce qui le mettait en appétit. Et tous les sens du terme étaient bons.
   Je préférai de loin la pêche traditionnelle, à l'image des vieux-jeux et des paysans usés par le travail quotidien. J'avais déjà tenté la pêche au gros, mais là... On parlait quand même d'un monstre marin ! Je ne savais pas comment cette tête de bourrique avait pu survivre aussi longtemps en ayant une notion aussi tordue des choses ! Mais ce n'était plus le moment de grimacer, ni de reculer. Avec Moka, le capitaine, occupé dans sa cabine à ruminer les événements récents et à se retrouver, le borgne devenait le maître à bord.
   Et ce n'est pas comme si je ne m'y étais pas habitué :

- Matt, tu restes avec Léonardo. Je vais préparer les canons.

   Parce que s'il y avait bien une chose que j'avais apprise récemment, c'était mon potentiel en tant que canonnier... Ou bien n'était-ce que de la chance ?
   Je courrais donc en direction des pièces d'artillerie et, levant la tête, remarquais enfin ce qui se tramait du côté de l'île.
   Sans que l'on sache encore pourquoi, la créature s'était dressée devant ce qui ressemblait à un port et détruisait tout ce qui passait à portée en hurlant. Sa voix caverneuse et puissante faisait trembler l'air autour d'elle. C'était une sacrée bestiole... Ou plutôt c'était la chose la plus énorme que j'ai vue jusqu'à présent. Et les tirs de barrage en face la ralentissait avec peine ! Je commençais à me dire que mon idée était particulièrement mauvaise. Mais impossible de reculer : Daemon en avait décidé ainsi. Nous devions terrasser cette chose et refaire le stock de provisions.

   L'armement du navire de la Marine que nous empruntions était de bonne qualité ! Même mes mains et mes yeux d'amateur pouvaient le certifier sans peine. Et le tout était fait de sorte à faciliter l'insertion des projectiles et le changement de trajectoire : fixés sur des sortes de colonnes rotatives, les canons pouvaient tourner sur 90° et s'élever jusqu'à 165°. Certains bateaux étaient conçus pour obtenir de tels résultats, mais la Marine était en avance en terme d'efficacité à ce niveau-là ! L'ensemble était parfaitement huilé.
   Je remerciais intérieurement le commodore Miltiades, à qui nous avions volé le navire, avant de secouer la tête pour le chasser de mon esprit.
   Je hélais Vasco et deux autres types et leur demandais de m'apporter les gargousses de poudre. Nous irions plus vite à plusieurs. Nous pûmes ainsi charger quatre canons et je m'occupai ensuite du pointage.

   En faisant cela, je remarquai le drapeau qui flottait en haut de certains vaisseaux amarrés au port, ainsi que sur l'un des plus grands bâtiments de la ville derrière... Et je frémis : c'était un pavillon noir. Et nous approchions avec un navire de la Marine. Si je pouvais les remarquer, alors ils le pouvaient eux aussi. Nous risquions d'avoir des problèmes très rapidement s'il fallait combattre sur deux fronts.
   Je me dépêchais d'ajuster les pièces d'artillerie avec Vasco et regardai Daemon, lequel souriait comme un dément à la proue.
   Je criai :

- Hé ! Donnes-moi vite la permission de tirer ! Parce que si on s'approche davantage, ça risque d'être la merde !
- Attend !


    Mais oui. Mais bien sûr... Attendre...

- Daemon ?! C'est pas le moment là ! Il y a des pirates en face !
- Et alors ? Nous aussi !
- C'est pas ce que dit notre bateau !
- Tu attends !
- Mais bordel de...
- TA GUEULE ! Je me concentre.
- Mais c'est pas vrai...
- ...
- ... Daemon ?
- ...
- Oh ?!
- On y est presque... Il va se retourner...
- CONNARD DE CYCLOPE !
- MAINTENANT !


   J'allumai la mèche de chacun des quatre engins face à moi et très vite les détonations retentirent. Face à nous, le monstre marin se dressait de toute sa masse et affichait son flanc. C'était ce qu'attendait le borgne : une ouverture. Personne ne devrait douter de ses talents de chasse. Ce n'était sûrement pas sa première fois. C'était un navigateur, un habitué de Grand Line. Il savait tout des risques de la mer. Du moins plus que moi. Je devrai davantage lui faire confiance... Mais il fallait avouer que vivre à ses côtés était mauvais pour le cœur !
   Les quatre boulets percutèrent la bête et elle poussa un cri de surprise et de colère. Quelques égratignures, et les écailles manquantes par endroits, laissèrent supposer que nos tirs et ceux de la défense du port ont eu de l'effet. Mais c'était loin d'être suffisant pour la terrasser.

   Et évidemment, elle se tournait vers nous maintenant.

- Faut que j'arrête d'avoir des idées à la con moi...

   L'influence des fous.
   Le monstre marin s'étirait, prenait de la hauteur, grognait de plus belle. Nous ? Nous commencions à déglutir. Certains tremblaient, d'autres cherchaient un échappatoire, même fictif. Moi je regardais Daemon, lequel ne bronchait pas.
   Je ne savais pas d'où je puisais cette confiance, mais je savais que rester à côté de lui, là tout de suite, me mettait en sécurité. Je le rejoignis à l'avant du navire, une cigarette à la main. Je l'allumai, à moitié rassuré, alors que le monstre entamait sa descente : sa tête se penchait sur nous, de plus en plus vite. Toutes dents dehors, les pupilles luisantes et plissées en une expression rageuse, la bête s'apprêtait à nous happer.

   C'est là qu'elle partit : la lame d'air du borgne. J'avais à peine vu le mouvement et pourtant l'homme en kimono à côté de moi venait de décrire un arc de cercle parfait avec son sabre, et l'une des attaques les plus terrifiantes que je lui connaissais partit en direction de l'assaillant.
   Un nouveau hurlement retentit tandis que la créature reculait vivement, éprise de douleur. Dans l'agitation, je la vis : la plaie sanglante qui lui parcourait l’œil jusqu'au sommet de son crâne.

   Sur l'île, quelque chose semblait se préparer.
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Monstre Marin de l'Équipage de l'Écume Sanglante.


Sujet: Œuvre originale.
Illustration par JamesCombridge.

La créature recule dans la baie du port, faisant alors chavirer plusieurs petites embarcations et endommageant sévèrement un navire de taille moyenne. Si elle disposait des mains, elle les poserait immédiatement sur sa plaie sanglante. Pour la première fois depuis très longtemps, la bête souffre le martyre. Sans se fier au bruit insupportable qui sort de sa gueule béante, tout le monde peut voir la manière dont elle se crispe et lire l'expression sur son "visage". La chose est en colère. L'entaille qui lui parcourt l'orbe oculaire jusqu'au sommet du crâne n'est pas assez profonde pour la tuer. Comme pour délivrer un message au borgne, encore une fois, elle s'apprête à le happer, lui et ses camarades. Œil pour œil, dent pour dent et... Queue pour queue!

— Attention!!

C'est un docker qui s'égosille à l'attention des nouveaux arrivants. Avec l'extrémité de son corps, le serpent de mer cherche à balayer le navire Marine où se trouvent les Pirates du Prince. D'un revers, la bête ramène l'autre bout à la manière d'un tentacule. Le remous s'écume partout sur ses écailles luisantes. L'inévitable semble s'annoncer. Seulement, il se passe bien quelque chose au port. Ni une, ni deux, Aoi laisse les habitants de son île recharger les canons pendant qu'elle s'élance à son tour dans la mêlée. Sautant de structure en structure, elle fait son dernier bond juste au-dessus de l'animal enragé. Son poing droit sécrète de la lave et devient de plus en plus gros. Quadruplant de volume, le bras de la femme-magma vient alors s'abattre violemment.

Titanic Strike!!

Le coup est dévastateur. Le choc est si violent qu'il fait des répercussions à l'intérieur du corps du monstre marin. Il ne serait pas étonnant d'y voir des os se fêler tant la frappe est titanesque. Du liquide pâteux se mélange alors au sang, mais la créature aquatique semble résister encore. Une dernière salve coordonnée entre les nouveaux arrivants et les citoyens des Précieuses devrait pouvoir l'achever. Loin d'être une arme vivante inébranlable du Malvoulant, le serpent de mer peut encore se battre un peu.

Alors que la bête replonge dans l'eau, pour éviter la noyade assurée, la Capitaine des Ombres du Chaos ressaute sur la première surface solide accessible. Autrement dit, le navire des Pirates du Prince. Bien que le bâtiment soit de la Marine, le pavillon noir qu'il arbore lui laisse croire qu'elle peut se mettre en sécurité. Il ne serait pas logique qu'un cuirassé du Gouvernement Mondial vadrouille seul dans le coin même pour une reconnaissance. Pour la Reine Rouge, cela signifie qu'une chose. Des nouveaux forbans désireux de rejoindre son île. Et donc, des potentiels alliés. Son membre revenu à la normale, elle atterrit juste devant Arhye et ouvre la parole.

Il va revenir. Nous ferons les présentations après.

Effectivement, la créature compte bien revenir à la charge. N'étant pas un Roi des Mers, la chose semble pouvoir s'attaquer au navire Marine. Le Granite Marin qui couvre la coque ne l'affecte pas. Il faut dire que la bête est dressée pour le combat. Et ce que tout le monde ignore, c'est que le serpent de mer est envoyé par l'Équipage de l'Écume Sanglante. Il s'agit en réalité des rescapés lors de l'affrontement entre les Précieuses et Armada qui cherchent à délivrer leur Capitaine, Tomoe Togashi, dit la Grande Reine Naga. Leur acte est impulsif et n'est pas commandité par les Neuf Flibustiers ou les Usuriers. C'est tout simplement des Homme-Poissons qui veulent se venger. De ce fait, alors que la créature aquatique revient à l'assaut, des H-Ps se faufilent sous l'île à la recherche de la zone la plus fragile de la citadelle afin de la saboter.


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Mer 23 Mai 2018 - 23:54, édité 7 fois
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C’est qui celle-là ? En tout cas elle ne semble être vraiment hostile, je me contente de sourire tournant le dos à notre arrivante de dernière minute. Une idée me traverse la tête tel un éclair. Le monstre s’est replongé dans les profondeurs, il ne semble pas attaquer tout de suite, nous pouvons apercevoir son ombre faire le tour du navire, il doit attendre le bon moment.

- Fufufufufu !


Je me retourne brusquement, jetant un œil en direction de notre collaboratrice, avant que mon regard se dépose sur Arhye, le visage se déformant à cause de mon sourire machiavélique.

- Ohoh… non, je ne sais pas à quoi tu penses mais c’est non !


J’effectue une moue devant la réponse de mon compère.

- Aller s’il te plaît ! Mon plan est d’enfer ! Et en plus tu t'es très bien débrouillé là !

Arhye se retourne et commence à bouder.

- Non ! Tes plans sont tordus ! Et j’ai l’impression que plus le temps passe… et plus tes plans sont tordus !

Je hausse les épaules, m’avançant vers lui le regard hagard en direction du ciel, faisant comme ci de rien n’était.

- Je souhaite simplement t’accrocher cette corde… Lui dis-je en attachant rapidement ses pieds au bout de corde que j’ai récupéré sur le pont. Et tu sais Arhye, pour attraper un gros poisson il faut… un… APPAT DE SON ENVERGURE ! FUFUFUFUFUFU !

Je commence à le tirer violemment avant que je ne sente la corde céder, quoi ? Il est si gros que ça ce con ?!

J’aperçois Matt sabre en main, il semble être le fautif. C’est lui qui a tranché la corde ?!

- Putain ! MATT ! TU VEUX NOUS LAISSER MOURIR DE FAIM ?!

Il déglutit avant à son tour et pour la première fois hausser sa voix contre moi.

- MAIS PUTAIN T’ES VRAIMENT QU’UN VIEUX CON DE BORGNE FOU ! REGARDES-TOI ! TU ES TELLEMENT AFFAME ET FOU QUE TU SOUHAITES JETER TON COMPAGNON A LA FLOTTE POUR POUVOIR PEUT-ÊTRE PÊCHER !

Je me gratte le crâne, réfléchissant à la gravité de ma manière d’agir… non, je ne vois pas ce qui a de mal.

- Mais t’es bourru ?! J’peux pas le faire ! J’suis un putain de maudit sinon j’y serai allé à l’eau !

Je sens tout à coup quelque-chose s’enfoncer en moi, c’est fin, tellement fin que pour un peu je ne m’en aperçus pas. Il s’agit de Léonardo, il semble m’avoir enfoncé une seringue dans le dos.

- Tu me fais quoi là, Léonardo ?


- T’en fais pas, c’est une seringue de sédatif, elle va te calmer un peu boss, tu es trop sur les nerfs en ce moment. Tu ne vas pas t’endormir mais ça va déjà un peu plus te détendre.


- Espèce de raclure… .

Lorsque je me tourne pour frapper Léonardo j’entrevois du coin de l’œil une immense ombre se frayer un chemin dans l’eau à toute vitesse, je chope mon médic’ et l’envoie valdinguer sur le pont du navire avant de voir se monstre effectuer un saut défonçant la proue du navire et sa figure, avant d’atterrir de nouveau dans l’eau, nous laissant de nombreuses vagues à affronter et ma foi, assez immenses.

A cause des secousses je suis tombé à la renverse, ce qui me m’agace fortement.

Je me relève et sens mes muscles s’alourdir.

- Grrrr…. Tu serais mort si je ne t’aurais pas envoyé valser ailleurs du con. Alors vous avez un meilleur plan ?!
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- Oh merde... Matt ! Occupe-toi de Léonardo !
- Compte sur moi !


   Et le voleur blond couru en direction du médecin, choqué par ce qui venait de se passer. De mon côté, j'étais à quelques pas de Daemon et m'empressais de l'aider. Nous nous éloignâmes suffisamment de l'avant du navire, jusqu'à nous retrouver de nouveau proches de l'étrange femme à la chevelure flamboyante.
   Cette inconnue était arrivée là, devant nous, depuis l'île. Et j'étais resté scotché par son irruption. Même si les récents événements m'avaient appris à ne plus me laisser surprendre par les utilisateurs de fruits du démon. Mais le sien semblait particulièrement puissant.

   Comme elle l'avait dit : nous n'avions pas le temps pour les présentations : la bête se dressait à nouveau et nous empêchait tout mouvement de retraite ou d'accostage. Derrière elle, les défenses du port se réorganisaient pour une attaque jointe. Et moi je ne pouvais plus tirer au canon, la créature étant trop proche pour me laisser le temps de recharger. De toute manière, j'avais un navigateur gueulard bien que shooté au calmant sur l'épaule et mon oreille en souffrait :

- VOUS ÊTES VRAIMENT UNE BELLE BANDE DE LOPETTES ! EN PLUS D'ÊTRE CONS !
- Au lieu de brailler, fais marcher ta cervelle et trouve une solution qui N'IMPLIQUE PAS de me jeter par dessus bord !

   Je disais ça, mais je n'étais pas mieux loti niveau inspiration. Tout ce qui me venait à l'esprit là, tout de suite, c'était de demander à la rousse ardente et à ce foutu borgne d'unir leur force pour balayer le monstre serpentiforme... Mais l'un n'était plus au mieux de sa forme et l'autre était une étrangère. En somme : un autre danger potentiel. Impossible de l'impliquer dans quoi que ce soit qui puisse nous contraindre à lui devoir quelque chose. Nous ne savions pas ce qui pourrait lui passer par la tête...
   La pression et l'agitation me faisaient serrer les dents et battre le cœur. Trop vite à mon goût. C'était désagréable... J'avais envie d'une cigarette.

- Attention !

   Matt avait remarqué le mouvement du monstre et m'avertit de son attaque. Cette fois, elle allait fondre droit sur nous, sans crainte aucune : elle avait dû se rendre compte de la fragilité de ses proies, et sans doute de l'état de l'une d'entre elles. Cette fois Daemon ne pourrait pas l'empêcher de nous happer.
   Pourtant il s'y essaya : il voulut sortir son sabre et finir ce qu'il avait commencé mais la piqure de Léonardo agissait de plus en plus et sa réaction fut lente. D'instinct, je nous propulsai en arrière et seule le nez de la bête nous percuta, nous envoyant tout de même bouler contre la poupe.

   Elle se redressa et se préparait à un nouvel assaut. Je me relevais en grimaçant légèrement. J'avais mal bien entendu, mais sans doute moins que l'autre vieux fou, lequel recouvrait tout juste ses forces de notre lutte face au commodore Miltiades.
   C'était là que je réalisai deux choses : d'abord le fait que j'étais l'un de ceux qui en avaient le moins bavé lors du combat sur Whiskey Peak ; ensuite le fait que tous les efforts fournis jusqu'à présent, toutes mes séances d'entraînement ainsi que les journées harassantes passées aux côtés de cette bande de pirates déjantés m'avaient endurci au delà de ce que pensais possible. Je n'avais pas si mal. Cette bête était énorme, et mes os étaient tous entiers. Autrement dit : j'avais mes chances.
   Du moins c'était ce que je me disais, dopé à l'adrénaline que j'étais.

   Nous nous lancions l'un vers l'autre au même moment, elle avec ses crocs, moi avec le sabre du borgne en main. Je n'étais pas aussi bon bretteur que Moka, mais les quelques notions acquises lors de mon entraînement de marine sur Luvneel me revenaient en mémoire.
   Je bondis à peu près en même temps qu'elle, prêt à frapper, la lame tenue à deux mains sur le côté. Sa gueule se rapprochait dangereusement.
   Des coups de canon retentirent et le sifflement caractéristique des projectiles fut accompagné du bruit des boulets voulant se frayer un passage dans une coque.
   Autrement dit : ses écailles.

   Cela ne dura qu'une petite seconde : la bête ferma l’œil et se raidit à l'impact, ralentissant sa course. J'arrivai à sa hauteur et frappai. Le sabre lui entailla un crochet et le haut de la mâchoire tandis que mon élan m'entraînait vers le haut de sa tête. Lorsqu je vis le sommet de son crâne, bruni par l'attaque précédente de la rousse, je n'hésitai pas. Je pivotai sur le côté et, le corps à l'horizontal, je décochai un coup de pied magistral sur le monstre. J'avais tout mis dedans ! Et l'effet fut celui escompté : le serpent géant percuta violemment le pont, faisant craquer les planches sous lui et manquant de le faire s'enfoncer dans les étages inférieurs. Sa tête se releva, comme après un rebond et la douleur se transforma en sensation d'engourdissement. Il oscillait de gauche à droite, sonné par l'impact, le corps s'enfonçant petit à petit dans l'eau.

  En retombant sur le navire, je soufflais fort. Je réalisai ce que je venais de faire et fus partagé entre la stupeur, la fierté et la joie d'être en vie. J'imaginai même la tête des autres avant de les regarder un à un et...
  Ils ne me regardaient pas. Leur attention était focalisé sur autre chose derrière moi. Tout à coup paniqué je fis volte face, m'attendant à ce que le serpent géant revienne à la charge mais il n'en était rien.
   En y prêtant davantage attention, il me sembla entendre des cris.

   Sur l'île, des gens criaient. Vu l'intonation, et mes expériences récentes, ça n'annonçait rien de bon. J'osais regarder la femme sur notre navire, curieux de sa réaction.
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La scène qui se dévoile sous les yeux d'Aoi lui semble irréaliste. Elle se demande comment un équipage pareil peut encore prétendre naviguer sur Grand Line avec autant d'inorganisation. Sans nul doute, il ne s'agit pas de Marines déguisés. Cette conclusion peut paraître hâtive, mais l'expérience des rencontres fortuites et ses sens lui poussent à croire que les forbans à bord de ce navire sont bien les Pirates du Prince. Maintenant, les avis de recherche lui reviennent en tête avec plus de clarté.

Momentanément, la Reine Rouge perd le fil des événements tant, ses pensées obscurcissent son esprit. Ce n'est seulement après la charge du monstre que la Capitaine des Ombres du Chaos réalise qu'elle se retrouve à l'autre bout du navire. En se relevant, elle voit alors le dénommé Arhye porter un puissant coup au serpent de mer, mettant alors la bête hors de contrôle pour un petit temps.

Aoi reconnaît les cris d'agonie de ses citoyens. Elle fait un bref échange de regard avec le blondinet, puis, s'élance immédiatement au sommet de la dunette. Sans perdre une seconde, elle empoigne une corde et coupe à l'extrémité ce qui la retient. Aussitôt, la femme-magma décolle avec élégance du bastingage et atterrit lourdement sur un navire amarré au quai. Ce bâtiment est en effervescence tant, son équipage s'active pour réparer les dégâts. Ne se souciant pas de ses occupants, la dirigeante des Précieuses s'éclipse à nouveau à vive allure pour joindre le port.

Des Homme-Poissons massacrent les dockers et s'imposent comme étant indéniablement les plus forts. Rien à voir avec une armée ou un équipage, ces adversaires sont simplement un commando aux attitudes étrangement suicidaires. Ils frappent furtivement et disparaissent aussitôt. Aoi se demande comment des H-Ps peuvent être aussi agiles. Elle maudit Dame Nature et se précipite sur la place du port. Il n'y a que deux explications possibles pour elle. Soit, elle a affaire à l'Équipage de l'Écume Sanglante, soit, elle doit faire face à une mutinerie. La dernière option lui semble peu probable. Sans s'adresser à ses ennemis, la Reine Rouge dégaine son sabre. Et dans le même mouvement, elle effectue une frappe circulaire visant à créer une lame d'air droit devant elle à l'horizontale.

Firebreathing!!

Immédiatement, le groupe d'élite fracasse le sol de concert. Se craquant de part en part, les planches se disloquent et permettent aux Homme-Poissons de s'engouffrer dans l'ouverture béante, évitant alors l'attaque de justesse. La technique de la Reine Rouge poursuit alors sa course jusqu'à couper les maisons au fond. Tuant involontairement ses camarades, Aoi ne peut s'empêcher de cracher un juron. Cette vision n'est que trop similaire à l'épisode de l'Indépendance. Fulminant de tous les tuer sans exception, Aoi décroche son Den Den Muchi qui sonne juste à cet instant.

Capitaine Nakajima?
Je t'écoute, Hody.

On ressent dans sa voix qu'elle est exténuée moralement. Le dénommé Hody reprend.

Nous avons affaire à l'Équipage de l'Écume Sanglante.
J'imagine qu'ils sont là pour Tomoe... Poah! Quelle dévotion!!
Exactement. Je dois vous mettre en garde. Ils sont beaucoup plus organisés que le jour de l'Indépendance.

Aoi sait que son interlocuteur s'est déjà battu face à ces adversaires. Elle lui fait pleinement confiance.

Que préconises-tu?
Laissez-moi m'occuper des groupes commandos. Vous êtes plus en mesure de maîtriser les plus grosses menaces.
Les grosses menaces comme un serpent de mer, par hasard?
Oui, mais aussi par le seul Wotan dans leur rang.

Aoi fait les gros yeux. Serrant les poings, la Reine Rouge ne peut se retenir de crier.

QUOI?!!

Elle sait de quoi il s'agit. Ou plutôt, de quel genre de créature son camarade parle. L'ancien Équipage des Saigneurs en possédait un. Qu'est-ce qu'il y a de pire que le croisement entre un Géant et un Homme-Poisson?

Décidément... La malchance me colle à la peau.

Cherchant à se calmer, la dirigeante des Précieuses réfléchit un court instant. À ce moment-là, le monstre marin resurgit à nouveau. La bête est enragée et fracasse le port de plus belle, coulant alors plusieurs navires. Voir autant de dégât oblige la femme-magma à prendre une décision plus rapidement.

Nous nous ne laisserons pas faire. Je vais demander à mon équipage entier et aux Gardiens de mon île de faire le nécessaire pour repousser l'invasion. Toi, veille à ce que les Abysses ne soient pas sujettes à un démantèlement. Je compte sur toi.
Entendu.
Gotcha.

Aoi espère que les Pirates du Prince peuvent assurer leur travail. S'ils veulent se reposer sur les Précieuses, ils n'ont de toute manière pas le choix. Ils débarquent au mauvais endroit, au mauvais moment.


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Lun 18 Juin 2018 - 5:04, édité 1 fois
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Des coups de feu, des cris, de violentes secousses, et le son de lame s’entrechoquant : il s’agissait bien d’une attaque. Son équipage attaquait-il ? Ou était-il attaqué ? Moka n’en avait cure, lui qui s’était enfermé dans sa cabine un long moment, perdu dans ses pensées, ruminant une rage sourde contre l’officier de la Marine qui avait révélé à quel point naviguer sur Grand Line était dur, impardonnable pour les faibles comme lui.

- Ouais, heureusement que je trimballe un forban expérimenté avec nous, auquel cas nous serions tous morts depuis un bail…

Il ricana amèrement en se resservant un verre de whisky. Ivre, il recracha presque immédiatement l’odieux liquide qui venait de toucher son palais et, dans un moment de fureur, jeta la bouteille contre le mur. Celle-ci éclata un mille morceaux, répondant son contenu sur le parquet tanguant de la cabine. Lui, Moka Charlotte, premier prince de jure de Totland, se retrouvait plongé dans une ivrognerie indigne, et le moral abattu alors qu’il n’était qu’aux prémices de ses aventures.

- Non ! Hors de question que je me laisse abattre par notre escapade mitigée sur Whiskey Peak ! Nous valons mieux que ça, nous sommes un grand équipage, le plus grand de tous ! Et vous verrez (il pointa du doigt le portrait du Commodore Miltiades qui décorait la pièce), nous en finirons avec vous, et avec tous ceux qui s’opposeront à nous !

Tandis que Moka était perdu dans un interminable monologue entrecoupé de soubresauts liés à l’alcool qui tentait de se frayer un chemin par le haut, un homme-poisson avait escaladé l’arrière du bateau et, sans un bruit, s’était faufilé dans la cabine du capitaine. Lentement, il avait tiré sa lame et s’approchait toujours plus de Moka…jusqu’à ce que celui-ci, d’un mouvement brusque, se retourna et gifla par inadvertance l’intrus, l’envoyant valser contre le bureau.

- Hein ? Désolé…

- Ptain, tu m’as fait mal enfoiré !

La vue floutée par l’alcool, Moka crut que Nikola se tenait devant lui, il s’approcha et, tendant la main, tenta de l’aider à se redresser.

- Bon sang, Nikolas, pourquoi tomber dans l’invective, j’ai…BOUARGH!!

Moka déglutit la quantité d’alcool, astronomique, qu’il s’était échiné à ingurgiter tout au long de leur trajet en mer depuis Whiskey Peak sur son vis-à-vis, qui s’écria, écœuré :

- Bordel mais il m’a vomi dessus le fils de…j’vais te crever !!!

- Ah ! Oui…Pardon, Nikola, je vais trouver une serviette pour nettoyer tout ça…

- Va te faire ! lâcha l’homme-poisson, en le chargeant, la lame pointée dans sa direction.

- Une mutinerie !!! Salaud !!!


Moka décrocha le portrait du Commodore, avant de l’écraser contre la tête de celui qu’il prenait pour Nikola. Les bras immobilisés par les bords du cadre, le « mutin » réussit à se libérer en faisant jouer sa musculature qui, contrairement à celle des humains, était bien plus développée. Il fit exploser le portrait en éclats de bois et de papier, puis tenta d’asséner plusieurs coups de coutelas au prince.

- Je te ferais passer sur la planche ce soir ! Hey ! Hey ! Encore une tentative et tu es mort !

L’homme-poisson donna un dernier coup et Moka, tirant profit d’une absence totale de garde de la part de son adversaire, dégaina sa rapière et lui perça le poumon qui avait été laissé sans défense par le bras totalement étiré du bougre qui avait tenté de l’occire.

- Désolé mon ami, souffla Moka, alors que l’homme-poisson s’effondrait au sol, dans un bruit de déconfiture visqueuse.

Le Prince renifla : une forte odeur lui piqua le nez, une odeur de poisson pourri.

- Roh, putain…Nikola, tu sens fort mon ami, dit-il, en titubant vers la porte de la cabine.

Il l’ouvrit, et écarquilla les yeux devant le spectacle qui s’offrait à lui. Sur le pont, très fortement endommagé, l’on se battait, entre pirates et…pirates ?

- Voilà que mon équipage s’entre-tue ! Arhye ! Daemon !

Dans le chaos, Moka aperçut une longue et imposante silhouette qui jaillit de l’eau en poussant un hurlement strident.

- Cette bouteille de whisky, cracha Moka, en se mettant en garde.

Il ne savait pas si ce monstre était réel ou pas, mais il n’allait pas se laisser impressionner par des fantômes rendus soi-disant terrifiants par un excès d’alcool.
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A force d’être bercé brutalement dans tous les sens je sens tout de même certaines de mes récentes blessures me picoter, seulement me picoter oui, je suis trop admiratif de voir le petit oisillon prendre son envole, cette petite lopette que j’ai rencontré à Manshon commence à avoir du cran… au plus profond de moi je ne désire pas sa mort. En tout cas, pas face à ces poiscailles !

Las d’être ballotté à droite et à gauche j’arrive à attraper Léonardo malgré la lourdeur de mes membres.

- Écoutes-moi ignoble immondice ! Il m’arrive encore d’avoir des visions de lucidité, et là j’y suis ! Alors annules l’effet avec une de tes seringues de ce que tu m’as injecté ! J’peux pas laisser les autres mes sauver la peau !

Le corbeau reste dubitatif, il gratte son masque, à cause d’une bourrasque de l’autre poisson, nous nous retrouvons projeté plus loin sur le pont, Léonardo et moi, l’un à côté de l’autre, allongé face au ciel.

Je ressens sa voix qui est remplie de tristesse. Il se retient de pleurer malgré qu’il en a fortement envie.

- Tu sais boss tu m’as sauvé la vie… et là, c’est à moi de te rendre la pareille, tu sais que si tu te bats encore tu risques de rouvrir tes blessures et d’y rester ?!

Un large sourire arbore mon visage, je m’assois difficilement, grimaçant de douleur. Malgré la cohue générale c’est comme ci tout ce qui se passe autour de nous se fait en silence, comme ci nous sommes seulement tous les deux dans la même et unique pièce.

- Mon petit pote, saches qu’un gars comme moi, dépassant les trente balais parmi la piraterie c’est déjà un exploit. En plus de ça, j’avais renoncé à ma vie depuis un moment avant de vous avoir tous rencontré. Ne t’en fais pas. Je prévois encore de parcourir un bon bout de chemin en votre compagnie les jeunots. Pis… t’oublies un peu qu’j’suis un dur à cuir salaud ! Alors au lieu de faire ta putain de pleureuse donnes-moi des trucs pour réveiller ma carcasse bordel !

Léonardo rigole légèrement, mes mots semble lui avoir effacé le doute qu’il avait. Il se relève vivement et m’enfonce à nouveau une piqûre dans le bras cette fois-ci. Enfin je vais être de nouveau capable de me battre !

J’entends un bruit sourd derrière moi, lorsque je me retourne, je vois le Capitaine, rapière à la main, un Homme-Poisson au sol.

Le voilà qu’il se réveille lui?!

Il ne semble pas être dans sa meilleure forme mais ça fait plaisir de revoir sa trogne sur le pont du navire… enfin !

Le monstre marin semble préparer un nouvel assaut et pas des moindres. Il nous montre son plus beau sourire carnassier, dévoilant ses dents pointues et acérées. Ma main gauche attrape le pommeau de mon sabre, tandis que la droite elle brasse du vide… merde… j’ai oublié que mon sabre n’est pas à ma disposition. Je descends mon regard au niveau du navire… par chance nous pouvons lui tirer dessus avec tous nos canons à bâbord. Hélas… il ne nous reste plus grand monde. Déjà que nous avions perdu pas mal de membre à Wiskey Peak il fallait qu’à cause de ce monstre encore une partie tombe à l’eau. C’en ai trop.

Je m’avance vers les canons, essayant de garder mon équilibre à cause du navire qui tangue, d’avoir bu trop de rhum et avec les forts courants ça me donne des envies de tout rendre, retenant ma bile, je m’élance jusqu’aux canons. Nous les avons toujours de chargés. J’essaie de viser avec le premier canon en le tournant, mais rien à faire, je suis encore trop engourdi. Je me tourne et regarde tout ceux sur le navire, Arhye, Matt, Moka, Nikolas, Léonardo, le garde du corps de Moka et les autres.

- Aidez-moi à tourner ces canons et à tirer sur la bête bordel ! Au lieu de rester rêvasser ! Ce n’est pas le moment de siroter un cocktail, j’ai pas envie de finir en pâté pour monstre marin !
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- Eh bah c'est pas trop tôt !

   Déjà, Moka se décidait enfin à sortir de son trou ! Une première bonne nouvelle... Suivie d'une attaque éclair d'hommes-poissons au moment-même où la rousse est repartie. Mais puisque Daemon était de nouveau prêt à en découdre sérieusement, j'allais pouvoir me détendre.
   J'étais pas encore entraîné pour supporter ce genre de pression !

   Je fonçais rejoindre les autres, tous en position devant l'artillerie, torche en main. De mon côté, je tendis le bras vers Matt, attendant quelque chose de sa part. Il comprit aussitôt en voyant ma tête : très vite il sortit de sa poche un paquet de cigarettes à moitié écrasé et me lança l'une des dernières intactes :

- Tu m'en dois trois cette semaine !
- Les problèmes d'abord, les détails ensuite.


   Pour l'heure, il fallait en finir avec le monstre marin. J'allumai ma clope en même temps que la mèche de mon canon, comme les autres. Le signal du borgne avait été clair : au moment où la bête se préparait à nous fondre dessus, à nouveau, il avait hurlé son ordre. Tous les boulets partirent simultanément en direction du gigantesque reptile... Sauf un, celui de Moka, lequel semblait tenir en équilibre par miracle. Le projectile passa juste à côté de la tête du monstre. Les autres éclatèrent contre son abdomen. Freinée, sifflant de colère, notre cible continua quand même sa course.
   Par réflexe, je voulus reculer et éviter d'être pris dans son élan, mais quelque chose me gêna au moment de me retourner : le sabre de Daemon que j'avais conservé. Je n'étais pas habitué à avoir d'arme aussi encombrante avec moi. Je faillis coincer la lame entre le canon et le circuit de calibrage, me faisant perdre une seconde précieuse. La bête était là, sur le point de frapper et je n'avais plus le temps d'esquiver. Je vis les autres s'éloigner, et le borgne me regarder avec de grands yeux en criant à pleins poumons. Mais j'étais trop affolé pour comprendre ce qu'il disait. Mon cerveau tournait à plein régime pour trouver un moyen de m'en sortir.

- Fais chier !

   Merci la vie de pirate pour m'avoir appris à extérioriser. Deux mots avaient suffit à me faire réagir cette fois : je jetai le sabre en direction de son propriétaire, pensant qu'il ne ferait que m'encombrer davantage, et attendis le dernier moment pour sauter. Pour la deuxième fois, tout était allé très vite. Le monstre serpentiforme avait refermé sa gueule là où nous nous trouvions tous auparavant et j'avais bondi juste au dessus pour atterrir sur son museau.
   Voyant cela, la créature se redressa. Rapidement. Trop rapidement. J'eus du mal à rester debout mais je tins bon, conscient de la situation merdique dans laquelle je venais de me mettre. Seulement ce geste fut une aubaine : nous nous étions petit à petit rapprochés de l'île que le serpent géant avait pris pour cible. Une fois qu'il se fut redressé de toute sa taille, je profitai de l'élan donné par son ascension pour bondir derechef en direction de la terre.

   C'était haut. C'était encore un peu loin mine de rien... Je me rapprochais de la zone portuaire assez vite. C'en devenait dangereux... Je fermai les yeux.
   Qui avait eu cette idée déjà ?

   BAM ! CLONG !

   J'étais... En vie. Et non, je n'avais pas mal. Du moins j'avais senti passé la chute, mais ça n'était pas aussi horrible que je le pensais. J'ouvris les yeux et constatai qu'en effet je n'avais rien de cassé. En baissant la tête, je remarquai qu'un autre que moi ne pouvait en dire autant.
   En réalité, il ne pouvait certainement plus rien dire.
   Un homme-poisson se trouvait là, inerte, la tête encastrée dans un baril, un bras tordu avec ma personne assise sur son dos.

   Sans réfléchir, je me redressai en lui tapotant amicalement l'épaule. Un remerciement comme un autre. J'étais soufflé et je ne savais pas trop quoi faire à présent. Je regardai autour de moi pour analyser les lieux et leur état. Ce n'était pas fameux...
   Des hommes - et quelques femmes - se battaient contre des ennemis plus forts et plus grands qu'eux pour la plupart. Tous couverts d'écailles, ce qui aidait à faire la différence. Ces derniers avaient eu le temps de saboter une partie des défenses du port et tentaient une percée vers l'intérieur des terres.
   Je commençai à marcher dans leur direction quand j'entendis un coup de feu et sentis une balle siffler à mon oreille. Puis il y eu un grognement derrière moi et on s'effondra. Je me retournai et vis qu'il s'agissait de l'homme-poisson, la tête libérée de son tonnelet. Cette fois, il avait eu son compte. Devant moi, un type armé me réprimanda en m'invitant à faire plus attention. Je n'y manquerai pas...

   De nouveau conscient de la gravité de la situation, je courus vers la zone des combats. Au loin, des personnes s'affolaient et demandaient de l'aide :

- Rassemblez-vous ! Ils ont un Wotan ! Ils ont un Wotan !

   Un Wo... Quoi ? Je n'en avais aucune idée mais vu l'état dans lequel ils se mettaient, ça ne semblait pas bon du tout. Ce qui n'aidait en rien mon stress...
   En parlant de stress, j'avais failli oublier : j'avais perdu ma cigarette lors de l'atterrissage.

- AH ! CA M'SAOULE !

   J'emmerdai les pirates, j'emmerdai Matt, j'emmerdai Moka, j'emmerdai ce connard de cyclope et surtout : j'emmerdai ces foutus agresseurs et leurs bestioles apprivoisées ! J'avais failli y rester au moins trois fois en moins de cinq minutes et on avait pas eu l'occasion de se sustenter convenablement depuis suffisamment longtemps pour perdre toute patience ! Alors forcément, la coupe étant pleine, il fallait que je me relâche la pression.
   En l’occurrence sur les saboteurs amphibiens.

   Par derrière, je fonçai sur eux. J'en décalquai un d'un coup de pied rageur sur le coin de la nuque alors qu'il était aux prises avec un défenseur. J'enchaînai avec un autre qui subit Fracture, ma principale attaque au poing. Plusieurs de ses arrêtes sautèrent à l'impact et ses yeux vitreux se révulsèrent. Je finis de le faire chuter avant de sauter littéralement sur un troisième pour l'étrangler entre mes creux poplités.
   Certains combattants cessèrent de se battre pour me regarder, stupéfaits par mon jeune âge et ma sauvagerie. Je devais ressembler à une bête à cet instant. Je me mettais très rarement en colère, mais là je craquais. Je libérai toute la frustration accumulée depuis l'entrée sur Grand Line. C'était récent. Mais il s'était beaucoup de choses en peu de temps. C'était suffisant.

   Alors que je frappai un quatrième adversaire en pleine mâchoire, je vis au loin la rousse. Je retrouvai un semblant de lucidité et décidai de la rejoindre...
   Je donnai un dernier coup de pied rageur à ma victime, laquelle fut expédiée contre un muret.

- OH ! C'est quoi ce merdier ?!

   Peut-être pouvait-elle me l'expliquer, histoire que nous comprenions dans quoi nous avions mis les pieds.

Technique utilisée:


Dernière édition par Arhye Frost le Jeu 21 Juin 2018 - 4:27, édité 1 fois
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Entre la zone centrale de l'île et le port, une massive silhouette embrumée fait fuir la population. Pour la première fois de leur vie, les habitants de l'agglomération ne cherchent même pas à sauver leur possession. Le prix de l'Indépendance quelques temps auparavant pèse encore sur leurs épaules. Protéger les citoyens de l'invasion, c'est le travail des Gardiens. Les citadins sont fatigués de se battre. Ils sont trop attachés à leur vie plutôt qu'à la survie commune de tous. La lâcheté est plus forte que leur raison. Ils sont des pirates...

La météo change vite sur Grand Line. En l'espace de quelques minutes, le beau fixe se transforme en un temps aux nuages bas. La températures se fait plus froide. Il ne pleut pas, mais l'humidité dans l'air est bien présente. L'Équipage de l'Écume Sanglante n'est pourtant pas réputé pour être en mesure de modifier le climat. Ce sont seulement les caprices de la mer de tous les périls qui se manifestent. Encore une fois, la cité fraîchement indépendante semble jouer de malchance.

La créature qui menace les partisans de la Reine Rouge n'est autre que le fameux Wotan. Immense, impitoyable et presque mécanique, il s'élève des profondeurs avec une facilité déconcertante. Lors de son ascension depuis les fonds marins, il éventre au passage une partie des Abysses, le quartier submersible des Précieuses. Il saccage par sa seule présence les habitations en les brisant comme de simple fétu de paille. Pratiquement aussi grand qu'un Géant, il est capable d'utiliser des techniques du Karaté Amphibien. Ne perdant pas le nord, il abat froidement ses poings sur le sol à en faire vibrer la citadelle entière.


Wotan de l'Équipage de l'Écume Sanglante.


Sujet: Œuvre originale.
Illustration par Gregoire MABIT.

D'un geste vive et rapide, il décroche un direct visant à ébranler les fondations même de la cité-flottante. L'impact est si violent que des structures volent en éclat par dizaine.

Sentence des 5000 Tuiles!!

Il frappe. Il broie. Il massacre. Des ondes de choc sortent de ses paumes après chaque coup, faisant encore plus de dégâts dans la zone. La Capitaine des Ombres du Chaos et les Pirates du Prince peuvent ressentir chacune de ses assauts sismiques. Inutile de posséder le Mantra pour comprendre que ce colosse mi Géant mi Homme-Poisson risque de mettre fin aux Précieuses en quelques minutes. Le temps est donc compté. Et Aoi le mesure méticuleusement. Elle cherche une solution pour arrêter ce problème de taille. Que faire? Attaquer frontalement cette chose hideuse? Tuer simplement celle qui est à l'origine de tout cette catastrophe? Plusieurs idées lui viennent en tête, mais il faut passer à l'action.

Hé! Toi, là-bas!

Elle désigne un de ses hommes. La personne est assez robuste physiquement et assez costaud moralement pour ne pas ployer à la moindre difficulté. D'une allure de docker, le pirate s'avance vers elle. Il semble avoir une trentaine d'années.

— Oui, Capitaine?

Lui filant son Den Den Mushi Noir, elle lui explique ses instructions. À défaut de ne pas avoir le Haki de l'Observation, il lui faut trouver une méthode pour anticiper les actions des intrus. Les Escargophones de cette couleur sont capables d'intercepter les communications des autres appels. Ce qui donne un certain avantage pour contrecarrer toutes manœuvres adverses. De plus, ces créatures sont suffisamment petits pour être portés au poignet.

Reste près de moi aussi longtemps qu'il le faut. Je veux que tu deviennes mes oreilles. Préviens-moi immédiatement de tous les mouvements suspects de ces saloperies de poiscailles!

Comprenant parfaitement l'enjeux de la situation, le docker opine du chef.

— D'accord.

Aoi se doute que le Wotan n'est qu'un leurre grossier. Plus la proie est gigantesque, plus elle est attrayante. Mais plus elle est attirante, plus cela permet de se focaliser sans se rendre compte de ce qu'il se passe à côté. Et connaissant le mode opératoire de l'Équipage de l'Écume Sanglante, la Capitaine des Ombres du Chaos se dit qu'il y anguille sous roche.


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Jeu 21 Juin 2018 - 16:24, édité 6 fois
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Une secousse violente me fait perdre presque l'équilibre. Le Wotan est si puissant qu'il pourrait détruire les Précieuses en quelques coups... Il n'était pas présent lors de l'Indépendance. Logique. Ses frappes auraient été une catastrophe pour Armada. Maudits soient ces Usuriers et ces Neufs Flibustiers!! Je ne leur dois rien. L'île de Red revient aux Libres Pirates. Peut-être que j'aurais dû prendre le contrôle de la cité de Rossignol? Maintenant, voir ce monstre mi Géant mi Homme-Poisson foutre mon investissement en l'air me répugne. Et dire que j'ai voulu quitté pacifiquement... J'en paye désormais les conséquences...

Je reconnais le blondinet qui est non loin de moi. Impressionnante performance pour un gringalet. Je n'attends pas moins d'un équipage de pirates souhaitant séjourner sur mon île. Au moins, ils semblent un peu plus efficaces que mes propres hommes. Mes Gardiens sont normalement tous au cœur de l'action. Entièrement dévoués à la protection des Précieuses, ils se donnent corps et âme pour repousser l'invasion. Et encore, peut-on parler de razzia? Le message est clair. Ils sont là pour Tomoe et rien d'autre. Je peux mettre un terme de façon définitive. Je la tue et fin de l'histoire. Seulement, quelles seront les contrecoups? Je ne suis pas du genre à agir bêtement sans réfléchir un minimum à l'impact que cela peut causer. Je ne suis peut-être pas partie en très bon terme avec Armada, mais en aucun cas je souhaite la guerre avec eux. Bien au contraire!

Je suis victime de représailles... Et je compte bien y remédier. Avec ou sans vous.

À ce moment-là, s'étant frayé un chemin en profondeur dans le port, le serpent de mer s'approche de nous. Les docks, la place, les bâtiments, les navires, il ne reste pratiquement rien. Je ne sais par quel miracle mon bateau fait pour flotter encore. Guidée par un Homme-Poisson, la créature attaque le reste de ma cité. Entre un animal marin et une chose colossale ineffable, je ne peux qu'éprouver une colère vive. Pourtant, contenant mes émotions aussi longtemps que je le peux, je sens mes poings trembler de rage. Je ne supporte pas voir autant de saccage. Je suis écœurée de voir les Précieuses aussi meurtries. Soufflant d'exaspération, je m'adresse à celui qui je crois s'appeler Arhye.

Toi et tes amis, vous pouvez être sûrs de rentrer dans mon estime si vous m'aidiez à me débarrasser de mes ennemis. De toute manière, pour une raison qui m'échappe, ils vous en veulent également. Alors, nous ferions mieux de nous serrer les coudes.

En réalité, en quittant leur navire, j'avais espéré qu'ils arrêtent le monstre aquatique. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Je dois tout faire moi-même. Je me dirige alors vers la bête. Cette dernière ouvre la gueule pour m'avaler. Je me jette volontairement, mon sabre dégainé. Je me laisse glisser dans ses entrailles alors qu'elle continue à happer tout ce qu'il lui passe par la gueule. Avec mes mains et mes pieds, je tente tant bien que mal à me stabiliser dans son œsophage. La muqueuse est trop humide pour que j'y parvienne. Je fais alors un mouvement circulaire avec ma lame pour lui découper le cou de l'intérieur. Sans surprise, mon arme entaille la chair avec plus de facilité qu'à l'extérieur. Alors que l'encolure se détache de la tête, je m'extraie du corps en retombant à genou sur le sol en bois. Je me retrouve à nouveau avec Arhye et le docker. Je me redresse en affichant un large sourire.

Voilà un problème de moins.

Retrouvant vite mon sérieux, je sors mon autre Den Den Mushi. Je dois communiquer avec le gérant de mon lupanar. En effet, le propriétaire de ma maison de passe est tenu de surveiller Tomoe depuis le début. Je n'ai pas voulu froisser son statut de Libre Pirate en la mettant en prison ou en la forçant à la prostitution. Je lui ai offerte une chambre spéciale où elle peut jouir d'une certaine liberté. Une cage dorée...

Poussin?
Oui, Madame?
Rassure-moi que notre hôte est bien chez elle.
C'est le cas. Pourquoi? Que comptiez-vous faire?

Je sens une légère nervosité dans sa voix. Il enchaîne.

Il y a un monstre démesuré dehors qui fout le boxon. Je ne suis pas sûr que l'hôtel puisse tenir.
Ne t'en fais pas pour ça. Les renforts arrivent. Je veux juste m'assurer qu'elle soit encore là, car je dois lui parler.

J'imagine parfaitement les gros yeux de mon interlocuteur qui se nomme Kazuo Tanaka. Cette solution me semble meilleure que n'importe quel autre plan. Et malheureusement, quels que soient les endroits où je peux cacher la Grande Reine Naga, ses fidèles la retrouveront illico. Ils doivent probablement utiliser le système de la Vive Card... Alors pourquoi la garder captive dans ces conditions? Je dois lâcher mes projets la concernant pour la survie des Précieuses.


Dernière édition par Nakajima D. Aoi le Mar 10 Juil 2018 - 3:21, édité 11 fois
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Tout le monde contemplait la pirate s’élancer de bateaux en bateaux et Moka, se sentant revigoré à la vue d’un possible allié aussi puissant, se précipita sur le pont et écarta brusquement Vasco qui se tenait à la barre afin de stabiliser le navire. D’un brusque coup à bâbord, il fit chanceler tout l’équipage, d’un autre à tribord, la puissance du mouvement faillit l’emporter. Sa vision était encore trouble, mais il put néanmoins discerner un espace, vacant, entre deux bâtiments flottants.

- Allez camarades, depuis que nous sommes parvenus à traverser la Flaque, nous n’avons croisé aucun allié ! Pour une fois, nous avons la chance de créer une amitié…ou alliance…bref, de faire un bout de chemin avec un autre équipage puissant ! En avant ahahahah !

Le navire, sous le commandement de Moka, allait, voguant à un rythme dangereux, irrégulier, si bien que Daemon monta le rejoindre et tenta de limiter la casse.

- Bon, Moka, ça se voit que t’es bourré donc laisse-moi fai…

BANG !

Le navire s’encastra brusquement dans les quais de fortune des Précieuses, écrasant plusieurs dizaines d’hommes-poissons. Tirant son épée, Moka, accouru à l’avant du navire, effectua un saut d’une gaucherie d’ivrogne, et se réceptionna néanmoins avec une grâce qui l’étonna lui-même. Devant lui, Arhye, occupé à aider des blessés, était accompagné de la pirate aux cheveux de feu qui les avait aidés. Ici, la situation semblait des plus confuses alors que Moka faisait face à ce lieu étrange, amas chaotique et flou de navires entremêlés, et cette femme aux cheveux de feu qui venait de découper un monstre marin de l’intérieur…Le prince, bien qu’imbibé d’alcool,  se constitua un air digne et s’approcha de celle qui semblait être la maîtresse de lieux. Alors qu’il tendait la main pour lui toucher l’épaule et l’interpeller, elle se retourna, l’escargophone en main :

- Quoi ?

- Et bien, je suis le Capitaine de ce navire et…

Il chercha ses mots et prit une profonde inspiration pour ne rien déglutir.

- Et j’aimerais bien savoir ce qui se trame sur cette étrange…île ? Et puis, qui êtes-vous ? finit-il par dire.

- Je retiens la Capitaine de l'Équipage de l'Écume Sanglante. Et forcément, j'en paye les frais...

Elle renifla.

- Cette odeur…

- Sûrement l’odeur de poisson avarié de l’un de mes matelots qui a essayé de m’occire, répondit Moka en pointant du doigt le cadavre visqueux de l’homme-poisson qu’il avait tué.

Visiblement peu impressionnée, la pirate lui tourna le dos puis rangea son escargophone.

- Vous pouvez vous rendre utile me combattant ce monstre colossal, fit Aoi en désignant le Wotan.

La pirate s’enlaça et, après quelques rapides enjambées, plongea dans le vide, se rattrapa grâce à l’une des cordes qui pendaient à l’avant de l'un des navires se trouvant là, avant de se réceptionner sur un autre bateau rempli d'hommes-poissons...qu'elle transforma en brûlot.

- Je rêve où elle fait jaillir de la lave de ses mains ? souffla Arhye, le regard braqué sur les bras de la pirate d'où émanait une traînée de lave fumante.

- Un fruit du démon, t’en as jamais vu  ou quoi ahahah !? Et un logia en plus ! s’écria Daemon, aux anges.


La pirate de lave disparut bientôt derrière l'amas de bois, de cordes, et de filets qu'étaient les Précieuses.

- Par-là les amis ! Suivez notre amie !! cria Moka en courant et taillant dans tous les sens.

Alors que son équipage tentait tant bien que mal de le suivre, Moka ralentit l'allure devant l'afflux, toujours plus massif, de citoyens des Précieuses quittant les hauts-quartiers, lieu du combat entre le Wotan et Aoi. Un puissant hurlement fit trembler le sol et, tandis que tout le monde se mettait à couvert, les Pirates du Prince aperçurent le monstre dégringoler de plusieurs niveaux, détruisant plusieurs bâtisses dans un bruit sourd de bois brisé.
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Le chaos domine l’île, les citoyens courent pour sauver leur vies, certains semblent savoir se battre et du coup de tentent de riposter.

J’observe l’aristocrate auquel j’ai laissé commandé ce rafiot, à vrai dire je regrette ce choix, lorsque je le vois dans cet état pitoyable il me donne plus envie de le descendre que de le suivre. Je suis peut-être une ordure de la pire espèce mais je me rappelle pourquoi j’ai désiré le suivre. Son ambition.

Désormais je n’entrevois qu’en lui une pâle copie de moi-même mais dans une version encore plus ratée, plus misérable.

De l’autre côté, mon poulain est en vie, ça me rassure. A vrai dire sur le bateau, le temps d’arriver sur la terre ferme je l’ai cru mort ce petit con. Il fait preuve d’un énorme courage… ou commence-t-il à prendre de ma folie !

Content de le revoir je lui ébouriffe les tifs avant de partir en avant. Dissimulant ainsi un petit sourire.

L’air ambiant s’alourdit, je sais ce qu’il se prépare. Le climat trop instable de Grand Line reste impressionnant. Une énorme tempête se prépare. La pression de l’air semble se réchauffer, un vent chaud se met à souffler. Des nuages noirs semblent être poussés à grande vitesse par ce vent.

De mon unique œil je suis spectateur de ce phénomène totalement hallucinant. J’ai entendu beaucoup d’histoire sur Grand Line, vécu déjà quelques aventures mais ce qui s’annonce n’est vraiment pas bon du tout.

En plus de ça il faut affronter une maudite créature géante appelée Wotan, une autre créature des fonds marins encore plus hideuse.

Durant notre avancée des Hommes-Poissons se dressent devant nous, apparemment notre idée de rejoindre la diablesse pour combattre le Wotan paraît compromis. Arhye encore énervé souhaite assouvir son sens bestial, j’aime bien le voir comme ça, il montre enfin qu’il possède une grosse paire mais d’un autre côté je suis assez craintif à l’idée qu’il se jette trop dans la mêlée, à trop vouloir en faire il s’expose à de trop gros risque. Je regarde la ribambelle d’Homme-Poisson nous barrer la route, ils sont beaucoup plus nombreux que nous, quelques-uns se détachent de la masse pour poursuivre des civils, d’autres pour abattre ceux isolés ou encore certains combattent déjà. En tout cas, ils sont beaucoup plus que nous, notre équipage au complet réuni seulement une quinzaine de personnes tout au plus.

Le vent commence à souffler fortement, il m’arrache mon sugegasa posé sur mon crâne qui m’abrite de la pluie qui commence à être diluvienne. Des éclairs parcourent le ciel, la foudre frappe l’île fortement, provoquant des secousses, tout ceci ressemblent à un théâtre d’un affrontement de plusieurs géants, voire un affrontement de plusieurs divinités.

La pluie dégouline sur mon visage, la visibilité n’est plus vraiment très bonne. J’ai l’impression de prendre une douche habillé. La pluie se déverse tellement qu’elle provoque des tambourinements contre le sol, le bois des habitations et autres matériaux. Moka bougonne quelque chose d’incompréhensible, déjà parce qu’il est soûle et avec ces trompes d’eaux impossible d’entendre quelqu’un à plus de deux mètres.

Je dégaine mon katana avec ma main droite et mon flingue avec la gauche. Un combat titanesque s’offre à nous, de plus que j’ai toujours entendu dire que ces poiscailles ne sont pas si faibles que ça, au contraire, ils équivaux d’après les dires à la force de dix hommes !

En voilà un combat intéressant. Un sourire carnassier se dessine sur mon visage. Je vais leur faire regretter de nous avoir défier. Avant ça. Je me retourne vers Arhye, Moka et le reste de l’équipage. Avec mon doigt je les désigne en premier et après je pointe l’endroit où s’est écrasé le Wotan un peu plus tôt. Ensuite je me désigne avec mon doigt et montre le sol où nous nous situons. J’espère qu’ils auront compris. J’en ai marre de perdre des camarades ces temps alors autant aujourd’hui limiter la casse.

Léonardo s’avance, il défie mon autorité, il se sent trop redevable. Je vise dans sa direction, la balle part et se loge dans la terre boueuse à ses pieds, la balle ricochant et roulant jusqu’à ses pieds. Il me lance un regard stupéfait mais trop tard pour rêvasser, je me suis déjà retourné et élancé pour atteindre cette foule de poissons pourries ! J’ai la dalle, je vais leur passer l’envie d’attaquer n’importe qui n’importe quand ! Ils le regretteront tellement qu’ils auront préféré être des poissons pas nés !
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Sauf que je n'ai pas l'occasion de parler avec Tomoe. Un contingent composé de différentes races de poiscailles s'agglutine dans notre direction. Ce genre de personnes sont sans scrupules et téméraires. Je sais qu'ils sont là uniquement pour me faire perdre du temps. Seulement, il faut me rendre à l'évidence. Je dois mettre à plus tard l'entretien avec la Libre Pirate...

Quitte à devoir réparer de fond en comble les Précieuses après ce désastre qui me répugne, je me mets à utiliser mon Fruit du Démon de façon sérieuse. Sécrétant du liquide rouge par mon membre supérieur droit, j'en forme une masse particulièrement imposante. Et en un instant, après dix petits coups de pieds dans le sol, je disparais.

Infernal Meteor!!

Au moment d'expulser droit en avant mon poing gigantesque, je m'y glisse à l'intérieur tout en réalisant la technique du Cipher Pol. Ainsi, je me retrouve propulsée à une vitesse extrêmement élevée sous forme d'un amas pâteux semblable à un météore. Imperceptiblement, je réapparais en percutant le Wotan en plein dans son plexus cœliaque. À l'impact, la boule de lave que je suis le fait tordre de douleur. Il se courbe de tout son poids tant la puissance du coup est phénoménale et démentielle. Plié en deux, il stoppe net son attaque en cours. Sa peau est peut-être aqueuse, mais mon poing de lave colossal ronge sa chair comme un rien. Sous le choc dévastateur de mon assaut, il vacille lourdement en faisant trembler toutes les Précieuses dans un vacarme sans nom et en lâchant un cri d'agoni.

AAAAHHHHH!!!!!

Aux yeux de tous, le spectacle est hallucinant tant la brutalité et la soudaineté font de la frappe un événement impressionnant. Tout le monde ne voit que du feu. Ennemis comme amis, ils n'en reviennent pas et perdent quelques secondes à contempler la chute du titan aquatique avec des têtes ahuries. Même mes camarades luttant contre le Wotan quelques instants auparavant arrêtent subitement de le taper tellement ils ne s'attendaient pas à une aussi surprenante attaque de ma part.

— Qu'est-ce que c'était?!
— C'est venu d'un coup sec. De nulle part!
— Là-bas. On dirait une silhouette.

C'est à ce moment-là que je reprends ma forme initiale en retombant sur des décombres qui se font happer par la crevasse du colosse mi H-P mi Géant. En effet, les dégâts structurels dans cette zone sont considérables. De l'eau semble s'infiltrer de partout. Les citoyens qui sont encore restés peinent à boucher les interstices à cause des avaries, mais aussi compte tenu de différents commandos de l'Équipage de l'Écume Sanglante qui font tout pour les empêcher.

— C'est la Capitaine!

Je n'ai pas le temps pour les éloges. Sans perdre une seconde, je me mets sur une surface qui ne s'engouffre pas dans les ténèbres de l'océan. J'adresse la parole à mes confrères pour les rassurer.

Gardez courage! Que vos efforts ne soient pas vains. Ça ne devrait plus être trop long.

Aussitôt, le peuple des Précieuses poussent une ovation militaire afin de continuer malgré tout. De ma position, je remarque que plusieurs de mes Gardiens sont responsables des différentes entailles et des ecchymoses sur le corps du monstre hideux. Je vois reprendre le combat un peu au loin Virgo Schramm, une armoire à glace peu commode. À présent, comme le Wotan est en train de se redresser difficilement, il repousse à lui seul bon nombres d'Homme-Poissons qui s'empennent à mes matelots. Ailleurs encore, je distingue la belle Penelope Joyce voltigeant de corde en corde tout en découpant de la morue et du thon... Au moins, en les regardant, je me dis que je dispose d'un peu de temps. Sans doute? Comme mes oreilles sont encore loin de moi, je dois anticiper seule les mouvements adverses. Et je crains le pire. Je ressors alors mon Den Den Muchi.

Poussin? T'es encore là?

À cause de l'effondrement du mi Géant mi H-P, les infrastructures aux alentours sont dans de piteux états. Elles sont probablement détruites totalement. Et l'hôtel où se trouve mon interlocuteur doit sûrement en faire partie... Je perds patience tant tout ceci commence à m'énerver.

Réponds!
Elle... Kof!! Kof!!
Kazuo? Tu vas bien?

Avec un soulagement au cœur, j'aperçois mon parador encore débout bien que très abîmé par le bouleversement précédent. Balayant mon regard de mon palace jusqu'au Wotan, j'essaie d'analyser la situation tout en conversant avec le gérant de ma boutique.

Elle refuse de... Kof!! Kof!! Kof!! De vous parler...
Dans ce cas, je vais lui parler en face à face. Tiens bon. J'arrive!
Gotcha.

Maintenant debout, le Wotan se retrouve toujours confronté par Penelope et Virgo. D'autres de mes Gardiens font aussi parler d'eux. Ensemble, ils laissent aucun répit à leur adversaire, même si parfois ils doivent esquiver des coups mortels. Mes camarades essayent de tout mettre en œuvre pour que le titan aquatique n'arrive pas à faire d'attaques dévastatrices.

Je réfléchis. Je ne peux percer l'horizon et encore moins comprendre ce qu'il se passe en dessous. Il me faut un topo des événements. J'ai besoin de connaître l'amplitude des dégâts. Le trou béant causé par cette satanée créature gigantesque est un problème que je ne peux nier. Je reprends alors mon appareil de communication tout en me dirigeant vers le Septième Ciel.

Hody?
Capitaine Nakajima?
Les Abysses peuvent encore tenir?
Ces écervelés de l'Écume Sanglante sont focalisés sur un seul objectif, on dirait.
Je préfère encore qu'ils se ruent comme des imbéciles sur Tomoe plutôt qu'ils saccagent à tout va mon île. Ça commence à bien faire!

Je suis maintenant en bas de mon bâtiment. L'Équipage du Prince et le docker sont sur le point de me rejoindre. Avant de les aborder, je termine ma conversation.

Continue de leur barrer la route. Plus ils mettront du temps, mieux ça sera.
Entendu.
Gotcha.

À leur côté, je reconnais un individu. Il s'agit d'Edward Culliford, le Capitaine des Terreurs des Mers. Il ne fait pas partie des mes nakamas, mais il reste un allié de poids et surtout un mentor respectable pour m'apprendre le Haki de l'Armement. C'est grâce à lui que je peux maîtriser un peu plus le Fluide. Je l'ai vu opérer avec acharnement lors de l'assaut contre le Malvoulant sur Thriller Bark. Maintenant que Red est mort malgré son avenir très prometteur, le Terrible se dit que s'unir avec d'autres personnes lui sera bien utile pour la suite. Et pour l'instant, il m'accompagne pour voir comment j'évolue. Il est même prêt à suivre des forbans plus forts que lui pour vaincre une bonne fois pour toutes Mannfred D. Teach. Vétéran, il est du genre à aider les rookies à perfectionner et à maîtriser leur capacité. Et pour m'avoir vu sur le champ de bataille, Edward pense qu'il sera profitable pour nous deux de s'entre-aider. Il respect ma détermination et pense que je mérite de devenir plus redoutable. J'imagine qu'il voit aux Pirates du Princes un avenir certain.

Edward Culliford, dit le "Terrible", des Terreurs des Mers.

4300 Dorikis - Haki de l'Armement, Ombre de la Mort et Aura de violence.

En s'approchant de moi, le Capitaine Culliford entend l'autre borgne grommeler à propos d'une aura noire. D'un air antipathique, il lui adresse la parole. Ses yeux sont ceux du Diable.

Yark! Yark! Yark! Yark! Alors comme ça tu connais le Haki, l'aminche?!
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- Ouais j'connais, ouais...
- Yark ! Yark ! Yark ! Yark ! On ne manque pas de jeunots à l'avenir prometteur par ici et ça fait plaisir. Ça m'a l'air récent ton affaire, mais on en causera plus tard. Yark ! Yark ! Yark !


   Et l'autre pirate fonça en direction des problèmes. Vexé, Daemon lui emboîta le pas : il était bien le genre de personne à répondre à la provocation, surtout après avoir passé une journée merdique.
   En attendant, je laissai Matt en arrière avec Léonardo, lançai un regard à Moka, content de le voir à nouveau sur pied... Du moins pour l'instant : j'avais des tas de choses à lui dire, mais la situation nécessitait que tout le monde soit opérationnel. Je me ruai à nouveau dans la mêlée, enorgueilli par ma survie face au monstre et par cet élan de confiance que j'avais développé en plein combat. Je me sentais capable de tout. Même de tenir tête à un groupe d'écailleux brutaux et à leur ami le semi-géant.

    Je bondis sur l'ennemi, prêt à frapper. Passant au dessus d'un des hommes de la rousse, j'abattis mon pied sur le crâne d'un Homme-Poisson, lequel se mordit la langue. Je récupérai son sabre et l'enfonçai dans le ventre de son voisin et évitai de justesse de me faire lacérer par un troisième. Je roulai sur le côté, esquivant ainsi une seconde attaque et en profitai pour ramasser un pistolet que je pointai en direction de son front alors qu'il s'apprêtait à me fendre en deux avec son arme. Paralysés le temps d'une seconde, prévoyant la réaction de l'autre, nous nous fixions avec le même air inquiet...
   Jusqu'à ce que je ferme les yeux et que j'appuie sur la détente. Je n'avais pas le loisir d'hésiter davantage avec tout ce qu'il se passait.
   Je continuai alors de me frayer un chemin vers le centre du conflit : là où se dressait le Wotan. Mais avant d'attendre la rousse ou le borgne, je fus stoppé dans ma course par un autre ennemi, massif, qui me sauta dessus avec les poings liés, comme une massue. Je fis un bond en arrière et l'endroit où je me trouvai fut littéralement écrasé. Les planches craquèrent de part et d'autre et un trou se forma à l'endroit de l'impact. L'autre cracha, non content d'avoir raté son coup. Il soufflait fort en me zieutant d'un air féroce... Il me fit penser à un buffle au premier abord, surtout avec ses écailles en forme de corne sur la tête et son anneau nasal.

   Il chargea. Je me mis en position pour l'intercepter. A l'instant où il tenta de m'asséner une droite, je projetai ma main gauche sur la trajectoire. Je réussis à attraper son poing, bien qu'il fasse deux fois la taille du mien. Il enchaîna avec le gauche, je répliquai avec la main droite... Et nous nous retrouvions à pousser l'autre, comme deux lutteurs de catégories différentes.
   Je remarquai son style vestimentaire : une chemise blanche, comme la mienne, avec un pantalon de smoking... Hé ?
   En y regardant de plus près, je vis même le monocle qui recouvrait l'un de ses yeux minuscules. Ça contrastait terriblement avec sa physionomie ! Mais le plus troublant, c'était sa respiration. Bouche ouverte, forte, proche de mon visage... Trop proche...
   Je tournai la tête, contenant mal mon dégoût. Ce qu'il remarqua et, aussi étonnant que cela puisse paraitre, je fus surpris de le voir plisser les yeux, malgré leur taille déjà minime :

- Racisez-vous ?
- ... Pardon ?
- Je vous demande si vous racisez.
- Si je quoi ?!

   Le smoking était une chose. Mais sa façon de parler en était une autre ! Et il avait ce fort accent étranger typique des personnes pouvant faire passer tous les propos vulgaires pour de la poésie. Le tout en roulant les "r". Mais bon sang que l'odeur était désagréable !
   Puis je compris le sens de sa question :

- AH ! Mais non pas du tout je...
- Avez-vous un problème avec les Poissons-Hommes ?
- Rien à voir, c'est pas ce que vous...
- Je me vois obligé de vous pourfendre, pour le bien de notre noble race.


   A ce moment-là, il ouvrit ses poings et referma ses doigts autour des miens, avant de me faire tournoyer et décoller du sol. Il ne me lâcha pas pour autant. Autour de moi, d'autres de ses congénères me pointaient du doigt. Il y avait même un des pirates de la rousse :

- Boouuh ! Il est raciste ! Quelle honte ! Tue-le !
- MAais C'Eest PAas CEe QUEe VOous CROYEez !


   J'avais le tournis à force d'être ainsi malmener. Et l'autre s'apprêtait encore à l'ouvrir. Je pris les devants, avant qu'il ne se mette à souffler trop fort dans ma direction... Ou qu'il ne m'éjecte enfin :

- C'EST JUSTE QU'IL PUE DE LA GUEULE ! C'EST INSUPPORTABLE !

   Et là, gros blanc. Peut-être à cause de la beaufferie de la remarque, ou de la grossièreté des propos... Bien qu'ils en aient vu d'autres. Le gros poisson-buffle cessa de me faire voler, me maintenant au dessus de sa tête. Cette fois, il affichait un air neutre qui ne me mit pas vraiment en confiance :

- Sachez que je n'ai pas une gueule, mais une bouche. Je ne suis pas un animal monsieur. Voyez comme vous racisez encore.

   Nouvelle huée de la part de l'assistance. J'avais à la fois honte et envie de lui en coller une. Mais bon, puisqu'il en était ainsi...
   Je lui crachai dans l'oeil et il lâcha un cri de surprise avant de me lâcher par réflexe pour s'essuyer. Libre de mes mouvements, je lui envoya un direct du droit dans la mâchoire alors que l'entourage lâchait un "AAAH !" de dégoût suite à mon action. Je terminai en lui envoyant mon genou dans l'estomac et l'autre jambe sur la nuque. Il y eut un bruit sourd au moment où il frappa le sol. Je regardai alors ses camarades autour de moi, énervé par cet épisode peu élogieux et les héla tous d'un air de défi. Même le pirate qui avait pris leur parti :

- QUOI ?! Vous avez un problème avec ça ? Bah venez ! Je vous attends ! Je vous prends tous en même temps !

   ... Ce qu'il ne fallait pas dire, franchement.
   Heureusement, un faux pas du Wotan, déséquilibré par l'un des hommes de la femme de lave, surprit les Hommes-Poissons et me laissa le temps de prendre l'avantage et de venir à bout de cinq d'entre eux avant de voir arriver Moka et les autres. Daemon de son côté se chamaillait avec son "nouvel ami" plus loin, cherchant à tout pris à neutraliser le plus d'adversaire possible pour rester en tête d'un classement fictif.

   Nos forces réunies avaient réussi à limiter la zone d'action ennemie. Maintenant qu'ils étaient confinés dans un seul et même endroit, il fallait en finir. Et vite...
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Même si tout tournoyait autour de lui, la fièvre du combat de Moka, couplée à son ivresse impromptue, lui donnait une agilité chaotique, faussement gracile et, à mesure qu’il s’élançait en direction du Wotan, les cadavres d’hommes-poissons s’entassaient derrière lui. Devant lui, un homme-requin à la tête allongée, disgracieusement tailladée de cicatrices, étendit des bras musculeux dans sa direction, cherchant à le saisir. D’un tour sur lui-même, Moka esquiva son adversaire et, se retrouvant dos à dos avec lui, se contenta d’un croche-pied pour le faire chuter. A mesure que Moka reprenait ses esprits, toujours plus de questions s’amoncelaient dans son esprit et, posant la pointe de sa lame contre la gorge de son ennemi vaincu, lui lança un regard assassin.

- Où sommes-nous ? Et que fais-tu ici ? demanda-t-il sèchement.

- Ferme-la ! s’écria l’homme-requin, avant d’appeler à l’aide ses comparses qui accoururent tous, couteaux tirés.

- Tu me fatigues, cracha Moka en enfonçant lentement sa lame dans le cou de celui qui était à sa merci, avant de se tourner vers les pirates qui fonçaient droit sur lui.

La lame tournoya, coupant la tête des deux premiers malheureux ayant tenté de l’attaquer frénétiquement de leurs coutelas tâchés de sang. Le troisième homme-poisson, bénéficiant de plus de temps, pu exécuter une botte que Moka dévia en faisant glisser délicatement son acier contre le cimeterre de son vis-à-vis…avant de lui sectionner son bras d’arme d’un coup leste. Un quatrième se vit privé de ses jambes, un cinquième tomba à la reverse sans sa tête, un sixième agonisa de longues minutes en tenant dans ses mains ses tripes dévoilées à l’air libre par une horrible blessure à l’abdomen. Tous se firent dépassés par le prince qui, d’un saut, bondit et se réceptionna devant Arhye, qui le regardait d’un air mêlant surprise et effroi.

- Capitaine ? Vous avez l’air…différent d’il y a quelques minutes ?

Un coup de tonnerre retentit et un éclair vint briser l’obscurité qui cachait le visage auparavant rougi d’alcool de Moka, dévoilant une mine sévère et un sourire peu amène, incisif. Le capitaine désigna l’énorme monstre qui affrontait déjà Edward et Daemon dans un combat des plus spectaculaires, détruisant absolument tout autour d’eux.  

- Bon, c’est quoi ce truc ? finit par demander Moka, brisant le silence.

- On n’en sait fichtre rien, mais on doit le tuer, répliqua Arhye, circonspect.

- Et bien qu’attendons-nous ?

Moka s’élança en direction du Wotan, suivi par le reste de l’équipage. Dans sa furie destructrice, le monstre brisa une partie du cadran où se tenait Aoi, envoyant de nombreux débris dans toutes les directions. Une imposante poutre de bois se retrouva projetée vers Moka et Arhye à toute vitesse. Ce dernier, s’élançant en l’air, brisa la poutre en deux d’un puissant coup de talon, ce qui permit à Moka de l’enjamber d’un saut, suivi de près par tous les hommes qui voulaient en découdre avec le Wotan.

-  Voilà la cavalerie Daemon ! s’époumona Moka.

Le Wotan, remarquant le groupe qui se dirigeait vers lui à vive allure, quitta momentanément Edward et Daemon pour s’attaquer aux nouveaux arrivants. D’un violent coup de poing, il essaya d’écraser Moka et celui-ci, se préparant à parer le coup, fut néanmoins sauvé par Arhye qui, de son pied, dévia net la tentative du monstre. Profitant de cette ouverture, Moka taillada la chose qui tentait de l’attaquer à nouveau, la blessant au niveau de l’articulation du poignet, avant de grimper sur son bras, voie royale menant à la tête de l’imposante créature.

- Essayez d’atteindre sa tête Capitaine !

- Oui…bonne idée génie, souffla Moka, tandis que le Wotan, de sa main libre, s’apprêtait à le saisir.

Sans attendre une seconde de plus, Moka se mit à courir le long du bras du Wotan mais, pas assez rapide, le monstre l’empoigna dans son imposante et écailleuse main…puis l’emmena faire connaissance avec sa gueule, dotée de longues dents pointues, de celles des créatures mangeuses de chair, dévoreuses d’hommes.

- Je crois qu’il est temps de tirer ma révérence, soupira Moka.

Le Wotan s’apprêta à l’engloutir dans le néant de son gosier puant lorsque, au lieu d’y entrer, un son en sortit, un cri de douleur. Les yeux écarquillés de Moka se posèrent alors sur Daemon qui, l’épée en main, venait de crever l’œil de la bête.

- Lâche-le ahahah, j’ai encore besoin de lui !

- Daemon, juste à temps…

L’étreinte se faisant moins forte, Moka se laissa tomber au sol et, se réceptionnant du mieux qu’il put, admira le spectacle grotesque du monstre qui, des deux mains, se couvrait l’œil gauche. Un terrible rugissement fit trembler la citadelle et, l’instant d’après, le Wotan entra dans une frénésie destructrice qui n’épargne personne puisqu’il frappait indistinctement humains et hommes-poissons. Tout cela n’annonçait rien de bon…
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Je me réceptionne à mon tour au sol, observant le Wotan pousser ses cris de douleurs avant d’hurler d’enragement, un sourire me fend alors le visage, son regard se pose sur moi, le malheureux qui lui a crevé son putain d’œil.

- Au moins nous sommes à égalité.


Moka semble requinqué ce qui fait plaisir à voir. Bien heureusement pour nous maintenant que les renforts sont arrivés, malgré tout, cette bestiole en a dans les tripes !

Totalement furieux le monstre charge dans notre direction, il semble vraiment déchaîné, aujourd’hui je suis content d’affronter cet ennemi beaucoup plus immense que nous, il est plus aisé pour nous d’esquiver ses mouvements dû à la lenteur de sa taille.

Bouillonnant d’excitation, katana sur l’épaule je me rue vers le Wotan, tout sourire, je peux enfin tout donner !

- Aller les gars ! On lui lance une putain d’attaque combinée et il va comprendre… .

Je ne peux pas finir ma phrase que je dois esquiver le coup de poing de la bête qui m’est destinée, je  saute sur le côté droit et avec l’aide du souffle de son coup je m’envole légèrement plus loin, bordel,  je ne le pensais vraiment pas si puissant que ça, si je me serais pris ce coup va-t-on savoir où je me serais retrouvé… entre quatre planche sans doute je réalisais la totale puissance de cette chose en regardant les planches anciennement derrière-moi s’arracher.

J’y pense… cette femme doit être aussi sacrément forte pour avoir administré un coup qui fit dégringolé le Wotan quelques minutes auparavant… sans doute sera-t-elle notre atout majeur pour ce combat.

Hmmm… je viens de songer à un plan… ou du moins un début.

Moka, Arhye et les autres s’approchent de moi, s’inquiétant pour ma personne. Ayant loupé mon atterrissage je me relève en dépoussiérant mes vêtements.

- Ça va ! Ça va ! C’était rien ! Juste une seconde d’inattention !

A vrai dire, je fais le beau pour ne pas perdre la face du pirate puissant et sans peur que je borne à garder tout comme je ne réalise pas encore vraiment la puissance colossale que contient ce monstre, j’en ai encore des sueurs froides dans le dos.

Bien, il est temps de passer à la contre-offensive.

- Ed’, accompagne Moka sur la jambe gauche de ce machin, essayer de lui trancher la jambe, quant à moi je me charge de celle de droite. Arhye… fais l’appât ! Et miss… beh je pense qu’elle comprendra quand frapper lorsqu’elle verra le monstre à terre… .

Arhye commence à grogner, Edward lui ronchonne parce que je l’ai surnommé Ed’.

- C’est toujours moi qui est le sale rôle dans vos putains d’histoires ! Connard de borgne !


Avant de partir tout sourire je lui lâche une tape amicale dans le dos.

- Sale rôle je ne crois pas… mais le rôle principal, oui !


Je me jette dans la direction du Wotan, Arhye tenant son rôle avec Matt, Léonardo, Vasco et le reste de l’équipage, au final tant mieux qu’ils soient un groupe, il sera plus facile pour eux d’éviter les attaques du monstre et surtout de détourner son attention.

Je me trouve face à mon objectif en peu de temps, il ne semble pas nous avoir vu, Edward et Moka s’apprête à trancher eux aussi la jambe de la bête.

Comme toujours je suis le premier à remplir l’objectif !

Je commence donc à enfoncer ma lame dans sa peau écailleuse enfin… c’est ce que j’ai crus, doté d’une épaisse peau, je ne l’ai à peine coupé, il s’est mis à saigner du moins plus à suinter, j’écarquille mon œil, surpris, mais j’aurais du m’en douter à la fois… mais il n’est pas encore temps de perdre espoir, je jette un œil du côté de mes compères et j’aperçois qu’il se passe la même chose. C’est alors qu’Edward tout souriant me lâche.

- Utilises-le Haki ! Tu pourras déjà un peu plus le chatouiller ! Regardes !

Il retente sa chance à nouveau mais cette fois-ci son poing ainsi que son katana semble être recouvert par une texture noire et de cette manière il est arrivé à arracher un autre cri de douleur au Wotan, bien que la blessure n’est pas encore sévère mais ça à suffit au monstre pour chouiner. Nous voilà beau… désormais nous sommes repérés… et là il est vraiment mais vraiment pas content !
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Pendant que je laisse les Pirates du Prince, Edward et les Gardiens se battre contre le Wotan, je me dépêche de gagner les sous-sols de mon hôtel. Il faut vraiment que je trouve un autre endroit pour enfermer mes adversaires... J'ignore comment ces satanées poiscailles se sont organisées, mais il ne leur faut pas longtemps pour comprendre que Tomoe est sur les Précieuses. Alors que je descends les escaliers, je cherche dans ma tête à savoir qui est l'origine de la fuite. John, mon nouveau nakama? Poussin, mon fidèle maquereau? Je pense plutôt que ça vient du reste de l'équipage de la Reine Naga que j'ai épargné.

Les dégâts sont présents, mais ne sont pas aussi grave que je l'aurais crue. En face de la prison qui retient ma captive, je vois un trou et des débris. Cinq Homme-Poissons encerclent le directeur que j'emploie pour ma maison de passe. Il semble être très mal au point. Il refuse de révéler la cachette de ma prisonnière.

Jamais!! Kof!! Kof!! Vous ne saurez rien!

En effet, nous sommes dans un cul-de-sac. Du moins, un accès donne sur une salle d'entrepôt. Elle fait office d'antichambre. Un passage secret mène au-delà de cet espace de rangement pour déboucher sur une suite d'hôtel assez luxueuse, mais avec des murs borgnes.

Un des H-Ps s'avance vers mon compagnon, l'air menaçant. Kazuo cherche à les retenir le plus longtemps possible en dévoilant rien du tout, mais je lis sur son visage l'angoisse. Ni lui ni les autres semblent m'avoir remarqué. Le choppant par le cou, celui qui mène le groupe grogne une dernière fois.

Tu n'es pas en position de force, microbe. Où se trouve Tomoe??

Faisant alors irruption, je m'exclame.

Vous non plus!

Aussitôt, tous autant qu'ils sont me regardent. À cet instant, mon camarade est soulagé. Ses gouttes de sueur se transforment en des larmes de joie. Le maintenant fermement au niveau de la pomme d'Adam, le pirate de l'Écume Sanglante ne peut contenir son dégoût en me voyant. Je m'adresse alors à lui.

Inutile de surenchérir ce massacre inutile. Relâchez mon homme.

D'un pas assuré, je m'avance vers le groupe. Mon arme rengainée, je tente de montrer du mieux que je peux aucune hostilité. J'ajoute alors.

Vous voulez Tomoe. Très bien, je vous y emmène.

Poussin est le premier à réagir. Et bien que blessé, il parvient à s'exclamer malgré l'emprise sur sa gorge.

Quoi?! Kof!! Kof!! On ne peut même pas leur faire confiance! Kof!!

Et c'est vrai. Je ne peux vraiment pas faire confiance aux troupes qui sont venus pour leur Capitaine, mais peut-être que je peux trouver définitivement un arrangement avec Tomoe. Après tout, ils sont motivés pour la retrouver et n'agissent que sous leur impulsion. Si je rends leur Reine, sans doute arrêteront de saccager mon île et se soumettront aux ordres de leur cheffe.

Retenant davantage mon ami, la poiscaille me crache sa désapprobation. Le ton est sec, presque désinvolte.

Et tu crois qu'on va te croire, Nakajima? GAH! GAH! GAH! GAH! Laisse-moi rire!

Le sourire à l'envers, je sens en moi toute cette haine qui me parcourt le corps, mais je me retiens. Je réponds en démontrant mon sérieux.

Je ne rigole pas.

Les autres du groupe de H-Ps sont un peu nerveux. L'un d'eux cherche à raisonner son supérieur.

— Scrubs, je pense qu'on peut l'écouter un peu. Regarde, elle n'a pas l'air de nous en vouloir.
La ferme, Skroop. Tu ne vois pas qu'elle cherche à gagner du temps?

Il faut que je tombe sur un sourd d'oreille... Ce type se croit surpuissant sous prétexte qu'il est d'une race différente... Je reprends alors.

Je ne suis pas là pour gagner du temps. Alors, si tu tiens absolument à retrouver ta Capitaine, tu ferais mieux d'écouter ton compagnon.
Tu me menace, en plus?! Je vais te...
— S'il te plaît, Scrubs.
La ferme!

Je continue de m'avancer tout en restant le plus calme possible. Je sais que je prends un gros risque. S'agrippant sur leurs armes nerveusement, les pirates de l'Écume Sanglante ne savent pas quelle position adopter. J'arrive à leur hauteur et je m'apprête à entrer dans le local. Le fameux Scrubs relâche Poussin sans ayant toutefois une once de compassion pour lui. Et la seconde d'après, il m'envoie une onde de choc aqueuse qui me percute de plein fouet. Il parvient à me toucher sans le Haki de l'Armement à cause de l'eau. Je roule alors droit vers la salle secrète. J'entends le dénommé Skroop hurler.

— Bon sang, Scrubs!! Pourquoi tu as fait ça?!

Le leader du groupe lui fout un coup dans le bide pour qu'il se taise. Il s'avance vers moi alors que je me relève. Je ne lui montre aucun signe de faiblesse.

Tomoe est juste derrière ce mur.
Ne me prends pas pour un imbécile, Nakajima.

Il essaie de me frapper, mais je contre avec mon bras. Sous l'impulsion du geste, il se retrouve valser dans des caisses de stockage. Les H-Ps commencent à lever leurs armes. Seulement, Skroop semble croire en moi et demande de patienter un peu. Sans attendre, j'active le bouton pour dévoiler la pièce cachée. Derrière-moi, le groupe d'Homme-Poissons me rejoigne, suivi de Kazuo qui se racle la gorge. Ce dernier ne peut qu'exprimer son dégoût face à mon choix.

Vous êtes vraiment sûre de ce que vous faites??

Je ne lui réponds pas. En voyant le décor, Skroop marmonne les mots que son camarade n'ose pas prononcer.

— Je n'aurais jamais imaginé qu'une suite présidentielle se trouvait là...

La Grande Reine Naga nous remarque alors débarquer. À peine sur le seuil, elle me prend de haut, le sourire moqueur.

Eh bien, eh bien, Nakajima. J'ai comme l'impression que tu as des ennuis…

Je ne me prends pas à son petit jeu.

Même dans ta prison dorée, tu parviens à me causer du tord une nouvelle fois… Ce n'est pas pour me nuire à nouveau que je t'ai laissé la vie sauve. Au lieu de me narguer, explique-moi plutôt tes relations avec l'Ancêtre et Malatesta.

Hody prétend que l'Équipage de l'Écume Sanglante agisse sous leur seule impulsion, alors que moi je pense plus à une attaque commandité par l'une des deux Guildes.

Ah oui?

Elle refuse de me répondre.

Je pense que tu ne peux t'en prendre qu'à toi même, Nakajima. Et quel intérêt aurais-je à te dire ce que tu veux savoir?

La nervosité de Kazuo n'arrange pas les choses. Sa remarque ne fait qu'envenimer la situation qui est déjà bien compliquée.

Je vous l'avais bien dit, Dame Nakajima. Cette satanée poiscaille ne veut rien entendre.
Adresse-toi autrement envers ma Capitaine, toi!
Calme-toi, ça va aller.
C'est bien, comme un foutu clébard et sa...
Scrubs!

Je reprends tranquillement.

Nous avons chacun nos problèmes. Et j'ai toutes les raisons de croire que tu n'as pas été volontaire pour m'affronter, n'est-ce pas? Tu étais partie pour m'arrêter en sachant très bien que tu ne pouvais pas me battre. Alors, comme tu es membre des Neuf Flibustiers tout comme une Libre Pirate, je me dis que tu mérites mieux.
Sur ça, nous sommes d'accord. Je mérite clairement mieux que de moisir ici. Quant au fait que tu sois plus forte... Il me semble que c'est toi qui te tiens devant ma porte avec une attaque sur les bras en n'ayant d'autre choix que de venir quémander de l'aide, j'ai raison?

Je reste stoïque face à la vérité. Cependant, je ne dois pas lui montrer que je flanche.

Qui parle de demander de l'aide? J'ai la situation bien en main. Tes camarades font tout pour te retrouver et te libérer. Te tuer sur la champ pour qu'ils arrêtent leur saccage m'est venu à l'esprit, mais je ne suis pas une brute. Je respecte encore les Libres Pirates, même s'ils me causent des problèmes. Je continue à croire que le véritable souci ne vient pas de toi, mais de plus haut. Ai-je raison? Pourquoi tu t'étais opposée à mon départ? Tu n'avais rien à perdre.
Tu les respectes ou tu en as peur? Dois-je te rappeler qu'en tant que membre des Neufs Flibustiers, je suis garante du Code de la Piraterie? Je ne pense pas avoir besoin de plus de justification pour expliquer ma conduite. Je n'ai fait que mon devoir de Flibustier et de Libre Capitaine.
Explique-moi en quoi consiste ton devoir de Libre Pirate, hein? Empêcher tout ceux qui veulent gérer leur cadran d'une autre manière? J'ai beaucoup de projets pour les Précieuses. Et elles n'auraient jamais abouti si elles étaient restées sur place. Avec mes plans, la taille de mon île grandira au point de ressembler à Armada. Et dire que vous me reprochez d'être libre...

Alors que je pense la conversation sans fin, elle mets l'accent sur un point que je n'ai pas pris en compte.

Tu étais une Libre Capitaine, et en cela, tu avais des responsabilité envers Armada. Souviens-toi le contrat de Red. Une partie de tes gains revenaient de droit à la cité en acceptant ce poste. Oui, oui, Rossignol t'avait confié la gestion des Précieuses, mais à aucun moment tu en étais la propriétaire. Si tu voulais faire ta propre ville flottante, tu aurais pu la faire à partir de rien. Là, tu n'as fait que nous planter un couteau dans le dos, nous affaiblissant encore plus que nous le sommes déjà depuis la mort de notre Capitaine.

J'écoute attentivement, presque désemparée.

Voilà ce que l'on te reproche, Aoi D. Nakajima. Tu as trahis Armada en la morcelant davantage. Et tu penses réellement qu'on te laisserait faire sans sourciller? Redescend un peu sur terre. Par ta faute, la ville est plus que jamais à la merci des Empereurs et du Gouvernement Mondial. On peut dire que ta Liberté a un goût de sang...

Quelques secondes s'écoulent avant que mon esprit se ressaisisse. Une boule glisse dans ma gorge. Je dois dire qu'elle a raison. J'avais réfléchis sur le long terme, mais seulement pour les Précieuses. Moi qui croyais qu'Armada pouvait très bien vivre sans moi… Comme j'ai officiellement rompu le lien qui fait de moi une Libre Pirate, je doute fort que tout les citoyens de l'île de Rossignol acceptent mes excuses. Et dire que je pensais bien faire… Je me retrouve comme une sotte à devoir payer le prix des conséquences.

J'admets ne pas avoir vu les choses sous cette angle, mais ce qui est fait est fait. Quoi qu'il arrive, je ne reviendrais pas sur ma décision. C'est trop tard maintenant, mais j'espère que nous pouvons envisager un futur en paix entre nos deux cités pirates à condition que la guerre entre les Usuriers et les Neuf Flibustiers cessent. Je ne tiens absolument pas à faire affaire avec eux.

Je m'approche d'elle.

Tu avais échouée dans la mission que tu t'étais donnée. Alors, accepte-le. Comme dit, je respecte encore les Libres Capitaines dont tu fais partie. Alors je te propose un deal. Ta Liberté contre ton soutiens en ma faveur sur Armada. Évitons un conflit inutile. Nous avons suffisamment d'ennemis sans avoir besoin de nous en rajouter, n'est-ce pas?

La tension semble moins tendue.

Dans ce cas, j'accepte.
Très bien. Que les combats cessent.

Aussitôt, je sors une clé autour de mon cou et je retire les menottes de la Sirène. Tout le monde derrière-moi est soulagé, même Poussin.
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- JE VEUX PLUS LE FAIRE JE VEUX PLUS LE FAIRE JE VEUX PLUS LE FAIRE !

   CRAC !

    Encore une fois, j'avais écouté Daemon comme si chacune de ses paroles faisait office de loi. J'étais face au Wotan et je le hélais pour attirer son attention. "Faire l'appat", qu'il disait... Je me rappelais parfaitement ce que cela avait donné avec le serpent de mer il y a moins d'une heure ! Et cette fois, la bête en face avait quelques neurones actifs : elle tentait de m'attraper en effectuant des arcs de cercle avec ses poings gigantesques, dans deux directions différentes et en m'empêchant d'approcher de ses jambes.
   Les blessures qui lui avaient été infligées plus tôt avaient du la mettre sur ses gardes. Ça n'arrangeait pas mes affaires. J'étais contraint de courir à droite et à gauche en sautant par dessus les obstacles et en évitant les quelques ennemis prêts à me réceptionner... Ils étaient d'ailleurs les principales victimes des tentatives du monstre pour me stopper. Le sol tremblait dangereusement sous mes pieds, rendant ma course difficile. Des planches craquaient ça et là, des copeaux volaient dans tous les sens, de la poudre à canon se mélangeait à la poussière alentour pour former des nuages qui irritaient les yeux et faisaient tousser les combattants qui s'affrontaient autour de moi.

   Je n'étais plus certain de savoir qui avait l'avantage. Tout ce que je comprenais, c'était que j'obéissais à un ordre clair : remuer dans tous les sens, comme un ver au bout d'un hameçon maintenu à la surface de l'eau. Ma liberté était devenue ressource négligeable...
   Puisant dans ma frustration, je bondissais par-dessus les doigts palmés de l'amphibien géant et m'autorisait même une brimade, histoire de lâcher du lest :

- Encore raté la baleine ! Essaie à nouveau et peut-être que tu m'auras d'ici quelques années !
   
   Le Wotan grogna et s'apprêta à m'attaquer de nouveau quand je remarquai une lueur traverser juste sous mon nez avant de se placer sous son bras. Au moment où la lame fendit la chair du géant, je compris qu'il s'agissait de Moka, lequel avait profité de l'inattention du gros hybride. Un autre rayon de soleil se reflétait cette fois sur l'épée de Daemon, plus en retrait, tandis qu'une lame d'air fonçait en direction de son ventre.
   Les deux entailles étaient ridicules mais ne lui plurent guère, car il se redressait de toute sa taille, le corps crispé et la gueule grande ouverte, laissant échapper un cri de colère. Sa voix puissante et grave avait de quoi surprendre : quelques duellistes cessèrent de se taper dessus pour observer la réaction du Wotan. Certains en profitèrent pour s'en écarter, par crainte d'être écrasés sur le coup de la rage.

   Il ne fallut pas longtemps au géant pour se ressaisir : un bras fendit l'air pour écraser Moka, qui n'eut d'autre choix que de s'éloigner en toute hâte, puis l'autre fonçait vers moi, cherchant à m'étreindre. Je fis quelques pas en arrière avant de buter sur une planche à moitié brisée. Voyant à quelle vitesse sa main se rapprochait, je finis d'arracher le morceau de bois, plaçai le bout le plus pointu en avant et l'enfonçai. Je sentis le bras de l'énorme humanoïde se raidirent avant de me sentir quitter le sol. Les deux mains agrippées à l'écharde improvisée, je m'envolai en direction de mon imposant adversaire, lequel allait sûrement vouloir retirer l'épine. Une fois qu'il se fut stabiliser à hauteur d'yeux et avant qu'il n'ait le temps de m'enserrer entre ses doigts pour nous extirper, je frappai du pied sur l'écharde pour l'enfoncer plus loin encore entre la peau et l'ongle du monstre avant de sauter de mon perchoir.
    Je grimaçai, pris d'un élan d'empathie : personne n'aimait avoir une aiguille sous l'ongle. C'était plus désagréable que le coup de craie strident sur un tableau d'ardoise ; aussi douloureux que l'accident du bord de table contre l'articulation du coude.

    Mais j'avais fait ma part. Cela faisait un bon moment que la rousse avait disparu du champ de bataille et que nous tournions autour de la créature et des Hommes-Poissons. Il était maintenant temps d'en finir avec cette chose, au moins histoire d'abréger ses souffrances :

- Les gars, c'est maintenant ou jamais ! Et comptez plus sur moi pour faire le guignol !
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