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Hors-jeu

Abyssus abyssum invocat. Là où allaient les Blattards, la marine leur collait inévitablement au cul. Il en allait du bien commun. Du bien commun et de la liberté d'entreprendre sur l'île. Car là où l'argent coulait à flot, les capitaines d'industrie devaient souvent rivaliser avec la piraterie pour les profits générés. Bien que les premiers se trouvaient être les plus légitimes pour récolter l'oseille, les seconds, pourvus d'un argumentaire de plomb et de poudre savaient parfois faire valoir leurs réclamations pour que les berrys leur reviennent de droit.
On s'était laissé dire qu'une récente complice du cafard aurait négligemment fureté du côté d'un casino de Kikaï sans pour autant y jouer le moindre le jeton. Sur le tableau de bord du Q.G local, tous les voyants étaient passés au rouge à cette bête nouvelle. Ça sentait le repérage.
Pauvre Blattards persécutés, à juste titre d'ailleurs, mais ce n'était pas ça qui les empêcherait de s'en plaindre. Puni par une notoriété qu'il avait appelée à grand renfort de rapines mesquines et de meurtres indus, Joe devait se rendre à l'évidence, la laisse que le G.M avait solidement attachée autour de son cou s'avérait assez contraignante dès lors où il était question de rentabiliser le massacre d'innocents. Son contrat prévoyait qu'il ne pouvait nuire qu'avec l'approbation de l'état major si, et seulement s'il ciblait les ennemis du Gouvernement Mondial. Ceux-là étaient nombreux, mais, car son titre n'était pas usurpé, Greed voulait toujours plus.

- Et sinon, vous n'avez jamais pensé à gagner de l'argent honnêtement ?

Dans un bar sordide et lugubre - choisi par Joe car les consommations coûtaient moins cher - les Blattards s'étaient installés côte à côte sur les tabourets branlants jouxtant le comptoir. Audacieux, mais aussi soucieux de la paix sur l'île où l'on l'avait affecté, le colonel Pancho Shima avait poussé le vice jusqu'à s'installer à côté du capitaine de ce quatuor d'empêcheurs de tourner en rond. Serein, il l'était. Conscient et averti du fait que le cafard tenait à son titre de capitaine corsaire comme à la prunelle de ses yeux, il aurait pu lui cracher à la gueule sans essuyer le moindre contre-coup. Aussi longtemps qu'il se serait trouvé en public tout du moins. Assez peu chevaleresques dans leurs offices, les Blattards savaient aussi œuvrer dans l'ombre et préjudicier sans témoin. C'était encore ce que la marine leur reprochaient le plus, de violer les termes du contrat qui les liait sans en laisser la moindre preuve. À l'école Biutag, on avait l'art et la manière de faire chier le monde en toute discrétion.

- J'avais bien pensé à ouvrir un bordel ici, mais votre chère maman me concurrencerait à elle seule.

Fier d'une répartie de si bon goût, un long sourire étalé d'une oreille à l'autre, Joe but une gorgée de son verre d'eau - liquide le moins onéreux qui fut servi dans le rade. Et puisque les Blattards étaient une grande famille aussi longtemps qu'il était question de pisser sur la marine, son "fidèle" équipage passa pour la seconde couche et le verni.

- C't'à dire qu'si on voulait de l'argent facile... bah on bosserait dans la marine. Parce qu'à vous voir... vous êtes juste payé à v'nir écumer des godets avec nous cap'taine.

- Colonel.

- Oh.... OoOOOh ! Co-lo-neeeeeeeeeeeel. Rien qu'ça ! Z'entendez vous autres ? C'est du sérieux. Si j'avais su j'aurais mis une chemise propre.

Jamais avare d'effronteries, le punk fit mine d'effectuer un salut militaire, se redressant et louchant à dessein. La farce ne dura pas longtemps puisque l'appel irrésistible de la bière lui intima à nouveau de se barbouiller de mousse pour, en bout de course d'expectorer un rot gras et écœurant avant de bavarder à nouveau avec son cancrelat de capitaine.

- Vous êtes si méchant avec cette saloperie de mouette.

Elijah en rajoutait une couche. Si l'on eut pu considérer son propos comme ironique, il était en réalité pétri de sincérité.

- Voilà un homme juste ! Un homme droit ! Un homme barbu même, qui vient rompre le pain avec ses ennemis héréditaires, et vous le repoussez, lui qui nous ouvre son cœur, son âme, son.... son nez ? Je me suis un peu perdu dans mes pensées, je parlais de quoi ?... Ah oui !

Cela allait sans dire mais l'homme piranha - contrairement à son capitaine - ne buvait pas que de l'eau.

- L'amiral mérite notre respect et notre sollicitude. D'ailleurs, je lui offre mon verre, car j'ai le sens du partage, de l'amour, et de l'orientation.

Sincèrement prêt à entamer la concorde entre pirate et marine, plus ouvert à l'autre que ses congénères car gavé de drogues au quotidien, Elijah fit glisser sa coupe jusqu'à ce qu'elle s'arrête sous le nez du colonel. Servi dans un verre à cocktail, le poisson avait demandé une boisson sur mesure comme lui seul savait les penser. Pour la confectionner dans les règles de l'art, le barman avait perdu deux doigts et s'était brûlé à l'oreille.
Dans le calice de verre, un liquide à l'opacité douteuse, d'une couleur jusque là jamais répertoriée était en ébullition constante. Si l'envie de ménager les Blattards en cédant à la proposition du piranha avait effleuré Pancho par pur esprit diplomatique, il savait qu'il allait à une mort certaine dès lors où il aurait ingurgité ne serait-ce qu'une goutte de l'improbable concoction.

- Est....est-ce que c'est un œil qui flotte à la surface ?

Heureux que son nouvel "ami" ait remarqué ce détail incongru, Elijah avait acquiescé vivement, fier de son breuvage.

- Je crois que je vais devoir décliner mais....

La mâchoire du piranha avait claqué juste sous son nez. Furieux qu'on refuse sa main tendue, vexé même qu'on puisse se refuser à boire avec lui, quelque peu irascible par nature - selon les composés chimiques des drogues qu'il avait ingurgité le jour-même - Eli avait bondi en un instant pour déchiqueter le visage du colonel à coup de dents. Si Pancho avait pu croire un instant qu'il existait un élément raisonnable dans l'équipage de Joe Biutag, il mesurait à présent à quel point il s'était trompé, ne devant son salut qu'à Mahach qui avait attrapé l'amphibien par la nuque au dernier moment pour le remettre à sa place.

- Faut pas mal le prendre sergent.

Le colonel avait une fois de plus été rétrogradé dans l'estime du punk.

- Grosse modo, quand on lui adresse la parole à celui-là, on a une chance sur deux qu'y finisse par chercher à nous bouffer. C'est un passionné notre Elijah. Hein qu't'es un type passionné tête de tanche ?

Versatile comme était la bête, cette dernière semblait déjà calmée, acquiesçant encore une fois avec un sourire d'enfant les dires de son compagnon d'équipage. Sur cet incident déjà disparu de son esprit embrumé par des substances diverses et variées, l'homme-piranha bu d'une traite son infâme cocktail puis regarda derrière lui sincèrement étonné de ce qu'il observait.

- Bah ? Pourquoi ils me pointent de leur fusil ces cons là ?

La main encore tremblante, Pancho Shima fit lentement signe à ses hommes de baisser leurs armes. Tous dans le bar étaient sur les nerfs. Tous, sauf les Blattards. Insultes, menaces suivies de sanctions, crises d'insanité spontanées et tentatives de meurtre à répétition, tel était le quotidien de leur équipage. Chacun étant en soi un concentré de chaos pur, ils s'équilibraient dans leur démence, maintenant la cohésion du groupe par la haine et la folie.
Puisqu'il avait préféré tenter de montrer à ces flibustiers en principe aux ordres ne l'impressionnaient pas - ce qu'infirmaient les quelques gouttes d'urine qui avaient perlé au fond de son caleçon - le colonel tenta de maintenir le contact avec Biutag et consorts afin qu'ils n'échappent pas à son autorité. En tout cas, pas trop. On ne domestiquait pas les Blattards.

- Et.... et vous mademoiselle, vous êtes la petite nouvelle.

- Ne m'adressez pas la parole.

Chaleureuse comme un iceberg, Rowena avait su s'acclimater à l'ambiance de cet équipage de salopards. Le mot d'ordre était d'être hostile à tout, cela restait dans ses cordes.

- Oh, c'est juste pour faire la conversation. Vous aimez jouer ?

- J'aime quand on se tait.

Incisive encore, elle ne décourageait pas son agresseur verbal pour autant.

- Je demande parce que des escaméras vous ont vu au Casino Thym & romarin il y a quatre jours. Vous n'avez pas joué, nous n'avez pas bu, vous avez regardé une porte blindée et êtes repartie sans demander votre reste. C'est curieux non ?

- Ce qui est curieux c'est que vous vous obstiniez à l'ouvrir.

Imperturbable. Des quatre animaux sauvages qui constituaient l'équipage, celui-ci était clairement à sang froid.
Le braquage du casino n'avait effectivement pas pu se faire et ne se ferai jamais, Joe s'étant ravisé et même assagi. Il avait surtout eu la trouille de perdre son titre. La fine équipe discutait depuis plusieurs jours maintenant de la suite des événements. Le conclave comment qu'on va faire des sous avait mené tout ce beau monde à se demander s'ils ne devraient pas effectivement faire ce qu'attendait d'eux le G.M. Seulement, le cafard était un esprit trop retors pour se contenter de cela, il lui fallait manigancer pour se constituer un pécule. À un travail honnête et grassement payé, son instinct le portait davantage vers quelques intrigues sinueuses à la rétribution incertaine.
Alors que Pancho avait manqué de se faire tuer et cuisinait maintenant Rowena, Mahach et Joe à grand renfort de messes-basses avaient pendant ce temps convenu qu'ils se lanceraient dans les paris douteux. Kikaï était doté d'un stade où les événements sportifs et compétitifs se multipliaient chaque jour. Venus de partout, les athlètes les plus émérites s'y réunissaient pour divertir la plèbe entre deux séjours à la table de craps.

Seulement, les cotes actuelles ne convenaient pas à l'insatiable cafard. Ce n'étaient pas des miettes qu'il désirait mais se goinfrer d'un appétissant gâteau avec un rubis en guise de cerise à son sommet. Aucun match n'en valait la chandelle quelque fut la discipline.
Comme les marchands de morts ne faisaient du profit qu'en temps de guerre, l'intérêt consistait pour eux à créer des conflits ex nihilo s'il le fallait. Il en allait des affaires. Inspiré par le bon sens et le pragmatisme de ces vendeurs d'armes ayant amassé des milliards sur des misères n'ayant pas lieu d'être, Joe savait que s'il voulait galvaniser les parieurs, il devait créer un événement capable de déchaîner les passions et d'agiter le chauvinisme le plus con qu'il soit afin de s'en mettre plein les fouilles.

- Coloneeeeeeeeeel....

Le ton se voulait lancinant et le sourire pernicieux au possible. Si le Blattard en chef jetait à présent son dévolu sur le malheureux marine, c'est qu'il avait des projets le concernant.

- Pardonnez l'inhospitalité de mon équipage. Certes, ils sont rustres, refermés sur eux même, et parfois ils cherchent même à vous tuer sans raison....

Mais.

- ...mais au fond... ils ont un cœur d'or.

Auraient-ils eu un cœur d'or que Joe se serait empressé le leur arracher pour le vendre. La vérité, il la connaissait ; son équipage était un ramassis de salopards lunatiques qui, en dépit de leurs talents respectifs, étaient impropres à la vie en société. En somme, les Blattards était le dernier refuge pour le dernier des derniers des enfoirés que pouvait excréter ce triste monde.
Cherchant à éteindre la méfiance du chargé de division sur Kikaï, Joe prononça les mots confirmant qu'il ourdissait un plan scabreux.

- Laissez-moi vous payer à boire pour que nous repartions sur de bonnes bases.

Quand je cafard déboursait spontanément un berry, c'est qu'il en attendait un million en retour. Ni Mahach ni les autres ne savaient ce qu'il avait en tête à cet instant, mais ils savaient en tout cas que les choses sérieuses étaient sur le point de se faire lorsque Pancho, insouciant, accepta l'offre qui lui était faite. Greed ne sourit qu'avec davantage d'insistance lorsqu'il eut la sensation de tenir le gradé au creux de sa paume.

***

- M...M...Moi ? Une...une lopette ?!

Afin de signifier son mécontentement, le colonel - dont le taux d'alcoolémie devait avoisiner les quatre grammes par litre de sang - descendit de son tabouret et, dans une pose burlesque et chancelante brandit un poing rageur qu'il manqua de s'enfoncer dans le nez tant l'adresse lui faisait présentement défaut.

- Oh... tapette, c'est si vite dit. En tout cas je ne le formulerais pas ainsi.
Noooon... disons que... par chez vous... on n'appréhende pas le courage de la même manière que dans le reste du monde. Voilà tout hin-hin.


- Ch... cherche pas à m'ménager Biutag ! Je vois bien qu'tu m'provoques !

Deux heures et une dizaine de chopes empilées les unes sur les autres avaient eu raison de la fine fleur de la marine locale. In vina veritas et dans le houblon était le chaos. Plusieurs fois les hommes du colonel avaient tenté de le tempérer. «Rentrons colonel» avaient-ils gémis en vain, parfois au prix d'un revers de phalange dans les gencives afin de leur rappeler qui donnait les ordres. Tout ce qui portait un uniforme dans la salle voyait clair dans le petit jeu du cafard. Personne ne savait où il voulait en venir exactement, mais tous voyaient qu'il y venait indubitablement.

- De la provocation, comme vous y allez coloneeeeel. Ya-hin-hin. Nooooon, ce serait plutôt... de la taquinerie. Oui voilà. Quelques plaisanteries entre bons camarades dirons-nous plutôt hin-hin.

Le plus blessant dans les paroles de Greed était encore ce qu'il ne disait pas. Dans chaque réplique il y avait un sous propos insidieux, dans chaque tirade un relent de sournoiserie et entre chaque ver un ricanement perfide. Aussi patient pouvait être son interlocuteur, le cafard finissait inlassablement par l'avoir à l'usure, frappant délicatement, à tâtons, sur la forteresse psychique qu'il affrontait jusqu'à ce que quelque chose sonne creux pour mieux profiter de la faille. Là était la force de sa mesquinerie, ses bassesses lui permettaient de prendre l'ascendant sur les autres.
Aviné, bientôt disposé à l'incident diplomatique, Pancho se jeta au col du manteau de fourrure du Blattard à casquette, s'y agrippant avec d'autant plus de force que ses genoux se dérobaient sous lui.

- C'est çaaaaa.... Joue au plus malin... Profite d'ton immunité tant que ça dure ! Mais l'jour ou tu feras une erreur, je serai là pour te casser la gueule !

Joe ne jouait jamais au plus malin, il se contentait simplement de l'être quand les circonstances l'exigeaient. Pas un Blattard n'avait remué une paupière à la quasi agression de leur capitaine. D'abord parce qu'ils s'en foutaient, mais surtout parce qu'ils se doutaient en mesurant l'arrogance de leur chef, que celui-ci savait manifestement les choses en main.

- Mais pourquoi attendre colonel ? Profitons que je sois là, l'occasion fais le larron je me trompe ?

Ses lèvres étendues en un sourire pour le moins glaçant révéla ses dents presque aussi acérées que celle de son piranha de compagnie. À quelques centimètres de son visage, la face de Pancho le scrutait à la fois avec rage et appréhension. Plus ce dernier s'approchait du diable, plus les émanations de souffre devenaient flagrantes, même dans son état.

- Tu...*burp* tu m'prends pour un bleu-bite ou quoâââ ?! Jamais on m'pardonnera si je te frappe.

- Mais qui a parlé de frapper ?

Sans avoir à se concerter avec son capitaine, Rowena - après que Mahach lui ait craché le morceau sur les paris - fut la plus perspicace et devança le plan du chef. Quel événement susciterait plus les passions sur l'île qu'un match opposant les Blattards à la marine ?
Haï de tous, Joe savait pertinemment que les paris se reporteraient sur le colonel et ses hommes par pur sentiment chauvin. L'affaire était entendue, il ne restait qu'à parier sur leur pomme et remporter la victoire pour toucher le pactole à raison d'un pari 100 contre 1. Le piège parfait avait été tendu et n'avait coûté que la modique somme de 12 000 berries, soit le prix de dix chopes de bière.

- Putain ouais ! L'a raison la rombière à cornes. On vous met une branlée au foot quand vous voulez !

Sûr de lui jusque là, le cafard se crispa et manqua de bondir à la gorge du punk pour cet élan de connerie dont lui seul avait le secret. Ce n'était pas sur un terrain de foot que Greed avait souhaité traîner Pancho mais plutôt sur l'une des disciplines propres au Davy Back Fight où ils auraient eu le dessus. Imbibé comme l'était le colonel, il aurait accepté n'importe quel terrain pour en découdre.

- Alors ça se jouera au football ! Vous quatre ! Demain soir au stade contre moi et trois de mes hommes !

Sa voix s'éloignait au fur et à mesure que ses hommes le traînaient pour le ramener à la garnison. Les hostilités entamées, il était grand temps de siffler la fin de la récréation avant que la situation ne s'envenime davantage pour un camp comme pour l'autre. Libéré de la surveillance des mouettes, Joe abattit son visage contre le comptoir, dents serrées afin de ne pas jurer haut et fort, risquant alors de faire savoir à ses adversaires à quel point il était marri de ce dénouement merdique.
Non content d'avoir foutu en l'air une opportunité dorée de s'enrichir à millions, Mahach, sans avoir encore mesuré l'étendue de sa bourde remua son capitaine d'un geste lent.

- Eh. Dis-voir Joe. Le foot, c'est bien le truc avec la batte et où il faut mettre des paniers. Hein, c'est ça ?

Étonnamment calme pour quelqu'un qui prenait la mouche dès lors où les choses ne se passaient pas comme il l'espérait, le Blattard en chef releva la tête, observa paisiblement son matelot et lui dit avec une douceur qu'on ne lui connaissait pas :

- Tu vas mourir Mahach. Pas maintenant ni demain vu que j'ai besoin de quatre joueurs. Mais tu vas mourir dans des circonstances atroces. Ça je te le promets.
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Toujours attablés dans la taverne lugubre dans laquelle les avait traîné Joe, le Corsaire et son équipage tâchait tant bien que mal d’établir une stratégie pour leur prochain grand coup d’éclat. Cette fois-ci, pas de braquage, pas de bataille navale, pas de fer croisés. Non, cette fois ils devraient défendre leur honneur non pas sur un champ de bataille...mais sur une pelouse. Elijah, toujours aussi heureux d’avoir un défi à remporter, avait recommandé une seconde tournée pour les quatre forbans. Forcément, étant donné que le corsaire avait décidé de boire ici en raison des prix étonnamment bas pour Kikai, toutes leurs consommations et plats étaient immondes. Leurs tord-boyaux qu’on venait de leur servir ressemblaient à un mélange entre une liqueur bon marché et du détergent pour briquer son bouclier.

- J’ai toujours pas capté vot’ histoire de foot là…

- Sage Mahach, sage. Bois ton petit pot. On s’occupe de tout.

Le pirate à crête ne semblait toujours pas comprendre les règles du jeu, cela agaçait Joe au départ mais il n’y faisait même plus attention à présent. De son côté, Elijah ne les écoutait plus vraiment et se curait les dents avec une fourchette sale tout en zieutant la serveuse sans vraiment reconnaître qu’il s’agissait en fait d’un travesti du port. Rowena n’avait pas eu le plaisir des présentations avec l’homme-poisson, mais il ne l’avait pas traité de sous-race et se contentait de mâchouiller tout ce qui passait près de sa main. Un homme simple, la cornue savait d’avance qu’elle s’entendrait bien avec lui. Sortant une feuille, la scientifique avait déjà commencé à griffonner un schéma de terrain pour déterminer les meilleures places pour chacun.

- Normalement ça se joue à onze. Mais y a des variantes à quatre sur Grand Line à cause de tous les équipages qui peuvent diminuer.

- Faut dire que le Davy Back Fight a plus de succès ! Forcément y a moins d’équipes.

- Ouais. Jamais entendu parler de votre truc là moi….

- Elijah a la carrure plus carrée, il ferait mieux d’aller dans les cages.

L’intéressé releva la tête et grogna, ce qui semblait vouloir qu’il acquiesçait. L’homme piranha était focalisé sur sa chopine et les hors d’oeuvres, des morceaux de saucisson maculés de gras, qu’on leur avait servi pour flatter la venue du corsaire. Joe semblait d’accord avec ce placement :

- Avec la Croquette dans les cages, les gars d’en face pourront pas marquer un seul but ! Hin-hin !

- Et moi ? Et moi ? J’vais où ?

- Pour l’instant, au centre. Joe, sur une des ailes.

- Qu’est-ce que t’y connais en sport d’abord ?

- Pour quelqu’un qui ignorait ce qu'était le football y a même pas 20 secondes je vais faire comme si tu n’existais pas. Moi, je serai sur l’autre aile.

- Ah j’y pense, t’es pas au courant, Mahach ici présent a mangé un fruit du Démon lui aussi. Il peut séparer son corps en genre de balles.

- Le Fruit des Baies, je connais ses pouvoirs. Il est répertorié dans le Traité des Fruits du Démon communs. Hm, alors j’ai bien fait de le placer au centre.

Rowena était confiante, Mahach faisait un peu la moue mais elle s’en fichait. Joe semblait aussi satisfait qu’elle. Avec sa configuration de base, ils pourraient s’adapter ensuite à toutes les potentielles situations. Ils possédaient tous ensemble un kit de pouvoir suffisamment varié pour en mettre plein la vue à la Marine. Ce Colonel allait regretté de l’avoir interrogé, elle comptait lui faire mordre la poussière personnellement...Et au sens littéral du terme. Rowena laissa le papier à Joe qui cogitait dans son coin. Jetant un oeil par la fenêtre, la sorcière constata que le soleil se fondait déjà dans l’horizon, inondant la mer de nuances roses et topazes.

- On ferait mieux de bouger avant que le stade ne ferme, il faudrait déjà commencer à baliser le terrain. Et brûler les dossards aussi, hors de question que je porte ce genre de chose.

- Pfff...les nanas et la mode.

- Bois ton lait fraise et continue de réviser.
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Rowena devant, Joe la talonnant, suivi par Mahach qui le rattrapait au pas de course et Elijah, à la traîne derrière : ainsi déambulaient les Blattards dans les grandes rues de Kikai, la prestance s’étiolant à mesure que la file s’attirait.
Le punk, une fois à la hauteur de son capitaine, lui asséna un discret coup de coude.

- Oh, Joe !
- Quoi ?
lâcha le cafard dans un soupir.
- J’l’aime pas bien la nouvelle là ...
- T’aimes personne de toute façon.
- Ouais, sûr. Mais elle me force à tourner à des trucs pas alcoolisés ... J’suis qu’un homme, Joe ! Une pauvre hère ! C’est cruel d’infliger ça à qui que ce soit !
- Hé, oh ! T’es un grand garçon maintenant, je vais pas te prendre par la main. Alors tu portes tes couilles et tu vas lui dire.
- Mais c’qu’elle me fout les miquettes la sorcière !


Joe s’était arrêté tout net, Mahach continua son chemin avant de se retourner pour l’interroger du regard mais il reçut un coup derrière les oreilles.

- Eh ! Pas la tête ! C’est mon point faible ! beugla-t-il en faisant volte-face à son agresseur ... qui se révéla être une agresseuse.
- Je t’ai entendu, Mèche-Folle, tonna Rowenta en le menaçant de son Climat Tact.

Mahach se raidit d’un coup, un frisson ayant tressailli sur sa colonne vertébrale.

- Si je te donne du lait-fraise, c’est pour que tu gardes les idées claires. Et il en va de même pour toi, Croquy.

L’homme-poisson acquiesça d’un signe de tête, l’air radieux. D’aucun n’aurait pu dire s’il avait vraiment compris ce que cela signifiait pour lui.
La marche reprit dans un petit signe de la main de la cornue. Mahach, à nouveau, rattrapa son capitaine et lui asséna un petit coup de coude avant de reprendre ses messes basses.

- Hé, Joe ! Oh !
- Quoi ENCORE ?
- Ca te dérange pas qu’elle marche sur tes plates-bandes ? C’toi l’capitaine, merde ! C’est toi qui d’vrait décider !
- Oh, moi, tu sais ... Tant qu’elle vous tient muselés et en laisse, ça me va ... Et t’inquiètes pas pour moi, je saurais reprendre le contrôle si ça va pas, hin hin.


La scientifique faisait mine de rien, mais son visage affichait un petit sourire aussi fier que vicieux. Petit sourire qu’aucun autre Blattard ne pouvaitt voir, étant donné qu’elle ouvrait toujours la marche.

- Bon, écoutez-moi bien. Il ne faudra pas vous montrer trop agressif, cela pourrait jouer en notre défaveur.
- Oh ...
râla le crêteux.
- On ne me coupe pas la parole.
- Pardon madame.
- Ahem. Il n’empêche qu’on ne pourra pas laisser les Marines faire ce qu’ils veulent sur le terrain, il faudra leur mettre la pression sans trop en faire. Et croyez-moi, c’est ce qu’ils attendent de nous. Ils vous savent plutôt sanguins ou tricheurs. Ils vont nous pousser à la faute, et nous ne pouvons pas leur faire cette fleur. Mais eux aussi ne pourront pas être trop agressifs, alors laissez-les approcher et essayez de simuler une faute s’il y a contact. Faites attention cependant à ce que cela reste crédible, sinon, cela jouera également en notre défaveur.
- Ouais, en fait, c’est chiant vot’ “foot” ...
- C’est toi qui a proposé, connard de coq ! Et puis laisse parler la dame bon sang !
- Merci. Par contre, nous pouvons, sans les agresser, jouer avec les règles. Par exemple avec le hors-jeu.
- Le ?
- Le hors-jeu. Dans sa définition actuelle, un joueur est en position de hors-jeu si, hors de sa moitié de terrain, il est au-delà du ballon et de l'avant-dernier défenseur. Il n'y a infraction de hors-jeu que si un joueur prend part au jeu alors qu'il était en position de hors jeu au moment où le ballon a été touché en dernier par un coéquipier. Cette infraction est punie d'un coup franc indirect.


Tous s’arrêtèrent, surpris par la réaction d’Elijah.

- Quoi ? J’ai dit une connerie ? Pardon ...
- Eh bien ... Je ... Non ! C’est bien ! Très bien même !


Ils reprirent leur chemin jusqu’au stade. Ils étaient tout près désormais, dépassant nonchalamment l’entrée.

- Il faudra donc faire attention au placement de leurs attaquants et au moment où leur coéquipier leur fera une passe. Juste avant cet instant, il faudra que le receveur soit pris entre Croquette et nous. Bien compris ?

Tous répondirent par l'affirmative presque à l’unisson en passant la billeterie du stade. En quelques minutes, ils avaient longé les gradins encore vides et firent leur apparition sur la pelouse.
Shima les attendait déjà, accompagné de la commodore de Saint-Just ainsi que deux autres gradés. De la petite troupe, seul le Commandant de l’île était vêtu des vêtements adéquats -trop justes et dégoulinant déjà de sueur- qui sur lui, s’apparentaient davantage à un déguisement.
Rowena resta sérieuse et silencieuse, Joe se mordit les lèvres ne pas rire, Mahach se moqua ouvertement de lui (muselé aussitôt d’un coup de Climat Tact), et Elijah ne réagissait pas.

- Colonel ... Ne croyez-vous pas que nous avons mieux à faire ? Je sais pas ... comme par exemple ... hmm ... TRAQUER KING BRADLEY ?
- Allons, allons ! Comme vous y allez ! Mais détendez-vous ! Et puis mince, ce n’est pas tous les jours que nous pouvons destituer un Corsaire à l’issu d’un match !
- Non mais regardez-le, c'est peut-être la première fois qu'il s'enjaille à courir après quelqu'un !
- Précisément Shima
, lâcha sèchement la Commodore en fusillant le Cafard d’un regard noir. Je préfère le faire de manière traditionnelle. Et je tiens à vous rappeler que si j’ai accepté, c’est uniquement pour que vous me lâchiez avec ça. Votre comportement et votre alcoolémie de la veille, c’était ... Ah !
- Ne nous querellons pas devant nos adversaires, cela ne leur ferait que trop plaisir ! Je vais me mettre en place !
- Oh, je doute que la cohésion ne soit plus appréciable de leur côté, mais oui, Colonel. Allez donc rejoindre vos cages.


Mahach asséna un troisième et dernier coup de coude à son capitaine, ce qui commençait sérieusement à l’agacer.

- Bah putain ... cracha-t-il doucement. Tu disais de l’aut’ tanche, mais là, même si on peut doubler la mouette obèse niveau rapidité, y’a pas moyen qu’la balle passe entre son gras et les poteaux ...
- Mais si : bourrine-lui la face, il tombe, et profites-en pour marquer. Il aura pas le temps de se relever.


De son bâton météo, la cornue frappa une troisième et dernière fois le crâne du punk, visiblement irritée. Dans l’élan, elle allait aussi frapper celui de son capitaine (cela était plus ou moins admis dans un consensus silencieux) pour le corriger lui aussi, mais étant donné le regard malsain de ce dernier qui n’attendait que ça, elle se ravisa juste au bon moment.

Pour estomper la gêne, elle baissa finalement son bâton en scrutant l’horizon.
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Revenons quelques heures en arrière, dans ce bar sordide et lugubre où le défi du siècle avait été lancé...

Spoiler:

Quand on est un jeune journaliste indépendant, il est extrêmement difficile de faire ses preuves. On voyage à travers le monde à la recherche du scoop qui fera s'envoler notre carrière, on mets ses pattes dans la moindre ville sur notre route, furetant à travers les rues, observant dans l'ombre, den den mushi enregistreur en main, guettant l'histoire tant attendue. ''Exclusif, aujourd'hui dans le Daily Grenouilleur ! Teach, le Malvoulant, Empereur des Cauchemars, sa liaison secrète avec Thunderbird, dit Shiro Fuuryuko ! Tout sur leur idylle sur Terra Incognita. La fin de leur amourette incognito ?! '' La une ferait exploser les kiosques à journaux, déchaînerait les masses et ébranlerait jusqu'aux fondations même de Marie-Joie. Son patron lui offrirait une promotion dans la foulée, il deviendrait alors le rédacteur en chef du Daily Grenouilleur, ce journal pour qui il avait dédié sa vie entière, reprenant la flambeau de feu son paternel.

Une année durant, il avait traqué cet homme, ce symbole de la justice, l'espionnant nuits et jours pour tenter d'obtenir ne serait-ce qu'une miette à se mettre sous la dent. Un rien du tout aurait suffit à enclencher la machine à écrire, balançant accusations et spéculations basées sur trois fois rien, mais suffisant pour lancer la rumeur et semer le doute, le trouble. Fuuryuko accusé de trahison, renvoyé de la marine, destitué de son titre, mis en exil. Il partirait alors se réfugier dans les bras de sa belle, Teach, et leur amour incompris se changerait en vendetta contre ce monde qui les rejette. L'HISTOIRE DU SIECLE. Malheureusement pour notre intrépide reporter sans frontière, le nom de Handrait Jafargue n'était pas près de connaître la gloire et la renommée dont il rêvait tant. La dernière fois qu'il avait eu un entretien avec son boss, ce dernier l'avait qualifié de ''Petit chroniqueur miteux et sans talent'', avant de lui hurler de laisser tomber son scoop inexistant et de se mettre réellement au travail.

En temps normal il ne l'écoutait pas, ce n'était pas la première ni dernière fois qu'il se faisait remonter les bretelles, mais cette fois-ci, la menace était tombée, sans article à proposer d'ici quarante-huit heures, il prendrait son imperméable et son chapeau et foutrait le camp de ce journal. Et croyez-le ou non, mais quand on est un homme-grenouille comme ce pauvre Handrait, le monde du travail ne veut pas de vous, alors son travail, par chance qu'on ai réussi à en décrocher un, on y tient. Kikai no Shima, l'île qui ne dort jamais. C'est ici qu'il avait décidé de tenter le tout pour le tout, ses sources l'ayant renseigné sur un gros coup sur le point de se faire du côté des mouettes justicières. Une opération concernant l'arrestation d'un gros nom de l'île, préparée depuis des mois. Il s'était ruée en direction de l'île, emportant den den mushi et ses petites affaires personnelles. Là, il lui avait suffit de trouver la tête directrice de l'opération et de la suivre jusqu'à ce bar malfamé.

En découvrant le Colonel Pancho Shima en pleine conversation avec le tristement célèbre Capitaine Corsaire, Joe Biutag, le quadrupède humanoïde en avait eu des frissons dans tout le corps. Qu'est-ce que deux personnalités de leurs trempes pouvaient bien avoir à se dire dans un environnement aussi malsain ? Si ce n'était pas étonnant de retrouver une vermine nuisible dans ce genre de lieu digne de sa piètre personne, cela était totalement contraire à quelqu'un du calibre du Colonel Shima. Bien loin de l'imaginer corrompu, la scène fascinait le batracien qui n'en ratait pas une miette...

Alors ça se jouera au football ! Vous quatre ! Demain soir au stade contre moi et trois de mes hommes !
Oooh... intéressant... très intéressant... Il faut immédiatement que j'informe Terry ! Un événement pareil, ça ne doit pas se rater ! Ker-ker-ker-miiiiit !


Quelques heures plus tard... dans une minuscule chambre au seizième étage d'une auberge branlante.

PULUPULUPULU... PULUPULUPULU... PULUPULUPULU... KATCHA !

Moshi Moshi ? Terry Rolando à l'appareil, j'écoute ?
Terry ? C'est Handrait Jafargue au bout du fil, comment ça va mon vieux ?
Oh ce bon vieux Handrait ! On fait aller et toi?! Toujours à la recherche du scoop en or ?
Oui... Dis-moi, je t’appelle pour une affaire qui devrait faire les tiennes, tu commentes toujours les matchs au stade ?
Oui mon vieux, sur Kikai, tu veux venir assister à l'un d'eux ?
Encore mieux que ça, écoute bien ce que je viens de dénicher...


Le lendemain, au stade, à la nuit tombée...


Sacré Handrait, il parlait bien d'or ! Regardez-moi ça... Les Blattards, et ce brave monsieur le Colonel Pancho Shima... Que l'on dise à Astelle D Nise de se tenir prête avec son équipe, on ne va pas tarder à passer en direct.
Bien monsieur.


Du haut de sa cabine à la large vitre offrant une vue impériale sur la pelouse, le commentateur sportif le plus célèbre de Kikai observait les deux équipes sur le point de s'affronter sur le sport qui le passionnait le plus. Ses yeux brillaient de passion derrière les vitres de ses lunettes, et il frémissait d'impatience, confortablement assis au fond d'un fauteuil. Colonel Pancho Shima, Commodore Celia de Saint Just, le Shichibukai Joe Biutag, Mahach, ancien Saigneurs des Mers, primé pour 83 millions, il y avait du beau monde ici bas, sur le terrain. Un sacré match en perspective, le genre à marquer les mémoires, à graver les anales. Et dire qu'ils avaient voulu faire cela à l'abri des regards... Quel gâchis pour le divertissement sportif cela aurait été. Tout le monde était en place, prêt à lancer la diffusion, dehors les supporters s'entassaient, bloqué par les agents de sécurité qui n'avait pas encore reçu l'ordre de faire entrer tout le monde. Il fallait attendre le bon moment...

Revenons-en à nos amis Blattards, et plus personnellement à l'homme-poisson piranha drogué qui leur sert de vigie...

Je me retiens de gerber, bordel de merde c'est quoi cette dégaine qu'il se tape l'autre tarlouze de Poncho ? C'est pour courir plus vite, c'est ça ?! Il veut tricher l'enfoiré ?! Il croit qu'avec sa petite combi' de footix il va nous sortir les acrobaties de Christian Rénaldo ? La tenue fait pas le talent mon p'tit père, tu vas vite le découvrir. Je détourne le regard vers la demoiselle, non parce que l'autre c'est juste insoutenable. Carrément il dégouline comme un porc de toute sa transpiration ! J'ai toute la bile qui remonte et qui se bloque au niveau de la gorge rien que d'y jeter un œil, c'est affreux. En panique, je commence à suer moi aussi, mais pas pour les mêmes raisons. J'ai besoin d'un petit remontant, je fourre ma main palmée à la poche et en sort deux cachetons qui traînaient au fond. C'est une spécialité locale, la pilule du zombie qu'elle se nomme. J'ai pas demandé pourquoi, mais le type m'a dit que les effets étaient mortels. Puis il s'est marré. Alors je l'ai buté, pour coller avec la blague. Puis je me suis marré.

Allez hop ! En fond de gosier ! Pilule du zombie hein ?! Alors quoi, je vais crever pour me réincarner en bouffeur de cervelles ?! PIR-RAH-RAH-RH *Gragreheg*

Cœur qui se serre, qui manque plusieurs battements. Arrêt cardiaque. Piranha qui tombe à plat ventre, inanimé.

Oh le con, il est vraiment crevé ! Niark-niark ! Oy Joe, on a perdu la tanche !

Mahach aurait bien ajouté autre chose mais le climat tact de Rowena s'abattit trop rapidement, lui clouant le bec.

Mais putain ! Face de hareng ! NON ! Tu peux pas crever ! Pas toi !
Oh ça va, c'était juste un putain de poisc


Climat Tact, rapide et efficace contre les coqs arrogants et dépourvu d'empathie.

ABRUTI DE D'ANGUILLE ! TU PEUX CREVER N'IMPORTE QUAND JE M'EN COGNE, MAIS PAS AVANT LE MATCH ! HORS DE QUESTION QU'ON PERDE CONTRE CES BOUSEUX DE LA MARINE ! CES LOPETTES ! TU VAS PAS FOUTRE EN L'AIR MON
Capitaine, vous faites trop de bruit, l'adversaire peut vous entendre.
Foutez-moi la paix et réveillez moi cette andouille ! Il va pas caner ici, je lui interdit ! T'as compris le saumon ?! Secoue tes miches ou
Gambettas... pesadillas... croquettas... pi-pi-pi... PI-RAH-RAH-RAH-NAH ! JE SUIS PAS MOURRU ! FOUTRE QUE NON QUE JE SUIS PAS CREVU ! PIR-RAH-RAH-NAH ! Cette drogue, c'était rien que de la merde ! Je ressens rien ! RIEN ! Je suis surpris d'être encore en vie, mais cela dit, c'était cool le voyage chez les fantômes ! J'y ai vu des tas de gens fendards ! Y'avait un type, il s'appelait Nick, et il avait quasiment plus d'tête ! Pir-rah-rah-rah-rah-nah ! Vous auriez dû le voir jouer avec sa


Y'a une volée de gnons d'un Corsaire furibard qui me tuméfie la fiole... Pourquoi c'est toujours pour moi... ?

Foutu drogué ! Tu me refais un coup de ce genre, et je te perce la carcasse de plombs !
Capftainf... fe fais pas crefer dans les deuf caf... ?


Une seconde volée de gnons plus tard... Mais euuuh ?!!

R'fu Cfaptfainpf...

Derrière-,nous, y'a un Colonel impatient qui se racle la gorge, que nous autres forbans on se souvienne qu'ils existent. Et parce qu'un Blatard n'aime pas être interrompu, un Blattard a en horreur qu'un marine l’interrompe. C'est un quatuor de regards noirs qui se posent sur le Shima, qui sue doublement plus, mais de panique cette fois. Il lui faut quelques secondes pour tenter de se reprendre et de ne pas trop perdre la face devant ses hommes.

Si vous avez fini de vous chamailler... nous pourrions peut-être débuter la rencontre ?
Et si vous retourniez plutôt dans vos cages que de vous occuper de nous ?
Ouais, dégage tes miches d'ici avant que j'y plante mes mâchoires ! Pir-rah-rah-nah !
Faites donc, homme-poisson, et vous perdrez vos nageoires d'un coup de tranchant de ma lame.
Ouuuuuuh, elle est méchante la commodore ! Avec son cure-dent, elle croit faire peur à qui la goumiche ?
Niark-niark, j'ai connu des aveugles estropiées plus farouches qu'elle !
MOI J'EN AI VIOLE DES PLUS VIVACES !
...
Des estropiées ou des aveugles ?
Je crois qu'il parlait de femmes normalement constituées.
AH NON NON ! JE PARLAIS DE FEMMES-POISSONS AVEUGLES ET ESTROPIEES ! PIR-RAH-RAH-RAH-NAH !


Climat Tact dans la mâchoire, aller et retour, les deux tours.

Assez bavardé ! On a un Sergent a ridiculiser ! Ya-hin-hin-hin...
Soldats ! Mettez-vous à vos postes !


C'est surprenant comment ils s'exécutent. Pour déterminer qui aura le coup d'envoi, y'a le jeu du pierre papier ciseaux qui se met en place entre la gonzesse et le Cafard. On gagne. J'suis certain qu'il a triché, même à ce jeu. On me dit d'aller aux caisses, et de laisser personne me mettre un but. J'comprends pas ce que je fous ici, ni ce que je dois faire, mais ça a l'air cool. Le premier qui approche, je lui croque la rotule. Le ballon est placé au centre, Tête de Coq y pose son pied dessus, on fait signe en face qu'on est prêts, Mahach lance les hostilités d'une passe en direction de son Capitaine, c'est parti...

Astelle ! C'est parti ! Lancée la diffusion, caméras on tourne ! Allumez les escargophones haut-parleurs ! Ouvrez les portes du stade, que les spectateurs puissent entrer ! Le match du siècle a débuté !


Dernière édition par Elijah Croq'Dur le Mar 17 Avr 2018 - 17:58, édité 1 fois
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- Boooooooooooooooooooooooooooooooooooonsoiràtoutesetàtouuuuuuuuuuuus ! Reeeeeeeeendez-vous de folie ce soir au stade de Kikaï ! Cin-quan-teuh-mille billets vendus en moins de quarante-huit heure, c'est du jamais par ici !
J'aperçois dans les gradins les huiles de l'État major des garnisons marines des îles voisines ; on a compromis la sécurité de Grand Line pour cette rencontre mesdames et messieurs, c'est diiiiiire l'importance du match qui se joue ce soir. Un maaaaaatch, pourtant amical, puisqu'il oppose deux équipes irrégulières, mais un match à l'enjeu FA-RA-MI-NEUX ! Pour souligner l'enjeu de la rencontre, ce n'est pas mon acolyte des grands jours qui m'accompagnera pour commenter la confrontation footbalistique à venir, mais un juriste spécialiste des relations internes entre les différents services de la marine.
Avant que la bataille n'explooooooooOOOOse sur le terrain, je vous demande d'applaudir mon comparse, monsieur Tixi Gali !


Sous le tonnerre d'applaudissements qui surgit spontanément, galvanisé par un commentateur trop enthousiaste qui crachait à pleins poumons dans un escargophone porte-voix, les fondations même du stade semblèrent vaciller. La rencontre événement avait été une aubaine pour la municipalité en charge du stade de Kikai, les billets s'étant vendus comme des remèdes contre l'éjaculation-précoce. La perspective d'un affrontement tout ce qu'il y avait de plus légal entre une portée de crevures assermentés par le G.M et les dignes représentants de la loi n'était pas un spectacle qui se produisait deux fois par siècle. Les entrées furent accordées à prix d'or ; les masses prolétariennes endettées se retrouvaient alors cul-à-cul sur les gradins aux côtés des puissances d'argent les plus prestigieuses au monde.
Pour l'occasion, des marines de tous horizons avaient même fait le déplacement dans l'espoir de se délecter d'une fessée déculottée administrée au cafard et sa bande. Fusse-t-elle footbalistique.
Les mouettes étaient réputées pour piailler en bande, l'esprit de corps avait été respecté et les soutiens de Pancho n'avaient pas manqué. On l'encourageait à s'en arracher les cordes vocales comme s'il avait été question de faire la peau à Greed.

Greed n'était pas seul. Outre les trois bras-cassés en lesquels il n'avait qu'une confiance somme toute relative pour ne pas dire inexistante, des milliers de gagne-petit s'époumonaient à lui apporter leur soutien. Quand il était question de pisser sur la marée-chaussée, tous les prétextes étaient bons.
Malgré eux, les Blattards étaient devenus les représentants de la cause du peuple. Ce n'était pas qu'un match de foot organisé sur un malentendu qui se jouait alors, l'affaire avait été tellement montée en épingle que tous dans les tribunes se plaisaient à croire que l'aboutissement ultime de la lutte des classes irait se parachever ce soir sur le gazon du stade Kikai.
Joe était très doué pour débuter les incendies, l'inconvénient étant qu'il ne mesurait jamais jusqu'où s'étendraient les flammes.

- Iiiiiiiiiiiil semblerait... je dis bien.... semblerait qu'un joueur de l'équipe des Blattards soit subitement décédé. Ceeeeee sont des choses qui arrivent, la piraterie est un métier dangereux, on y risque sa peau à chaque instant mais là quand même, c'est foudroyant.
Ah non ! Fausse alerte ! Il s'est relevé. Peut-être un rituel boucanier, Tixi, Tixi-chou, mon Tixi adoré, faites-nous part de vooooootre expertise.


Désemparé face à une première excentricité de l'équipe corsaire, le commentateur amateur blanchissait rien qu'à l'idée de relater cet événement pour le moins étrange.

- Euh.... eeeeeeh bien.... il s'agit du numéro 1, Elijah Croqdur qui nous vient de... Citadelle il me semble. D'après le témoignage du colonel Shima, il se nourrirait exclusivement d'eau de javel mélangée à de l'acide sulfurique. Peut-être avons-nous là un indice relatif à son petit coup de barre sur le terrain, mais il a l'air à nouveau en pleine forme puisqu'il mord... sans doute affectueusement... le visage de sa coéquipière.

- Cooooooooéquipière qui lui rend bien son affection, puisqu'elle lui aurait planté les doigts dans les yeux, sans doute... en guise d'encouragement. Espérons que la numéro dix soit aussi habile du pied que de l'index et.... du majeur... majeur brandit à l'intention de l'équipe adverse.... une fois encore. Quelle rencontre mes amis, quelle rencontre !

L'expression "se bouffer le nez" n'avait jamais été aussi littérale qu'au sein des Blattards. Manifestement, Elijah fut un instant hostile à l'idée d'être maintenu en cages, seuls les crampons de ses coéquipiers écrasés sur sa gueule à de multiple reprises le persuadèrent d'obtempérer. Le premier coup de sifflet n'avait pas été soufflé que les coups de pieds étaient déjà administrés. Du côté Blattard, on prétexta l'échauffement afin que l'arbitre n'y trouva pas à redire.

- Les joueurs se positionnent, jamais aucun mercato ne m'aura autant excité que ce qui se déroule sous nos yeux ! J'en ai des frissons, j'en ai la chair de poule, tenez Tixi, touchez mes tétons ils sont duuuuuuuurs comme du diamant.

- Je vous crois sur parole Dranlo.

- Touchez j'ai dit !

Le simple fait que Mahach ait saisi que le football ne se jouait qu'avec les pieds relevait du miracle le plus étincelant qui soit. Son action de jeu s'était limitée à une bête passe, renvoyant le bâton merdeux entre les pattes de son cafard de capitaine. Mais il s'agissait là d'un sans faute le concernant. Fier de lui, il enfila entre ses lèvres une tige à cancer qu'il alluma sur le champ, expectorant aussitôt une bouffée de nicotine fumeuse.
Une main perchée contre ses arcades pour masquer la lumière irradiante des projecteurs, il regardait son capitaine s'en aller au loin, ballon au pied.

Vole glorieux cafard,
Rue-toi vers l'horizon,
Au pied, tu as le ballon,
Tu es le héros ce soir.

Vole splendide cafard,
Mets la balle au fond,
Ensemble nous gagneront,
Il n'est jamais trop tard.

Vole abruti de cafard,
Avec ton fruit du Scorpion,
Nique-les avec du poison,
Ils seront bien tricard,

Vole enculé de cafard,
T'as intérêt à...



Fauché dans sa prose, victime de la rusticité d'une plèbe hermétique à la volupté de la poésie, Rowena lui avait violemment claqué la nuque en partant à la rescousse de son capitaine.

- Reste pas planté là et cours ! Si l'autre con a personne à qui faire la passe il va les écorcher vifs et on sera bien rendus !

Sans doute le poète aurait-il pu lui rétorquer que rien ne servait de courir, qu'il suffisait de partir à point, mais la bicorne avait son Climat Tact sur elle et tout trait d'esprit de haute-volée aurait pu se conclure par une décharge dans la mouille du punk. La brutalité avait eu raison de l'art une fois encore et Mahach dû se résoudre à épauler l'escadrille, renonçant définitivement à ses envolées lyriques.

- Une nuit entière à composer un poème de victoire, z'auraient pu m'le laisser l'réciter jusqu'au bout.

Du côté de chez Joe.


Fumier de Mahach ! Pensez donc qu'il se serait risqué à faire trois pas avant de me balancer cette putain de balle ? Quelle feignasse celui-là ! Comment il ose se permettre de prendre ça par-dessus la jambe alors que tout ça c'est de sa faute. SA FAUTE BORDEL ! Si ça c'est pas du cynisme ! Défier la marine au foot... et pourquoi pas au bilboquet ?! Mais faut être extrêmement atteint pour en sortir des comme ça, du genre phase terminale de crise de connerie aggravée.
Mais je serai d'une détermination absolue. Et je ne céderai rien. Ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes.

Il va voir ce que je lui réserve le père Mahach d'ici quatre-vingts-dix minutes hin-hin. Qu'on gagne ou qu'on perde je te foutrai ça au fond de l'océan ! Mais pourquoi il a fallu que je parie sur la rencontre avant même qu'elle ait lieu ? POURQUOIIIIIII ?! Cent cinquante millions de berries sur nos gueules bon sang.... avec la cote de deux contre un qu'on se mange, y'avait de quoi doubler la mise.
Tout était cuit aux petits oignons TOUT : Restait juste à mettre une pointe de coriandre et là..... CE CON DE PUNK A PISSÉ DANS LA MARMITE.... Du foot... Qu'est-ce que j'ai hâte que le match soit fini que je puisse enfin me payer cette tête de con.

En attendant, faut que je me serve de ma rancune comme d'un combustible. Avec du carburant aussi nocif je sens que je vais battre des records de vitesse. D'ailleurs... maintenant que j'y pense.... Ça fait bien dix minutes que je suis en train de courir. Bordel, je tire la langue même. J'ai passé les trois défenseurs qui m'ont même pas vu venir et... et après.... je devrais plus être loin des buts adverses. En fait, je devrais les avoir croisés depuis au moins deux minutes ! OH NOM DE ....!!!!


Un coup de sifflet retentit. C'était le douzième depuis deux minutes. Perdu dans ses pensées, comme envoûté par la mélodieuse harmonie des percussions qu'était le doux son du contact répété entre la pointe de son pied et la balle en cuir, Joe s'était égaré, continuant de courir frénétiquement droit devant lui, obnubilé par ses songes perfides et pétris de rancœur. Lorsqu'il revint à la raison, il se trouvait rue Wapol Ier à cent mètres du stade, deux arbitres de touche aux talons.

- Mais... mais.... C'EST PAS VRAI ?!!!

***

Il y avait eu faute. Bouche entrouverte, yeux vitreux, le cafard n'avait pas compris ce qui lui était arrivé plusieurs minutes auparavant. Revenu sur le terrain, il agrippa Rowena au maillot, encore chamboulé.

- Écoute-moi bien la cocue ! Y'a... y'a un truc de pas net avec ce ballon. I... il a un effet hypnotique sur les gens qui tapent dedans, je vois pas d'autre explication !

- Premièrement, c'est mademoiselle Clown, deuxièmement, la seule chose de pas nette qui me vienne à l'esprit c'est le dingue qui me tire sur le maillot présentement, troisièmement, ce n'est pas un effet hypnotique, juste vous capitaine, pendant que vous courriez comme un dératé on vous entendait ruminer des choses et d'autres. Et dernièrement....

D'une claque sur les doigts de son supérieur, elle se défaisait de l'étreinte du cafard.

- Ce maillot est assez laid pour que vous n'ayez pas à tirer dessus et me le déformer.

Abandonné par son équipage, Joe se laissa choir à genoux, son visage toujours aussi ahuri, choqué de ce qui était advenu quelques minutes auparavant. Peut-être en faisait-il un peu trop, la maladresse du punk ayant échauffé ses nerfs depuis les dernières quarante-huit heures à l'en rendre fou. Plus qu'à l'accoutumée en tout cas.

- Putain Joe, debout ! Ils vont remettre le ballon en jeu !
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- C’est pas vrai...C’est vraiment à moi de tout faire ici !

Le match venait à peine de commencer et Rowena était déjà exaspérée du comportement des autres membres de son équipage. Elle avait rejoint les rangs du corsaire depuis peu, et son séjour tenait plus de la Croisière s’amuse que de l’Île mystérieuse. Il fallait dire que Joe paraissait entouré de prime abord par deux bras cassés, bien que le corsaire ait assuré qu’ils étaient efficients. De même, ce dernier coup d’éclat du pirate-scorpion sortant littéralement du stade, perdu dans ses pensées, faisait douter la scientifique sur leurs chances de victoire. Joe était lui aussi désespéré et ne sortait pas de sa torpeur tandis que Mahach continuait de hurler des insultes à son encontre, des mots doux que le présentateur ne répétait pas pour ne pas choquer les nombreux enfants dans l’assistance.

- Laisse le donc...euh...toi avec ta crête là. J’ai pas retenu ton prénom, le prend pas personnellement.

- De quoi ?!

- Rien laisse tomber. Tiens toi prêt à récupérer la balle !

- Grbrlmlbl...s’prend pour qui celle là…?! C’pas la cheffe ici c’dingue...marre marre marre…

Rowena délaissa son capitaine pour se lancer sur le terrain. Sa course semblait...relativement étrange. Elle faisait toujours des mouvements amples et languissants. Et on pouvait croire qu’elle glissait sur la pelouse au lieu de courir normalement comme tout le monde. Le ballon avait été remis en jeu, et Rowena fonçait déjà vers lui en tenant toujours sa canne climatique fermement. Non pas qu’elle déciderait subitement de s’en servir, mais un adversaire un peu violent risquerait de se manger des éclairs s’il s’approchait trop.

- Oooh mesdames et messieurs, la nouvelle recrue des Blattards tente une percée pour fondre sur la balle. Est-ce qu’elle est en train de glisser ? Mais qui est donc cette intrigante ?

- Aucune idée mon ami ! C’est bien la première fois que je la vois ! Et entre nous elle n’a pas l’air très commode et…

- Oh mon dieeeeu Tixi elle vient de nous jeter le regard le plus froid possible. On se croirait à Drum…

- J’ai peur Dranlo, je n’ose regarder.

- Et pourtant vous devriez ! Le commandant Crokenbouch charge vers elle avec conviction. Que va-t-elle faire ?

Entendant la remarque des commentateurs, Rowena reporta son attention sur le terrain et surtout ce qui se passait devant-elle. Une armoire à glace de deux mètres, tellement musclée qu’on aurait dit que ses muscles étaient gonflés à l’hélium, fonçait droit dans sa direction tel un rhinocéros dératé. Le plus curieux était sans doute ses grosses lèvres maculées de rouge à lèvre et le gros coeur rose cousu sur son dossard. La cornue n’était malheureusement pas au bout de ses surprises…

Le Commandant Crokenbouch:

- Hiiiiiii ! A mooooi la balle, bougresse ! Beugla-t-il de sa voix de fausset

- Pardon…?!

S’arrêtant dans sa course,  le visage de Rowena semblait déformé par la colère. Elle ? Une bougresse ? Mais qui était-il pour oser l’insulter de la sorte, lui, ce gorille maquillé à la truelle ? Il en allait de son honneur, de son code de principes. Il avait été souillé, sali, vicié par un être burlesque aussi viril qu’une ballerine et hurlant des ultrasons. C’en était trop, elle ne pouvait continuer tant que son honneur ne serait pas lavé. Le transperçant de son regard médusant, elle pointa un index osseux droit vers le commandant.

- Je me prénomme Rowena, tu m’as manqué de respect. Prépare toi à mourir.

Faisant luire l’orbe de sa baguette climatique, prête à foudroyer le Marine, elle entendit Joe beugler derrière elle. Quelque chose de l’ordre d’une insulte, de sa mère, et qu’il ne fallait surtout pas le tuer. C’est vrai que si elle lui ôtait la vie, ça risquait de compromettre son capitaine et son poste de corsaire. Mahach aussi s’était mis à insulter son équipière cornue car elle venait de s’arrêter au lieu de continuer pour récupérer la balle. Crokenbouch, confus par l’apostrophe de la dame et la rage des deux pirates, s’était lui aussi arrêté. Lui comme Rowena se trouvaient à quelques mètres du ballon.

- AAAAAAAAAAAAH !!

Ce cri...elle le reconnaissait. A son grand désespoir c’était bien ce qu’elle redoutait. Se retournant, Rowena se prit Elijah de plein fouet qui, envoyé par Joe récupérer la balle, s’était retrouvé à charger vers la cornue. Il pensait sans doute qu’elle l’avait entendu et allait se décaler. Ou alors était-il toujours aussi perché que d’habitude et se fichait un peu des conséquences, pour changer. L’homme-piranha et la scientifique s'étalèrent sur le sol, leurs têtes heurtant la pelouse. Malheureusement, les Blattards n’étaient pas au bout de leurs peines. Dans la panique, Rowena avait agrippé sa canne climatique qui, une fois qu’elle soit tombée au sol, laissa s’échapper un grand éclair qui atteignit la balle. Le ballon, frappé par la foudre, fut propulsé à son tour, cognant le commandant et filait à toute allure vers Mahach.

- Eeeeeeet il semblerait que la diablesse Blattarde ait changé le ballon en étoile filante !

- Rien dans les règles ne l’interdit mon cher Tixi.

- Ah bon bah alors tout va bien.
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Le temps suspendait son vol à mesure que la balle, fusant et vrombissant furieusement, se rapprochait des cages adverses.


Dans les gradins

Les spectateurs se levaient tous un à un, mus par l’allégresse de cette superbe action.

- C’est un oiseau ... ?!
- C’est le Redcoptère !
- Non, c’est s...
- Mais c’est la balle, bande de connards !



Sur Innocent Island, dans l’orphelinat

Un humain aux allures de pantin apostropha une personne sans quitter l’écran du regard.

- Spica, viens voir.

Un instant plus tard, une jeune crêtue riva elle aussi ses yeux sur l’écran.

- Le petit bâtard !


Dans le stade

- MAHACH ! NOON !

Malgré la vitesse du projectile que lui envoyait sa coéquipière Rowena, le punk s’était idéalement placé pour capter la balle et affronter le gardien Shima en un contre un. Il attendait le dernier moment pour la toucher et prendre de vitesse le colonel.

Le temps ralentissait encore et toujours ! Mahach se décala légèrement, arma sa frappe et ses lèvres d’un rictus carnassier et sous l’impact, la balle se déformait encore un peu plus ! Elle s’étirait dans un ovale défiant toutes les lois de la physique !

Dans un geste qui surprit tout le monde, Shima plaqua ses deux mains tel un étau infernal ! Elles s’étaient refermées inexorablement sur la balle qui tournoyait toujours frénétiquement ! Ses gants commençaient à fumer ! Mais il comprit bien trop tard que si elle s’était déchargée sur le punk carbonisé, un poing devant lui et l’autre levé au ciel, elle n’avait pas fini sa course et le repoussa derrière la ligne.

- ZzZaArGargargargarg ! La sAaAlOoOpE ! éructa le crêtu, parcouru par des spasmes et la foudre.

Techniquement, il y avait but. Mais ...

Un coup de sifflet retentit.


Dans les gradins

Un spectateur se consterna, une main sur le visage.

- Putain mais quel con ...


Sur Innocent Island, dans ce même orphelinat


- Quel abruti ! Liam, ton père est un con FINI !


Dans la tête d’Elijah

Muhurène ! PIR-RAH-RAH-RAH-NAH !


Dans la tête de Joe

Putaind’espècedeconnarddecoqàlamanque ! Jevaist’étriperaveclesdents ! Jevaist’arracherlesosparlefondement !


Dans la tête de Rowena

M-Mais ... Qu’est-ce que je fais ici avec cette bande d’imbécile ! Ma passe était pourtant parfaite !


Chez les commentateurs

- Olalalala ! Mon cher Tixi ! Quelle erreur colossale ! C’est un énooooorme manquement aux règles ! Une vraie déception chez les Blattards ! Une tragédie immmmmmense !
- Eh oui Dranlo ! Quel gâchis ! Mais quel gâchis ! Les mots me manquent ! Astelle, un point sur le joueur à la crête ?
- Ah bah il est cuit ...
- Merci Astelle pour votre analyseeeeuh toujours aussieuuuuux PERCUTANTE !


Dans le stade


Les Blattards se ruèrent sur Mahach, tout comme les Marines se ruaient sur leur gardien. D’aucun n’aurait pu penser que c’était pour lui porter secours, contrairement aux gradés. Non, les trois diables le molestèrent vigoureusement avec tout ce qu’ils pouvaient : coups de poing, coup de pied, et même le fameux et sempiternel bâton météo (même si cette fois, sa détentrice ne s’en servait pas physiquement parlant, lui préférant de loin ses petits nuages noirs positionnés juste au dessus du punk).

- Bordel de merde ! Mahach ! Le foot ne se joue pas avec les poings !
- Même moi je l’aurais pas fait, pir-rah-nah !
- MAIS TOI TU PEUX !
- Ah ouais, c’est vrai ...


A moitié mort, Mahach ne réagissait pas. Alors les siens lui laissèrent -curieusement- le temps de récupérer et de s’exprimer.

- Bah bouais, bais bouer abec les bieds, d’est bour des baibles ...
(- Bah ouais, mais jouer avec les pieds, c’est pour les faibles ...)

Alors leur assaut reprit jusqu’à ce que la cornue élève la voix.

- Messieurs, messieurs. Un peu de tenue je vous prie. Il ne faudrait pas que notre quatrième joueur -aussi-stupide soit-il- y laisse sa peau pour le moment. Nous aurons tout le loisir de nous occuper de lui après le match. Je vais le soulager avec quelques nuages de pluie ...
- Et crois-moi, sale coq écervelé fini à la pisse d’âne que tu appelles bière, que je vais m’en faire un malin plaisir !
- Pir-rah-rah-rah-nah !


Joe se tourna, tout aussi rouge de colère, vers l’arbitre qui avait sifflé.

- Laissez-nous un peu de temps. Notre équipe ne serait pas au complet.

Alors qu’il allait ouvrir la bouche pour lui répondre, la Commodore de Saint-Just l’interrompit.

- Exact, pour nous aussi.
- Bon ... Très bien ! De toute façon il y a main, donc un coup-franc en faveur de la Marine. Nous reprendrons quand vos équipes se seront remises.


Mahach essaie de tendre la main au ciel, aussi douloureux ce geste lui pouvait être.

- B-Bi-bière ... Dil be bfaut de la bière ... D’ai bedoin de redouder bes os ...
(- B-Bi-Bière ... Il me faut de la bière ... J’ai besoin de ressouder mes os ...)
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Ouf... Eh bien... l'on peut dire que nous avons eu chaud sur ce coup-là... ah ah ah !
Arrêtez de rire Shima, il n'a rien de drôle. S'ils n'étaient pas tous totalement stupides, ils mèneraient déjà au score. Vous voyez ce rassemblement dans les gradins ? C'est le peuple de Kikai. Autrement dit, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre la face ce soir.
Hmpf..Hm, oui oui, vous avez raison Commodore, montrons-leur de quel bois nous nous chauffons et rabattons le caquet de ce Biutag une bonne fois pour toute.
Nous sommes enfin d'accord. Crokenbouch, LeBaveux, on utilise la stratégie ''Envol de la Mouette depuis le Fort Royal.''
Ahem, c'est un peu long comme nom si je puis me perm
*Bave*

Hiiii?! La Bave de la Mouette sur le Roi ?
Vous ne pouvez pas, Shima. Et c'est ''L'envol de la Mouette depuis le Fort Royal'', Crokenbouch...
*Bave* *Bave*
Exécutions !


Ça se met au garde à vous, avant de se mettre en position. C'est grillé à des kilomètres qu'ils préparent quelque chose, un truc qui me donne des frissons dans le dos rien qu'à l'imaginer. Le grand costaud dans son déguisement de prisonnier tortureur d'enfants et violeur de petits poissons, lui je le sens pas. Il me fout les jetons, m'inspire vraiment rien de bon, je l'observe dandiner ses gros muscles et j'ai une furieuse envie de creuser un trou pour me foutre à l'abri de ce qui va suivre. J'le mire poser la balle à l'endroit indiqué par l'arbitre, avant de prendre quelques pas d'élan. Le genre qui indique qu'il va mettre un bon coup de panard dans la balle. Et c'est pas tout, le v'là qui fait craquer ses articulations, qui s'échauffe un peu. Oh, il exagérerait pas un peu le malabar là ? C'est qu'un foutu match de football, y'a pas besoin d'être aussi sérieux hein ?! J'regarde mes camarades, y'en a pas un qui a l'air de voir où veut en venir Crokenbouch. D'ailleurs, j'le retiens lui, si j'avais pas si peur de me faire dévisser la tête, j'irai lui dire qu'il y a qu'un seul Croq ici, et c'est moi.

HIIIII ! C'EST PARTIIIII ! L'ENVOOOOOL DE LAAAA MOUEEEEETTE DEPUIIIIIS LE FOOOOORT ROYAAAAAL !!!!!

Bon dieu ! Même sa voix est angoissante, j'en ai les genoux qui claquent entre eux. L'autre là-bas, à plus de quatre-vingt dix mètres de mes cages, il s'est élancé. Chacun de ses pas fait trembler tout le terrain, et résonnent dans tout le stade. Arrivé proche de la balle, il s'arrête, son pied gauche frôlant le ballon. Il prend la pause, tend ses gros bras comme une pair d'ailes, incline l'avant de son corps vers l'avant à tel point que j'en ai eu peur que sa fiole broute le gazon. Dans le même mouvement, y'a sa jambe droite qui se lève, semelle parfaitement alignée avec le reste de son membre inférieur, pointant les cieux. Et il s'arrête, suspend son mouvement. Le stade s'éteint, tous les spectateurs en tribunes retiennent leur souffle. Derrière son joueur, le Colonel Shima ne masque pas son sourire, un brin moqueur, pas moins victorieux. Le Cafard capte l'image, et commence à transpirer, il sent que quelque chose ne va pas aller. Il se retourne vers moi et me beugle dessus, agitant les bras dans de grands gestes paniqués.

Je n'aime pas ça... Coco, tu permets que je t’appelle comme ça ? Va au marquage de l'autre fou qui bave, je me charge de la Commodore Sainte-nitouche.

Devant un Mahach qui avait l'air de ne pas apprécier être mené à la baguette, elle dû agiter son climat tact pour se faire obéir. Le pirate s'en alla en maugréant des propos à l'encontre de cette femme qu'il ne pouvait décidément pas encadrer. Malheureusement la réaction défensive s'était faite tarder et l'attaque passa à l'action. Crokenbouch abaissa soudainement sa jambe droit et vint frapper dans la balle d'un plat du pied, dégageant d'une force de frappe spectaculaire. Car il s'agissait bien d'un dégagement. Seulement au moment de la frappe, Le Baveux avait bondi sur le cuir ovale, s'envolant ainsi avec le ballon de foot haut dans les airs...

*Bave* *Bave* *Bave*
OOOOOOOH MON DIEUUUUU ! Mesdames et messieurs, une telle frappe, vous n'en verrez pas beaucoup des comme celle-ci tous les joouuuuuurs ! Mais quel coup de patte de la part de ce robuste joueur qu'est Crokenbouch! Mon cher Tixi, ne loupez pas une seconde de la suite de cette action !
Mon cher Dranlo, ne vous en faites pas, j'ai les deux yeux bien fixés sur cette balle qui fuse à une vitesse folle vers les cages de ce pauvre Elijah qui ma foi m'a l'air totalement dépassé par les événements !
Jeeeeeeeee me demande en fait s'il voit quelque chose à travers ces étranges lunettes... ?
Je ne pourrais vous répondre, mais une chose est sûre, c'est une comète qui va lui tomber dans les filets s'il ne fait rien !

Mais attendeeeeeeez, pourquoi tombe-t-il à genoux ?
Mon cher Dranlo... je crois pouvoir vous dire qu'il est en train de prier !


Quand j'ai vu avec quelle puissance il a propulsé son panard dans ce truc tout rond et rebondissant, j'ai failli faire un arrêt de cœur. Quand j'ai vu l'autre fou enragé grimper dessus et voler jusqu'à moi, j'ai compris que j'étais foutu. Petit piranha, ma maman m'avait appris à implorer la pitié du dieu des mers quand nous manquions d'argent et de nourriture. Fais ta prière tous les soirs au seigneur des mers, et un jour il surgira des flots pour venir te protéger de sa toute puissance. Ça a jamais marché jusqu'ici, mais je suis tellement dans la mouise et en panique que c'est venu tout seul, je savais pas quoi faire d'autre. Alors je prie, pendant que la doublette de projectile fuse à travers le stade, faisant décoller les brins d'herbe sur son passage, la balle vrillant si vite que les traces de couture en disparaissent à l’œil nu.


...té de hareng finis à la pisse de cachalot attardé ! BOUGE ! BOUGE TES PIEDS PALMES D'ANGUILLE AVANT QUE JE TE PLOMBE LA CERVELLE ABRUTI DE MEROU !
Laissez tomber Capitaine, il ne vous entend plus depuis que ce gorille peinturé a tiré.
Putain d'empoté ! Mahach ! Remue toi les miches foutu ivrogne ! Arrête moi ça ou je te ferai pendre à la transversale de nos cage à la fin du match !
T'sais ce qu'il t'dit l'ivrogne ? Va chier connard ! Y'en a plein l'oignon de votre numéro d'autorité de mes deux !
*BAVE* *BAVE* *BAAAAAAAVEEEE*
On est foutus...


Spoiler:

Le Baveux vient de faire une acrobatie en l'air, du genre retourné de la mort. Il profite de la puissance et de l'effet apportée par la frappe de son partenaire pour y ajouter la sienne. Et là c'est plus une balle blanche qu'on voit, c'est un missile à tête chercheuse dont la cible est le fond de mes cages. La balle tourbillonne, virevolte, vrille, change sans cesse de direction, pour finalement venir frôler mon visage et s'écraser dans les filets, continuant de tourner à la même vitesse. J'ai rien vu, j'ai rien pu faire, à part me faire pipi dessus. Derrière moi, les filets sont finalement troués et le ballon poursuit son élan dans le mur quelques mètres plus loin, s'y enfonçant de quelques centimètres, fumant. Personne n'a encore vraiment réalisé ce qu'il vient de se produire, un silence de plomb pèse dans l'air. Aucun ne bouge, ne hurle une célébration, tous admirent le phénomène. Tous,sauf un. Véritable nuisible obnubilé par une chose, écraser ses adversaires, rien d'autre n'a d'importance à ses yeux, rien ne l'impressionne. Tout ce qu'il a retenu de cette action, c'est qu'ils ont encaissé un but. Et cela le met hors de lui...
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Aux grands maux les grands remèdes. La médecine Biutag avait un goût amer en bouche, on y aurait même suspecté un arrière-goût de venimeux.
Plutôt que de crier d'effroi en observant l'immonde et sinueux flagelle noir pousser depuis son coccyx avant de former une queue de scorpion de près de deux mètres, le public préféra le silence à l'hystérie. Telle une proie qui - en ultime recours - s'imaginait qu'en ne faisant aucun bruit, le prédateur renoncerait à ses instincts les plus élémentaires, l'assemblée tempéra vite sa jovialité après que la balle ne soit rentrée dans les filets. Dans l'équipe adverse, on avait pressenti que les fruits du démon finiraient par peser dans la balance tôt ou tard, c'est bien pour cela qu'on avait pris les devants.

- J'en connais qui va bientôt bouffer son sifflet et par forcément par la gorge...

La cavalerie n'avait pas tardé à venir en renfort et plutôt que de faire sonner le clairon, l'arbitre se contenta du matériel à sa disposition, s'avançant - prudemment - jusqu'au Blattard en chef dont la moue hargneuse, les grincements de dent et l'aiguillon ondulant nerveusement au bout de sa queue de scorpion laissaient suggérer un semblant de contrariété. Sans se laisser démonter, le chevalier blanc à rayures noires arriva à la rescousse de l'équipe locale et déclara, presque solennel, que l'emploi des fruits du démon était proscrit lors de rencontres sportives au stade. Il avait l'air si sûr de lui qu'on aurait pu croire que sa parole avait la moindre importance aux oreilles des Blattards.

Gardant ses yeux pénétrants et acérés sur un trouble-fête rayé à l'espérance de vie relativement réduite en cet instant, Joe brandit la main droite et claqua des doigts. Rien ne se produisit. Les claquements de doigt se multiplièrent alors nerveusement, mais là encore, seul le néant advint.

- QUAND LE CAPITAINE CLAQUE DES DOIGTS LA FEMELLE ACCOURT !

Étouffant le quinzième soupir depuis le début de la rencontre - elle les comptait - Rowena prit sur elle, sa fierté en lambeau, pour participer à l'altercation entre son glorieux capitaine et l'infâme arbitre qui ne faisait que son devoir.

- Ça... une fois, mais pas deux.

- ET ON ACCOURT EN SILEEEEEENCE !

Sa matelot à portée de main, le cafard la palpa sans honte ni pudeur, manquant de peu de pousser l'investigation jusqu'à l'examen gynécologique pour la plus grande surprise de la cornue pour qui tout s'était passé si vite.

- Mais.... MAIS ! T'AS PAS LE RÈGLEMENT SUR TOI ?!

L'ouvrage en question pesait au bas mot trois kilos et était évidemment trop volumineux pour que qui que ce soit ne se le trimbale durant un match nécessitant de devoir courir à tout instant. Rowena n'avait déjà pas fière allure à courir avec son bâton, le recueil de mille page eut été de trop.

- Pourquoi diable l'aurais-je pris ? A-t-on jamais vu un fantassin guerroyer avec un traité des lois de la guerre dans sa musette ? Personne ne serait assez con pour....

- C'est moi qui l'ai capitaine !

Ainsi la femelle avait été prise de court par une stupidité insoupçonnée chez un de ses camarades. Elle apprendrait bientôt à ne plus sous estimer la bêtise intrinsèque du Blattard et à toujours s'attendre au pire les concernant.
L'ouvrage, qui avait servi à Elijah de prothèse sous son maillot afin de donner l'apparence d'un torse plus musclé, fut jeté à son capitaine qui le feuilleta aussitôt tout en ruminant sa rancœur à l'égard de celle qui avait pourtant joué la maline la veille encore en potassant le manuel.

- Si c'est pas le règlement qui te ralentissait j'en déduis que c'était ton cul de plomb.

- Pardon ?!

Sans chercher à rétorquer, l'ignorant même royalement, Joe trouva enfin la page qu'il recherchait si avidement - Greed oblige - pour la mettre sous le nez d'un arbitre récalcitrant et ayant poussé l'insolence jusqu'à lui interdire de nuire, lui refusant ainsi d'exprimer sa nature la plus profonde.

- Teneeeeeeeeez, lisez bien. Làààààà, c'est marqué que j'ai le droit.

Spoiler:

- Ah...ah oui effectivement.

Bluffé par les connaissances en droit de ce joueur si scrupuleux, l'arbitre dû se rendre à l'évidence et signifier à un public pour le moins partagé que l'emploi des fruits du démon était à présent reconnu comme propre aux règles du football. On en apprenait tous les jours, parfois à son corps défendant.
La parenthèse avait commencé sur un coup de sifflet, elle s'acheva sur le même instrument alors que la partie pouvait à présent reprendre.
Très vite retournée entre les jambes des marines, le ballon fut vivement raflé sous leurs pieds par l'agile flagelle noir, joyau de la forme hybride du cafard.

- Oh nom de...

D'un coup de queue violent, de là où s'exprimait le mieux la puissance physique du capitaine Blattard, la balle fusa comme elle n'a jamais volé pour heurter le poitrail maigrichon du piranha azimuté, encore une fois sorti de ses cages car incapable de rester immobile plus de vingt secondes.

- T'as intérêt à t'rattraper Eli ! Parc'que sinon on t'convie au repas post-match en temps que plat d'résistance !

Ainsi supporté par des camarades qui croyaient en lui, la bête avait saisi qu'il ne devrait son salut qu'à un but. Puisqu'il avait mangé une partie du gazon synthétique - pourquoi ne l'aurait-il pas fait ? - la réaction chimique de la verdure factice mélangée à tout ce qu'il avait ingurgité par la bouche ou bien par le nez fit des miracles.


Tout devint plus lumineux ; galvanisé par ce halo, perdu dans une énième hallucination, la face de hareng en vînt à estimer que sa mission relevait cette fois de l'ordre divin.
Ce n'était pas ces pouilleux qui formaient un équipage de marginaux génocidaires qui le motivaient pour racheter ses fautes, non, cette fois il en était persuadé, Dieu lui intimait de mettre un but. Certes, il n'était pas le premier joueur de foot suffisamment con pour y croire, mais lui avait au moins l'excuse d'être drogué jusqu'à l'os pour se persuader d'une telle chose.

Sa masse musculaire avait triplé de volume, le mélange des produits avait parfois des effets bénéfiques chez lui. Frappant du pied le ballon comme s'il s'agissait de la tête de son capitaine, c'est avec une prouesse et une habileté extraordinaire qu'il remonta tout le terrain à une vitesse hallucinante - c'était le cas de le dire. Imposant comme il était devenu, il lui avait semblé que ses adversaires n'avaient même pas cherché à se mettre sur sa route.
Derrière, il entendait les hurlements de ses équipiers. Leurs cris noyés dans les brumes de son hallucination, il n'en saisit pas les termes exacts, mais il lui avait semblé entendre Joe s'époumoner loin derrière lui pour lui dire :

- Croqdur, je t'ai toujours estimé et n'ai jamais douté de toi, ton père et tes aïeuls doivent être si fiers de ton génie ! Lorsque tu auras marqué ce but, je te nommerai capitaine à ma place, puis nous irons à la plage faire du cerf-volant et je t'achèterai une glace car tu la mérites. JE CROIS EN TOI !

"Ça lui ressemble bien" se dit le piranha manifestement plus drogué qu'à l'accoutumée. Les cages n'étaient plus loin, désertée par un gardien qui avait sans doute préféré fuir que de risquer le déshonneur illustre que constituait la raclée qu'il eut été vouée à recevoir. Un pied profondément enfoncé dans le sol, l'autre jambe, aussi épaisse qu'un tronc d'arbre, prit un élan fulgurant.
Lorsque l'impact survint, un bruit assourdissant pétrifia l'assemblée avant que la balle, paraissant d'abord figée en l'air, fusa en ligne droite pour percer les filets qui n'auraient su résister à une pareille puissance.

Elijah avait tout donné, ses muscles se dégonflèrent et il s'écroula, épuisé. Il avait œuvré pour son équipe, pour Dieu, et pour sa sœur imaginaire.

Loin derrière lui, s'étant pris cent mètres dans la vue, ses équipiers avaient stoppé leur course haletante, Mahach et Rowena se trouvaient l'un à côté de l'autre, droits, posés, stoïques.

- Y'a pas à chier... c'était impressionnant. L'genre de spectacle qu'on voit qu'une fois dans une vie.

- Effectivement. Quel dommage qu'il se soit trompé de but.

Un contingent de marine avait dû intervenir sur le terrain pour que Joe ne tue pas son matelot évanoui un sourire béat aux lèvres. On avait même dû faire feu pour qu'il recule. C'est qu'il savait être véhément quand il s'agissait d'exprimer sa rancune.

On siffla.

La première mi-temps s'achevait avec un score de deux à zéro en faveur de Kikaï et une crise de rage biblique survenue chez Greed. Pour la troupe blattarde, la victoire s'apparentait maintenant à une illusion. Mais qui était Joe Biutag si ce n'est le plus grand des illusionnistes de ce monde ? Un cafard qui avait su se faire passer pour un dragon.
Jusque là ils avaient joué réglo, le deuxième acte relèverait de la tragédie.
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- La pause est terminée, Mahach. Nous devrions retourner sur le terrain.

- Pourquoi faire ? Merde, on s’fait avoir depuis le début ! On a pas marqué un seul but !

- Tu veux que Joe t’étrangle comme il a étranglé le poisson ?

- OH LES LOPETTES ! BOUGEZ VOUS LE FION !

- Euh ouais...pas faux. Bon j’arrive....

Le quart d’heure de mi-temps ne s’était pas déroulé dans le calme. Joe était en furie, à la fois à cause du score mais des facéties des membres de son équipage tout au long de la rencontre. Et sans l’intervention de Mahach et Rowena, Croqdur serait surement un sashimi de piranha à l’heure qu’il était. Marquer contre son propre camp n’avait pas été une très belle action il fallait l’admettre… Les arbitres se préparaient à remettre la balle en jeu, les quelques minutes qui restaient étaient propices aux stratégies et astuces. Les Marines, de l’autre côté du terrain, s’étaient réunis en cercle, le Baveux rotant bruyamment. Les Blattards firent de même sous l’injonction du Corsaire aussi douce et délicate qu’un pitbull grognon.

- Bon ça va faire maintenant ! Vous allez arrêter vot’ comédie et vous sortir les crampons du cul !

- On a pas de crampons… grommela l’homme poisson.

- Sileeeeeeeeeeeeence ! Tais toi.

- Capitaine ?

- A partir de maintenant on va les faire chialer tellement fort qu’ils vont pleurer du sang.

- Capitaine ?

- On fait quoi alors ? On reprend nos postes et on essaie de plus se tomber dessus ?

- Cette fois faut que notre goal volant arrête de prendre le “volant” trop au pied de la lettre s’il veut pas finir à la meunière.

- Capitaine ?

- QUOI ?!

Joe paraissait tellement énervé que sa chair semblait prête à se décoller de son visage. Il était à parier que si les forbans écopait d’une défaite, leur capitaine leur ferait passer une sacrée mauvaise soirée. Rowena ne paraissait pas vraiment troublée, continuant de le fixer de ses yeux perçants et passant sa main sur l’orbe de sa canne.

- Après analyse de notre stratégie sur la première manche, j’ai pu arriver à une conclusion assez utile.

- Je perd déjà patience. Crache le morceau si tu veux pas que tes cornes garnissent la proue du bateau.

- Nous n’avons aucune synergie.

Joe ne répondait pas, il paraissait complètement atterré. Il passa sa main sur son front face à Rowena qui, elle, conservait tout son sérieux et son air grave. Le match allait recommencer d’ici quatre minutes, les commentateurs reprennaient place.

- Tixi et Dranlo de retour ! Notre grand match va bientôt reprendre !

- En espérant que vous avez refait le plein de pop-corns aigre-doux et de jus de cumquat parce que cette seconde manche sera épique !

- Rien est perdu pour les Blattards, on peut remarquer que leur leader s’entretient en ce moment même avec son équipe.

- Même chose dans le camp de la Marine, instant de stratégie fugace ! Quels combos ont-ils prévus de mettre en oeuvre ?

La foule reprenait place tandis qu’une file de danseuses à pompons sortait des vestiaires de la Marine pour se mettre à gigoter vigoureusement leurs bassins et les froufrous pailletés qu’elle tenaient entre leurs mains. Grâce à cette nouvelle arrivée, le public soutenait définitivement ces officiers...De l’autre côté du terrain, Rowena reprenait face à un Joe qui perdait de plus en plus patience.

- La synergie ? C’quoi ça encore ?

- Un truc de bonne femme.

- C’est l’interaction coordonnée de deux éléments durant laquelle l’effet cumulatif de cette interaction accomplira un résultat bénéficiaire.

- T’es bête Mahach j’avais pigé moi.

- En quoi ça nous aide que tu soulèves l’évidence ?

- Nos agissements actuels ne relèvent absolument pas des facteurs stratégiques prévus à l’initiale. J’ai remarqué que l’équipe ennemie profite de nos nombreuses failles et arrive à nous dérouter. Pour gagner ce jeu primitif il faut respecter un principe simple : le contrôle. Jouer impétueusement ne nous mènera à rien car l’adversaire ne fera que nous voler la balle, passer nos défenses assez fébriles et marquer dans nos cages nullement gardées par notre gardien qui…

- BOUGE TOI LE FION ROWENA ! ÇA A DÉJÀ REPRIS !

La balle fusa au dessus de la tête de la scientifique. Le Baveux rata sa passe à Crokenbouch et fut rattrapée par Mahach. Tant pis pour les explications, elle avait bien une nouvelle stratégie, mais il semblait qu’en vue des circonstances elle n’allait pas pouvoir prendre son temps pour l’expliquer...Les Blattards allaient devait faire comme d’habitude : improviser. Un peu à la traîne, elle s’élança à nouveau sur la pelouse pour aller au devant pour rattraper Joe et Mahach. Voyant Crokenbouch et le Baveux faire de même, elle eut alors une nouvelle idée. Faisant luire discrètement l’orbe de son bâton, la sorcière se mit à diffuser une vague de chaleur pour qu’elle aille frapper les Marines. Plus essoufflés, ils risquent d’être moins performants !

- Capitaine ?

- QUOI ENCORE ?!

- Il nous faut un cri de guerre. C’est impératif pour le bon déroulement de cette rencontre sportive.
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- Les Blattards, au placard ? siffla Crokenbouch, un rictus satisfait aux lèvres.

Le bougre talonnait le punk au marquage.

- Ta gueule ! lui écruta ce dernier.

Cette stratégie fit mouche, puisque l’officier lui subtilisa la balle sans un tacle des plus propres.

- Devant ! hurla la Saint-Just qui soupçonnait que la soudaine chaleur n’était pas naturelle. Et à raison, elle voulait s’en extirper en poussant l’offensive dans le camp adverse, où bizarrement, il ne semblait pas faire aussi chaud. Du moins, les Blattards semblaient beaucoup moins haleter et transpirer.
- Joe, Mahach ! Du contrôle ! Votre rage vous aveugle !

La balle filait dans droit dans les cages d’Elijah.

- Tu verras après le match qu’il n’y a pas que la rage qui aveugle ! Y’aura mes doigts aussi !
- La tanche, dégage !
- D’accord
, dit-il en placidement en haussant les épaules.

Alors que la balle commençait à menacer les Blattards d’un nouveau but, l’homme-piranha s’en allait doucement, pénard, les deux mains dans les poches, hors du terrain.

- MAIS NON ! NOMDUDJU ! LA BALLE, IMBÉCILE ! DÉGAGE LA BALLE SUR MAHACH !
- Aaaah ! Bah d’accord, fallait le dire tout de suite aussi ... L’autre, eh !


Si la force qu’il avait décuplé précédemment s’attuénuait lentement, il en avait toujours en réserve. Ainsi, son dégagement n’en restait pas néanmoins monumental.

- Contrôle !

Mahach se positionna dans la direction de la passe bourrine ... mais se vit obligé, pris de vitesse, de l’encaisser dans les côtes, ce qui le dispersa en une multitude de petites baies. Sa tête se décrocha également du reste de son corps et tombait mollement en direction de l’élan qu’il prenait.

- PUTAIN DE FILS DE ... !

Rowena dépassa immédiatement le nuage de baies, ce qui surprit à nouveau le crêteux. D’un petit geste de son climat tact, elle créa un nuage d’orage sur la ligne de touche, là où se dirigeait la balle, puis souffla une légère brise, courte, mais intense. Le nuage roula sur lui-même avant de se décharger à l’horizontal sur la balle, ce qui la repoussa avec fulgurance.

- Prend ça, enfoiré de coq ! Ca me défoulera.

Mahach qui regardait les prouesses de la cornue tourna sa tête au dernier moment et eut juste le temps de voir son capitaine lui asséner un coup de pied en pleine tronche avant de rattraper son retard.sur l’autre aile.

- Ah bah non. Même pas en fait.
- CHIEN DE LA CAaAaAaAaASSE !
- Ouais ouais, je lui dirais. Machine, à toi !


Un croisé infernal prit soudainement place dans le stade ! D’un côté fusait la tête de Mahach en direction de Rowena ; de l’autre, la balle, en direction de Joe.

Mais le Baveux ne s’était pas laissé prendre au dépourvu. Il savait que le vrai danger traversait le terrain de droite à gauche, et il tenta de bloquer la vraie balle en plaquant son pied sur la pelouse synthétique, pile sur sa trajectoire. Mais elle arrivait tellement vite qu’elle ne fit que buter sur son pied. Certes cette action surprit Joe, ce qui dévissa complètement le projectile de sa destination mais il arrivait tout de même dans sa direction.

- Prêt ?
- Prêt !

Rowena baissa le regard sur la tête du punk qui enchaînait les tonneaux dans une expression de rage intense.

- Je pourrais être navrée -je pourrais !- mais ... Je n’y arrive pas.

Dans une synchronie parfaite, les deux Blattards frappèrent ce qui leur arrivait dessus : la cornue de son pied dans un mouvement que n’importe qui n’aurait pu envisager tant la violence aurait pu briser cette jambe osseuse et noueuse ; et le Cafard dût sauter légèrement pour capter la balle entre son fondement et sa queue.

Shima s’était préparé lui aussi. En position, il attendait.

- PANCHO ! NON !

Et il plaqua irrémédiablement ses mains sur le premier projectile, l’air triomphant. Sauf que.

- Mahahach, raté, Sergent !

Sauf que la balle avait déboulé sur la queue de Joe comme un hérisson bleu supersonique aurait pu le faire et avait entamé son looping dantesque avant de fondre brutalement dans les cages de la Marine.

- BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT ! s’égosilla Dranlo.
- Olalalalalalalalala ! Mais c’est que les Corsaires reviennet maaaaaaagistralement dans ce début de seconde mi-temps mon cher Tixi !

Alors que Joe et Rowena exultait de joie dans leur camp, en nage, la tête de Mahach marchait grâce au Evyl Krête, les mèches de la crête du punk étant animées par le Retour à la vie en guise de pattes pendant que son corps qui se reconstituait petit à petit et s’avançait à ses devants.

- LA VICTOIRE AUX BLATTARDS !

Les pirates, réunis et retournés dans leur camp, exprimèrent leur joie.

- Eh ben voilà, on le tient notre slogan.
- Messieurs ! Que de maestria !
- Ouais enfin, ne vous réjouissez pas trop vite.
- Vrai que. On en a encore deux à planter, et hors de question de s’en prendre un autre.
- Mais attendez. Pourquoi vous êtes contents ? C’est qu’on a changé de bout de terrain ?
- MAIS OUI ABRUTI DE MÉROU !

- Du calme Capitaine, laissez-moi faire et admirez. Croquette, toi aller là et veiller cages à toi. Rien passer dans filet. Rien ! Rien du tout ! Compris ?
- CROQUETTE COMPRENDRE ! aboya-t-il fièrement.
- Hin hin, ou Croquette finir dans filet ... mais de pêche.
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- Iiiiiiiil semblerait, je dis bieeeeeen semblerait que le capitaine de l'équipe des Blattards conteste auprès de l'arbitre.

Contester un but en sa faveur ? Il en était capable. Le cafard n'était homme à refuser un profit que lorsqu'il s'estimait lésé du montant. Magouilleur, roublard, mais surtout malhonnête, Joe s'en était allé trouver l'arbitre dont le sphincter se serrait à la simple idée d'une conversation avec le corsaire.
À l'aide du règlement placé une fois de plus sous le nez de celui censé l'appliquer, Joe chercha à étoffer un argumentaire douteux pour le pas dire franchement bancal.

- Voyez bien que c'est marqué que ça vaut quinze point non ? Donc c'est quinze buts à deux.

L'arbitre déglutit un bon demi-litre de salive tout en laissant s'échapper une quantité aussi conséquente de sueur.

- Alors.... ouiiiii... c'est bien écrit quinze points. Seulement monsieur Biutag...

- Capitaine Biutag.

Cette bourde valu au maillot rayé de teinter le fond de ses sous-vêtements d'une certaine dose d'ammoniac.

- Oui ! Oui ! Pardon... pardonpardonpardon... pitié. Ce que je voulais dire capitaine Biutag. C'est que la page du règlement que vous me montrez... elle ressemble à s'y méprendre à un règlement propre.... au tennis. Non ?

La mystification du cafard n'avait pas pris. Scotcher une page déchirée grossièrement dans un recueil de règles du tennis n'avait pas été un franc succès. Mais qui ne tentait rien n'avait rien. Joe resta silencieux un moment, scrutant ladite page où le nombres de raquettes de tennis qui servaient d'illustrations laissaient peu de place au doute.

- Mmmh... Ça se tient. La page a dû glisser là par mégarde.

- Et un rouleau de scotch est tombé dessus, s'est étalé de tout son long et l'a malencontreusement attaché à un règlement de football. Je comprends ce... ce sont des choses qui arrivent.

- Oh bah.... ça alors. De la manière dont vous le décrivez... on jurerait que vous étiez là quand c'est arrivé. C'est saisissant de réalisme hin-hin.

Pendant qu'on en était à s'échanger des politesses et à chercher à excuser une incartade qui aurait en principe valu une expulsion de terrain, les deux compères se maudissaient mutuellement, contenant leurs jurons derrière leurs dents serrées.
On s'en tiendrait à un but.

- Quoi qu'il se soit dit, celaaaaaaaa n'a eu aucune incidence sur le match. Les joueurs se replacent sur le terrain. Les Blattards complotent, je dirais même plus queeeeee les Blattaaaaaards blattardent.  Eeeeeeet, coup de sifflet !


Dans les gradins, la plèbe se tait. L'effervescence du match n'est pas retombée, bien au contraire ; c'est le souffle coupé qu'ils assistent à la suite de la rencontre. Tout est possible, surtout le pire, Blattard oblige.
Audience captive, mystifiée par les hurlements du commentateur vedette aussi bien que les prouesses sur le terrain, elle se laisse bercer par la sérénade dranlosienne.

- La balle à Pancho, l'équipe marine repart conquérir la terre blattarde ! Ne vient à sa rencontre que Rowena Clown, Roweeeeeeena Clown mesdames et messieurs. C'est pourtant l'affaire d'une passe pour la contourner ! Que font ses co-équipers ? J'ai cru voir le capitaine tourner les talons.
MAIS OUI ! MAIS OUI ! Il se dirige dans l'autre direction, c'est à n'y rien comprendre, il va à la rencontre de Mahach. Maaaaaaaahach a l'air circonspect, on le comprend, ooooooon le comprend. Ce qu'on ne comprend pas c'est pourquoi son capitaine court vers lui, pourquoi il prend de l'élan de son pied droit et.....


Juqu'à ce jour, jamais dans l'histoire du football une action de jeu n'avait réduit Dranlo au silence. Ailleurs, dans l'assistance, on avait sursauté et manqué de s'étrangler. On savait les Blattards prêts à tout pour la victoire - à condition qu'il fut question de berries rutilant - mais on avait sous-estimé l'étendue de leur dévotion pour y parvenir.

- Est....Est-ce que ce qu'il vient de frapper... I...Il a visé les...

- Les noix Dranlo ! Disons-le clairement, Greed vient de concasser les noix de son matelot. Le bilboquet siamois a été valsé, le boulier à deux ficelles vient de tanguer, les cerises ont été cueillies avec les crampons, on lui a broyé les c...

- Les castagnettes, tout à fait ! Mais.... mais pourquoi ?! POURQUOOOOOI ?!

Pourquoi ? Pour activer son fruit du démon. En tout cas, en espérant pouvoir enclencher son effet par ce biais. Le résultat escompté n'advint pas. Plutôt que de se décomposer subitement en dizaines de baies rebondissantes, Mahach préféra adopter une position fœtale à même le gazon.

- Bon alors. Ça vient ses baies ?

Elles ne venaient pas. Elles ne reviendraient peut-être plus jamais compte tenu de la force avec laquelle le coup de pied était parti. Le punk n'était plus un homme en cet instant, il n'avait même plus la force de se lever pour corriger un certain piranha qui se gaussait au loin comme une hyène en chaleur depuis ses cages.

- Joe...... pourquooooi ?....

Lorsque l'on s'adressait à un sociopathe de renom, "Comment" et "Pourquoi" étaient des termes à proscrire de son vocabulaire. Joe avait eu un plan, voilà pourquoi. Certains avaient des crises de schizophrénie, d'autres des AVC, Joe lui avait des plans. Ça lui prenait sans prévenir et ça avait le don de casser les couilles de tous ceux qui en étaient partie intégrante. Parfois littéralement.

- Pour l'effet de surprise tête de coui... de con. Personne se serait attendu à ce que tu te transformes en baies bordel ! Faut toujours que tu contraries mes plans !!!

Entre deux couinements de douleur, se roulant de droite à gauche, la chiure humaine du Grey Terminal scanda avec sa nouvelle voix de castra :

- ET M'EN PARLER AVANT ÇA T'AURAIT TROUÉ L'CUL ?!

Que répondre à ça ? Rien. De mauvaise foi, le cafard estimait que la faute incombait exclusivement à son membre d'équipage et en seule réponse se contenta de rouler des yeux et soupirer. Le malheur des autres ne semblait pas le préoccuper tant que ça. L'empathie lui faisait autant défaut que le sens de l'honneur et l'intégrité, c'était dire s'il en était dépourvu et s'il se foutait de la douleur de Mahach.

- Si tu veux tromper tes ennemis commence par tromper tes amis, tout ça. À quoi bon te causer stratégie, t'es juste bon à te prendre des coups de pied dans les noix et pleurnicher par terre !
Allez, transforme toi en baies. Allez. ALLEEEEEZ !!!


Comme le gosse mal élevé qu'il était, Greed renchérit en écrasant ses crampons sur l'objet du litige déjà bien malmené. Il ne s'arrêterait pas tant qu'il n'aurait pas eu ce qu'il voulait. Quand un Blattard ne pouvait pas avoir quelque chose en usant de la force, il redoublait d'agressivité jusqu'à ce qu'il l'obtienne. La méthode avait fait ses preuves.
Résigné, Mahach se décomposa enfin en baies tant convoitées. Peut-être aurait-il effectivement fallu commencer par lui demander afin de faciliter la procédure.

Se saisissant à pleines mains de l'une d'elles, Joe l'envoya immédiatement bouler dans le ballon qui se trouvait entre les pieds d'un marine s'approchant dangereusement du but. Rien de tel pour le faire trébucher.
On siffla. On sifflait toujours quand Joe avait des idées, la réaction avait un côté pavlovienne.

- Ah quand même ! On va leur mettre un carton pour avoir jeté un objet dans les pattes de ma co-équipière !

- La balle est sortie. Aux Blattards de la dégager.

Techniquement "l'objet" du délit était le morceau du corps d'un joueur, et en aucun cas un élément extérieur au terrain. L'action était valide. On ne pouvait pas non plus parler de tacle abusif puisque ladite partie du corps projetée par Joe n'avait été ni plus ni moins que.... la tête de son estimé matelot.

- Efpèfe d'enculé ! Scanda le principal intéressé.

- De quoi tu te plains ? C'est toi qui voulais jouer au foot non ? T'en as voulu. T'en as eu Ya-hin-hin !

Réprimant un sourire mesquin et satisfait, Greed avait probablement joint l'utile à l'agréable en récupérant la balle et en se vengeant de la bourde de son co-équipier. Le cafard avait la rancune tenace.
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Dès l’instant où la balle fut remise en jeu, les officiers Marine se jetèrent sur elle pour en prendre possession. Les Blattards ne furent pas franchement prompts sur cette action, laissant à l’équipe adverse un énième avantage qui ne faisait pas plaisir au Capitaine Biutag. Ce dernier avait littéralement mis Mahach en charpie, donnant à Rowena l’occasion d’admirer les pouvoirs du fruit des Baies. Elle s’en allait pour récupérer la balle, mais elle s’arrêta net une autre fois pour sortir un petit calepin d’un pan de sa robe pour noter ses observations. Joe, trop occupé à essayer de récupérer le ballon, ne remarqua même pas ce que faisait la cornue. Mais Elijah fortement intrigué, et prenant son rôle de goal volant très à coeur, se décida à sortir des cages pour aller à sa rencontre.

- Tu fais quoi ?

- Je procède à une retranscription graphique permettant de représenter un langage à travers des symboles et des lettres. Ça s’appelle de l’écriture. É-CRI-TURE.

- Écriture. J’ai entendu parler. Mais pourquoi tu fais ça ?

- Il est primordial que je note mes observations de la mise en application des capacités de notre équipier Mahach. Le fruit des Baies n’a été mangé que 3 fois en l’espace de 60 ans, je suis persuadée que je pourrai élaborer de nouvelles stratégies avec ça.

- Joe capitaine il est pas content.

Rowena leva le nez et constata que leur capitaine se tenait devant eux, les bras croisés et tapant du pied sur la pelouse. Effectivement, il ne semblait pas ravi et toisait la sorcière et l’homme-poisson en les dardant de son sempiternel regard courroucé. La scientifique se garda la réflexion pour elle, mais elle était persuadée que Joe finirait tôt ou tard perpétuellement coincé avec cette expression disgracieuse. Elle plissa les yeux en imaginant son capitaine évoluer constamment avec cette tête, ne pouvant s’empêcher de sourire. De l’autre côté du terrain, les Marines remontaient doucement en se passant le ballon avec décontraction, laissant à Joe la possibilité d’enguirlander ses équipiers :

- Je peux savoir ce que vous faites là ?

- J’écris.

- Je regarde l’é-cri-ture.

- Et vous avez pas l’impression que c’est pas le moment ?

- C’est toujours le moment pour la science.

- MAIS ON EST EN PLEIN MATCH PUTAIN ! Ferme ton calepin ! Et toi retourne dans les cages ! Brailla Joe en pointant les cages à Elijah avec son appendice chitineux.

Rowena ne bougea pas, elle n’était nullement concernée par ces hurlements rauques et retint Croq’dur par le col de son dossard pour l’empêcher de repartir.

- Non non il reste ici, ça fait partie du plan. Vos tactiques de jeu n’ont pas de sens !

- Pardon ?! Mais c’est vous qui faîtes n’importe quoi depuis le début du match ! On dirait des retardés mentaux en classe de neige !

- Mais qui a contribué à faire croire à l’ensemble du public et à l’ennemi que l’intégralité de nos manœuvres étaient d’une débilité profonde ? C’est vous !

- Moi ? Moi…? MOI ?! Mais qui c’est celle-là ?! Qu’est ce j’ai fais moi ? Pour qui tu te prends ?!

Rowena le voyait bouillir encore plus que tout à l’heure, elle referma son calepin et le rangea consciencieusement sans vraiment changer d’attitude. Elle continuait de regarder son capitaine avec le plus grand flegme du monde. Sa petite pause lui avait permis d’établir un nouveau moyen de marquer.

- Bien, frappez Mahach, envoyez ses morceaux en l’air.

- Envoyez Mahach en l’air ? D’accord. Aller le crêteux, au septième ciel !

Joe fut prompt à s’exécuter malgré sa colère, peut être qu’il accepta sans rechigner car il pensait que ça le calmerait. Avant même que le pirate à crête n’ait pu réagir ni contester quoi que ce soit, le Corsaire attrapa toutes les baies à l’aide de sa queue de scorpion et les fit valser dans les airs. Mahach, toujours un peu grogui, déversa une flopée d’insultes inaudibles à destination de ses camarades. Rowena réagit promptement et envoya une rafale d’éclairs pour frapper les baies en même temps qu’elles retombaient vers le terrain. Et, à l’image de la balle filante qu’elle avait créé auparavant, c’était Mahach qu’elle avait changé en petite comète !

- Il vole bien c’est beau.

- Y a plein d’étoiles filantes, faut faire des vœux. J’veux gagner.

- Et maintenant, on patiente et on admire.

Le public fut rapidement émerveillé par les retombées du Mahach filant, si bien qu’une intense clameur put se faire entendre dans tout le stade. Des “Ooooh” et “Aaah” fusaient de toutes parts, même les commentateurs étaient relativement impressionnés par la courbe gracieuse qu’effectuait le pirate électrisé. Ce dernier retomba directement devant les joueurs marines qui tombèrent à la renverse, lâchant le ballon qui roula vers la moitié de terrain des Blattards. Rowena se tourna alors vers Elijah tout en pointant les buts adverses :

- Toi aller marquer là-bas. Taper dans ballon dans filet là-bas. Regarde bien la direction de mon doigt : là-bas. Pas chez nous, capiche ?

- Non Elijah, pas Capiche. AAAAH !

Et en un hurlement barbare, l’homme piranha s’élance à corps perdu sur le terrain et chargea en direction de la balle et d’un Mahach éparpillé partout par terre.

- Hm…

- Quoi ?

- J’espère qu’il a enfin compris qu’il devait frapper le ballon avec ses pieds, et pas autre chose…

Rowena et Elijah échangèrent un regard inquiet avant de s’élancer alors tour, pas du tout confiants de la manoeuvre de leur goal.

- CROQUETTE ! REVIENS !
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Ils me traitent tous comme un attardé, à croire que pour eux je suis qu'un putain de boulet qui enchaîne les bourdes. Moi au moins j'ai été foutu de coller un but aujourd'hui, ils peuvent pas tous en dire autant ! De revenir, qu'ils baragouinent derrière-moi pendant que je cours à m'en décrocher les branchies. M'arrêter ? Et pourquoi faire ? Maintenant que je suis lancé, je vais jusqu'au bout ! L'autre diablesse en cornes m'a dit d'aller coller cette balle dans les filets là-bas, ça devrait pas être bien compliqué hein ? Si l'autre abruti a réussi à le faire tout à l'heure, c'est que même un pingouin myope y parviendrait. Il est marrant comme ça, l'autre grande gueule de coquelet, tout dispersé en petites boules y'a même de minis éclairs qui s'en échappent. Je vais vers la balle, en prenant la précaution de taper dans les morceaux de mon équipier, les propulsant un peu partout sur la pelouse. Sous les vociférations d'un Mahach qui en a plein les miches de se faire malmener.

Pas de panique mon poulet, j'ai une STRA-TE-GI-QUE ! Pir-rah-rah-nah...
Stratégie mon cul ! T'es plus abruti que deux écervelés réunis en un même cerveau !


C'est qu'on avait du mal à l'entendre, de là où se trouvait désormais sa tête.

CROQUETTE ! TU DOIS JOUER AVEC TES PIEDS !
Gnéé ?! Pas l'temps de faire mumuse Cap'tain, j'ai un but à mettre ! AIE AIE ! VOICI VENU LE GRAND ET MECHANT PIRANAH ! RAYAAAAAAAAAH !
Il est parti...


Z'avez déjà vu un homme-poisson faire la misère à toute une équipe d'humains ? Ouvrez grands vos yeux, appréciez le spectacle, el phinomeno Elijaho Croq'Duro del Rio de Citadello s'en va en contre-attaque.

EEEEEEEEEEEEEEEEEEEET la terrible mais néanmoins hargneuse équipe des Blattards relancent l'offensive avec une course balle aux pieds de leur goal décidément trèèèèèèèès volant, Elijah Croq'Dur !
Oui tout a fait Dranlo, j'ai plus l'impression que nous avons vu ce joueur dans la moitié de terrain adversaire que dans sa propre surface.
Ouiiiiiiii ! Vous avez parfaaaaaaitement raison mon cheeeeeeeeeer Tixi ! Regardez avec quelle aisance il fooooonce vers les cages du Colonel !
Oui c'est remarquable, c'est seulement dommage que cet idiot avance en dribblant avec trois balles différentes...
Eeeeeeeffectivment, tout cela est uuuuuuuun peu confus mon cher Tixi !


Bordel de merde, je vais finir par trébucher avec tout ça moi ! Je pensais que ce serait facile de ramener ce fichu ballon en cuir à l'autre bout du terrain mais y'a un morceau de jambe et de bras à l'autre empoté qui se sont mêlés aux festivité... Ma combine pour avancer sans perdre de vitesse ? Je tape fort droit devant et je cours derrière, je suis plus rapide que l'autre malabar effémine qui tire drôlement la langue et désespère de recoller. Je ricane en voyant la tristesse de la scène. Sauf que cette chienne de vie qui m'a jamais fait de cadeau frappe encore ! Trois secondes d’inattention, un court instant de relâchement et voilà qu'elle place madame la grande gigue justicière sur mon chemin, le regard mauvais. On dirait elle veut se battre... Attends, elle veut se castagner la pouffiasse ?!

EH LA GOUMICHE ! T'AS LE MINOU QUI DEMANGE ?! TU VEUX FAIRE CA ICI HEIN ?! PETITE COCHO
Par pitié qu'il se taise ! On voit son horrible dentition en décomposition a chaque fois qu'il jacte...
HAAAAAAAAAAAAN ! TU SAIS CE QU'ELLE TE DISENT MES BELLES MACHOIRES DE PIRANAH QUI DECHIRE ?! HEEEEEEEEEEEEEIN ?!
ELIJAH NON ! PAS AVEC LES MAAAAAAAAAAAAIIIIINNNS !


J'écoute que dalle, je suis en transe. C'est qu'on a le sang chaud nous les amphibiens, il ne faut pas trop nous titiller les nageoires. Sans couper ma course, je me suis penché pour attraper la balle à mes pieds, avant de lui propulser le tout pleine tronche, avec toute la haine d'un peuple trop longtemps victime d'un racisme persistant. Il se trouve que je vise bien, et à cette distance et avec mon élan, je suis pas loin de faire mouche. C'tte saloperie de Commodore doit se jeter à plat ventre pour éviter de se faire assommer, ce qui fait autant mon affaire que si je l'avais touché. Chance s'il en est, c'est pas le ballon que j'ai utilisé pour faire mal mais une des baies du corps de Mahach. Moi comme un idiot bah j'ai continué de courir, la dernier baie et le ballon de foot collés aux godillots.

Jeeeeeee ne suis pas certain que tout cela sooooooit bien reglementaire mon cher Tixi !
Effectivement Dranlo, d'ailleurs je suis surpris que l'arbitre n'ai pas encore sifflé faute...
Iiiiiiiiiiiil sembleraaaiiiiiit que l'arbitre soit de nouveau en pleine discussiooooon avec le Capitaine Corsaire.
Je m'interroge Dranlo, a-t-il seulement vu ce qui vient de se passer ? Il a l'air totalement absorbé par les propos de Joe Biutag.


En effet, nos deux protagonistes énoncés par les commentateurs étaient arrêté au milieu du gazon, plongé en plein débat.

Je vois... Toutes mes excuses alors, je pensais qu'il était marqué dans le règlement que nous avions le droit à plusieurs temps-mort durant le match...
Ce... ce n'est pas grave...
Vous êtes décidément incollable dans ce domaine... Ya-hin-hin-hin...


L'arbitre ne s'attarda pas plus longtemps, la sueur perlant sur son visage déformé par un mélange d'anxiété et d'incompréhension. Pourquoi avait-il soudainement été si respectueux dans ses propos, lui qui transpirait d'ordinaire le vice et la malhonnêteté ? Cet homme le mettait décidément mal à l'aise... Il retourna à toutes enjambées au plus près de l'action, quelque peu décontenancé de s'être laissé distraire alors que le jeu était encore en cours. Ce match était le plus infernal qu'il avait pu arbitrer de toute sa carrière...

Croquette ! Attention au puant !
Quoi ?! Mais j'ai pris un bain y'a trois semaines pourtant !


J'me renifle un coup sous les bras... bon c'est vrai que ça sent pas le poisson très frais tout ça, mais quand même je trouve qu'elle exagère un peu là...

*Bave* *Bave*

Encore lui ?! La chiure veut me tacler dans les pattes et me voler mes balles... Sur le coup je sais pas quoi faire, alors je panique et tire.

Jolie frappe Croquette !
C'est vrai ?! J'ai même pas fais exprès !
Ooooh quelle belle frappe enroulée du pied droit que vient de nous faire Elijaaaaaaah !
C'est tout à fait vrai, malheureusement pour la Marine le gardien est battu...
Ooooooooooh noooon ! La frappe bat le gardien maaaaaaaais se heeeeeurte à la barre traaaaanverçale !
Mais euh...


J'tombe sur les fesses, bras croisés sous les aisselles, à deux doigts de chialer. Pour une fois que je faisais quelque chose de bien...

Croquette ! Il te reste une balle ! Tire !
Ah ?! Je peux ?! Vraiment ?!
TIRE FOUTU HARENG ! Rowena, à toi de jouer !
JE TIIIIIIIIIRE ! LE TIR DU PIRANAH DES EAUX SAUVAGES QUI FAIT COUIC COUIC !
Mais tape dedans idiot !


Je frappe de toutes mes forces dans la baie qui file droit dans les cages, mais le vieux qui garde les buts il réagit même pas le salaud. Il s'en fout carrément ! Il zyeute que le vrai ballon qui a rebondit près de la sorcière et de sa baguette magique. C'est une sorcière parce que à chaque fois qu'elle agite sa baguette comme maintenant, bah un truc bizarre se produit ! Genre la y'a un gros coup de vent qui souffle et repousse le ballon vers les cages ! Mieux encore, elle pousse la balle jusqu'à la baie et les deux se heurtent pas loin du vieux qui sait plus où donner de la caboche. Au final, la baie heurte le poteau et sors des limites tandis que le ballon s'en va se loger dans le petit filet...
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Quelques minutes auparavant, le match commençait à être un peu trop long pour les supporters de Greed qui animaient le stade à leur façon, emportés par les actions chaotiques de leur équipage favoris.

QUI N’FOUT PAS L’BAZAR
N’EST PAS BLATTARD ! ARD !
QUI N’FOUT PAS L’BAZAR
N’EST PAS BLATTARD ! ARD !


En effet, une bagarre générale avait envahi une bonne partie de la moitié pirate des gradins. Dans l’autre moitié, celle de la Marine, l’on y était plus discipliné, vantant les mérites et la victoire, ils en étaient certains, de l’équipe de Shima et Saint-Just.

KIKAI ! KIKAI !
ON S’EN JAILLE !

Et puis ... quelques secondes avant le but, si la flibuste ne prêtaient presque plus attention au match, les Mouetteux, eux, eurent le souffle coupé juste avant le coup de sifflet.

- OLALALALALALALA ! EGALISATIOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! EGALISATION MON CHER TIXI !
- MAIS OUI ! MAIS OUI DRANLO ! L'ÉQUIPE BLEUE N’A PAS SU TIRER PROFIT DE LA CONFUSION DE CHEZ LES ROUGES ! QUELLE ERREUR ! MAIS QUELLE ERREUR ! MAIS QUEL MATCH ! QUEL MATCH !
- ET A CIIIIIIINQ MINUTES DE LA FIN DU MATCH, C’EST UNE ERREUR D’AUTANT PLUS IMPAAARDONNAAABLEUH !


A ce moment-là, les attitudes chez spectateurs s’inversèrent. Si les pirates exultaient de joie à l’unisson, la fureur grossière des mouettes battaient son plein.

- EH LA SORCIÈRE ! AVEC TON B TON, ON VA T’ENCUL...
- Lessivée ! Je suis lessivée par vos propos !
s’exclama Saint-Just à ses supporters, les poings sur les hanches et les sourcils froncés. Messieurs, un peu de tenue je vous prie ! L’impolitesse est le propre de nos adversaires !

De tous, aucun n’aurait pu croire que Michel, 52 ans, cuisinier à bord de la flotte de la commodore, aurait sorti, un jour, une invective en rapport avec son métier.

- Eh, Sainte-Nitouche, va chez Thunderbird te faire snacker l’c...
- Ulcère ! Vous risquez l’ulcère, jeunes gens ! s’affiligea Rowena en parlant de ses coéquipiers, une main au dessus d’un de ses sourcils. Laissez votre testostérone retomber, et faites preuve de lâcher-prise !
- COMMENT ? QUI A DIT CA ?

Personne, personne dans les spectateurs venus encourager la Marine n’osa répondre à la Commodore. Ce qui les calma aussitôt.

- TU T’FOUS D’MA GUEULE ? s’égosilla le punk dans un éclat de voix beaucoup trop aigu pour qu’il ne déraille pas.
- Nan, elle se paie ta tête plutôt, hinhin.
- TA GUEULE ! VOS GUEULES ! A cause de vos conneries j’peux même plus me r’former ! Putain d’merde ! Mes baies m’font un mal de chien !
- Tes baies ... ou tes boules ? Pir-rah-nah !
- J’VAIS T’BOUFFER !
vomit le punk.

Colère, l’homme-piranha ramassa la tête crêtue en lui empoignant l’anse capillaire et la plaça à la hauteur de la sienne.

- ELLE VA S’CALMER, LA P’TITE FILLE A LA VOIX D’CRÉCELLE ?

Mahach fulminait, il fusilla Elijah d’un regard des plus noirs, les veines qui striaient son front palpitaient furieusement, il soufflait nerveusement du nez et de partout sur le terrain, ses baies éparpillées tressaillaient frénétiquement en vrombissant de la même énergie que la tête. Parfois même, des petits filets de salive maculaient joyeusement le visage du goal, mais toujours au rythme endiablé des râles rauques et enragés du coq.
Quelques longues secondes passèrent ainsi, avant que Mahach se libère des griffes d’Elijah d’un bref coup vers le bas.

- Alors ça, ÇA ! Ca c’est la goutte ! Allez vous faire foutre, finissez le match à trois, capitulez, dézinguez-les, j’en sais rien mais DÉMERDEZ-VOUS !

La tête crêtue quittait le terrain à l’aide d’un Evyl Krête, ses cheveux animés par le Retour à la Vie lui servant à nouveau de pattes, comme pour une araignée.

- Oh ... Ce que tu es susceptible !

Mahach -du moins, sa tête- se vit volte-face brusquement. Il avait troqué ses fusils oculaires pour des canons. Et donc, il ... démolit ? ... la cornue du regard, cornue qui ne pouvait s’empêcher de glousser, une main pour à peine étouffer son rire, fière de son quolibet.
Il reprit un instant sa transe colérique puis se calma avant de continuer son chemin.

- Et alors quoi ? Tu nous quittes vraiment ?
- JE VEUX OUAIS !

Profitant de l’inattention des Blattards, l’arbitre, dans un pur moment de vengeance à demi-voilée mais plein de frustration, siffla pour que les Marines engagent.

- Oh ! Ca y est ! Môssieur fait ... la tête ! Ya-hin-hin !
- PUTAIN ! EN FAIT J’VAIS TOUS VOUS BUTEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER !


Aussitôt, la tête du punk avait planté ses pattes-cheveux dans le sol et s’était propulsée à toute vitesse vers Joe !
Le Baveux fit la passe à Crokenbouch, qui filait dans le terrain adverse mais Greed évitant facilement l’assaut du crâne son compère, ce dernier continuait de valser, pris dans l’élan.
Sans même que le Marine ne s’y attende, la tête tâcla proprement la balle alors qu’il s’apprêtait à faire un lobe par dessus Rowena ! Il faut dire que la scientifique avait entendu l’arbitre leur jouer un tour et avait rameuté ses coéquipiers sur le terrain.

La balle s’échappa sur l’autre aile alors que la tête de Mahach s’élevait dans les airs. Ce dernier, dans une soudaine envie de se défouler quitte à violer les règles, essaya de se reformer, un rictus carnassier lui déchirant la gueule en deux ! Crockenbouch s’arrêta net, stupéfait, à mesure que le punk retrouvait son corps dans une allure de djinn maléfique ! Mais ... quand les baies qui formaient ses testicules se mirent à rouler avant de s’envoler, la vive douleur se réveilla brutalement, ce qui mit fin immédiatement à sa reconstruction corporelle. Ce qui s’était raccroché se décrocha à nouveau avant de retomber, accompagné d’une moue triste de Mahach, qui tirait davantage sur la grimace de douleur.

Toujours aussi surpris mais content, Crokenbouch continua sa route ... avant de glisser sur les baies à ses pieds.

Joe s’exaspéra un coup, avant de reprendre le match en petites foulées.

- Je te jure, faut vraiment tout faire tout seul dans cet équipage !
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En petite foulées et en cadence. Trois minutes au compteur et hors de question de jouer les prolongations. Rattraper Crokenbouch ? Une formalité pour le cafard. Doté d'une endurance physique lui permettant de survivre à un holocauste en pleine apocalypse, il péchait toutefois par quelques lacunes béantes dans les autres domaines athlétiques. La légende voulait qu'il ait recruté Mahach dans son équipage afin que quelqu'un l'aide à ouvrir les bocaux de confiture. L'hypothèse tenait la route après tout, pour quelle autre raison quelqu'un aurait bien pu vouloir du punk à bord ?
Enfant chétif, souffreteux - mais hélas increvable - Joe avait su développer au fil de ses années de piraterie des prouesses sportives hors du commun. C'est que son tempérament retors et lâche avait ça de pratique que Greed était dorénavant passé maître dans l'art de la fuite et par conséquent de la course à pied.

Lorsqu'un danger imminent qu'il ne pouvait combattre de face ou de dos - de préférence de dos - se présentait à lui, Joe se retrouvait capable de battre des records olympiques de sprint dès lors où les circonstances l'y prédisposaient. Certains témoins avaient même rapporté l'avoir vu courir sur l'eau pour échapper à ses poursuivants.
À Mach 2¹, vitesse qu'il était capable d'atteindre pour échapper aux balles qui avaient la fâcheuse tendance à être tirées en sa direction, Joe aurait pu rattraper Crokenbouch en une seconde et demi. Mais le cafard était réputé pour être pingre et radin, et puisque le temps c'était de l'argent, il préférait raccourcir cette seconde et demi et trois centième de seconde.

- Putain.... jamais j'aurais cru me résoudre à ça.... Voilà à quoi j'en suis réduit à cause de toi Mahach ! VOILÀ JUSQU'OÙ TU M'AS POUSSÉ CON DE PUNK !

Et il fit un détour de sa trajectoire pour mettre un violent coup de pied dans une baie de son homme d'équipage qui traînait là avant de s'en retourner à la poursuite du balon.
Ce petit plaisir consommé, c'est en tremblant que sa main droite se dirigeait vers la poche de son maillot pour en ressortir... une pièce de cent berries.

- J'en reviens pas de ce que je vais faire...

Comme les plus grands athlètes de ce monde, le Blattard en chef pouvait céder à l'émotion du moment puisque des larmes abondantes roulaient sur ses joues. Ému par le travail d'équipe qui l'avait mené jusqu'ici ? Il aurait sacrifié chacun de ses membres d'équipage si ça avait pu lui garantir la victoire. Affecté par les encouragements dans les gradins ? Lui qui n'aimait pas le bruit leur aurait tiré dessus au burn bazooka pour avoir le silence.
Non, il pleurait car il allai commettre l'irréparable et jeta au loin la pièce qu'il tenait en main . Alors pour lui, le temps s'arrêta. L'univers demeurait figé là où il continuait à évoluer en son sein. Se ruant jusqu'à la piécette qu'il avait balancée de sorte à ce qu'elle atteigne Crokenbouch, Greed avait transcendé les limites physiques de l'espace-temps pour se saisir à nouveau de son bien après s'en être séparé à contre-cœur.
Il se jure de ne plus jamais avoir recours à cette technique trop douloureuse qui lui imposait le dur sacrifice de se séparer d'un ersatz de sa fortune pendant plusieurs centièmes de seconde. Joe poussait parfois la radinerie un peu loin.

- COMMENT IL EST ARRIVÉ LÀ CELUI-CI ?!!

Dranlo ne commenta pas cette action de jeu, il s'était étranglé en voyant un joueur dépasser Mach 7 sur un terrain de football.

- Eeeeeet, je confisque ceci ya-hin-hin.

D'un vif et agile mouvement de son appendice caudale arachnéen², Joe s'empara de la balle en cuir pour la mettre entre ses pieds.


Son ignoble face fourbe et habituellement pétrie de mauvaises intentions avait gagné en intensité, il affichait alors un air déterminé qu'on ne lui connaissait pas jusqu'à lors sur lequel perlait encore les larmes qui lui avaient échappées plus tôt.
De coup de pied en coup de pied il remontait le terrain sous les cris de joie et les huées. La dernière action de jeu se jouait maintenant et elle promettait de l'épique. En tout cas, elle était pleine de promesse jusqu'à ce que Joe se volatilise et que la balle ne roule jusqu'aux pieds de Rowena.

- Mais... que se passe-t-il encore ?! L'équipe blattarde vient de perdre son capitaine qui... après s'être comme téléporté il y a quelques secondes de ça pour reprendre la balle vient de disparaître soudainement.

- J'ai peut-être une théorie Tixi-chou ! En enfreignant jusqu'aux lois de la nature, ces mêmes lois imposées par Dieu lui-même, il se pourrait que Joe ait surpassé la vitesse de la lumière afin de reprendre le ballon. Seulement, nous savons grâce aux travaux du professeur Végapunk que la vitesse de la lumière nous permettrait de remonter le temps.
Iiiiiiiiiiil se pourrait, je dis bien, se pourrait, que le Blattard soit actuellement sur une trame temporelle alternative à une époque lointaine - probablement au crétacé, mais je ne suis pas certain - à combattre des dinosaures pour survivre.


- ...

- ...

- ...

- ...

- ...

- ...

- ... Même moi je trouve ça con. C'est dire.

- Bah quoi ? Ça se tient non ?

- Euh... je.... OH ! Rowena a repris la course impulsée pour son capitaine ! Va-t-elle lui rendre hommage et venger sa mort...

- Ou son voyage temporel !

- Tuvasarrêterdenousemmerderavecteshistoiresàdormirdebout? Elle fonce mais Crokenbouch la talonne déjà, devant elle, ce n'est pas seulement le gardien de but qui l'attend, Shima et Saint-Just en renfort forment la défense, non madame Clown, vous n'irez pas plus loin !
Attendez une minute... son nom de famille c'est Clown ?


Le regard du commentateur amateur croisa celui de certains officiers de la marine dans les tribunes. Quand une descendante de Caesar Clown qu'on savait aux ordres d'un des plus illustres psychopathes du millénaire était identifiée au milieu d'un terrain de football, cela ne laissait pas les autorités compétentes de marbre.

Toute petite fille de Caesar Clown qu'elle était, la tentative de tir qu'elle amorça n'avait rien de bien prodigieux. Pour éviter les défenseurs, elle avait tiré à côté, loupant de quelques mètres la cage dans laquelle aurait dû filer le ballon.

- MAIS... MAIS ?! BIUTAG EST REVENU ! I... IL... IL EST JUSTE À CÔTÉ DE LA BALLE ! MAIS COMMENT ?!

En s'étant transformé en scorpion plus tôt pour mieux reprendre sa forme hybride à cet instant précis tout simplement. Fermement agrippé à la balle pendant que sa matelot avait tapé dedans en ayant bien compris de quoi il en retournait, il avait attendu le dernier moment pour reprendre sa forme hybride. Le dernier moment ? Lorsque la balle, encore en l'air se trouvait à quelques mètres à droite du but sans aucun défenseur présent pour prévenir le drame qui leur pendait au nez.
D'un mouvement de queue circulaire, la balle changea alors de trajectoire pour choisir une destination qui lui permettrait de terminer sa course plus confortablement :

- Au fond des filets, salope !

Où elle atterrit sans mal.

- TROIS-DEUX POUR LES BLATTARDS ! PUTAIN ÇA C'EST DU SPECTACLE ! Pas comme ces Jean-foutre de joueurs professionnels payés des millions à ne rien glander sur le terrain !

Yeux en amandes, pupilles en l'air, la bouche suffisamment entrouverte pour dévoiler ses dents acérées et laisser couler un mince filet de bave, Joe sentait déjà l'argent du pari lui effleurer l'épiderme et la douce arôme du berry lui caresser les narines. C'en était terminé de son visage ciselé par la détermination, place au Joe des mauvais jours, au Joe de tous les jours.

- Oooooon me signale qu'il ne reste qu'une minute à la marine pour égaliser et sauver l'honneur. Une minute ainsi.... qu'un temps additionnel d'un quart d'heure.

- COMBIEN ?!

Immédiatement extirpé de ses fantasmes par l'annonce, le cafard grognait, aboyait et s'agitait en brandissant le poing vers le commentateur. Mais c'était une décision de l'arbitre. Car à force de temps morts en principe inexistant dans le football, Greed avait indécemment prolongé la durée du match sans en mesurer les conséquences.
Il était encore trop tôt pour se reposer sur ses lauriers, et c'est bien pour ça que l'arbitre riait sous cape. Joe repartait dard-dard³ sur le sentier de la guerre.

- MAHACH ! ARRÊTE DE PISSER LE SANG SUR LE GAZON ! TOI LE MÉROU ! TU VAS ME FAIRE LE PLAISIR DE RESTER DANS TES FILETS COMME TOUT BON POISCAILLE ! QUANT À TOOoOooIIIIiiIIi !...

Annonça-t-il en pointant du doigt celle qui lui avait délivré une passe décisive et était au-dessus de tout soupçon depuis le début du match.

- Tu pourrais au moins faire l'effort de te maquiller !
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¹ À ne pas confondre avec Mahach 2, le clone cybernétique de Mahach qui sert de poupée gonflable aux éléments les plus invertis de la brigade scientifique de la marine durant leurs temps libres.

² C'est une périphrase bien perchée pour dire "queue de scorpion".

³ Ce qui est rigolo, puisqu'il a le fruit du scorpion.
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Rowena toisait les officiers Marine assis dans les gradins avec un air de défi non dissimulé. Certains gradés s’étaient levé, l’air sévère, tandis que d’autres discutaient entre eux au milieu de la cohue de la foule. Ils avaient sous les yeux la petite fille du scientifique le plus dangereux du siècle dernier, et elle avait rejoint un Corsaire particulièrement belliqueux. Ils avaient de quoi s’inquiéter, et trembler. Leur attitude amusait la cornue, et elle avisa qu’il serait sage de confier un jour cette donnée à ses collègues. Croquette ne comprendrait sans doute pas, mais peut être que les deux autres auraient suffisamment de jugeote pour savoir qui était Caesar Clown…

- Bah, on est en tête. T’es pas contente ?

- Le contentement est une satisfaction complète causée par un état heureux. Les facteurs actuels ne remplissent pas ces conditions me concernant. Elles le feront lorsque la victoire sera totale et que l’équipe adverse pleurera de désespoir en mordant la pelouse.

- Ok.

Croq’dur s’en alla penaud pour retourner vers les cages tandis que Joe hurla à Rowena de retourner à son poste. Il ne restait plus qu’une minute pour que l’équipe adverse puisse égaliser. Soixante secondes précieuses qui semblaient leur accorder une chance assurée de gagner cette rencontre. Mais Rowena avait déjà établi plusieurs probabilités au bout lesquelles l’équipe ennemie arrivait à marquer pour égaliser. Pire, sur certaines, les prolongations accordées après égalisation débouchaient sur une défaite des Blattards. Le problème ? L’imprévisibilité des pirates, leur manque de synergie...et leur bêtise.

- Eeeeeeeeeeeeet….la balle est remise en jeu ! Crokenbouch récupère la balle, mais Joe Biutag la récupère ! Pratique d’avoir une queue si l...non on arrête cette phrase.

- Olala mon p’tit Dranlo vous êtes en feeeeu ! Le Corsaire remonte le terrain, talonné par le commandant maquillé.

- Ouh regardez, il sont poursuivis par Mahach et miss Clown un peu à la traîne !

Joe, en avant conservait le ballon en dribblant avec ses pieds et son appendice arachnéen afin de remonter le terrain plus rapidement. Face à lui, le colonel Shima et Le Baveux s’avançaient pour épauler leur collègue travesti et encercler le corsaire. S’ils arrivaient à se placer correctement, ils pourraient lui voler la balle sans qu’il ne puisse rien y faire. Soit en le taclant, soit en le forçant à leur donner grâce à un habile jeu de jambes.

- Mais vous faites QUOI ?! On dirait des grand-mères paraplégiques !!

- Ta gueeeeeule le cafaaaaaaard !

- Enfin, un peu de tenue ! On est devant des sommités.

- Toi aussi tais toi ! Et t’approche pas de moi !

Le pirate à crête était toujours fortement courroucé de la dernière manoeuvre de la scientifique, qui l’avait transformé en pluie de baies filantes. Il avait des raisons d’être énervé, mais Rowena trouvait son attitude fortement puérile. Pour la science et la victoire, ce benêt pouvait faire un effort et se sentir honoré d’avoir pu aider l’équipe ! Glissant à ses côtés, elle fut surprise de voir que Le Baveux, plutôt que d’aider Shima à coincer Joe, décida de foncer sur elle pour l’empêcher d’aller plus loin. Entre deux rots bruyants et un cri guttural, il invectiva la cornue de ne plus aller plus loin.

- Il arrête pas de baver ! Tu comprends ce qu’il dit ?!

- Non. Mais ses rauques peuvent être interprétés comme des expressions qui…

- RO-WE-NAAAAAA…!

Joe ne put conserver le ballon davantage. Voyant l’ouverture donnée par Le Baveux, le Corsaire avait frappé la balle pour l’envoyer valser dans la tête de Rowena, la faisant tomber en arrière. L’hilarité faillit gagner le public mais ce dernier se ravisa bien vite en voyant le regard noir qu’elle arborait, même Mahach ne voulait pas une fois encore subir ses éclairs. L’arbitre était prêt à siffler un carton jaune, mais la sorcière n’avait pas touché le ballon ni avec ses mains, ni ses cornes. Et l’orbe luisant de sa canne le dissuada de s’interposer entre elle et son capitaine. Shima et Crokenbouch ne s’attendaient pas à ça, pas plus que Le Baveux. Les trois officiers foncèrent alors vers Rowena pour lui reprendre la balle tombée devant elle. Promptement, elle leur envoya une vague de chaleur en pleine figure pour les ralentir. Le Baveux sécrétait plus de bave qu’auparavant, le maquillage de Crokenbouch coulait lamentablement sur ses joues le faisant crier comme une cantatrice, et Shima avait du mal à tenir la cadence. Elle envoya la balle à Mahach d’un petit coup de pied.

- Mahach, la consigne est simple. Marque !

- Hein ?

- Tire !

- Hein ?

- TIRE CONNARD !

Mahach effectua un dégagement en frappant le ballon de toutes ses forces. La balle partit si vite que les marines postés près d’eux ne purent même pas tenter quoi que ce soit. Mahach et Rowena partirent en avant avec Joe pour leur couper l’herbe sous le pied et les empêcher de tenter une récupération. Le Corsaire regardait le pirate aux baies avec un regard aussi perçant que celui d’un faucon :

- Si t’as loupé ça, j’te ferai bouffer tes baies une par une...
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Chez les commentateurs :

- INTERCEPTION ! Interception de justesse par Crokenbouch !
- Eh oui, quel geste magnifique ! Dans les règles de l’art ! Et bien sûr, dans les règles footballistiques également.
- Exactement mon petit Dranlo ! Attention Blattards ! Attention ! Ne laissez pas les Marines revenir au score !
- Tout à fait euuuuh Tixi, puisque si nous restons dans le thème de l’apéro, nous quittons les Olives et les Tom-ates pour aller chercher des glaçons ! Vous savez pourquoi ? Parce qu’on va atteindre la dernière minute, LA minute Freezer ! LA minute qui va jeter PEUT-ÊTRE, je dis bien PEUT-ÊTRE jeter un loooong froid au sein de chaque équipe car toute faute, tout manquement devient impardonnable !

- Ah, cette fameuse minute qui en paraît dix ! Et qui continue avec une passe en profondeur pour Le Baveux !
- Absolument, la commodore a ordonné de jouer agressif, tentant pour le tout pour le tout, et il faut bien avouer que cela fonctionne plutôt bien puisqu’ils gagnent du terrain !

Sur le terrain :

- PUTAIN ! MAHACH ! MERDE !

- Il n’y pouvait rien, continuez à défendre. JOUEZ LE HORS-JEU ! CROQUY, TOI DEFENDRE CAGES A TOI, RIEN APPROCHE !
- Oui Cap’taine !
- MAIS C’EST MOI TON CAPITAINE ! ABRUTI DE MEROU A LA MANQUE !

Chez les commentateurs :

- Le Baveux, marqué par Greed -ou peut-être l’ex-Greed- fait un app...
- LA FERME ! VOUS NOUS DÉCONCENTREZ !
- Vous voilà avertis Tixi.
- En effet, l ne faut pas chauffer Monsieur Joe BiutAAAAAAAAAAAAAAAH ! Saint-Justquidéborde ! SAINT-JUSTQUIDÉBORDE ! IL Y A QUELQUE CHOSE A FAIRE !
- ET LE BAVEUX QUI APERÇOIT LA MAIN LEVEE DE SA SUPÉRIEURE !


L’arbitre donna un coup de sifflet.

- OLALA ! SUPERBEMENT BIEN JOUÉ PAR LA SORCIÈRE AU B TON ! CE DÉPLACEMENT SUBTILE QUI MET LA COMMODORE HORS-JEU ! DÉGAGEMENT POUR LES BLATTARDS ! DÉ-GA-GEMENT POUR LES BLAT-TARDS !
- Quel match ! Mais quel match mes amis ! Peut-être que les Pirates peuvent enfin plier et clouer le match ! A moins que l’arbitre ne siffle sa fin !
- Eh non Dranlo ! Eh non ! Il reste vingt minu... attendez. Autant pour moi, ma montre Freezer déconne, il reste vingt secondes ! VINGT SECONDES AVANT LA FIN DU MAAAATCH !
- Vous allez vous péter la voix. Ou faire un ulcère. Ou bien un caca nerveux. ‘Fin bref, à force de gueuler comme un putois, rien de bon ne peut vous arriver, vous savez ?
- JE M’EN FOUS MON P’TIT PERE ! JE M’EN FOUS ! SI JE FAIS CE MÉTIER, C’EST PARCE QUE LES MATCHS ME FONT VIBRER ! ALORS JE VIBRE, NE VOUS DÉPLAISE !
- Je ne suis pas votre “petit père”. Et moi aussi je vous emmerde mon vieux.

Sur le terrain :


Rowena et Saint-Just donnaient les dernières instructions, établissaient une stratégie pour leur équipe et pour déjouer celle de l’adversaire.

Joe donna le coup d’envoi à Mahach qui courut en direction des buts adverses. Crokenbouche se permit un tacle des plus vicieux -intentionnels ?- et éclata la jambe du punk, ce qui le morcella en une multitude de petites baies. Bizarrement, il ne broncha pas mais affichait plutôt un petit sourire satisfait. Renfrogné que son action n’ait pas mis le pirate hors de lui, le Marine continua son assaut en faisant rebondir la balle sur la tête crêtue, ce qui envoya cette dernière non loin d’Eljiah. Saint-Just était à la réception, talonnée par Rowena, Joe lui bloquant la route elle tenta un crochet pour frapper le loin.
Elijah est aux aguets et dégagea la balle vers le centre.

- ELI ! MA TÊTE !

Toujours aussi concentré -et peut être parce que la petite fille de César Clown lui avait dit que rien ne devait entrer sur son territoire, l’homme-piranha se fit un régal de shooter dedans Dans le terrain adverse, une partie de baie-llard se mettait en place, mais le punk, sans sa tête, ne pouvait rien.


Heureusement Rowena s’occupa de défendre pendant que Joe renvoyait la crête à son propriétaire qui, il l’imaginait, devait se trouver quelque part dans la surface de l’équipe d’en face. Et pour cela, il opta pour la même technique que précédemment, en faisant faire un looping digne d’un hérisson bleu supersonique sur la longueur de sa queue chitineuse que lui procurait son fruit du démon. La cornue fit la passe à une des baies, totalement au hasard, et comme si cette action en était la cause, le ballon fila à toute vitesse de baies en baies. A mesure qu’elles se donnaient la balle, elles partaient rejoindre la tête pour se reconstituer.

Shima tentait de la suivre des yeux mais alors qu’il était persuadé que la plus proche de ses buts allait tenter de marquer, il s’aperçut trop tard qu’elle la renvoya à la tête crêtue, suivie de son corps presque entièrement reconstitué, qui faillit assassiner le Colonel tellement le coup de boule donné à la balle était puissant.

Chez les commentateurs :

- Bon, vous faites toujours la gueule ?
- Non ! C’est vous qui la faite !
- Bah non !
- Alors on peut le dire ?
- Bah ouais.
- On le dit ensemble ?
- Oui !
- Un ... deux ... trois !
- BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT ! VICTOIRE DES BLATTAAAAAARDS ! QUATRE A DEUX ! QUATRE A DEUX MES AMIS !

Dans le stade :


Les spectateurs côté pirate étaient en liesse, exultant leur bonheur en sautant ou en se jetant dans les bras des autres, comme s’ils se réconciliaient après leurs petits pugilats qui avaient servi à animer les gradins plus tôt.
Mahach courut vers un escarméra puis, de drd mains, il forma un S, puis un L, et enfin un coeur.

Sur Innocent Island :

- Oh ... Vil flatteur ! T’as vu Liam ? Tu peux être fier de ton père ! C’est un con, mais je l’aime, et il reste ton père.

Dans les gradins :


Alors que les Marines -joueurs comme spectateurs- tiraient une moue de trois pieds de long, les pirates se moquèrent allègrement du punk. Certains même l’imitaient comme si cela ne suffisait pas.

Sur le terrain :

Shima et Saint-Just jetaient des regards noirs à Greed. Ce n’était pas ce soir qu’ils allaient destituer le Capitaine des Blattards. Oh, ils pourraient toujours le faire à la régulière, mais ils savaient que Joe Biutag ne leur permettrait plus.

Chez les Blattards, la joie était présente, enfin réunis et ce, pour le meilleur. Il ne manquait plus que Mahach qui ne tarda pas à les rejoindre. Elijah, fermé, s’approcha de lui et tonna :

- Ca y est ? T’as fini de te faire mousser ?
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Silencieusement, très discret comme il l'avait été tout au long du match - par impératif de survie et par lâcheté - l'arbitre dissimula un sourire narquois. Rares étaient les instants où au moins deux Blattards se retrouvaient sur la même longueur d'onde sans que cela se fasse au détriment d'un autre membre de l'équipage ; que la triplette qui constituait les abonnés de Greed exulte à l'unisson suite à leur victoire était une de ces éclipses solaires qui n'arrivaient qu'une fois tous les millénaires. C'était surréaliste et on risquait de s'y cramer la rétine si on y jetait un coup d'œil trop prolongé.

- Quatre à deux p'tain ! On leur a mis le triple du score dans la gueule !

S'imaginant être le bourreau d'une équipe adverse à l'agonie, Mahach n'eut pas le triomphe modeste. En femme de science Rowena se contenta simplement de grincer des dents à sa remarque.

- Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Mais, oui, c'était un beau match.

Leur victoire était absolue, incontestable, triomphale. Hilare face à ce qu'il estimait être la débandade du siècle, Croqdur était bidonné en quatre, trouvant à peine la force de pointer du doigt les malheureux perdants de la rencontre, écrasant au passage une larme sur le coin de sa joue tant il se gaussait.

- Pirha-rha-rha-rha ! Et regardez-les s'enfuir en tapant dans le le ballon en direction de nos buts ! Mais qu'ils ont l'air con ma parole pirha-ha-ha-ha-haaaa !


- Hahahahaha..... ATTENDS... QUOI ?!

Ceux qui avaient l'air les plus cons en cet instant ne portaient pas le maillot de la marine. À talonner ces derniers, exténué, le cafard trouva toutefois la force de gueuler à l'intention de ses co-équipiers immobiles et d'humeur festive un communiqué pour le moins intéressant compte tenu des aléas récents recensés sur le terrain.

- TAS DE RÉSIDU DE *haa* DE PINES VÉROLÉES ! QU'EST-CE QUE VOUS NE COMPRENEZ PAS DANS *haa* DANS LE CONCEPT DE TEMPS ADDITIONNEL *haa* ?!!!

Ceux qui avaient joué leur vie durant la dernière minute s'étant offerte à eux n'avaient manifestement pas saisi¹ qu'il leur faudrait encore se trémousser la raie en short pendant un bon quart d'heure comme l'avait plus tôt annoncé l'arbitre. Un arbitre qui en cet instant siffla le troisième but de l'équipe menée par Pancho Shima. Un but non pas reçu par des hurlements frénétiques mais par un éclat de rire général ; les yeux de tous les spectateurs étant rivés sur le trio d'abrutis qui s'imaginaient que la guerre était finie bien que que l'armistice n'avait pas encore été discutée.

Penché en avant, mains sur les genoux, bavant comme si sa mâchoire était désarticulée, Joe accusait le coup. Ses modestes espoirs avaient été vains lorsqu'il fut question de stopper l'intégralité de l'équipe adverse à lui seul. Il ne fallait pas non plus trop lui en demander.

- Des attardés mentaux.... je *haa* je suis entouré d'attardés mentaux.
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¹ Ou mal lu le dernier post de Joe Hors-jeu  2717862547 Il y a un temps additionnel de quinze minutes en plus du temps imparti. Quatorze maintenant que l'équipe marine a eu le temps de mettre un but.
    Ahem....
    Hm...
    Il...
    Nous...
    Touuuuuuuuuuuuuutes nos excuses mesdames et messieurs, nous nous sooooooooooommes un pooooooooooooiiiil emporté tout à l'heure en annonçant la fin du match, iiiiiiiiil n'en est rien !
    Absolument Dranlo, la ferveur du match a pris le dessus et nous avons...
    Ouuuuuuubliés ?
    Tout à fait Dranlo, oubliés qu'il restait encore du temps additionnel à jouer et que par conséquent, tout n'était pas perdu pour l'équipe du Colonel.
    Ooooooooooooooon peut dire qu'ils ont eu chaaaaaaaaaaaaauuuud aux fesses mon cher Tixie !
    Terriblement Dranlo, terriblement, et tandis que le Corsaire Biutag est à deux doigts d'en avaler sa casquette, les marines s'activent pour ramener la balle au centre. Engagement, Blattards.
     

    J'retourne dans mes cages en traînant des pieds, tête basse et une main palmée qui masse ma nuque chauffée par la claque que m'a collée le Capitaine. Ouh il est en train de bouillir depuis qu'on a repris un but. J'ai pourtant pas fais exprès encore une fois... Il sait pas lui, mais c'est pas facile d'être moi ! Y'a des moments, j'ai l'impression que mon cerveau il vrille, il part faire un tour, il va pisser ou je sais pas quoi et du coup je perds le contrôle. Genre, j'ai des absences. Parfois, ça met un temps fou avant que je sois de retour. Quatre à trois que le score il est maintenant. On s'est fait avoir, on pensé que le match était terminé mais il restait du temps. Alors moi encore j'ai une excuse, je suis naturellement con et j'ai des absences. Mais eux là, les deux zigotos. Surtout madame la diablesse avec sa baguette magique, je pensais elle était intelligente elle. Ma môman m'avait pourtant bien dit de me méfier des apparences...

    Sale mérou engendré par une bâtarde attardée ! Si tu encaisses encore un but, UN BUT, je t'ouvre ta bidoche d'anguille décérébrée et j'étrangle tes deux abrutis de camarades avec tes entrailles !!!!
    Roh ça va Joe, on connait pas les règles putain, on pouvait pas savoir !
    Hm... en fait si moi je les connaissais, c'était dans le bouquin...
    Rien à foutre de vos excuses ! Si ça me coûte la victoire, et MES MILLIONS DE BERRYS, tu feras le trottoir toute l'année pour rembourser ce que tu m'as coûté !
    Oy, tu m'as pris pour une traînée ou quoi ?!
    Je parlais à l'autre cocue. Toi, con de punk, tu brûleras attaché à une croix, face à une garnison de la Marine, et je retransmettrais tout ça dans le monde entier, enculé d'incapable !
    J'adorerai voir cela.
    Allez vous faire foutre !


    Vexé, le punk frappa de la pointe dans la balle qui ricocha sur le visage d'un Joe qui ne s'y attendait pas, avant de s'éloigner par petit bond sur l'extérieur du terrain. Le Capitaine de cette assemblée de vermines invectiva son subordonné, à deux doigts de lui coller le canon d'un mousquet dans la narine. Mahach éclata de rire brièvement, car Rowena, qui n'avait pas perdu le sens des priorités, en passant à sa hauteur lui décolla un coup de Climat Tact a l'arrière du crâne qui ramena tout le monde à la situation présente. Dans leur chamaillerie, le coup d'envoi avait été donné et déjà, Crokenbouch s'était rué sur le ballon, entouré de Saint Just et le Baveux en formation, prêt à défendre la remontée de balle jusqu'aux cages adverses. Talonnés par un trio de criminels dont la cohésion de groupe ne tenait qu'à un fil, ou un coup de Climat Tact.

    Mon dieu Dranlo que cela fait peine à voir, eux qui menaient de deux buts sont sur le point de voir leurs adversaires revenir au score...
    TOUUUUUUUUT A FAAAAAAIT MOOOOON CHER TIIIIIXIIIIIIE ! JE N'EN PEEEEUX PLUS DE CE SUSPENSE !
    Calmez-vous voyons, ce n'est qu'un
    JEEEEEEEEEEEEE NE ME CAAAAALMERAI PAAAAAAS ! CROKENBOUCH EST SUR LE POINT D'EGALISEEEEEEER !
    Va-t-il tirer à cette distance ? Nous connaissons la puissance de frappe du bonhomme...
    IL TIIIIIIIIIIIRE !


    Pouah ! Elle peut venir la grosse tarlouze sous stéroïdes, j'ai pas peur d'elle ! J'arrêtais déjà les tirs des plus grandes stars du foot qu'elle s'arrachait encore les extensions sur son nouveau contouring ! Je la laisse venir à moi, de dos, le pantalon baissé, fesses à l'air et lui fait signe du doigt de la zone à viser. Qu'il canarde mes fesses, il aura plus de chance de réussir ! Je vais même jusqu'à leur faire face, l'engin pendouillant entre mes jambes, je l'agite un peu, en ricanant. Y'a tout le monde qui me hurle dessus. L'autre pimbêche Sainte-nitouche est choquée, le Boss me dit d'arrêter mes conneries, le Coq il se fout de la taille de mon pénis, la sorcière elle me menace de me le faire griller et l'autre il bave. Je me fourre un doigt dans le nez et récure l'intérieur, tandis que le majeur de mon autre main leur fait coucou.

    Hiiiiiiii ! Tu vas regretter tes insanités chenapan !
    Pir-rah-rah-nah ! C'est ta mère qui va re-HEEEEEEEEEY TRICHEUR !

    Le fumier a tiré sans prévenir, d'un bon gros coup de savate dans la balle. Y'a bien Mahach qui a essayé de lui agripper la jambe au passage, mais rien à faire. Je m'y attendais pas, alors je vais pour un plongeon en catastrophe mais j'ai toujours le froc baissé... Résultat, y'a mes bras qui s'étirent au maximum et ma détente qui s'arrête nette au point de départ, et je chute de tout mon long. Là on est foutu.

    Quel tir remarquable de Crokenbouch !
    OOOOOOOH ! Pas de chance, le gaaaardien l'arrête de la têêêêêêêête !
    Si vous voulez mon avis, je ne suis pas sûr que ce soit volontaire mon cher Dranlo...
    Oooooon se fout de votre aaaaavis Txie, il n'y aaaaaa pas buuuut ! Eeeeeeet le ballon est touuuujouuuurs en jeeeeeuu !

    C'est au touuuur du Baveux de tenter saaaaa chaaaance d'une frappe enrouléééééeee !

    Coooooontrée par Mahach !

    La baaaaalle rouuuuule roouuuule rouuule jusqu'à la Commodore ! ELLE FRAAAAAAAPPE DANS LA FOOOUUULEE !
    OUI ! VAS-Y ! FAIS-LUI FERMER SON CAQUET A CET ABRUTI D'ARROGANT DE COMMENTATEUR A LA NOIX !

    OH NON ! MAIS COMMENT EST-CE POSSIBLE ? CE GARDIEN MINABLE JUSQU'ICI PAS CAPABLE DE DISTINGUER SES CAGES DE CELLES ADVERSAIRES A BONDI D'UN SAUT ACROBATIQUE POUR BLOQUER LA FRAPPE...

    AVEC... AVEC...
    AAAAAAAVEC SES DEEEEENTS ! MEEEEEEESDAMES ET MESSIEURS IIIIIIL A BLOQUE LA BAAAAALLE AVEC SES MACHOIRES !
    ET LE BALLON A ÉCLATE !


    J'me relève, triomphant, impérial. Ballon dégonflé dans une main, je lève le bras au ciel en signe de victoire.

    PIR-RAH-RAH-RAH-NAH ! Je suis le grand Elijah Croq'Dur, gardien des terribles et salopards Blattards !  LA VICTOIRE AUX BLATTARDS !
    Croquette, va remettre ton pantalon.
    T'as beau être un trou du cul fini, t'as quand même de sacrés réflexes la tanche ! Mahahach !
    Ya-hin-hin, bien joué enculé de hareng ! Maintenant Blattards, on tient la balle jusqu'au coup de sifflet. Passe à dix ! Ya-hin-hin-hin-hin !
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