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Une petite mousse pour s'hydrater (FB)

Notre jeune demoiselle était en train de ranger ses affaires dans le placard de sa chambre, après être revenu du bureau d'inscription pour le concours de cuisine qui se passerait deux jours plus tard. Elle vérifia l'état de ses couteaux en déroulant lentement avec précision et délicatesse son rouleau de cuir avec les pochettes contenant ses biens les plus précieux. Elle regarda chaque lame sous tous les angles, passant son pouce sur tous les fils pour voir si le tranchant était à la hauteur de ce qu'elle attendait pour ce concours.

Certains d'entre eux se virent offrir un passage sur les pierres à aiguiser de notre coq. Une fois qu'elle fut satisfaite du résultat de chacune d'elles, la demoiselle les rangea dans leurs étuis respectifs. Cela fait elle passa à ses bocaux à épices, heureusement pour elle, ils n'avaient pas de fêlures ou avaient pris de chocs durant le naufrage vu qu'ils étaient tous enroulés dans du papier lors de celui-ci. Elle passa ceux-ci pour répertorier chacune d'elles et avoir une idée de recettes qu'elle pourrait ainsi faire durant l’événement le surlendemain. Mais l'inspiration la fuyait, elle ne trouvait rien et l'agacement monta peu à peu, la fatigue de la traversée ainsi que la course pour s'inscrire et les nombreux événements des derniers jours ne lui avaient pas épargné un grand sommeil.

L'auberge où elle résidait sentait les embruns de la mer et l'iode, une bonne odeur qui lui rappelait son pays natal qui n'était que petites îles proches les unes des autres. Le royaume lui manquait un peu, elle se l'admettait, bien que seulement quelques semaines étaient passées depuis son départ, elle n'en restait pas moins une résidente depuis son enfance de l'archipel et il lui faudrait un moment pour ce faire à l'idée qu'elle n'y retournerait pas avant un long moment. C'est avec ces pensées moroses que la cuisinière ouvrit la fenêtre et mit la tête à l'extérieur pour regarder les vagues venir s'écraser sur les pavés du port proche de l'établissement, un sourire se forma sur son visage, au moins la mer était toujours avec elle et ne l'avait pas quitté.

Sa participation sûre elle partit se dégourdir les jambes en découvrant la ville. La tenancière était toujours derrière son comptoir à rire à une blague d'un client accoudé au bar, la civile la salua d'un signe de la tête, ouvrit la porte et sortit de l'établissement. La ville était tranquille et la nuit tombait, on sentait le parfum des mandarines et des fleurs embaumant l'air. Le changement était bon, Sanderr était une belle archipel, la neige ainsi que le pic du palais étaient eux-même des merveilles en soi, mais Cocoyashi avait d'autres belles choses à offrir. Les pavées défilaient lentement sous les pas de notre seconde, les rires enflaient dans l'air, les bars se remplissaient lentement à cette heure.

Ses pieds l'emmenèrent jusqu'en centre-ville où l'animation était plus grande, dormant sur le port la nuit allait être plutôt animée, mais la journée avait été rude et bien qu'elle dorme là où il y avait un bar elle ne voulait pas boire là-bas. Non pas qu'elle n'appréciait pas son logement, mais elle voulait se changer les idées et boire un bon verre. Elle vit un bar du coin de l’œil qui avait l'air sympa, cependant il ne lui disait rien, elle ne savait pas pourquoi néanmoins un autre ferait plus l'affaire pour elle. Plus loin dans la rue Robina dénicha une petite terrasse où s'installer devant un établissement qui semblait calme.

Elle rentra dans le bar, il était plutôt petit, mais bien entretenu, une jeune demoiselle se tenait derrière le comptoir de celui-ci et l'accosta alors que notre cuisinière se dirigeait vers le bar.

Bonsoir et bienvenue au Manda Rien je peux vous aider ?

Je viens d'arriver en ville et la journée a été dure, j'ai besoin de me détendre et oui vous pouvez m'aider, j'ai envie de prendre un verre. Vous auriez de la bière de Sanderr ou un whisky des neiges ?

Malheureusement je n'ai pas de bières de Sanderr et le whisky des neiges est très rare sur Cocoyashi nous n'en avons pas en stock. Mais je peux vous proposer une bière maison brassée par l'entreprise prête d'ici. Elle est légèrement ambrée avec des notes sucrées et boisées. Si vous êtes intéressés je vous laisse vous installer et je viendrais vous servir.


D'accord pour la bière maison alors ! Je vais m'installer en terrasse.

Elle ressortit et s'installa à une table, le soleil était tombé et le les lumières étaient allumées dehors, l'air était légèrement frais et Robina vérifia ses fonds et se dit qu'elle pourrait prendre quelques bières avant de partir. C'est sur cette pensée que la serveuse arriva et déposa une pinte de bière avec quelques cacahuètes ainsi qu'une coupelle de tranches d'un saucisson sec avec des morceaux de noix. Notre coq prit une rondelle qu'elle avala et détendit ses jambes, la journée avait été longue et exténuante, mais elle était finie et elle pouvait enfin se délasser.

Elle avala une gorgée de la bière que la tenancière lui avait proposé et apprécia le gout. Elle passa sa lèvre inférieure pour enlever la mousse qui s'était déposée sur la supérieure et piocha aussi des cacahuètes qu'elle avala. Le gout la surprit, elle n'avait jamais mangé de cacahuètes et s'était une nouvelle expérience. Elle apprécia les saveurs de celui-ci et avait bien l'intention de profiter de sa soirée.
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Anna Cherchelune déambulait sans but dans les rues de la ville. Elle connaissait à peine le gros de la ville alors qu’elle y était en garnison depuis près de trois mois. La faute au fonctionnement de la marine, qui laissait peu sortir les nouveaux arrivants. C’était seulement sa deuxième vraie permission et la première avait été consacrée à des amis. Aujourd’hui, elle voulait juste redécouvrir la ville. Ça faisait quoi ? Cinq ans ? Cinq ans qu’elle n’était plus venus sur cette île. Mais même à l’époque, elle n’avait jamais vraiment connue que le port. Comme dans la plupart des îles, en fait.
Elle avait gardé de l’île le souvenir d’un coin sympathique et calme et avait été sidéré, après une balade au bord de l’eau, de voir à quel point l’endroit semblait avoir peu changé. Aussi elle avait décidé de partir dans ce qu’elle ne connaissait moins, les petites rues, les arrières cours.
Et cette ville n’était simplement pas possible. Les coins sombres semblaient aussi propres et bien rangés que les grandes rues. Ce n’était juste pas humain ça, si ? On passait rapidement aux champs de mandarinier (c’était bien ça, leur nom ?), mais sa permission était malheureusement trop courte pour lui laisser le temps de se balader au milieu d’eux.
Mais en attendant, quelques heures durant, elle pouvait revenir à une vie de jeune femme ordinaire. Une vie sans ordre ni uniforme. Ça faisait du bien, des fois. Elle traversa les petites allées de la ville, avec des maisons gentillette donnant sur des petites cours proprettes. La ville était… Jolie. Calme. Elle donnait l’impression d’être une petite bonne femme avec ses bijoux, son maquillage qui ne fait jamais d’histoire et ne dit jamais rien d’important. Elle était jolie, mais sans vraie personnalité.

Rapidement, Anna se lassa de cette ambiance et quitta les faubourgs et revient vers le cœur de la ville qui, chose étonnante, ressemblait à tous les centres villes du monde : quelques rues touristiques amenant près du port, un marché un peu plus loin, une concentration de commerce… Mais on n’attendait de toute façon pas d’un centre-ville qu’il se montre original mais qu’il soit vivant. Celui-ci y réussissait… de façon localisé : les bars, la foire étaient animés mais les rues restaient dans l’ensemble terriblement tranquilles. Comment pouvait-on vivre ici sans s’y ennuyer ?
La jeune femme éclata soudain de rire à la surprise des passants alentours : Elle venait de comprendre la raison de sa déception : toute son enfance, les villes avaient étés les moments où elle échappait enfin à la discipline du bateau et pouvait s’amuser. Et tous pouvait être amusant pour une enfant en mal de jeux. Bon, ça n’empêchait pas la ville de manquer de toute forme d’activité, mais d’un coup, cela l’embêtait beaucoup moins. Mais après tout, ce n’était pas parce qu’elle était adulte qu’elle ne pouvait plus jouer.

Elle finit de faire le tour du cœur avant de choisir un petit bar pour s’installer et chercher quelqu’un pour jouer aux cartes. Le bar s’appelait le « Manda Rien ». Drôle de nom.Elle s’approcha d’une cliente en train de boire une bière en terrasse et demanda le plus naturellement du monde :
« Bonjour. La place est prise ? »
Robina fut surprise de voir la jeune femme qui venait de commander la même bière qu'elle lui demander de s'asseoir avec elle. Elle ne pensait pas la connaitre, peut-être l'avait-elle croisé pendant la journée ? Enfin soit, elle fit un signe en direction de la chaise en face d'elle.
« Allez-y asseyez vous pas de problèmes ! Et bonsoir à vous aussi. Vous avez passés une bonne journée moi je n'ai pas arrêté de courir dans toute la ville pour m'inscrire à un concours de cuisine à la rue des pillouse et aussi pour prendre une chambre dans une auberge. Enfin bon, je parle, je parle, mais je ne vous ai pas demander votre nom, vous êtes ? »
Anna se coula dans le siège d’en face, regarda sa vis-à-vis en souriant et se présenta :
« Je m’appelle Anna. Je cherche de la compagnie et éventuellement un partenaire de jeu si ça vous intéressée. Oh, et désolé, j’ai oublié de vous demander votre nom ?  »
    Alors que la jeune fille s'installait devant notre héroïne, Robina la détailla du regard. Elle avait un visage anguleux. Ses yeux étaient un peu petit pour son visage, ou n'était-ce qu'une impression pour celle qui était déjà assise ? Anna avait de longs cheveux noirs qu'elle avait coiffé en queue de cheval toute simple pour l'occasion. Son sourire avait fait accepter la cuisinière de l'inviter à sa table. Elle portait une veste marron pour éviter le petit vent frais qui soufflait dans les rues, il ne gênait pas réellement la Sanderrienne qui était habituée à des températures plus rudes. La jeune femme en face semblait avoir le même âge que Robina.

    Je m'appelle Anna. Je cherche de la compagnie et éventuellement un partenaire de jeu si ça vous intéresse. Oh, et désolé, j'ai oublié de vous demander votre nom ?

    Robina qui avait le sourire aux lèvres, se repositionna sur sa chaise. Elle était confortable, mais elle n'était pas bien positionnée pour faire la discussion à son interlocutrice. Elle posa un bras sur la table et attrapa l'anse de sa chope de bière.

    Pas de problème, cela arrive à tout le monde. Je m'appelle Robina. Je suis nouvelle sur l'île et tous est nouveau pour moi ici. Je viens de l'Archipel-Royaume de Sanderr alors je voyais la plupart du temps de la neige dans mon pays natal.

    La serveuse arriva sur ces faits. Elle avait une démarche souple et athlétique. La jeune femme portait une robe bleue pastel légèrement décolletée. Un sourire sur le visage elle s'approcha de la table des deux demoiselles. Elle déposa une assiette d'apéritif sur la table encore une fois pour la nouvelle consommatrice et déposa un demi de bière devant Anna. Elle repartit après avoir souhaitée une bonne soirée aux deux dames sur la terrasse. La coq reprit le fil de ses pensées et continua sa réponse.

    Mais oui si tu veux on peut se faire une partie de carte. Cela nous fera passer le temps et on pourra discuter pendant que "moi" je gagnerais la partie bien sûr. Si tu veux aussi je ne sais pas si tu sais jouer, mais le mahjong est très sympa c'est un peu comme des cartes, mais ce sont des tuiles à la place.

    La cuisinière leva sa chope et prit une gorgée du nectar à l'intérieur. Un goût légèrement sucré, mais pas écœurant. Le liquide ambrée et mousseux rafraîchit la gorge de la jeune femme en coulant. Elle poussa un soupir de contentement et reposa son demi. Les lumières des lampadaires s'allumaient lentement alors que le crépuscule tombait. L'agonie de la journée colorait le ciel de mille couleurs et les nuages qui passaient prenaient une couleur plus sombre.

    Anna sortit son paquet, de cartes de tarot et le posa sur la table. Robina regarda celui-ci. Le paquet était un peu usé, il ne datait pas de la veille. La marine étala les cartes sur la table face cachée. Elle regarda alors la femme aux cheveux bleu.

    Tu connais les règles pour faire une partie de tarot ?

    Soupesant la proposition, la cuisinière se dit que pour s'amuser réellement, elle pourrait apprendre à jouer à la bataille Sanderrrienne à la femme aux cheveux noirs devant elle. Ses longs cheveux volaient avec le vent du soir. Elle les replaça derrière ses oreilles avant de continuer à battre les cartes. Robina se lança et proposa à la jeune femme devant elle.

    Eh bien sinon j'ai un autre jeux de cartes pour toi, si ça t’intéresses bien sûr ! C'est la bataille Sanderienne. Je te préviens ça n'a rien à voir avec la bataille que tu peux connaître. Mais je te rassure les règles sont faciles.

    Je t'écoute.

    Robina prit, avec l'accord de Anna, les cartes dans ses mains et commença à trier les atouts pour les enlever du jeu et les mettre de côtés. Elle continua son travail en remettant chaque couleur et chaque famille entre elles.

    Alors, les règles sont simples. Nous avons chacun deux royaumes, les rouges ou les noirs, dit-elle en montrant les carreaux avec les cœurs, ainsi que les trèfles avec les piques. Chaque état contient deux territoires avec les deux formes, le carreau ou le cœur et le trèfle ou le pique.

    Elle mit chacune des figures sur la table, les rouges face aux noirs et continua ses explications. Elle mit de côtés les cavaliers du jeu, n'en ayant aucunement besoin pour la bataille Sanderienne.

    Les deux domaines donc, ont une armée qui est représentée ici avec les cartes qui vont de un à dix. Tu comprends jusque là ?

    Anna opina d'un signe de la tête. La coq en voyant la concentration de la jeune femme par-devant continua de lui expliquer les règles.

    Alors, maintenant je t'explique les vrais règles c'était les bases du jeu, là. Les deux forces ont donc deux fois chaque carte. Chaque carte correspond à un nombre de points de force, peut-on dire. La carte dix a dix points de force et la plus petite, l'as, correspond ainsi à un point de force. Le but est de protéger ta famille royale de l'adversaire, tu dois donc, soit détruire l'armée adverse pour les attraper ou capturer les membres des deux familles royales adverses. Pour l'instant, c'est bon ?

    Anna regardait avec attention les différentes cartes, s'imaginant peut être déjà les deux armées sur le champ de bataille. Elle opina du chef concentrer à assimiler les règles que Robina était en train de lui expliquer par étape.

    Bien, continuons ! Les dix vont donc pouvoir détruire un neuf et les neuf les huit et toutes les cartes de valeur en dessous. Cependant, pour protéger les cartes les plus faibles tel que le un ou le deux on peut regrouper deux régiments comme le neuf et le deux par exemple et en faire un onze comme ceci.

    Robina glissa un deux de carreau sous un neuf du même signe que celui-ci.

    Cela fait une carte qui vaut onze, elle ne peut plus être détruite par la carte dix et peut la détruire à cet instant. Cela prend une action du tour. Ah, oui je suis bête on a un certain nombre d'actions pendant notre tour. Trois pour être précise. Tu peux donc faire trois regroupements par tour pour avoir une énorme unité. Mais bien que cela la mette en sécurité par rapport aux autres membres de l'armée adverse il y a un gros point négatif à cet stratégie, j'y reviendrais plus tard. Je reprends où j'en étais. Donc, tu peux aussi bien sûr attaquer les régiments de l'armée ennemi avec tes unités et ainsi en détruire une; cela coûte aussi une action du tour. Tu comprends tous pour l'instant ?

    Anna ne dit rien, en plein dans ses réflexions et tentant d'assimiler le flot d'informations que lui donnait notre coq en ce moment.

    Bien ! Tu peux faire revenir une de tes unités en utilisant une action de ton tour et la faire revenir sur le champ de bataille si elle a été détruite. Ensuite, tu peux faire fuir un de tes membres de la famille pour le mettre à l'abri et qu'il ne se fasse pas capturer. Mais cela te coûte deux actions. Cependant, si tu fais fuir tous tes membres de la royauté tu auras perdu la partie. Maintenant que tu as appris les règles pour les enfants je t'explique avec les vrais règles. Celles-ci rajoute du piquant et les adultes ne jouent que comme ça sur Sanderr. Quand tu attaques un régiment neuf avec ton dix, la troupe ennemi est détruite. Donc l'ennemi pourra récupérer sa milice au prochain tour. Mais ! Si tu frappes avec une douze par exemple, un dix et un deux et que l'ennemi est un onze, c'est la plus petite carte ajoutée qui est retirée de la bataille et non l'unité entière. Ça corse un peu les choses de ce que tu peux comprendre. De plus, si tu regroupes trop tes unités, comme avec ce cas de figure.

    Robina réunit plusieurs cartes ensemble, formant trois groupes. Un de dix-neuf, avec le dix et le neuf. Un ayant quinze de force, avec le huit et le sept, ainsi qu'un de valeur onze avec le six et le cinq.

    Comme tu vois j'ai une armée très puissante et je pourrais écraser toutes les cartes que tu as normalement sur-le-champ. Mais, si l'adversaire a plus de trois régiments de plus que toi, il peut attaquer directement ta famille royale et les faire prisonnier. Tu peux aussi dégrouper tes attaquants en utilisant un point d'action, pour palier au fait que tu puisses te faire attaquer directement la royauté. Voilà ! Je crois que j'ai finis. Sinon si tu veux on peut jouer avec les règles complètes, à cet instant je dois t'expliquer la traîtrise, l'achat de l'armée ennemi, ainsi que le retournement de veste des membres royaux.

    Robina avait finis à ce moment ses explications pour la bataille Sanderrienne. Elle attendait maintenant la réponse de la demoiselle en face d'elle.
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    La jeune marine avait découvert quelques temps auparavant qu’un élément central de sa formation semblait la capacité à jouer aux cartes, et donc à apprendre les différents jeux. Mais ni la bataille Zaunnienne, ni l’amiral, ni même le fou ne l’avait préparés à l’explication de la cuisinière. Bon, le débit absurde qu’elle avait employé pour lui expliquer n’aidait sans doute pas, mais bon. De toute façon, c’était le jeu qui était tordu.
    Peinant à suivre la démonstration, elle s’accrocha néanmoins, voulant faire preuve de bonne volonté. Elle tenta de se faire une représentation de la chose, manipula les cartes… et valida son impression première : le jeu proposé par son interlocutrice était complétement con.

    Tu es sûre que des enfants jouent à ce jeu ? Non par ce que mon expérience m’a plutôt appris qu’ils étaient mauvais joueurs et ce jeu à un potentiel d’anti-jeu comme j’en ai rarement vu. Qu’est ce qui m’empêche de simplement jouer en miroir par rapport à toi, bloquant complétement le jeu ?

    La tirade avait été dite d’un air légèrement contrarié par le fait d’avoir dû enregistrer tout ça pour une bêtise pareille, mais surtout interrogative : il devait manquer quelques chose, elle avait dû rater un point, ce n’était pas possible : un jeu joué par de nombreuse personne, avoir une faille pareille ? Elle se refusait à croire que les gens puissent être aussi bêtes.
    Elle regarda donc la jeune inconnue, en quête d’une explication. Son interlocutrice la regarda un instant, indécise. Un ange passa, puis elle réalisa où était l’erreur :
    « OH. Pardon. J’ai oublié de préciser, mais chaque carte ne peut être ramenée qu’une seule fois sur le terrain. Effectivement, sans ça, le jeu n’a plus aucun sens.
    Tu veux jouer, du coup ?»


    Anna, hésitante, utilisa avec astuce sa chope de bière pour temporiser. La boisson était douce, légèrement fruitée, avec un arrière-goût assez amer. C’était surprenant, surtout après des mois à boire les boissons insipides de la caserne. La chope reprit place sur la table avec un léger tintement tandis que la soldate renversait sa chaise.
    « Oh, et puis pourquoi pas. Je suis sûre de perdre, mais ça peut être amusant. En Garde ! »
    Les pieds de la chaise heurtèrent les pavés inégaux quand la chaise reprit position devant la table, manquant de faire tomber la jeune femme et la boisson innocente qu’elle tenait encore, mais une pirouette improvisée leur permit de conserver leur assise.
    Le soleil sortit alors de derrière un nuage, parant de couleurs puissantes le ciel crépusculaire, évènement qui, dans toute histoire digne de ce nom signifierais que l’Histoire était en marche. En attendant, ça formait juste un beau spectacle à admirer tandis que la partie se mettait enfin en route.

    Car ce soir, ce n’est ni plus ni moins qu’un agréable moment de détente qui se joue.
      Après la réponse de la jeune femme face à Robina, elle prit les différentes cartes et les tria pour en faire deux tas, l'Armée rouge ainsi que l’armée noire. Elle fit des groupes qui furent posés au centre de la table et prit les deux premières cartes qui se trouvaient sur le dessus du paquet pour avoir la couleur de chacune d’elles à un taux égal. Elle les mélangea rapidement et posa ainsi les choix devant la demoiselle devant elle.

      Bien, je te laisse choisir l’une des cartes qui correspondra à ta couleur d’armée. Ce sont toujours les rouges qui commencent, donc on va faire comme ça vu que tu as décidé de jouer avec les règles de base. Je te laisse choisir.

      Anna récupéra la seconde carte en partant de la gauche de notre cuisinière et tomba sur l’armée noire. Elle récupéra ainsi toute son armée, ce que fit notre coq de son côté et qu’elle étala sur la table. Vingt cartes d’armées, deux dix, deux neufs et cetera jusqu’au double un. Son adversaire suivait du regard comment la native de Sanderr mettait en place son plateau de jeux et fit de même.

      Le plaisir de rejouer, au jeu de son enfance et de son pays natal, emplissait Robina de joie. Combien de fois avait-elle eu le mal du pays, coincée sur son île déserte à manger des insectes ? Bien trop souvent. Mais maintenant elle avait trouvé un compagnon de jeu qui avait accepté de se battre contre elle et bien qu’elle soit nouvelle, elle n’allait pas lui faire de cadeau. Son père ne lui en avait jamais fait après tout.

      Alors pour commencer, je vais créer une unité de catapulte regarde.

      Elle glissa une carte huit sous une carte dix.

      Certes, en fait, c’est une unité basique de valeur dix-huit. Mais je préfère voir ça comme un véritable champ de bataille avec des armes de guerre qui tire, des archers qui pilonnent l’ennemi et de la cavalerie, je trouve ça beaucoup plus intéressant pas toi ? Maintenant que mon unité de catapulte est créée, je ne peux pas la faire attaquer, je vais devoir attendre mon prochain tour pour le faire vu que je l’ai fait venir ce tour-ci. Oui, je ne t’en avais pas parlé, mais tu ne peux pas attaquer avec une unité que tu viens faire dans le même mouvement. Il me reste donc deux actions pour le moment.

      La femme aux cheveux bleus regroupa les deux unités de sept pour en former une de quatorze.

      Me voilà maintenant avec deux cartes en moins que toi, donc si j’en regroupe une de plus je vais me faire avoir, car tu pourras attaquer directement ma famille royale et terminer la partie en à peine deux tours. Ce que je ne veux pas, je faisais souvent l’erreur quand j’étais plus jeune. Je vais donc attaquer ton unité une de cœur avec mon unité deux de pique. Ton groupe de deux est maintenant détruit et est hors combat. Tu peux bien sûr le faire revenir comme je te le disais tout à l’heure, mais cela te prendra une action.

      Elle avait dit cela avec le sourire alors que son adversaire mettait la carte du deux de cœur sur le bord du terrain. Robina regarda le plateau de jeux et vit qu’elle n’avait plus qu’une seule unité en moins en comparaison de son adversaire, certes la seule carte qui avait disparu du plateau était une petite, mais à la fin d’une partie chaque carte comptaient et devenaient précieuses. Se débarrasser des petites valeurs alors qu’elles n’étaient pas regroupées avec de puissantes unités était un avantage lors du début de la partie. C’était maintenant à sa concurrente de mener la bataille.

      Anna semblait un peu perdue avec les évènements survenus sur le champ de bataille qu’était devenue la table de la terrasse. Elle réfléchit un petit moment avant de faire son premier mouvement de troupes en fusionnant les deux cartes de dix pour former une force de valeur vingt. Celle-ci était inattaquable pour l’instant par la Sanderrienne qui sourit face à la décision de la demoiselle qui était son ennemi sur le plateau.

      Le deuxième mouvement fut de créer une deuxième unité avec les deux bataillons de neuf pour faire grandir celle-ci en une immense force de frappe d’une valeur de dix-huit, avec le vingt l’armée ennemi avait en un seul tour put reprendre le contrôle de la bataille en inversant le rapport de force. De plus, la marine attaqua une carte de force six dans le même tour, ce qui amputait grandement l’armée de Robina, mais pour le moment elle avait à peu prêt prévu ce déroulement avec ce que son adversaire venait de réaliser.

      C’était la fin du tour pour la jeune joueuse de bataille Sanderrienne. Elle n’avait pas mal joué, elle avait même fait un excellent premier tour pour une débutante, ce qui fit sourire Robina de plus belle, il avait une adversaire coriace en face d’elle et cela la mettait en joie. Elle n’avait joué que contre son père qui l’avait toujours écrasé, mais elle pouvait peut-être prendre une petite revanche en abattant l’armée ennemie face à elle.

      Même sans la perte de son bataillon six, elle n’aurait pas pu attaquer directement la famille royale d'Anna, mais cela avait rééquilibrer le nombre de cartes sur le champ de bataille. La Sanderrienne avait le même nombre de cartes sur la zone de stratégie et elle ne devait pas faire d’erreurs pour ne pas finir vaincu à la fin de la partie. Le tout était de le faire efficacement.

      Elle contre-attaqua avec son unité d’infanterie lourde de force neuf en envoyant à la mort l’unité ennemie de soldats de puissance huit à la mort. Victorieuse de cette escarmouche et reprenant un léger avantage elle récupéra sa force de frappe de valeur six que son adversaire venait de détruire avec son assaut frontal. Il ne lui restait plus qu’une seule action pour ce tour-ci. Elle devait penser intelligemment.

      L’unité ressuscitée se regroupa avec la cavalerie d’une puissance de quatorze pour la mettre à l’abri d’une deuxième attaque et qu’elle ne la perde à jamais. Elle ne devait pas la perdre pour le moment. Elles étaient de nouveau dans la période de transition entre les deux tours de chaque joueur. Le stratège adverse regardait intensément l’évolution des troupes avant de passer à l’action.

      Chacune des adversaires disposait de deux puissants groupes d’une force égale de vingt ainsi que de dix-huit, le statuquo se posait entre ses deux unités, si Anna attaquait celle d’une valeur de dix-huit de son opposant, il y allait avoir des représailles de la même façon de l’autre côté de la table et c’était un blocage de la situation. Elle avait cependant seulement un retard de force d’une seule carte sur le terrain ce qui lui permettait de faire un regroupement pour renforcer l’une de ses forces pour le prochain tour.

      Anna choisit de fusionner la carte huit de son armée avec sa cavalerie lourde de force vingt pour la faire mener par un général d’armée et avoir une puissante opposition de vingt-huit pour contrer la native de Sanderr. Elle passa à l’offensive en attaquant une unité lourde de capacité neuf  avec son groupe de dix-huit et la détruisit, une carte de moins qui la remettait sur les rails en termes de nombre de cartes sur le terrain. La cuisinière avait toujours une carte de plus sur le champ de bataille, mais dans ce tour-ci elle allait perdre cet avantage.

      Anna réitéra son attaque en envoyant à la mort l’infanterie de puissance six de l'Armée rouge de Robina. La dernière action de son tour venait de mettre à mal les forces adverses, mais comment Robina allait donc répliquer ?
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