Monsieur le recruteur

Simple orphelin de Cocoyashi devenu en quelques années l'un des agents les plus recommandés du pôle, Hogan a pu cotoyer des dizaines de personnalités différentes à travers le monde et les années. Ce sens de la justice et de l'honneur qui est le sien, ce n'est pas à l'éducation de quelconques parents qu'il le doit, mais à l'école du Cipher Pol qui l'a repêché à huit ans et avec laquelle il a grandi. Peu importait ce qu'on lui disait, il ne pensait qu'à faire son possible pour aider les civils et rétablir l'ordre sur les Blues, sans jamais manquer une seule fois à son devoir.

Mais qu'a-t-il pu arriver à ce jeune homme qui représentait un si grand vent de fraîcheur pour le Gouvernement ? Alors qu'il venait d'être promu chef d'équipe et que sa carrière se portait mieux que jamais, le jeune agent dut faire face aux conséquences de son caractère impulsif et prendre sa retraite à vingt-huit ans. Selon les médecins qui l'avaient pris en charge, la perte de sa jambe droite n'était que la face visible de dégâts internes gigantesques qu'il avait accumulés pendant ses missions, trop aveuglé par sa loyauté pour y porter attention. Sa promotion en recruteur du CP5, fonction plus adaptée à son état de santé, a d'abord été dévastatrice pour l'unijambiste, qui n'y voyait que le signe de la fin de sa vie d'agent. C'est petit à petit qu'il comprit que, s'il ne pouvait plus être l'espoir du Gouvernement, il lui appartenait de le trouver. Depuis ce constat, il n'a jamais baissé une seule fois les bras et continue, à trente-six ans, à recruter avec la même ferveur qu'il avait quelques années auparavant.

Hogan est connu pour sa grande sensibilité qui le conduit à voir un peu de lui en chacune de ses recrues. Il assure que les jeunes agents qu'il embauche sont l'avenir du pôle, quitte à se tromper pour peu qu'elles aient quelques points communs avec celui qu'il était à leur âge. En revanche, il différencie radicalement les recrues prometteuses de ce qu'il appelle des "pertes de temps". Il lui arrive d'ailleurs fréquemment de désobéïr à ses supérieurs en refusant tout bonnement de recruter une personne en qui il ne voit pas de potentiel. Bien que ses choix soient très subjectifs, il clame haut et fort que son instinct est infaillible. Si vous croisez son chemin, vous pourrez peut-être constater qu'il se déplace quasiment exclusivement en très léger Geppou, lui permettant de rester à quelques centimètres du sol en cas d'atterrissage forcé.