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Un traître... ?



La détonation déchira le silence de la nuit.
Les pieds d'Onishiro touchèrent le sol avant même qu'il n'ouvre les yeux. Ses sens aux aguets, il sondait le dortoir autour de lui pour analyser la menace la plus proche. Il constata d'abord l'absence de son frère -parti en mission sur une île voisine- puis toutes les ombres habituelles de ses camarades avec qui il avait l'habitude de partager son quotidien depuis plusieurs années maintenant. Il n'était même pas cinq heures du matin et pourtant une voix bestiale rugit au milieu du champ de poussière soulevé par la grenade à plâtre.

« DEBOUT LA-DEDANS BANDE DE MAUVIETTES ! VOUS AVEZ ASSEZ DORMI, DANS 5 MINUTES JE VEUX VOIR TOUT LE MONDE AU CAMP D'ENTRAINEMENT ! ET RANGEZ VOTRE ASTICOT RECRUE BENI BON SANG DE BOIS ! PLUS QUE 4 MINUTES ! »

Le chef instructeur Tard Ragus quitta la pièce dans un bruissement de cape et un rire de gorge déployée.
Onishiro souffla pour dégager la poussière qui s'était posée sur son nez et d'un signe de tête encouragea le reste du dortoir à s'activer. Au cours du temps, bien que tous soient considérés comme de simples recrues sans grade, une certaine forme de hiérarchie automatique s'était mise en place entre les différents camarades. Une pyramide de distinction instinctive dont il s'était retrouvé hissé au sommet, sans vraiment trop savoir pourquoi.

« Quelle chance, moi qui avait peur de trop dormir cette nuit.. »

Un sourire barra le visage d'Onishiro lorsqu'il reconnut la voix : c'était celle de Fubuki, le camarade dont il était le plus proche -son frère mis à part- . Pourtant peu avenant d'apparence avec un visage inexpressif, Fubuki se révélait un compagnon très précieux à la loyauté sans faille pour qui savait apprécier son flegme apparent en totale contradiction avec ses réflexions ironiques. Ou sarcastiques plutôt.

« Dépêchons Fubuki, je suis sur que le chef Ragus est déjà en train de prévoir une punition adaptée car nous sommes trop longs. Et puis nous aurons le loisir illimité de dormir tout notre saoul d'ici peu lorsque nous serons officiellement admis dans le service actif de la Marine. »


Tout en parlant, Onishiro avait déjà enfilé sa tenue réglementaire d’entraînement -le pantalon classique et le justaucorps noir moulant sans la chemise- et finissait de plier son lit. Du coin de l’œil, il remarqua que tous en étaient plus ou moins à la même étape que lui et il se félicita intérieurement. Ils étaient tous prêts à entrer dans la cours des grands et de partir à travers le monde.

« Une minute ! On y va ! »

Son appel fit mouche et sembla faire réagir le dortoir au complet qui s'anima, en rang comme un seul homme, vers la porte menant au camp d'entraînement. Comme à l'accoutumée, Onishiro se glissa en tête du peloton et Fubuki se place à ses côtés, juste un peu en retrait.
Ils arrivèrent tous sur le terrain d’entraînement en moins de trois minutes.

« Cloportes ! Escargots ! Limaces ! Jamais vu un bataillon aussi mou que vous, j'ai failli me ré-endormir en vous attendant ! »

Personne ne pipa mot, ils étaient habitués.

« Pour la peine, je vous ai prévu un parcours spécial afin de faire de vous des hommes et de faire disparaître les horribles femmelettes que je vois en vous regardant ! Une petite course de près de 25 km autour de l'île au cours de laquelle vous rencontrerez une trentaine d'obstacles allant du rampé sous des barbelés jusqu'au porté de boulets de canons en passant par un peu d'escalade sauvage sans protection parce que je suis pas là pour vous materner ! Bien entendu les dix derniers arrivés seront privés de petit déjeuner ! Allez au boulot plus vite que ça, on va pas y passer la journée ! Montrez moi ce que vous avez dans le ventre bande d'avortons ! »

Presque comme un seul homme cette fois-ci, en fonction de la « motivation matinale » propre à chacun, la colonne se mit en marche au pas de course.

« Je présume que ce petit entraînement matinal va nous permettre de purifier nos pauvres poumons encrassés par le plâtre de la charmante grenade du réveil n'est-ce pas ? »

Onishiro ne répondit pas cette fois face au sarcasme de son camarade mais partit d'un grand éclat de rire qui résonna dans le matin naissant.
Puis il tourna la tête vers l'arrière et héla le reste de ses camarades :

« Allez courage chaque pas nous rapproche de l'arrivée ! Nous y arriverons tous ensembles ! »

Personne ne répondit, mais chacun raffermit sa détermination et partit pour près de 3h de course d'obstacle.

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On raconte que l'important n'est pas la destination, mais le voyage pour y arriver.
Pourtant la totalité du peloton ne rêvait que d'une seule chose : arriver enfin au bout de cette course de l'enfer. Les obstacles énoncés par le chef instructeur Tard Ragus n'étaient en réalité que la face visible de l'iceberg et il avait omis de leur parler de bons nombre d'autres épreuves toutes plus dangereuses les unes que les autres qui les avait poussés toute la matinée dans leurs derniers retranchements.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin, le soleil avait déjà bien entamé sa course dans le ciel et ils étaient tous recouverts de boue, sable, vase, et d'innombrables griffures et blessures en tout genre. Mais légères heureusement.
Même Fubuki, sarcastique en toute circonstances, se contenta de pousser un long soupir de soulagement sans faire le moindre commentaire. Onishiro quant à lui se laissa tomber au sol pour étirer les muscles douloureux de ses jambes tandis que la silhouette de leur tourmenteur se détachait à contre-jour.

« Bande d'avortons ! Vu l'heure vous allez tous être privés de déjeuner, il est trop tard ! Vous attendrez midi maintenant, la prochaine fois vous vous secouerez un peu plus pour faire quelques malheureux kilomètres ! A la douche que vous empestez tous le cochon... mort d'une semaine ! »

Sans se faire prier et oubliant ses étirements, Onishiro prit la direction des douches sans voir si le reste de sa promotion le suivait, mais il n'en doutait pas un seul instant.
Le contact de l'eau chaude chassa la crasse incrustée sur sa peau et sous ses ongles et revigora son corps comme une bonne nuit de sommeil. Petit à petit, il redécouvrit dans le miroir central ce visage qui était le sien, propre, sa mèche blanche caractéristique tombant au coin de son œil droit. Il se sécha, enfila l'une de ses tenues de rechange et s'apprêtait à aller s'enquérir de la suite du programme lorsque le turbulent Béni, fidèle à lui-même dans sa bonne humeur inébranlable, débarqua tout sourire pour annoncer à la volée :

« Y a l'chef Ragus qui nous laisse quartier libre jusqu'à midi ! C'est fête les gars ! Qui veut se faire une partie de cartes ? »

Suite à cette annonce, un brouhaha tonitruant retentit dans le dortoir tandis que chacun poussait des exclamations de soulagement, apostrophait son voisin pour telle ou telle occupation ou se contentait tout simplement de s'emmitoufler au fond de son lit pour grappiller quelques heures de sommeil supplémentaires.
Onishiro adressa un geste du menton à son ami Fubuki pour lui demander de le rejoindre à l'extérieur.
Ils avaient pris l'habitude de se balader durant leur quartier libre le long de la berge, sur un sentier escarpé du littoral, presque impraticable, qui bordait l'île et donnait sur l'océan avec une vue splendide. C'était l'occasion de chasser la fatigue de leur esprit et de se laisser bercer au son des vagues, tout en discutant tranquillement entre amis de leur futur qui s'approchait désormais à grands pas.

« Tu sais Fubuki, je ne me lasse pas de cette vue. Le soleil qui se reflète dans la mer et projette une myriade de couleur... C'est vraiment magnifique ! »

« Vraiment ? Je suis ravi de l'apprendre vu que c'est certainement la première fois que tu me le dis en 3 ans. »

« Très drôle ! Toujours quelque chose à redire hein ? Et bien puisqu'il te reste assez d'énergie pour être sarcastique, il t'en reste certainement assez pour une petite course ? Le dernier arrivé au pont de pierre paiera un coup à boire à l'autre ! »


Sans attendre de réponse, Onishiro bondit par dessus un rocher et s'engagea à toute allure sur le sentier escarpé comme si sa vie en dépendait, mais avec un large sourire en travers du visage.

« Tu es déjà à la traîne ! »

Les deux amis connaissaient par cœur ce sentier qu'ils avaient parcouru des centaines de fois au cours des années de formation au centre d'entraînement, et la fin revêtait la forme d'un pont de pierre donnant en contrebas du mess, où ils pouvaient ensuite regagner le haut du camp d'entraînement en escaladant quelques prises simples.
Onishiro se pencha pour éviter un rocher qui dépassait au niveau de sa tête et se propulsa dans les airs pour atterrir sur un ponton rocheux en contrebas. Sans ralentir, il se glissa dans une fissure et remonta en bondissant sur la paroi pour rejoindre le sentier un peu plus loin. Le vent sifflait à ses oreilles pourtant il entendait Fubuki sur ses talons. Il était toujours aussi rapide.
Son pied effleura une nouvelle pierre avant de continuer sa course sur une prise plus lointaine tandis que ses mains maintenaient sa stabilité en s'appuyant sur les pierres à sa portée.

« Tu vas perdre Fubuki ! »

Le pont de pierre serait en vue au prochain virage, et la victoire avec.
Une roue aérienne aligna le corps d'Onishiro qui prit appui sur le mur à sa gauche pour sauter dans le vide. Au dernier moment sa main s'agrippa à une vieille et épaisse racine et il s'en servit de balancier pour remonter à toute allure dans la direction du pont de pierre.
A cet instant pourtant, il stoppa net.
Derrière lui, Fubuki qui avait suivi le même chemin faillit le percuter et ne dut qu'à ses réflexes aiguisés de pouvoir s'arrêter in extremis à ses côtés.

« C'était périlleux Onishiro ! M'abandonnerais-tu la victoire ? »

Mais la raison de son arrêt était tout autre.
Onishiro venait d'assister à une scène si furtive qu'il n'était pas sur qu'elle ait réellement eu lieu. Une ombre massive avait semblé aspiré par les ténèbres du pont lorsqu'il était apparu à l'angle, comme si quelque chose, ou quelqu'un avait pris la fuite devant lui.
Il décrivit sa vision à son camarade qui attendait toujours à ses côtés sans comprendre lorsqu'il rétorqua :

« Je pense que la peur de perdre t'a fait perdre la raison mon cher Oni ! Depuis le nombre d'années que nous empruntons ce sentier, nous n'y avons jamais croisé personne ! A vrai dire ce chemin est tellement escarpé que personne de censé ne s'y rendrait volontairement ! Ce qui me fait soudainement douter de notre propre santé mentale... »

Et Onishiro était prêt à bien vouloir lui concéder cette version, lorsqu'un reflet attira son attention.
Il enjamba les quelques roches qui le séparaient de l'éclat et fit une découverte surprenante : un Den Den Mushi blanc, en parfait état de marche semblait abandonné sur un rocher. Sa carapace éclatante avait capté un rayon du soleil, le faisant scintiller au loin. Il le saisit entre ses mains, et se retourna pour l'exhiber face à Fubuki.

« Tu vois que je ne déraille pas ? Il y avait bien quelqu'un qui était en train de passer un appel en se servant de ce Den Den Mushi blanc juste avant que je n'arrive ! »

Fubuki marqua un temps d'arrêt avant de répondre.

« Un blanc... La seule personne que je connaisse sur cette base qui dispose d'un Den Den mushi blanc n'est autre que le sous-amiral Sierra. Ce qui veut dire que tu as surpris le sous-amiral en train de passer une communication secrète et qu'en t'entendant arriver avec ton absence totale de délicatesse, il a du fuir les lieux au plus vite pour ne pas être vu. Penses-tu qu'il ait une maîtresse ? Ou un mignon ? »

« Je vais feindre d'ignorer ta remarque sur mon absence de discrétion. Ensuite arrête un peu de dire de telles choses, cela ne nous regarde pas de toutes façons ! Mais c'est ridicule ! Quoi qu'il en soit, nous devons lui rapporter son Den Den Mushi avant midi, sinon le chef de section Ragus va nous tomber dessus et nous reprocher d'avoir essayé de s'enfuir ou je ne sais quoi. Allez, suis moi, et plus de remarques ! »


Talonné de près par son camarade, Onishiro s'engagea vers le mess et prit ensuite la direction des quartiers généraux pour obtenir un entretien avec le sous-amiral. Au fond de sa poche, le Den Den Mushi blanc était resté totalement silencieux et apathique.
Au fond de son cœur pourtant, Onishiro avait un mauvais pressentiment.

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« Mmmmh je ne suis pas sur d'avoir bien compris. »

Onishiro respira calmement tandis qu'une goutte de sueur perlait à son front. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion de s'adresser au sous-amiral de la base, d'autant plus qu'il avait été séparé de son ami Fubuki, ce dernier attendant dans le vestibule.

« Et bien, sous-amiral Sierra, il se trouve que lors de l'un de mes quartiers libres, j'ai mis la main sur un Den Den Mushi blanc par hasard et... nous en avons déduis, avec mon compagnon, qu'il devait vous appartenir. »

Onishiro brûlait d'envie de se gratter le front, pourtant il réprimanda son envie et essaya de ne pas trop fixer les cornes impressionnantes qui jaillissaient du front de son supérieur.

« Et bien jeune recrue... ? »

« Onishiro sous-amiral .»

« Oui voilà, j'allais le dire. Onishiro. Il se trouve que vous faites fausse route car mon Den Den Mushi blanc ne me quitte jamais. »

D'un geste nonchalant, il sortit de l'un de ses tiroirs un Den Den Mushi aussi blanc que la neige disposant de deux cornes.
Intérieurement, le mauvais pressentiment d'Onishiro sembla enfler jusqu'à devenir non plus une simple impression mais une froide vérité.

« Dans ce cas sous-amiral Sierra... Je pense que nous avons un problème... »

Lentement, il tira de sa poche le den den mushi récupéré sur le sentier et le posa sur le bureau devant lui.

« J'ai trouvé ce Den Den mushi blanc dans un endroit isolé où son possesseur a prit la fuite lorsque je suis arrivé sans que je parvienne à l'identifier. Je pense qu'il faut considérer l'option d'une trahison au sein de la base, du moins tant que nous ne savons pas qui a contacté qui, et dans quel but... »

Le sous-amiral Sierra fixa de ses yeux aveugles Onishiro pendant un long moment avant que sa fine bouche se torde en un léger sourire.

« Et bien.. Onashorou, puisque vous avez découvert cette affaire, je vous demande de la résoudre. Je suis moi-même assez occupé en ce moment, je vous laisse donc me faire un rapport complet de ce que vous découvrirez. Et bien entendu, n'en glissez pas à un mot à personne. Tout le monde peut être un suspect n'est-ce pas ? »

Onishiro se sentit transpercé par les yeux sans regard du sous-amiral.

« Je découvrirai la vérité sous-amiral ! »


« Allez dehors maintenant, conclut Sierra en lui redonnant le den den mushi blanc, le reste dépend de vous. »

Tournant les talons, Onishiro regagna le vestibule où l'attendait Fubuki en songeant déjà à la stratégie qu'il allait devoir employer pour confondre « l'ombre ».


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Suite à l'entretien avec le sous-amiral Sierra, Onishiro et Fubuki n'avaient eu pas d'autre choix que de regagner rapidement le dortoir pour être à l'heure lors de l'appel du chef instructeur Ragus.
S'il était possible de paraître encore plus agressif qu'à l'accoutumée, Tard Ragus le démontra.

« Bandes d'avortons j'espère que vous avez bien profité de ce petit répit car à partir de maintenant je vais vous faire roter du sang ! Au pas de course derrière moi, et plus vite que ça ! »

Si la matinée avait eu des allures de course infernale, l'après-midi était clairement l'enfer devenu réalité.
Tard Ragus les fit courir chargés de paquetages de plus de vingt kilos, ils durent ramper sous des barbelés aiguisés comme des rasoirs, alterner entre bains de boue forcés et exercices physiques poussant leurs corps au-delà de leurs limites qu'ils pensaient déjà avoir atteintes, il leur imposa des sessions de combat à mains nues alors qu'ils tenaient à peine debout jusqu'à ce que la moindre parcelle de leurs corps soit douloureuse.
A la fin de la journée, la promotion d'Onishiro ne fut plus qu'une colonne de corps endoloris et de de regards vides. Pourtant, la journée était loin d'être terminée.
Aussitôt seuls et déchargés de leurs obligations du jour, Onishiro força son corps épuisé à se relever pour se placer au milieu du dortoir.

« Mes amis, je suis malheureusement au regret de vous annoncer que votre journée n'est pas terminée, et qu'il nous reste ensemble une encore plus grande tâche à accomplir. »

Onishiro nota les regards interrogateurs de ses camarades qui tendirent l'oreille ou s'approchèrent pour mieux entendre.

« Un individu non identifié a utilisé un den den mushi blanc ce matin afin de passer une communication non autorisée et secrète dans un but inconnu. J'ai été chargé par le sous-amiral Sierra de résoudre cette affaire et de mettre la main sur ce possible traître. »

Il ponctua son discours d'un silence, pour être sur que ses paroles faisaient mouche en chacun d'entre eux.

« Quel est le plan ? » s'éleva une voix dans la masse.

Onishiro sourit de reconnaissance envers sa promotion sur laquelle il n'avait pas douté un seul instant pouvoir compter.

« Écoutez moi bien, il va falloir agir vite dès ce soir... »

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Le soleil était sur le point de se coucher et tout le monde était en position.
Plissant les yeux pour ne pas être aveuglé par les rayons bas du soleil rouge, Onishiro adressa un signe de tête à l'équipe chargée de la communication pour les encourager. L'équipe de soutien était invisible, dissimulée en contrebas du sentier escarpé, maintenus seulement par des cordes dans le vide. Leur position les rendaient totalement invisibles pour quiconque se trouverait sur le « sentier » mais leur permettait par quelques simples tractions de bras de se hisser au niveau du pont de pierre et de pouvoir être sur place en seulement quelques secondes.
Le plan était simple, pourtant il avait demandé plus d'une heure de préparation.
Onishiro savait que sa seule chance d'attraper sa cible était de l'attirer à l'aide d'un appât : le den den mushi blanc. Forcément, son détenteur allait revenir le chercher là où il pensait l'avoir laissé un peu plus tôt dans la journée afin de le récupérer. C'était un bien bien trop précieux pour être abandonné. Du moins Onishiro l'espérait très fort car il avait basé sa manœuvre là-dessus.
Il prit donc le soin de le déposer approximativement là où il l'avait récupéré, à demi-caché dans une fissure mais suffisamment visible pour qu'un œil attentif ne puisse pas le louper. Mais surtout, il y avait accroché un fin filin menant à une clochette qui ne manquerait pas d'alarmer quiconque serait  proximité au moindre mouvement.  
Puis, il avait organisé les trois groupes.
Le groupe de communication était composé d'une dizaine de ses camarades de promotion, et de la demi-géante Saisei. Ils étaient situés en retrait sur le sentier, et aussitôt la cible en vue et le signal lancé par Onishiro, ils avaient pour unique mission de transmettre l'information jusqu'au sous-amiral afin de demander de l'aide. Le sentier étant presque impraticable et ayant eu beaucoup de mal à se positionner de prime abord, il était impensable d'y courir pour espérer rejoindre les quartiers du Sous-amiral, le risque de chute ou de perdre trop de temps pour permettre à l'ennemi de s'enfuir étant bien trop grand. Onishiro avait donc créé un système de chaîne humaine d'information dont Saisei, avec sa force herculéenne était la tête. Aussitôt la cible en vue, Onishiro passerait l'information au premier membre de l'équipe de communication qui passerait à son tour l'information au camarade derrière lui sans avoir à bouger. Et au bout de la chaîne, Saisei attendait avec le dernier membre, prête à le propulser dans les airs à l'aide de ses bras puissants pour lui faire rejoindre directement la plate-forme[ supérieure : la terre ferme. Ainsi Onishiro avait limité au maximum les risques d'interception du message qu'il comptait envoyer au sous-amiral. Il avait chronométré le temps mis par son camarade pour effectuer la distance aller-retour en partant de son arrivée sur le sol ferme jusqu'au bureau du sous-amiral et il savait qu'il devrait tenir et occuper la cible pendant au moins sept minutes. Au mieux.
Le second groupe avait été le plus compliqué à organiser. Les renforts. Onishiro voulait un groupe de renforts destiné à bloquer toute retraite à leur cible et pouvant arriver sur les lieux rapidement sans être vus. Mais en surface, le terrain était trop dégagé et rendait impossible le maintien d'un groupe aussi important de manière furtive. Il avait donc fallu encorder chacun des membres du groupe, et les faire descendre un à un le long de la paroi jusqu'à les suspendre dans le vide en contrebas de la zone visible en fixant les cordes dans des recoins sombres ou des crevasses suffisamment profondes. Le challenge leur avait pris quasiment trois quarts d'heure laborieux, mais désormais, Onishiro disposait d'une dizaine de membres suspendus à la paroi sous lui, prêts à intervenir à son signal.
Enfin, le dernier groupe dirigé par lui-même et Fubuki était posté juste à l'angle de la falaise et se tenait prêt à bondir au moindre signal de présence inconnue.
Pour le moment le den den mushi était toujours à sa place, et seul le bruit des vagues était audible. La tension était palpable chez tout le monde, et chacun essayait d'oublier qu'ils se trouvaient tous dans des positions plus ou moins inconfortables à flanc de falaise. La fatigue de la journée semblait envolée, comme aspirée par l'adrénaline du moment.
Le temps semblait s'étirer à l'infini, et seul la luminosité décroissante du soleil attestait du temps qui s'écoulait. La lumière était rouge, et le jour vivait ses derniers instants.
C'est cet instant que choisit la cloche pour tinter.

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Onishiro bondit.
Fubuki et le reste de son groupe sur les talons.

« Que.. ? »

Pris la main dans le sac, la silhouette encapuchonnée se redressa et fit face au groupe qui prenait place face à lui, sur le bord de la falaise.

« Qui que vous soyez, vous êtes en état d'arrestation et je vous demande de bien vouloir nous suivre jusqu'aux quartiers du sous-amiral Sierra pour un interrogatoire. »

Onishiro ne croyait pas un seul instant que sa sommation fonctionnerait mais qui ne tente rien n'a rien dit-on...

« Misérable avortons, vous pensez réellement pouvoir me forcer à vous suivre ? »

Ce fut le choc.
Chacun manqua un temps d'arrêt car tous avaient tellement entendus cette insulte au cours de leur formation qu'elle était encore plus clairement identifiable qu'un visage.
Ce fut Fubuki qui sortit le premier de l’hébétement.

« Ch.. Chef Tard Ragus ? »

Partant d'un rire de gorge déployé dont il avait le secret, l'inconnu rejeta sa capuche en arrière pour révéler le visage bourru de leur chef instructeur quotidien.

« HA, HA, HA ! Décidément je ne peux pas dissimuler mon extraordinaire personnalité sous un vulgaire capuchon ! Mais quoi qu'il en soit même si je suis surpris que des avortons comme vous aient osés s'aventurer sur ce sentier de falaise, je vous conseille de rentrer gentiment à votre dortoir téter le biberon de votre maman et de ne pas rester dans mes pattes ! »

L'auditoire toujours figé ne savait plus comment réagir.
Ils étaient partagés entre suivre les directives du chef instructeur car une traîtrise de sa part semblait totalement absurde tandis qu'une voix dans leur tête persistait et leur demander de camper sur leurs positions tant qu'ils n'auraient pas obtenus les informations voulues sur le den den mushi blanc.
Onishiro était tiraillé, sa main posée sur le pommeau de son épée.
Il savait que l'équipe de communication était au courant que le plan avait débuté, et ils devaient être dans l'incompréhension la plus totale car ils ne pouvaient pas assister à la scène de leur position et ne comprenaient sans doute pas pourquoi le signal d'envoi du message n'avait toujours pas été utilisé.

« Chef Ragus, je suis désolé mais j'ai des ordres.. du sous-amiral lui-même. Je me dois de vous conduire jusqu'à lui afin de faire la lumière sur l'utilisation de ce den den mushi blanc non réglementaire et sur votre fuite de ce matin. Je vous demande donc une nouvelle fois de bien vouloir nous suivre. S'il vous plaît. »

L'expression du chef instructeur se modifia soudainement, se figeant dans une grimace courroucée.
Un mouvement trop rapide eut lieu pour qu'Onishiro comprenne ce qu'il s'était réellement passé et soudain, le mur de la falaise sembla exploser.
Un cratère de la taille d'un homme apparût sur le mur de pierre jouxtant le chef instructeur tandis que de nombreux rochers chutaient vers la mer en contrebas, arrachés par la force de frappe.

« Ça suffit maintenant. Dégagez moi le terrain ou vous allez le regretter. Avortons. »

Onishiro déglutit péniblement et osa faire un pas en avant.
De toute façon, vu le vacarme produit par la frappe, le groupe de communication avait sans le moindre doute déjà réagi et devait être en chemin pour prévenir le sous-amiral. Il restait donc sept minutes à tenir environ.
Parmi les plus longues de sa vie songea Onishiro.

« Permettez moi de vous informer qu'au nom du sous-amiral Sierra, je vais devoir procéder à votre arrestation et vous conduire jusqu'à lui pour refus d'obtempérer. »

Dans un chuintement métallique jurant avec la quiétude du crépuscule, Onishiro tira sa lame et la plaça devant lui en signe de défi. Derrière lui, le bruit d'une demi-douzaine de lame qu'on tirait hors du fourreau se répercuta contre la falaise, produisant un effet d'écho strident.
La dernière lame fut tirée.
Le dernier écho retentit.
Et tout le monde passa à l'attaque.
Poussant un cri de guerre pour stimuler les siens, Onishiro bondit en avant et tenta de faucher les jambes de son adversaire. Sur sa droite, Fubuki lançait un coup d'estoc pour tenter de percer le flanc du renégat.
Leurs lames ne rencontrèrent que le vide.
Une impression de brûlure explosa au niveau du sternum d'Onishiro tandis qu'il entendit Fubuki pousser un grognement de douleur. Prenant appui sur le mur en une fraction de seconde, Tard Ragus s'était propulsé dans les airs pour esquiver leurs attaques et en avait profité pour asséner un coup dans le plexus d'Onishiro et un autre dans le nez de son ami.
Le reste du groupe tenta lui-aussi d'attaquer leur chef instructeur à l'aide de leurs lames ou de leurs poings mais aucun ne fit mouche et tous furent propulsés en arrière dans une vague de gémissement.
Ayant repris ses esprits, Onishiro en profita pour se glisser dans l'angle mort de leur adversaire et ricochant à son tour sur le mur lança son bras en avant. La lame trancha le tissu sombre du capuchon et s'enfonça dans la chair au niveau de l'épaule. Puis se stoppa.
L'imposante main de Tard Ragus avait saisi la lame et arrêté sa course alors qu'elle n'avait pénétré que de quelques millimètres sa peau.

« Bien tenté Démon blanc, mais une attaque sournoise ne peut avoir raison de mon expérience. »

C'était la première fois que Ragus l'appelait de la sorte, ce surnom étant surtout un sobriquet qu'on lui donnait lorsqu'il était encore une très jeune recrue que les autres voyaient d'un mauvais œil avec sa mèche blanche et son œil dissimulé. Puis avec le temps, la promotion avait apprit à l'apprécier et plus personne n'avait utilisé ce surnom.
Il vit Tard Ragus armer son bras libre et bondit en arrière en abandonnant sa lame pour ne pas se faire prendre dans l'attaque. Le coup résonna sur la lame qui se brisa net en son milieu, là où elle était la plus vulnérable. D'un geste moqueur, le chef instructeur jeta la lame dans le vide comme si ce n'était qu'un déchet.

« Avorton, tu pensais, VOUS pensiez réellement pouvoir m'arrêter ? Alors que je vous vois chaque jour vous traîner comme des limaces dans les misérables exercices que je vous impose ? Vous n'êtes que des bons à rien ! »

Un groupe de trois recrues avaient silencieusement pris position derrière lui et lançèrent une attaque pendant qu'il parlait, espérant le prendre par surprise.
Mais Tard Ragus les balaya comme s'ils n'étaient que des insectes, les projetant contre la paroi avec un bruit sourd. Ils s'affaissèrent alors et ne bougèrent plus.

« Arrêtez de l'attaquer et restez en arrière ! »

La voix d'Onishiro avait claquée, plus forte et moins contrôlée que d'habitude.
Il avait mal calculé son plan. La menace à laquelle ils faisaient face était bien trop grande pour des jeunes Marines comme eux, aussi nombreux soient-ils. Seul Onishiro et Fubuki avaient une chance de résister un peu plus longtemps que les autres, mais une victoire au combat était hors de leur portée.
Il faudrait donc se montrer plus malins.
Et ils avaient encore un atout dans la manche, ou plutôt suspendu à la falaise...

« Fubuki, devant moi, je te couvre. Découpe tout ! »


Réagissant d'instinct, Fubuki se décala sur sa droite pour lui laisser le champ de vision libre et commença à avancer droit vers l'adversaire tandis que Tard Ragus le regardait approcher, sur ses gardes.
L'action s'effectua en une fraction de seconde.
Fubuki orienta sa lame de manière à orienter les derniers rayons de soleil pour aveugler leur chef instructeur et chargea dans la foulée.

« Découpe nette. »


Répétant le même geste qu'il avait répété des milliers de fois pour parfaire sa technique de découpe en forme de croix, Fubuki s'élança et trancha le corps de Tard Ragus. Du moins c'était son but.
Contre toute attente, il chargea lui-aussi droit sur Fubuki et alors que sa lame aurait du découper sa chair, elle ne s'enfonça que de quelques centimètres dans son avant bras qui lui avait servi de protection.

« Tss vous n'êtes encore que des amateurs. C'est la « différence d'un pas ». En me rapprochant d'un pas dans ton espace de combat, ton coup d'épée n'a pas suffisamment de distance pour acquérir la vitesse nécessaire pour me trancher. Tu as échoué. A mon tour maintenant ! »

Un sourire mauvais au coin des lèvres, ce dernier gonfla ses muscles et prépara son attaque lorsqu'un sourire de Fubuki le fit hésiter.

« Vous m'en voyez navré chef instructeur, mais il semblerait que vous n’ayez pas écouté mon camarade Onishiro un peu plus tôt. Il a dit qu'il me couvrait. »

Comme surgissant hors de l'ombre de son camarade, Onishiro fondit sur Tard Ragus.

« Double Impact ! »

Le crochet du droit de Tard Ragus s'enfonça dans la mâchoire d'Onishiro en même temps que ses deux poings percutèrent l'estomac de son adversaire.
L'onde de choc résonna et les deux corps furent propulsés violemment dans des directions opposées. Le vol plané fit atterrir Onishiro contre un pan de falaise qui s'effrita en laissant tomber quelques pierres. La douleur afflua dans tout son corps, et il sentit que l'impact avait été trop rude pour lui. Il avait des côtés cassées et l'une de ses jambes reposait dans un angle curieux.
De l'autre côté, presque sous-le pont, Tard Ragus était venu finir sa course tête la première dans le bas de l'arche mais se relevait déjà, le visage rouge et un épais filet de sang coulant de sa tempe.

« Espèce de sale petit... avorton ! Comme si une technique aussi faiblarde pouvait avoir raison de moi !  Je suis l'élite de la Marine ! Rien à voir avec de pauvres recrues comme vous, maternés à n'en plus finir et qui font honte à la Marine ! »

Toujours à terre, Onishiro vit Fubuki prendre place devant lui pour le couvrir de son corps en cas d'attaque. Il cracha une gerbe de sang sur le côté et se força à sourire.

« Je n'ai jamais eu la prétention de vous achever d'une seule attaque chef Ragus. Mon seul but était de vous faire reculer suffisamment pour vous mettre à portée... »

A cet instant, une dizaine d'ombres jaillirent à moins d'un mètre du traître de l'obscurité du pont et fondirent sur l'ennemi ne lui laissant aucune chance. D'épaisses chaînes s'enroulèrent autour de son corps comme des dizaines de serpents. Sonné par l'attaque d'Onishiro, il réagit en retard et s'il parvint à se défaire des premières chaînes et de ses premiers assaillants, les suivants réussirent à l'enrouler et à lui faire ployer un genou à terre.
Onishiro se félicita d'avoir équipé chaque membre de son équipe de renforts de chaînes à gros maillons. Pendant que Tard Ragus hurlait et se démenait comme un diable, projetant de temps à autre un ou plusieurs de ses camarades dans les airs avant que les combattants restants ne leur viennent en renfort pour raffermir la prison d'acier, Fubuki s'agenouilla aux côtés d'Onishiro sans perdre de vue leur adversaire qui vociférait toujours comme un démon.

« Et bien je dois dire que ce fut une vraie partie de plaisir après la journée d'aujourd'hui ! J'espère que ce ne sera pas trop demandé de pouvoir dormir toute cette nuit sans être dérangé n'est-ce pas ? Puis adoptant un air plus sérieux. Les blessures... ? »

Onishiro n'eut pas le temps de répondre qu'un hurlement de haine retentit, ponctué par trois corps volants dans les cieux et n'évitant de tomber de la falaise que parce qu'ils agrippèrent fermement la chaîne entre leurs mains.

« Tenez le bien les gars bon sang de bois ! »

Onishiro reconnut la voix enfantine de Béni et d'un signe de tête pour le rassurer sur son état, envoya Fubuki prêter main forte aux restes de leurs camarades. Quant à lui, il se hissa un peu plus haut pour trouver une position un peu plus confortable tandis que chaque respiration lui semblait un coup de poignard.

« Bandes d'avortons ! Idiots ! Vous pensez avoir sauvé la Marine ou avoir œuvré pour je ne sais quel dessein ? Vos actions n'ont eu pour seul but que de précipiter la Marine vers sa propre perte ! Des années que je suis chef instructeur et le laxisme de l’entraînement des recrues ne forme que des mollassons incapables de défendre la justice ! Vous n'êtes tous que des bons à rien, des incapables destinés à mourir lors de la première altercation avec des pirates à cause de votre faiblesse ! 
Éructa-t-il. Mon projet d'attaque surprise que je prépare depuis des mois sur la base aurait dû avoir raison de vos maigres forces et aurait infligé la défaite et l'humiliation la plus cuisante de l'histoire de la Marine ! J'aurais pu ainsi œuvrer pour réformer l'entraînement des recrues et enfin donner à la Marine ce qu'elle mérite : des apôtres de la guerre invincibles et tout-puissants qui n'auraient en rien ressemblé aux avortons que vous êtes ! »

Il cracha au sol de dégoût tandis que ses yeux lançaient des éclairs.
Une voie cristalline retentit alors dans la jeune nuit.

« Il me semble pourtant que pour des avortons, ils ont réussi ce que vous pensiez impensable. Et que la seule personne ici à avoir subi une terrible défaite et une sévère humiliation n'est autre que vous-même, Tard Ragus. »

Le temps sembla suspendu tandis que toutes les têtes se levèrent vers la silhouette reconnaissable aux cornes proéminentes.
Le sous-amiral Sierra était enfin arrivé.
Les épaules se relâchèrent progressivement, et Onishiro s'autorisa un soupir de soulagement. Enfin, ils avaient tenu le temps qu'il fallait. C'était une victoire. Contemplant les corps et les visages tuméfiés ou égratignés de ses camarades avec joie, il vit que malgré les épreuves chaque visage était désormais flanqué d'un sourire bien visible.

« Je prends les choses en main à partir de maintenant soldat Onishiro. Vous ne m'avez pas déçu, loin s'en faut. Quant à vous Ragus, vous allez m'expliquer bien plus en détail vos plans d'invasions de MA base. »

Tard Ragus parut sur le point de protester quelque chose mais les mots ne franchirent jamais ses lèvres et il s'effondra au sol comme une chiffon mou. Son front heurta le sol en un bruit sourd et avant que quiconque ne s'en rende compte, le sous-amiral Sierra était déjà parmi eux et s'approchait du corps inerte du traître qu'il hissa sur ses épaules sans efforts.

« Je l'aurais bien fait transporté par vos soins mais... Je ne pense pas me tromper en disant que votre journée a déjà été bien plus que remplie. Rentrez vous reposer, passez par l'infirmerie s'il le faut. Et ne soyez plus inquiets. Quant à vous Onishiro, je vous attends dans mon bureau aussitôt rétabli. Une récompense s'impose il me semble. Mais pour l'heure, je vous souhaite une excellente nuit à tous. Puis avisant le corps sur son épaule. Pas d’entraînement jusqu'à nouvel ordre je présume. »

Le reste de la nuit ne fut que liesse et repos bien mérité.