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[Rhétalia / Job] Maudits pirates

Le feu aux poudres
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Suite à Cela...

Le soleil se couchait doucement sur Valoonia, donnant au ciel un aspect rougeoyant assez spectaculaire. Le climat très chaud de la journée laissait peu à peu place à la fraicheur maritime, et le calme retombait sur la baie. Ils étaient arrivé au large de la Gold Coast en début d'après midi, l'île de Biria n'était pas bien loin. Abel avait réussi à unir trois petits équipages de pirates notoire de South Blue pour l’occasion. Sa joyeuse bande de timbrés se faisait appeler "Les Couteaux de Koh", quelle originalité... chaque bateau avait été maquillé et ils passaient désormais pour de véritables navires marchands. Les couteaux de Koh, c'était une coalition répartie sur trois navires, qui comptait pas moins de cinquante hommes, prêts à exécuter le plan établi pour la mise à sac de la Gold Coast. Le plan était très simple, et ils l'avaient vu et revu toute la journée. Équipés d'explosifs, une vingtaine des hommes devaient s’éparpiller sur terre et se rendre sur certains points stratégique Blissois. Chacun d’entre eux s’était en effet vu confié une sacoche chargée en explosif. Une fois a proximité de la cible qui leur serait individuellement défini, ils n'auraient qu'a attendre sagement le signal pour tout faire péter. Les autres reprendraient le large a bord des trois navires, se tenant à bonne distance du port, et seraient menés par Abel. Les navires se tiendraient ainsi prêts à faire feu sur le port lorsque le moment serait venu et pourraient s’enfuir par la mer le plus rapidement possible dès que les hostilités auraient commencées afin d'offrir une diversion et diviser les forces blissoises.

Les colons Blissois avaient commencé à s’étendre sur la Gold Coast, bâtissant de nouveaux comptoirs marchands, de nouvelles habitations et autres infrastructures. Pas de toute l’expansion continuait à grignoter Réthalia peu à peu, kilomètres par kilomètres. L’enjeu était de taille pour le pays, Valoonia constituait la principale sortie maritime pour les cargaison d’or provenant des quelques mines encore en service de la Gold Coast via un large canal qui parcourait le centre-ville. Mais ce n’était pas son objectif, une fois arrivé à quai à bord d'une chaloupe, Azerios marchait en direction opposée à ce canal, vers l’extrémité nord de la ville, longeant les quais animés, les Blissois étaient omniprésents, il y avait un monde fou sur les quais, ce qui devait être bien différent à avant la Lotherie. Il y avait beaucoup de boutiques et comptoirs qui arboraient fièrement l’emblème royale. Il observait les rues et différentes constructions à mesure qu'il avançait, avec émerveillement, c’était vraiment une ville splendide.



Quel gâchis quand on y pense…


Sur place la résistance n’était tout de même pas à prendre à la légère, des soldats Blissois en arme stationnaient ci et là. Il arriva devant un large pont sous lequel s’écoulait un fleuve qui se jetait en mer, et remarqua la présence d’un homme qui lisait un journal de l'autre côté du pont, fumant une cigarette, adossé à une petite calèche. Sur cette dernière était chargé une grosse caisse qui semblait être une cargaison d’épice. Il s’agissait d’un des hommes d’Abel, qui devait être en place depuis un moment, ce pont faisait partie des objectifs visés, c’était le seul accès reliant directement la plage au centre-ville. C’était un pont massif, d’au moins cinq mètres de large, fait de pierres claires. Il le traversa et arriva aux abords d’une plage immense. Cette plage était parsemée d'habitations et de divers constructions Blissoises, toutes n’étaient pas achevées, mais les nombreux ouvriers donnaient du cœur à l’ouvrage. Parmi les bâtiments terminés se trouvaient un large ensemble constituant un gigantesque comptoir marchand. De gros bâtiments à l’architecture travaillée et aux couleurs de Bliss, qui s’ouvraient sur un intérieur laissant deviner une multitude de petites échoppes. Une grande tour était en construction en son centre, elle était, d’après les dires du Colonel, destinée à abriter des bureaux d’affaire pour gérer l’administratif du port qui serait bâtit sur cette grande plage. C'était également un des objectifs de la mission. Outre les différentes constructions en cours, on pouvait apercevoir trois large pontons en bois qui constituaient les premiers pas vers la construction de quais et devinez quoi ? C'était là encore un des objectifs. Cette plage était semblable à un prolongement direct de la ville de Valoonia.

Aussi surprenant que ça puisse paraitre, la garde était bien moins importante qu’en Valoonia même. Dans la baie, stationnant à proximité du port même de la ville, se trouvaient deux navires de guerre visible depuis la plage, qui constitueraient la principale menace. Il fallait s’en occuper en priorité mais ça ne concernait pas directement le jeune homme. Le plan dans sa globalité était simple, provoquer un effet de surprise en faisant sauter plusieurs endroits clés et profiter de la confusion pour piller la plage et massacrer tout ce qui se mettra en travers de la route. Les Navires avaient pour objectif de faire feu de toute la puissance de feu disponible pour semer le chaos sur les quais et sur les rafiots ennemi, afin d'attirer l’attention des soldats Blissois. Cet assaut constituerait le signal, point de départ des hostilités au sol, les hommes qui avaient été déployés sur terre en profiteraient alors pour faire exploser plusieurs points et créer une situation chaotique. Le jeune pirate s’arrêta alors à proximité de ce qui semblait être une garnison de fortune de l’armée, c’était son objectif. Les autres points constituaient pour la plupart des comptoirs marchand et des accès, comme le pont reliant Valoonia à la ville en construction sur la plage. Ils avaient pu bénéficier d’une très bonne étude de terrain et d'une description détaillée des lieux, grâce aux différents espions envoyés par le Colonel Mewt. Ils connaissaient ainsi la localisation exacte de leurs cibles respectives.



*Nous y voilà le spectacle va pas tarder à commencer.*


Il faudrait agir rapidement et quitter les lieux dans le même temps, la garnison étant bourrée d’armes et de poudre, l’explosion aurait surement un rayon très large. Le stress commençait à monter à mesure que les minutes défilaient et Azerios prit le temps d’analyser calmement la situation. Il n’était pas plus de sept heures et les choses n’allaient pas tarder à dégénérer. Il s'assit sur un banc en pierre non loin de la garnison et observa les alentours. Les rues pullulaient de monde malgré l’heure tardive, beaucoup de marchands en tous genre qui pliaient boutique en fin de journée, quelques patrouilles de soldats qui effectuaient des rondes. Lorsque les explosions allaient retentir ça allait être un joyeux bordel, il fallait rester concentré et garder la tête froide pour le moment. Il regarda alors la garnison, quelques tentes aux couleurs de Bliss, entourées de caisses étroitement gardées, ce devait être important surement des armes ou provisions. La garnison était entourée par des sacs de sable, quelques gardes faisaient leur ronde à proximité, une dizaine de soldat tout au plus. Ce qui inquiétait le jeune homme c’était le gros canon à répétition à vapeur posé sur les sacs de sable qui risquait d’écourter la petite sauterie s’il était utilisé contre les pirates. Mais par chance, il n’était qu’a une dizaine de mètres et à côté étaient entreposées des caisses de munition remplies de poudre. C’est là qu’il fallait frapper. Le jeune homme décida alors de se lever, pour se rapprocher de sa cible, prêt à l’action et l’attente ne fut pas bien longue, le bruit sourd et détonnant d’une batterie de canon crachant les enfers se fut entendre au loin. Les hostilités étaient lancées…

Le temps semblait s’accélérer autour du garçon, un silence sourd s’installa et tout le monde regardait alors en direction de Valoonia l’air choqué et interrogateur, un épais nuage de fumée noir se dégageait des quais, plusieurs incendies s’étaient déclarés, les navires pirate avaient fait feu sur le port et avaient très certainement touché une cache d’arme ou un réservoir de carburant. Quelques secondes d’incompréhension s’écoulèrent avant la deuxième salve de tirs de canon qui cette fois-ci était dirigé vers les navires de guerre Blissois. Le bruit était assourdissant et provoqua un mouvement de panique autour du jeune homme qui put apercevoir bon nombre de soldat se diriger en courant vers la ville. C’était le signal, le raid avait commencé. Une autre détonation éclata, plus proche cette fois ci, il s’agissait du chariot de provision piégé qui venait d’exploser au niveau du pont, emportant l'infrastructure dans un fracas soudain, coupant tout accès direct entre la Valoonia et la plage. D’autres détonations retentirent tout autour, la panique était à son comble, les soldats courraient de tous côtés sans savoir par où commencer, les navires de guerre échangèrent alors des tirs fournis avec les bateaux pirate dans la baie, les civils courraient dans toutes les directions en hurlant. Un bruit sourd se fit entendre non loin, en se tournant dans cette direction, Azerios vit la grande tour en construction s’effondrer lentement sur le grand comptoir marchand, probablement suite à une énième explosion. Elle tomba avec fracas, projetant pierres et échafaudages brisés dans une énorme vague de poussière et de fumée. C’était sa chance. Le jeune homme se déplaça en courant parmi la foule qui tentait de s’éloigner de là et au moment où il passa à proximité de la garnison, lança la sacoche contenant les explosifs au niveau du canon à répétition. Cette dernière tomba sur un sac de sable à seulement quelques mètres de l’arme, ça devrait suffire. Il vit alors un garde le pointer du doigt en hurlant, puis fondre sur le canon probablement pour s’en servir. Il fallait réagir vite, il plongea sur un soldat se trouvant à quelques mètres de lui, pris dans la confusion latente, lui assenant un coup de tête avant de lui arracher son arme à feu. Il la pointa rapidement en direction de la sacoche d’explosif, retint son souffle en voyant le canon à vapeur qui se tournait lentement vers lui, ferma l’œil gauche pour viser et tira.


Oh bordel de mer...


Le jeune pirate eut à peine le temps de voir l’explosion de la sacoche, qu’une réaction en chaine se déclencha. Les caisses qui se trouvaient derrière le canon, probablement pleine à craquer de munition explosèrent alors violemment, emportant le canon et les quelques soldats qui étaient a proximité, causant d’autres explosions dans la garnison qui partit en fumée en un instant. En découla un épais et violent nuage de poussière et de sable qui le projeta en arrière. Par chance le sable amortis sa chute, mais il fut tout de même sonné pendant quelques secondes. Quel feu d’artifice ! Il essaya de se relever tant bien que mal, sentant son corps totalement engourdit, ses mouvements ralentis, quand il aperçut un soldat qui lui semblait être celui à qui il venait de voler le fusil. Ce dernier se ruait sur lui épée en main et ce n'était certainement pas pour un accolade amicale. Il essaya de s’activer, de se lever plus vite, il fallait qu’il réagisse, qu’il dégaine son Shunkashuto, qu’il se défende… Il n’aurait pas le temps, il était encore sonné par le choc des explosions. La peur l’envahissait, ça ne pouvait pas se terminer comme ça, ça ne pouvait pas se terminer avant même d’avoir réellement commencé. Le soldat se trouvait à quelques mètres de sa cible, hurlant le regard plein de haine, le bras levé prêt à abattre son épée et sceller le destin du pirate. Mais il n’en fit rien. Du moins il n’eut pas le temps de le faire, un bruit sourd de tir d’arme à feu retentit et la moitié du haut de son corps fut déchiqueté. Il tomba dans un nuage de poussière et une gerbe de sang.


Tu m’en dois une belle petit ! Allé debout !


Le jeune homme leva les yeux et vit Abel, le gaillard émergea du nuage de poussière, un sourire dément au visage, son énorme fusil en main. Il venait de lui sauver la vie, et était accompagné par quatre de ses gars, sabres et mousquets en mains. L’atmosphère était plus que chaotique, le ciel masqué par les différents couches de fumée avait perdu sa couleur flamboyante. Des incendies s’étaient déclarés ici et là, des corps gisaient au sol, des morts, des blessés. C'était un véritable carnage. Il se leva tant bien que mal et dégaina son wakizashi, prêt à se battre. Dans la baie les navires se livraient toujours à un échange de tirs bruyant, les pirates pouvaient à peine les discerner tant la fumée envahissait les lieux, l’un des trois navires pirate était d’ailleurs en train de sombrer, les voiles partant peu à peu en fumée. Sur la terre ferme, le bruit des combats était assourdissant, mêlant hurlement de rage, d’agonie, fracas des lames, détonation des différentes armes à feu, et explosions au loin, sans doute de la part des pirates retardataires. Non loin deux pillards sortirent d’une boutique, avant de lancer une bombe artisanale pour faire exploser cette dernière et de partir en courant et de disparaitre dans l'épais nuage de poussière.


Je croyais que t’étais resté en mer !


Et louper ça ? Jamais d’la vie ! Allé les gars prenez tout ce qu’il vous plaira ! Gyahahahah



Abel dégaina alors son couteau de chasse, qu’il tenait en main droite, redressa son fusil qu’il tenait en main gauche et s’élança en direction du comptoir marchand avec un rire dément ses hommes lui emboitant le pas. Après quelques secondes nécessaires pour se remettre du choc, Azerios se lança alors dans la même direction, l’atmosphère était pesante, à la limite du suffoquant, à cause de cet épais brouillard constitué de fumée et de poussière. Il avançait parmi les bâtiments et peu importe où il dirigeait le regard, tout était en train de se consumer, les gars n’avaient pas fait les choses à moitié.

Il ne fallait pas traîner, Bliss enverrait surement très rapidement des renforts pour arrêter tout pirate. Perdu dans ses pensées, il manqua de peu d’être embrocher par l’épée d’un soldat, esquiva le coup de justesse. Deux soldats Blissois, épée en main se trouvaient sur son chemin, celui qui avait tenté de l’embrocher était blessé à l’épaule gauche, il s’élança à nouveau pour porter un coup, mais ce dernier était maladroit, et Azerios n’eut pas de mal à déjouer son attaque d’un coup de wakizashi. Il en profita au même moment pour frapper du poing dans l’épaule du soldat qui hurla de douleur et chuta quelques mètres plus loin. Le second soldat ne se fit pas prier et se rua en donnant un puissant coup de sabre au pirate. Ce dernier eu du mal à le contrer, les deux lames entrant en collision avec fracas, mais il ne fallut que quelques instant pour que le pirate ait raison de celui-ci. Le premier soldat se redressa alors et chargea, le jeune rookie tomba dans le sable, mais repris rapidement l'ascendant, et transperça le corps de son adversaire d'un coup net avant de le regarder s'écrouler. A peine eut il le temps de se retourner de nouveau en direction du comptoir, que deux autres soldats se trouvaient alors côte à côte face au pirate, se ruant sur lui l'arme à la main. Il mit alors son sabre en arrière, il chuchota alors quelque chose d’à peine audible.



Nobara.


En un instant, il se précipita sur ses ennemis, offrant deux estocades rapide et précises, frappant chaque soldat sur le haut du torse. Ces derniers, surpris par une attaque aussi soudaine, n’eurent pas le temps de répliquer et furent transpercer chacun leur tour avant de s’effondrer suite à cette blessure. Le jeune homme les regarda un instant, ne prit pas la peine de les achever, leur sort était déjà probablement scellé. Il reparti en courant dans la direction du comptoir marchand afin de rejoindre les autres.


Dernière édition par Azerios le Mar 17 Aoû 2021 - 21:50, édité 2 fois
    Pris au piège
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    Il arriva quelques instants plus tard aux abords du comptoir marchand, et quel chantier… La grande tour s’était totalement écroulée et s’était couchée sur une partie du comptoir. Les couleurs de Bliss brûlaient, comme le reste d’ailleurs et d’innombrables cadavres jonchaient le sol ici aussi. Le jeune homme entra sans attendre dans le bâtiment par une large brèche dans le mur, il se trouvait désormais dans une grande pièce sombre dans laquelle était disposés des étalages de fruits et de légumes. Il poursuivit son chemin, saisissant une pomme au passage dans laquelle il croqua une bouchée avant de la lancer dans un coin. Quel regrettable gâchis, toute cette marchandise prise dans un bâtiment en feu… Il arriva dans un grand couloir et commença à le traverser. Tout était anormalement calme, les seuls sons étaient le fracas des tirs de canon qui résonnaient dans la baie au loin, les coups de feu et autre bruits des combats, et le crépitement des flammes non loin. Il arriva à devant un embranchement dans le couloir et eut à peine le temps de réagir. Un soldat Blissois avait surgit d'un couloir adjacent, surement planqué en embuscade, ce dernier avait réussi à toucher le pirate à la cuisse dans un large coups d’épée. Le jeune homme recula et se mit en garde avec son wakizashi en poussant un juron. Les deux hommes se jaugeaient, se tenant face à face sans un mot, en garde. La blessure n’était pas sérieuse, mais faisait quand même un mal de chien, et ce fut le soldat qui démarra le combat, c’était un homme imposant, a l’aspect robuste, il faisait plus de deux mètres. Il donna un violent coups d’épée, les deux lames s’entrechoquèrent avec fracas, Azerios contre-attaqua mais le soldat surenchérit d’un coup sec. Il était bien plus costaud, et ça se ressentait dans ses attaques... Il allait falloir la jouer fine, mais à peine eut il le temps de réfléchir à une solution, que le soldat donna de nouveau un coup. Cette fois le pirate esquiva et donna un coup de poing rapide dans les côtes de son adversaire qui ne broncha pas. Ce dernier saisit alors rapidement le pirate par le col et le projeta avec force dans une armoire en bois, lui faisant traverser les portes avec fracas.


    Coriace…


    Le dos endoloris en plus de sa cuisse, Azerios tenta de se relever pour se sortir de l’armoire, mais en plus d’être plutôt fort, il fallait avouer qu’il était étonnement rapide. Il se tenait déjà devant l'armoire et donna un puissant coup d’épée, aussitôt dévié par le wakizashi du jeune homme. Il le perdit des mains, son assaillant donna de surcroît un énième coup d’épée qui se logea dans le bois de l’armoire. Une multitude de morceaux de bois tombèrent, si ce golgoth venait à toucher le pirate avec un coup semblable à celui-ci c’était fini. Le jeune pirate, alors encore coincé dans l’armoire, donna un coup de pied de toutes ses forces en prenant appui sur son assaillant pour le repousser mais ce dernier ne bronchait toujours pas. Il fut alors saisi par le col, projeté par terre, et le temps de se tourner, se prit un violent coup de pied. Quelques secondes à peine s'écoulèrent, le temps suffisant pour que les larges mains du soldat se retrouvent autour de sa gorge, le privant d’oxygène. Mourir par strangulation ? Pas question… Il s’affaira en premier lieux à frapper de ses deux mains les côtes du soldat mais rien à faire, son étreinte ne diminuait pas en intensité, c'était même le contraire. Il sentait sa gorge totalement engourdie, il était à présent totalement privé d’air, essayant avec ses mains de saisir quelque chose. Il finit par empoigner de sa main gauche un objet qui lui sembla être un morceau de bois, surement provenant de la porte de l’armoire. Dans un élan désespéré et sentant ses forces diminuer, il donna un coup de toutes ses forces en hurlant de rage. Le morceau de bois se planta dans la gorge de son ennemi. Une gerbe de sang jaillit alors, ce dernier, les yeux écarquillés relâcha doucement l’étreinte, puis après avoir retiré le morceau de bois, plaqua ses mains sur la plaie. Cet instant de relâchement permis à Azerios de se dégager en roulant sur le côté, reprenant son souffle, il s’étouffa et toussa tout en ramassant rapidement son Shunkashuto. Il fit volteface et planta violemment sa lame dans l’œil du Blissois. Il le laissa s’écrouler doucement, essuya sa lame, puis continua son chemin vers les étages supérieurs.

    Arrivé en haut des escaliers, il entra dans une grande pièce semblable à un bureau, ou une salle d'archive. C'est ici s’étaient retrouvés ses camarades. On pouvait compter sept hommes, quatre d’entre eux tentaient en vain de défoncer une porte, se servant d'une grande horloge en bois comme bélier. C’était une porte massive et solide, faite de bois et de métal qui semblait bloquée de l’autre côté par quelque chose de lourd. Abel s’approcha alors du jeune pirate avec un sourire narquois.


    T’en as mis du temps qu’est c’que tu foutais, tu promenais ?


    On va dire ça… On sait ce qu’il y a derrière la porte ?


    C'est pas compliqué à comprendre... C’est la salle des comptes. C’est aussi par ici qu’on accède à la pièce ou sont stockées les valeurs dès que le comptoir ferme le soir. Des gars se sont barricadé là-dedans avant qu’on puisse arriver.


    Azerios se tourna pour voir a qui pouvait bien appartenir cette voix roque et se ton agacé, il s'agissait de Thyle, le second d’Abel. Il était couvert de sang, et vu qu’il semblait indemne, ce n’était certainement pas le siens, c’était la première fois qu’il l’entendait parler, ce dernier le fixait avec dédain, puis finit par détourner le regard pour fixer la porte. Le jeune pirate regarda alors à son tour la porte, les hommes d’Abel frappaient la porte de toute leur force à l'aide de leur bélier de fortune, à chaque impact un bruit sourd raisonna se répercutant dans les lointains couloirs du comptoir. Ce n’était surement pas la bonne méthode, et le temps leur était compté, Bliss ne tarderait pas à envoyer des renforts. Il fallait se bouger.


    On n’entrera pas comme ça. Quelqu’un a encore des explosifs ?


    Des explosifs ? Pour qu’on finisse sous une tonne de gravats ? Quelle bonne idée… Sombre idiot...


    Oh tu sais si une meilleure idée a germé dans ton petit crâne chauve alors fais nous profiter, je pense qu’on sera tous ravi d'admirer ton génie…


    Attention au ton que tu emploi avec moi gamin, pour moi t’es rien et je n'ai aucune confiance en toi ! Crois moi j’hésiterai pas à te couper la langue si tu continues a jacter.


    Et moi c'est ta tête que je n'hésiterai pas à couper si tu continues a me faire chier.


    Répète un peu ?!


    Thyle mit rapidement sa main sur la poignée de son sabre, prêt à dégainer et fixa le rookie d’un air menaçant. Il devait s’attendre à une réponse, poursuivant l'escalade qui mènerait à un affrontement, ça lui donnerait un prétexte pour attaquer. Il n’attendait que ça. Abel ignorait complètement les deux hommes, se contentant de rester immobile et de fixer la porte l’air pensif un cigare à la bouche. Il décida de ne pas surenchérir et détourna le regard avec un sourire en coin. Il y avait plus urgent, il fallait trouver une solution pour ouvrir cette porte. Il analysa la pièce a la recherche de quelque chose. C’était une grande pièce, avec de larges bibliothèques, une tonne de livres et de paperasse, quelques bureaux, rien de réellement exploitable. Peut être pourraient ils passer par la fenêtre ? Hautement improbable, dans l'hypothèse ou les fenêtres de la pièce d'a coté seraient accessible, personne ne les laisserait entrer. Quelqu’un fit soudain irruption dans la pièce, une femme armée de deux sabres, c’était Erika, la capitaine pirate qu’il avait vu la veille, elle avait l'air anxieuse.


    Faut pas rester là. Bliss a envoyé du renfort, les navires sont tous au fond de la baie ! On a coupé les accès et foutu le feu aux pontons de la plage, mais ils ne tarderont pas trop à arriver !


    Oh et puis merde... On laisse tomber la chambre des comptes les gars on bouge !


    Les gars ne se firent pas prier, ils laissèrent tomber la lourde horloge et rebroussèrent chemin, ramassant des sacs remplis d’objets en tous genre, sans doute le butin du raid. Tous sortirent de la pièce et dévalèrent les escaliers rapidement, il restait seulement Abel, qui se tenait toujours en silence observant la porte. Et finit par ramasser un premier sac de butin qu’il mit sur son épaule, puis ramassa une petite sacoche, identique a la sacoche explosive utilisée plus tôt contre la garnison, qu’il lança contre la porte. On ne pouvait que trop bien deviner ses intentions, ce type était définitivement fou. Il commença à reculer, Abel avait l’intention de faire sauter la porte. Il ramassa alors une étoffe aux couleurs de Bliss, en arracha un morceau qu’il enfonça dans une bouteille de gnôle trainant sur le bureau le plus proche. Il tendit la bouteille à Abel avec un soupir, et ce dernier la saisit.


    Je suppose que rien de ce que je pourrai dire ne pourra t’en empêcher ?


    Tu supposes bien camarade ! Si je peux pas avoir ce qu’il y a derrière cette porte, personne ne l’aura !


    L’homme saisit alors son cigare, rapprocha la fraise du tissu imbibé d’alcool, qui prit feu instantanément. Les deux hommes reculèrent jusqu’à l’entrée de la pièce, Abel lança son explosif de fortune contre la porte qui prit feu, puis hurla à son compère de courir. Les deux hommes dévalèrent les escaliers à toutes jambes et a peine eurent ils posé les pieds dans le couloir en bas, qu’une explosion résonna à l’étage, suivit d’un tremblement parcourant le sol et les murs. Les deux hommes sortirent in extremis du bâtiment par une fenêtre et s’éloignèrent d’une dizaine de mètre. Cette partie du comptoir était en train de s’effondrer Abel s’était relevé avec l'aide de son second et regardait son œuvre en riant l’air satisfait. Les pirates restant s’étaient regroupés devant, ils n’étaient plus qu’une petite quinzaine. Il fallait partir et vite, malheureusement l’option de la fuite par la mer semblait compromise, le groupe de pirate devrait donc s’orienter vers le plan B. Ce plan consistait à fuir par la voie terrestre, profitant du chaos ambiant pour se disperser. Thyle se tenait à côté de son capitaine, et regardait le rookie d'un regard noir. Impossible de savoir ce qu'il avait contre lui, mais il fallait être vigilant, ne jeune homme avait un très mauvais pressentiment le concernant.


    Restons pas là.


    Ouais on a suffisamment rigolé les gars ! On passe au plan B !


    Le groupe de pirate avança parmi les ruines et chantiers en flamme, s’efforçant de quitter la plage pour s’enfoncer dans les terres et disparaitre avec leur butin. Leur progression fut stoppées par un bataillon de soldats blissois au détour d’une allée, un bon nombre de soldats menés par un homme à cheval probablement un sergent de l'armée Blissoise, firent irruption dans la rue bien décidé à éliminer et arrêter les pirates, et sans attendre ce dernier ordonna la charge. Les pirates dégainèrent rapidement et foncèrent dans la mêlée à coups de sabre. Azerios s’avança et se débarrassa non sans mal d’un premier soldat, la fatigue se faisait ressentir, à côté de lui Erika était aux prises avec un soldat, il s'approcha donc rapidement et transperça l'assaillant, le tuant sur le champs. Elle hocha la tête, surement en signe de remerciement, et et retourna dans la mêlée. Deux autres soldats se précipitèrent sur lui, il les élimina rapidement, mais n'eut pas le temps de souffler qu'un autre arriva sur lui, brandissant deux épées. Erika le tua alors, hocha de nouveau la tête en fixant le rookie, son visage affichait un sourire amusé. Azerios lui rendit son sourire mais en un instant la situation dégénéra. La belle femme reçut une salve de balles et s’écroula, raide morte. Le jeune rookie tourna alors la tête, derrière eux d’autres soldats blissois avaient pris position et tiraient à vue sur les pirates. Une autre salve allait partir, il souleva alors le corps du soldat qui venait d'être abattu, pour s’en servir comme bouclier et échapper à la pluie de balles meurtrières qui s’abattit sur eux. Derrière ces nouveaux arrivants deux chevaux arrivèrent, tirant un chariot sur lequel était monté un énorme canon à répétition à vapeur. Ils étaient pris au piège et ne pourraient pas tenir bien longtemps en assurant deux fronts à la fois, ils n’étaient plus assez nombreux et se retrouveraient bientôt submergés. Abel se décomposa en voyant l'arrivée du canon, il regarda autour de lui, puis leva son couteau.


    Changement de programme, sauve qui peut !


    Abel tourna les talons et enfonçant un petit portail métallique, prit une contre allée en compagnie de plusieurs de ses hommes pour sortir de cette tenaille. Il ne fallait pas trainer, le canon serait opérationnel dans quelques instant, il se rua en direction du portail ouvert, chargeant violemment un soldat pour le projeter dans une vitrine de magasin, mais fut interrompu par Thyle qui se stoppa entre lui et l’entrée de la contre allée. Il regardait le jeune homme avec un air sadique, son sabre brandit.


    On n’a pas besoin de toi. Tu restes ici.


    Il engagea alors le combat, le rookie ne pouvait pas perdre plus de temps dans cette ruelle, contra la première attaque, contre attaqua aussitôt, mais concernant le maniement au sabre, Thyle semblait maîtriser son sujet. S’ensuivit un échange rapide, le second d’Abel avait clairement l’intention de tuer, il fallait donc le prendre au sérieux. La plupart des pirates s’étaient fait trucider, ils ne tarderaient pas à être submergé, et ils n’auraient aucune chance face à autant de soldats. Il fallait en finir et vite.


    Tu ne me laisses pas vraiment le choix enfoiré… Surudoi Popï.


    Le jeune homme donna alors deux larges coups rapide en forme de croix en direction de Thyle, ce dernier para les attaques coups sur coups et eu eu un rictus, mais il fut touché violemment aux trapèzes par une seconde attaque identique qui survint rapidement. De surprise, il trébucha en arrière et tomba. Profitant de la confusion chez son adversaire, il s'élança, ramassa une épée blissoise qu'il trouva au sol, et passa le portail qu'il referma derrière lui. Le portail fut coincé, l'épée de soldat insérée en travers. Continuant à courir dans la contre allée, il jeta un dernier coup d’œil derrière lui, Thyle essayait d'ouvrir le portail, mais fut interrompu par une succession de bruits sourds : le canon à répétition était en état de marche. Il fut déchiqueté par une violente salve de projectiles en un éclair, s'écrasant contre le portail, un regard horrifié. Cette fois c'était bel et bien son sang ont il était couvert. Un souci en moins et ce n’était pas plus mal. Le jeune homme arriva alors en bout de course, courant entre deux gros bâtiments en feu. Un grand portail se dressait au bout de la contre allé, mesurant plus de deux mètres, fait dans un acier massif, il était bien évidemment fermé à clé. Aucun moyen de le forcer, la seule solution c'était de l'escalader. Il s'exécuta rapidement sans réfléchir quand il entendit l'un des deux bâtiments bordant la contre allée s'effondrer derrière lui , et se retrouva dans une autre rue. Il ne mit pas longtemps à retrouver la trace d'Abel, ses hommes s’étaient fait décimer et gisaient à terre. Il semblait en difficulté, aux prises avec un soldat Blissois. Ce soldat ne portait pas le même uniforme que les autres surement son grade était-il supérieur. Sur un coup d’inattention, il porta un coup meurtrier au capitaine pirate, plantant son épée dans le bas ventre. Abel s’écroula, son assaillant leva le bras, prêt à l’achever, mais pas question de le laisser mourir ici. Azerios s’élança au combat, et plongea avec son Shunkashuto pour contrer le coup de grâce. Le Blissois recula alors surpris par cette arrivée soudaine. Il le regarda fixement d'un air hautain, c'était un jeune homme qui avait une longue chevelure brune et portait un tricorne aux couleurs du royaume. Les traits de son visage étaient fin, son apparence soignée.


    Encore de la vermine Pirate ? Ce sera du pareil au même, inutile d’encombrer la potence, mourir ici même comme un misérable voilà ce qui t’attend à toi aussi.


    On est d'accord, inutile d'encombrer la potence...


    Les deux hommes se mirent en garde et le rookie de South Blue le savait, entre l’état d’Abel et les soldats Blissois qui pouvaient arriver à tout moment, le temps lui était compté. Il était crevé, avait des douleurs dans tout le corps, sa blessure à la cuisse lui faisait un mal de chien et il se trouvait là, face à un adversaire qui semblait en pleine forme, et venait de mettre à terre Abel sans difficulté manifeste.
    La partie n'était pas encore gagnée.


    Dernière édition par Azerios le Jeu 1 Avr 2021 - 14:07, édité 3 fois
      Persévérer
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      Les deux hommes se fixaient, la tension était palpable, le moindre faux pas pourrait être fatal, ou pire il pourrait être arrêté... Le combat débuta quand le blissois se précipita en avant. Il était incroyablement rapide, contre toute attente, arrivé à quelques mètres seulement, il se mit à glisser pour donner une frappe dans les jambes. Le pirate, surpris, la para avec difficulté d’un coup de sabre et recula, mais son adversaire s’était déjà remis en en place et lui assena aussitôt une succession de trois attaques, hautes cette fois ci qui furent contrées tour à tour. L’homme était déjà en position de garde et affichait un sourire narquois, alors que le jeune pirate se remettait à peine en position défensive, il avait affaire à quelqu’un d'un tout autre niveau.


      C’est terminé Pirate. Vos navires ont été envoyés par le fond, vos hommes sont soit morts, soit en passe de mourir. Quand à ceux qui seront capturés, que dieu ait pitié de leur âme damnée. Il n’y a plus aucun échappatoire, rends-toi et tu auras une mort rapide.


      En apparence, ça se présent bien mal effectivement… La meilleure solution serait que tu détournes le regard quelques minutes et que tu nous laisses filer qu’en dis-tu ?


      Le sourire narquois du Blissois laissa alors place à une grimace, ce dernier soupira et regarda le pirate avec dégout sans prononcer un mot de plus.


      Quoi ? J’aurais essayé, sur un malentendu ça aurait pu….


      Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que le soldat se remit à attaquer avec énergie, assenant coups sur coups. Même si Azerios arrivait à contrer ses frappes pour l’instant, ça ne pourrait pas durer bien longtemps, son adversaire était en meilleure forme, et semblait fort, il frappait avec détermination et une  précision chirurgicale. Il ne leur laisserait clairement pas la possibilité de fuir, il n’avait pas le choix et devait l’affronter s’il voulait espérer s’en sortir vivant ou libre. Ils échangèrent encore quelques coups, un détail qui aurait peut être son importance, le soldat frappait en suivant une cadence rythmée. Une succession de cinq à six coups a intervalle rapide et régulière. Son adversaire répéta une série de cinq coups à plusieurs reprises, mais fut interrompu. Profitant d’un léger ralentissement, le pirate réagit instantanément et décrocha une gifle à son adversaire qui marqua un temps d’arrêt. L'expression dans son visage changea, son air hautain s'estompait, il ne semblait pas avoir apprécié cette gifle, mais alors pas du tout. Le pirate le regarda avec un sourire moqueur, et décida de le railler afin d'en remettre une couche.

      Quoi c’est tout ce que t'as ?


      Vous autre les vauriens vous n’apprendrez jamais ou est votre place hein…


      J'avoue avoir du mal à tenir en place par moment...


      Tu n'auras plus aucun mal lorsque je t'aurai cloué au sol !


      Le soldat blissois perdit alors légèrement pied et redoubla d’effort pour frapper encore et encore avec son sabre. Les coups étaient plus intenses encore, plus forts, mais moins légèrement moins rythmé, la cadence avait nettement diminué. Il avait adopté un style de combat en privilégiant sa force brute, au détriment de sa vitesse. Voilà qui était pour le moins intéressant, il s’efforçait de contrer les coups les uns après les autres. Il sentait cependant qu’il ne pourrait pas tenir bien plus longtemps, là encore il fallait en finir, et il ne savait pas s’il en serait capable. Ce combat devenait vraiment pénible, mais il ne pouvait pas se permettre de s’arrêter là, il n’avait pas encore pu prendre la mer, il n’avait encore rien vu du monde et de ses multitudes d’iles et richesses. Non il refusait de se laisser abattre si tôt, c’était tout simplement inconcevable. Il ramassa une poignée de sable qu’il jeta sur son adversaire pour se dégager, ce qui lui permit de reculer un peu pour récupérer, son adversaire commençait légèrement à s’essouffler c’était une bonne chose, mais lui aussi commençait à atteindre ses limites… Il fallait continuer a déstabiliser ce type, lui qui avait l’air fier comme un paon au début du combat commençait petit à petit à perdre patience face aux railleries et différentes parades du pirate et c'était la seule petite faille visible.


      Allé fais un effort, je suis certain que tu peux faire mieux.


      Tu es au bout, et je me moque de tes railleries, tu vas crever.


      Tu parles beaucoup, mais je suis toujours debout.


      Le blissois revint au corps à corps et recommença a asséner des coups de sabre. Il avait de plus en plus de mal à contrer les attaques, il ne fallait pas s'éterniser d'autant que les renforts ne tarderaient pas à arriver. Son adversaire perdait patience, il était à rien de craquer... Il fallait continuer à le rabaisser, à feindre l'ignorance, il fallait persévérer. Le jeune Rookie se dégagea tant bien que mal et recula. Il ne le montrait pas mais il était au bout... Il fit mine de regarder ailleurs en riant.


      Tu m’ennuie, j'ai vraiment pas le temps pour ces conneries... Je te laisse.


      Tu me laisses ? Tu n'iras nul part vermine !


      Il fit mine de légèrement tourner les talons pour provoquer davantage le blissois. Ce petit coup de bluff risquait fort de lui couter la vie, on ne tournait pas le dos à son adversaire dans un combat à mort. Mais face à un adversaire de cette envergure, seule la ruse pourrait lui donner une chance de survie. Comme prévu le soldat perdit patience et se rua sur lui épée levée pour lui asséner un coup de toutes ses forces. L'expression sur son visage avait totalement changé, le jeune homme calme et hautain avait disparu. C’était devenu une véritable furie, le visage déformé par la haine, qui se jetait à corps perdu dans une attaque pleine de rage. C'était son erreur, et le jeune rookie saisit son unique chance.


      Hanami...


      Passant la main gauche dans le haut de son dos et saisissant rapidement le fourreau de son wakizashi à sa base avec cette même main gauche, Azerios exécuta sa technique défensive de la floraison. Tournoyant sur lui-même, il frappa l’épée de son adversaire avec son fourreau pour en dévier la trajectoire qui malheureusement finit sa course dans son épaule gauche. Continuant malgré tout son mouvement de rotation, il frappa d’un coup sec avec son Shunkashuto tenu en main droite et trancha net le bras de son adversaire au niveau du coude. Ce dernier se mit alors à hurler, non pas de douleur car il devait être en état de choc, mais de terreur. Se tenant le bras avec sa dernière main il tomba à genoux son sang se déversant copieusement sur le sol sablonneux.


      Non non non non… Non… Qu’est-ce que tu…


      Mais il ne put terminer sa phrase. Azerios lui assena le coup de grâce, lui tranchant la gorge d’un coup sec. Le soldat Blissois s’écroula alors dans une mare de sang. Le jeune pirate était épuisé, le coup qu’il avait encaissé n’était pas profond mais lui procurait une douleur intense. A quelques centimètres près c'est sa tête qui aurait pu voler, il avait eu beaucoup de chance que son adversaire se montre imprudent et baisse sa garde poussé par la colère. Il essuya sa lame d’un geste sur l’uniforme du cadavre devant lui et le rengaina avant de rattacher son fourreau sur son sac en bandoulière. Il se précipita alors auprès d’Abel pour prendre son pouls, et c'est avec soulagement qu'il constata que son cœur battait toujours. Il ramassa alors l’épée du Blissois et s’approcha de flammes à proximité pour la plonger dedans. Il fallait stopper l’hémorragie sans quoi son camarade ne passerait probablement pas la nuit. Pas de temps à perdre, il fallait quitter les lieux et vite, il regarda tout autour de lui à la recherche désespéré d’une solution puis aperçu alors le cheval du Blissois. Il s’agissait surement du même cavalier qui avait ordonné la charge des soldats plus tôt et qui avait dû contourner les bâtiments dans le but de leur barrer la route. C’était une chance inespérée qu’il fallait saisir. Il patienta quelques minutes, les tirs de canon avaient cessé dans la baie, les navires avaient probablement tous été coulés. Il récupéra l’épée quelques minutes plus tard, la lame rougeoyante de chaleur, se pencha sur Abel, qui gisait à terre et dégagea la plaie de tout vêtement pour y appliquer l’épée à chaque extrémité et le cautériser. C'était la deuxième fois de sa vie qu'il avait a cautériser une plaie, la première fois, lors de son service dans la marine, ça n'avait pas bien finit, espérons que cette fois-ci soit différente. Abel toujours inconscient se mit à gémir de douleur sans pour autant se réveiller. Il fallait qu’il tienne bon. Le jeune rookie entreprit alors de le hisser sur le cheval, cet homme pesait réellement un âne mort… Une fois fait, il ramassa son fusil et le gros sac de butin pour les hisser également, puis il grimpa à son tour sur la monture. Ils n’avaient plus une seconde à perdre, il partit au galop pour s’éloigner sur la plage, plus rien ne les retenait ici.


      Dernière édition par Azerios le Sam 13 Mar 2021 - 20:10, édité 1 fois
        La Statue à Tête de Lion
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        Il sortit rapidement de la ville, croisa sur sa route une multitude de civils qui fuyaient les atrocités commises à quelques kilomètres. La nuit tombait sur la Gold Coast, c’était le moment rêvé pour s’enfuir discrètement. Quelques minutes après il était déjà loin chevauchant sur la route, parmi les réfugiés qui s’éloignaient, il marqua un temps d’arrêt pour regarder derrière lui. La plage de la Gold Coast était noyée dans une épaisse fumée noire, une multitude d’incendies étaient visible parmi les ruines, semblables à de petits points lumineux. Dans la baie étaient apparus plusieurs navires de guerre Blissois sans doute pour ramener l’ordre. Quel carnage quand on y repense, il avait eu beaucoup de chance d’en réchapper. Le Colonel Mewt serait surement ravi, du moins officieusement, lorsqu’il apprendrait le résultat de ce raid, ils avaient rempli leur part du contrat, et ça allait être à lui d’honorer la sienne. D’autant que rien ni personne ne pourrait en principe les relier à Réthalia.

        Il décida tout de même de quitter les sentiers battus et de chevaucher hors des routes pour éviter d'attirer l'attention, les Blissois étaient sans doute trop occupé à panser leurs blessures, mais il n’était pas question de prendre le moindre risque d’être arrêté. Il continua donc de chevaucher dans l’obscurité de la nuit tombante, le ciel était dégagé et la lune était encore plus grande et lumineuse que la nuit passée. L’air s’était rafraîchit et ce n’était pas plus mal, il pouvait enfin respirer. Il marqua un autre arrêt dans la plaine verdoyante pour vérifier l’état d’Abel, il n’avait pas vraiment d’aptitude de médecine, simplement la formation de premiers secours qu’on lui avait appris dans la marine. Il se décida quand même de voir s’il pouvait faire quelque chose pour l’homme inconscient. Il avait quelques éraflures presque anodines sur les bras et dans le cou rien d’inquiétant, c’est sa blessure au bas ventre qui le préoccupait, malgré la cautérisation il aurait surement besoin de repos et d’un vrai médecin. En tous les cas, ça ne saignait plus et c’était déjà un bon point. L’espace d’un instant il se surpris lui-même à se demander s’il ne valait mieux pas laisser Abel ici pour empocher à lui seul l’intégralité des gains. Ridicule, il se mit à rire jaune, s’il était dans ce plan c’était grâce à Abel, de plus ce dernier lui avait sauvé la vie plus tôt dans la soirée, il avait donc une dette de vie envers lui, et il comptait bien s’acquitter de cette dette. La prochaine étape serait Blasphemia à quelques kilomètres au nord, où il devrait attendre l’arrivée d’un homme à la solde de Mewt. Il repartit au galop, sa monture s’étant reposé quelques minutes, en direction des pyramides de Blasphemia là où il devait attendre son contact.

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        Après deux bonnes heures d’une chevauchée prudente il arriva enfin à destination, les pyramides étaient gigantesques, et c’était bien la première fois qu’Azerios voyait quelque chose d’aussi majestueux, dommage de ne pas les voir en journée. Il était arrivé en territoire de Réthalia et donc, en toute logique, hors d’atteinte des Blissois. Il se dirigea vers la statue à tête de lion c’est là qu’il était convenu de rencontrer le contact de Mewt. Arrivé sur place, il n’y avait personne, il attacha son cheval à l’abri des regards et allongea Abel sur le sol, le couvrant avec sa cape, bien que la nuit tombée rendait l’endroit presque désert, il fallait rester prudent. Il s’assit à proximité sur un petit banc de pierre pour contempler l’immensité de la pyramide qui se trouvait devant lui. Il avait grand hâte de commencer son périple sur les mers et de découvrir ce que le monde avait à offrir, mais pour ça il lui fallait un de l’argent et surtout un bateau… Il s’écoula quelques heures, durant lesquelles rien ne se produit. Le jeune homme commençait à fatiguer mais luttait pour rester éveillé. Son corps était parcouru de douleurs, il lui faudrait très certainement un peu de repos une fois cette affaire résolue. Un homme encapuchonné s’assit alors sans un bruit à côté de lui sur le banc. Il ne l'avait absolument pas entendu arriver.



        Bonsoir. Nous avons une connaissance moustachue commune, je me trompe ?


        Un moustachu ? Ça se pourrait bien en effet...


        Votre ami et vous avez l’air fatigué.


        On a connu des journées moins… Mouvementées c’est vrai.


        C’est terrible ce qui raconte ici et là. On dit que de vils pirates viennent d’attaquer et de piller la Gold Coast. Ça s’est passé il y a quelques heures seulement… Les Blissois sont sans dessus-dessous.


        Terrible en effet, ils ont surement connu, eux aussi, des journées moins mouvementées.


        L’homme encapuchonné tourna légèrement sa tête et Azerios pu lire sur les quelques centimètres de son visage visible ce qui ressemblait à un sourire amusé. Il se leva, s’étira bruyamment et marcha pour s’éloigner avant de marquer un court arrêt sans se tourner vers le pirate.


        Je crains d’avoir laissé échapper un petit quelque chose. Je vous laisse le soin de vérifier. Oh et je pense que vous et votre ami vous devriez prendre du repos. Que le vent vous soit favorable.


        Il partit alors sans dire un mot de plus. A sa voix, il était facile de deviner que cet homme était jeune. Azerios le regarda disparaitre dans l’obscurité, puis baissa alors les yeux pour chercher ce que cet inconnu aurait pu laisser tomber. Il remarqua alors un petit bout de papier replié sur lui-même, se pencha pour le ramasser et le déplia. Au verso c’était une carte et au recto des coordonnées géographiques, le jeune rookie n’avait que de simples notions en navigation mais suffisante pour les interpréter ces coordonnées, qui devraient le mener non loin. Mewt avait dû laisser la récompense à cet endroit, ne voulant pas être mêlé en quelque moyen que ce soit au raid sur les colons Blissois. Un mystère de plus, décidément, il n’était vraiment pas banal ce colonel moustachu… Le jeune homme sourit alors, amusé et regarda les coordonnées de plus près.