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Sous le sceau du secret [PV Rafaelo]

La tempête de sable battait son plein, aujourd'hui encore. Canaille pesta derrière le chèche qui masquait sa peau, son visage, et surtout sa bouche. Le sable s'y infiltra quand même, et elle bouffa quelques grains qui crissèrent sous ses dents. Elle avait encore ces deux yeux, et rien de tragique ne lui était arrivé. Pourtant elle était déjà d'une humeur massacrante, et n'avait pas envie de rire à l'énième blague sexiste que lui balança son guide, celui qui se targuait de savoir ou se trouvait le foutue Poneglyphe qu'elle devait retrouver. Aucune nouvelle de Jacob, mais ça, ça l'inquiétait moins que toute la mascarade qu'on lui faisait subir depuis trente six heure déjà. Trente six heure perdues, c'était beaucoup dans la vie d'une révolutionnaire, mais si peu à l'échelle planétaire. Pour autant elle n'allait pas se laisser mener en bateau par des boniments tout droit sortie de bouquins pour enfant. Si son patron voulait à ce point retrouver ce bloc de roche, marqué des cicatrices de notre monde ; Il avait qu'à se déplacer lui même.

Elle faillit abandonner. Elle voulait abandonner. Sauf qu'un instinct viscérale et profond, lui indiquait de continuer, de ne pas se laisser vaincre par les difficultés. Elle était pugnace, tenace, et même têtue comme subordonnée. Malgré tout, elle restait l'une des voix les plus pure du mouvement, enfant d'esclave, esclave libérée par un révolutionnaire de l'Ourobouros, elle leur devait tout. La liberté, l'influence et la tranquillité d'esprit. Quelques part, ça l'arrangeait bien d'avoir le permis de tuer, sous couvert d'une cause plus grande qu'elle. Cela avait l'avantage de lui laisser les mains libres, tandis que son esprit était concentré sur le principe, plus que sur la vérité.

Même si ces derniers temps, elle essuyait déboire sur déboire, elle y avait eut quelques années bienveillantes et humaines, tranquilles et bénies. Elle s'en souvenait encore, des entraînements avec les assassins, des cours d'espionnage tout ça chapeauté par un grand homme. Un homme qu'elle admirait autant qu'elle le craignait, et même parfois se demandait-elle s'il n'y avait pas de l'amour là dessous. Après tout, il était l'origine de tout le bien qu'elle avait connu jusqu'à lors, celui qui avait ordonné sa libération ; Celui à qui elle devait tout.

Alors elle tuait pour lui, elle mentait pour lui, elle rampait dans la crasse et répandait le sang des ennemis de la cause pour lui. Elle aurait fait bien plus si elle l'aurait pû. Ce fut dans cet état d'esprit qu'elle enfonça un pied dans le sable chaud d'Hinu Town. Cela faisait à peine quelques semaines qu'on l'avait missionnée pour cette tâche. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'elle n'en pouvait plus de cette satané île. La chaleur, le climat inhospitalier, les sables mouvants, les gens moins accueillant encore que des portes de prisons. Elle sentait que quelque chose clochait quand elle arriva dans la base révolutionnaire.

Il y'avait un climat de tension, une sorte de méfiance, l'impression que personne ne voulait lui tourner le dos. Comme s'ils savaient tous, qui elle était et ce qu'elle faisait là. Car plus qu'une révolutionnaire banale, elle était la garante des idéaux d'hommes bien bas. Elle était le glaive dans la main invisible de l'AR. Elle était le bouclier des valeurs de sa maison. Elle était, après tout, une membre à part entière de l'Ourobouros. Et même si elle n'était pas la plus reconnue de ses pairs, même si ces derniers temps, le fil des évènements semblait lui échapper, elle resterait un membre intègre de son équipe.

Puis était venu ce fameux guide. Un homme discret, presque trop sobre pour être honnête, dans un mouvement qui se voulait souvent futile et désuet par son esthétique. Il était passe partout, n'avait aucun signes particuliers sinon d'être un grand escogriffe décousu, aux membres trop graciles malgré leur taille disproportionnés. Surtout, c'était ses yeux mordorés qui avaient attiré l'attention de la jeune femme, et elle le suivit quand il lui souffla : C'est ton patron qui m'envoi, le vrai cette fois. Il lui tendit une carte que nul autre n'aurait reconnu, à part un membre de la police secrète. Il m'a dit de te souffler à l'oreille, que l'objectif de sa mission se trouve quelque part que seul moi connaît, alors suis moi et tout ira bien.

Avec le dit chef qu'elle se coltinait, cela était possible. Tout était possible, rien n'était vrai, disait-il tout le temps, ou quelque chose du genre.

- Très bien, mais pas d'entourloupe, ou j'te fais la peau et j'serais pas tendre ! Qu'elle fit, tandis que le gars disparaissait en riant dans un couloir sombre et obscure.

Retour à la réalité, ils étaient à présent bien loin du QG de la révolution. Ou la menait-il ? Pour quelle obscure raison faisait-il autant de détour ? Le secret, le secret était le seul objectif de cet homme. Qui était-il d'ailleurs ? A mesure qu'ils avançaient, sa silhouette se modifiait, semblait changer. Comme s'il n'était pas un seul homme sous la capuche et le chèche qui lui enserrait le crâne, mais plusieurs. Sa voix se faisait tantôt sèche, tantôt doucereuse, tantôt langoureuse, tantôt enfantine.

Ils arrivèrent dans une ville qu'elle eut du mal à identifier. Elle remarqua seulement le symbole qui était gravé dans la roche au dessus de la porte qu'ils passèrent. Canaille enleva son turban, et tout le monde à l'intérieure du bouge se tut. Les conversations reprirent seulement quand son guide enleva le sien, dévoilant ses yeux fauves et ses traits gracieux, bien que matures. Tout le monde semblait le connaître, tout le monde sauf elle. Elle enrageait.

- Suis moi, et laisse pas traîner tes yeux partout non plus. Qu'il fit en la voyant dévisager les hommes qui la regardaient tous d'un air méfiants. Oeil pour oeil, dent pour dent, c'était la devise de Canaille.

Ils ouvrit une porte de derrière, mais plutôt que de s'ouvrir sur la rue, celle-ci s'enfonçait profondément dans les entrailles de la terre. Et pendant qu'elle se demandait qui avait acté que les révolutionnaire aimait se cacher sous terre comme des vers, il attrapa une torche qui brulait à l'entrée du labyrinthe souterrain, et s'enfonça sans demander son reste.

Elle le suivit jusqu'à sa destination, une pièce enfumée et cachée de tous.

- Attends là, fit l'homme.

Putain, elle espérait que tout ceci n'était pas une vaste supercherie, sinon on allait encore se foutre de sa gueule, dans la hiérarchie. Déjà qu'elle était la risée de tous, depuis que le "tribunal" des révolutionnaires de North, avait voulu sa peau parce qu'elle avait rencontrer le mauvais type, au mauvais endroit, au mauvais moment. Manquerait plus qu'on lui reproche d'avoir voulu filer un coup de patte à un révolutionnaire en crise.

Elle poireauta sans regarder partout, obéissante donzelle quand on savait la prendre. Et ça, Cesare le savait bien.

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Tant d’années, tant d’événements. Le sable gommait, inlassable, tout ce que l’homme cherchait à construire. Force de la nature contre lequel tous s’échinaient à lutter. En vain. Au loin, un mur colossal mangeait l’horizon et diffusait des nuances mordorées dans le ciel. Les portes claquaient, les masures se fermaient. Chacun disposait ses étoffes pour empêcher les grains de s’inviter chez eux. C’était devenu un rituel en cette terre hostile, où l’homme demeurait. Une mauvaise herbe parmi d’autres, là où quelques-uns préféraient y voir l’espoir et la marque d’une vie irrépressible. Et encore, la cité était un réel joyau en comparaison des bourgades dissimulées dans les sols rocheux affleurant les dunes.

Le mugissement du vent emplit tout à coup le ciel, sinistre alarme d’un cataclysme devenu bien trop régulier pour les indigènes. Rapidement, les rues devinrent vides, les étals furent remballés. Ne resta qu’une étrange caravane, de dromadaires chargés de caisses emmitouflées dans cuirs et laines. Des cache-yeux avaient été disposés sur les bêtes tandis que les hommes se munissaient de protections similaires. Ils franchirent les portes de la cité sous l’œil intrigué des quelques gardes qui tardaient encore à fermer les portes, aux pattes certainement graissées pour permettre à ce convoi de quitter Hinu Town.

Il ne fallut que quelques centaines de mètres pour qu’ils ne soient happés par le mur de sable, qui rugit en les avalant. Sa première victime fut une silhouette gracile montée sur un chameau maigrelet, dont les bosses se balançaient au gré de ses pas. La bête baissa la tête et la fureur du vent fit glisser la capuche en arrière de celle qui semblait mener la caravane. Des cheveux couleur cendres. Ils disparurent tous sans un cri, et les gardes qui avaient été payé pour leur ouvrir haussèrent les épaules lorsque les portes se fermèrent. Il fallait être fou pour braver les tempêtes, fou ou désespéré. Or, dans cette direction, il n’y avait aucune ville à moins de deux jours de chevauchée. Mais ils n’avaient pas l’habitude de poser des questions. Si faire rentrer n’importe qui était en général difficile, faire sortir une troupe de marchands pour une mission proche du suicide n’était pas chose à les rendre curieux. Tant pis pour eux, tant mieux pour le désert.

Les traces de pas du dernier chamelier disparurent en quelques secondes à peine et il ne resta plus la moindre trace de leur passage. Car tout ce que la furie de la tempête avalait disparaissait à jamais.

Quatre coups sourds furent frappés à la gigantesque porte de pierre qui masquait l’entrée de la ville enterrée. Dissimulé au creux des montagnes, la ville d’Ougarit connaissait de nombreux accès. Ce dernier était l’un des plus méconnus. La porte coulissa pour faire rentrer un groupe hétéroclite, mêlant camélidés et humains. Le vent et le sable s’y engouffrèrent quelques instants avant qu’on ne referme derrière eux. C’était un des plus gros convois de ces derniers jours, de vivres, armes et … autres. La traque au révolutionnaire qui avait suivi les événements de Jötunheim avait rendu la vie bien compliquée pour de nombreux sympathisants. Alors il devenait nécessaire de couvrir davantage ses traces. Les caisses furent rapidement saisies et inspectées avant d’être réparties selon leur contenu. Toutes, sauf une. Cette dernière portait le symbole d’un cercle, qui ressemblait vaguement à un serpent se mordant la queue. Celle qui menait le convoi, toujours sous sa capuche, dissimula le symbole à l’aide d’une lanière de cuir.

« Celle-ci vient avec moi. »
croassa-t-elle, d’une voix éraillée par le sable et le vent.

Elle se racla la gorge et fit glisser la capuche en arrière. Ses longs cheveux dévalèrent ses épaules. Elle remonta ses lunettes, baissa son foulard pour révéler des yeux gris et bleus, une bouche en cœur et un visage d’ange qui contrastait avec son regard acéré. Nul ne sembla la reconnaître. Ainsi donc elle tira sur le côté le tissu qui cachait son plastron pour révéler un symbole honni. Symbole d’une certaine caste révolutionnaire. Pour toute réponse, un hochement de tête. Elle s’empara de la caisse, qui devait bien avoisiner la centaine de kilos, et la vissa sur son épaule comme s’il s’agissait d’un baluchon. Elle s’enfonça dans les méandres de la cité, disparut dans les tunnels en laissant une trainée de sable derrière elle.

« Bon sang … il y avait longtemps que j’en avais pas vu un … » murmura l’un des gardes de la porte à destination d’un de ses pairs.

L’un des chameliers qui avaient accompagné la donzelle haussa les épaules.

« Et encore … si je te disais de qui il s’agit, tu ne me croirais pas … »

Les minutes s’étiolaient à mesure que l’invitée attendait, avec plus ou moins de patience. Trop long, dans un silence assez relatif car les vibrations d’une musique indigène parvenaient parfois jusqu’à sa table, faisant onduler la fumée qui traînait encore par terre. La cire de la bougie fut consumée jusqu’à sa moitié lorsque, enfin, des sons de pas lui parvinrent. Graciles, bien moins lourds que la plupart des habitants de ces lieux. La nouvelle venue entra sans frapper, poussa la porte et jeta un regard courroucé dans la pièce avant de se focaliser sur la patiente révolutionnaire. Elle soupira, puis tira une chaise des quatre chaises disposées autour de la table et s’assit d’une manière un peu trop masculine pour la poupée qu’elle était. Elle se gratta un manque de barbe puis observa Canaille.

« T’attends depuis longtemps ? »

Elle avisa un pichet, quelques verres sur une commode en bois, vieille et abîmée. Elle se releva, la fumée ondula autour de ses pieds. Elle renifla le liquide. Ça ferait l’affaire. Elle serra les dents, du sable crissa encore entre ses molaires. Foutu sable, foutus cristaux. Elle détestait le sable.

Elle apporta le tout sur la table, entreprit de servir Canaille tout en répandant quelques grains çà et là. Elle se redressa, pesta et secoua sa tunique pour en faire chuter quelques poignées. Ce qui n’étaient rien comparé à ce qu’il restait dans ses bottes.

« C’est tiédasse, y’a plus une seule bulle, mais si t’es passé au travers de la même tempête que moi, ça te fera du bien. Reste plus à espérer qu’on attende pas encore trop longtemps … As-tu une idée de qui on attend ? »

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Elle haussa les épaules. Elle était prête, en cas de coup dur, à s'en sortir par la manière forte. Elle était prête à mourir pour la cause, pourquoi stresser autant pour un entretiens secret avec son employeur ? Après tout, Canaille n'avait rien à se reprocher, aussi détendue que possible, elle posa les pieds sur la table bancale qui faisait le centre de la pièce, et attendis en regardant le plafond. Si ça se trouvait, on allait même la félicité, ou bien même lui donner une promotion. Ce serait bien ça, d'évoluer, un jour. Stagner c'est comme mourir, on arrête d'aller de l'avant, et pendant que les autres prennent de l'avance, on a l'impression d'aller à reculons. Elle détestait rester en place, sur place, laissé comme un boulet sur le bas côté. Et c'était ce qui était entrain de se passer sur Hinu town, se dit-elle. Elle avait suffisamment rouler sa bosse pour savoir quand on la mettait au placard.

Et cette affectation ressemblait en tout point à un cul de sac. Une voie sans issue ou elle n'emmerderait plus personne, avec ses questions, et les réponses auquel elle s'attendait. Un lieu ou elle ne ferait plus de grabuge, et ne remettrait pas en question l'ordre établie. On la muselait quelque part, et elle détestait ça. Elle se serait faite plus rapidement à une mission suicide qu'à ce genre de poste sans intérêt. Au moins, le suicide à du panache, et l'on passe pour un martyr, l'on peut être utile.

Quelqu'un arrivait, elle entendait des bruits de pas dans la pièce voisine. Des craquement, des raclements, des voix. Sans avoir besoin d'approcher, elle sentait que la scène allait bouger, que les cartes se mettaient place, et qu'on allait abattre une partie de son jeu ce soir. Elle le pressentait. Entra une personne fluette, de sexe féminin, comme elle. Enfin, plus abîmée, plus expérimentée et plus bourrue qu'elle.

Elle jouait à merveille son rôle de la guerrière effarouchée, mais quelque chose disait à Canaille qu'il y'avait anguille sous roche. Pourquoi l'homme ne l'avait-il pas mené jusqu'à la salle, comme elle ? Cela présupposait qu'elle connaissait déjà le chemin, qu'elle était un habituée, donc. Peut être que c'était un test, peut être que c'était un autre piège de sa hiérarchie. Elle était retorse, la hierarchie. Perverse par moment, aussi.

- Mh, assez oui, mais j'suis pas pressée de retourner dans la tempête, donc ça va j'ai le temps... Qu'elle fit sur le ton de la conversation, sans lâcher sa position débonnaire.

Elle respectait hein, mais sans savoir qui était son interlocuteur, difficile de deviner comment réagir. C'était peut être le but de la manœuvre, savoir qui elle était, dans le fond. Elle attrapa la goudre que lui tendit la petite nouvelle arrivante. Le sentit de manière méfiante, essayant de deviner ce que c'était. De la bière, cela avait l'odeur, et quand elle trempa les lèvres, cela lui confirma que s'en était. Elle but quelques lampées, prudente et pas sûr de la qualité de ce qu'on lui présentait. Finalement, pas dégueu, elle se laissa  aller à une vraie gorgée et fit tourner le mélange à sa partenaire du moment.

- Aucune idée, mais toi, tu sais sûrement ce qu'on attends non ? J'veux dire, t'es arrivée toute seule jusqu'ici, sans guide , tu dois avoir l'habitude de ces rendez vous ... Alors dis moi, toi, ce qu'on fiche ici d'habitude, peut être que je pourrais deviner qui on attends comme ça ...
Elle haussa les épaules. De toute façon, si elle était dans la merde, autant l'être jusq'au bout et poser les questions qui fâchent.

Elle était pas du genre à avoir la langue dans la poche, et des idées plein la caboche, son cerveau carburait à dix mille à l'heure, sans qu'on lui pose toutes ses questions sans une once de sens. Elle défit son manteau, dévoilant des cicatrices sur les bras et des mains calleuses, tannées par des années à tenir le sabre et à défaire des coupe jarrets de toute sortes.

Elle s'ennuyait ... Mais bon, pourquoi s'agiter quand on peut rester peinard à cuver son jus ? Elle tendit le bras vers sa partenaire ... Il t'en reste un peu, il commence à faire soif à force d'attendre dans ce taudis. Elle mima la bouteille avec son pouce, et ouvrit la bouche en attendant la réponse de sa compère.

Elle la détailla un peu plus. Elle était un peu plus grande qu'elle, filiforme, avec des cicatrices sur le visage. Surtout une, qui barrait son œil, était impressionnante. Il se dégageait d'elle une tranquillité d'esprit, et une force certaine. Elle pouvait le dire rien qu'en l'ayant vu se déplacer, et se mettre naturellement là ou sa craignait le moins en cas d'attaque, cette fille savait se battre et faire la guerre, ça s'était clair.

Alors peut être que cette mission, avait un autre but que de retrouver le poneglyphe disparu, peut être que toute ça n'était qu'une mascarade pour des plans brumeux, ça, elle connaissait un minimum ceux de l'Ourbouros pour le savoir.
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Ce qu’elles attendaient ? Ah, bien entendu. Il était venu le temps des moissons, le climat sec et aride d’Hinu Town se prêtait à la récolte du grain. Les mauvaises herbes s’étaient grillées au soleil, ne laissant qu’un blé blond et robuste. Prêt à la fauche, surplombant une paille rêche, piquante. Ne resterait alors qu’un chaume dur et solide. Dans une terre noire du sang des innocents. Et par-dessus repousseraient les graines de la révolte, d’un automne révolutionnaire sans adventices. Sans pousses indésirables. Un mouvement uni, fort. Mais pour cela, la moisson devrait être faite, et il fallait en trouver les parfaits artisans. Aussi mauvais que la mort, les pires des pires. Avec un cœur aussi solide que la Cause. Et cela … cela ne poussait pas dans toutes les terres. En de rares occasions, une fleur solitaire émergeait dans le sable du désert. Elle avait bravé le manque d’eau, l’abrasion du sable. Elle avait survécu à la violence du soleil pour éclore et faire valoir sa rage de vivre. Et c’était cela qu’elles attendaient. L’éclosion de cette volonté féroce. Pour seule réponse, elle se para donc d’un sourire sardonique. Une de ces grimaces qui augurait d’intentions peu honnêtes. Prémices d’un marché qu’il vaudrait alors mieux refuser.

« Seule, oui. Bien observé. »
fit-elle, avant de s’emparer de la bouteille et de lui servir un verre à moitié rempli.

Mieux valait rationner cette bouteille pour le moment où Canaille en aurait le plus besoin. Rafaelo soupira et reposa la bouteille au centre de la table. Il s’appuya contre le mur, croisa les bras en faisant crisser son gantelet d’arme. Quelques secondes s’étirèrent entre elles, dans un silence perturbé par les quelques hurlements du vent dehors, dont la violence résonnait jusqu’ici. L’assassin entreprit de tirer un morceau de papier de sa ceinture, plié, abîmé. Les couleurs délavées de ce qui ressemblait à une carte avait subi les affres du temps. Il lança l’objet sur la table, qui tournoya avant de se figer devant Canaille. Une silhouette élimée tenait une épée dans sa main, et une balance dans l’autre. Pas de confusion possible, c’était un Atout. La Justice.

« Voilà ce que attendons. »

De nouveau, un silence. Plus le temps passait, plus il se retrouvait à mimer Ombre jusque dans ses silences. L’assassin se redressa et s’éloigna du mur. C’était son premier recrutement depuis la création du Secret, après tout, alors mieux valait faire ça bien.

« Dis-moi, Canaille, je gage que tu aies déjà entendu parler du projet Ourobouros, au sein de la Révolution ? »
commença Rafaelo avant de prendre un siège, de le faire tourner et de s’asseoir à la garçonne dessus.

Il esquissa de l’index le symbole du serpent se mordant la queue sur la table, en un simple cercle.

« A ta tête, tu dois bien avoir eu vent de quelques rumeurs, concernant un Secret au sein de la Révolution. Une volonté d’ordonner le mouvement et de le purger de ses criminels et traîtres. »
continua-t-il, avant d’écarter la cape qui masquait le symbole de la branche Négociation sur son épaule gauche.

Il travaillait donc pour Ombre, ce qui trahissait son statut d’assassin … ou de diplomate selon comment on voyait les choses.

« Alors, je vais te raconter une petite histoire … »
ricana-t-il avant de se pencher un peu plus en avant sur la table.

« Il était une fois, dans le royaume d’Hinu Town un assassin et une Canaille. L’assassin était une belle jeune fille, connue pour être au service de l’homme le plus cruel du monde. La Canaille était une tête brûlée, qui cassait plus de nez qu’elle ne rendait de services. A tel point qu’on commença à lui demander de moins en moins d’aide. »
fit-il, avant de se servir un verre et d’en faire tourner le contenu au fond du verre.

« L’assassin venait souvent à Hinu Town, elle avait une vie là-bas et de nombreux amis, qui lui permettaient d’oublier de temps en temps sa vie de tueuse. La Canaille, elle, était volage. Elle allait d’une vie à l’autre, sans s’arrêter. Mais, souvent, elle revenait à Hinu Town. Pourtant, jamais l’assassin et la canaille ne se rencontrèrent. Un jour, par hasard, l’assassin et la Canaille se retrouvèrent dans une pièce. Une pièce loin de tout, qui empestait la poussière et l’oubli. L’homme pour qui l’assassin travaillait lui avait donné une mission. Une mission, comme d’habitude, cruelle. Il n’était pas l’homme le plus méchant du monde pour rien. »
continua Rafaelo, tout en prenant une lampée de ce breuvage insipide.

Il riva ses yeux bleu et cendre dans ceux de Canaille.

« Il se faisait appeler la Justice. Et la Justice avait ceci de particulier : elle était aveugle, et son couperet tombait souvent. Il était méchant car il était impartial, et tout le monde avait peur de lui. Canaille avait attiré l’attention de la Justice, et cela n’était jamais bon signe. »
poursuivit-il, le dénominatif ayant soudain sauté de ses phrases.

« Et alors que la jeune fille se préparait à accomplir le travail de la Justice, elle se demandait la chose suivante : qu’avait donc pu faire Canaille pour attirer ainsi l’attention de cet homme si cruel ? »


Il marqua un temps d’arrêt.

« Et toi, Canaille, en aurais-tu une idée ? »
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Elle vivait dans un monde dur et difficile. Elle vivait dans un monde où c'était tuer ou être tuée. L'utopisme qui voulait que l'on ne blessa gravement un adversaire qu'en cas de dernier recours, que la diplomatie pouvait régler la plupart des problèmes, c'était bon pour les contes de fée. Au fur et à mesure que la fille s'exprimait, par ses gestes et sa posture, Canaille sentit une impression lugubre lui tirailler l'estomac, et venir piquer sa nuque. Elle ne broncha cependant pas, ne bougeant pas d'un pouce quand carte tomba sur table. Elle lut l'inscription, et enregistra l'information dans sa tête, respirant difficilement à cause de la pression que dégageait son homologue. Pourtant un être humain, comme elle. Une femme, comme elle. Mais l'atmosphère qu'elle dégageait vous glaçait le sang.

Elle haussa un sourcil. Tout ça pour lui faire un procès d'attention. Elle croyait quoi la donzelle, que la cause excluait de mettre les mains dans le cambouis ? Dans le sang et les os, la sueur et les excréments étaient son pain quotidien. Quand des fat comme Justice se complaisaient surement dans le luxe, elle naviguait en eaux troubles, petites mains qui n'avaient jamais pris la peine de se ganté. Ni de se gâté.

Elle écouta tout son discours, sa petite histoire, le lien qui les unissaient enfin. L'ouroboros. D'aussi loin qu'elle se souvienne elle avait toujours roulé sa bosse pour cette branche de l'Armée Révolutionnaire. Déjà parce qu'on l'avait recruté, ensuite parce que c'était à eux qu'elle devait sa liberté. Mais en écoutant ce que lui jactait son interlocutrice privilégiée, qui serait à ses dires le pont entre Justice et Canaille, sa liberté n'était que de façade. Elle haussa les épaules et se contenta de prendre une cigarette dans la doublure de sa veste : Vous dérange pas, My lady? Qu'elle fit pleine d'une ironie mordante.

Elle alluma sa tige, et emplit ses poumons des toxines nécessaire à garder son zen pour la jeune femme.

- D'abords, jugé autruis sur les bruits de couloirs, c'est complètement débile, si j'puis me permettre. On l'attaquait, elle répliquait. C'est vrai que je prends pas de gants avec les choses qui me plaisent pas, et que beaucoup d'choses me débectent : L'impolitesse, par exemple. Le manquement à l'honneur. Les gens qui bafouent la morale impunément. Beaucoup de choses me révoltent. Si j'en suis à combattre le système, c'est aussi que j'aime agir. Et j'ose espérer que c'est ton cas aussi, My lady.

Elle vida d'un trait le verre que lui avait servit Rafaelo, ou du moins sa figure la plus féminine. Elle balaya de la mains la table, comme si elle balayait tout les doutes d'un revers : Peu importe son camp, s'il est dans le mien, il mangera des mandales, comme tout le monde. Simple philosophie, fille encore plus simple encore. Donnez moi un os à ronger, j'en ferais un cure dent. Donnez moi une cible, et j'irais lui tirer les vers du nez. Fais-ci Canaille, fais-ça Canaille... Et après venez pas vous plaindre de mes méthodes, elles marchent sinon on me demanderait pas. Nature intraitable, mais large sourire amicale sur la trogne, tu regardais la jeune femme droit dans les yeux.

- Alors s'il faut encore se battre, j'le ferai, que ce soit contre toi ou un autre. J'ai toujours été loyale. J'ai ça pour moi, et le cœur léger. Alors venez pas m'chier sur les bottes, et donnez moi du boulot, ça sera mieux que de m'éliminer bêtement ... Grave erreur de calcul, selon elle.
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La cigarette ne dérangeait pas non. C’était plutôt ce ‘My Lady’. Mais il fallait s’y faire, qu’il n’avait plus la tête de l’emploi. Il masqua un sourire amusé. Acculée, Canaille montrait les dents. Bien qu’à en croire ses actes, elle montrait souvent les dents. Rafaelo croisa les bras et attendit la fin de sa réponse.

« Agir, certes. Mais répondre aux questions certainement pas. » conclut l’assassin.

Il soupira et secoua la tête.

« Dans ma branche, les bruits de couloir n’existent pas, ma chère. Il y a les faits. Et seulement les faits. En voici quelques-uns, Canaille. Tu es une tête brulée, une sale peste qui ne sait qu’enfoncer des portes pour arriver à ses fins. Peu importe la mission, tant qu’il y a un but, tu ferais n’importe quoi pour y arriver. » répliqua-t-il, avant de sortir une cigarette de sa poche intérieure.

Il l’alluma, d’une façon étrangement similaire à Canaille, qui ne s’embarrassait pas de manières.

« Peut-être sont-ce tes méthodes ? Tu ne m’as pas l’air de quelqu’un qui a des choses à se reprocher. Et si c’était le cas, je le saurai. Après tout, je n’ai entendu aucun ‘bruits de couloir’ en ce sens. Par contre, ce que j’ai entendu dire, c’est précisément cela : qu’ils soient de ton camp ou non, tu n’hésites pas à agir. Car, scoop, tous les révolutionnaires ne sont pas intègres. Certains dissidents sont dans les rangs de l’armée uniquement par amour du chaos qu’ils peuvent semer. Mais ce n’est pas ton cas, n’est-ce pas, Canaille ? »

Un silence un peu long s’intercala entre elles. Rafaelo tira sur la cigarette, fit tomber la cendre par terre. La fumée était étrange. Trop lente, surréelle. Elle montait lentement, s’égrenait à peine. Comme tenue, maintenue. Etrange détail dans une étrange conversation.

« Irais-tu jusqu’à mettre une mandale à Justice lui-même s’il t’en prenait l’envie ? »

Un sourire amusé se glissa sur ses traits, vite masqué par une gorgée de plus de son verre. Il chassa la cendre de sa cigarette, son visage presque entouré de fumée. Il la fit partir en battant de la main, la dissipa un peu.

« Permets-moi de préciser un peu, si tu constatais que Justice était le pire enfoiré possible, et qu’il avait envoyé quelqu’un te tuer, toi ou une autre, parce que ta mort pourrait le servir dans ses intérêts personnels. Irais-tu jusqu’à le trouver et le tuer ? Quoi qu’il en coûte, et pour la Cause ? Car si c’est le cas, cela ferait de toi une traîtresse à la Révolution, non ? » minauda-t-il, avec un rire de gorge.

« Canaille, que serais-tu prête à sacrifier pour assurer la victoire de la Cause révolutionnaire, et purger le mouvement de tous ses traîtres ? »

La question était franche, elle avait au moins ce mérite, comparé aux circonvolutions de l’assassin. Tourner autour du pot était visiblement son jeu favori. Ça, et obtenir les réponses à ses questions.

« Pour une fois dans ta vie, muris bien tes mots, et tu comprendras peut-être ce que tu as fait pour attirer l’attention de Justice. »

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C'est fou ce que les gens aiment s'entendre parler. Son interlocutrice ne faisait pas exception à la règle, et la régalait de ses longs discours, fluides et bien construits. Exactement ce qui pouvait mettre en rogne Canaille, et lui donner envie de tourner les talons pour aller voir si le sable était plus ocre ailleurs. Hinu Town, pas sa plus grande réussite. Après tout, elle se demandait bien si sa vie avait été au moins une fois une réussite. Si le mec la haut, qui tenait les manettes, n'avait pas décidé de lui mettre de sévère bâton dans les roues. Peut être que c'était personnel. Peut être que son ascendance avait fait un truc, ou que sa descendance le ferait à sa place. Même si avoir des gosses n'enchantait pas des masses la jeune révolutionnaire, pour tout vous dire. Mais là n'était que divagations ; Elle avait du pain sur la planche. Elle devait réfléchir à de grands sujets, qui traitaient de désertion, de renégats et de grandes désillusions.

Prenez Bobby, bobby a été un contestataire toute sa vie. Il a monté un par un les marches dans l'escalade de la violence, surtout quand il en subit lui même quotidiennement de la part de ses créanciers, sa femme et même les autorités du coin. Bobby est un peu peureux, mais très dévoué à une cause dont il n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Puis un jour, on vient lui parler de la Cause, la Cause avec un grand C. Elle est belle, elle est glorieuse, et l'idée d'appartenir à un tout plait à Bobby. Puis Bobby s'engage, et alors commence la mise en situation réelle, sur le terrain. Les morts, le sang, les tripes et les boyaux. Bobby connaît la guerre que fait le GM aux révolutionnaires acharnés de l'AR. Alors Bobby va déserter dès qu'il le pourra. Ceux là, Canaille ne leur en veut pas, c'est la vie qui leur donne l'opportunité de tourner talon, et de se rendre aveugle aux atrocités que vivent les autres.

Retour à la réalité, et à nos deux jeune femmes. L'une est né dans l'ombre d'une malédiction, tandis que l'autre est tributaire de ses ancêtres. De leur passion. De leur agitation, de leur intelligence. Malgré tout, les deux luttaient fort pour ne pas céder à tout ce qui animait leur sang. L'esclave et l'assassino.

- Tu veux que je te dise quoi ? Que j'irais mettre des mandales à Dieu lui même si son comportement  m'plaisait pas - si tant qu'il existe ce vieux schnoque... ? Et bah il faut savoir que j'sais faire la différence entre le bien et le mal, et c'est bien tout mon problème... Fit Canaille en se levant et en tapant du poing sur la table... Il y'a un moment, faut que ça s'arrête, et que la vraie justice, et la vraie égalité gagnent sur ceux qui se servent du Talion comme d'une excuse pour écraser les autres ... Elle crache difficilement un molard encore pollué par des grains de sables s'étant glissés dans sa boisson... Alors oui, même si le patron était mauvais, ce que je doute qu'il soit, j'irais lui coller ma meilleure mandale. Je suppose que s'il n'y avait pas le choix et qu'il n'était pas raisonnable, ce serait de mon devoir même.

Elle sourit, elle regarda de biais Rafaelo et se mit à rire de manière un peu hachuré... Même si a ce qu'on raconte, il en prend deux comme moi au petit dej', mais ça c'est une autre histoire, j'ai encore du temps avant de pouvoir faire sa rencontre de toute manière... Elle fit tourner son bras, comme si sa puissance pouvait s'améliorer par ce simple geste.

Et si seulement cela pouvait être aussi facile que ça...
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Mettre des mandales à dieu lui-même. Peut-être pas jusque-là mais elle avait l’esprit. Faire la différence entre le bien et le mal n’était qu’une question de référentiel. Après tout, Rafaelo avait déjà fait le mal sciemment. Tuer était un acte mauvais par essence. Pourtant, le but était bien plus grand. Bien plus méritant. Lui n’était qu’un outil. Alors que penser de Canaille ? Elle était sans entraves. Sans liens. Une cause brute et pure animait son cœur. Aussi violente que nécessaire, aussi rugueuse que possible. Mais juste.

« C’est ça le truc avec ceux qui se pensent au sommet de la chaîne, Canaille. Parfois, ils ont tendance à oublier ce que ça fait d’être à la traîne … »

Depuis quand n’avait-il pas eu faim ? Depuis quand n’avait-il pas souffert comme ceux qu’il cherchait à défendre ? Depuis qu’il avait pris … non, depuis qu’on lui avait mis une arme entre les mains, l’assassin s’était battu au nom de la révolution. Mais jamais il n’avait réellement vécu l’oppression. Jamais il n’avait vécu ce dont il essayait de préserver les siens. Il avait besoin de garder les pieds sur terre, la tête froide. La mandale de Canaille était métaphorique …

« Pas sûr qu’il prenne ça au petit-déj, j’ai entendu dire qu’il préférait du café, noir et bien amer. » minauda-t-il, tout en jouant avec la fumée de sa cigarette.

Il tourna son index autour de la fumée et cette dernière s’y attacha comme s’il s’agissait d’un fil. Il rompit le trait d’un geste et reprit une inspiration dont il ne recracha rien.

« Bien. Je pense que ça devrait le faire. Mon frère ne m’avait pas racontée d’histoires. »

Rafaelo éteignit la cigarette sur la table et balaya la fumée d’un geste. Il croisa les bras, toisa Canaille qui demeurait perplexe devant ce qu’il venait de dire. Logique, lorsqu’on n’avait pas même une bribe d’information.

« Nous montons un groupe de travail spécial au sein de la révolution. Mon frère, Cesare, a mené son enquête sur de nombreux membres avant de cibler certains profils spécifiques. Ce que je vais t’apprendre, Canaille, est le secret le mieux gardé des révolutionnaires. Et je crois que tu commences à comprendre qui je suis … » fit-il, avant de modifier la structure de son visage pour aborder son apparence habituelle en forme fumigène : le portrait craché de Cesare, mais aussi de l’un des hommes les plus recherchés de la révolution.

« Je suis l’Atout de la Justice. Rafaelo di Auditore, et tu connais déjà mon frère jumeau. Quant à ce pourquoi je t’ai faite venir ici, et jouer à ces faux-semblants, c’était pour confirmer que je parlais bien à la bonne personne. Je te ressers un verre ? »
proposa-t-il, tout en s’en servant un à lui-même.

Il n’entra pas dans les détails concernant son apparence, ce qui ne devait pas aider à clarifier les choses. Après tout, l’assassin n’aimait jamais faire les choses simplement.

« Mais je ne suis pas que cela, je ne vais pas tourner autour du pot : je suis le Secret des DRAGONS. Le septième siège du conseil révolutionnaire. En cela réside la véritable fonction des membres de la Confrérie au sein de l’armée révolutionnaire, ce que nous appelions le projet Ourobouros avec mes plus fidèles lieutenants. De ceux qui travaillent directement sous mes ordres. Nous avons pour rôle d’épurer et de maintenir la révolution dans le droit chemin. Ainsi, pendant que les frères font face aux affres du monde et luttent pour libérer les peuples, nous, nous nous assurons que le mouvement ne se perde pas et demeure droit et pur. Pour que demain, lorsque le Gouvernement mondial aura chuté, nous puissions assurer la relève et ne pas remplacer un tyran pour un autre. Et voilà quel sera ton rôle à présent, Canaille. »

Il lui tendit son verre.

« Bienvenue dans la police secrète révolutionnaire. Tu seras directement affectée sous mes ordres : tu m’as été vivement conseillée pour une certaine mission. »

Il leva son verre pour trinquer.

« Mettre des mandales si une certaine personne se prend pour Dieu. »

Et il en avait croisé un de Dieu, à Skypeia. Shaïness et lui s’étaient d’ailleurs bien occupé de le remettre à sa place …
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Rafaelo Di Auditore, le grand révolutionnaire, l'assassin redoutable et redouté, le Dragon du Secret, l'Atout de la Justice, était une femme ? Cela l'aurait presque fait rire si la personne en face d'elle n'était pas on ne peut plus sérieuse, en plus de le prouver par des petit tour de passe passe à base de fumée. Il n'y avait qu'un seul maître enfumeur dans la révolution, et c'était le patron. Canaille reste dénue, dénuée de verve et de réponse à donner. Elle devait déjà accuser le choc, se faire à l'idée que l'atout possédait plus de poitrine qu'elle. Passé le contrecoup de l'annonce, Canaille ploya un genoux, se fendant d'une légère courbette, roide et mal effectuée, car la jeune femme n'avait pas l'habitude de s'abaisser ou de courber l'échine face aux puissants.

Là, c'était plus par respect pour le personnage, et sa fonction, que par réelle désir de s'aplatir devant plus fort qu'elle. Bien plus fort. Alors comme ça, elle intéressait un grand ponte de la révolution ? Et l'homme qui l'avait conduite, ce bellâtre qui lui faisait de l'effet à un point qu'elle se sentait changé dans sa structure psychique elle même, s'appelait Césare. Canaille enregistrait goulument chacune de ses informations, les trouvant aussi importantes l'une que l'autre.

Finalement, son rôle était simple ; Rappeler à un homme qu'il était humain, et pouvait faire des erreurs, mais elle pouvait aussi faire bien plus, tellement plus. Elle avait le cœur gros et fier, son parcours chaotique derrière elle, elle sentait qu'un avenir plus grand s'ouvrait à elle. Elle devenait en quelques instants une des figures les plus importantes et les plus gradée de l'Armée Révolutionnaire.

Elle sourit, autant à l'idée de pouvoir revoir le fameux Césare plus souvent, dans le cadre de sa mission, qu'à celle

- Faites gaffe, j'frappe fort quand même, pour une 'femmelette'. Qu'elle dit, mordante dans son ironie, piquante dans sa repartie. Il n'aura pas fallut longtemps, pour que Canaille retrouva ses vieilles habitudes, et son caractère vulgaire, mal élevé. Et bien soit, j'accepte de vous remettre dans le droit chemin si j'trouve que vous vous en écartez.

Elle attrapa son propre verre, et les deux godets s'entrechoquèrent, et les liquides se mélangèrent à cause de la force de leur rencontre. Un moyen comme un autre de faire une sorte de pacte, comme ceux que l'on passait avec les rois ou les démons, le sang et les richesses en moins.

Elle souleva son regard jusqu'à Rafaelo, se perdant dans son oeil mort, avant de rencontrer sa prunelle et tout la force de sa conviction.

- Mais vous savez, j'peux être utile à d'autres choses. Dites moi par ou on commence, et j'vous montrerai ce que j'sais faire. Lâcha-t-elle avec un sourire carnassier sur le visage. La révolution était en marche, la purge elle, avait déjà commencé dans l'esprit de Canaille.
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