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[Flash-Back] Voleur volant

Le navire, de taille moyenne et relativement commun, conserve son pavillon noir fièrement hissé au moment d'accoster sur l'archipel vert. Un nom simple pour un paysage qui l'est tout autant. L'île est verte, couverte de végétations denses. Partout où d'immenses arbres n'ont pas poussés, c'est de l'herbe qui monte bien plus haut que vos pieds, des broussailles denses, des branchages et... des bruits, car visiblement, la forêt est habitée. Pas par des humains, si on se fie aux rugissements qui perce les jungles-forêts. De loin, encore sur l'eau, l'on apercevait des montagnes qui, une fois pied à terre, disparaisse complètement du champ de vision. Et à peine arrivé, il ne faut pas trois secondes pour comprendre à quel point on est petit, en tant qu'humain. 
Peu importe, l'ancre est jetée et le ponton abaissé, l'équipage s'empresse alors de s'installer.

Car l'endroit, visiblement, est peu habité... et tant de végétations, c'est tout autant de ressources à piller pour qui sait en déployer. Le tout avec la présence très peu probable des autorités, qu'est-ce que des marines viendraient chercher par ici ? Surveiller des arbres et des bestiaux ? Non, ils n'ont pas que ça à faire et encore heureux, pour dire vrai.
Un soleil de plomb, une chaleur étouffante... humide, poisseuse... et sans plage, un climat tropical pour ce que ça a de pire. 

Avec la guigne que peut avoir l'équipage en ce moment... ou juste ce sentiment déplaisant que ça mal tourner, Rowan s'attends à une mousson d'une minute à l'autre. En vérité, il n'a aucune raison de penser que c'est pour bientôt... sinon qu'une mousson dans un climat pareil, ça arrive d'une minute à l'autre sans prévenir. Remarquez, là tout de suite, ça pourrait lui faire du bien.

Le Capitaine, sabre et pistolet à la main pour d'obscures raison, se met à beugler des ordres ! Il veut du bois parce que le bateau commence à fatiguer... tout autant qu'il veut des vivres parce que ça commence à diminuer... lui-même s'apprête à partir en forêt pour taper du bestiau. De son côté, Rowan s'empresse d'avoir l'air occupé mais plus par flemme que par peur. Par peur aussi, un peu.
Ainsi, il va pour étaler sa carte de la mer bleue de l'ouest à même un tonneau posé là... et faire croire qu'il fait des trucs de navigation importante... comme, heu... trianguler la route à suivre par superposition des itinéraires ?

Ca veut rien dire mais si on vient à lui poser des questions, ça suffira à embrouiller les autres et ce, suffisement pour qu'un mal de crâne les fasse partir. Le pire, se dit-il avec sa carte encore roulée dans sa main, c'est qu'il n'a peut-être même pas besoin de se forcer. Soudain, contre toute attente, quelque chose s'extirpe à une vitesse folle de l'insondable jungle-forêt ! Quelque chose d'étonnement peu imposant mais au son meurtrier d'une bien belle arme extrèmement bien manié.
D'instinct, à ouïr le son sifflant d'une lame extrèmement bien manié, Rowan s'écarte en sursaut d'un bond !

Un trait de lumière tranchant fendant l'air a alors manqué de le décapiter et avec, le cri furieux d'une mouette foudroie de peur chaque coeur de l'équipage. Le navigateur, pâle comme un mort, a malencontreusement lâché sa carte dans l'esquive et celle-ci, roulé à terre, n'y reste pas longtemps. L'oiseau fait demi-tour, un katana de bonne facture fermement tenu en son bec et attrape la carte dans l'une de ses serres avant de repartir dans la forêt. 

Pour la petite histoire... cette mouette, autrefois esclave du gouvernement mondial, était chargé de livrer le journal. Plus qu'un travail, une tâche et une mission dont il s'acquittait avec une grande dévotion ! Le genre de mouette qui se met au garde-à-vous et fait le salut militaire avec son aile. Fierté et passion débordait de son regard à l'idée de servir. Jusqu'à ce que... d'horribles humains s'amusent à jeter des cailloux sur sa femme et la tue. Depuis ce jour, la mouette a complètement vriller, se jurant de se venger des êtres humains. Ainsi, elle s'entraine jour et nuit à les tuer dans d'atroces souffrances... mais avant cela, il s'amuse à leur voler leurs trésors.
Ici, Rowan a regardé la carte... avec des yeux de navigateurs, des yeux qui comprennent la valeure d'une carte et l'infini richesse que sait de pouvoir déterminer sa position pour ensuite tracer sa route. Rien qu'à la façon dont il la tenait, l'oiseau a compris la valeure que ca avait à ses yeux, raison pour laquelle il l'en a dépossédé !


En partant, pour qui sait parler aux animaux, ces cris aigus étaient en réalités des rires sardoniques de mouettes psychopathes. Une seule mauvaise journée suffit à vous faire vrillez... 


Ni une, ni deux, ce pleutre de Rowan réclame un pistolet et un sabre ! Car il est bien conscient que la carte est essentiel à moins de vouloir se perdre en mer ou de rester ici comme des abrutis à jouer les survivalistes du dimanche. Sans attendre, on lui jette un pistolet et un sabre puis sans attendre, il s'enfonce dans la forêt à la poursuite de l'oiseau ! En courant ! En oubliant momentanément l'incroyable rugissement qui a retentit à l'arrivée du navire comme pour l'accueillir !
    « Bon, ça doit bien faire trois heures que tu t’entraînes, non ? »

    Jayce n’avait pas tort. S’exercer sur une étroite coque de noix n’était pas chose aisée, mais Ned, en bon aspirant samouraï, tâchait de ne jamais déroger à la discipline qu’il s’était fixé. Progresser, encore et toujours. Torse nu sur la barque qui tanguait, il enchaînait les mouvements à l’épée et frappait l’air en répétant ses techniques. De temps à autre, il essuyait les grosses gouttes qui pendaient le long de son visage avec une serviette. Pas le temps de faire une pause, ni même de s’arrêter, comme lui suggérait tacitement son ami. Il empoigna la gourde d’eau disposée sur un baril et la déversa sur lui, engloutissant au passage d’énormes gorgées. Être un pirate n’était pas toujours facile, en plongeant tête baissée dans l’illégalité il avait, certes, entrevu un semblant de liberté, mais celle-ci était convoitée, méprisée. A la première occasion, gouvernements, marines, pirates, tenteraient de la lui arracher. Telle était la raison à toute cette sueur qui recouvrait son corps. Avec habilité et agilité, il faisait pleuvoir les coups.

    Jayce, quant à lui, flânait, adossé contre un rebord de l’embarcation, les mains derrière la tête. Il scrutait le ciel, tout en mâchouillant un bâton, ou plutôt en le déchiquetant de ses dents de requin. Les jours défilaient et les deux compagnons n’avaient toujours pas entrevu le moindre signe d’une terre à l’horizon. L’ennui régnait et l’homme-poisson avait peu de distractions à se mettre sous la dent, hormis ce pauvre bout de bois, qui d’ailleurs, aurait brisé les dents de n’importe quel être humain normalement constitué, tant à la base il était robuste. Il avait déjà épluché les cartes maritimes, mais il avait vite laissé tomber quand Ned lui avait reproché de ne pas se laisser porter par l’inconnu et la surprise de la découverte. Alors les voilà, voguant au gré du vent sur les mers de l’est et tuant le temps comme ils le pouvaient.

    Soudain, alors qu’il observait désespérément l’immensité du ciel bleu, il discerna une petite silhouette qui se déplaçait entre les nuages. Fronçant les sourcils pour parfaire sa vue, l’ombre qui se profilait dans les hauteurs s’épaissit soudainement jusqu’à adopter la forme d’un oiseau. Le volatile devint plus distinct à mesure qu’il se rapprochait, et Jayce découvrit ainsi une mouette énorme au corps et aux ailes musclés. Cette bête étrange et anormalement vigoureuse, piquait en direction de la coque de noix. L’homme-poisson n’eut pas le temps de réagir que le bec de la bestiole s’écrasa sur le crâne de son ami qui se figea, sonné par le choc. La mouette bascula, fusa vers le bras de sa proie et le mordit sauvagement. Contrait par la douleur, Ned relâcha son sabre que le volatile récupéra entre son bec avant qu’il ne touche le sol. La mouette lâcha un rire narquois qui parut bien étrange compte tenu du fait qu’il s’agissait d’un animal, puis, katana dans la gueule, elle repartit de plus belle dans les airs et s’élança vers les horizons.

    « Mais tu crois quand même pas que tu vas t’en tirer comme ça ?! » hurla Ned, qui retrouvait ses esprits.

    Ni une ni deux, il se mit à ramer de toutes ses forces pour tenter de rattraper le voleur. Jayce plongea sous l’eau à l’arrière de l’embarcation, puis commença à nager vigoureusement tout en poussant la barque.

    « Rends-moi mon sabre, enfoiré !!! »

    Après de longues minutes à tenter vainement de rattraper l’oiseau, ils atteignirent une île. Au loin, ils avaient vu la mouette s’y rendre et espéraient qu’elle s’y trouvait encore. Ned, le visage fermé, était furieux.  

    « Reste ici, je m’en charge.
    - Je vais te filer un coup de main, à deux on retrouvera cette mouette facilement.
    - Non ! Perdre son sabre est le comble du déshonneur pour un samouraï, c’est à moi de la retrouver et de lui faire payer pour son crime odieux.
    - Euh... Tu es sûr que tu n’y vas pas un peu fort, là ? »

    Hors de question de laisser une bestiole pareille lui dérober son katana, son honneur était entaché. Ils laissèrent l’embarcation sur la plage et Ned pénétra seul dans ce qui ressemblait plus à une jungle qu’à une forêt. La chaleur et l’humidité ambiante couplées à sa méconnaissance du terrain créaient une atmosphère pesante, voire même inquiétante. Les hauts feuillages qui entravaient son avancée et sa visibilité n’aidaient pas non plus à considérer cet endroit comme sûr. Progressant dans cette forêt, il n’avait désormais qu’un seul objectif en tête : récupérer son sabre.
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    " C'est pas possible... " Rowan lâche un drôle de soupir, entre soulagement et dépit, arque un sourcil en levant ses yeux vers le voleur. Ce dernier le regarde définitivement de haut, au propre comme au figuré. " ...vraiment ? "

    Disons que ça l'arrange, il n'a pas eu besoin de chercher très longtemps pour la trouver. Ne l'a pas trouvé du tout, d'ailleurs. Une sombre lueur dans les yeux, et le bec qui dessine un sourire cruel à sa base plumée, la mouette se tient fièrement sur un arbre perché. Quoiqu'à la posture un peu étrange, sur une serre seulement, l'autre tenant une carte enroulée tandis que le katana a son bec semble la déséquilibrer au moins un peu. Ainsi, le drôle oiseau même posté sur une branche avait ses ailes déployés pour maintenir son équilibre.
    Ils ne se sont même pas battus encore que Rowan est déjà dans un sale état.

    Sa course effrénée dans l'enfer verdoyant lui a valu de se faire lacérer et déchirer par les branchages, les ronces, orties, chardons, échardes, feuilles tranchantes... un calvaire. Que ce soit son pantalon beige ou sa chemise blanche, touts deux typiques d'un flibustier lambda, ils sont désormais en lambeaux et tâchés de son propre sang dont ses fringues s'imbibent amplement.
    Essoufflé, aussi... ca va, pas à l'article de la mort mais... tout ça pour voir que la mouette l'attends ? Le nargue ? 

    L'air sérieux, sourcils froncés, Rowan... met en jeu une deuxième de ses quatre cartes... celle de Sout Blue, bien que le choix de laquelle se soit fait au hasard. Et ainsi, un sourire en coin malicieux sur un visage détendu, c'est désormais le navigateur qui provoque le volatile. Celui-ci resserre l'emprise de son bec sur le manche de son katana. 
    Un bruit tranchant retentit dans la forêt, fait taire la jungle-forêt sur des kilomètres à la ronde. Puis, c'est sa serre qui s'enfonce dans l'épaisse branche jusqu'à s'y encastrer.

    Rowan cesse immédiatement de faire le malin, pâlit l'air soucieux, s'imbibe de sueurs froides jusqu'à déglutir.

    Lentement, la mouette se laisse chuter en avant... puis, d'une impulsion phénoménale qui secoue tout le vert environnant d'un souffle d'air, se propulse à la vitesse d'un coup de fusil ! Le navigateur s'avance d'un pas, plaque sa carte au sol de son pied et, à une main, entend parer l'attaque ; le choc est d'une violence rare. Rowan peut presque sentir son poignet se disloquer lorsqu'il lâche prise sur son sabre qui vole au loin.
    Dans son dos, la mouette au sol amorce un demi-tour et, alerter par un reflet de lumière sur sa lame, le navigateur l'interrompt d'un tir de son pistolet.

    La mouette s'élève d'un petit bond et se tord d'une vrille pour parer la balle avec le sabre qu'il tient en son bec... ce qui désespère Rowan ; elle n'aurait pas pu esquiver ? Ca n'aurait pas été plus simple et éfficace ? Non, faut absoluement qu'elle démontre sa supériorité ! Ce qui agace profondément le navigateur, qui tire une seconde fois, puis une troisième fois et vide tout le chargeur de son arme sans hésiter ! 
    Qu'elle part ou esquive, toujours en enchainant les vrilles, impossible de toucher l'animal... qui se remet en place d'un battement d'aile gracieux... le temps parait alors en suspend. 

    Elle va charger dans un instant, sous les yeux écarquillés du forban qui... croit voir sa mort arriver... ? Non ! Du bout du pied, il fait bondir son sabre en l'air et l'attrape au vol, simultanément, il jette son pistolet pour interrompre l'animal dans la préparation de sa technique. La mouette diabolique a dévié l'arme, suffisement surprise pour ne pas la tranché, ce qui arrangera peut-être Rowan plus tard... mais le laisse avec son sabre tenu à deux mains.
    L'ambiance est tendu... celle d'un duel de cow-boy ou de samouraï sur le point de s'entretuer... le navigateur lui-même la regarde droit dans les yeux et, finalement, voit la mouette lui répondre avec sérieux. 

    Elle charge ! Et lui passe par-dessous d'une roulade en hurlant comme une fillette, fuyant la confrontation ! Ce qui fait pousser à l'oiseau un cri aigu fureur aigu et vibrant ! Non sans mal, le navigateur se retrouve alors à parer une rafale d'attaque ! Chaque parade lui parait déjà un coup encaissé dont l'impact se répand douloureusement le long de ses bras, jusqu'à les tendres d'horribles crampes ; jusqu'à le désarmer une nouvelle fois ! 
    Et le laisse à terre, sur ses fesses, dos contre un arbre alors qu'une mouette qui le charge depuis les cieux sabre au bec... 
      Le teint de Ned avait viré au rouge. Cet imbécile, c’est comme ça qu’il se qualifia à cet instant, avait oublié de remettre sa tunique avant de s’engager sur cette île. Ainsi, il déambulait torse nu, s’arrachant la peau à cause des ronces et autres feuillages piquants qu’il croisait sur sa route. Il se grattait partout, d’un point de vue extérieur, il ressemblait sans nul doute à un échappé d’un asile psychiatrique. D’autant plus que l’impatience commençait à le gagner. Lui qui était généralement animé par un calme olympien, était désormais furieux et hâtif, incapable de se faire à l’idée qu’il n’y avait que peu de chances pour qu’il retrouve le voleur et son sabre.

      La progression dans cette jungle hostile n’était pas évidente, hormis les dangereux feuillages qui l’importunaient, il devait faire face aux bestioles qui peuplaient l’endroit. Moustiques, araignées et serpents en voulaient clairement à sa vie. Mais, il venait de s’arrêter subitement parce qu’un prédateur bien plus redoutable se trouvait dans les parages. Masqué par d’épais branchages, Ned entrouvrit deux feuilles pour y passer un œil. Un félin se déplaçait juste devant lui, le pas vif et léger, l’odorat aux aguets et la gueule retroussée qui dévoilait des canines menaçantes, prêtes à déchiqueter n’importe quelle chair. Un jaguar. Le roi de la jungle, le chasseur par excellence. Celui-ci semblait féroce, guettant les alentours à la recherche de la moindre proie qui pourrait satisfaire son appétit. Il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne découvre la cachette du sabreur déshonoré. Comprenant que sa planque n’en était plus une, Ned fit un pas de côté pour esquiver la charge du prédateur, qui bondit, crocs en avant. Le pirate bascula ensuite en effectuant une roulade et tira son seul katana.

      « Approche ! » jacta-t-il, bien décidé à ne pas finir en repas.

      Le chasseur s’élança une nouvelle fois avec une agilité sans pareille, bondissant à la fois légèrement et vivement. Les griffes frappèrent leur cible, lacérant la poitrine de l’archéologue qui riposta par un coup de lame qui entailla le jaguar à la base du cou. Un râle de douleur s’échappa des deux côtés et les deux adversaires se repositionnèrent. Se dévisageant l’un l’autre pour mieux se jauger et se juger, c’est à la fois une certaine hargne et une certaine sérénité qui semblaient se dégager d’eux.

      Alors que cet affrontement inopiné faisait rage entre l’homme et la bête, un rire démoniaque retentit à travers la forêt. L’information ne fit qu’un tour chez Ned, qui comprit aussitôt qu’il s’agissait de la mouette pilleuse. Il devait au plus vite rejoindre l’endroit d’où provenaient ces sons, tant qu’il pouvait encore en entendre les échos. Mais, ce n’allait pas être une mince affaire étant donné qu’il était aux prises avec un jaguar qui comptait bien le dévorer. Pas le choix, il fallait agir vite. Après être parvenu à sonner l’animal d’un coup de sandale dans le museau, il s’élança à travers la jungle en direction des rires de la mouette. Il courait à toute vitesse, sachant pertinemment que le jaguar le rattraperait en un rien de temps lorsqu’il retrouverait ses esprits.

      Après une bonne minute de course effrénée à travers la jungle hostile, il retrouva finalement la mouette et découvrit avec stupéfaction une scène insolite. Le volatile chapardeur était en train d’assaillir un pauvre homme désarmé et acculé contre un arbre. L’oiseau fusait depuis les airs, tenant dans son bec le sabre de Ned. Voyant son arme être utilisée à de telles fins, le pirate devint fou de rage, puis se jeta entre l’homme et la charge de la mouette pour s’interposer. De son unique katana il para l’attaque destructrice, réalisant au passage que c’était bien la première fois que ses deux sabres s’entrechoquaient. L’onde de choc couplée à l’anormale puissance de la mouette projetèrent Ned en arrière qui ne put retenir suffisamment cette collision d’acier. Il s’écrasa contre un arbre qui manqua de se fendre en deux sous la pression. Un peu secoué, il se releva et leva les yeux. La mouette toisait les deux hommes depuis les airs. Sans lui laisser le temps de s’esclaffer de rire, Ned bondit dans les airs bras tendu pour tenter d’embrocher le volatile.

      Hélas, il n’avait pas remarqué la présence d’un prédateur au pas léger, qui n’avait pas dit son dernier mot et qui venait de profiter de l’inattention de sa proie pour se jeter sur elle.
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      Le tir part, touche l'animal en plein tronc ; coupe net son élan par l'impitoyable loi du plomb. Son pistolet à la main qui fume encore, sa si précieuse carte dans l'autre, Rowan jette pourtant des yeux inquiets tout autour de lui. La végétation s'agite... de manière irrégulière, sans cohérence avec le vent qui souffle actuellement... ce qui suffit à conclure que, pas seulement la végétation, c'est aussi la faune qui s'agite. Sans perdre contenance, sérieux malgré son inquiétude, le navigateur est surtout concentré... au final, le sabreur sortit l'intérèsse assez peu. En ce sens que le forban s'intérèsse surtout à sa propre survie et à garantir sa propre propriété sur ses biens. 
      Peut-être pas ingrat à ce point-là. Lui se conforte en se disant qu'il veut voir la mouette morte à tout prix... et que le beau gosse sortit de la jungle est son seul espoir d'en avoir la garantit. 

      Son instinct hurle à Rowan que tant que la mouette ne sera pas morte, elle les pourchassera pour les tourmenter... parce que, franchement, entre nous ? Une mouette suffisement énervé pour attraper un sabre dans son bec, c'est du volatile détèr comme on en voit rarement. Un ennemi redoutable à ne pas sous-estimer. Puis... voilà, Rowan s'est plus ou moins fait sauver le dérrière par ce type alors... ouais, on va dire qu'il l'aime bien. Est-ce qu'il l'aime bien au point de se faire dévorer pour lui ? Ca reste à voir.

      " Tu es le seul à pouvoir gérer la mouette... " Dit-il, rangeant sa carte dans sa ceinture avec un sourire en coin amer. " ...tu es l'élu de la prophétie, si tu veux... un truc comme ça... " Renchérit-il avec un cynisme marqué, prenant son sabre en main à la place de sa carte. " ...je peux essayer de te garantir avec duel avec cette sale mouette ! Ou, si tu me laisses le temps de me situer, nous faire nous replier vers mon équipage. "


      Aussitôt, un gigantesque loup surgit des buissons dans le dos de Rowan qui, aux aguets, se retourner pour lui tirer dessus ! Une fois, la bête se décale d'un saut sur le côté. Deux fois, la bête réitère et la troisième fois, il esquive tout autant. Après la charge en zigzag, le navigateur le chasse d'un bon gros coup de pied ascendant qui lui lève la gueule en l'air dans un son plaintif. Ca parvient à le faire fuir mais, perché sur un arbre, Rowan se penche en arrière de manière vive, esquive une noix de coco et, forcé par l'élan de son esquive, avance de quelques pas. 


      " Bon, grouille-toi avant que je me casse par contre ! "
        Ned avait lamentablement manqué son coup. A l’instant où il crut être à deux doigts d’embrocher la mouette, celle-ci virevolta dans les airs, esquiva avec grâce l’assaut, et d’un vif mouvement d’épaule, battit son aile et déclencha une violente bourrasque qui propulsa le sabreur déshonoré contre un arbre. Il roula contre les branches, s’enroula aux lianes, puis termina sa chute pittoresque face contre terre, ou plutôt face dans la terre, raide comme un piquet. Après s’être relevé sous les rires et les huées diaboliques du volatile qui se dressait sur une branche, Ned se remit d’aplomb et constata qu’il avait été sauvé par l’homme attaqué précédemment par la mouette. Le jaguar gisait au sol dans une mare de sang.

        « Hors de question que je la laisse filer avec mon sabre dans le bec ! Je la poursuivrai jusqu’au Nouveau Monde s’il le faut ! Je me tire pas d’ici tant que je n’aurai pas lavé cet affront, lança Ned en braquant son regard sur le volatile qui surplombait la scène. Bon, ça me tue d’avouer ça mais… je vais avoir besoin d’un coup de main. Cette mouette… je risque de mettre trop de temps à en venir à bout et on est en train d’attirer toute la faune de cette jungle, ça sent clairement pas bon. J’ai aucune idée de qui tu peux bien être, mais sache tout de même que si tu décides de fuir seul, y a des chances pour que tu finisses en festin pour félin, à toi de voir. »

        Sans perdre une seconde, Ned s’élança de nouveau vers la bête ailée et musclée. Le chapardeur mima son ennemi et fusa aussi en sa direction. Un nouveau choc de lames retentit à travers la jungle, causant des tintements métalliques qui réveillèrent la faune des alentours. Dans une sorte de danse endiablée, la mouette asséna un coup de patte et entailla la joue de Ned, qui répliqua d’un coup vertical qui lacéra un morceau d’aile du volatile. La détermination se lisait dans les yeux de ces deux êtres bien différents. Tandis qu’il parait et frappait, Ned réalisa peu à peu qu’il était tout de même en train de se battre avec une mouette, mais surtout, qu’il galérait sévèrement contre elle.

        Les coups pleuvaient des deux côtés. Un affrontement surréaliste, l’homme contre la mouette, le volé contre le voleur. Après un assaut infructueux, Ned se repositionna par un saut périlleux, puis, bien campé sur ses appuis, ferma les yeux et plaça sa lame à la verticale devant lui. Une profonde inspiration ralentit son rythme cardiaque et laissa affluer en lui une grande sérénité. Les paupières se levèrent, un bond vers l’avant, un sabre prêt à trancher.

        « Uranai ! »

        Le sang jaillit, la mouette se figea, tremblante, et abaissa son regard vers la plaie béante qui fendait sa poitrine. Un gémissement de douleur s’échappa de son bec et le sabre volé débuta sa chute. Le volatile perdit l’équilibre, mais alors que sa conscience semblait s’évaporer, il se remit brusquement d’aplomb, rattrapa le sabre au vol, fusa dans les airs en tournoyant.

        Des étincelles surgirent du duel d’acier. Ned peinait à tenir la cadence, puis un énième coup de sabre le projeta au loin. La mouette fit volte-face et cette fois, changea de cible. A une vitesse inouïe, elle se jeta sur l’autre gaillard, sabre pointé vers l’avant.
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        Les arbres, les plantes, les herbes, tout ça s'élève en un drôle de monument en dansant, la jungle-forêt belle et noble comme on s'imagine Mère-Nature ; là où celle des fauves et des hommes est plus sauvage et désordonné, y coule le sang. Le samouraï lui-même saigne à grandes eaux, de même que la moine... Rowan, quand à lui, affiche un air concentré malgré un oeil forcé fermé après qu'une noix de coco l'ait percuté de plein fouet. Bien secoué, à moitié-assommé, ce n'est pas plus mal alors qu'ayant cessé de réfléchir, le navigateur suit le flot des attaques. Plus loin, haut dans les branches, le singe jette... noix de cocos, branches, cailloux, petits oiseaux ainsi qu'une matière molle et marron particulièrement odorante. Le babouin, petit et fin, est surexcité, saute de joie à chaque tir réussit ou passe ses nerfs sur sa branches, furieux.
        Rowan n'est pas tant inquiet car, du moins il semblerait, que le singe s'amuse à jeter diverses choses en restant peu désireux de se mouiller.

        Quand au loup, il attaque en charge et d'une danse maladroite, le navigateur parvient systématiquement à s'enfuir d'un ample bond. Après une énième esquive, Rowan reste figé en suspend sur la pointe de ses pieds. Un trait de lumière tranchant traverse la clairière prisonnière des arbres. Le forban reste alors planté là, yeux écarquillés et bouche entrouverte alors que les gouttes de sangs paraissent comme une explosion de pétales de roses rouges.
        Le pauvre chien s'est fait... déchirer en deux et, au moment de lever les yeux, timides, Rowan voit le singe fuir sans demander son reste lorsque la mouette envahit sa branche.

        Posté en hauteur, l'oiseau ne se poste que sur une serre... baisse un peu la tête et conserve son sabre entre son bec. Puis, il fléchit sa patte musclée... se laisse tomber en avant jusqu'à ce que son corps en biais pointe vers Rowan... puis déploie une impulsion qui fait ployer la branche ! Dans sa course, la créature tourbillonne et apparait charger... à la fois comme une foreuse, à la fois comme une tornade. La forme impossible d'une double rotation forme un spectacle ravissant, de lumières et de sangs, qui giclent et jaillissent en touts sens.
        A deux mains, pas plus inspiré que ça, Rowan lève son sabre et frappe de toutes ses forces sur la mouette folle !

        Le choc le balaye, net, le propulse en roulé-boulé sur les herbes jusqu'à rejoindre son compagnon d'infortune ! Plus que ça, jusqu'à le percuter et s'enrouler avec lui, simplement stoppé par l'orgueil d'un tronc rugueux. Heureusement pour lui, Rowan n'est pas coupé, tranché ou démembré... quoique ? Dans la panique, entrain d'essayer de démêler ses membres nouées à ceux du samouraï, il tâte ses membres pour vérifier qu'ils sont encore là ; le souvenir du syndrome de la douleur d'un membre fantôme lui envahissant l'esprit. Pourtant, d'un bref soupir de soulagement, il conclut qu'il a simplement essuyé un énorme choc. 
        Incapable de retrouver son sabre avec sa vision floutée, il doit cligner trois fois des yeux et fort se concentrer pour que le monde retrouve de sa netteté. 

        La mouette... titube comme enivrée, bat maladroitement des ailes pour se déséquilibrer encore plus et... doit avoir le tournis ! Sans oublier qu'elle saigne... mais trop sonné, Rowan ne saurait pas saisir l'opportunité.
          Ned parvint lui aussi à se défaire de l'emprise du gaillard, ce ne fut pas une mince affaire. L'homme semblait sonné, en tout cas, il n'était pas en mesure de préparer quelconque attaque et surtout, dans cet état, il était vulnérable et faisait une proie facile. Toutefois, la mouette démoniaque, qui, au vu de ses cris, souhaitait de nouveau faire du bonhomme sa cible, ne parvenait pas à se remettre d'aplomb. La blessure que lui avait infligée Ned commençait à se faire ressentir. Le sang s'écoulait de son torse anormalement musclé et ses yeux injectés de sang roulaient dans leurs orbites. Bien que lui aussi mal en point, Ned ne devait pas laisser filer cette occasion. Il devait frapper une nouvelle fois, avec plus de précision et de force, pour enfin venir à bout de ce monstre ailé.

          Pivotant sur lui-même, il accéléra brusquement sa rotation pour emmagasiner un maximum d'énergie. Une fois devenue une vraie toupie humaine, le pirate s'élança en direction du volatile en tournoyant à toute vitesse. Sa lame, déformée par l'accélération, prit l'apparence d'une sorte de foreuse scintillante qui fusait droit sur sa cible. Le tourbillon d'acier heurta violemment la mouette. Les jets de sang jaillirent dans ce déchaînement illisible et les lacérations marquèrent le corps de la bestiole. Ses yeux se révulsèrent, ne présentant plus qu'un blanc nervuré, traduisant sa perte de conscience. Son bec s'ouvrit instinctivement et elle relâcha ainsi le sabre volé qui rejoignit le sol. Vaincue, la mouette musclée chuta en effectuant des arcs de cercle gracieux. Ned retrouva lui aussi le sol, haleta bruyamment, puis grimaça lorsque l'adrénaline disparue et que la douleur lancinante fit son retour.

          « Bon sang, elle était coriace ! » lança t-il en tâtant ses blessures.

          Il s'approcha de la mouette qui gisait sur le dos dans les herbes. Couverte d'entailles, le sang qui recouvrait son torse dénaturait le blanc normalement immaculé de ses plumes. Ned s'abaissa à côté d'elle pour récupérer son sabre qu'il rangea ensuite dans son fourreau. Il constata que la mouette respirait encore, de manière saccadée certes, mais elle était toujours vivante. Son corps paraissait bien plus petit et moins impressionnant qu'auparavant, lorsqu'elle était animée d'un désir sanglant. Après quelques inspirations et spasmes, elle quitta ce monde.

          Un sentiment de pitié parcourut l'esprit de Ned, après tout, ce n'était qu'une pauvre bête. Qu'avait-elle bien pu subir pour devenir un tel monstre enragé ? Cette question resterait pour lui sans réponse. Il se retourna vers l'homme qui semblait avoir repris ses esprits.

          « Tirons-nous d'ici avant que la faune ne rapplique. Tout à l'heure, tu as parlé de ton équipage, non ? Tu peux nous guider vers lui ? Je suis bien trop blessé pour pouvoir m'extirper sereinement de cet enfer, et je crois que tu m'en dois bien une pour tout à l'heure. Je m'appelle Ned, au fait. »

          A peine eut-il terminé sa phrase, qu'un immense serpent, qui attendait le moment propice, jaillit d'un arbre et fondit sur les deux hommes.
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