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[FB 1627]A la recherche de la Chance

Partie I :

Se concentrer. C’est ce qu’il y a de plus difficile. La jeune femme avait posé la capuche de son long manteau sur sa tête. Elle observait l’ombre menaçante se rapprocher. L’équipage du bateau marchand se baladait, parlait, criait pour manœuvrer dans le dédale de pics noirs.

Rokade est une île difficile d’accès, et c’était à cet instant qu’elle pouvait en apercevoir toute la complexité. La première fois, elle avait été enfermée dans une cale, et lors de son évasion, c’était dans un tonneau de farine qui lui avait collé des éternuements encore une semaine après sa sortie. On pourrait décemment se demander pour quelle raison obscure elle revenait sur ce rocher de malheur. La première fois qu’elle s’était enfuie, elle n’avait pas eu le temps d’emporter quoi que ce soit. Ou qui que ce soit. Il fallait qu’elle se concentre pour ne pas penser à ce qu’elle pourrait découvrir sur place.

Le risque qu’elle prenait était d’autant plus immense qu’elle n’avait aucune indication qui pourrait la rassurer. Lucky pouvait être mort depuis un an qu’elle n’en aurait aucune putain d’idée. Son plan pour le sortir des griffes de Barcos ? Quel plan ? Elle n’en n’avait aucun. Comment aurait-elle pu avoir un plan ? Cela faisait plus d’un an qu’elle était partie, il avait très bien pu changer le fonctionnement de son manoir. Renforcer les défenses pour empêcher qui que ce soit de s’enfuir à nouveau.

Arya avait préféré, que ce soit une bonne ou une mauvaise situation, ne pas faire de plan. Parce qu’il n’y avait rien de plus frustrant que d’en fomenter un et devoir le mettre à la poubelle. Elle était plus forte, moins naïve, mais elle n’était pas une combattante née. Elle n’avait qu’un Katana de mauvaise qualité et quelques couteaux sur elle. Et plus inquiétant encore, elle était seule. Alors qu’est-ce qu’il la poussait vers une telle folie ? C’était simple, simple comme bonjour. Elle ne pouvait pas aller demander de l’aide. Que penserait sa famille ? On devait toujours sauver les fesses de la Cadette. Elle avait repoussé son arrivée sur Rokade, mais croiser son aînée l’avait décidé. Son regard inquiet quand elle n’avait pas vu Lucky… Elle ne pouvait plus faire marche arrière, et personne ne viendrait l’aider à sauver son loup, parce que sa famille l’enfermerait à double tour dans une jolie cage dorée en apprenant ce qui lui était arrivé.

Elle n’était pas tellement à plaindre finalement, elle n’avait passé que trois mois dans cet enfer. Mais qu’allait-elle trouver ? La dernière fois qu’elle avait vu Lucky, elle n’était plus sûre qu’il la reconnaissait. Après un an, en comptant sur le fait qu’il était toujours vivant, quelles étaient les chances qu’il la reconnaisse ? Infinies décimales. Mais elle devait essayer. Parce que s’il était dans cet enfer, c’était uniquement parce qu’elle avait été trop naïve. Mais ça… Oh, on ne l’y reprendrait plus.

Elle poserait le pied sur Rokade en sachant à quoi s’attendre. Elle avait compris que le monde n’était pas fait de Guimauves et ça, c’était un pas de géant.

Alors que le bateau s’arrimait elle sentait déjà l’odeur putride de l’endroit sans y avoir posé le pied. Parfois, ses capacités étaient un vrai fardeau. Elle entendant de là où elle était les rires gras, les gens qui criaient pour diverses raisons. Elle sentait l’odeur âcre de la fumée de cigarette du matelot à plus d’une dizaine de mètres d’elle et elle voyait le pavé ruisselant. Alors elle remercia l’équipage et se mit en quête d’un endroit où dormir. Caché sous sa cape, elle n’était pas plus reconnaissable que n’importe quel brigand sur place. Elle marchait d’un pas souffle en guettant les pancartes, et plus que tout, pour écouter ce qu’il se passait dans chacun des établissements. Elle n’avait aucune envie d’entrer par mégarde dans une maison de joie. Mais il était vrai qu’elles ne se trouvaient pas dans ce coin, elles étaient pour la plupart, de ce dont elle se souvenait, plus enfoncées dans la ville.

Sa préférence se fit et elle alla prendre une chambre miteuse dans une auberge miteuse. Elle n’avait pas les moyens de faire plus. On ne lui posa aucune question, pas comme à Suna Land quand elle y était allée. On lui avait presque déroulé le tapis rouge. Mais heureusement pour elle, elle ne s’était pas vraiment fait d’illusion quant à sa chance de tomber sur un accueil pareil dans le coin.

Une fois installée, elle décida que la première partie du plan était d’aller observer, écouter chez Barcos. Si rien n’avait changé, c’était dans la nuit que les cages étaient laissée à leur sort. En journée, les esclaves s’occupaient de nettoyer autour des cages, le soir les chiens se battaient pour vivre, et la nuit… C’était bien le seul moment où on les laissait tranquilles. Donc, vérifier si la situation était toujours la même lui semblait être en tout logique, la plus adaptée.

La voilà qui se préparait à aller espionner son ancien maître et les habitudes de ses gardes pour entrer par effraction voler quelques choses qu’il considérait comme lui appartenant. La jeune femme pouvait se montrer brave, elle sentait son cœur s’emballer, et jouer la samba dans sa cage thoracique. Elle noua ses cheveux dans une longue tresse qu’elle dissimula son le long vêtement noir.

Elle devait attendre la nuit. Et elle avait peut-être menti en pensant que se concentrer était l’étape la plus difficile, c’était sûrement l’attente qui finirait par avoir sa peau.


Dernière édition par Arya Browneye le Sam 21 Aoû 2021 - 12:31, édité 1 fois
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Partie II :

Lorsque la pénombre s’abattit enfin sur le rocher, elle se mit en marche, toujours sous sa capuche. Elle n’avait pris aucun risque, pas de reconnaissance en journée. Elle ne pouvait pas prendre le risque qu’on la trouve suspecte.

La jeune femme n’avait aucun moyen de savoir si Barcos se retrouvait dans le haut du panier sur Rokade, pour elle, il était l’ennemi à abattre. Enfin, la première étape, c’était surtout de récupérer Lucky. Si elle avait l’occasion de défaire Barcos ce serait la cerise sur le gâteau. Elle s’approchait de l’enceinte. Des murs en pierres noires autour d’une zone aussi rocheuse que le reste. L’île était creusée à même la pierre, les maisons s’enfonçaient souvent dans la roche, et il avait bien fallu faire quelques choses de ces pierres qu’on avait extraites. Par chance, l’Homme aime construire, et c’était ainsi que Rokade n’avait utilisé que la pierre sombre de l’île pour alimenter son infrastructure. Assombrissant encore le tableau, le brouillard qui flottait en permanence autour ou sur l’île avait tendance à empêcher le soleil de transpercer la carapace morbide de cette dernière, et à rendre l’atmosphère à la fois froide et humide.

Il n’y avait pas à se demander donc d’où les habitants tiraient leur teint cireux, le manque de soleil ne les épargnait pas. De toute façon, la population ambiante n’était pas du genre à lézarder sur une plage. Si elle ne dénotait pas dans son grand manteau noir, c’était surtout parce que chacun respectait l’intimité de l’autre. Enfin, en quelques sortes, elle n’était qu’un badaud de plus qui en avait marre de fuir la marine, ou qui avait eu la malchance de naître ici, ou peut-être avait-elle le visage brûlé… Tout le monde s’en fichait, ce n’était pas menaçant pour les gens du coin, et ça l’arrangeait bien.

Elle marchait d’un pas léger sur le pavé humide. Elle se souvenait vaguement du chemin à emprunter, elle ne l’avait fait que de nuit. Arya réussit à ne pas s’arrêter dans la maison de joie où elle avait dû danser, pour vérifier comment allait son amie. C’était aussi de là qu’elle s’était enfuie, elle se dirigea rapidement vers le manoir, ce chemin-là, elle pourrait le faire les yeux fermés. Elle arriva devant le mur en pierre lourde qui encerclait le manoir encastré dans la roche, y passa en tendant l’oreille, mais bifurqua pour trouver un endroit où grimper. Elle ne pouvait pas rester collée au rempart pour entendre ce qu’il se passait de l’autre côté. En face de il y avait différentes maisons qui semblaient avoir été régurgitées maladroitement par l’île, elle put grimper sur un toit assez facilement.

Mais elle finit essoufflée, elle n’était pas vraiment sportive, il fallait bien l’admettre. Le toit, comme le reste n’était pas fait de tuile, mais de pierres taillées. Elle avait eu connaissance lors de son séjour d’un certain nombre de tailleurs de pierres sur l’île de grands talents, visiblement, le détenteur de cette baraque tout en hauteur n’avait pas eu recours à leurs services. Elle s’assit et eu le bonheur de constater qu’elle avait une vue plongeante sur la cour de Barcos. Visiblement, l’organisation des chiens n’avait pas changé, les cages étaient là, il en manquait. Elle eut un frisson. Celles qui étaient présentes étaient vides.

Plus tard dans la nuit, elle perçut des grognements avant de voir des hommes pousser les lourdes cages sur le lieu.

Respire.

Son cœur s’accéléra, elle se mit à guetter un peu, en tout une douzaine de cages, dont deux, vides. Deux malheureux qui n’avaient pas eu la chance de survivre un soir de plus. Son cœur se serra un peu plus avant de percevoir un des canis claquer des dents à quelques centimètres à peine de la main d’un des sbires de Barcos. Lucky. Il grognait.

- Putain celui-là…
- Ouais il est enragé. C’est pas l’premier qu’on garde aussi longtemps ?
- Non, Y’avait l’autre là, le gros tout noir avec plein d’bave. J’crois son nom c’était pas Terreur ?
- Ah ouais, Alpha va entrer dans la légende si ça continue. Aller dormez bien bande de sac à puces.

Les deux hommes continuèrent à déblatérer alors qu’ils s’éloignaient. Elle fronça les sourcils. Alpha… ? Ils l’avaient renommé ? Elle ne put s’empêcher de lâcher une larme en observant son compagnon, rouler douloureusement en boule dans une cage trop petite. Il saignait, mais sous son pelage crasseux, c’était difficile de juger de son état réel. Il y avait un savant mélange de déjections, de sangs, et sûrement d’autres choses, mais son nez ne lui permettait heureusement pas de sentir à cette distance. Les animaux grognaient un peu, avant de sombrer dans un sommeil profond. Elle prit l’heure sur sa montre, et posa sa tête sur ses genoux. Fredonnant des chansons de son enfance. À cette distance, elle pouvait le voir grâce à ses sens, elle pouvait le voir assez bien pour observer sa respiration abîmée. Au moins, il respirait. Parfois, elle avait l’impression qu’il relevait l’oreille dans sa direction, mais il y avait peu de chance que ce soit autre chose que son imagination.

Elle réitéra cette situation six nuits de suite. Six nuits à l’observer, à vérifier les heures. Elle y resta même une journée, la sécurité avait été légèrement augmentée, mais finalement, c’était sûrement dans la maison de joie qu’ils avaient peut-être augmentée la sécurité. C’était de là-bas qu’elle s’était enfuie.

Elle était prête maintenant.


Dernière édition par Arya Browneye le Sam 21 Aoû 2021 - 12:30, édité 1 fois
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Partie III :

Il n’y avait pas grand-chose à dire sur la sécurité dans l’enceinte du bâtiment. Ce n’était pas imprenable, mais presque. La jeune femme était allée près de la maison de joie où on l’avait forcé à travailler un an plus tôt. Elle n’avait trouvé aucune autre solution que celle-ci. Les grandes grilles étaient gardées toute la nuit par deux gardes en armes, les chiens étaient des alarmes naturelles, et elle n’avait pas vraiment envie de mourir en se faisant planter un sabre dans le ventre sans avoir pu tenter de le sauver pour de vrai. Son plan n’était pas beaucoup plus brillant mais il avait le mérite de ne pas engranger à tous les coups sur la capture et la mort. Evidemment, il restait une grande chance que ce soit la fin probable à toute cette histoire, l’avantage c’était surtout que ce ne soit pas systématique.

Bref, elle avait enfilé une cape noire, longue qui la couvrait de la tête au pied. La nuit était profonde, une nuit sans lune, quoique ça ne changeait pas grand-chose dans le brouillard ambiant. Cela avait au moins pour effet d’assombrir encore plus son visage.

Les esclaves sortaient par une porte dérobée dans la pierre pas très loin de l’entrée principale de la maison de joie. Les lumières faiblissaient dans le bâtiment. C’était presque l’heure. Son plan comprenait une porte d’entrée, mais pas de sortie, il allait falloir improviser. Ou cela signifiait-il qu’elle n’y croyait pas vraiment ? C’était tout aussi probable que n’importe quoi d’autre. Elle avait un sabre à la ceinture, invisible sous la longue cape, elle ne savait pas vraiment s’en servir mais c’était une lame. Elle avait bien prit des cours en étant plus jeune, mais il fallait croire qu’elle était un cas désespéré puisqu’elle n’avait jamais réussi à battre qui que ce soit.

Lorsque le premier garde sortait elle eut un frisson. Il beugla un ordre aux pauvres femmes qui se suivaient en file indienne, avec un gardien au début et un autre qui fermait la marche. Elle n’avait qu’un court créneau, elle partit à travers les rues dans un pas rapide, sa chance se situait au détour d’une ruelle. Elle avait grimpé sur l’immeuble et se fondait dans l’ombre. La vingtaine de femme suivaient l’homme, l’air mornes, elles semblaient aussi mortes qu’on pouvait l’être avec un cœur qui bat encore. Pas le temps de faire des manières Arya profita de l’angle mort pour glisser entre deux femmes, et ôtant sa capuche elle leur fit un signe de se taire.

« Chuuut… Je ne vous ferai pas de mal, faites comme si tout était normal. »

La lumière dans l’œil de la grande brune sous sa capuche lui brisa le cœur. Elle ne pouvait rien pour elle. Elle se promit que si aujourd’hui elle réussissait à sauver Lucky, elle reviendrait, pour elles toutes. Pour ces femmes tristes, fatiguées, affamées et prisonnières. Prenant le même pas las que les femmes, la tête basse Arya continua avec elles dans les rues sombres de la ville.

Son cœur s’emballait. Elle avait tout fait pour s’enfuir, et la voilà qui empruntait d’elle-même un chemin qu’elle avait fait de trop nombreuses fois. Elle serrait les dents, les lèvres pour ne pas vomir de peur.

- Aller on avance.

Une porte grinça, l’homme commença à compter les femmes qui passaient devant lui.

La porte donnait sur un hall qui menait à trois couloirs, il lui suffit une fois entré de se fondre dans les ombres pour se cacher le temps qu’ils passent. Mais visiblement, sa présence fit grincer des dents.

- Y’en a une en trop !
- Putain t’es con comment pourrait y’en avoir une en plus ? Recompte.

On les traitait comme du bétail, on les comptait. Arya ne voyait que la lumière vacillante d’une torche de là où elle était. Ils se remirent à compter.

- Tu vois qu’il y a le compte. Gros con va.
- Putain ferme-là.
- Aller on va les foutre dans leur piaule et on va s’pinter.

Arya se retînt de les insulter. Ce serait contre-productif et absurde. Elle attendit, encore et encore, jusqu’à n’entendre plus que le son de sa propre respiration dans les couloirs qui résonnaient. Une ouïe comme la sienne l’avait rendu particulière sensible aux sons de ses propres déplacements. Elle comprenait maintenant d’où venait l’expression « se déplacer à pas de loup » et dans un silence seulement rompu par quelques frottements discrets de ses vêtements, elle se guidait à l’odorat dans les galeries qui n’étaient pas éclairées. A pas feutrés, lent et prudents, elle émergea dans un hall bien plus accueillant, de colonnes et de sculpture à la qualité douteuse. Barcos devait penser que c’était du grand art, et elle devait admettre que si elle-même avait grandit sur cette île, elle aurait pu se laisser berner. Mais elle savait. Elle savait qu’il n’était qu’un escroc qui avait la main mise sur des personnes plus ignorantes que lui.

Elle savait qu’il les dupait en leur faisant miroiter monts et merveilles, en les bernant sur ses connaissances, sur ses richesses. Elle fit taire ses pensées. Après tout, elle n’avait pas vu tout l’endroit, elle ne pouvait juger. Mais la haine grandissait dans son cœur comme un feu dans son antre.

Elle guettait, écoutant, l’endroit était calme à cette heure indue. Et ce n’était pas plus mal. Elle rasait les murs. Arya connaissait le chemin jusqu’à la cour. Des hommes étaient postés devant la grille extérieurs, mais elle n’avait pas prévu que des patrouilles intérieurs lui passe à quelques mètres à peine. Son cœur battait la chamade alors qu’elle tendait aussi bien que possible de le calmer. Elle craignait qu’on l’entende, sa peur. Une goutte de sueur coula le long de sa tempe alors qu’elle tentait de calmer sa respiration hératique. Cachée derrière une colonne alors qu’un homme et une femme armée faisaient leur ronde habituelle. Les bruits de pas s’éloignèrent et elle en profita pour se faufiler à l’extérieur.

Les hommes gardaient la porte, mais les esclaves étant sous bonne garde dans leurs chambres, ou cagibis, ils ne portaient leur attention que sur l’extérieur. Ce qui lui permit de s’approcher des cages. Un grognement se fit entendre. Un molosse, noir qui la regardait l’œil mauvais.

La jeune femme abaissa sa capuche, le regard était quelques choses d’important dans la communication non-verbale avec les animaux, mais le molosse lui… Il n’était plus que haine, sa large mâchoire dégoulinait de bave et de sang. La douleur remplaça la peur dans sa cage thoracique.

Si elle avait pu, si elle avait pu elle les aurait tous pris. Mais elle ne savait déjà pas comment sauver celui qu’elle avait fait emprisonner, elle n’avait aucun moyen d’influer là-dessus. Il y eut un aboiement, un autre, les bêtes se réveillaient.

- Putain, mais il leur arrive quoi aux cabots là ?!
- Laisse ça doit être un chat. Ça les rend dingues à chaque fois.

La voilà qui évoluait, comme un chat pour se rapprocher de sa cible.

Lucky n’aboyait pas, il ne hurlait pas, il l’observait avec un calme déconcertant. Elle le savait, il n’était pas calme, il était en alerte, ses oreilles droites sur sa tête. Il se demandait qui était cette étrangère qui était entrée dans cet endroit. Elle n’avait plus l’odeur du lieu, il devait se rappeler légèrement de son odeur, sans réussir à l’associer. Alors à défaut de comprendre, il observait. C’était une bête maligne, vicieuse et intelligente, et elle l’aimait encore plus pour ça. Ses yeux jaunes la fixaient alors qu’elle s’accroupissait à proximité de la cage. Une fois habitués à sa présence, les autres se calmèrent, et elle, elle fixait son regard dans celui qui avait été un jour son compagnon.

Elle ne savait comment s’y prendre. L’animal ne cherchait pas le contact, il attendait qu’elle soit assez en confiance pour l’attraper et ne plus la lâcher. Alors, dans un souffle, elle se mit à fredonner des airs de son enfance, de leurs jeunesses. L’animal n’avait plus rien d’un chiot trop jeune pour boire toute seule du lait. Il avait grandi, avait grossis jusqu’à devenir un loup immense. Elle ne savait pas d’où il venait, mais elle savait qu’il était trop gros pour être un loup et top loup pour être un chien. Aujourd’hui, sa tête était marquée d’innombrables cicatrices, son corps ne faisait pas meilleure figure, il affichait de larges plaies profondes.

Elle ne pouvait se résoudre à se dire qu’il ne l’avait pas attendu. Elle savait au fond d’elle-même, qu’il avait attendu de sortir de cet enfer. Qu’il l’avait attendu, et qu’il avait juste perdu la tête. Qu’il reviendrait à lui bientôt. Un espoir vain et fou sans lequel elle n’était pas sûre de réussir à tenir le coup.
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