Ren Aoncan aka Mazino

Age : 28ans
Sexe : Homme
Race : Humain
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Métier : Musicien, Voleur, Arnaqueur
Groupe : Civil
But : Découvrir le monde, être libre et retrouver sa famille.
Équipement : Une casquette et des vêtements pour le moment.
Parrain : Aucun
Ce compte est-il un DC ou un "reroll" ? Non.
Si oui, quel @ l'a autorisé ?
Codes du règlement :  

Description physique


Ren Aoncan aka Mazino 2uzonh10

« Eh ! Qu’est-ce que tu zieutes toi ? T’as besoin d’un problème ? » hélais-je un gars de l’autre côté du bar qui ne me lâchait pas des yeux. Abandonnant mon tabouret, je me levais du haut de mon mètre quatre-vingt pour m’avancer en direction de l’inconnu. Je marchais à la manière d’un jeune voyou, cette démarche je la nomme « la marche des dix verres », celle que je prends lorsque je commence à sentir l’ivresse me caresser le cerveau et que je souhaite intimider quelqu’un. Le corps légèrement voûté vers l’avant, la casquette à l’envers, un sourire en coin et je me mets à marcher d’un pas lourd et lent. Lorsque je suis sobre j’ai beaucoup plus d’allure, mais ma vie de voyou finit toujours par me rattraper, à la fois dans ma démarche ainsi que dans ma manière de parler. Avec quelques verres dans le nez, mon langage devient soudainement beaucoup plus fleuri, cherchant généralement l’insulte la plus imagée et originale possible.

« Bon, quelque part je te comprends, comment quitter des yeux un homme aussi attirant que moi. » Enfin, ça c’est mon avis personnel, mais ça reste un fait indéniable. Même si je suis généralement le seul à me complimenter de la sorte, mais que voulez-vous, je m’aime tellement. « Quoi que, quand je te vois de plus près, je comprends mieux. » dis-je alors en arrivant près de l’homme, je me penchais en plissant mes yeux écarlates. Je laissa flotter un instant de silence avant que mon sourire ne s’agrandisse pour révéler de fines dents blanches qui faisaient prendre à mon expression un air moqueur. « Ton père était berger, non ? Parce qu’il a prit toutes les dents de ses chèvres pour les mettre dans ta bouche. » déclamais-je comme une mauvaise technique de drague, plaçant une main sur mon cœur tout en clignant frénétiquement des yeux pour paraître ému. J’avais déclaré cela à voix haute, laissant tout les clients du bar profiter de ma verve. La blague était plus méchante que marrante, mais elle fut tout de même accueillie par quelques rires et pouffements mal contrôlés. Cependant, l’homme que je venais d’insulter ne réagissait pas, il continuait simplement à boire sa bière par intermittences, se contentant de regarder les étagères d’alcool qui se trouvaient derrière le bar face à lui. Aucune réaction, ce qui me découragea complètement. J’aime la confrontation, les railleries moqueuses et les bastons d’ivrognes, mais là ça n’en prendrait pas la direction visiblement. Déçu, je pris place sur le tabouret à la droite de l’homme et me mis à boire en silence.

« Hmf, t’aurais pu répondre quelque chose quand même. » grommelais-je dans ma bière comme un enfant déçu qui n’a pas eut de glace. J’étais quelques peu frustré et ça pouvait se voir sur mon visage, mes sourcils étaient froncés en une moue renfrognée, surplombant mes yeux couleur sang dont le centre est habité d’une pupille plus verticale que ronde, une caractéristique héritée de mon paternel et de la tribu à laquelle il appartenait, la famille Aoncan. J’avais rabattu la visière de ma casquette vers l’avant, couvrant le haut de mon visage d’une ombre pour cacher ma déception. Cette casquette, elle ne me quitte jamais, la couronne est blanche et la visière est noire, et c’est tout, pas de conneries d’œillets ou de boutons colorés sur le dessus, juste une casquette à deux couleurs, simple comme je les aime. Elle est presque toujours vissée sur ma tête, même quand je dors. Je vous vois déjà venir, mais c’est pas pour cacher une éventuelle calvitie ! Non, j’ai bel et bien des cheveux sous ce couvre-chef, blonds si clairs qu’ils tendent vers le blanc crème, un savant mélange entre les cheveux blonds comme les blés de ma mère et le blanc neige de mon père. Pour le reste du visage, je dirais que le plus important c’est mon sourire que j’arbore très souvent, tout d’abord parce que je suis un gars qui aime bien se marrer, mais c’est aussi un accessoire particulièrement pratique pour tromper les gens. Approchez-vous de quelqu’un en arborant un grand sourire franc et il ne se méfiera pas de vous, alors qu’un gars qui vous observe du coin de l’œil en restant impassible, ça c’est louche. Tout comme ce gars à côté de moi.

« Tu comptes vraiment rester silencieux comme ça toute la soirée ? C’est quoi le soucis, une peine de cœur ? » dis-je pour tenter de le faire réagir, je n’aimais pas cette ambiance tendue et silencieuse qui nous entourait et, face au manque de réaction de l’homme je ne pus m’empêcher de surenchérir. « Faut dire qu’avec ta gueule tu dois y être habitué. » Une pique tout ce qu’il y a des plus faciles, mais qui n’eus pas l’effet escompté. Je me tournais alors vers lui sur mon tabouret, faisant voleter mon sweat-shirt noué autour de ma taille, un autre effet de la « marche des dix verres » qui me poussait à me dévêtir en public pour que tous puissent admirer ma magnifique musculature finement taillée dans ce bloc de marbre qu’est mon corps. Faut dire que j’en avais bavé pour en arriver là, moi un ancien champion de combats clandestins dans les bas-fonds de Saint Uréa, ces affrontements avaient également laissées leur lot de cicatrices qui apparaissaient de-ci de-là sur mon torse dévêtu. De plus, mon dos était entièrement recouvert d’un tatouage représentant sept paires d’ailes le long de ma colonne vertébrale et ornées de quelques symboles entre chaque ailes, au-dessus de ces ailes d’archange trône en grosses lettres le nom de la troupe itinérante dans laquelle j’ai vu le jour et vécu plusieurs années : « Mazino ». Ce tatouage, c’est en mémoire du passé, et c’est aussi une promesse. J’en ai fais ma marque de fabrique, c’est peut-être pour ça que je me mets toujours torse-nu, ou bien je suis juste un exhibitionniste. D’ailleurs, le symbole des ailes est également visible sur le dos de mon sweat-shirt noir, parce que je passe pas tout mon temps à moitié à poil non plus, moi aussi j’ai froid des fois et j’ai pas envie de me balader en public avec les tétons tout durs. Comme quoi, même moi j’ai mes limites.

« Bon, je pense que la conversation s’arrête là. » dis-je finalement, brisant un silence bien trop pesant pour moi. Finissant ma pinte en quelques gorgées ininterrompues, je reposais le verre sur le bar avant de me lever. Quelques gouttes de bière vinrent s’écraser sur mon pantacourt blanc, y laissant quelques tâches que je tenta de chasser d’un geste de la main. C’est le genre de vêtement que j’aime porter, un truc ample qui ne gêne pas les mouvements et qui soit confortable. Je descendis du tabouret, mes baskets blanches retrouvant le contact du sol, enfin blanches sales, j’ai jamais réussis à les garder propres bien longtemps. Je m’éloignais du bar et de l’homme, me dirigeant vers la porte de l’établissement quand j’entendis une voix derrière moi, faible comme un souffle.

« Viens te rasseoir, Ren Aoncan... »

Description psychologique

Je me retournais d’un mouvement si lent qu’il me sembla durer une éternité. Mes yeux s’étaient écarquillés à la mention de mon nom dans la bouche de cet inconnu. Généralement, je me présente en tant que « Mazino », évitant de donner mon nom afin que certaines personnes mal-intentionnées ne me retrouvent pas. C’est les aléas du métier d’arnaqueur après tout, un jour on vole de l’argent à un grand ponte du crime et le lendemain on se retrouve poursuivit par ses hommes de main. J’en avais déjà croisé quelques-uns, mais aucun n’avait agit comme celui-là, ils avaient simplement essayés de me tuer au premier coup d’œil. Je suis d’un naturel prudent, même si je finis toujours par trouver les ennuis. Je sais qu’on dirait pas comme ça, mais y a de la méninge dans cette jolie caboche. Je ne suis pas seulement un joli minois mesdemoiselles.

« Comment tu connais ce nom ? Qui t’envoie ? » demandais-je alors que nos regards se croisaient enfin. Mon air amusé avait complètement disparu, remplacé par un visage fermé, sérieux. Je savais pertinemment qui l’envoyait, mais je voulais l’entendre de sa bouche. Pour seule réponse, l’homme remonta le pan droit de son manteau, dévoilant un revolver rangé dans un holster accroché à sa ceinture comme dans un vieux western. Il indiqua du menton le tabouret à côté de lui pour me dire de m’y rasseoir. Je ne suis pas quelqu’un qui fait facilement confiance et obéit sans rien dire, mais quand il y a une arme à feu dans l’équation, j’ai tendance à reconsidérer mon comportement de rebelle. Sans un mot, je repris place sur le tabouret, ne lâchant pas des yeux la main de l’homme posée sur le revolver, il était toujours rangé dans son holster pour le moment, mais quelque chose me disait qu’il serait capable de dégainer et tirer avant même que je ne puisse le frapper. Mon intuition se trompe rarement et en observant les gestes assurés de l’inconnu je savais que je ne me trompais pas à son sujet, cet homme était un professionnel et s’était déjà servit de cette arme à maintes reprises. Peut-être était-il un chasseur de primes ou un mercenaire, engagé par cet enfoiré à qui j’avais volé quelques jolis coffres remplis  à ras bord de bijoux et de berrys.

« Qui es-tu ? Un chasseur de primes, un tueur ? » dis-je en respirant plus rapidement, un air légèrement inquiet sur le visage. Pour la première fois, l’homme étira ses lèvres en un sourire, une expression inquiétante passant sur son visage. Bien, j’avais eus raison d’avoir adopté cette posture inquiétée, cet homme semblait se délecter de la peur qu’il pouvait inspirer à ses victimes, un  grand malade en somme. Cependant, je n’étais pas effrayé pour un sou contrairement à ce que laissait penser mon jeu d’acteur, c’était une posture défensive que j’utilisais, allant simplement dans le sens de mon adversaire pour le laisser croire qu’il pourrait me tuer à tout instant et paraître le moins dangereux possible afin qu’il baisse sa garde. Je m’étais déjà retrouvé dans ce genre de situation et j’avais volontairement accéléré ma respiration pour augmenter mon rythme cardiaque, j’attendais les petites gouttelettes de sueur qui viendraient perler le haut de mon front pour la touche finale. Et le moment vint, ce qui fit sourire l’homme d’autant que mon talent pour la comédie.

« On m’appelle Balar le Bâtard, t’en as déjà entendus parler ? » souffla l’homme de sa voix sifflante.
« Ouais...t’es plutôt connu dans les bas quartiers de la ville... » répondis-je d’une voix hésitante, quittant du regard l’homme pour observer devant moi le bar, le regard bas comme si je m’étais résolus à mourir et que j’attendais que le couperet ne tombe et m’ôte la vie. Une larme se mit alors à couler le long de ma joue, un regard triste et apeuré marquait à présent mes traits. J’entendis à côté de moi le rire ténu du tueur à gage, il semblait apprécier le spectacle que je lui offrais. Le mensonge est ma seconde nature après tout, quoi de plus normal à ce qu’il tombe à pieds joints dans mon petit piège façon comédie dramatique. On ne me tue pas si facilement moi, je suis prêt à toutes les bassesses si cela me permet de survivre, je l’ai déjà fais et c’est aussi ce qui m’a mené à cette rencontre. Mais je ne comptais pas mourir, mon destin serait tout autre j’en étais certain. Les plus grandes richesses et les plus belles femmes du monde n’attendaient que moi. Voilà quelles étaient mes ambitions, traverser le monde et en découvrir chaque recoin, obtenir une vie de liberté et d’aventures. Je devais survivre à tout prix et, pour cela, j’avais un plan en tête.
« J’imagine que c’est ici que l’aventure prend fin pour moi...j’ai tellement de choses à accomplir... » dis-je en me tournant sur le tabouret afin de lui faire face, le regard baissé en direction de son arme. Balar sortit lentement son arme avant de la pointer sur mon torse. Son regard débordait de confiance, plissés comme pour souligner le sourire atroce qui déformait son visage, son torse et ses épaules se soulevaient par intermittences alors qu’un petit rire cruel s’échappait d’entre ses dents.

« Tu vois, t’es futé quand tu veux. En effet, je vais te crever ici dans ce bar minable. » s’exclama-t-il en riant, apparemment très fier de lui, s’attirant par la même occasion les foudres des clients et du personnel de l’établissement. « T’as des dernières paroles ? »
Le moment était venu pour le clou du spectacle, le grand final éblouissant du grand acteur Ren Aoncan. Je ravalais ma salive dans un sanglot, rajoutant aux larmes coulant sur mes joues.

« J...j’aurais aimé dire adieu...dire adieu à ma petite sœur. » dis-je doucement, mes paroles interrompues par mes sanglots. « Je...je suis tout ce qui lui reste... » achevais-je dans un souffle en fixant Balar droit dans les yeux, captant son regard par la même occasion. Un pouffement sinistre siffla entre ses lèvres avant qu’il n’explose de rire, l’hilarité le faisant pencher sa tête en arrière l’espace d’un instant. C’était la brèche parfaite dans son attention, il fallait s’y engouffrer. Mon pied s’était posé au préalable contre le bas du tabouret sur lequel le tueur était assit et, y mettant toute ma force, je poussa d’un coup. Le tabouret bascula rapidement dans ma direction et fit perdre l’équilibre au pistolero dont l’arme fut réorientée juste sous mon propre tabouret. Par réflexe, il pressa la détente alors qu’il basculait tête en avant dans ma direction alors que je soulevais mon genou pour qu’il vienne percuter sa gorge déployée. La scène ne dura qu’une seconde et mon genou frappa, l’envoyant valser dans l’autre sens et lui faisant perdre son arme des mains. L’homme s’écrasa dans les autres tabourets le long du bar, un filet de sang partant de sa bouche et de son nez. Entraîné au combat, il lui en fallait plus pour être mis K.O. et je m’en doutais, bien que j’aurais préféré que cela suffise. Je m’étais levé de mon tabouret à l’instant où je l’avais frappé pour me retrouver au-dessus de lui. Alors qu’il se relevait, je l’attrapa par le col d’une main, levant l’autre main avant de former un poing.

« Je suis Mazino enfoiré ! Voilà mes derniers mots ! » déclarais-je très fier de mon plan qui avait parfaitement fonctionné. Sans lui laisser le temps de répondre, j’écrasais mon poing en plein sur son nez avant de frapper à nouveau à trois reprises avant d’être sûr qu’il était bien dans les vapes. Je lâchais son col et son corps inerte s’écrasa au sol dans un choc lourd. Le silence régnait à présent dans la salle, tout les regards braqués sur moi alors que je finissais une pinte laissée là sur le bar.

« Eh ! Vous zieutez quoi vous ? Z’avez besoin d’un problème vous aussi ? » m’exclamais-je avant d’essuyer une moustache de mousse de bière avec le bras. « Cheh ! J’me casse. » D’un pas nonchalant, je quitta le bar, laissant Balar étalé à terre. Maintenant il faudrait que je me planque pendant un moment, ou bien que je me tire de cette île pour aller trouver ma liberté, loin, au-delà des mers. J’aurais pu le tuer pour ne pas qu’il me poursuive par la suite, mais c’est un acte que je n’apprécie pas particulièrement, sauf en dernier recours.  

Biographie


L’embarcation fendait les flots tumultueux, faisant voler de l’écume tout autour de moi. Pour quitter  Saint-Uréa j’avais volé un petit voilier, assez petit pour être manœuvré par une seule personne, moi en l’occurrence. Cependant, mes connaissances en navigation étant sommaires et principalement théoriques, mes chances de survie étaient limitées. La mer ? Non, c’était autre chose que je redoutais, quelque chose qui se profilait à l’horizon. Au loin, une forme floue se dessinait, floue mais reconnaissable. Un navire bien plus grand que mon frêle esquif, qui aurait parut minuscule si les deux navires s’étaient retrouvés côte à côte. Et, cela finirait par arriver car leur navire était bien plus rapide que le mien. Il était apparut le matin même à l’horizon, se rapprochant dangereusement à mesure que les minutes passaient. Bien que plus lourd que mon petit voilier, le grand trois-mâts était plus rapide, propulsé par ses immenses voiles. Mon regard se posa sur les trois coffres posés à l’autre bout de mon embarcation, ils contenaient assez de richesses pour me permettre de retrouver ma liberté tant désirée, de m’éloigner vers des mers ou des îles où les personnes qui me poursuivaient ne me retrouveraient jamais.

« Chier ! Cette Sale Vérole de Sal Veol va pas me lâcher la grappe si facilement. » m’écriais-je pour moi-même.

Quelque part, je l’avais un peu cherché, c’était moi le voleur dans l’histoire après tout. Bien que ce type n’était pas mieux, voir bien pire. Moi, j’avais un minimum de morale, de mon point de vue en tout cas.

« Comment je vais m’en tirer ce coup-ci... » dis-je pensif en observant l’horizon à la recherche d’un indice ou d’une idée.

Enfin, mon regard aperçut une forme au loin, les reliefs d’une île. Bingo ! J’espérais seulement pouvoir l’atteindre avant que mes poursuivants me rattrapent. Cette fois-ci je ne m’en tirerais pas aussi facilement que par le passé, j’avais franchis la ligne blanche et il n’y avait plus de retour en arrière possible. Grommelant, je réorienta le navire en direction de l’île, jetant des coups d’œil rapides derrière moi pour vérifier mon avance sur mes poursuivants.

Il fallut près de deux heures pour s’approcher des côtes, j’étais encore trop loin pour accoster et je ne voyais aucune plage à l’horizon, seulement de grandes falaises entourées de nombreux récifs à fleur d’eau. Cependant, le fameux trois-mât fin comme un oiseau (hisséo!) m’avait rattrapé, la confrontation était inévitable à présent. Sur le pont, deux hommes s’avancèrent jusqu’au bastingage pour me faire signe, un grand sourire arborait leurs visages patibulaires.

« Salut Ren ! » s’exclama joyeusement Krupp, me faisant de grands signes des mains.
« On vient recouvrir quelques dettes que tu dois à Sal. » enchaîna Wondhermar.
« Ne résistes pas, tu sais bien qu’il n’y a pas d’échappatoire » continua Krupp, stoppant ses mouvements de main pour faire un signe à ses hommes derrière lui.

Tout du long du grand navire, les mantelets de sabords s’ouvrirent à l’unisson, laissant les bouches des canons dépasser et s’orienter en direction de mon frêle esquif. Mon air inquiet ne s’arrangea pas à cette petite démonstration. Les deux créanciers étaient rompus aux techniques d’intimidation, mais si je me laissais capturer ils se feraient une joie de me faire payer ma trahison, c’étaient deux hommes très convaincants.

« Me tirer dessus vous ferait perdre ma précieuse cargaison ! » me mis-je à crier en réponse, les mains en porte voix. « Et je suis assez confiant si on devait en venir aux mains, je sais aussi que vous en êtes conscients ! » finis-je dans une tentative de calmer les choses et de me laisser assez de temps pour trouver un échappatoire.

« T’en fais pas pour ça va. » dit Krupp avec un grand sourire, il fit à nouveau signe à ses hommes derrière lui.

Un grand crissement métallique résonna alors, provenant du pont de leur navire et attirant toute mon attention par la même occasion. Trônant fièrement sur le pont du navire, une grue mécanique apparut alors dans ma vision, s’orientant petit à petit au-dessus de mon voilier. C’était là le genre d’outil qu’utilisaient les chasseurs d’épaves pour récupérer d’éventuels trésors, permettant de repêcher de lourdes cargaisons.

« On sait que t’es un beau parleur, donc trêve de bavardages ! » s’exclama Wondhermar en ouvrant grand les bras au-dessus de lui.
« Fait chi... » commençai-je, ma voix recouverte par la détonation des canons.

Et l’impact vint, déchirant le petit bateau en milliers de débris, arrachant le mât et trouant la voile. Mon corps fut projeté dans une explosion de douleur, je ne savais même pas où j’avais été touché en particulier tant l’intégralité de mon corps était tordu par une douleur intense. Je sentis un choc contre mon dos et l’arrière de ma tête alors que les flots se refermaient sur moi. Ma vision devint floue et sombre, comme si une ombre m’entourait peu à peu. Des images de ma vie se mirent alors à apparaître comme des flashs devant mes yeux, le monde semblait s’être comme arrêté tout autour de moi, je ne savais même plus si j’étais conscient ou non, mort ou vivant.

An 1600

Quelques images de mon enfance me revinrent à l’esprit, mes premiers souvenirs. Il faut savoir que je suis né sur les mers de South Blue, dans la chambre d’un navire. Pour être précis, ce bateau faisait partie d’une petite flotte de sept navires, tous réunis sous la même bannière : sept paires d’ailes liées les unes aux autres. La Troupe Mazino, voilà quel était le nom de ce groupe hétéroclite. Cette troupe s’était formée cinquante ans auparavant lorsque sept familles d’artistes itinérants s’étaient regroupées sous ce nom afin de faire face aux attaques de pirates et de brigands qui rendaient leur travail de plus en plus compliqué. Ainsi, l’une des plus grandes troupes artistique de South Blue s’était formée et, générations après générations, écumaient les mers pour offrir des spectacles aux habitants des mers du sud, réunissants de nombreux artistes et talents au fil de leurs représentations. Les talents étaient divers et variés, il y avait toujours les talents signature de chaque famille, tous excellant dans leur art qui s’était transmit de générations en générations. Celui de la famille Aoncan, la famille de mon père, était la musique. Quant à ma mère, fille de la famille Ravista, c’était la comédie. Tout deux se connaissaient depuis qu’ils étaient enfants et, l’amitié prenant plus de profondeur au fil des ans, ils finirent par se marier et me donnèrent alors naissance sur les mers, entre deux îles.

C’est dans cet univers que je vis le jour et grandis. Entouré d’artistes en tout genre, dans un environnement festif, empli de musiques et de couleurs. Je montais pour la première fois sur scène à l’âge d’un an et demi pendant une représentation de ma mère qui jouait alors une pièce de théâtre. Je me souviens à peu près de la scène, j’avais grimpé l’escalier à quatre pattes avant de me redresser , marchant maladroitement avant de courir vers les bras de ma mère. Je me souviens aussi du public que je n’avais pas vu au début, je m’étais tourné vers eux avant de paniquer et de me mettre à pleurer sous la pression d’autant de regards braqués sur moi, ce qui avait causé leur hilarité ainsi que celle de mes parents et de la troupe.

Mes souvenirs deviennent plus nets à l’approche de mes quatre ans, un souvenir que je chéris tout particulièrement. Nous étions assis au coin du feu de camp avec mon père, Silva Aoncan, nous avions chacun une guitare entre les mains et il m’apprenait à jouer une de ses mélodies préférées. Il m’avait apprit à jouer plus d’un an auparavant, ne voulant pas perdre plus de temps pour m’inculquer l’héritage qu’est le mien. Je me souviens de nos rires tandis que crépitaient les braises, soulevant des lucioles de feu qui dansaient alors que nous égrenions nos cordes à l’unisson. Ma mère nous avait rejoint et s’était mise à danser en riant, faisant voleter sa robe autour d’elle. Des membres de la troupe s’étaient alors joints à la fête les uns après les autres, ajoutant de nouveaux instruments à la mélodie, de nouveaux danseurs et même des jongleurs et cracheurs de feu. C’était ça la Grande Famille Mazino, de la joie et de la musique.

Les mois puis les années passèrent, j’apprenais tout ce que je pouvais au sein de la troupe, tant le jonglage que le lancer de couteaux, deux domaines dans lesquels je n’excellais pas. J’appris la danse sous diverses formes, parfois plus acrobatique et tant d’autres aptitudes artistiques. J’avais une petite préférence pour les cours que me donnaient mes parents, tant la musique que la comédie. J’apprenais à jouer des personnages ainsi que les manières, la façon de se comporter en fonction du rang social d’une personne. La troupe côtoyait tout les milieux sociaux, tant la noblesse que les plus démunis et, bien qu’en privé il leur arrivait de se moquer d’eux, mes parents se montraient toujours parfaitement respectueux en public, adaptant leurs manières en fonction des circonstances et de leurs interlocuteurs. Ainsi, ils prenaient toujours des pincettes auprès des plus nobles et bourgeois, non pas par respect mais par crainte. En effet, parfois certaines pièces abordaient des sujets politiques qui pouvaient être mal-interprétés par la noblesse et, bien que la troupe était reconnue comme respectueuse il leur arrivait souvent d’être confrontés à des nobles que le spectacle avait gêné voir même énervé. Ainsi mes parents tout comme le reste de la troupe étaient devenus des professionnels de la langue de bois, à base de révérences et de compliments mielleux. C’est lors de ce genre de rencontre que j’appris la force et l’utilité du mensonge, qu’en allant dans le sens désiré par autrui on arrive bien plus facilement à le manipuler.

C’est de cette façon que je passais mes dix premières années, voguant en caravelle sur les flots de South Blue, passant d’îles en îles puis de villes en villes en caravanes pour plusieurs représentations avant de passer à la prochaine île. Je découvrais de nombreuses cultures et rencontrais de nombreuses personnes. Bien que jeune, je commençais déjà les représentations sur scène aux côtés de mon père et d’autres membres de la famille Aoncan, qui était déjà un spectacle en soi. La particularité des Aoncan venait de leurs cheveux aussi blancs que la neige en hiver et de leurs yeux rouges à la pupille verticale, donnant un regard animal et perçant. Aux premiers abords, les gens se méfiaient de cette apparence mais, lorsqu’ils commençaient à jouer, leurs expressions changeaient dans un mélange d’émerveillement et d’enthousiasme. C’était probablement les années les plus heureuses de ma vie.

An 1610

La troupe Mazino enchaînait les représentations et avait gagné en renom au cours des dernières années. Notre notoriété commençait à faire parler d’elle, même dans les autres mers, recevant des messages du monde entier pour nous inviter à différents festivals. L’un d’eux en particulier avait attiré l’attention de toute la troupe, le message était signé « Anne Stanhope » la dirigeante du Royaume de Saint-Uréa. J’étais trop jeune pour avoir entendus parler d’elle, mais sa renommée avait fait grincer des dents plus d’un membre de notre grande famille. Cette dirigeante était réputée inflexible, régnant d’une main de fer sur le royaume de Saint-Uréa, on la surnommait la « Dame de Pierre », et ce n’était pas sans raison.

Après une longue délibération au cours d’une réunion à laquelle je ne pus assister à cause de mon jeune âge, il fut décidé que la troupe accepterait l’invitation pour une dernière représentation à South Blue avant de se diriger vers d’autres mers pour faire connaître le nom « Mazino » au monde entier. Au cours des dernières années, la troupe avait évité ce royaume comme la peste, craignant que leurs spectacles les plus engagés politiquement ne soient mal perçus par la population noble et engendrent des conséquences funestes.

La flotte prit alors la direction du Royaume de Saint-Uréa, et mes parents, comme avant chaque escale, me firent un petit topo historique des lieux. Les raisons pour lesquelles ils avaient évités les lieux venaient également de plusieurs lois qui ne correspondaient pas aux idéaux de la troupe, l’esclavage en l’occurrence allait à l’encontre de la vie de liberté que nous vivions. Cependant, les raisons pour lesquelles ils avaient acceptés l’invitation venaient à la fois du lieu et de la date. En effet, chaque année un grand carnaval avait lieu pour briser les barrières sociales et permettre à chaque citoyen d’y participer. Quant au lieu, c’était un endroit avec un passif historique assez important où de nombreux artistes s’étaient représentés à l’époque où l’endroit était encore un cirque : La Place de l’Obélisque. Ainsi, leur représentation réunirait la haute bourgeoisie comme le bas peuple et permettrait à la troupe de garder son franc parlé habituel sans risquer de conséquences. Du moins, c’est ce qu’ils pensaient.

La troupe amarra ses navires à un port de Saint-Uréa, la traversée avait été longue mais l’impatience du festival chassa la fatigue pour la remplacer par une ambiance joyeuse tandis que tous s’affairaient à décharger tout le matériel. La troupe était forte d’une cinquantaine de personnes, les héritiers des sept familles qui composaient la majorité des artistes ainsi que de nombreuses personnes rencontrées lors de leurs représentations au fil des années, d’origines, d’horizons et même de races différentes. Ainsi, un homme-poisson s’était joint à nous récemment, montant un spectacle à base d’eau, jonglant et créant des formes, le tout accompagné de danses, de musique et de chants. Des années auparavant ils étaient tombés sur une troupe itinérante de danseurs composée essentiellement de Longs-Bras et Longues-Jambes, deux tribus que l’on ne croise pas souvent à South Blue. Ainsi, on pouvait aisément comprendre tout les regards qui se braquaient sur nous à mesure que nous avancions dans la ville, en direction de La Place de l’Obélisque.

Nous arrivions près de la place lorsqu’une troupe de Marines nous interpella, ils étaient plutôt nombreux et semblaient escorter quatre hommes qui nous accueillirent tout sourire et se présentèrent comme des officiels du Royaume. Les soldats qui les accompagnaient n’avaient pas l’air bien méchants non plus, certains même s’étaient présentés à nous comme des fans, demandant à signer des autographes. Les festivités s’annonçaient des plus joyeuses alors que tout autour de nous les habitants accrochaient guirlandes et bouquets de fleurs colorées à leurs fenêtres à l’approche de la parade. La petite liesse d’artistes que nous étions avait attiré de nombreux curieux qui s’empressèrent de venir nous aider à monter chapiteaux, tentes et stands en tout genre sur la Place de l’Obélisque. La scène fut installée et, bien que les réelles festivités ne seraient pas avant le lendemain, une grande foule s’était réunie pour assister à nos répétitions. Peu à peu, cela ressembla à la plupart de nos représentations, chacun connaissant leurs spectacles respectifs sur le bout des doigts.

Dans la foule, on pouvait deviner les origines sociales des gens par leurs habits et leurs parures, et pourtant tous riaient ensemble. Je comprenais mieux pourquoi la troupe avait finalement acceptée de se représenter en ce lieu. La soirée se passait au mieux, attirant de plus en plus de monde qui se joignirent à la fête, dansant sur des rythmes entraînants et chantants à l’unisson des litanies connues. Cependant, à un moment donné, des murmures qui se voulaient probablement discrets s’élevèrent d’un coin de la foule tandis qu’une litière s’arrêtait devant une maison cossue. Je vis alors une femme âgée sortir de la litière, richement vêtue et escortée de plusieurs hommes à l’air patibulaire, avant qu’ils ne disparaissent dans la maison. Je les vis réapparaître au balcon de l’étage, un point de vue idéal sur la place.

La soirée et les spectacles continuèrent et même moi j’eus droit à un passage au piano en duo sur une chanson romantique accompagné à la voix par la fille de la famille Pausini, spécialisés dans le chant, pour être honnête c’était aussi mon premier amour. J’arborais un air calme et sérieux, concentré tandis que mes doigts dansaient sur les touches de l’instrument, me perdant l’espace d’une chanson dans la musique afin d’oublier que l’attention d’autant de personnes était focalisée en partie sur moi. J’observais par intermittence Nina qui chantait à pleins poumons, déployant un talent indéniable qui sembla toucher l’assistance. Puis, le silence, et les applaudissements ainsi que les cris de la foule, j’aperçus même du coin de l’œil les mains de la dame âgée applaudir, son visage caché dans l’ombre et de toute façon trop éloigné pour que je ne puisse y deviner quoi que ce soit.

D’autres artistes vinrent me remplacer sur scène et quelques spectacles s’ensuivirent avant la fin de la représentation, la foule se dissémina à travers les rues pour rentrer chez eux. La soirée se termina ainsi et, après un bref rappel de l’organisation du lendemain, les artistes rentrèrent dans leurs tentes et caravanes pour être en pleine forme pour le lendemain. Une soirée c’est déjà éreintant, mais ils devraient tenir des attractions et des spectacles toute la journée du lendemain. Cependant, je n’arrivais pas à trouver le sommeil, à la fois excité et inquiet, bien que je ne savais pas quelle en était la raison. J’avais trouvé cette soirée si parfaite que ça m’avait parut étrange. Bien que nous n’ayons pas déployés les numéros les plus controversés de notre répertoire, plusieurs pouvaient être considérés comme limites en ce sens, pourtant la réaction des nobles fut plutôt positive dans l’ensemble, peut-être était-ce mes préjugés qui faisaient fausse route. Avant de monter dans ma caravane, j’aperçus Nina me faire un signe de main avant de monter dans la sienne, je lui répondis de la même manière avant de finalement être accueillis au creux des bras de Morphée.

Se réveiller le lendemain ne fut pas simple tant il fallait se lever tôt pour tout organiser. Je fus assigné à un stand de hot-dogs pour toute la mâtinée, mes quelques passages sur scène n’étant prévus que dans la soirée. Cependant, j’avais espéré pouvoir visiter la ville et le carnaval pendant ce temps, mais la déception fut de courte durée lorsque j’appris que je devais tenir ce stand avec Nina, cette activité recouvrant soudainement à mes yeux une importance capitale. Je passais ainsi la mâtinée aux côtés de celle que j’aimais secrètement depuis plusieurs années, nous étions amis d’enfance et passions beaucoup de temps ensemble, tant pour répéter que pour nous amuser ensemble, les enfants de notre âge n’étant pas légion dans la troupe cette amitié avait paru comme une évidence. Enfin, amoureux secrètement, on s’entend, tout le monde dans la troupe était au courant bien évidemment, elle aussi probablement.

A l’époque, je n’étais pas un grand séducteur mais, prenant mon courage à deux mains j’avais proposé à Nina de passer l’après-midi ensemble à flâner dans les rues en admirant le carnaval et ses festivités. Contre toute attente, elle accepta et c’est ainsi que, tout les deux légèrement gênés, nous nous promenâmes dans les rues animées de Saint-Uréa, nos mains se frôlant par moments ce qui provoquait quelques rougissements sur mes joues. De nombreuses personnes étaient déguisées ou maquillées de toutes les couleurs, sautant et dansants dans les rues. Je remarquais aussi la forte présente de soldats à chaque coins de rue, certains semblaient même être pris par le rythme des musiques et se laissaient aller à quelques pas de danse maladroits. L’ambiance était au beau fixe et tout le monde semblait s’amuser. J’eus même l’honneur de danser avec Nina derrière un char décoré  qui descendait une des grandes artères de la ville, des musiciens étaient montés dessus pour faire partager leur musique à tout le monde. La fin de l’après-midi approchait et je savais qu’il ne me restait plus beaucoup de temps seul à seul avec elle, nous nous étions arrêtés sur une petite place qui vendait des glaces, de là on pouvait avoir un magnifique point de vue sur la mer et, au loin le soleil qui descendait inlassablement vers l’horizon. Le coucher du soleil fut magnifique, assez pour que je déclare ma flamme à Nina avant que nos lèvres ne se touchent enfin.

De retour à La Place de l’Obélisque en début de soirée, je remarqua tout de suite la présence plus importante de soldats comparé à la veille. Je rejoignis la troupe pour me préparer, ce soir-là je jouais aux côtés de mon père et des membres de la famille pour interpréter des compositions de mon paternel. Les chansons étaient accueillies par de grandes acclamations et des sifflements enthousiastes les unes après les autres. Alors que nous entamions l’une de nos dernières chansons, j’observais en direction de la maison cossue étonnamment plus lourdement gardée que la veille et mon regard s’orienta vers le balcon. Là, assis dans des chaises confortables, se trouvaient également plus de monde que la veille, mais une personne en particulier attira mon attention. Plusieurs gardes l’entouraient et la dame âgée elle, ne semblait pas très contente de sa présence. Le signe distinctif que j’aperçus en premier, c’était cette bulle étrange qui entourait sa tête, lui donnant un air des plus curieux, il n’était pas très grand et semblait parfois s’agiter sur sa chaise en parlant à sa voisine ou à ses hommes.

Notre passage se termina enfin dans une ovation cacophonique, et tous nous descendîmes de scène après avoir salué la foule. Les spectacles continuèrent dans une ambiance similaire jusqu’à une représentation théâtrale. Ma mère faisait partie de cette pièce ainsi que de nombreux membres de la famille Ravista. Le thème quant à lui était très politique, c’était une pièce assez controversée mais qui n’allait pas trop loin dans la caricature non plus, pas suffisamment pour avoir été critiquée jusqu’alors. Pour être honnête, c’était une des pièces les plus intelligentes et drôles auxquelles j’avais pu assister. Et, la foule était tantôt hilare tantôt choquée pour finalement revenir à l’hilarité dans une bonne humeur générale qui était belle à voir. Cependant, tous ne semblaient pas de mon avis et, de là où je me trouvais je pouvais voir le petit homme à tête de bulle s’agiter de plus en plus jusqu’à se lever contre la barrière du balcon, sa bouche semblait s’agiter mais à cette distance et avec les bruits de la pièce et de la foule je ne pouvais rien entendre.

Finalement, la pièce se termina sans esclandre, l’homme ayant disparut à la fin de celle-ci il ne semblait pas qu’ils auraient de quelconques problèmes pour les propos tenus. La dame âgée était toujours au balcon, elle s’était également mise debout contre le garde-corps, tapotant celui-ci frénétiquement du bout de son doigt. Je n’y prêtais pas plus d’attention avant de revenir à mes occupations. Le reste de la soirée se passa bien, tout les artistes étaient accueillis à grands renforts de cris d’enthousiasme et d’applaudissements frénétiques, cette soirée était probablement l’un de leur plus grand succès à ce jour, l’évènement parfait avant de passer à une autre mer et découvrir plus encore le monde et ses richesses.

Les représentations se terminèrent et les stands et attractions fermèrent à leur tour, marquant la fin des festivités. La nuit était bien avancée quand toute la foule quitta la Place de l’Obélisque et que tout le matériel fut rangé, laissant enfin les membres de la troupe souffler un peu, se réunissant tous autour d’un feu de camp pour discuter, boire un verre et rire un coup. C’était une tradition après chaque représentations, histoire de décompresser et de profiter d’un moment tous ensemble. Mis à part quelques soldats postés aux passages fréquentés, la troupe semblait être seule occupante de la place. Cependant, tard dans la nuit, alors que tout le monde commençait à envisager d’aller se coucher, nous fûmes sortis de notre torpeur par des bruits répétés qui se rapprochaient. Intrigués, on se leva tous pour aller voir ce qui se passait.

Les bruits répétés étaient ceux de bottes de soldats qui avaient martelés le sol en rangs serrés avant de s’arrêter juste devant l’entrée de notre campement. Nous leur faisions face, sans trop savoir quelle était la raison de cette soudaine apparition. Les soldats se séparèrent en deux groupes pour laisser un passage entre eux, et là un petit homme s’avança, je reconnus immédiatement l’homme bulle. L’homme se présenta comme étant un Dragon Céleste et qu’il avait été outré par la pièce de théâtre à laquelle il avait assisté. Les membres de la troupe tentèrent tant bien que mal de calmer le petit homme nerveux, mais cela ne fit que le rendre plus rouge que précédemment, tapant rageusement du pied sur le sol. Il se mit alors à crier, intimant de se taire et de ne pas l’interrompre. Sa main s’était resserrée autour du pistolet à sa ceinture dont le canon dépassait, équipé d’un long tube. Et, alors qu’un de mes oncles prenait la parole pour défendre leur cause, le Dragon Céleste dégaina son arme pour presser la détente dans sa direction. La détonation ne fut pas aussi forte que ce à quoi je m’attendais, et la balle pénétra la jambe de mon oncle. Il tomba au sol, se tenant la jambe en criant alors que le petit homme qui se prenait pour une créature légendaire hurlait des ordres à ses hommes. La situation avait escaladée à un rythme effrayant, et tout sembla aller très vite autour d’eux, tandis que les soldats sortaient leurs sabres pour s’approcher de nous. La troupe, en panique pour la plupart, ne savait plus quoi penser de la situation, plusieurs aidaient mon oncle à se relever tandis que d’autres s’avancèrent pour se tenir entre nous et les soldats et les empêcher de passer. Mon père faisait partie de ceux-là, il s’était avancé puis avait tourné la tête vers moi pour me crier de courir.

Les cris fusaient de toute part, et le petit homme continuait de crier ses ordres, ordonnant à ses hommes de nous capturer vivants dans la limite du possible, d’où la raison pour laquelle ils n’avaient pas sortis leurs fusils. Mais, se faire capturer par cet homme ne semblait pas être la meilleure des solutions, son sourire cruel et fou ne donnait pas envie de lui faire confiance, surtout avec ce genre de comportement. La troupe était principalement composée d’artistes qui n’avaient jamais eus à se battre, seuls quelques-uns avaient ainsi formés une ligne pour nous laisser le temps de fuir. Cependant, nos assaillants étaient bien plus nombreux que nous et plus encore arrivaient de tout les côtés. Des torches vinrent s’écraser sur les tentes, répandant des flammes un peu partout autour de nous. Moi, j’étais à terre, paralysé par la peur à observer mon père, ma mère et leurs compagnons se battre au péril de leurs vies. Je vis les membres de notre troupe tomber les uns après les autres, certains avaient du sang qui coulait de leur bouche et de plaies sur leurs corps. D’autres étaient plaqués au sol pour être enchaînés ou assommés. Mon père frappait ses adversaire à l’aide de sa guitare préférée, mais l’instrument en bois finit par éclater en morceaux sur la tête d’un Marine et trois hommes vinrent le plaquer à terre. Ses yeux rencontrèrent les miens, il tendit la main dans ma direction et me cria à nouveau de prendre mes jambes à mon cou, de ne pas regarder en arrière et de continuer à courir.

Mes yeux s’étaient imbibés de larmes mais les paroles de mon père m’avaient fait sortir de ma torpeur, les essuyant d’un mouvement de bras je me relevais pour me retourner et me mettre à courir de toutes mes forces. Entouré de flammes et de gens qui se battaient de tout côtés, je n’arrivais pas à retrouver mon chemin, je me contentais de courir en évitant tout obstacle ou soldat que je croisais. Je sautais en avant avant de rouler sur le sol pour éviter un Marine qui voulait m’attraper. Je sautais sur la scène, me dirigeant vers les coulisses en espérant y trouver un échappatoire, mais trois soldats m’avaient suivis et se jetèrent sur moi. J’en évitais un d’un bond de côté, puis un second avant de me retrouver face au troisième. Je reconnus immédiatement son visage, c’était l’un des soldats qui nous avaient accueillis la veille et qui avait demandé des autographes avec un grand sourire. Mais, en cette nuit, son expression était diamétralement différente, fermée avec un air triste. Je fis une feinte de côté, mais déjà l’homme trébuchait et je passais derrière lui sans soucis, je me retournais pour croiser son regard et je remarquais qu’il me faisait un mouvement de tête, m’intimant de continuer. Ainsi, tout les soldats ne sont pas pareils et, face aux ordres, certains ressentent également l’envie de ne pas y obéir.

Grâce à ce soldat, je pus accéder aux coulisses qui possédaient une sortie de secours qui donnait sur une ruelle qui ne serait probablement pas gardée par les soldats. J’entendais toujours les cris au loin, et je n’avais rien fais, me contentant d’obéir à mon père qui m’avait dit de fuir. Dans la panique générale, je n’avais pus aider personne à s’échapper, me contentant d’espérer qu’ils avaient fuis avec succès. Je passais la porte de la sortie et arrivais alors dans la ruelle, à cette distance les bruits du combat étaient presque inaudibles, ce qui me permit d’entendre les bruits de bottes se rapprocher du côté des coulisses. Je n’avais pas le temps de réfléchir plus longtemps et je me remis à courir, ne regardant pas en arrière alors que j’entendais la porte derrière moi s’ouvrir avec fracas. Je descendais les ruelles en zigzaguant afin de brouiller les pistes, mais je ne savais pas où j’allais, tout ce que je voulais était de m’éloigner le plus rapidement et le plus loin possible. A mesure que je descendais dans la basse-ville, les ruelles se faisaient plus étroites et plus nombreuses, me faisant penser à un labyrinthe. Le sol était également passé de pavés à de la terre battue, de grandes flaques de boue rendaient ma course de plus en plus difficile. Je finis par perdre l’équilibre et m’écraser tête la première dans l’une d’elles. Je me relevais immédiatement, continuant ma course alors que mon cœur semblait vouloir sortir de ma poitrine. J’étais essoufflé, couvert de sueur et de boue, j’avais des coupures et des bleus un peu partout. Et, enfin, je n’entendis plus les bottes derrière moi. Je ne savais pas combien de temps j’avais couru, mes poursuivants avaient probablement perdus ma piste il y a longtemps mais, dans ma panique je n’y avais pas prêté attention. Je m’écroulais contre le mur d’une petite ruelle étroite, je respirais fort et je tentais de calmer mon cœur dont le battement se réverbérait dans mes oreilles. Mes yeux se levèrent vers le ciel qui, déjà, perdait ses teintes nocturnes pour laisser poindre les premiers signes du jour.

Après avoir récupéré mon souffle, je m’étais relevé pour tenter de retrouver la Place de l’Obélisque, avec un peu de chance j’espérais retrouver d’autres fuyards. De plus, je m’étais fais des scénarios utopiques, où la troupe aurait réussit à repousser les soldats malgré leurs lacunes au combat, ou qu’ils avaient réussis à calmer le Dragon Céleste après des excuses et leurs habituelles courbettes. De plus, cet homme ne devait pas être tout puissant après tout, quelqu’un était probablement intervenu en la faveur de notre troupe pour régler le malentendu. Toutes ces situations idéales me flottaient en tête comme une vague de déni qui submerge toute logique. Néanmoins, un problème m’étais vite apparut, à savoir que je m’étais perdus en courant au hasard dans toutes ces ruelles qui se ressemblaient toutes, sans savoir lesquelles j’avais emprunté à l’aller et craignait d’y croiser les soldats qui m’y avaient suivis.

Je passais ainsi plusieurs heures à déambuler dans les rues à la recherche de mon chemin, la mâtinée avançait et la basse-ville s’était réveillée, les rues s’emplissant soudainement de nombreuses personnes. J’étais dans un état misérable, mais personne ne m’accordait ne serait-ce qu’un regard, ils avaient probablement tous leurs propres problèmes. Il me fallut encore quelques heures à interpeller les gens avant qu’une vieille femme n’accepte de m’indiquer la direction de la place. Ainsi, je retrouvais les artères principales de la ville dont l’une menait directement vers la place. En passant devant la vitrine d’une boutique je pus apercevoir mon reflet, sur le coup je ne me reconnus même pas tellement j’étais sale. La boue avait maculée mes cheveux blancs ainsi que la majorité de mon visage et de mes vêtements. La poussière s’y était accumulée, créant une couche épaisse de crasse qui me collait à la peau. L’avantage cependant était que j’étais méconnaissable.

Je remontais alors l’artère, soit les gens m’ignoraient ou ils changeaient de trottoir en plaçant un mouchoir devant leur bouche et leur nez en signe de dégoût. Je marchais en boitillant de la jambe droite, j’avais dû me blesser lors de mes nombreuses chutes mais ce n’était qu’à ce moment que je m’en rendais compte, l’adrénaline étant retombée. Cette démarche rajouta une couche à mon allure miséreuse. J’arrivais alors en vue de la place et je pressa mon pas boitant. La vue qui s’offrait à moi était surréaliste, pas une trace de l’affrontement qui avait eut lieu quelques heures auparavant, tout avait été nettoyé avec minutie.

J’entendis alors un groupe d’hommes et de femmes devant une échoppe qui parlaient de ce qui s’était passé, selon eux. Ils avaient entendus dire que la troupe Mazino s’était avérée être une cellule terroriste pro-révolutionnaire sous couverture. Qu’ils avaient trouvés le moyen d’être invités à Saint-Uréa afin d’attenter à la vie de la Dame de Pierre et de son invité, un Dragon Céleste en personne. Cependant, les services secrets du Royaume auraient déjoués l’attentat et les prisonniers, tous capturés vivants grâce aux talents des agents et soldats, auraient été placés sous l’autorité du Dragon Céleste pour être jugés et enfermés.

Je n’en croyais pas mes oreilles, de plus je reconnaissais les visages de ces gens qui, la veille encore, dansaient et chantaient en chœur en acclamant la troupe. Comment avaient-ils pu changer d’avis si rapidement ? Rien de ce qu’ils racontaient n’était vrai, c’était une incroyable démonstration du pouvoir du mensonge, capable de laver le cerveau à grande échelle. Je restais sans voix, les informations que j’avais reçus étaient précieuses mais je ne savais pas trop quoi en faire, où avaient-ils bien pu être emmenés ? Je savais seulement que le Dragon Céleste les avait emmenés. Je dus réfléchir un moment avant de prendre la direction du port, me disant que s’il devait quitter l’île, c’est de là qu’il partirait.

En boitant, j’étais lent, et je dus ignorer la douleur pour presser le pas, ignorant les passants qui se moquaient de moi ou me pointaient du doigt en me disant de dégager. Je dévalais l’artère à pleine vitesse, ce qui n’était pas très rapide. J’arrivais au port essoufflé, à nouveau couvert de sueur, je respirais fort et j’observais dans tout les sens comme un fou. Je devais me dépêcher, bien que je n’avais aucun plan, je trouverais probablement quelque chose une fois sur place. Et je le vis, un navire immense, lourdement armé et gardé par une véritable petite armée. Juste devant, des hommes chargeaient des cargaisons dans le navire et j’aperçus alors plusieurs chariots recouverts de grands draps épais. Des soldats l’ouvrirent et tirèrent sur des chaînes. Les uns après les autres, j’aperçus les membres de la troupe, mais contrairement à ce que j’avais entendus, il ne restait au bas mots que la moitié de la troupe, de nombreux visages manquants à l’appel. Peut-être avaient-ils été menés autre part, ou bien ils avaient déjà été placés dans le navire, ou bien… Je ne préférais pas y penser.

Alors que je m’approchais du grand navire, quatre soldats me hélèrent pour m’intimer de m’arrêter. Je devais ressembler à un mendiant à leurs yeux, ou à un jeune voleur qui espérait récupérer quelques richesses sans que personne ne s’en rende compte. Ces hommes là n’avaient pas le côté chaleureux que j’avais pu voir chez certains, ils ricanaient et se moquaient de moi, me bousculant en me demandant de dégager. Je ne les entendais qu’à moitié, le regard rivé vers les membres de ma famille qui étaient guidés vers l’intérieur du navire. Je vis mes parents, ils avaient survécus, être menés vers les cales de l’immense bâtiment et disparaître à ma vue, mais pas une trace de Nina. Je voulus crier à pleins poumons, mais la crosse du fusil d’un des soldats me percuta dans le ventre avec force en me coupant la respiration. Deux d’entre eux m’attrapèrent sous les bras et me poussèrent comme un déchet dans une allée à plusieurs dizaines de mètres. Personne ne me regardait, les passants détournaient le regard et tout ce que je pus voir, ainsi recroquevillé dans cette ruelle, fut le navire du Dragon Céleste quitter le port et s’éloigner jusqu’à disparaître à l’horizon. C’est à ce moment là que mon cerveau cessa de fonctionner, la fatigue et les nombreuses blessures accumulées avaient eues raison de lui, m’envoyant droit dans un profond sommeil, des larmes mouillant mes joues et mes yeux.


Informations IRL

  • Votre prénom / pseudo : Waner
  • Êtes-vous majeur ? oui
  • Vous aimez / n'aimez pas : Lire, écrire, la musique, les jeux et l'alcool
  • Votre personnage préféré (de One Piece) : J'en ai pas vraiment
  • Vous vous définiriez comme : fêtard, amateur de jeux-vidéos, hédoniste
  • Vous faites du RP depuis : 15ans plus ou moins
  • Vos disponibilités (approximatives) : Assez variable, mais
  • Comment avez-vous connu le forum ? Google, première référence en tapant "One Piece RPG"


Dernière édition par Ren W. Aoncan le Jeu 10 Fév 2022 - 17:40, édité 9 fois
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Ren Aoncan, Mazino


An 1611

Pendant un an, j’avais traîné dans les rues, seul, désœuvré et ne sachant ni où aller ni que faire. Je n’étais qu’un enfant laissé à lui-même dans une ville inconnue. J’avais passé des jours couvert de crasse et de boue, mes mains formant un bol pour mendier, tandis que les gens passaient en m’ignorant. Parfois, un bon samaritain laissait une pièce, et d’autres espéraient des « faveurs » en retour. Je n’étais pas tombé assez bas pour accepter ce genre d’offre. J’avais finis par me trouver un endroit discret et relativement protégé des intempéries dans un renfoncement sous un pont de la ville. Mais, les intempéries et la faim n’étaient pas mes pires ennemis, et je n’étais pas le seul enfant sans famille à mendier de la sorte dans cette ville immense. En effet, d’autres enfants de mon âge environs s’étaient organisés en groupes pour être plus efficace dans leur mendicité, permettant d’occuper plus d’espaces stratégiques et de ne pas se voler dans les plumes entre eux.

C’était déjà arrivé plusieurs fois, alors que je mendiais dans une rue fréquentée pour maximiser mes chances. Cette bande d’enfants débarqua alors de nulle part pour me chasser de cet endroit, argumentant que cela faisait partie de leur territoire. C’était peu après avoir vu mes parents réduits en esclavage, je ne ressentais plus grand-chose, le regard vide tout comme mon bide. Je leur avais simplement répondus d’un regard, sans expressions. Ils m’avaient alors attrapés et menés dans une ruelle déserte pour me frapper avant de me laisser là, recroquevillé. Les jours et les semaines passèrent, ma situation ne s’améliorait pas tant, mis à part que je commençais à voler, lors de marchés ou dans des échoppes en plein air. Je volais avant tout ce qui était nécessaire à ma survie, de la nourriture puis des vêtements puis des couvertures et enfin je me mis à voler des bourses de petits bourgeois en sortie shopping dans les boutiques de la frange. Les risques étaient plus grands, mais valaient le coup. De plus, à présent je me lavais régulièrement dans les points d’eau que je trouvais comme les fontaines pour paraître moins suspect.

Mes rencontres avec les groupes d’enfants mendiants étaient de plus en plus tendues, mais je ne me laissais plus faire comme auparavant. J’utilisais principalement ma souplesse acquise lors de mes longues années dans la troupe Mazino pour envoyer un violent coup de pied au premier qui s’approchait, ce qui généralement suffisait à les faire reculer, mais parfois je devais en venir aux poings, et étant seul je gagnais rarement et m’en sortais couvert de bleus. La vie était dure dans les rues, et chaque jour était une nouvelle épreuve, il fallait se renforcer pour survivre, c’était la survie du plus fort.

Grâce à la légère amélioration de ma condition, je pouvais m’accorder un peu de temps pour m’entraîner à mes prochaines rencontres avec ces enfoirés de gamins. Enfin, j’étais moi-même un gamin, mais pas encore un enfoiré. Ainsi, je commençais chacune de mes journées à m’entraîner à certains mouvements inspirés des danses que j’avais appris par le passé. Un de mes maîtres à danser dans la troupe, Igor de la famille Maximova, spécialisés en danse, m’avait apprit l’histoire de nombreuses danses, et leurs origines dont beaucoup s’inspiraient d’arts martiaux, la seule différence venant de l’intention du mouvement. L’un était souple et ne visait que la démonstration, l’autre y ajoutait puissance et l’intention de blesser. Ainsi, m’inspirant des mouvements que je connaissais, je m’entraînais à passer de la démonstration à l’intention de blesser.

Un jour en particulier, je fus réveillé par des coups de feu et des bruits d’explosion dans le lointain. Un quartier voisin à celui que je squattais était aux prises à un affrontement, et des cris se soulevaient de toutes part en réponse aux détonations. Je sortis de mon abri de fortune pour prendre la direction que prenaient tout les habitants qui fuyaient, vers une petite place avec une vue imprenable sur le port. De nombreux navires se trouvaient au large du port et de lourdes détonations, plus importantes que les explosions précédentes, en provinrent avant qu’une seconde plus tard le port prenne feu. Des explosions tonitruantes et d’une violence impressionnante embrasèrent le quartier du port. Les dégâts étaient considérables et, même à la distance conséquente à laquelle je me trouvais j’avais pu sentir la chaleur des explosions me brûler quelques cheveux. Je n’apprendrais que le lendemain que cette démonstration de puissance était une opération anti-révolution de la Marine, ayant causé de nombreuses victimes. Je me souvins qu’un des groupes d’enfants mendiants se réfugiaient près du port, mais je ne les revis jamais après ce jour-là.  

Les mois passèrent jusqu’à l’hiver 1611, une grande vague de froid frappa la ville, la nimbant d’un manteau blanc et d’un froid à vous geler les os. Je dus abandonner mon abri sous le pont, le froid mordant de la nuit étant trop brutal pour mon jeune corps fragile. Une nuit, emmitouflé dans une couverture épaisse en laine que j’avais volé des mois plus tôt, je traînais le peu que je possédais avec moi, il fallait que je trouve rapidement un abri. Je finis par monter sur les toits, cherchant des abris près de cheminées en activité pour y trouver un semblant de chaleur. Finalement, je trouvais refuge à l’intérieur du clocher d’une église, accessible sans quelques difficultés en passant par les toits proches. Il y avait une plateforme à l’abri des regards, près de la cloche et partiellement à l’abri des intempéries. La chaleur présente à l’intérieur de l’édifice remontait jusqu’au clocher, je m’enroulais alors dans ma couverture afin de trouver le sommeil.

Le reste de l’hiver se passa relativement bien, j’arrivais désormais à tenir tête à des groupes de trois ou quatre enfants de mon âge qui évitèrent de m’approcher par la suite. Mon nouveau refuge m’offrait un point de vue imprenable sur la basse ville et un accès rapide aux toits des maisons et chaumières alentours. Nécessitant une certaine agilité et souplesse, il était rare que les autres enfants ou les soldats qui m’avaient pris la main dans le sac puissent m’y suivre. Je commençais à connaître ces lieux, les meilleurs endroits où mendier ou voler. Bien que lors de mes entraînements matinaux je recevais parfois plus d’argent que lors de mes épisodes de mendicité de la part de gens prenant cela comme du spectacle de rue. Je pouvais désormais considérer la mendicité de mes débuts comme appartenant au passé.

An 1612

Les choses allaient plutôt bien pour moi, enfin compte tenu de ma situation. Je squattais toujours le clocher de l’église, les jeunes des quartiers pauvres commençaient à me connaître et seuls quelques intrépides venaient encore me chercher des noises. Bien qu’ils avaient faits de ma vie un enfer dès mon arrivée, à force de confrontations j’avais finis par les prendre en affection. Après tout, ils représentaient la plupart des interactions sociales que j’avais encore, la plupart des adultes préféraient nous ignorer. Probablement de peur qu’on leur demande de devenir nos parents.

Après une longue réflexion et quelques informations glanées de-ci de-là, je me rendis de moi-même dans un des endroits les plus squattés par les enfants et les jeunes dans notre situation. Je leur exposais mon plan, consistant à rallier chaque groupe comme celui-ci en un seul, ainsi que chaque enfant orphelin ou laissé à l’abandon dans la frange. L’idée ne fut pas reçut avec beaucoup d’enthousiasme, mais je réitéra la même expérience dans chaque groupe similaire afin de les laisser réfléchir à l’idée. Cela permettrait ainsi que plus aucun enfant livré à lui-même n’ait à subir de violences ou discriminations de ses pairs.

Il fallut un moment pour que la graine ne germe enfin, quelques groupes commençant à collaborer et à tisser des liens d’amitié, c’était un début. Moi, j’avais de nombreux projets en tête, plus ambitieux que de simples vols à la tire. Mais, pour cela, j’aurais besoin d’aide, et de temps.

Les années s’écoulèrent ainsi, dans une pauvreté à laquelle je m’étais habitué, ayant recours à toutes les méthodes pour survivre. A force de m’entraîner, mes muscles commençaient à être bien visibles, j’avais également pas mal grandis en l’espace de quelques années à passer  mes journées à courir, sauter, grimper et me battre pour ma survie. A quatorze ans je ne faisais toujours pas partie d’un groupe, mais j’étais connus de tous et les assistais quand je le pouvais ou que je volais plus que nécessaire pour moi. En quelques années, les comportements entre orphelins dans les rues avaient drastiquement changés, passant de bagarres quotidiennes à une entraide qui faisait chaud au cœur. J’avais même réussis à me faire un nom, étant connu de tout ces petits groupes d’enfants et d’adolescents sous le nom de « Mazino ».


An 1615

A l’âge de quinze ans, j’eus vent de combats clandestins ayant lieu dans le sous-sol d’une taverne. Mes talents de combattant n’étaient plus à prouver aux yeux des enfants et adolescents que je côtoyais majoritairement, mais si je participais dans ce genre de combat j’allais probablement me retrouver contre plus âgé et plus fort que moi. Cependant, les sommes que l’on pouvait gagner étaient substantielles en comparaison aux petites sommes ou aux bijoux que je pouvais voler quotidiennement. Mes propres besoins n’étaient plus la seule chose qui comptait pour moi, à me lier d’amitié avec autant de personnes je me devais de les aider, de les protéger.

Mes premiers combats ne furent pas couronnés de succès, me retrouvant face à des adultes qui envoyaient des coups avec force et précision. Mais, je ne me laissais pas abattre, redoublant de ferveur dans mes entraînements et apprenant de mes erreurs, fermant les yeux pour me rappeler de la posture de mon adversaire. Je me concentrais sur cette tâche pendant plusieurs mois, consacrant tout mon temps à m’entraîner. Puis, un jour, je gagna mon premier combat face à un adulte face auquel j’avais déjà perdu quelques mois plus tôt. Je jubilais, j’étais couvert de bleus et d’ecchymoses mais j’avais gagné.

En sortant de l’arène, une bande de gars à l’air patibulaire m’attendaient. Enfin, il serait plus correct de dire qu’un gars en particulier m’attendait, entouré par ses gorilles. L’homme se présenta comme un certain « Sal », un homme de passage qui avait monté un business dans le coin et qui était venu aux combats clandestins pour recruter des hommes qui sauraient se battre et n’auraient pas peur du sang. D’abord intrigué, l’homme continua sa tirade, il parlait bien et avait reconnu du talent chez moi, et promettait de très bons revenus, cependant il faudrait que je me plie à l’entraînement d’un de ses gorilles. Dès la mention de grosses sommes, je fus tout de suite emballé, bien décidé à sortir de ce trou et à aider les autres gamins à faire de même.

L’année qui s’ensuivit fut composée de combats et d’entraînements, ne me laissant plus beaucoup de temps pour moi ou pour mes protégés. L’homme qui m’entraînait était un monstre de muscles du nom d’Ivar qui aurait probablement pu me couper en deux d’un coup de pied s’il l’avait voulut. L’entraînement était intensif et douloureux, Ivar se montrait implacable au combat mais devenait très gentil à chaque pause ou chaque moment où on ne se battait pas, me surnommant « Gamin » en permanence. Il me parlait de sa vie et de l’organisation que je m’apprêtais à rejoindre, qui à ses dires ressemblait plus à un gang de prêteurs sur gage où il fallait parfois jouer des poings pour récupérer des dettes, voir pire. Cette idée ne m’enchantait pas vraiment, mais je voulais partir d’ici à tout prix, et vendre mon âme au diable était un prix bien maigre.

An 1620

Voilà quatre ans que je travaillais pour Sal Veol, le grand patron de ce business de prêts d’argent avec intérêts. Enfin, je ne le voyais que très rarement lorsqu’il était de passage en ville pour vérifier que les affaires allaient bien. Mon référent principal, celui que je considérais réellement comme mon boss et mon mentor, c’était Ivar. Contrairement à Sal, Ivar avait la carrure pour gérer le business à Saint-Uréa, à la fois implacable envers ceux qui le méritent mais qui se montrait toujours juste envers les plus pauvres qui ne pouvaient pas payer, il trouvait toujours d’autres solutions.

De mon côté, je continuais de participer aux combats clandestins. Désormais les cartes avaient changées de main et c’étaient mes défaites qui se faisaient rare, ayant reçu le titre de champion de l’année précédente. J’avais beaucoup changé depuis mon adolescence, j’avais grandis jusqu’à atteindre un mètre quatre-vingt, mes muscles étaient saillants et intimidants lorsqu’ils étaient visibles, je portais à présent une casquette blanche et noire et une tenue décontractée composée d’un sweat-shirt à capuche et d’un jogging, ou un pantacourt large en fonction des saisons. De plus, à mon entrée dans l’organisation, Ivar m’avait proposé de marquer le coup, m’emmenant à un salon de tatouage pour que j’ai l’air d’un vrai gangster, ma réflexion quant au motif fut de courte durée, ainsi le tatoueur reproduisit la bannière de la troupe Mazino et ses sept paires d’ailes dont le nom de la troupe surplombait le dessin. Grâce au travail au sein du gang, je n’avais plus de problèmes d’argent et je logeais dans une auberge confortable, je reversais une grande partie de mes gains aux enfants désœuvrés des rues. Mes amis de l’époque avaient également bien grandis et géraient l’alliance d’une main de maître, l’alliance commençait à s’organiser en véritable guilde : La Guilde des Orphelins. Le projet était actuellement de gagner assez d’argent pour ouvrir un business d’apparence légale mais qui deviendrait la plaque tournante de la revente d’objets volés.

A force de travailler pour Sal et Ivar, j’avais développé un personnage sûr de lui, à la limite du narcissisme, qui s’exprimait et se déplaçait comme un voyou lorsque je devais jouer le rôle du créancier. Il fallait parfois se montrer cruel et ignorer des pleurs, et j’eus plusieurs fois à me salir les mains. La première fois fit suite à mon entrée dans l’organisation afin de prouver ma loyauté à Sal Veol, je m’étais retrouvé dans une pièce mal éclairée où un homme était ligoté et bâillonné, Sal s’était alors tenu derrière moi, son sourire cruel inscrit sur le visage, il avait posé ses deux mains sur mes épaules et m’ordonna de tuer l’homme. J’avais hésité avant de finalement presser sur la détente de l’arme que l’on m’avait passé pour l’occasion. Le visage de cet homme, comme ceux qui suivirent pendant ces quatre années, me hantent encore chaque nuit.  

Notre organisation engrangeait de grandes sommes, bien que la plus grosse part revenait à Sal Veol. Parfois nous coopérions avec d’autres organisations faisant partie de la Guilde des Usuriers qui organisaient les territoires pour ne pas qu’il y ait de conflits internes. Parfois, les rencontres avec la Marine se faisaient tendues, bien que l’organisation en arrosait certains pour qu’ils détournent les yeux, d’autres étaient trop droits pour être corrompus et la confrontation était parfois inévitable. Cependant, aux côtés d’Ivar je me sentais invincible et ce genre d’affrontements, bien que rares, étaient un véritable exutoire pour moi qui gardait une grande rancœur envers la Marine et le Gouvernement Mondial pour leur complicité dans l’arrestation de ma famille. Bien que la sensation était là, je n’étais clairement pas invincible comme les nombreuses cicatrices sur mon corps tendent à le prouver. J’avais reçu ma première blessure par balle à l’âge de dix huit ans, deux ans après avoir rejoint le gang. Ivar m’avait alors dit que je faisais officiellement partie des leurs, comparant ce genre de blessure à un simple rite de passage.

A mes vingt et un ans, je fus contacté en urgence par Karon, celui qui gérait notre Guilde des Orphelins, m’indiquant que plusieurs enfants avaient disparus ces derniers temps. Ce n’était pas quelque chose de si rare que ça, mais étant donné que le phénomène semblait se répéter à faible intervalles, il y avait anguille sous roche. Je demandais alors à Ivar, qui était conscient de mes amitiés avec les orphelins de la frange, de me fournir quelques hommes afin d’organiser des recherches à grande échelle dans la basse-ville. Cela prit près d’une semaine pour récolter suffisamment d’informations à droite à gauche pour mieux comprendre la situation. En ce laps de temps, trois autres enfants avaient disparus, mais nous savions désormais où chercher.

La nuit était sombre et silencieuse, j’étais vêtu entièrement de noir, j’avais même changé de casquette pour l’occasion, en arborant une complètement noire. J’étais adossé au mur d’une ruelle, la visière légèrement baissée sur mon visage, mes yeux perçants observant tout mouvement suspect. Les informations glanées m’avaient menées en ce lieu qui me rappelait de nombreux souvenirs, en effet je me trouvais juste à côté de l’église dont j’avais squatté le clocher pendant plusieurs années. Puis, un homme habillé d’une bure marron apparut alors sur la petite place devant l’église, il observait tout autour de lui et tenait quelque chose, ou plutôt quelqu’un, dans ses bras. Le petit corps de l’enfant semblait être encore en vie mais dans un profond sommeil. Je le vis ouvrir la porte de l’édifice et y disparaître, c’était mon moment. D’un pas silencieux, je suivis l’homme et rattrapais la porte avant que celle-ci ne se referme d’elle-même. Je rentrais dans cette église, je l’avais déjà observée depuis le clocher mais n’y étais jamais vraiment entré. Déjà à l’époque où je dormais dans le clocher, l’église n’était pas très fréquentée ce qui en avait fait une planque idéale et, cet homme en bure semblait s’être fait la même réflexion.

Je me déplaçais en restant dans les ombres pour ne pas me faire repérer, marchant silencieusement jusqu’à ce que le prêtre disparaisse à ma vue derrière un rideau au fond de la salle. Je pressais le pas pour le rattraper, je tirais le rideau pour y trouver une trappe et un escalier sous celle-ci. Je descendais alors dans un couloir qui semblait assez long et peu éclairé. Je ne savais pas qu’il existait de telles galeries sous la ville, le couloir semblait continuer sur des centaines de mètres, peut-être même bien plus que ça. En avançant, je finis par entendre des voix qui résonnaient de couloirs en couloirs. Après quelques minutes à marcher silencieusement, guidé par les voix, j’arrivais à une porte d'où les voix semblaient provenir. Je regardais par le trou de la serrure, je voyais trois hommes en bure similaire à celle que j’avais vu précédemment. Je les entendis parler de leurs plans, ils disaient faire partie du Culte de la Miséricorde mais, la vie de prêtre n’étant pas très orientée vers l’appât du gain, ces hommes avaient trouvés une combine lucrative consistant à revendre des enfants comme esclaves. Des enfants assez jeunes pour être malléables, des orphelins pour éviter qu’ils soient recherchés et qu’ils manquent à qui que ce soit. De plus, leur position dans le Culte de la Miséricorde leur permettait d’approcher les enfants et de gagner leur confiance, finissant par leur offrir un gâteau bourré de somnifères une fois la confiance bien établie. J’avais acquis suffisamment d’informations pour comprendre la situation, rien ne m’empêchait plus d’intervenir.

D’un coup de pied digne d’un spartiate, je sortis la porte de ses gonds qui s’écrasa dans un fracas, me dévoilant aux yeux des trois hommes qui eurent un geste de recul sous le coup de la surprise. Ils sortirent directement des dagues qui brillèrent sous la lumière vacillante des torches aux murs. Sans plus attendre, je m’élançais sur eux, frappant d’un coup de pied rotatif la main qui tenait la dague du premier qui s’approchait, je continuais le mouvement de rotation de mon pied afin de lancer ma deuxième jambe dans un coup de pied sauté qui cueillit l’homme à la tempe, le propulsant contre un mur. Un de moins, les deux se jetèrent sur moi en brandissant leurs armes. Visiblement, ces hommes n’avaient reçus aucune éducation militaire et il suffisait que j’évite d’un côté avant d’en frapper un d’un violent coup de poing dans le foie, l’envoyant rouler au sol en toussant, plié de douleur. J’attrapais le poignet du dernier, tordant celui-ci pour lui faire lâcher son arme, de mon autre main je plaçais ma casquette à l’envers sur ma tête avant de venir écraser mon crâne sur celui du prêtre. En l’espace d’une minute j’avais étalé les trois hommes, deux d’entre eux étaient inconscients et le troisième crachait par terre, allongé au sol en se tenant le ventre. J’attachais les deux avec des cordes trouvées dans un coin de la pièce avant d’agripper le dernier par les cheveux, lui mettant quelques claques avant de l’interroger sur l’endroit où ils enfermaient les gamins. Je n’eus pas à insister longtemps et je lui écrasa la tête dans le sol une fois qu’il l’eut indiqué. Je libérais alors les enfants enfermés dans une geôle sale, ils étaient cinq à être entassés ainsi, certains mal-nourris et affaiblis. Cependant, ils m’indiquèrent que quelques jours plus tôt cinq autres enfants avaient été emmenés pour être vendus et n’étaient jamais revenus. J’étais arrivé trop tard.

Suite à ces évènements, je m’arrangea pour que la sécurité des gamins soit assurée, je dus plaider ma cause devant Ivar avant que celui-ci n’accepte de mettre plusieurs de ses hommes comme protecteurs de la Guilde des Orphelins. De plus, les plus âgés des adolescents faisant partie de la guilde furent chargés de la protection des plus jeunes. En échange, la guilde composée principalement d’enfants qui mendiaient ou volaient devaient fournir des informations à la Guilde des Usuriers. L’avantage qu’ils avaient, c’était leur jeune âge leur permettant de ne pas attirer les suspicions des gens qu’ils espionnaient. De plus, le nombre de rumeurs que l’on entend lorsque l’on mendie est assez important, ainsi la Guilde des Orphelins était la mieux placée pour prendre ce rôle d’informateurs.


An 1622

Cette année fut l’une des plus sanglantes que connu la frange du Royaume de Saint-Uréa. Un édit fur annoncé, déclarant que les habitants de la ville-basse devraient payer une taxe pour pouvoir passer la seconde enceinte de la ville, séparant la frange de la cité inférieure. La grogne populaire se mit alors à gonfler peu à peu, les habitants de la frange en avaient marre d’être considérés comme des êtres inférieurs à ceux de la cité intérieure et des hauts-quartiers. Déjà que la plupart d’entre eux luttaient jour après jour pour survivre dans la pauvreté, ils devaient désormais sacrifier leur maigre richesse dans des taxes ou bien faire tout le tour des murailles pour accéder à la cité intérieure. Cet édit était comme une déclaration des hauts-gradés de ce royaume, pointant du doigt la frange comme des déchets et de la vermine.

La grogne se mua en colère et des escarmouches furent lancées pour saboter les remparts, j’y participais afin de surveiller les alentours lors de l’opération et leur venir en renfort en cas de problème. D’autres hommes d’Ivar avaient également été disposés un peu partout dans la basse-ville, principalement aux abords des passages menant à la cité intérieure. Le nombre de sabotages augmenta et les affrontements avec les gardes ou les soldats se firent de plus en plus fréquents et violents. Ce fut probablement l’année où j’eus à me battre le plus en l’espace d’une semaine. Suite à l’ordre de tirer sur la foule qui manifestait, provenant d’un officier, cela suffit à mettre le feu aux poudres. Les affrontements devinrent plus intenses, causant de nombreuses pertes dans les deux camps.

Je participais régulièrement aux affrontements afin de supporter le peuple de la frange qui, bien que peu équipés ni entraînés pour la plupart ils se battaient avec leur rage comme seule arme, ce qui était admirable à mes yeux. Ainsi, je participais à des combats contre les soldats et les gardes de la ville jours après jours. La plupart des soldats étaient des petites frappes, bien loin des golgoths que j’avais pu rencontrer dans l’arène, cependant certains sortaient du lot et s’avéraient plus compliqués à gérer. Les combats étaient acharnés et sanglants, les soldats étant mieux équipés que les hommes et femmes de la frange, ces derniers subissaient de lourdes pertes que je tentais de limiter au maximum en éliminant les adversaires les plus dangereux, dans la limite du possible.

En effet, le dernier jour de ce qui restera dans l’histoire comme la « Guerre des Murailles », l’assaut des soldats et des gardes de la ville fut plus violent que jamais. Des traîtres à la solde du gouvernement avaient vendus les noms des principaux organisateurs du mouvement ainsi que les endroits où ils se planquaient. Chaque lieu fut assaillit par des forces importantes en nombre et en armes. Ivar avait prit part dans l’organisation du soulèvement, possédant un grand réseau à travers la ville, tant en informations qu’en forces armées. Il avait fournit la population en armes afin de faciliter les affrontements et avait indiqué les mouvements de troupes et les endroits les moins bien gardés grâce au réseau d’information de la Guilde des Orphelins.

Ainsi, alors que nous étions en pleine réunion dans l’une de ses planques, on entendit des coups de feu à l’extérieur et des cris. En sortant en précipitation, on tomba nez à nez avec une unité de soldats bien préparés, guidés par un officier qui arborait un air confiant et déclara que nous serions tous mis au fer. Cependant, Ivar n’était pas du genre à se rendre si facilement et, pour toute réponse, enfila ses poings américain en leur faisant signe d’approcher. Le combat reprit alors, les coups de feu fusant de tout côtés pendant qu’Ivar était aux prises avec l’officier. Je m’étais directement lancé sur les soldats équipés de sabre, je combattais toujours à mains nues même face à quelqu’un qui était armé, c’était ainsi que je me battais, sans fioritures. Les lames me frôlaient, laissant de longues estafilades sanguinolentes, pas assez profondes pour me mettre réellement en danger mais suffisantes pour me faire perdre du sang petit à petit et m’affaiblir. Des renforts d’une autre planque proche vinrent alors nous aider, brisant les rangs des soldats, suffisamment pour nous offrir une porte de sortie. Les forces de la Marine étaient trop importantes et, bien qu’Ivar ait mit leur officier K.O., les soldats continuaient d’affluer, il ne nous restait plus que la fuite comme échappatoire. Nous couvrant les uns les autres au cours de notre retraite, nous finîmes par emprunter la direction de l’église dans laquelle s’était passé l’évènement de l’année précédente. Suite à ma rencontre avec les prêtres du Culte de la Miséricorde et leur disparition mystérieuse dont Ivar s’était occupé, nous avions explorés les galeries souterraines qui permettaient d’accéder à différents endroits de la frange. De plus, suite à mon altercation de l’année passée, l’église avait été abandonnée ce qui nous avait laissé le champ libre pour s’en servir pour transporter discrètement des marchandises dans la ville à travers les galeries pendant cette dernière année.

Ainsi, attirant les soldats à notre poursuite dans les souterrains, notre piège se refermait. Afin de parer à ce genre de situation, nous avions piégé plusieurs galeries souterraines avec des explosifs suffisamment puissants pour les faire s’écrouler. Alors que leur unité pénétrait dans les souterrains, nous activions les détonateurs et les explosifs firent le reste. L’explosion fut tonitruante, faisant trembler les galeries plus lointaines dans lesquelles nous nous trouvions. Une partie de l’unité qui nous poursuivait avait dû être prise dans l’explosion, probablement pas assez pour tous les éliminer, mais une partie d’entre eux devaient se retrouver sous les gravats à l’heure actuelle et nous serions déjà loin quand ils s’en sortiraient.

Les pertes furent énormes ce jour-là et avec ça, le soulèvement fut éteint, le peuple devant à nouveau se soumettre à l’autorité du Royaume et du Gouvernement Mondial et à leurs lois. Dans nos rangs également, beaucoup avaient péris dans notre fuite et lors des affrontements, on s’en retrouvait diminué.

An 1627

Les années qui suivirent la Guerre des Murailles furent compliquées, le peuple n’osait plus se rebeller face à la l’autorité de la Dame de Pierre et l’activité ainsi que les effectifs des différents groupes criminels à travers la frange s’en étaient retrouvé diminués. Seuls des attentats ponctuels et des tentatives d’assassinat contre la Dame de Pierre ponctuèrent ces années d’un peu d’animation. De notre côté, nous continuions nos activités de prêts, bien que les affaires avaient pris du plomb dans l’aile depuis tout ces évènements sanglants qui avaient frappés la ville. Nous avions alors diversifié nos activités, de la vente d’armes au règlement de compte, mais les membres du gang étaient réduits à peau de chagrin. Il ne restait plus qu’Ivar, une dizaine de lascars et moi, pas assez pour être vraiment efficaces dans la basse-ville.

Un soir, alors que nous étions tout les deux ivres, Ivar me confia que les dernières conversations qu’il avait eut avec Sal s’étaient mal passées, que le patron n’était pas satisfait de leurs résultats. D’après ce que me raconta Ivar, le grand big boss s’était récemment lancé dans un tout nouveau business des plus lucratifs : la vente de fruits du démon. Et nos activités de prêts n’étaient plus assez importantes à ses yeux, surtout dans un royaume au contexte si tendu. Je ne compris pas vraiment ce qu’il voulait me dire par tout ça ce soir-là, trop fatigué ou trop saoul probablement.

Le lendemain, il m’ordonna de rendre visite aux Orphelins pour leur transmettre un message. Celui-ci n’était pas d’une importance capitale, mais j’en profitais pour revoir des amis de longue date que je voyais assez peu ces derniers temps. Trois années auparavant, le projet de monter un business d’apparence légale prit forme sous les traits d’un bar dans un quartier peu fréquenté mais qui avait toujours des clients. En réalité, ce qu’ils vendaient le plus étaient des informations et des objets volés ou de contrebande. Karon qui y officiait à présent comme un barman propre sur lui s’en était bien sortit avec les orphelins. Grâce à la vente des informations glanées par les enfants il avait commencé à racheter les bâtiments entourant son bar pour offrir des logements aux enfants perdus et abandonnés. Une fois le message transmit, je passa une partie de ma journée à boire avec Karon en se racontant des histoires du bon vieux temps où on était encore deux gamins des rues qui se battaient tout les jours pour quelques piécettes. Je finis par me relever pour partir, saluant tout les vieux potes avant de marcher d’un pas titubant dans les rues. Les mains dans les poches, j’avais mon sweat-shirt noué autour de la taille, le torse-nu comme souvent quand je buvais, je regardais le ciel en marchant et en respirant l’air frais.

Puis, les yeux toujours en l’air, je vis tout d’abord un filet de fumée noire qui s’élevait dans le ciel, puis ce fut l’odeur de brûlé qui me vint aux narines. Intrigué, mon expression fut vite remplacée par de l’inquiétude car la fumée semblait provenir de la planque d’Ivar. Mon ivresse fut chassée par l’adrénaline alors que je m’élançais dans les rues, courant de toutes mes forces en espérant me tromper. Mais non, j’arrivais face à sa maison qui était en proie aux flammes, il n’y avait personne dans les environs. Sans plus réfléchir, je grimpais sur un toit pour passer dans la maison par une fenêtre. Les flammes dégageaient une fumée épaisse qui me fit tousser dès que j’entrais, me piquant les yeux par la même occasion. Je plaçais une manche de mon sweat sur ma bouche et je me dirigea droit vers le bureau d’Ivar, les corps de ses hommes de main jonchaient le sol. Je parcourais le couloir jusqu’à la porte en évitant les obstacles et je l’enfonça d’un coup de pied. Tout les murs de la pièce étaient léchés de longues langues de flammes jusqu’au plafond et là, en plein milieu, attaché à une chaise se trouvait le corps d’Ivar. Il avait dû tenter de se défendre mais les nombreuses tuméfactions qui gonflaient son visage montraient qu’on l’avait battu. Sa gorge avait été tranchée proprement, sa mort était certaine. Entouré de flammes, je tombais à genoux face à cette scène, face au mentor qui avait fait de moi ce que j’étais aujourd’hui et qui m’avait permit de devenir fort. Je serrais les dents puis quittais la pièce, je passais à nouveau par une fenêtre pour sortir de la maison enflammée. Je me retournais vers les flammes, imaginant la façon dont je pourrais me venger de lui.

An 1628

Il fallut plusieurs mois avant de mettre au point un plan qui tienne la route pour prendre ma revanche contre Sal. Il avait fait assassiner toute notre bande ainsi qu’Ivar car nous ne lui étions plus utiles et représentions plus de risques que les bénéfices que nous lui rapportions. Le moment était un facteur clé et j’avais eus recours au réseau d’informations des orphelins pour obtenir le plus d’informations qui me permettraient de mettre mon plan à flots. Je voulais frapper un grand coup, voler une grande somme puis fuir de l’autre côté de cette mer, aussi loin que possible et disparaître de leurs radars. C’était risqué, mais j’en avais marre de cette ville et de ces conflits, plus rien ne me retenait en ces lieux. Je rêvais d’aventures, celles qui me faisaient déjà rêver quand j’étais petit et que je voyageais avec la troupe Mazino.

Grâce aux informations obtenues auprès de Karon, je m’étais retrouvé là, assis sur un toit à observer  l’activité dans une maison avec une paire de jumelles. J’étais resté là pendant deux jours à observer les entrées et sorties du bâtiment, à compter le nombre de personnes et à cartographier les lieux. L’important c’était le moment où il faudrait agir et le moment semblait être venu. Deux hommes venaient de sortir du bâtiment, exactement ceux que je ne voulais pas croiser. Il ne devait rester plus que des petites frappes, en nombres certes, au moins une vingtaine voir plus, mais c’était toujours mieux que deux types bien entraînés.

Passant de toit en toit avec l’agilité d’un chat, couvert par l’obscurité d’une nuit nuageuse, je me faufilais jusqu’à une fenêtre puis, longeant le toit, je gagnais le balcon par lequel j’avais prévu de m’introduire. Je crochetais la serrure, non sans quelques difficultés, et pénétrais alors dans la maison. La maison était grande, composée de nombreuses pièces gardées et verrouillées. Je ne savais pas exactement où se trouvait le trésor que je recherchais et ma diversion serait de courte durée. J’avais laissé un message plus tôt, signé du nom de l’homme qu’ils devaient rencontrer pour leur transaction, indiquant qu’il souhaitait renégocier le prix en personne dans un bar près du port. Le temps qu’ils se rendent compte que tout cela n’était qu’un piège, je serais déjà loin avec l’argent qu’ils avaient amenés ici pour acheter ce fruit ou je ne sais quoi d’autre. De plus, ce n’était pas le seul message que j’avais déposé et, la troisième phase de mon plan ne tarderait pas à se déclencher.

Je me faufilais dans le couloir, tendant l’oreille pour ne pas me faire surprendre par des gardes. Deux d’entre eux faisaient justement une ronde dans un couloir adjacent, je me tapissais contre le mur, profitant d’une ombre entre deux torches éloignées pour attendre que les deux hommes passent. Puis, une fois à ma portée, je me faufilais derrière eux avant d’attraper leurs têtes pour les cogner l’une contre l’autre avant de cacher leurs corps dans un placard. J’entendis alors de nombreuses voix provenant d’une pièce au fond du couloir, c’était sûrement là, plus qu’à attendre.

A l’extérieur, des cris montaient entre différentes personnes, l’un semblait intimer des ordres tandis qu’un autre tentait de s’expliquer. Les voix montèrent de plus en plus, attirant l’attention des hommes dans la pièce du fond qui en sortirent à plusieurs pour se précipiter au rez-de-chaussée. Seuls quelques gardes étaient restés dans la pièce, cinq au moins. Je me faufilais contre le mur, juste à côté de la porte pour analyser la situation et le nombre de personnes que j’aurais à combattre pour subtiliser leur butin. Ils étaient six en réalité, quatre s’étaient pressés contre une fenêtre pour observer ce qui se passait dehors. Plus tôt dans la journée, j’avais envoyé un message par l’intermédiaire d’un gamin à une caserne proche, les renseignant que des trafics de contrebandes illégales avaient lieu dans cette bâtisse. C’était plus ou moins vrai, mais leur arrestation n’était pas mon but, bien que ça m’aurait bien facilité la tâche par la suite.

La porte de la pièce était restée ouverte après la sortie des autres gardes, j’y entrais alors en exécutant une roulade, roulant jusque devant un des soldats. Là, je pris appui sur mes bras et déroulais mes jambes pour envoyer mes deux pieds sous le menton de l’homme qui fut soulevé du sol pour finir par s’écraser sur une table qui céda sous son poids. Alors qu’ils se retournaient vers moi dans un cri de surprise coordonné, je m’étais déjà relevé et frappais un second garde d’une droite puissante qui aurait bien méritée le surnom de « Patate de Forain », déformant son visage à l’impact avant de l’envoyer dans les bras de deux de ses camarades, les faisant trébucher en arrière sous le poids de leur pote. Profitant qu’ils y soient, je frappais d’un même coup de pied circulaire les têtes des deux hommes tombés à terre, les envoyant au tapis faire un petit somme. Plus que deux, ils avaient sortis leurs sabres et se lancèrent sur moi en fouettant l’air devant moi alors que je reculais prudemment. Je pris une pose digne d’un maître en arts martiaux, une main en avant, l’autre en retrait tout en alignant mes pieds. Je frappa du dos de ma main le côté de la lame d’un des sabres qui vint frapper le second, profitant de cet instant de flottement pour envoyer un coup de poing dans chaque œil de l’homme qui me faisait face avant d’envoyer un troisième coup dans sa gorge. Puis, je m’acharna sur le dernier qui tentait de parer mes coups mais finit par se faire désarmer et fut envoyé rejoindre ses camarades dans le pays des songes.

Dans un coin de la pièce se trouvaient trois petits coffres verrouillés, je n’avais aucune raison de perdre du temps à les ouvrir ici car je savais ce qui s’y trouvait. Je les pris et les fourra dans un gros sac de toile, plaçant celui-ci comme une hotte remplie de cadeaux. En regardant par la fenêtre, je vis que les hommes en bas étaient toujours occupés avec les soldats de la Marine. J’attrapais alors une plume et un papier sur le bureau plié en deux et j’écrivis un petit message que je laissais à l’emplacement où se trouvaient les coffres un instant plus tôt. Un grand sourire aux lèvres, je repris le même chemin dans le sens inverse, l’escalade et le passage de toits en toits s’avérait plus compliqué avec un gros sac sur le dos, mais j’y parvins avec succès. Je prenais enfin ma revanche sur Sal Veol, mais le plan était loin d’être terminé.

Présent

Une lumière me réveilla, un rayon de soleil qui visait directement mes yeux. Je me réveillais en toussant, crachant toute l’eau salée qui avait remplie mes poumons. La douleur était toujours présente, mais supportable, je dus me tâter le corps en plusieurs endroits pour vérifier que tout était en place. Je ne savais pas exactement comment j’avais survécus, mais ça tenait du miracle. Les vagues m’avaient menées jusqu’à une grotte dans la falaise qui était en partie inondée, mais au vu de l’étroitesse de l’entrée à peine visible, j’avais dû être poussé par un passage sous-marin. Je m’allongeais là, souffrant de multiples contusions qui me tordaient de douleur à chaque mouvement, mais j’étais en vie. De plus, ma vengeance était enfin complète et, avec un peu de chance, Sal Veol me croirait mort et arrêterait d’envoyer ses créanciers à ma poursuite et accuserait tout l’échec de la mission sur les épaules de Krupp & Wondhermar.

En effet, leurs missions de récupérer le magot et de me faire la peau avaient toutes deux échouées. J’aurais payé cher pour voir la tête des deux créanciers quand ils remonteraient les trésors des fonds marins et s’apercevraient que ceux-ci n’étaient en fait remplis que de pierres et de papier journal. En réalité, les vrais coffres n’avaient jamais quittés Saint-Uréa, cachés dans un endroit que probablement moi seul connaissais. J’avais prévu d’envoyer des indications à Karon d’ici un an ou deux pour lui indiquer l’emplacement du trésor et qu’il s’en serve pour continuer d’aider les enfants défavorisés des rues du royaume. Quant à moi, je repartais de zéro, ayant pour seule richesse en poche mon minois et mon sourire charmeur. Une nouvelle aventure s’offrait à présent à moi, je pouvais devenir et faire ce que je voulais, j’étais enfin libre et je ferai connaître le nom Mazino dans le monde entier, je retrouverai ma famille et je remonterai la troupe dans une mer éloignée.

« L’histoire n’attend plus que moi ! » m’exclamais-je en levant les bras, ce qui m’arracha un petit cri de douleur qui se répercuta dans la grotte.

FIN

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Coucou Ren,

je viens pour ta présentation qui est particulièrement longue, je dois avouer que je n'en avais jamais vu d'aussi grosse, sans mauvais jeux de mot. (enfin si, mais on va passer vite à la suite)

je vais prendre le temps de t'expliquer les points positifs, les points négatifs et te donner ta note à la fin, même si je sais que tu es là juste pour la note on va pas se mentir Ren Aoncan aka Mazino 2983686574

Les descriptions :

Les points positifs :
Bonne description du physique de ton personnage :
Yeux
Cheveux
Corps...
On se fait une bonne idée du personnage en général, ce qu'il dégage, à quoi il ressemble. Cependant, tu devrais casser, l'aspect lisse de ton personnage, je m'explique.
Là, ton personnage est décris comme beau, grand, fort, musclé, albinos, des yeux rouge avec des iris de chat, intelligent, manipulateur et réfléchis. Une personne comme ça dans la vie réelle, ça n'existe pas, je veux dire, oui on peut avoir cette idée de cette personne, cependant, elle a des défauts, on devine la cupidité de ton personnage dans tes écrits, mais tu ne la soulignes pas. Il n'a pas de défauts physique, il ne boite pas, n'a pas de cicatrices, de déformations physiques, même sa dentition est parfaite avec son passé de garçon des rues.

Ca le rend inhumain, dans le sens trop parfait, en tout cas à mon sens, les personnages ne sont pas que ce qu'ils renvoient aux pnjs, mais aussi ce qu'ils sont à l'intérieur, j'aurais aimé le voir plus, vu que de surcroit tu joues un narrateur à la première personne, tu pouvais appuyer plus pour mettre l'amphase dessus.

on passe maintenant à la biographie ! Ren Aoncan aka Mazino 3304659642

Déjà bravo pour la longueur de cette dernière, je n'ai jamais vu une histoire d'un personnage aussi longue.
Tu peux être fier de toi.
je souleverais juste un petit soucis, qui n'en est pas vraiment un, tu t'es fermé des portes en décrivant beaucoup l'enfance de ton PJ, en somme tu as déjà toute les îles ou presque où il a vécu, à quel age et plus ou moins avec qui. Tu t'es limité dans tes choix de jeux en FB avant ton arrivée et inscription sur le forum.

Tu aurais pu laisser quelques blancs pour avoir les coudées franches plus souvent. Enfin c'est mon sentiment.

Voilà la note :
500 Dorikis et civil, mais j'ai beaucoup hésité à te mettre en pirate, vu les actions de ton personnage dans le passé.

Si tu as des questions, ma boite à mp est ouverte.

Des bisous
Robina
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