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Les débuts de Jack : La croisière s'amuse

C’était la première fois pour Jack de découvrir les joies de la navigation en haute mer, notamment une météo des plus capricieuses. Lui qui n’avait jamais navigué au-delà de quelques miles avait eu la désagréable expérience de découvrir le fameux mal de mer.
La première semaine avait été de loin la plus éprouvante pour lui, son corps encore meurtri par son passage à tabac par l’organisation du Baron Sanglant. Il avait passé plus d’une nuit blanche à vomir ses tripes par-dessus le pont tout en se tordant de douleurs.

De toute façon, il n’existait aucun remède contre son mal, c’était un rite initiatique pour nombres de marins.

Sa présence à bord n’était pas passée inaperçue bien évidemment, mais personne à bord n’avait l’intention de fouiner dans les bizness du capitaine. Tout le monde savait ici qu’il traficotait avec de nombreux gangs sur West Blue, et notamment les Hommes-Poissons. Mais il n’était pas le seul à faire ce genre d’écart à la loi. C’était monnaie courante et cela permettait à l’équipage d’avoir la paix lorsqu’ils étaient à quais.

Alors ce nouveau venu, n’était ni plus ni moins qu’une marchandise comme une autre aux yeux des marins. Certes, un gaillard comme lui ferait assurément une bonne recrue pour les nombreuses tâches physiques, mais ce n’était pas à eux de prendre ce genre de décisions.

Ce n’était pas la première fois qu’ils récupéraient ainsi un bonhomme entre la vie et la mort pour l’exfiltrer d’une île vers un autre. Parfois même en direction d’un autre Blue lorsque le client était un peu trop célèbre dans le coin. L’équipage avait toujours tenu sa langue dans sa poche, et le capitaine savait comment leur renvoyer l’ascenseur. Finalement le bizness était profitable à tout le monde.

Jack ne savait pas où le navire devait jeter l’ancre, c’est au détour d’une discussion avec le capitaine Jusco qu’il découvrit que le voyage promettait d’être bien plus long que prévu. En effet, il quittait sa terre natale pour rejoindre South Blue, pour le coup il n’en demandait pas tant niveau dépaysement !  

Il ne connaissait pas grand-chose de sa destination, l’endroit semblait être le berceau de nombreux pirates de renoms à l’époque. Et il avait souvent entendu parler de cette mer comme étant la pire de toutes les Blues.
Mais qu’est-ce qu’il allait pouvoir bien faire une fois sur place ? Il essaya tant bien que mal de se renseigner auprès du capitaine, mais tout ce qu’il entendait semblait indiquer qu’il allait atterrir dans un trou paumé.


« South blue est une saloperie, un véritable coupe-gorge. Je n’aime vraiment pas avoir affaire dans le coin, même, si nous passons bien loin de Rokade il n’est jamais bon de rester trop longtemps par ici »

Son uniquement but à présent était de trouver d’autres bras cassés comme lui pour partir à l’aventure et pouvoir rejoindre rapidement ce mystérieux Grand Line. Pouvoir casser des bouches à tour de bras , profiter de bons moments de convivialité et surtout voir sa notoriété grimper en flèche grâce à ce merveilleux système de prime. Il avait pourtant déjà fait l’amère expérience d’avoir une prime sur sa tête, mais fidèle à lui-même, Jack n’avait absolument rien à foutre des conséquences de ses actes.
Il ne pouvait contenir davantage son excitation quant à la situation qui se présentait devant lui ! Il courut sur le pont pour hurler à pleins poumons en direction de l’océan en ouvrant grand ses immenses bras.

Jusco resta stupéfait devant une telle réaction ! Le pauvre gamin avait dû perdre la boule à cause du soleil ou de l’alcool de piètre qualité ! Généralement, les gens qui avaient vécu des situations similaires étaient ravis de pouvoir se dégoter une place au calme en attendant que les choses se tassent. Il pensait même pouvoir l’engager dans son équipage pour quelques mois encore le temps pour lui de mettre quelques sous de côté et de pouvoir s’installer dans une petite île au calme.

«  Tu es saoul Jack ?! »

Jack se retourna vers son interlocuteur et annonça spontanément :  

« Je sens que cet endroit est fait pour moi ! »

« Comment ça ?! »

« Je veux devenir pirate l’ancien ! Et mon instinct me dit que cet endroit sera parfait pour atteindre mon but ! »

« Quoi ?! Le soleil t’a trop tapé sur la tête, tu ne sais pas ce que tu racontes mon pauvre ! Pirate ?! Et puis quoi encore ?
Débuta alors une prise de bec entre les deux hommes qui avaient une vision totalement opposée sur la piraterie. D’un côté le jeune Skellington qui ne connaissait ce monde qu’à travers des écrits et ce qu’il avait entendu à droite et à gauche durant sa courte existence. Et de l’autre un marin expérimenté qui avait roulé sa bosse depuis plusieurs décennies dans tous les Blues. Des forbands, il en avait croisé plus d’une fois, et le profil qui revenait le plus souvent n’avait absolument rien de reluisant, bien au contraire.

« Des paumés, sans foi ni loi, qui n’ont comme seul objectif celui de venir pourrir la vie des autres ! »

Les deux individus étaient maintenant front à front, l’échange n’avait ni queue ni tête ! Voyant que tout ceci ne menait qu’à une impasse, le capitaine décida de couper court à la discussion.  

« Tu es véritablement têtu comme une mule gamin ! Tu n’as qu’à te faire ta propre opinion, tiens ! Si tu tiens tant à devenir un vulgaire brigand, ce n’est pas ce qu’il manque par ici ! Une fois que nous aurons accosté à Portgentil, libre à toi de rejoindre Rokade par tes propres moyens. Je parie ce que tu veux que tu fileras la queue entre les jambes en un rien de temps ! »
«  Rokade ? C’est une île de pirates ?! »

«  Tu en fais un beau pirate tien ! Bien évidemment, sa réputation dépasse les Blues, mais d’où viens-tu pour n’avoir jamais entendu parler de ce lieu maudit ? ! Tu fais une terrible erreur gamin, crois-moi ! Tu es peut être fort comme un bœuf, mais cette voie n’est pas faite pour toi, restes donc avec nous ! »

« Merci pour ta proposition cap’tain, mais non, le taff des larbins j’ai déjà donné ! Dit-moi en plus sur Rokade, cela semble très intéressant ! »
« Petit con va ! Qu’est-ce que tu veux que je te dise ?! C’est un repère regroupant toute la pourriture de South blues et d’ailleurs ! Tout ceux qui vivent en marge de la loi s’y retrouvent pour s’entretuer ou monter des équipages. Mais tu ne vas pas te faire des films, ceux qui ont réellement de l’ambition et la puissance sont partis depuis belle lurette sur le Grand Line. Il ne reste plus que les seconds couteaux ici, tout juste bon à terroriser les honnêtes commerçants comme nous. »

C’était exactement le genre d’endroit qu’il avait en tête, lieu idéal pour accumuler rapidement assez de ressources et de mains-d’œuvre pour partir à l’assaut du Grand Line. Il pourrait aussi glaner assez d’information pour éviter toute déconvenue dans son aventure.  Jack avait réussi tout de même à faire son trou dans Las Camp, cela ne devait pas être beaucoup plus compliqué de monter un équipage pirate et de parcourir les mers à la recherche d’argent faciles.

La nouvelle de ses aspirations à vouloir rejoindre le pavillon noir ne tarda pas à faire le tour du navire. Soudainement, les regards portaient sur lui étaient soupçonnés ou méprisant et il se sentait petit à petit mis à l’écart. Si les marins détestaient bien une chose par-dessus tout , c’était bien les pirates. Tout le monde avait son lot d’histoires sur le sujet, qui n’avait jamais eu affaire à des pirates au cours de sa carrière ?

Voyant que le gamin était tout à fait sérieux et déterminé à monter son propre équipage dans le secteur,  
un petit groupe d’hommes décida de faire une entorse à la règle le concernant. De leur propre chef, ils décidèrent de couper le mal à la racine, en empêchant ce solide gaillard de devenir une épine dans le pied pour les bateaux passants dans le secteur.

« Comme s’il n’y avait pas assez de bandits dans le coin ! Voilà que notre colis veut se joindre à la fête ! Il ne faut pas qu’on le laisse faire, sinon nous serions peut-être les prochaines victimes ! »


Sous fond de rhum et de récits tirés par les cheveux, les cinq voyous s’étaient auto convaincue qu’il fallait organiser une descente dans la cabine de leur hôte le plus rapidement possible. Ils avaient échafaudé un plan à la va-vite en prenant de quoi l’assommer et surtout le ligoter pour pouvoir le balancer le plus discrètement possible par-dessus bord.
De toute façon, même Jusco ne semblait plus pouvoir l’encadrer ce merdeux. Il suffisait de raconter un bobard aux hommes poissons et le tour serait joué, plus jamais on n’entendrait parler de lui.

Ils avaient décidé d’intervenir cette nuit, lorsque l’obscurité serait la plus totale. Ce n’était pas des enfants de chœur, loin de là, chacun avait ses casseroles. Certains avaient même déjà pris la vie d’un pauvre bougre par inadvertance. Pourtant c’était une première pour eux d’agir de la sorte, surtout face à un adversaire aussi costaud que lui. Cette saleté mesure pas moins de trois mètres de haut et était aussi large qu’un tonneau !  
Traversant les entrailles du navire en essayant d’être le plus discrets possible, ils se massèrent autour de la porte. Persuadés que leur victime était plongée dans un sommeil profond, il suffisait alors à l’un d’entre eux de frapper un grand coup à l’aide d’une barre de fer.
Poussant la porte le plus délicatement possible, le plus courageux s’avança à pas de loup vers le lit où était allongé Skellington. Il ne lui restait plus que quelques pas avant d’être à porter, c’est alors que Jack ouvrit grand les yeux.

Son regard traversa de part en part son assaillant comme l’aurait fait une lance ! Ce dernier s’immobilisa instantanément, incapable d’effectuer le moindre mouvement. Une peur indescriptible venait se s’emparer de lui, une terreur primaire. Il ne tarda pas à trembler de tout son corps tandis que Jack continuait de le fixer droit dans les yeux. Laissant tomber son arme à ses pieds avant de prendre ses jambes à son cou. Sa peur se propagea aux autres membres de groupe à une vitesse fulgurante, il ne fallut pas plus d’une petite dizaine de secondes pour que Jack retrouve de nouveaux seuls. Il se leva tranquillement pour ramasser la barre de fer et la jeta quelques mètres plus loin avant de refermer sa porte.
L’ancien caïd avait parfaitement remarqué leur petit jeu depuis maintenant plusieurs jours, leurs regards de crainte et de peur ne laissaient que peu de doutes sur leurs intentions cachées.  

L’histoire s’arrêta là, et Skellington ne chercha pas à en savoir davantage. D’après les rumeurs les protagonistes avaient essayé les foudres de leur capitaine, et ils avaient vu leur tour de garde doublé ainsi que leurs soldes réduit de moitié en guise de punition.

Le pacha ne fit d’ailleurs jamais la moindre allusion à cette nuit devant son hôte, même si Jack savait pertinemment que son interlocuteur était parfaitement au courant de toute l’histoire depuis le début. Avait-il laissé faire ses gars ? Le rendant ainsi complice dans cette sombre affaire, la question méritait d’être posée, mais une autre fois, pour le moment il n’avait aucun intérêt à se mettre aussi ce vieux Jusco sur le dos.


Dernière édition par Jack R. Skellington le Mer 4 Mai 2022 - 20:45, édité 1 fois
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Alors qu’il ne restait plus qu’une petite semaine de mer avant d’arrivée à bon port, Jack fut tiré de son sommeil pour une soudaine agitation qui s’empara de l’ensemble du bateau. Cela courait dans tous les sens sur le pont supérieur et cela hurlait des choses incompréhensibles, mais que se passait-il donc ?!
Il n’avait pas pas encore foutu la tête dehors qu’il comprît de quoi il s’agissait, la vigie hurlait à s’arracher les poumons :
« Capitaine !! Nous n’arrivons pas à distancer les pirates !!! »
Le mot « pirate » lui donna des frissons  ! Enfin il allait pouvoir voir de ses propres yeux ce qu’ils valaient vraiment. Bien évidemment, durant sa jeunesse sur Las Camp il croisa à quelques reprises des prétendus pirates totalement souls qui n’étaient jamais à court d’histoires farfelues. Quelques années auparavant, il avait eu vent aussi de cette altercation virulente entre le Baron et un petit groupe de forbans sur son île mais rien de plus.
Généralement les étrangers ne venaient pas faire affaire avec la plèbe, mais directement avec les gros bonnets du coin, ce qui expliquait en partie pourquoi Jack n’avait eu que des bribes d’informations sur eux. Il avait aussi d’autres chats à fouetter, et ses activités lui prenaient déjà assez de temps comme ça, sans qu’il doivent en plus aller voir les arrivées et départs de ce fichu caillou !
Déboulant comme un buffle sur le pont en bousculant tout sur son passage, il sauta sur la rambarde du navire pour pouvoir être aux premières loges !
« Bah voilà j’en étais sûr ! À force de parler des pirates, voilà qu’ils rappliquent ! »
« C’est de sa faute ! »
« Si seulement Edgar avait eu plus de couilles  l’autre nuit ! »
« Fermez la bande de bons à rien ! Concentrez-vous sur votre mission et peut être qu’on arrivera à sauver notre cul ! Et toi là-bas tu te prends pour une figure de proue ? ! Tu vas moins rire quand tes petits copains vont te balancer au fond de l’océan pieds et mains liées ! »

Malgré tous leurs efforts, le navire au pavillon noir gagnait indubitablement du terrain minute par minute. Leur navire n’était pas fait pour la vitesse, mais pour le transport de marchandises, et pour ne rien arranger il n’y avait aucun bâtiment de guerre de la Marine en vue pour leur prêter assistance. Ils allaient devoir se démerder tout seuls !
« Bon les gars ! Il va falloir se battre, nous n’avons pas le choix ! Avec un peu de chance, nous avons affaire à des branquignoles alors on leur montre qui nous sommes ! »
Mais les marins n’étaient pas du tout chauds pour se faire tuer en échange d’un solde de misère. Si le patron souhaitait crever pour quelques Berrys, libre à lui. Certains se regroupèrent autour de lui pendant que d’autres prenaient discrètement la tangente.  
Tandis que les agresseurs se rapprochaient, Jack ne parvenait plus à contenir son excitation ! Il attendait ce moment depuis qu’il avait quitté Las Camp.  
« Ne reste pas là à t’extasier inconscient ! Prends une arme et prépare-toi  ! »
Jack attrapa à la volée une épée qu’on lui jeta négligemment, il ne remarqua même pas que la lame était émoussée et recouverte de rouille.  
Les deux navires n’étaient plus qu’à quelques mètres l’un de l’autre, Skellington pouvait maintenant discerner sans aucune difficulté les assaillants. Il était pour le moins dubitatif, cela ressemblait plus à un amas d’une quinzaine de bras cassés qu’à la vision qu’il se faisait de redoutables forbans bravant tous les périls. Il a régné d’ailleurs un sacré bordel, cela courrait dans tous les sens et personne ne semblait avoir le leadeurship chez eux. Les hommes se rentraient dedans et s’insulter copieusement, c’était désolant à voir.
Attendant le moment propice, le grand gaillard décida de faire un coup d’éclat se jetant sur le pont adverse. Il retomba lourdement, provoquant la stupéfaction autour de lui, personne n’avait pensé à un seul instant voir un type de trois mètres prendre leur navire à l’abordage. Derrière lui, les marins étaient aussi sous le choc. Que venait-il de faire ? Ce gars avait un sacré pété au casque…
« Mais qu’est ce que tu fous abruti !!! Reviens ici !! Tu vas te faire tuer !!! »
« Cap’tain qu’est ce qu’on fait ?!!! »
« Bah vous le dégagez par-dessus bord, bande de cons ! C’est nous qui attaquons, pas l’inverse ! »
Ils se jetèrent à trois sur lui sans grande conviction, sabre en avant, et beuglant plus que de raison. Jack avait l’impression d’être retourné dix ans en arrière quand il participait à ses premières rixes un minimum sérieux. Ses adversaires n’avaient pas la moindre technique ni la moindre détermination pour le combat. Pourtant Skellington n’était pas réputé pour ses talents de bretteur, loin de là d’ailleurs. Il n’avait jamais eu l’occasion de parfaire sa maitrise du sabre, apprenant sur le tard avec son lot de lacunes et d’imperfections.
Voyant qu’ils étaient en train de se gêner mutuellement dans leur assaut, Jack décida de passer à l’offensive sans prendre de pincettes. Profitant de son allonge, il abattit ce qui était censé être le tranchant de son épée sur la tête du premier guignol ! Lui faisait exploser le nez dans un geyser d’hémoglobines, le malheureux lâcha ce qu’il tenait dans ses mains pour se maintenir le nez qui pissait abondamment le sang et quitta la zone de combat par la petite porte.
Il n’avait plus que deux protagonistes devant lui, la correction qu’avait reçue leur camarade semblait les avoir un peu refroidis.  
Skellington était quant à lui plus déterminé que jamais à montrer ce qu’il avait dans le coffre. Il se projeta dans leurs directions, en avalant en quelques secondes l’écart qui le séparait des autres prognostiques. La différence de niveaux entre eux était grotesque, il trancha l’air d’un revers de son épée emportant sur son passage le premier pirate qui s’écroula quelques mètres plus loin. Ne comprenant strictement rien à la situation, le dernier pirate se retrouva malgré lui pile en face de cette énorme brute.  
Jack l’attrapa à l’aide de sa main droite pour le tirer vers lui coller un formidable coup de boule en pleine face.
Assommé suite à ce violent choc, le malheureux glissa des mains de son bourreau avant de s’écrouler au sol.
Relevant la tête, Jack se rendit compte que les autres pirates étaient tous en arc de cercle devant lui. Aucun ne semblait vouloir être le premier à devoir l’affronter. Un petit homme grassouillet portant un tricorne noir hurlait derrière eux :
« Mais bande d’incapables ! Il est tout seul ! Vous êtes en train de vous ridiculiser ! Allez-y tous dessus bon sang ! »
« Mais cap’tain ! Il est sacrément costaud ce gars ! »
« Je double la paie, non je la triple ! pour celui qui vient à bout du tas de muscles ! »
« Ouais, bah en attendant on aimerait bien voir la couleur de quelques pièces ! Marre de faire du bénévolat ! »
«  Ouais c’est bien vrai ça ! »
« BON VOUS ALLEZ LUI BOTTER LE CUL BANDE DE CHOUINEUSES ! »
Jack n’en revenait pas, il avait en face de lui sans aucun doute la pire bande de guignols de tout South Blue. C’était donc ça la piraterie dans le coin ? Il ne lui faudrait peut-être pas beaucoup de temps pour devenir une pointure dans le coin si c’était ça la concurrence…
« JACK VAS-Y MON GARS ! »
Il avait totalement oublié les marins derrière qui semblait finalement appréciée sa présence à bord. Il ne manquerait pas de leur faire une réflexion d’ailleurs à ce sujet, car aucun d’entre eux n’était venu avec lui sur le navire ennemi.

Après plusieurs hésitations et des tractations salariales, les branquignoles se décidèrent enfin à lancer leur assaut sur l’intrus ! Toujours autant désorganiser, ils avaient vraiment un don pour se gêner les et les autres, Jack opta pour la stratégie qu’il maltraitait le mieux, c’est-à-dire rentrer dans le tas et après improvisée. Fonçant tête baissée dans la mêlée en faisant de grands moulinets avec son couteau à beurre. Dans ce genre de situation, c’est un avantage indéniable de faire trois mètres de haut ! Aucun de ses adversaires ne pouvait se vanter d’avoir une telle allonge, et ils le regrettèrent bien assez vite !  
Fracassant tout ce qu’il se trouvait devant lui, il se retrouva tout de même rapidement submergé par le nombre. Il faut dire qu’à douze contre un, la balance ne penchait pas en sa faveur. Voyant qu’il se trouvait d’une possible impasse, il se creuser les méninges pour changer de stratégie. Six forbans étaient encore en capacité de se défendre, si on ne comptait pas le fayot de capitaine en surcharge pondérale.
« Mais bordel de merde ! Qui m’a donné des incapables comme vous ?! Bon les gars, on se retire, mais il ne faudra pas se plaindre du salaire à la fin du mois ! Et toi le grand costaud, j’espère que tu es gracieusement payé par ton patron, si j’avais deux ou trois gars comme toi avec moi je ne serais pas en train de crouler sous les dettes. Prenez-en de la graine ! »
Skellington explosa de rire devant la réédition des assaillants, il n’avait pas connu de bagarres aussi faciles depuis bien longtemps. Ces types ne tiendraient pas une demi-journée dans les bas fond de Las Camp, toutefois, il voulait profiter de l’occasion de croiser enfin des pirates :
« Je suis, Jack R. Skellington ! »
« Jamais entendu parler. »
« Je recherche un moyen de me rendre à Rokade pour trouver un équipage pour rejoindre le Grand Line. »
« Hein ? Le Grand Line ? Tu es pirate toi ? Je n’y comprends plus rien… Après nous avoir humiliés, tu nous prends pour un taxi ?! Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi ! Je  te signal que tu viens de nous foutre une raclée, ce n'est pas suffisant pour toi ? Tu veux mon bateau et mon équipage aussi ? »
« Juste un navire me permettant de me déposer à Rokade, je ne demande rien de plus. »
« Cap’taine attendez ! »
Les pirates encore valides se rassemblèrent autour de leur supérieur pour échanger pendant un petit moment à voix basse de cette étrange requête. Plusieurs hommes semblaient avoir une idée en tête qu'ils souhaitaient soumettre à leur supérieur.

« Bon, très bien, nous voulons bien t’amener jusqu’à Rokade monsieur Skellington. Mais je reste le seul maitre à bord, ne me sous-estime pas ! Je suis le Capitaine Loukoum, et j’ai une prime de 300 000 B ! Alors, ne joue pas au con avec moi. »
Quand Jack annonça son intention de se rendre sur Rokade en compagnie des pirates qu’il venait de malmener, ce brave Jusco faillit faire une syncope sur place. Jamais il n’avait rencontré quelqu’un d’aussi fou que Skellington au cours de sa vie. Aucune de ses actions ne semblait avoir le moindre sens pour lui, tout indiquer qu’il était décidait de ce qu’il allait faire sur de simples coups de tête.
Une fois ses affaires récupérées, il embarqua donc sur son nouveau navire, en compagnie des hommes du capitaine Loukoum. Ce dernier ne semblait d’ailleurs pas peu fier d’avoir enfin un gars qui tenait la route sur son rafiot de fortune. D’ailleurs en parlant de ça, le pauvre Jack avait réellement perdu au change question confort. Déjà que son ancienne embarcation n’était pas du luxe, mais alors là.. C’était un miracle que cette merde arrive à flotter en haute mer, lui qui n’avait pas encore le pied marin allait avoir de sacrées sueurs froides.
« Alors comme ça tu veux devenir pirate ?!  Cela tombe bien, tu as en face de toi un véritable expert en la matière ! À mes côtés tu deviendras une véritable terreur. »
« À n’en point douter, il suffit de voir comment se débrouillent tes gars au combat pour s’en convaincre. Garde tes conseils pour toi Loukoum, je préfère me forger mon propre avis. »
« Pfff, les jeunes de nos jours ! Cela pense tout savoir et cela n’écoute pas les anciens. Ne viens pas te plaindre si tu termines ta vie sur une potence de la marine ! »
Malgré qu’il avait envoyé la moitié de l’équipage à l’infirmerie, avec pour certains des cicatrices qu’ils allaient garder tout au long de leur vie. Son intégration se fit dans les meilleures conditions, tous semblaient très heureux de compter parmi eux une brute comme lui. Au bout de quelques heures en trinquant avec de la bière absolument dégueulasse, Jack trouva que même s’il était évident qu’il s’agissait de piètres pirates, ils n’étaient pas de mauvais bougres. Juste un ramassis de gars paumés ne sachant pas quoi faire de leurs dix doigts qui suivaient bien malgré eux un capitaine qui avait autant d’ambition qu’une moule sur un rocher. Tout au long de la journée, puis de la soirée, les questions fusées dans tous les sens, notamment pour savoir d’où venait-il et surtout quels étaient ses projets.
Skellington était véritablement dans son élément, se trouvant au centre de toutes les attentions, il aimait avoir les regards braqués sur lui. Avec son aplomb habituel, il lâcha sans la moindre hésitation :
« Si j’ai des projets ?! Bien évidemment ! J’ai l’intention de rejoindre dès que possible le Grand Line pour pouvoir me mesurer à ce qu'il se fait de mieux en la matière de pirate. D'après ce que j'ai compris, les meilleurs sont là-bas »
L’ensemble de son auditoire explosa de rire à la fin de sa phrase, rarement ils n’avaient eu l’occasion d’entendre quelqu’un sortir de telles choses avec autant d’aplomb. Certes, il était rudement costaud, il avait le potentiel dans les années à venir d’être l’un des plus redoutables pirates de tout South Blue. Mais ce qu’il envisageait dépassé totalement les limites de l’entendement pour eux, ce n’était plus une question d’ambition à ce niveau. Le jeune homme n’avait absolument idée de ce qu’il racontait.
Loukoum profita de cette occasion trop belle pour tacler son hôte un peu trop entreprenant, espérant ainsi que le nouvel arrivant ne l’éclipse pas davantage  :  
«  Muhahaha ! Encore un insouciant bercé dans ses rêves de gosse ! As-tu simplement idée de ce que tu racontes ?!  
Que sais-tu du Grand Line ?! Tu n’as même pas ton propre équipage, tu es un parfait inconnu, et tu oses parler de choses qui seront à jamais inaccessibles pour quelqu’un toi ! »  
Profondément vexé par sa remarque, Jack se redressa d’un bond pour se retrouver face au capitaine à la langue bien pendue. Oubliant au passage son statut d’invité sur le navire, il était à deux doigts de céder à une violente pulsion de faire couler le sang du pansu ! Le fixant de son regard si particulier et déstabilisant, le petit bonhomme recula d’un pas, il se sentait littéralement avaler par les yeux de Skellington. La tension dura quelques secondes avant qu’il reprenne le contrôle de lui-même, transpirant à grosses gouttes sur le front :
« Pas besoin de le prendre comme ça Jack, je ne remets pas en cause ta force ! Mais tu ne tarderas pas à te rendre compte que le Grand Line est plus un cimetière qu’un Eldorado pour les pirates ! »
« Un cimetière ? … Pourtant certains réussissent à le dompter à ma connaissance, alors pourquoi pas moi ?! »
«  À quel prix ?! Ce n’est pas pour nous en tout cas ! Je n’ai aucune envie de foutre un orteil là-bas, il y’a déjà bien assez de choses à faire ici pour devenir riche ! Et tu te rendras toi aussi compte que le jeu n’en vaut pas la chandelle. »
« En parlant de richesse capitaine, nous attendons toujours de…. »
Loukoum sauta sur l’impertinent pour lui envoyer une volée de coups bien méritée !
« J’ai des projets ! Pas de panique pour ça les gars, dans quelques mois nous allons mettre le cap vers East Blue, j’ai eu vent que la concurrence est bien moins féroce là-bas ! »
« J’avais pour souvenir que les pirates en avaient un peu plus de couilles que ça… »
« Tu peux appeler ça de la lâcheté si tu veux ! Mais en attendant, moi à l’inverse de beaucoup d’autres, je suis encore en vie et toujours pas en prison ! Sur ce j’ai à faire, veuillez m’excuser mon éminence ! »
Loukoum s’en retourna à ses occupations avec sa démarche si singulière, il n’avait vraiment pas le physique pour exercer son métier. Jack esquissa un petit sourire en l’imaginant devoir fuir à toutes jambes avec la marine à ses trousses. Comment ce type pouvait-il avoir une prime au cul ? Même un enfant arriverait à mettre la main dessus… Décidément, il avait le plus grand mal à comprendre le monde autour de lui.
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