Salaud de bourgeois !

Fils d'un ancien Contre-Amiral à la retraite et d'une riche rentière, Dorian a été élevé dans le luxe et les bonnes manières. Avec son frère cadet, ils ont reçu la meilleure éducation possible malgré les absences du paternel dûes aux missions qu'impliquait sa place dans la hiérarchie d'élite. Le Contre-Amiral Walton était connue pour entière dévotion envers le Gouvernement mondial et son sens de l'honneur très fort. Celles et ceux qui ne le côtoyaient pas pouvaient s'étonner de le voir parfois offrir un répit à des ennemis de l'autorité. Mais si ces derniers avaient collaboré avec lui sans chercher de noise, il était prêt à fermer les yeux sur leur passage dans son radar. Du fait, énormément de monde l'appréciait.

Aîné de sa fratrie, Dorian s'attendait à ce que la gestion du patrimoine de ses parents lui incombe tôt au tard. Pour répondre à ces exigences, il s'était évertué à se créer une bonne image en société, et à apprendre tout ce qu'il devait savoir pour mener ces investissements à bien. Il se montrait toujours chaleureux et courtois, poli, le verbe fleuri. Il appréciait tout particulièrement l'art et le pratiquait ainsi que l'escrime et le tir à l'arc pour se maintenir en forme.
Ainsi donc son frère cadet s'était logiquement un peu relâché et préférait, lui, s'engager dans la Marine classique pour faire régner ses valeurs, communes à celles du Gouvernement mondial.

Oui mais voilà, le père Walton ne l'entendait pas de cette oreille. Effectivement, Dorian, en qualité d'aîné, était sa petite fierté personnelle, et ce depuis la naissance ! Sa femme avait eu le bon sens de lui pondre un garçon pour premier enfant ! Il fallait absolument qu'il marche dans les pas de son père ! Et le cadet aurait tout le loisir de s'occuper de leur patrimoine durant leurs vieux jours ! Voilà que les rôles que leurs enfants étaient en droit d'attendre et pour lesquels ils s'évertuaient étaient intervertis !

A plusieurs reprises jusqu'à ses vingt ans, Dorian entrait régulièrement en conflit avec son père. Ce dernier décida même de l'enrôler de force dans la Marine d'élite pour lui forger un corps, un vrai ! et un mental d'acier. Il n'y avait rien de mieux que le terrain.

Pendant longtemps, ce fut la descente aux enfers pour lui. En tant que matelot, il ne valait rien, et s'il brillait en duel organisé, c'était une véritable catastrophe durant les batailles. Il a fini par se faire muter dans la Marine régulière où il se démarqua par son obéissance et son côté fin stratège, et a réussi à s'élever à son rang actuel. Mais cette dizaine d'années infernales est à l'origine même de la grande mèche blanche qui orne si précieusement son front aujourd'hui.