Un chemin dans la fange
Les folles histoires d'Elsa
1629 - Après un combat acharné contre les soldats de la Marine du village, la rumeur se répand peu à peu sur l'île. Celle à qui on a tué le mari et enfermé dans sa geôle est parvenue à s'échapper et sème le trouble sur l'île au nom de la vengeance. Son dernier exploit ? La mise à mort d'un sous-officier géant de la Marine. L'appétit du sang et de la violence sont intarissables, Monsieur Beckett et Kanazawa ont découvert un lieu appelé la "baie de whitemoore", située à l'autre bout de l'île, le petit groupe devra avancer dans les terres pour rejoindre les lieux.
Le soldat de la Marine se vide de son sang, l'assaut à la jugulaire avait été d'une vitesse fulgurante et son execution parfaite. Ses deux comparses avaient quant à eux décidé de déposer mousquets et sabres au profit de mains levées bien haut vers le ciel, laissant ainsi se dessiner sur le visage d'Elsa, un sourire rempli d'une satisfaction malsaine.
"-Voici comment ça fonctionne. À partir d'aujourd'hui, vous avez une dette envers moi ! Pourquoi ?! Car je vous offre la vie. Cette vie, cependant, a un prix, me servir jusqu'à la mort sur toutes les mers et tous les océans ! Des objections ?"
Les deux soldats s'échangent un regard inquiet, leur peur est palpable et ils préfèrent acquiescer d'un simple signe de tête. Monsieur Kanazawa leur indique de les suivre, Monsieur Beckett met bien en évidence ses armes à feu et les gratifie d'une simple phrase.
"-Bienvenue dans l'équipage. Oh si jamais... Ce ne sont pas mes armes à feu qui sont les plus dangereuses ici."
Il désigne du doigt Elsa qui s'était déjà remise à marcher d'un bon pas. La nuit avait été particulièrement bonne et lui avait permis de se remettre peu à peu de son combat contre le géant, un combat colossal et usant, mais qui avait eût le mérite de forger les prémices de sa légende sur Kage Berg. L'entrée du village de "Verdan" venait tout juste d'être assaillie et voilà que les deux soldats de la Marine se retrouve au milieu de groupe pour s'accrocher de manière misérable à leur vie. C'est le petit matin, personne ne semble encore être debout et le souffle glacé de l'hiver teint les vitres d'un épais manteau gelé. Elsa s'accapare d'une torche et la tend au premier soldat de la Marine qui croise son regard, et lui désigne une petite chaumière. L'homme fait mine de ne pas comprendre avant que l'agacement ne vienne déformer le visage du Capitaine estropié.
"-Ce n'est pas clair ? Tu dois me servir ! Je te t'ordonnes de mettre le feu à cette maison."
"-Mais il y a peut-être des enfants ici et..."
"-Oh des enfants ? Tu parles de ceux que j'aurai dû avoir avec mon défunt époux ? Massacré par tes collègues et par la calomnie d'une île entière ? Si ce droit m'a été enlevé, il doit en être de même pour ces cloportes ! Brûle... Cette... Maison... Maintenant !"
Elle lui assène un violent coup de pied qui le propulse au sol, il se relève péniblement et dépose la torche au sol avant de se mettre debout face à Elsa, son visage s'arrête à quelques centimètres du sien. Elsa soupire avec amertume, elle pose son œil valide sur le second soldat des forces de l'ordre tout en plantant son sabre dans le ventre du mutin, ce dernier s'écroule, elle n'a pas le temps de nettoyer son arme qu'elle désigne à nouveau la torche au soldat.
"-Et toi ? Tu comptes aussi désobéir ? Paie ton droit à la vie. Maintenant !"
Le soldat se jette sur la torche, motivé désormais par le seul but de survivre, il laisse la flamme ardente se propager sur le toit de chaume. Rapidement, la maison est en feu et le brasier se répand aux bâtiments adjacents. Elsa affiche une moue satisfaite avant de ranger son sabre.
"-Monsieur Beckett, Monsieur Kanazawa ! Ce petit village est parfait pour la réalisation de diversion. Les soldats de la Marine ne tarderont pas à venir en masse ici voir ce qu'il s'y passe. Mettons un peu les choses en scène, voulez-vous ? Tout d’abord, aucun mal ne doit être fait ici, personne ne doit mourir, sauf si on y force. Récupérez le corps des deux soldats de la marine. Démembrez-les et placer les sur l'estrade communale là-bas. Racontez mon histoire à une personne du village et dites lui de la raconter aux soldats de la Marine qui arriveront. Dites-lui que s'il ne le fait pas, nous le saurons et nous reviendrons."
Kanazawa et Beckett s’exécutent dans leur basse besogne en tout en forçant le soldat de la Marine survivant à se joindre à leurs méfaits abominables. Elsa quant à elle, vole et pille les meilleurs mets qu’elle trouve en s'invitant dans les maisons, rapidement, les cris et les hurlements dominent le village devant la puissance de l'incendie et devant le spectacle purement atroce des soldats de la Marine dont le bel uniforme blanc est imbibé de rouge.
