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Bones and ashes

S’étendre.

Le sujet était délicat, se passer de l’accord des tribus serait interprété comme une déclaration de guerre. Et même si certaines rêvaient certainement de l’hégémonie sur l’île-continent, aucune n’osait aborder le sujet devant la demi-géante. Les règles ne changeaient pas, malgré l’essor que connaissait Skythiai. Les quartiers en constructions étaient achevés, et une partie était occupée au moins deux fois par mois par des pêcheurs Mohaves. Les gens de Kida, finirent par emménager dans une bâtisse à deux étages et avec une cour, construite spécialement pour les accueillir. Proche du port, l’on planta des arbres tout autour de cette « ambassade », pour empêcher les regards indésirables.
Izumi passait la majorité de ses soirées chez la Princesse quand cette dernière était en ville.
Les discussions et l’amitié entre les deux peuples ne cessait de s’améliorer, les Mohaves continuaient de construire et d’expérimenter des prototypes d’embarcations leurs convenant. La présence de la subalterne de la forgeronne n’était quasiment plus nécessaire, et tant mieux. Eata Yui sixième lieutenante, charpentière en chef de l’Iron Fleet pouvait désormais se concentrer et plancher sur la réalisation de plusieurs esquisses de plans. Une nouvelle mission pour la nyctalope, qui se retrouvait de nouveau sous les projecteurs. Il n’y avait pas de favorite, et pourtant la balafrée semblait maintenir l’attention de la Capitaine sur elle.

Pas de compétition entre les différents membres de l’équipage, non entre les différentes militaires de cette proto-nation. Si rivalité il devait y avoir, cela se réglerait sur le champ de bataille et à celui ayant occis le plus d’ennemis. Aucun égo, aucune rancune ne pouvait venir miner et ruiner ce qu’avait commencé à construire l’Armure. Des milliers de vies coexistant, et une société construite sur un équilibre relativement précaire, maintenir les apparences ne suffirait pas. Ce n’étaient pas les civils qui poseraient problème, Izumi avait voulu une armée et elle l’avait. Et en temps de paix, les guerriers étaient inutiles, passé la joie et l’extase de l’installation, rapidement une sorte de mécontentement invisible s’était répandu au sein des troupes déployées en garnison.

La Supernova remédia au problème à l’instinct, se déplaçant personnellement au contact de ses troupes. Passant d’unité en unité, elle expliqua avec calme et fermeté qu’il y existait en effet des exceptions dans la rotation de troupes affectés en ville. Les Jade Panthers et les Iron Banshee ne pouvaient simplement pas vivre au contact de la population, les Iron Stallion continueraient de servir d’éclaireurs et d’unité de reconnaissance. Le reste tournerait, jusqu’à ce que prochainement assurait Izumi, la ville ne forme une force de défense parmi ses habitants.

Mais cela ne suffirait pas à contenter bien longtemps ces femmes qui depuis en l’espace de quelques années avaient changé du tout au tout. Loin était le temps des pirates et des pagodes, de la lente progression sur la route de tous les dangers. Beaucoup étaient mortes, mais celles qui les ayant remplacés ne les avaient pas oubliés. Un héritage, une culture naissante sur le sacrifice de ces femmes ayant quittés foyers, vie d’infortune, maris et amants, familles et parents pour chercher la liberté.

Et jusqu’à ce que chacune des mortes ait son nom sur une stèle mémorable, sur ce continent tout au bout du monde, il n’y aurait pas de répit.

Battre le fer temps qu’il était chaud.
***

- Contact !

Au travers de la jungle, guidés par les chasseresses de Nequalli, le premier régiment des Daughters of Infamy était tombé nez à nez avec des natifs. Et sous le coup de la surprise, de la chaleur étouffante et l’humidité les étrangères manquèrent de peu l’incident diplomatique. Mais Atzi « Nequalli » Ahuic, héroïne des rites et troisième membre du quatuor désamorça la situation. Sur ces terres, elle était le plus haut symbole d’autorité. L’autochtone avait depuis la bataille des plaines, rejoint le camp d’Izumi, emmenant avec elle ses Jade Panthers. Et au contraire des femmes de la mer comme elle surnommait les anciennes pirates, la native ne machait pas ses mots. Un sermon plus tard, une explication mouvementée avec Aera à propos du comportement de ses guerrières, et Atzi assurait avoir eu un deuxième rendez-vous avec ces nouvelles tribus.

Car oui l’expédition était tombée non pas sur une mais deux tribus en plein échange à la lisière de la forêt.

La Côte Blanche, une nouvelle région de l’île que découvrirent les dernières arrivantes. L’île continuait de révéler ses secrets, et ses particularités. Sur la Côte Blanche vivaient dix tribus, les relations entre elles restaient principalement pacifique. Plus par nécessité que par choix, les combats tribaux faisant fuir le bétail et les proies. Vivre de la chasse et la cueillette n’était visiblement pas au goût de tout le monde, car on avertit les étrangères que plus loin dans la Côte Blanche vivaient des natifs s’opposant de manière virulente au monde étranger.

Le sentiment d’hostilité n’était donc pas propre qu’aux Dénés. Et en attendant de pouvoir faire le tri entre alliés et ennemis, l’Iron Fleet adopterait le même mode de conduite qu’avec les Kipagīros et les Mohaves. Ne montrer rien d’autre que des visages ouverts et souriants, la résilience mènerait inévitablement à un défoulement presque thérapeutique sur leurs ennemis le moment venu.
En petit comité, puis progressivement plus nombreux les natifs vinrent à la rencontre des émissaires de la demi géante. Les envoyés de l’Armure continuaient d’échanger sous l’œil sévère mais juste d’Atzi différents bien aux autochtones. Des chevaux contre des informations, des fruits et légumes contre des coquillages. Izumi savait pertinemment qu’en valeur marchande, elle perdait beaucoup plus qu’elle ne gagnait. Mais qu’importe, des spécimens de crustacés locaux, des plantes et fleurs pour des remèdes médicinales, tout était bon à prendre. L’idée de faire des berries l’avait quitté à l’instant où elle avait posé ses yeux sur les rivages de l’île.

Montrer patte blanche et répéter un processus désormais rodé, si bien que naturellement les habitants de la Côte Blanche les plus proches de Skythiai se montrèrent curieux de découvrir les us et coutumes des nouvelles habitantes de l’île continent. La ville ouvrit ses portes à une délégation conjointe des deux tribus avec lesquelles échangeait le peuplement de l’Iron Fleet. Ce fut aussi l’occasion pour Kida et un envoyé Kipagīros de se montrer, de converser, de renouer le contact perdu depuis des générations entre les différentes tribus habitant l’île. Par la même occasion, l’Armure montrait que sa nation en devenir ne s’appuyait pas sur la violence. L’amitié et les alliances tissés avec les maîtres des plaines et des flots payaient désormais les fruits d’un dur labeur. Laisser les locaux échanger entre eux, laisser les amis convaincre et faire office d’intermédiaires, parfois même de médiateurs.

Offrir le gite et le repas le temps d’une nuit, sans pour autant tout dévoiler. Le port, la flotte et la garnison ne feront pas parti de cette première visite guidée de Skythiai. Pas besoin de gens en armes dans les rues et ruelles, une vie somme toute paisible.

L’incompréhension d’un mode de vie sédentaire se lit sur le visage des invités. Mais alors qu’ils sont raccompagnés aux portes, Izumi renouvelle l’invitation.

- Nos portes seront toujours ouvertes, à ceux pourvu de bonnes intentions.

De la même manière que ses gens devaient gagner et mériter confiance pour voir les sociétés tribales s’ouvrirent, Izumi avait calqué sa politique d’ouverture dessus. Grand bien lui en prit, car si les échanges et la relation entre les nouveaux voisins semblaient allez bon train, plus loin à l’intérieur des terres ou les messages arrivaient déformés et grossis l’opinion n’était pas vraiment favorable à l’installation définitive des étrangères. C’était même tout l’inverse, la distance et le manque d’informations et surtout d’intérêt des tribus pour des évènements hors de leurs régions avait permit à l’Iron Fleet de continuer de développer Skythiai sans subir le même sort que les Capslock.
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Une sacrée migraine, à la rendre irritable dès le levé du lit, une main dans sa chevelure immaculée tombant en pagaille le long de ses épaules. L’autre pour s’observer devant la glace, constater que la plupart de ses cicatrices avaient disparues. Le soleil à travers les tringles attachés aux fenêtres lui arrache une grimace de mauvaise humeur. Une nouvelle journée, de nouveaux dossiers sur sa table de nuit, et un claquement de langue d’agacement. Se faire violence devenait de plus en plus compliqué, la diplomatie incessante, les réunions quotidiennes des journées se succédant à régler des problèmes et trouver des réponses à de nouvelles questions.

Le goût du sang, des pulsions primaires bestiales réveillées depuis sa transformation sur les hauts plateaux l’incitait à se montrer moins passive face aux comportements hostiles des natifs. Une fermeté qui se justifiait facilement, même avec toute la bonne volonté il n’y aurait pas cent pourcents d’acceptation parmi les premiers habitants de l’île-continent. Pour l’heure, Izumi n’avait pas de problème à se contenter de recevoir et encaisser les attaques, l’heure ou ce seraient ses guerrières qui porteraient l’assaut chez ses ennemis ne tarderait pas. Prendre son mal en patience, encore un peu, supporter encore d’avoir la tête sous l’eau.

La colonie, car il fallait appeler un chat un chat, se développait si vite que même en déléguant autant que possible à Elizia, l’Armure n’avait fait que surchargé sa seconde. Définir les rôles de chacun, quand elles étaient à Skythiai était donc devenue une nécessité.

- Nous avons quasiment terminé la construction du premier cercle d’expansion d’habitations. Pas de maladie, et l’hôpital principal sera achevé d’ici la fin de semaine. Rosa est déjà entrain de former des médecins parmi la population.

La réunion hebdomadaire entre le cercle intérieur de l’Iron Fleet commençait toujours par une mise en revue des différents projets et des échéances. S’imposer des dates, un rythme à respecter pour passer le prochain hiver dans de meilleurs conditions que le précédent.

- Nous manquons de main d’œuvre pour nous attaquer à des projets plus importants. Le port ne sera pas achevé tant que nous n’aurons pas au moins le double d’habitantes, pour y former plus d’ouvrières.

Le port, la crique restait la principale faiblesse du peuplement. La crique était défendue par la flotte de fer, dont les navires mouillaient en bloquant l’accès vers la ville. Elles n’avaient pas encore eu à faire face à d’autre « envahisseurs », mais cela ne saurait inévitablement tarder. Izumi n’oubliait pas comment elle avait obtenu le log pose menant à l’île-continent. L’employeur du Vautour finirait bien par accoster. Et certainement avec plus de moyens que l’expédition ayant succombé aux femmes de la Supernova.

- Ou en sommes-nous de l’ouverture des forges, Akahime ? Le regard améthyste de la demi-géante se pose sur la maîtresse des lames. Yamahana Akahime, l’ancienne apprentie de la forgeronne, autre exemple de réussite made in Iron Fleet. Partant de la base de l’échelle sociale pour finir au sommet. La native de Wano, dont la taille frôlait celle de sa Capitaine, ne répondit pas de suite. Doucement, le claquement de ses okobos marquant chacun de ses pas, l’héroïne de la forge se rapprocha du centre de la pièce.

- Ou en sommes-nous des matières premières ? Nous n’avons pas encore rencontré de minerais sur l’île, et avec les divers cadeaux des locaux que nous pourrions fondre je ne pourrai proposer autre chose que des outils.

Touché.

- Les montagnes renfermeraient certainement, des minerais intéressant mais ce n’est pas la priorité au vu des récents évènements. Pour construire une fonderie, et démarrer ton projet la problématique reste le faible nombre d’ouvrières.Et nous ne pouvons plus demander aux troupes d’effectuer le travail du génie civil.
Ce fut au tour d’Elizia de prendre la parole, un pied sur un mur l’autre jambe raide et les bras en croix. La seconde et quartier maître de l’équipage semblait encore songeuse, et marmonna ses premiers mots.
- Une fois cette nouvelle région découverte et explorée, nous mettrons de nouveau les voiles vers une destination avec plus de … modernité. Nous réglerons le problème de main d’œuvre, vous dresserez chacune une liste de ce dont vous avez besoin. Vous vous doutez bien qu’on ne fera pas de seconde sortie de sitôt après la première, je vous conseille donc de lister autant de choses que possible.

Des murmures, Izumi pose une main tendue sur ses tempes en les massant avec autant de douceur que possible. L’envie de tout envoyer valdinguer et laisser l’air fouetter son corps serpentueux, d’atteindre les sommets et de contempler Terra Incognita, et de ne voir à l’horizon que des terres lui appartenant à elle et à ceux les ayant accueillis. Torturée par des choix cornéliens, entre ses ambitions de conquérante et cette image pacifique, cette identité d’amie un peu rigide mais se portant au secours des nécessiteux. Il fallait faire un choix, pour éviter d’être mit en porte à faux le moment crucial. Kida avait raison, comme souvent la Princesse Mohave confrontait Izumi à ses convictions.

- Atzi, ébruite notre présence tout le long de la Côte.
L’Armure se lève, et fixe l’assemblée.
- Si notre présence dérange, nous devons le savoir le plus tôt possible. Nous ne pourrons pas rester anonymes et diminuer notre présence éternellement. Il est grand temps pour Skythiai de se construire une réputation. Les Dénés sont morts, mais leur défaite traversera rapidement les montagnes. Ce sont eux qui constituent une première menace, dans une zone encore inexplorée.

Les Kipagīros n’avaient pas précisés le nombre exact de tribus vivant dans l’immense chaîne de montagne de Terra Incognita, mais il y avait visiblement d’autre habitants que les hostiles et hirsutes guerriers loups.

- Si les Dénés réussissent à convaincre les habitants de la région de les rejoindre dans ce qui sera vraisemblablement une guerre, nous aurons donc un premier front. Plissant les yeux son regard améthyste se fit plus perçant, fixant le mur devant elle.

- Les Kipagīros patrouillent, mais si demain la Montagne descend sur les Hauts Plateaux, leurs cavaliers mourraient sous l’avalanche. Je n’ai pas assez de guerrières pour défendre Skythiai et sauver la vie de nos nouveaux alliés, que se passerait-il si nos ennemis voyaient leurs rangs gonfler ?
La réalité, la simple et terriblement frustrante réalité.

- Etouffer le feu avant qu’il ne nous consume. Atzi débrouille-toi pour recevoir l’hospitalité de nos nouveaux voisins et en apprendre le plus possible sur eux. Ils ne nous semblent pas hostile, mais ils restent le premier contact entre la Côte Blanche et Skythiai.
Des instructions, un plan. Finit la paperasse et la théorie, place à la pratique.

- Avant prépare tes meilleures éclaireuses et demande à Idranel de s’adjoindre avec ses dix meilleurs éléments. Tu les laisseras avant de prendre contact avec nos voisins, je veux un rapport le plus rapidement possible. Et au moindre mouvement, elles rentrent. La sécurité de ce qu’elles avaient construit primait. Sécuriser les abords de la ville aurait dû être sa priorité, et Izumi se rattrapait.

- Diminuez les temps de pause, intensifiez les entraînements et maintenez une discipline draconienne jusqu’à nouvel ordre. Une remise en forme, après tout ses filles ne voulaient-elles pas de l’action ? Le message serait compris de chacune des membres de l’Iron Fleet.

Finit les festivités.
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Le chant des valeureux.

Ceux des exaltés, en contact direct avec les esprits, fées et divinités vengeresses. Le sang bouillonnant, la voix et le visage tordus par l’intonation inhumaine du chant. Les tambours, l’ambiance, le mystique et l’homme aux portes de la folie. Le brasier réchauffait les corps et les esprits, et alors que la danse atteignait son point culminant des centaines de centaines de voix s’élevèrent aux étoiles.

Les dix s’étaient réunis au travers de leurs chefs et de leurs conseillers. Et tandis que les druides achevaient leurs chant, assis sur des pierres taillées pour l’occasion les dirigeants ne perdirent pas une minute pour aborder l’unique sujet susceptibles de les réunir sans que ça ne dégénère : La présence d’étrangères sur l’île. Les représentants des deux tribus prirent d’abord la parole, et bien que l’ambiance ne soit déjà hostile à la présence de ces impies violant la terre pure de l’île-continent, ils restèrent honnêtes dans leurs discours.

- Skythiai est le nom de leur « capitale ». Derrière des murailles, un nouveau peuple se développe, exclusivement composé de femmes obéissant à un colosse. Il y en a plusieurs milliers, en deux castes : les combattantes et les autres. Il n’y a pas eu d’hostilité, à vrai dire ils nous ont tellement donnés que nous avons d’abord pensé que leurs cadeaux étaient empoisonnés.

Le second représentant enchaîna.
- Les chasseuses de Nequalli les ont rejoints, les Mohaves les ont plus qu’acceptés, leur Princesse a même ses quartiers chez elles. Et pour finir, ils viennent de battre les Dénés et les Kalispels et Sanpoils viennent de signer un traité d’amitié avec elles. Le premier envoyé tousse et le second reprend, un air gêné sur son visage.

- Les éleveurs de chevaux se sont unis. Un silence, des murmures, et puis la sentence tombe. Les Kipagīros sont de retour, et c’est à la cheffe des étrangères que l’on doit la réapparition du Royaum…

S’en est trop.

- Assez ! Vous auriez dû tuer leurs émissaires, au lieu de parler des fous des Hauts Plateaux expliquez nous ! Expliquez à ce conseil pourquoi vos deux tribus offrent gîte et couvert à ces barbares !

Crispation, silence gênant face à la levée de bouclier du reste de l’assemblée. Et celui qui vient de couper la parole croise les bras un air d’auto-suffisance sur son visage. Hez Trel n’arrive pas à digérer la défaite des guerriers loups, ses yeux aussi bleus glacés rappelant à tous son sang mixé. Ici ses origines lui assurent en toute normalité une position de force, un statut de Chef qu’il n’aurait jamais pu avoir chez la tribu de sa mère. Les Dénés l’apprécient, pour ses talents de guerrier mais malgré ses contacts chez les montagnards, Hez sait très bien qu’il ne sera jamais accepté comme l’un de leur égal.

Sauf, sauf s’il réussit là où les purs sangs Dénés ont échoués. En offrant la tête de la cheffe des étrangères au Roi Déné, aucun d’entre eux ne pourrait contester le véritable sang coulant dans ses veines. La faiblesse de son père et des siens n’a jamais affecté son potentiel, et Trel était sûr de pouvoir le prouver. Et puis si les Kipagīros se mettaient à raviver le passé, rien de bon ne pouvait découler. C’était l’ambition des premiers hommes qui avait causé le Déluge, chaque natif le savait, comment ces éleveurs de chevaux pouvaient-ils penser à un seul moment, être capable de rivaliser avec les habitants des montagnes ? Il y avait trop de retard, trop de faiblesses à gommer pour inquiéter les seuls défenseurs légitimes de l’île-continent.

En acculant ces futurs traitres, Hez avait captivé l’attention des plus fervents xénophobes de ses pairs. L’homme de l’extérieur n’avait pas le droit de fouler la terre sacré des ancêtres, encore moins de s’installer et de s’étendre. Et qu’importe si une partie des tribus leurs ouvraient la porte, eux sur la Côte Blanche ne s’inclineraient pas. Eux montreraient que contrairement à la réputation et les clichés sur leur culture de chasseurs-cueilleurs, eux sauraient libérer l’île des envahisseuses. Le colosse observa la réaction de ses congénères, et avec une certaine amertume constata qu’il n’avait pas l’unanimité.

- Nous n’avons pas encore tranché sur une décision commune. Vous avez eu raison de les accueillir, et d’avoir des otages sous la main au cas échéant.

Deux autres tribus s’alignaient sur la position des mécréants, et malgré le regard noir du batard Déné, celle qui avait pris la parole ne se débina pas. Concluant même son intervention d’un rictus en direction du colosse, dont le corps se raidit sous la colère et la haine. Ainsi donc, les graines de la sédition avaient même corrompu un plus grand nombre de ses pairs qu’il n’avait envisagé. Haussant les épaules, il se leva.

- Nous devons effacer la présence des étrangères de la surface de notre île avant que leur influence ne s’étende d’avantage, avant que la Terre ne meurt sous la corruption et la mort qui les accompagne.
Avant même qu’on ne puisse l’interrompre, il continua.

- J’implore chacun d’entre vous de voir au-delà de nos différences, au-delà des altercations du passé. Il en va de notre avenir à tous, plier sous le joug de ces envahisseuses ou garder notre identité, notre indépendance. Joignez-vous aux miens, et ensemble nous marquerons l’Histoire. Ensemble nous montrerons aux hommes d’au-delà la grande mer ce qu’il en coûte de violer la Terre Mère.

Il n’en pensait pas un mot, et la majorité le savait. Pour autant, et Hez Trel le savait pertinemment, beaucoup ne pourraient pas esquiver ce sujet. Ils se rallieraient, moins par conviction plus par obligation moral et parce que leurs peuples ne toléreraient pas la présence d’étrangères. Et dans ce refus, ils scelleraient leurs destins. Et pour la minorité ne souhaitant pas risquer la disparition dans une guerre engagée par le reste, déjà on s’organisait pour négocier avec les étrangères.

- D’ici une semaine, je reviendrai avec mes guerriers et tout ceux qui seront présent partageront avec moi les trésors que nous aurons arrachés à ces impies.

Une semaine, en vérité une fois la volonté du conseil entériné les cinq autre tribus se joignant à sa noble cause apprendraient que l’attaque serait non pas dans sept jours mais cinq. Une fausse information pour distinguer les traitres des plus loyaux et ainsi avoir une excuse pour s’occuper des quatre « traitres » une fois ces femmes du monde extérieur repartis dans leurs coque en bois.
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Pour la première fois depuis le retour des Hauts Plateaux, la garnison quitta ses quartiers. En rangs serrés, à une cadence militaire. La moitié des guerrières de la demi-géante se dirigeait vers la jungle et la Côte Blanche. Les habitantes de Skythiai assistèrent au défilé de l’armée de l’Armure, une armée ce mot était devenu le favori de la Supernova quand elle parlait géopolitique. Loin d’un train de vie luxueux, Izumi se tenait prête à partir à chaque instant. Menteuse à la ceinture, Zaldrīzes dans le dos, l’arme offerte par les Kipagīros faisait désormais partie intégrante de son armement, et dans son coin la forgeronne essayait différentes approche en retravaillant son style de combat pour inclure au mieux l’arme légendaire des habitants des plaines.

La paix s’éloignait, le jeu des alliances était déjà en mouvement. Les conséquences des choix politiques et militaires de l’Armure n’attendaient pas cette dernière. Des répercussions en arrière-plan avec lesquels devrait désormais composer celle qui restait une pirate aux yeux du Gouvernement Mondial.

Pourtant Izumi restait sereine, comme à son habitude, qui énervait parfois ou décontenançait celles et ceux ne la connaissant pas. Du point de vue de la demi-géante, elle était persuadée et intiment convaincue que cette île-continent lui permettrait d’acquérir au-delà d’un accomplissement matériel et personnel, ce qui lui manquait encore : De la légitimité. Ce n’était pas en sillonnant les mers que la Supernova transcenderait son statut. Du moins c’était sa réflexion de l’époque, et puis en recherche de cette légitimité, de cette reconnaissance pour ses filles et à la recherche de cette pièce manquante l’Armure se rendit compte d’une chose : il n’y avait pas besoin de délaisser ce style de vie et la piraterie, pas encore du moins. Si il était évident que pour elle son armée irradiait d’une identité propre à l’Iron Fleet, mais pour que le monde extérieur le constate et l’accepte ce n’était pas de la légitimité dont elle avait besoin.

C’était de territoire. Une armée, un peuple, des alliés et des ennemis. La phase de découverte s’arrêterait avec la confrontation imminente contre les tribus de la Côte Blanche. Ce n’était pas encore limpide dans l’esprit de la jeune femme, et sans pouvoir mettre les mots exacts sur ses pensées et ses réflexions l’épéiste se sentait sur la bonne voie. Et puis, Capitaine, leader, conquérante ou même sous forme de divinité serpentine qu’importe le titre tous avaient un point commun : celui tout en haut de la hiérarchie ne pouvait laisser transparaître une forme de faiblesse, son attitude ne peut qu’influencer positivement ceux dépendant de lui. Trop de vies dans la balance, et des enjeux trop importants.

- Nous sommes prêtes, Capitaine.

Sortie de ses pensées, l’Armure tourne légèrement la tête vers Moon Aera. La seconde lieutenante, appartenant au second cercle de l’Iron Fleet réapparaissait enfin au premier plan. Izumi avait laissé les Iron Banshee avec ses alliés Kipagīros pour prévenir des représailles Dénés qui ne tarderaient pas non plus. Et puisque c’était les Daughters of Infamy qui avaient découverts la Côte Blanche, elles étaient donc les premières concernées par une éventuelle confrontation avec les locaux.

- Ou sont Strenght et Dianosa ? La forgeronne ne s’inquiétait guère pour Vitalia « Strenght », depuis Las Camp soit donc quasiment une éternité, l’ancienne esclave surmontait chaque obstacle et soutenait sa Capitaine. La cinquième lieutenante avait plus que prouvé sa valeur et était au regard de beaucoup de membres d’équipages un pilier de l’Iron Fleet.

C’était plus la neuvième lieutenante qui préoccupait Izumi, Dianosa était beaucoup de choses mais certainement pas ponctuelle. Il y avait dans la nature des forces immuable, et la jeune femme en était une. Alors l’Armure composait au mieux avec la personnalité de la Redthorns. En l’entourant d’individues ne lui laissant pas trop de marge notamment.

- Les Immaculées étaient étonnamment les premières à nous attendre devant les portes de la ville. Dianosa n’a jamais été aussi sérieuse, Strenght vous le dira avec ses propres termes.

Si même Vitalia était surprise, c’était que la neuvième lieutenante avait décidé de faire mentir sa réputation. Ou que la situation était si préoccupante que même le charactère d’habitude si relâché de la native de Saint-Uréa avait saisis les limites de son relâchement.

Avertis par leurs nouveaux voisins, Izumi avait été mise au courant qu’en fond la Côte Blanche s’agitait par ses éclaireuses déployées loin dans les lignes de leurs futurs adversaires. Rappelant directement les Iron Banshee et Jade Panthers déployées l’Armure avait décidée, sans consulter ses conseillères et le premier cercle de l’équipage, de la marche à suivre. Si on marchait pour détruire ce qu’elles avaient plus que méritées, pour raser ce qu’elles avaient mit tellement de temps à préparer et construire, il n’y aurait aucune place pour la diplomatie et la paix. Pour une fois depuis leur arrivée sur l’île-continent, il n’y aurait aucune tentative pour désescalader la situation.

Sans même venir à leur rencontre, sans même essayer de confronter leurs opinion et avis à la réalité, les membres de la coalition avaient convenu d’un jugement arbitraire. Skythiai ferait de même, le visage de la Supernova se fend d’un léger sourire.

- Ne les engagez pas, mais s’ils attaquent ripostez avec autant de violence que possible. Ne les poursuivez pas s’ils battent en retraite, enterrez leurs morts et laissez les blessés en vie.

Aera sonda un instant la demi-géante, haussant les sourcils et plissant les yeux. Née sur Tetsu Island, faire face à des « sauvages » la shinobi était accoutumée aux affrontement des clans, des Daimyos contre les barbares occupant l’autre partie de l’île. Les instructions de sa supérieure, avec tout le respect qu’avait la femme au masque de corbeau pour l’Armure, ne faisait pas sens à ses yeux. Comme si la forgeronne refusait de totalement retirer le cran de sureté de son arme la plus efficace et cela gênait la seconde lieutenante. Parmi les dix lieutenantes, et c’était volontaire, chacune se voulait être une extension, une fraction de la personnalité de la Supernova. Ainsi, pour chaque situation, pour chaque problème Izumi se confrontait non seulement à l’opinion de ses filles mais également à ses convictions. Aera était franche, pas compliquée à vivre et coopérante dans la quasi-totalité des cas.

- Capitaine, nous ne pourrons faire preuve de retenu, de pitié, de magnanimité et en même temps déverser un flot de violence tel, que nous les découragerons de prendre les armes contre nous. Et pourtant c’était bien ce qu’attendait-elle l’autre femme.

- Je sais que ce que je demande est compliqué surtout une fois dans la mêlée, mais je te fais confiance Aera, comme toujours.

Et ces mots avaient suffi pour écourter un futur débat et mettre fin à la conversation.
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