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Opération Fish'n'Chips [Pv Yemoja]



Mon bureau sur coque en a vu des choses, et en a bouffé, des nautiques. Ce fidèle compagnon se composait d'une coque, et d'une demi sphère de bois, dans lequel était installé mon bureau, avec les dossiers, et ce fameux den den, qui n'arrêtait pas de beugler. Pourquoi c'est toujours quand j'suis entrain de dormir que les gens m'appellent le plus ? Ca doit être un théorie invérifiable basée sur celle de l'emmerdement maximum. Forcément que c'est quand je dors qu'on veut me contacter, c'est précisément parce que je n'ai rien à faire que j'prends le temps d'me poser. Alors, heureux comme seul les imbéciles peuvent le clamer, la population mondiale estimait qu'elle devait m'occuper. Absolument monsieur, ceci est encore l'un de ses complots, dans lequel j'trempe avidement mes mimines. Alors, remonté comme un coucou, j'attrape le den den et lance de ma meilleure voix sombre et sourde : Oui, allô... J'vous préviens si c'est pour me proposer encore un abonnement à la presse mondiale, j'vous retrouve et j'vous bute !

- Gabin ?

- Lui même.
- Excuse moi j'te dérange, c'est John, McCoffee... J'ai besoin de toi à Poiscaille, on m'a arrêté et je sais pas quoi faire, il faut que tu m'aide...

Déjà quand ça commence par j'ai besoin, et que ça finit par faut que tu m'aide, c'est que c'est assez alambiqué et grave, pour que vous évitiez de vous en mêler. Oui, vous, pas moi. J'adorais l'idée de tremper mes p'tits doigts dans la fange que devait avoir laissé derrière lui McCoffee, si c'était moi qu'il appelait, cela devait être un sacré bousin. Sûr de pouvoir en retirer quelque chose d'honnête de toute cette situation merdique... Un service, des thunes, des relations même p'tet. Et puis il avait jamais été un mauvais bougre, le John. Juste qu'il a baigné toute sa vie dans les affaires de la pègre, et qu'il savait pas quoi faire d'autre.... Puis quand on perd un bras contre des révolutionnaire zélés, et quel patron paye son gadget en titane, manière cyborg, on se sent redevable. Enfin John, oui. Je changeais donc mon cap, direction Poiscaille ! Quelques jours de voyage furent nécessaires pour arriver sur place.

J'accrochais mon "navire" au port, que déjà un homme petit, au monocle et à la langue bien pendu, regardant sa montre à gousset me dit :  Il est 11h24, nous somme un samedi, la taxe pour amarrer un bateau est de 10000 berrys...Ah, et bienvenue sur Poiscaille, si vous transporter des denrée commerciales, vous devez nous faire une description détaillée, et payer une taxe supplémentaire.

- Y'a que moi et du papier, sur cette barque, et j'vends rien. Que je lui dis en déposant l'argent sur son carnet de note, guère plus que quelque papier sur un porte document en bois.

- Très bien, bon séjour chez nous !

C'est ça c'est ça. Je commençais la journée par payer, quoi de moins étonnant, vu que le coin puait la mort et le fric à la fois. La mort et les entrailles de poissons. Le fric et les rapaces aussi. Moi j'étais pas un oiseau, ni un enfant de cœur, mais pas connu pour un clou dans le coin, personne ne me salua ni ne m'arrêta pour faire la conversation, tout juste qu’on me regardait de travers comme un putain de diable d’étranger, ce qu’j’étais, bien entendu. ‘fin bon j'étais pas venu pour le tourisme non plus, l’endroit semblait nauséabonds, et les gens glavioaient par terre comme des mineurs… Pas vraiment la joie, ni l’attrait touristique quoi. J’aurai préféré plus de classe et de bonne humeur, mais on était pas à Suna Land, ici, c’est poiscaille, et rien que le nom donne envie de faire un détour pour éviter de s’arrêter là.

Franchement, John McCoffee, je t’aime bien mais tu fais chier. J’sais pas moi, t’aurais pu trouver un endroit sympa, détente, avec du soleil et des nanas… Au lieu de la grisaille et des gros bras.
Bon, j’repèrais la caserne, et le bar en face. Je m’installais dans le fond, commandant un whisky et potassa un plan pour le tirer de là, sans me faire griller …

Plus compliqué que ça en a l’air, croyez moi. Mais j’commençais a avoir ma p’tite idée, pour lui parler en tout cas, faire du repérage et tout le tintouin.

J'allais me faire passer pour son avocat. Non, pas le légume, abrutis. L’homme de loi accourant sauver son client, avec son attaché-case à la main, et ses codes des lois du pays dans le dit attaché-case. Le plus important serait que je devrais me fringuer bien, et que j’ai l’air sûr de moi… Le reste ? Le talent c’est tout.

En plus si tu t’es engagé dans la marine, c’est pas parce que t’es malin. Non eux, ce qu’ils cherchent, c’est la docilité. Assis, debout, couché … Donne la papatte. Gentil soldat
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Les hauts bâtiments colorés semblaient toiser de toute leur hauteur les navires qui entraient lentement dans le port de Poiscaille. Cette odeur aigre de chaire marine agressa les narines de Yemoja. La jeune femme avait beau venir régulièrement sur cette île, elle ne parvenait toujours pas à s’y habituer.

« - Faîtes pas la grimace m’dame, c’est bon signe ! Ça montre qu’il y a toujours du poisson. »

Alors ça pour y avoir du poisson… C’était le moins que l’on puisse dire. Poiscaille portait bien son nom. Yemoja se pencha par-dessus le bastingage et observa avec attention les poissons colorés en question. Ils étaient si proches de la surface qu’elle aurait pu les toucher. Pourquoi y en avait-il autant sur cette île ? Pourquoi restaient-ils immobiles à la surface ? Yemoja aurait adoré avoir les réponses à ses questions.

D’ailleurs, si la jeune femme avait décidé de revenir sur cette île, c’était bel et bien pour obtenir des réponses. Ces derniers mois, Yemoja travaillait en étroite collaboration avec un informateur sur les descendants de Ching Shih. Cet informateur était un navigateur et lui transmettait régulièrement des rumeurs intéressantes. Or, depuis plusieurs jours, c’était silence radio. La jeune femme avait donc décidé de se rendre personnellement sur Poiscaille pour avoir le fin mot de cette histoire.

« - Terminus, tout le monde descend ! »

Le bateau accosta et Yemoja descendit sur le pont d’un pas rapide. Les talons de ses chaussures claquaient sur le bois tandis que sa robe d’un bleu profond flottait dans le vent. Ses bijoux en or cliquetaient à chacun de ses pas tandis qu’elle se dirigeait vers le bateau de son indicateur. La jeune femme essuya bien quelques regards et sifflets de la part de marins déchargeant des caisses de poissons mais elle n’en avait que faire. L’acier froid de sa lame dans son dos lui conférait toute l’assurance dont elle avait besoin. Ses yeux bleus parcoururent le quai à la recherche de l’homme qu’elle était venue trouver, sans succès. Un vieux marin s’approcha du bateau.

« - Eh ! Vous ! »

L’homme se retourna, visiblement surpris de la présence de la jeune femme sur le port.

« - Savez-vous où je peux trouver John ?
- Vous arrivez trop tard ma p’tite dame, ils sont déjà passés le récupérer.
- Qui ça ‘’ils’’ ? »

Le vieil homme souleva une caisse remplie de poissons roses qu’il posa sur son épaule.

« - Bah les gars de la 388ème. »

Que venaient faire les marines dans cette histoire ? Pourquoi avaient-ils arrêté John ? Yemoja posa ses mains ébènes sur ses hanches. Cette histoire prenait une tournure qui ne lui plaisait vraiment pas. Le vieillard s’apprêtait à partir avant que Yemoja ne lui agrippe le bras.

« - Et pourquoi l’ont-ils embarqué ?
- Qu’est-ce que j’en sais moi ? »

L’homme se dégagea et rejoignit l’un des innombrables bateaux du port. Yemoja n’avait plus le choix, si elle désirait retrouver John elle devrait se rendre dans la garnison de la Marine. Heureusement pour elle, cette dernière bénéficie de son propre port à seulement quelques pas de celui réservé au commerce. Après quelques minutes de marche, la jeune femme arriva à destination.

« - Bonjour, je recherche John. On m’a dit que je pouvais le trouver ici ? »

Le soldat releva sa casquette et l’observa avec attention.

« - John McCoffee ? Effectivement il est ici. Vous êtes son avocate ? Il nous a dit attendre un homme. »

Ainsi donc John Travolta se nommait John McCoffee ? Intéressant. Il ne lui faisait donc pas assez confiance pour lui révéler son véritable nom. Avait-il parlé de leur arrangement à la Marine ?

« - Effectivement, mais mon collègue est parti… chercher une place pour amarrer le navire. »

L’homme ne lui posa pas davantage de questions et la guida en direction de la garnison, il était grand temps de tirer toute cette histoire au clair.


Dernière édition par Yemoja Kojiki le Sam 25 Mar 2023 - 11:28, édité 1 fois
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Alors, poiscaille est vraiment un trou miteux et abjecte. On sentait le poisson jusqu'au fin fond des meilleurs tavernes, impossible de trouver un fonctionnaire à un kilomètre à la ronde, et mon instinct, me disait qu'il faudrait que je me dépêche, si je voulais récupérer mon amigo en vie, j'devais me bouger le trouffion à entrer dans la garnison, et fissa. Alors à défaut, je mis un peu d'ordre dans mes cheveux, assommant un bizness man pressé qui regardait plus sa den-den no montre, que ce qui se passait devant lui. J'ai l'œil pour repérer les gars d'mon gabarit, même si la chemise et la veste me serrait un peu, je faisais vachement plus présentable qu'en tenue de Gabin Montfer. Faut dire je suis un mec décontracté, du genre à bander quand il aura envie de bander. Bref, parlons pas de mon zibouiboui, et allant droit au but : Direction le poste de sécurité de la 388ème, ou je me rendis avec le plus de morgue et de manières possible. Un brin hautain dans le regard, le port droit et altier, j'avais tout d'un légiste qui avait payé une fortune sa charge, et les études allant avec, et qui voulait s'en servir. A défaut d'un attaché-case classique, j'avais un très bon sac en bandoulière rempli de dossier qui ferait parfaitement illusion.

J'entrais dans le boui-boui, clinquant, claquant de mes talons sur le sol comme un ancien militaire le ferait. Histoire de donner le change, je me racle la gorge pour attirer l'attention du gars à l'entrée. Lui, s'était à moitié endormis comme un narcoleptique dans un magasin de literie, et sursauta quand la porte claqua. Je me raclais la gorge une nouvelle fois, toujours avide d'avoir son attention. Faut dire que j'ai aucun atout féminin digne de retenir le regard, d'accrocher les conscience et de faire fondre les cervelles. Je déposais mon sac qui avait l'air aussi lourd qu'un boeuf, et presque aussi rempli de dossier que les archives de Trovahechnik -essayez de le prononcer sans éternuer z'aller voir, juste sous son nez.

- Oui mon bon monsieur, que puis-je pour vous ! FIt l'autre comme s'il avait été pas été pris entrain de roupiller pendant le service. Mine de rien, ça fait tâche sur un dossier, c'genre de truc. Mais pour l'instant, pas besoin d'utiliser ce genre de levier.

- Je suis l'avocat de Mr McCoffee, je demande une entrevue avec mon client dans les plus brefs délais, fis-je avec un sérieux et prononciation impeccable.

- Ah z'etes le collègue d'la petite dame ? Vous en avez mis dut temps à garer votre embarcation ... Qu'il fit en décrochant des clefs du murs, tandis que de mon côté je faillis m'étrangler. Après chacun ses talents, mais j'sais vachement bien improviser et garder mon sang froid, c'est important, pour un détective privé, de savoir s'adapter sans jamais laisse entrevoir la moindre faille.

- C'est cela même, la petite dame comme vous dites, est mon associée, elle est arrivée il y'a longtemps ? M'enquierais-je avec un sourire carnassier du genre de requin bouledogue qu'on devait sûrement apprendre dans les Masterclasses des avocats d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Vous savez, j'aime à vérifier que mon personnel soit irréprochable... Je suis Ludwig Van Derst, vous devez m'connaître, j'ai été l'avocat de l'affaire moonlight.... L'essence d'un bon mensonge, c'est de croire à ce que l'on dit tellement bien, que l'autre pense qu'il serait bête de ne pas y croire. Et comme la lumière va plus vite que le son, les gens ont un soucis des apparences qui me semble désastreux pour leur intellect, m'enfin, passons...

- Ah... oui oui, l'affaire moonlight ... Tout à fait monsieur Van Derst ... Veuillez me suivre, fit-il en ouvrant une porte puis une autre, et encore une autre. Ma parole c'est une prison ou un garnison ici ? Peut-être les deux, et ce serait peut être ou j'me retrouverais d'ici peu... Derrière un de ses nombreux barreaux, si je ratais mon coup. Oh la p'tite dame est passé y'a à peine dix minutes, et comme le veut la loi machin truc, il a le droit à un bureau et un tête à tête avec vous deux... Déconnez pas, hein ?

Je le saluais d'un mouvement de tête méprisant, et il me laissa entrer dans la pièce.

La m'attendait John, et la mystérieuse collaboratrice que je ne me connaissais pas. Une fois assuré que le soldat fut parti, j'interpellais mon vieil ami : Alors comme ça t'as même des pouliches qui viennent te voir en prison ? Fallait m'dire, je serai venu plus tôt ! Hahaha. John ne peut retenir un sourire mais je sens qu'il ya un Couic. Ou un Kwak. Je me tournais vers la belle de jour, qui avait la peau sombre comme la nuit étoilé que te décrirais bien mieux un poète à la con. Moi, j'te dis, joli brin de fille, belle apparat, un genre d'asticot qui attirerait plus d'un gros poissons.

- Alors z'êtes qui vous déjà ? Que je faisais avec une tronche de trois pied de long, un peu agressif, mais guère méchant.
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Yemoja marchait rapidement aux côtés du soldat de la Marine qui l'escortait vers la cellule où se trouvait John McCoffee. Son cœur battait la chamade, mais elle s'efforçait de garder son calme. Elle avait besoin de savoir ce qu'il était advenu de John et si ce dernier avait parlé de leur arrangement. La jeune femme ne parvenait pas à se sortir de la tête que l’homme possédait peut-être des informations qui la mèneraient droit à un descendant de Ching Shih. Des frissons d’excitation parcoururent ses bras nus.

« - C’est vrai qu’il fait plus froid par ici. Vous voulez ma veste ?
- Oh, non merci ça ira. »

C’était donc ça qu’ils apprenaient à la Marine ? Mater les bras nus des femmes qu’ils escortaient ? À moins que ça ne soit…

« - Ne me dîtes pas que… »

Yemoja suivit le regard du soldat, qui évidemment se prolongeait au-delà de ses épaules. Verte de rage, la jeune femme couvrit sa poitrine avant de toiser le jeune du regard.

« - Euh la cellule est tout au fond ! Bonne journée ! »

Yemoja se retrouva ainsi, seule, face à une lourde porte en bois qu’elle poussa avec empressement. La petite pièce dans laquelle se trouvait John était minuscule et les murs en pierre grise contrastaient avec les barreaux de fer rouillé.

John McCoffee était là, assis sur une fine paillasse, les yeux fixés sur elle. Il était décidément un bel homme, avec une barbe fournie et des muscles dessinés. Elle pouvait voir l'épuisement dans ses yeux, mais elle était sûre que ce n’était qu’une façade. Un décor factice pour tromper et apitoyer la marine. La jeune femme sourit en voyant ses pupilles se dilater sous l’effet de la surprise. Elle se sentait désormais en positon de force, tel un chat grassouillet devant une souris chétive.

« - Bonjour John Travolta, ou devrais-je dire John McCoffee ?
- Toi ! Qu’est-ce que tu fiches ici ?
- Tu ne donnais plus signe de vie donc je suis venue voir ce qu’il se passait. »

Les deux ne purent échanger que quelques banalités avant que la porte ne s’ouvre de nouveau, cette fois sur un homme à la carrure imposante, la chemise blanche prête à exploser. Malgré tout, il se dégageait de lui un charisme certain (en plus d’une odeur de tabac froid). Ses yeux bleus croisèrent brièvement les siens, la laissant saisir les contours d’un nez cassé à de multiples reprises.

« - Alors comme ça t'as même des pouliches qui viennent te voir en prison ? Fallait m'dire, je serai venu plus tôt ! Hahaha. »

Le sourcil fin de Yemoja se releva.

« - Si les cendriers sont admis il n’y a pas de raison que les ‘‘pouliches’’ ne le soient pas.
- Alors z'êtes qui vous déjà ?
- Yemoja Kojiki. Je suis une amie de John, nous faisons affaire ensemble. Et vous ? »

La jeune femme se retourna vers John qui était resté silencieux.

« - Mais plus important encore, qu’est-ce que tu as encore fait ? »
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Elle avait du chien, la p'tite dame. Elle avait la peau d'ébène, et le sourcil fin, a ce qu'il parait. Moi je voyais surtout ses cheveux crépus, et sa croupe bombée comme d'autre avant moi avait du l'faire. Manière de rappeler que les hommes étaient tous des goujats, des judas ou bien des putain de psychorigide. Des êtres humains enfaite. Rien de beau à voir, vous pouvez circuler, m'disait ses yeux bleus à s'damner plusieurs fois avant d'arriver aux derniers cercles de l'enfer. C'était pas Dante, ni aucun de ses copains, qu'allaient dire le contraire. Bon, la situation étant posée, la p'tite dame bien agréable et remontée à bloc comme il le fallait. Manquait plus qu'un peu de sable et de crustacé, sur la plage abandonnée. Yemoja Kojiki, ma douce perle noire, aurait été plus agréable en bikinis, faut l'avouer. Pas d'manière concrète, mais plutôt visuelle quoi. J'arrêtais la mes commentaires interpersonnels et qui devaient s'voir dans l'fond d'ma pupille, là, tout au fond, si tu regardais bien, y'avait cette petite étincelle de malice lubrique qu'on nous connaissait. Fin moi, j'la connaissais.

Du coup, je la laissais passer devant moi comme un toréador d'un taureau, olé ! Je me reconcentrais sur l'objet de ma venue dans ce trou à rat, ou plus communément appelé poiscaille. Fin bon, manquerait plus que je trouvasse un poisson chat, et l'affaire serait joué. Ptain, j'ai mangé ma grammaire ce matin, j'crevais la dalle.

- C'est vrai ce qu'elle dit la p'tite dame John, c'est ton amie ? T'aurais pu prévenir, t'es pas possible comme mecton ... Que je lâchais, fier de ma petite remontrance, et de la petite leçon de vie que j'lui faisais. Un rodomontade, aurait dit quelqu'un de plus cultivé et lettré qu'moi. Enfin je l'ai dis, donc maintenant, je suppose qu'on peut arrêter avec nos faux semblants ?

L'histoire de ma vie ça. On m'avait toujours pris pour ce que j'étais pas. Tantôt un mafieux, tantôt un corruptible, et puis maintenant quoi ... On me prenait pour un avocat, et la dame, elle me prenait pour un blaireau. Enfaite, ça arrangeait mes affaires qu'on pensait de moi ce genre de chose, parce qu'après, l'effet de surpris était encore plus rocambolesque. Et allez, étale ta science Montfer, on demande que ça ! John bafouilla, répondit pas clairement un truc qui me convint que c'était pas sa plus grande fan, et qu'il était pas son plus grand pote. Moi, c'était le mien. Alors j'allais le défendre, bec et ongle. Quitte à me mettre à dos des magistraux, des lois et des mouettes. Ce qu'il fallait pas faire pour ses potes, et ce qu'on continue de pas faire pou eux.

En tout les cas, ce que j'avais compris, c'était qu'on était deux sur cette affaire. Et qui dit deux, dit plus de neurones, plus de mains, et plus de baffes à donner. Ca pouvait que me plaire. Et puis ça pouvait que marcher. Et ça me suffisait. Et... Non j'arrête la.

- Yemoja, j'espère que vous êtes prête à vous salir les mains ? Pas sûr que même en plaidant sa cause comme des damnés, nous arriverons à le faire sortir. On sait même pas, et lui non plus j'ai l'impression, ce qui l'amène là. Alors je vous repose la question. Jusqu'ou êtes vous prête à aller ? Et voilà, j'lavais craché, ma valda.







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