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Il était une fois, la Reine Climatique & le Demon Slayer !

Malgré le fait que je m'étais jurée de ne jamais revenir sur cette île ... je ne pu me résoudre à partir ainsi. Toute ma pauvre enfance y était. Tous ces mois d'entraînements avec Loraine avant qu'elle ne meurt, tous ces moments de franches rigolades avec elle. Partir d'ici signifierait surement que je ne me souviendrais plus de ce temps passé ensemble. Je n'ai qu'à peine 21 ans, je n'ai jamais vécu seule, et me voilà partie ainsi ? Sans vivres dû à ma fuite précipitée d'hier soir. Enfin ... voilà les principales raisons de mon retour à Luvneelpraad. Cette ville que j'ai dû quitter hier soir suite au fait que les personnes que je pensaient sincères n'aient finalement décidés de retourner leur veste pour me livrer à la Marine.

Je suis de ceux qui sont foncièrement des ennemis du Gouvernement dès la naissance. J'ai en moi le don de comprendre et de parler la langue interdite ... les Ponéglyphes. Ce langage interdit par les hautes instances car sources de problèmes. Je reste néanmoins persuadée que le Conseil des 5 Étoiles cache quelque chose au peuple, empêcher ainsi le culte des Ponéglyphes cache forcément un secret qui se veut inavouable. Je sais que je suis en capacité de démêler le vrai du faux et de faire chuter le Gouvernement. Je n'en ai certes pas encore les capacités, mais ça viendra ! Je serais un jour une terrible pirate crainte de ces idiots des hautes sphères de la justice.

En l'espèce ... je ne suis qu'une pauvre fille simplement vêtue d'un short en cuir, d'un chemisier blanc et d'une longue cape rouge avec des bottines hautes noires que j'ai volé dans des magasins de vêtements avant de m'enfuir. En somme ... je ne suis qu'une inconnue avec un don craint et la capacité de commander dans la moindre mesure, le climat ambiant. Mon visage est à moitié inconnu ici, maintenant que la rumeur de la présence d'une Ponéglotte sur l'île en a sûrement fait le tour, je vais devoir me montrer méfiante. Au niveau de la méfiance on pourra repasser plus tard, car j'ai bêtement accroché ma chaloupe au port du coin avant de me faufiler dans la foule.

C'est dans cette foule que je pu croiser un groupe de trois soldats de la Marine qui discutaient et semblaient se préparer à faire une ronde. De manière sournoise et habile je parvins à me glisser un peu plus proche d'eux, derrière un tonneau entreposé à la sortie d'une taverne. De là, je pu entendre très distinctement la description que tenait leur chef, d'une personne qu'ils devaient capturer.


« Restez sur vos gardes, la gamine signalée hier soir peut encore être dans les environs. D'après les signalements de la famille qui l'avait auprès d'eux, elle a une chevelure argentée et un mystérieux bâton bleu à la ceinture. On boucle le périmètre encore quelques jours, nos supérieurs ne laisseront pas passer une Ponéglotte si facilement, c'est les ordres ... homme, femme ou enfant, toute personne ayant un lien fondé avec cette langue doivent être éliminés. Ne créez pas la panique, faites ça de manière réfléchi les gars ... ah ... colonel ... »

Cette description me fit froid dans le dos, et je ne pu faire qu'une chose, mettre ma capuche et accélérer le pas pour finalement me glisser dans une ruelle moins fréquentée, ce qui fit que je ne pu entendre la fin de leur conversation. Une fois dans cette ruelle, et assurée que personne ne me suivait, je pu me recroqueviller sur moi-même et laisser aller mes sentiments une dernière fois, je fondis ainsi en larme pendant plusieurs minutes. Qu'allais-je devenir ? Maintenant plus seule que jamais sur les mers, sans personne pour me soutenir. Loraine aurait été là, elle m'aurait remise à ma place en se donnant en exemple, comme quoi une femme n'a besoin de quiconque si ce n'est d'elle même pour surpasser ses obstacles et faire face à ses démons. Que j'allais pouvoir m'en sortir et que j'avais plutôt intérêt à me relever.

« C'est dur Loraine ... vraiment très dur ... d'être seule ... »
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La mobilisation d’un certain nombre d’officiers des 4 mers pour cette seule et unique opération était ahurissante ! Il n’y avait qu’à voir ma présence sur ces terres pour comprendre que cette traque était plus qu’exagérée ! Personnellement, c’était pas comme si je voulais être là, d’autant plus que l’idée de tuer une personne potentiellement innocente (et uniquement parce qu’elle comprenait un langage ancien) était folle. Il fallait dire que j’étais à deux doigts de prendre les mers pour Grand Line moi, ce qui m’assurerait surement une promotion dans l’amirauté. Un pas de plus vers mon père et bien évidemment vers mes rêves : ceux de devenir un jour amiral. Au-delà de ces objectifs personnels à portée de main, j’avais jamais compris cette propension qu’avait le gouvernement mondial à vouloir liquider les « ponéglottes » comme on les appelait. Qu’avaient-ils fait de mal ? Pourquoi tant de moyens pour les éradiquer ? Ne pouvait-on pas les assigner à une cour de justice comme n’importe quel pirate ? J’entendais les arguments qui étaient généralement avancés, mais j’avais clairement du mal avec. A peu de choses près, c’était l’un des points sinon le seul point de désaccord que j’avais avec ma propre faction. Cependant, je ne clamais pas haut et fort. Était-ce par lâcheté, par conviction personnelle ou par désespoir ? Va savoir…

Toujours est-il que j’avais donc été embarqué dans cette mission avec d’autres collègues du même rang que moi en raison de la taille de Luvneel. Il y avait donc eu un déploiement massif de marines dans le royaume au grand dam des autorités locales et des habitants qui se demandaient pour la plupart ce qui se passait. Notre présence avait réveillé les craintes d’un éventuel buster-call, mais le sous-amiral en charge de cette mer avait rapidement tranquillisé la famille royale, tout en assurant que l’opération de traque ne serait pas longue. Vu les efforts déployés, les chances pour que cette personne recherchée nous échappe étaient de l’ordre de 5% à peine. Du reste, les signalements et autres témoignages assuraient qu’elle était toujours dans le périmètre dont j’avais la charge. L’étau se resserrait clairement sur la fugitive et pas qu’un peu. Le zèle dont faisait preuve les nombreux hommes sous mon commandement était même effrayant. Ces gens s’exécutaient sans sourciller et sans remettre en question le bien fondé de ces ordres. On aurait presque dit des zombies prêts à tout pour satisfaire la hiérarchie, pour ne pas dire le Gouvernement Mondial. C’était après tout d’eux qu’émanaient ces ordres discutables et vachement nauséabonds…

- « Fenyang ? Où est-ce que vous al- »

- « Pisser bordel ! Pisser ! Tu veux me suivre pour ça aussi ?! »


Le lieutenant-colonel qu’on m’avait foutu dans les pattes fronça ses sourcils et finit par pester, avant de me laisser m’éloigner tranquillement. Il s’agissait d’un vieux briscard qui connaissait bien les environs et qui prônait la justice absolue, n’hésitant pas à buter tout ce qui s’apparentait de près ou de loin à une menace pour la marine. Le genre de type que je piffais pas du tout. Pour ne rien arranger, ce limier de service soupçonnait presque mon désintérêt pour cette mission, d’où le fait qu’il était plus ou moins celui qui prenait en charge notre traque dans le périmètre en donnant des ordres à nos subordonnés. Une plaie, clairement. Haussant mes épaules, je finis par m’engouffrer dans une ruelle pas bien loin d’un pas nonchalant. Je priais vivement pour la fin de cette merde qui me permettrait de regagner Shell-Town et me barrer des blues. De quoi m’arracher un soupir alors que je m’étais arrêté derrière une caisse, prêt à débraguetter mon jeans pour vider ma vessie. Mais au même moment, j’entendis des gémissements plus loin, ce qui attira clairement mon attention au point de me faire oublier mes besoins sur le moment. Je m’enfonçai donc dans la ruelle, lentement, sans faire de bruits, avant de tomber sur une gamine…

- « Hohé ? Qu’est-ce qui ne va pas gamine ? »

Sans attendre qu’elle ne puisse réagir, je m’étais immédiatement accroupie devant elle pour qu’on soit plus ou moins à la même hauteur. Faut dire qu’avec mes 2m50, j’étais parfois assez impressionnant pour le commun des mortels ; bien que j’étais loin d’avoir un gabarit impressionnant quand on y repensait. Le hasard voulut également que je n’arbore pas mon manteau d’officier sur les épaules, l’ayant retiré momentanément pour aucune raison valable. Pour le coup, j’étais vêtu comme un civil avec une chemise rose fleurie légèrement déboutonnée et un jeans. Le meito à ma taille ne disait rien qui vaille, mais qu’importe. Le seul point qui pouvait trahir mon appartenance, c’était ma réputation bien évidemment ; mais encore fallait-il connaitre parfaitement ma (belle) gueule. Je levai alors une main avant d’aller la poser sur la tête encapuchonnée de mon vis-à-vis que je tapotai tout doucement, sourire aux lèvres. Si la traque était une priorité, rien ne m’empêchait néanmoins de venir en aide à une personne qui en avait manifestement besoin. Ma bonté me perdrait un jour, surement, que j’me fis comme réflexion. M’enfin bon… Quitte à crever, autant périr avec mes convictions et sans aucun regret quoi.

- « Tu es perdue ? Tu as faim ? Tu t’es disputée avec tes potes ou ton copain ? » Que j’lui demandais, à mille lieues de me douter que j’avais en face de moi la recherchée.
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Je sens alors une présence s'approcher de moi, rapidement je sèche mes larmes pour ne paraître faible et une potentielle proie facile. Déterminée je lève alors la tête vers un homme qui s'accroupit devant moi. Un homme très grand, charmant et intimidant, à tel point que je mets littéralement cinq à dix secondes pour bien comprendre ses questions et ne pas paraître décontenancée. Attendez ... sa tête ne m'est pas inconnue.

« Je n'ai pas de potes, pas de copain ... personne avec qui me prendre la tête. »

La triste vérité éclate alors, est-ce là la seule raison qui me fait me sentir mal ? Le fait d'être seule n'a jamais été réellement pesant pour ma personne, sûrement parce que je pensais avoir toujours quelqu'un qui m'attendait lorsque je rentrerais. Mais maman et Zedd se sont fait attraper par la Marine, je n'ai plus aucun pied à terre là où nous vivions. Et maintenant ... Loraine est morte, ma mentor n'est plus de ce monde, et celle qui me faisait me sentir comme une femme forte ne m'attend plus. Je n'ai plus aucune maison, je n'ai plus aucun centre de gravité, à cet instant mon monde s'est écroulé, je me suis sentie partir et je n'ai pas cru pouvoir m'en sortir. C'est la raison pour laquelle j'ai donné naïvement ma confiance à une famille de cette île, et lorsqu'ils ont découvert mon lien avec les Ponéglyphes ... tout est parti trop vite.

« Je me sens si seule. »

Mon regard se porte alors aux yeux de mon interlocuteur qui est encore accroupis là, même à cette hauteur devant moi il reste vraiment très grand. Se pourrait-il qu'il s'agisse de cet homme ? Lisant régulièrement les journaux, je suis informée de tout ce qui se passe du moins sur les Blues, et les grands titres ont fait référence à un homme de grand taille faisant parti de la Marine. Ce type n'est pas n'importe qui ... je serais alors en grand danger s'il s'avère qu'il s'agit de celui dont on parle dans les journaux. Que suis-je censée faire maintenant ? Jouer cartes sur tables et dire que je sais de quel camp il fait parti, ou bien tenter la naïveté ? J'essaie de reprendre conscience de la situation dans laquelle je me trouve afin de faire un choix judicieux. Cet homme semble très bienveillant et je ne pense pas qu'il soit foncièrement en train de me mentir, s'il m'aurait reconnu il aurait pu me capturer sans la moindre hésitation, je ne crois pas qu'il sache qui je suis.

« Les gens sont mauvais ... pour une simple différence, pour quelque chose qui leur échappe et les effraient, ils ne se gênent pas pour s'en débarrasser. »

Est-ce là une manière de lui faire dévoiler la véritable raison de sa venue ici ? Non. J'avais juste besoin de sortir cette phrase entre deux sanglots, avant de reprendre ma respiration et de me calmer un peu. Je pose une main sur ma poitrine avant de prendre conscience des choses qui m'entourent. Pendant que mon cœur daigne se calmer un peu, je prends le temps d'attacher mes longs cheveux argentés et ondulés en queue de cheval haute, mes mouvements, bien que précis et délicat font cliqueter mon arme climatique contre le mur auquel je suis adossée. À moi d'amener un nouveau sujet de conversation, peut-être suis-je trop méfiante, mais cet homme est de la Marine, j'en mettrais ma main à couper.

« Enfin ... quelqu'un de votre trempe doit sûrement avoir d'autres affaires à régler qu'une histoire d'une pauvre demoiselle en pleine remise en question de sa vie ? »

Dis-je en me redressant lentement.
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- « Je serai un mauvais adulte et un mauvais marine si je ne sais même pas prendre en considération la détresse d’une jolie demoiselle, tu sais ! »

J’eus un petit rire pour le coup, mais je pensais très clairement ce que je disais. La mission de recherche semblait importante pour le gouvernement, mais elle ne l’était pas à mes yeux. Je n’étais pas aussi zélé que ces autres personnes, à chercher une aiguille dans une botte de foin sans connaitre les tenants et les aboutissants de l’affaire. A bien des égards, cette chasse aux sorcières ne me disait rien qui vaille. Le fait donc de prendre soin d’une gamine qui se sentait seule était bien plus motivant et bien plus noble que ce que j’étais supposé faire. Il y avait bien des jours comme ça où je me sentais peu fier d’être un officier de ma faction ; ce qui me faisait très clairement penser qu’une révolution interne devait se faire. Le changement devait s’opérer dans l’institution pour l’assainir et la rendre plus juste ; et non pas comme celles que prônait cette satanée révolution qui n’avait finalement qu’un seul but selon moi : provoquer un chaos qui ne serait profitable qu’aux forbans. Tu parles d’une vision du monde et de la justice. Un sujet qui me mettait toujours autant en rogne.

- « Ce que je vais te dire est un peu triste, mais le monde a toujours comme ça. Les gens n’aiment pas spécialement ce qui est différent. C’est plus facile de rejeter quelqu’un avec une singularité que de l’accepter comme elle, et ce pour différentes raisons j’imagine. Je serai peut-être mal placé pour faire la morale à ces personnes-là, n’étant moi-même pas parfait… »

La tolérance. Vaste sujet que voilà. Cela rejoignait un peu ce que je pensais de l’absurdité de cette traque. Mais sur l’instant présent, je ne fis absolument pas le lien entre la jeune femme qui me faisait face et la traque qui se déroulait sur l’île à l’instant T. Je n’avais pas tous les éléments en main pour et j’étais trop peu impliqué dans cette chasse à l’homme pour ça. Aussi, je finis par faire comme elle, à savoir me redresser lentement avant de la surplomber de ma taille. J’étais bien loin d’être le type le plus immense de la marine pour un humain, mais elle devait être assez impressionnée par mon gabarit. Aussi avais-je fini par poser une main sur sa tête avant de la caresser tranquillement : « Cependant, je suis persuadé que tu finiras par trouver ta place quelque part. M’enfin… Tu dois bien avoir de la famille quelque part, non ? » Ayant été un privilégié de la vie avec une famille aimante et une carrière plus ou moins linéaire que j’avais eu la chance d’avoir, il m’était peu évident d’imaginer une aussi belle plante être toute seule dans ce monde. Comment aurais-je pu le deviner ?

- « D’ailleurs, qu’est-ce que tu fiches ici à cette heure ? C’est dangereux ! Laisse-moi te raccompagner chez toi ou au moins à un endroit plus sûr ! »


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Mer 17 Mai 2023 - 7:07, édité 2 fois
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La carrure de l’homme en face de moi me laisse bouche bée, encore plus lorsque sa grande main se pose sur le sommet de mon crâne. Il a malgré tout cette aura apaisante et bienveillante qui me donne une certaine confiance en lui. Puis-je réellement parler de confiance dans ce moment-là ? Alors qu’il s’agit d’un membre important du gouvernement et que je suis en l’état actuel, la cible qu’il doit abattre ? À bien réfléchir à tout cela, cet homme ne semble pas mis au courant de la situation actuelle, ou alors les autorités n’ont pas de visuel de mon visage, laissant donc leurs effectifs me chercher sans autres descriptions que celles faites par les civils qui m’ont accueilli chez eux hier soir ? Je ne veux pas me creuser l’esprit plus que nécessaire, et de toute façon je n’en ai pas le temps que l’homme devant moi me demande si je n’ai personne qui m’attend.

« J’apprécie votre compassion, vous devez être un grand homme de justice pour penser de la sorte. Néanmoins … je n’ai plus de famille, ma mentor est décédée il y a peu et … j’ai été accueilli par une famille qui m’a finalement chassé. »

Lise. Ne donne pas trop de détails, cet homme est une pointure dans la Marine, tu vas courir à ta perte si tu te livres davantage. Peut-être joue-t-il seulement le rôle du gentil pour t’amener là où il le désire pour lui aussi te trahir et tirer parti d’une belle somme en donnant ta tête au gouvernement. Je sens alors mon cœur s’emballer jusqu’à ce qu’une nouvelle fois, la voix du grand homme si charismatique parvienne à mes oreilles. Il veut m’accompagner … ainsi, j’ai deux options qui s’offrent à moi, et tout est en train de se chambouler dans ma tête. Je suis absorbée par les paroles de cet homme et je suis en même temps prise d’une peur panique qui fait légèrement rosir mes joues et qui me coupe la respiration un coup sur deux.

« Se serait vraiment très aimable de votre part … monsieur ? »

Simplement histoire de confirmer son identité, je ne voudrais pas me fourvoyer sur ce que je pense avoir entendu ou lu à son sujet. Toute supposition est bonne à faire confirmer, mais maintenant que je connais son identité, je ne sais pas si je suis particulièrement ravie et rassurée ou non. Pour ne rien arranger, alors que j’allais me présenter, un soldat pénétra dans la ruelle où nous nous trouvions, face à face.

« Je m’appelle … Lise. Simplement Lise … »

« Eh bien mon colonel ? Que faites-vous ici ? Et qui est cette gamine ? »

Mon souffle est alors coupé, je pose nerveusement ma main sur mon climat-tact, décalant ma cape de côté pour dévoiler mon arme climatique aux deux hommes qui me font à présent face. Mon visage devient rouge, je suis prise d’une panique qui m’empêche de bouger. Si le plus grand des deux hommes réalise qui je suis … je suis terminée, et je n’ai vraiment pas envie d’être tuée ici. Est-ce que je dois les attaquer ? Est-ce qu’un nuage qui lance un éclair pourra me permettre de m’enfuir ? Je ne sais pas … et ne pas savoir me fait paniquer. Prise d’un déclic, je lâche l’emprise sur mon climat-tact pour finalement me réfugier derrière le plus grand des deux hommes.

« La Marine … me fait peur. Ils sont en train de retourner la ville pour retrouver une pauvre demoiselle … »

Ce n’est vraiment pas le type de justification qu’il faut sortir ici et maintenant … mais encore une fois … qui ne tente rien n’a rien. Suis-je assez bonne comédienne pour espérer réussir à tromper le haut gradé du gouvernement qui est à présent debout, son dos devant moi ?
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- « Mais qui est cette fi- »

- « Ah, elle ? C’est ma nouvelle conquête, figure-toi ! »
Coupais-je immédiatement !

Le sous-officier perdit en contenance d’un seul coup. Il ne s’attendait absolument pas à une telle réponse, surtout après avoir aperçu l’arme que la jeune femme camouflait pourtant en dessous de sa cape. Une expression de benêt prit immédiatement le pas sur l’air méfiant qu’affichait la gueule de notre nouveau vis-à-vis venu de nulle part ; si bien que lui-même se demandait ce qu’il fichait là. D’ailleurs, entre le fait que nous étions dans une ruelle sombre à l’abri des regards, la réaction de la jeune Lise et ma réputation de gros coureurs de jupons, personne ne pouvait s’imaginer un seul instant que nous jouions tous les deux la comédie. En même temps, qui croirait une seule seconde que le prometteur colonel Fenyang Jr s’amusait à couvrir une fugitive de l’acabit de cette jeune femme ? Personne ! Pas même mon propre père ! Quoique… Keegan aurait bien été capable de me griller, oui. Après tout, nous étions faits du même bois.

- « Putain colonel ! C’est sérieux notre histoire, là ! C’est une catastrophe si on retrouve pas cette fille ! On vous a pas dépêché ici pour céder à vos pulsions, y’a quand même un temps pour tout, merde ! »

Le pauvre sous-officier râlait et à raison. Dans une telle période de « crise » pour le gouvernement mondial et la marine, le professionnalisme et la rigueur devaient être de mise pour tous. Seulement, vu que je ne me sentais pas impliqué par cette chasse aux sorcières qui me semblait très démesurée, j’avais finalement opté pour l’impensable : m’en battre les couilles et surtout sauver une jeune femme en détresse. Pour aller loin dans le délire, je me retournai carrément pour prendre la jeune femme dans mes bras et la blottir contre moi, chaudement ; avant de pivoter carrément avec elle pour que son dos puisse être visible par le sous-officier.



Ce dernier, définitivement rouge pivoine, maugréa et se barra illico de la ruelle, nous laissant enfin seul. C’est à ce moment que je daignai enfin relâcher les cheveux de la jeune femme avant de sortir de mes vêtements une petite dague que je lui tendis immédiatement avec un air pratiquement sévère. On pourrait croire que je lui demander de s’ôter la vie, quelque chose comme ça mais…  « Coupe-toi les cheveux, carrément. Parce que plus je te regarde et plus ça parait évident… » Je lui sauvais encore la mise. Et je me sentais un peu stupide pour le coup parce que…

- « Je suis tellement peu impliqué par cette histoire que je t’ai pas du tout reconnue. Pourtant, ton portrait-robot est étonnement réaliste… »

J’eus finalement un soupir en plongeant l’une de mes mains dans ma veste pour ressortir une affiche encore enroulée. En la pendant dans le vide, ladite affiche se déroula et laissa apparaitre un dessin de sa tronche sacrément réaliste. Qu’est-ce qui m’avait finalement mis la puce à l’oreille ? Ses réactions, ses déclarations, sa posture de combat qui dénotait d’une certaine expérience et bien entendu l’arme qui acheva de me faire comprendre que sans le savoir, j’étais tombé sur la bonne personne. « Oublie également ta cape. Il faudra que tu remontes un peu plus ta jupe. Si tu as du maquillage sur toi, fais en sorte de te donner un air putassier ! Pas l’choix. Va falloir te travestir pour que je puisse te sortir de là, Lise. » Mon ton fut un peu moins sévère alors que je lâchai finalement l’affiche. Qu’est-ce qui me prenait de l’aider ? Va savoir. Peut-être était-ce ma conception personnelle de la justice, in fine ? Se résoudre à tuer une femme qui me semblait innocente, c’était hors de question.

- « Ensuite, tu vas te cramponner à mes bras comme une putain ou une femme qui s’est entichée de moi. Désolé, mais ce sera la seule façon de t’évacuer d’ici, j’en vois pas d’autres : te cacher dans ce coin ne sert à rien parce qu’ils pourront te tomber dessus à tout moment et te camoufler sous une cape est la meilleure façon de faire comprendre à tout le monde que tu caches quelque chose. Alors, on va passer en force jusqu’à mon navire. »

Je marquai une petite pause, avant de conclure :

- « Si t’as des objections parce que tu ne veux pas passer pour une putain, garde les pour toi. Et si tu penses que je veux te piéger, alors autant que tu fuis d’ici tout de suite. Je ne te poursuivrai pas, mais tu penses bien que je ne t’aiderais pas si t’oses faire la difficile ! »


Dernière édition par Alheïri S. Fenyang le Dim 1 Oct 2023 - 23:13, édité 2 fois
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Les manières de cet homme sont répugnantes et me mettent véritablement dans un inconfort comme rarement je ne m'étais sentie. Néanmoins ... il est en train de me sauver la vie, et ça ... je ne risque pas de l'oublier. À cet instant précis, mon être intérieur se renferme et laisse part à un véritable esprit de survie. Je ne suis plus Lise ... je ne sais pas qui je suis, mais plus aucun son ne sort de ma bouche. Est-ce que je me sens bien ? Non. Est-ce que je me sens mal ? Non plus. Je ne suis juste plus là mentalement, je constate la scène et je la subis, mais c'est pour survivre, et cette mort qui me regarde de prêt, me force à m'approcher du gradé de la Marine qui m'a agrippé en me tordant, lâchant même un léger sourire. Si ce jeune marin est observateur, il ne peut que distinguer à la limite que je suis sous emprise d'alcools ou de bien autre chose. Mais il n'en est rien, mon esprit divague et me laisse porter par la poigne de cet homme fort.

J'entends certaines phrases venir jusqu'à mes oreilles, je dois me couper les cheveux, je dois me maquiller, remonter ma jupe ... jeter ma cape ? Renoncer à mon identité ? Pour survivre ?! Peu à peu je perds en vitesse de marche pour m'arrêter totalement et porter ma main à ma bouche, je sens l'angoisse monter et finalement je cours vomir dans un buisson. Décidément ... on a vraiment connu mieux comme façon d'être discrète. Je sens alors cette haine m’envahir, puis vient finalement la tranquillité et une forme de brûlure dans tout mon être. Ma poitrine me brûle, je prends quelques secondes pour me reprendre avant de me redresser, en lançant un regard empli d’un profond mépris envers l’homme qui est en train de me sauver la vie. Des gens sont en train de nous regarder, si les regards s’attardent sur nous j’ai bien peur de me faire remarquer.


« Tu n’es qu’un rustre ! Un salaud ! Un pervers ! »

Cette furie qui n’est pas moi se lance au cou du gradé de la Marine, pour le frapper au torse, sous les regards incompris des civils qui nous entourent. Visiblement gênés par cette situation, ils changent tous de chemin et n’osent pas nous regarder, semblant assister à une scène de ménage plus que banale. Voilà ma façon de faire, voilà la décision que j’ai choisi de prendre. Je ne cacherais pas mon identité, je ne changerais pas mon image, du moins pas maintenant. Je suis Lise, je suis celle que je suis et je me dois de rester celle que je veux être, pour survivre en tant que Lise, uniquement Lise. Finalement, une gifle part au visage du gradé de la Marine qui m’attrape le poignet que j’ai de libre. Je le regarde, les yeux emplis de larmes.

« Je ne changerai pas … je suis Lise … je n’ai rien fait de mal. Je suis une femme, une fille, une enfant d’une mère qui m’a appris une chose que ce monde redoute. Et je veux que ce Gouvernement me craigne. Parce qu’ils le savent, ils ne sont pas tout blanc et mes connaissances leur font peur. Je compte bien découvrir pourquoi. Mais pour ça … je dois vivre ! Je veux vivre ! »

D’un geste brusque je retire mon poignet de l’emprise de l’homme qui me fixe et qui, je dois bien l’avouer, me déstabilise. Je ne suis pas une fuyarde, je ne suis pas une pleureuse ou une peureuse, je veux affronter mes démons en face. Mais là … je risque véritablement ma vie. Et je ne veux pas renoncer à qui je suis pour survivre, je suis Lise. Une larme s’échappe de mes yeux, perle sur mes joues et tombe au sol alors que je fais volte-face pour m’enfuir en courant en direction du port. Sur le chemin, j’attache mes cheveux en un chignon débraillé, je déchire ma jupe et entoure ma taille à l’aide du revers de ma cape rouge, je déchire légèrement mon haut en continuant de pleurer. Voilà à quoi je suis réduite de faire pour m’enfuir, suis-je vraiment en train de fuir ? Pourquoi est-ce que je dois fuir ? Parce que je veux simplement réaliser mes rêves ? Parce que je ne veux faire que ce qui me plaît ? À qui est-ce que je nuis concrètement ?! Toutes ces pensées me hantent alors que je cours à en prendre haleine au milieu des passants. Brusquement je m’arrête devant une dizaine d’hommes et de femmes armés qui font des rondes, ils font parti de la Marine. Ok là, ça ne sent vraiment pas bon pour moi.

« Je suis dans une mouise sans nom … qu’est-ce que je dois faire ? »

Me voilà à nouveau perdue face à moi-même. Seule. Sans cet homme. Où est-il ? Je me sens perdue
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- « Eh bah alors ma jolie, on est perdu ? Tu sais que ce n’est pas une heure pour se promener toute seule ? »

Alors que Lise paniquait dans son coin, sa silhouette en forme de sablier fut bien entendue repérée par l’un des officiers qui inspectait les environs avec ses hommes. C’était un homme de tout ce qu’il y avait de plus répugnant et désagréable ! Bien plus dégueulasse qu’un certain colonel et ses fameuses manières, tiens ! Haut comme trois pommes et surtout grassouillet comme jamais, on aurait pu se demander comment il avait eu son grade de commandant (reflété par les galons sur son manteau d’officier) ; mais les promotions douteuses étaient parfois monnaie courante sur les blues. Rien de neuf sous les tropiques, in fine. C’est fort de son grade non mérité que le p’tit gros avançait vers la jeune femme, sourire porcin aux lèvres. L’idiot n’avait absolument pas reconnu Lise, non. Tout ce qu’il apercevait, c’était un gros morceau de chair fraiche devant lui qu’il pouvait sans aucun doute consommer vite fait ! La future reine climatique était clairement tombée sur le pire cas des marines présents, un peu comme si le sort s’acharnait contre elle…

- « On n'a peut-être pas déclaré un couvre-feu sur tout le royaume, mais ce n’est pas une raison pour sortir aussi tard et toute seule, nfufufu… »

Le sort ou le karma ? Va savoir ! Toujours est-il que l’officier arriva enfin face à la jeune femme, à la limite de baver sur elle. Il fallait avouer qu’en ayant déchiré sa jupe, elle avait clairement révélé une bonne partie de ses cuisses pleines, dont la chair pourrait faire pâlir n’importe quel mâle, dont le gros porc qui venait à sa rencontre. Excité comme jamais devant ce qu’il voyait là et oubliant son devoir, c’est de façon mesquine qu’il reluqua les formes ô combien opulentes de la jeune femme. Cette dernière, en une soirée, allait surement enfin prendre conscience de ses charmes et de ce qu’il provoquait chez les hommes. Les hommes à pouvoir, surtout. Des gens qui n’avaient somme toute pas de retenue devant les femelles trop peu avisées les intéressant. Preuve en était d’ailleurs que le grassouillet voulut poser l’une de ses sales pattes sur elle. Sa pogne porcine était même à deux doigts d’effleurer la peau laiteuse de la jeune femme qu’il comptait peloter grassement tout en lui miroitant monts et merveilles, mais d’un coup…

- « Hohé… Ce serait pas la meuf qu’on cherche par hasard ?! »

- « Hein ?! Tu crois ?! »

- « Bah, regarde, le commandant Porky nous a devancé ! »


Porky le p’tit gros s’interrompit d’un seul coup. Les voix de ses subordonnées semblaient assurées du fait que cette jeune femme fraiche et belle comme jamais semblait être celle que tous recherchaient depuis maintenant un bon moment. Il se figea pendant quelques instants ce qui refréna ses ardeurs et redressa lentement son regard pervers des cuisses de la jeune femme à son minois qu’il n’avait que peu examiné, bien focalisé qu’il était sur ses courbes délicieuses et bien affirmées. Là, l’officier subalterne fronça les sourcils. Sortant à la volée l’avis de recherche, il fit un rapide comparatif entre la gueule de la jeune femme et l’affiche qu’il avait en main, avant de cligner des yeux comme s’il n’y croyait pas ! Ses états d’âmes oscillaient entre l’impression de vivre un rêve éveillé et un réel cauchemar ! Et là, de sa main de libre, il pointa Lise d’un doigt inquisiteur, frappé par l’effroi d’une évidence qui l’avait échappé et qui relevait son incompétence que peu de personnes auraient pu deviner dans ses rangs…

- « C-C’EST LA PONÉGLOTTE ! C’EST ELLE ! VENEZ M’AIDER A LA CAPTURER ! » Que gueula Porky à tue-tête, non sans dégainer un pistolet à silex qu’il braqua vers elle avant de faire feu !

Est-ce que le coup avait fait mouche ? Est-ce qu’Elisabeth avait été neutralisé du premier coup ? Seule la concernée pouvait le dire, d’autant plus que derrière Porky, ses hommes affluaient vers eux au pas de course. Moi dans tout ça ? J’étais sur la toiture d’un haut bâtiment environnant, fixant la scène de loin. Personne ne pouvait aller contre son destin… Et si la gamine canait maintenant, elle ne pourrait que s’en prendre à elle-même… Encore qu’elle ne serait même plus là pour nourrir des regrets, assurément. Si j’avais réussi à la suivre malgré sa scène de ménage provoqué par une répugnance qui ne devrait pas être, l’approche de Porky avait été la plus rapide, raison pour laquelle je n’avais pas pu intervenir sur le coup. Avais-je des regrets ? Oui et non. Oui, car j’aurai pu la retenir lorsqu’elle faisait sa scène de ménage. Non parce que j’avais déjà fait ce que je pouvais. Si le coup ne l’avait pas eu et si elle réussissait à semer tous ces hommes de rang, je l’aiderai peut-être une dernière fois. Mais tout allait se jouer là, maintenant…
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Survit … esquive … sort ton arme … bat toi Lise c’est le moment. Ces mots résonnèrent dans mon crâne, au rythme de mes battements de cœur qui s’accéléraient. Un coup de feu retentit à quelques centimètres de mon visage, j’eut assez de réflexes, sûrement de survie, pour donner un coup de revers sur la main de l’homme grassouillet qui se tenait devant moi et qui, prit d’un coup de chaud en voyant mes formes, semblait oublier qu’il était en mission. Mon oreille droite me fit affreusement mal, ces instants semblèrent durer des heures, jusqu’à ce que je daigne enfin dégainer mon climat-tact. C’est bien la première fois que je vais affronter une garnison de la Marine. J’ai peur, je suis effrayée, je tremble.

« TIREZ BANDE DE LARVES ! »

Ils veulent m’abattre ? Sans même savoir qui je suis réellement ? Ils veulent m’abattre parce qu’ils suivent bêtement les règles que les supérieurs ont donnés ? J’ai un rêve, un rêve louable, mais ça, ils sont bien trop étriqués d’esprit pour le comprendre. Je les hais, je le hais ! Ce gouvernement. Je dois me battre, pour ma vie, pour ma survie, pour mes rêves. Méticuleusement je rabats mon bâton du froid sur mon bâton de chaleur et les lance instinctivement haut dans le ciel. Ils emportent alors avec eux les trois hommes qui s’élançaient vers moi. Seul leur chef, le grassouillet, bien trop proche de moi, reste bien ancré au sol. Accroupie, je le fixe un long moment en attendant que ses larbins retombent au sol, sonnés par mon attaque.

« Qu’est-ce que c’était ?! SALE MONSTRE ! »

« C’était mon hurlement de colère ! Je n’ai pas peur de vous. »

« Tu vas voir si t’as pas peur, sale chienne ! »

Malgré son poids, le chef de cette petite troupe m’inflige un violent coup de pied en plein visage qui me fait perdre l’équilibre et rouler sur plusieurs mètres en arrière. Jamais je n’aurais cru qu’il serait capable de me faire si mal. Ma panique me fait réagir et rattraper mon arme, non … ce n’est pas mon arme, c’est un caillou. Que je lance sans réfléchir, au visage de l’homme qui s’approche de moi. Je profite de cette diversion pour me relever, reprendre ma véritable arme et courir à en perdre haleine jusqu’au port, je suis sûre que c’est dans cette direction. J’en suis sûre et certaine, il n’y a que cet endroit qui me revienne en tête.

« Vous avez entendu ? Il y a eu du grabuge par là-bas. »

« Pas de nouvelle de l’équipe de Burg ? »

« Non … ils étaient dans cette direction. »

« Ils ont dû tomber sur elle. Coinçons la dans la ville, dispersion ! »

« Génial … »

Ainsi, le reste de la division chargée de me retrouver est en train de se dissiper dans toute la ville. Et j’ai, devant moi, l’accès libre au port. Je vais enfin pouvoir partir d’ici et ne jamais revenir. Les larmes coulent le long de mes joues alors que je tiens fermement mon arme climatique dans mes mains. Cet endroit était ma maison, ma seule et unique maison. Et je suis là, forcée de fu… forcée de m’en aller pour survivre. Mais j’ai peur, je reste là, adossée à mon mur, dans une ruelle face au port, impuissante et effrayée à l’idée de partir d’ici vers l’inconnu.

« Il faut le faire. Pour vivre ! »

Le dire à voix haute me permet de m’élancer, doucement, très doucement, trop doucement j’avance vers mon embarcation, pensant que rien ni personne ne pourrait à présent m’arrêter.
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- « Ce qui est bête dans cette histoire, c’est qu’ils ont confirmé ton existence… »

Ma voix se fit entendre derrière la jeune femme alors qu’elle apprêtait son embarcation, surement sonnée par ce qui lui arrivait. C’est mains dans les poches et clope au bec que je la regardais faire silencieusement. Comment l’avais-je rejoint aussi silencieusement ? Simple. A coups de sorus, tout bêtement. Rien de vraiment compliqué pour un soldat de ma trempe. Qui plus est, avant de m’afficher vers elle, j’avais fait attention à ce qu’aucune fouine ne soit dans les parages. Pas de marines ou de Cipher Pol trop curieux. C’était tant mieux…

- « Enfin bref… J’imagine que c’est le résultat qui compte… »

J’aurai pu l’aider à vite filer, mais je ne fis rien. Il fallait pas pousser non plus. Si j’étais un homme droit et intègre qui ne pouvait pas se résoudre à cautionner la mort d’une jeune femme juste parce qu’elle savait retranscrire des textes anciens, je n’allais pas non plus renier mon métier. J’étais un marine et fier de l’être. In fine, ce n’était pas la faction qui était intrinsèquement pourrie, mais bien celle que nous servions et dont nous étions tout simplement le bras armé : le Gouvernement Mondial. Seulement, dissocier les deux entités était chose impossible…

- « Crois-moi gamine, qu’on est pas tous des fumiers dans les rangs… »

Mais le croirait-elle ? Ou le prendrait-elle en compte ? De mon point de vue, c’était peut-être trop tard… Et peut-être que je laissais s’échapper une future grande criminelle ? Va savoir… Sur le moment en tout cas, j’étais loin de me douter que mes suppositions seraient exactes dans quelques années à venir, même si là n’était pas le plus important. Le plus important, c’était qu’elle se barre le plus rapidement possible. Le destin pouvait s’avérer farceur. Très farceur. Alors pour l’aider, je lui jetai finalement une bourse, grosse et vieille…

Celle qu’avait fait tomber Porky dans sa course et sa baston avec la gamine.

- « Y’a du fric dedans. Je sais pas combien, mais ça pourra te servir éventuellement. J’y ai rajouté une boussole. Je sais pas si tu sais naviguer, mais t’as pas le luxe de faire la fine bouche. » Que lui avais-je dis en tirant sur ma cigarette et me tournai partiellement de sorte à être de profil. « Barre-toi avant que je change d’avis gamine. Le monde est injuste, oui, mais t’as surement le mental pour t’y faire, t’y conformer et trouver ta place quelque part… Et qui sait ? Peut-être que tu trouveras des gens dignes de confiance qui feront partie de ta vie… »

J’espérai sincèrement qu’elle ne deviendrait pas révolutionnaire ou qu’elle ne fricoterait pas avec ces bâtards. C’était la seule chose que je ne lui pardonnerais pas si jamais elle réussissait à survivre à tout cet enfer invraisemblable. Ce que je faisais-là était également dangereux pour ma carrière, mais heh… Même des marines de mon acabit dans le passé aurait surement fait pareil. Surement. Sans doute… Ouais, non… J’voyais de loin le visage livide de mon père si jamais on lui révélait que j’avais laissé filer une ponéglotte. Un sourire amusé barra ma gueule…

Ouais… Je désobéissais à ma hiérarchie. Ce qui était rare. Très rare même. Comme quoi…
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Il est là, cet homme, grand est là. Il se tient debout devant mon embarcation alors que je pleure en réajustant ma voile principale. Il faut que je croie qu’ils ne sont pas tous des fumiers dans les rangs ? Impossible, je suis bien très pleine de réserve face aux chiens du Gouvernement. Il n’y a que lui. Et pourquoi fait-il tout ça pour moi d’ailleurs ? Perdue dans mes pensées, la bourse qu’il me lance manque de tomber à l’eau. Je la rattrape tout juste en plein vol et la tient fermement contre ma poitrine, le cœur battant la chamade.

« Pourquoi … »

Ma voix est enraillée, je ne parviens pas à continuer de parler, laissant l’homme en face de moi, ce « Fenyang », parler de nouveau. Il y a ajouté une boussole ? Il veut que je vive, est-ce qu’il croit en moi. Il faut être fou, me laisser vivre est un véritable affront aux idéaux de la Marine. Trouver des gens dignes de confiance avec qui partager ma vie ? Je n’ai jamais ressenti ça, j’ai peur de donner ma confiance, j’aime avoir le contrôle. Puis-je donner une partie du contrôle de ma vie à des inconnus ? Puissent-ils être un jour ma nouvelle famille ?

« Merci beaucoup … »

Les larmes coulent sans discontinuer sur mon visage alors que j’accélère mes mouvements. Je range la bourse, organise mon sac, dégaine mon climat-tact et me tourne alors vers ma voile. La liberté m’appelle, je sanglote, je tremble, je me sens faible mais je parviens à me tourner une dernière fois vers cet homme. Celui qui m’a offert ma liberté, celui à qui je dois ma vie.

« Merci … »

Je n’hurle pas, je chuchote même, mais j’articule assez pour qu’il puisse le lire sur mes lèvres. Est-ce la dernière fois que je vois cet homme ? J’ose espérer que oui, sa force est énorme, son influence l’est également et je n’ai aucun doute quant au fait qu’il va devenir une figure de respect dans la Marine. Si nos chemins se recroisent, nos rapports ne risquent pas d’être aussi cordiaux. En l’espèce, je n’ai qu’un objectif, m’éloigner de ce pays représentant la mort pour moi, partir aussi loin et vivre mes rêves, réaliser mes objectifs et me montrer digne de celle que je suis. Me montrer digne de celle dont je suis la descendante.
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