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Dialise

« Vous êtes sûr de vous ?
Si vous doutez de moi, pourquoi m'avoir pris en tant que médecin de bord ?
Ouais, vous avez raison doc. Merci. »

Ok, je peux éliminer la cause psychologique ou psychosomatique. Il reste encore quelques pistes à vérifier. La cause est physique, très probablement un empoisonnement environnemental. Pour toucher plusieurs personnes en même temps, ça ne peut pas être un gaz qui est trop volatile. Un liquide ou solide seul se démarquerait trop. Je suppose donc que comme la majorité des poisons, il a été mélangé à quelque chose qui a été touché ou ingéré. Très probablement ingéré, puisque s'il était tactile, pour ne pas se faire empoisonner, l'empoisonneur aurait du porter des protections, telles une paire de gants, voire des lunettes et/ou une combinaison. Et une personne ainsi vêtue sur un bateau ne passerait pas inaperçu. Pendant que je réfléchis, une dizaine de marins rendent leur déjeuner. Je leur donne un petit quelque chose puis les emmène à l'intérieur de l'embarcation. Je leur donne à tous un peu de charbon végétal, un excellent anti-poison naturel. Il n'en faut pas beaucoup et l'effet est presque immédiat. Même si le goût est dégoûtant puisqu'il est identique au charbon classique, ses propriétés laissent l'équipage sur les fesses. Je leur explique deux trois choses et ils refusent de me croire. Alors je les amène doucement dehors.

Pendant ce temps, sur le pont supérieur où il manque cruellement du personnel, les quelques membres en état de travailler s'activent deux fois plus. Un des employés s'éloigne un peu en prétextant vomir. Quand personne ne le regarde, dans un coin d'ombre, il largue des petits tonneaux à la mer, aussi discrètement que possible. Au moment où il s'apprête à prendre l'un des deux restants, j'allume la torche. Surpris, il tombe à la renverse.

« Que … Qu'est-ce que vous faîtes-là ? Vous n'êtes plus malades ? Vous allez mieux ? » Demande-t-il en voyant la dizaine de marins derrière moi, entassés pour ne pas prendre trop de place.
« Voici le coupable, la raison du crime et les preuves. Le tout en flagrant délit.
Coupable ? Coupable de quoi ?
C'est vous qui empoisonnez l'équipage à chaque fois que le navire arrive dans la zone. Quelques gouttes de poison dans un pichet et vous rendez une partie de l'équipage malade, incapable de travailler. Pourquoi ? Parce que vous voulez être tranquille pour lâcher les tonneaux sans que personne ne vous voit. Je suppose qu'ils contiennent un produit illégal et que quelqu'un vient les récupérer une fois le bateau parti. Un commerce juteux, illégal et qui ne subit pas de taxes. Si nous ouvrons un des tonneaux, je me demande ce que nous allons trouver à l'intérieur. »

Il se jette sur une des barriques et tente de la lancer à l'eau, mais je l'intercepte avant. Malgré mon corps âgé, je le maîtrise sans soucis et le plaque contre la rembarre. Le capitaine ouvre un tonneau. Des sachets de poudre blanche, conditionnés dans un plus gros, le tout prêt à être distribué puis vendu dans les rues. Le capitaine et l'équipage n'en croient pas leurs yeux. Ils se sont faits empoisonnés dix fois pour qu'un des leurs puisse passer de la drogue tranquillement. Il a beau dire que sa famille est en danger, qu'il est menacé, mais quand on le pousse un peu, il se contredit. Il finit par se murer dans le silence, impossible d'en tirer quoi que ce soit. Il est ligoté après avoir été emmené dans un dortoir. Le chef de l'expédition me regarde.

« Je ne sais pas comment on aurait fait sans vous. »

La réponse qui me vient à l'esprit est la suivante, si vous aviez utilisé votre cerveau, vous auriez compris que l'empoisonnement avait pour seul but de réduire le nombre de marins pour créer des zones non surveillées et que la seule raison amenant à ça est la contrebande. En cherchant où il y avait moins de monde, vous aviez la zone où chercher. Et en envoyant une personne se cacher, vous aviez le coupable sur le fait. Ça m'a pris moins de dix minutes à comprendre. Eux, en dix voyages n'avaient toujours pas assemblé les pièces du puzzle. Les lois du monde ne s'appliquent pas à tous, j'ai l'impression. Le jour où Poséidon est passé distribué l'intelligence chez les nouveaux-nés, certains ont du être absent, ou bien le dieu regardait ailleurs et en a moins distribué. Je ne vois que ça comme explication. Qu'on se fasse avoir une fois, deux fois, d'accord. Trois fois, là, le drapeau rouge se lève normalement.

Mais alors encore sept fois, c'est juste impensable pour moi. Comme quoi personne n'est logé à la même enseigne. Après, j'avoue qu'avoir un œil extérieur à la situation aide, ça m'a permis de réfléchir calmement. Lui, ce sont ses hommes qui sont touchés, donc à l'atteint personnellement, il est moins capable de réfléchir. Quant aux marins restants, ils étaient trop occupés à gérer le navire. Mais je veux dire, même après, une fois que tu débarques sur terre, tu débriefe de la situation, non ? Bref.

« Je suppose que vous auriez continué à être malade à chaque passage. La brume qui se lève à chaque fois quand vous passer à cet endroit aurait pourtant due vous aider à comprendre que c'était un piège créé par quelqu'un dans un but précis. Mais bon, tous vos hommes sont sains et saufs, le coupable a été appréhendé et sera livré à la justice pour que le trafic soit démantelé. Une bonne journée en somme.
Combien je vous dois du coup ?
Voyons voir. Une enquête bien et rapidement menée, un traitement médical sur une dizaine de patients et la mise à jour d'un trafic de drogue, ça vaut bien quelques millions. »

En vrai, ça vaut clairement moins que ça. Mais j'ai besoin d'argent, il ne semble pas spécialement en manquer, ne dispose pas d'un intellect éclairé, donc autant en profiter. Vingt minutes de travail pour ça. Mais sans moi, ils auraient probablement continué ce manège longtemps. Une chance qu'ils allaient là où je veux aller et qu'ils aient eu besoin d'un médecin. Et une bien lus grande chance encore que j'ai quelques talents de détective dus à mon intelligence.


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
Dialise 3301443526
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La vigie annonce quelque chose qui s'approche. C'est très lent, presque immobile. Une barque, on dirait. Le navire se dirige droit dessus, alors il ralentit l'allure et change légèrement de cap pour ne pas détruire l'embarcation. Une fois assez proche, on peut tous voir une femme dans la coque de noix, avec des ailes, et du sang. Beaucoup de sang. Je demande au capitaine de vite aller la chercher et de la ramener ici. Avec des harpons, les marins l'agrippent, la tirent jusqu'à nous, puis font monter la femme à bord. On l'emmène à l'infirmerie rapidement et je l'examine. Blessure à l'abdomen causée par un objet tranchant, elle perd du sang. Je m'habille et me désinfecte aussi rapidement qu'il m'est donné de le faire. Puis avec les outils de ma trousse de médecine, que j'emporte partout avec moi, je commence à regarder ce qui ne va pas. Je vous passe ce moment pour ne pas effrayer les petits enfants, mais résumons en disant que du sang coule, du sang gicle, des parois sont collées, un endroit est nettoyé. J'en profite pour faire un test de groupe sanguin sur l'ange, savoir qui va pouvoir lui donner du sang afin qu'elle se remette plus rapidement.

Une fois sa blessure nettoyée et fermée, je m'occupe de son sang qui va être la partie critique. Sachant que le volume sanguin d'un humain est d'environ 1/12 de son poids, qu'elle doit peser dans les soixante kilos maximum, j'en déduis qu'elle a cinq litres de sang dans son corps. Avec la perte subie, elle doit être la moitié, soit un volume très faible mettant sa vie en danger et l'empêchant de guérir. J'accélère les analyses de sang jusqu'à trouver son groupe sanguin. Incompatible avec le mien. Je vais chercher des membres de l'équipage et leur demande leur groupe. Comme la majorité des humains, ils l'ignorent. Alors je viens les piquer un par un et tester leur sang. Par chance, deux sont compatibles. Le premier refuse, n'ayant jamais vu d'ange de sa vie, il la prend pour une erreur de la nature qui ne devrait pas exister. Beau point de vue, vraiment. Le second accepte sans trop hésiter, il vient se poser sur une chaise à côté du lit dans lequel est la jeune femme, et le transfert de sang commence. J'ai quand même vérifié que le marin n'est aucune maladie avant d'autoriser le don, je suis un professionnel.

Les heures passent et la femme se remet un peu mieux grâce à la transfusion. Elle finit même par se réveiller en début de soirée. Je suis assis, à côté, en train de lire une revue médicale. À peine ouvre-t-elle les yeux qu'elle se met à paniquer. Je tente de la rassurer comme je peux, mais elle ne semble pas vouloir se détendre. Alors j'utilise sur elle mon gaz soporifique. Elle lutte encore plus avant de finir par s'endormir contre sa volonté. En tant que bon chasseur de primes, j'ai toujours des paires de menottes dans mes affaires. Je décide de menotter ses mains et jambes au lit comme je peux. Je lui administre également un calmant. Elle se réveille assez vite vu la faible dose que j'ai utilisée. Cette fois, elle est bien plus calme.

« Calmez-vous. Vous avez été gravement blessé, nous vous avons trouvé errant sur une barque. Vous sembliez fuir quelqu'un ou quelque chose. Les marins vous ont recueillis, et j'ai traité vos blessures. Mais vous êtes encore faible, vous avez besoin de repos.
Partir. Je dois partir. Ils vont … me retrouver.
Qui ça ?
Les … marchands.
Pourquoi des marchands vous en voudr*/ Des marchands d'esclaves, c'est ça ? Ça expliquerait votre dénutrition, l'état de vos vêtements, les marques sur les poignets et chevilles ainsi que votre volonté à vouloir partir. Ne vous inquiétez pas, vous êtes en sécurité ici. »

Je défais ses liens doucement en lui demandant de rester détendue. Comme ce n'est pas la première ange que je croise, je suis calme et à même de la traiter. Pendant qu'elle est droguée, j'en profite pour lui poser des questions, savoir d'où elle vient, qui elle est, qui sont les marchands … Elle me raconte presque tout. J'ai envie d'aller voir la marine, mais aucun crime n'a été commis, donc elle sera impuissante. Là où un chasseur de primes peut intervenir. Les esclaves étant interdits, les marchands encourent une peine de prison, je peux me servir de ça. Ça sera leur parole contre la nôtre. Mais qui ne croirait pas un vieil homme sans défense et une jeune ange terrorisée ? Le côté émotionnel et narratif sera pour nous et en modifiant quelques faits, le factuel également.

D'un seul coup, signal d'alarme, le bateau est en effervescence quand un boulet de canon le percute. L'équipage s'affaire à fuir. Sous couvert d'un pavillon de commerce, un navire s'est approché doucement et a ouvert le feu. Freyja, l'ange, panique, elle dit que ce sont eux qui reviennent pour la chercher. D'après ses dires, ils veulent l'emmener à Shabondy pour la vendre comme esclave. Elle a réussi à s'échapper quand ils ont réduit la surveillance durant une tempête. Je n'ai jamais aimé les esclavagistes, étant moi-même une créature qui vaut plusieurs millions de berries. Le fait qu'on puisse vouloir réduire la liberté de quelqu'un pour de l'argent me dépasse. Le navire ennemi ne cesse le feu à aucun moment, tuant l'équipage sans vergogne, abîmant le navire irrémédiablement. Puis d'un coup, plus un bruit. Puis des pas calmes et lents sur le pont supérieur. Une voix grave qui donne des ordres. Je me saisis de mes scalpels et me cache derrière la porte pendant que l'ange reste tétanisée dans un coin. Violemment, la porte s'ouvre, me rentrant dans le nez et me faisant perdre connaissance. Ok, se cacher ici n'était pas l'idée du siècle, je reconnais, est la seule pensée traversant mon esprit tandis que je m'évanouis.

Lorsque je reprends conscience, je suis sur l'épaule de quelqu'un, en train de me faire trimballer comme un vulgaire sac à patates. Je me débats d'un seul coup et plonge dans l'eau. J'utilise le kara*/ … et zut, c'est vrai que je ne peux plus nager. Je me transforme en triton, révélant ma queue typique de ma nature. Mais je suis toujours incapable de remonter vers la surface. Des hommes plongent rapidement et me ramènent de force à bord du navire. Ils ont une espèce de liquide qui m'englobe et me rend somnolent. Remonté sur le pont du navire qui nous a attaqué, je suis à moitié dans les vapes.

« Une ange et un triton, voilà qui va rapporter gros.
Clair, on a touché le gros-lot là. Enfin, le vieux lot quoi. Hahahahaha. »


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Quand je reviens à moi, je suis dans une cale, avec d'autres personnes que je ne connais pas, dans un navire que je ne connais pas, et enchaînés pieds et mains. Les autres sont dans le même état.

« Où je suis ? Qui êtes-vous ? »
La voix de Freyja parvient à mes oreilles. « Je vous avais dit qu'ils me retrouveraient.
Ce sont eux, les marchands d'esclaves ? Comment vous ont-ils trouvé ?
Aucune idée. On est sur le navire maintenant et on fait route vers Shabondy. Ils vont nous vendre. Ils semblent très heureux d'avoir trouvé un triton à vendre. Il paraît que vous serez le clou de la vente.
Je ne crois pas. On va s'échapper d'ici avant.
Impossible. La dernière fois qu'on a essayé, ils nous ont attrapé et punit. Certains ont servi d'exemple. Je suis la seule à avoir réussi à partir. Et on a vu ce que ça m'a coûté.
Oui, mais avant nous n'aviez pas le clou du spectacle. Les esclavagistes ne sont attirés que par l'appât du gain. Ils ne laisseront rien m'arriver s'ils veulent toucher le gros lot. Voilà ce qu'on va faire … »

Je leur donne mon idée, que je perfectionne grâce aux détails qu'ils me donnent sur l'équipage. Dans le fond, ce que je prenais pour un mur se révèle être un couple de géants. À côté, on a des minks, des humains, des longs-bras, des longues-jambes, et même des hommes-poissons. Presque toutes les races sont présentes sur ce navire. Malgré ce qu'ils ont subi, ils ont toujours envie de s'enfuir pour retrouver leur liberté. C'est admirable. Certains sont ici depuis plus d'une semaine. Aller, c'est parti.

« Non, ne fais pas ça.
Arrête !
Au secours. Il veut se tuer ! »

Avec le raffut qu'on fait, quelqu'un arrive rapidement. Il voit tous les esclaves d'un côté, sauf un, moi. La cale est assez grande pour que des géants tiennent assis. Il n'y a pas beaucoup de lumière, mais la première chose que l'homme voit, c'est du sang sur mon cou et ma main. Une traînée de sang allant de l'un à l'autre. Il se précipite vers moi en disant merde. Une fois qu'il est à portée, je me lève et l’assomme avec mon karaté aquatique. Je pose doucement son corps sur le sol. Je brise mes menottes sans problème, libère les autres esclaves et continue la suite du plan. Je monte les escaliers pour retrouver l'air frais, mais un homme en armure noire se tient au milieu du passage. Je lui fonce dessus, il ne bouge pas et se mange mon poing en plein visage. Mais rien ne se passe comme prévu. Non seulement, il ne bronche pas, mais en plus, c'est moi qui me retrouve avec des dégâts. J'ai l'impression d'avoir frappé du béton armé. Pas le temps de comprendre, un coup de genou dans le ventre m'envoie au sol en tombant dans les escaliers.

« Depuis quand des objets ont une volonté ? Vous allez rester bien sagement couchés ici le temps qu'on arrive. Si vous refaites du bruit, ça sera la dernière fois. »

Un des géants envoie son poing qui se fait stopper par une seule main de l'homme. Là aussi, le géant subit des dégâts. Nos mains nous font souffrir, et je pense avoir une des phalanges distales cassée. C'est-à-dire la dernière partie de mon majeur, celle où se trouve l'ongle. Mais comment fait-il ? Un géant peut terrasser un humain en un coup normalement. Et ma force est clairement supérieure à la moyenne des gens. Pourtant, il nous repousse et nous sèche en un coup. Il avance vers nous, attrape un humain, et lui brise la nuque aussi facilement que je prononce mon nom. C'est clairement un avertissement. Il est prêt à perdre un peu d'argent pour assurer le calme sur son navire. « Je vous avais dit de rester tranquille. Vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous. » Plus personne ne bronche. Il ne nous remet pas de menottes, il n'en a pas besoin, il vient d'éteindre toute flamme de rébellion. Enfin, pour les autres. Moi, je n'ai besoin que de temps. Il est hors de question que je devienne un esclave. Personne ne me possède.


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Je sens la douleur qui me lance suivit par une crampe douloureuse, puis par une douleur qui ne s'arrête pas. En termes d'intensité, ça revient au même à se coincer un doigt dans une porte. Je vois mon doigt qui gonfle jusqu'à double de volume. J'examine la blessure rapidement. Aucune plaie ouverte, ma main gauche qui est plus chaude que la droite à cause de mon organisme qui envoie plus de sang dans la région. Je devrais prendre un anti-inflammatoire pour éviter que ma main ne grossisse de trop et ne puisse être soignée. Je devrais mettre une poche de glace sur la partie touchée afin de réduire le gonflement. Je devrais, mais je ne peux pas. Ce que je suis en mesure de faire par contre, c'est de lever ma main au-dessus du niveau de mon cœur afin que le sang redescende, je marque mentalement la taille de l'ecchymose pour suivre son évolution. Hors de question de plier le doigt ou de serrer le poing. La douleur se relaie dans mon corps comme un câblage électrique, faisant le même chemin encore et encore. Ne pouvant rien faire d'autre, j'essaie de faire appel à mon étrange pouvoir de tordre les choses, sans succès. Je me concentre comme je peux avec ma phalange cassée.

Je me dis que si j'ai réussi à extraire la sorte de jus d'un animal, d'herbes puis d'un bout de navire, je dois pouvoir le faire sur moi-même. Alors je pose ma main droite sur la gauche et je visualise une torsion comme celle que j'ai vu en utilisant le pouvoir de ce que je suppose être mon fruit du démon. Une fois de temps en temps, je parviens à effectuer l'action. Ma main dégonfle un peu quand le jus s'en échappe. Par contre, il se peut que j'ai oublié un détail. La torsion fait que la forme de mon extrémité change, mon doigt se retrouve donc collé à d'autres violemment. Ce qui m'arrache un cri dont je ne peux qu'étouffer la fin. En voyant ce qui se passe, les autres s'éloignent de moi. Mais petit à petit, je parviens à réduire le gonflement jusqu'à retrouver une taille normale. Étrangement, parfois, je ressens du plaisir à créer du jus avec ma main. C'est étrange comme sensation de voir sa main ressembler à un torchon qu'on essore, mais de ressentir autant de plaisir que lorsqu'on annonce que l'opération s'est bien passée à la famille d'un patient.

Les jours qui passent sont calmes, rien ne se produit. On nous amène à manger et à boire, mais en bien trop faible quantité. J'ai réussi à remettre les os en place. Par chance, lorsque j'ai frappé le type en armure, la cassure de l'os a été nette. Pour être en meilleure forme que ce que nos goêliers supposent, j'ai réussi à convaincre quelques membres de me laisser aspirer une partie de leur jus de temps en temps. Je parviens ainsi à garder plus de forces que ce que je ne devrais, surtout pour quelqu'un de mon âge. Petit à petit, je regagne donc mes forces. Cette fois, il va falloir y aller franco, nous n'aurons pas de seconde chance. Je plaque mes deux mains sur la coque du navire après avoir brisé mes chaînes. Je visualise l'action que je veux faire en contrôlant ma respiration afin de rester calme. S'inquiéter n'arrangera pas la situation, bien au contraire. Sans prévenir, la torsion s'effectue, mais de manière plus forte que la dernière fois. C'est tout le bateau qui voit son intégrité physique changer. Toute la coque se plie sur elle-même et un jus marron en sort. Il est plus épais que ceux précédemment apparut. Le navire se met à tanguer dangereusement à cause de la forme qu'il prend.

Un coup à droite, un coup à gauche, on se fait trimballer comme des objets dans une mer agitée. J'ai eu l'intelligence d'enfoncer une partie de mes chaînes dans la coque afin de ne pas trop bouger. J'ai en effet remarqué que dès que je perds le contact avec la surface sur laquelle j'applique mon pouvoir, cette dernière retrouve aussitôt sa forme habituelle. Donc je dois garder mes mains sur la coque. J'accrois encore la torsion. Plus de jus sort. Le navire penche vers la droite. Quelqu'un descend dans la cale. J'annule mon pouvoir et avale autant de jus qu'il m'est donné de le faire. Mon corps grossit à vue d’œil. L'homme qui est entré dans la pièce se retrouve attaqué par les autres prisonniers. J'ai réussi à les convaincre qu'une vie d'esclave n'est pas une vie, et qu'il vaut mieux parfois mourir libre que de vivre une demi-vie. Mon âge a sûrement aidé à les convaincre puisqu'il s'accompagne d'une sagesse toute somme relative. Une fois le liquide en moi, pas le temps de m'essuyer la bouche, je sens que je grandis encore. Alors je dis aux prisonniers de lâcher l'homme, et j'envoie un crochet du droit en plein dans sa tête. Le coup est si violent que le membre frappé perce la coque et reste encastrée à l'intérieur. Oups.


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Des bruits de pas retentissent dans les escaliers puisque l'homme qu'on a frappé a réussi à faire du bruit pour alerter ses copains. Je suis en face de l'escalier, et le premier qui descend se reçois un violent coup de pied dans l'estomac qui le fait tomber avant que les prisonniers ne le réceptionnent. Je monte l'escalier en trombe, voulant profiter de l'avantage que j'ai puisque je ne sais pas encore combien de temps je vais pouvoir rester ainsi. Plusieurs options s'offrent à moi. La première, je peux détruire le navire, on coule tous et on meurt probablement tous. Seconde option, je peux combattre tous les hommes nous gardant prisonniers, mais risquer de perdre, surtout contre celui en armure noire. Troisièmement, je peux détruire les moyens de navigation tels que la barre, les voiles, le gouvernail afin qu'on ne puisse plus avancer, ou alors bien plus lentement, ce qui nous donnerait le temps de trouver un plan. Une dizaine d'hommes avancent vers moi, le regarde menaçant. Dès qu'ils essaient de me frapper, je riposte avec mon karaté aquatique.

Malheureusement, je ne suis pas habitué à ma nouvelle taille, donc je rate des coups et je m'en prends d'autres. Je fais quand même cinq mètres de haut, ma taille a presque triplée. Au final, je parviens à les envoyer au tapis malgré tout. Viens alors devant moi la noirceur, celui qui semble ne faire preuve d'aucune émotion. Je doute de pouvoir faire quoi que ce soit face à lui. Après plus de quarante ans, mon instinct de survie est un peu plus développé que les jeunes d'aujourd'hui. Il me crie de ne pas le combattre et de m'enfuir. Ce n'est pas comme si nous étions en haute mer sans aucun autre moyen de naviguer. Je décide alors de faire un pari. Appliquant mon bras droit sur le bras gauche, je le presse pour en faire sortir du jus. Avec ce dernier, je crée des billes d'eau faisant la taille d'une balle de tennis et je les envoie sur lui. Il les encaisse sans même reculer. Pire, il avance malgré les impacts. J'essore le jus de mon torse et cette fois, je le propulse sur le mât qui se fait faucher en quelques secondes. Un soudain crac et il commence à vaciller puis à tomber. L'homme en noir continue d'avancer droit vers moi, il semble n'avoir qu'un seul objectif.

Une goutte de sueur perle sur mon front. Les esclaves sortent enfin de la cale après avoir entendu le signal. Voyant ce qui se passe devant, ils préfère reculer et s'occuper de l'arrière en combattant leurs goëliers. Je cligne des yeux et l'homme à l'armure a disparu. Il réapparaît devant moi et vient me sécher d'un coup de genou dans le ventre. Il me plie en deux et me soulève sans effort. Sans pouvoir me retenir, je crache du sang. Le goût cuivré s'invite dans ma bouche et refuse d'en partir. Il est même rejoint pas un acide qui remonte depuis mon estomac. Je peux le sentir faire le trajet, brûler tout ce qu'il rencontre jusqu'à sortir par ma bouche. Une gauche m'expédie contre la rembarre du pont supérieur. Je me ressaisis comme je peux et je sens ma taille diminuer.

« Il est dommage d'abîmer des choses comme vous. Mais pour dresser un chien, il faut être ferme. »

Un coup, il nous compare à des objets, un coup à des chiens. Je n'aime vraiment pas ce type qui semble se moquer de la valeur des choses pour ne se concentrer que sur leur prix. Comme tous les esclavagistes me direz-vous. Je me relève et lâche un jet à haute pression droit sur mon adversaire. Il se fait surprendre et recule un peu. J'ai juste le temps de le voir se prendre mon attaque qu'il est déjà devant moi, enfonçant son genou sur mon nez pour me faire découvrir une nouvelle douleur. J'ai l'impression de me prendre un phare qu'on aurait lancé en pleine figure. Point positif, mon nez ne me fait plus souffrir. Point négatif, je ne bouge plus. Ce coup m'a séché. Il m'attrape par la tête, me soulève sans aucun mal, et me balance de l'autre côté du bateau pour voir si je réagis ou pas. De l'autre côté, si les esclaves sont dénutris, ils ont pour eux la volonté de ne pas vouloir finir leur vie dans une cage et se battent donc avec une hargne que leurs opposants n'ont pas. Eux veulent juste se faire de l'argent facilement en laissant le travail difficile à leur boss. Ils ne sont pas dans une optique où ils jouent leur vie sans arrêt. Ils ne sont clairement pas prêts à sacrifier leur vie pour leur projet. Donc en voyant la bestialité dont font preuve les anciens prisonniers, qui se battent avec leurs ongles, leurs dents, leur coude, leur bras, leur jambe et tout ce qui leur passe sous la main, les criminels reculent. Juste assez pour qu'une partie des esclaves aillent dans les cabines fouiller les lieux.


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Les pirates étant d'un coup en avantage numérique important, à savoir cinq pour un puisqu'ils ont des renforts qui arrivent, ils foncent vers leurs mutins qui s'enfuient en prenant l'escalier que leurs camarades ont pris quelques instants plus tôt. Et quand les pirates débarquent, ils sont accueillis par des jets de poêles, de louches, de faitouts, de couverts … Tout ce qui peut servir de projectile le devient. Cinq criminels se font ainsi avoir et finissent ko en descendant les marches. Les suivants ont le plaisir de glisser dans l'escalier à cause des bouteilles d'huile qu'ont renversé les esclaves. Des séries de jurons, du sang qui gicle, des bosses qui apparaissent, voilà ce qui se passe dans cette partie du navire. Pendant que l'homme en noir me récupère, me traîne jusqu'à ses hommes et me balance dans les escaliers.

« Voilà ce qu'il est devenu. Continuez et votre état sera pire. Rendez-vous sans délai et vous garderez vos yeux. Ou au moins l'un. »

Sa menace en fait trembler certains. Ils l'ont vu tuer sans vergogne un humain, alors que signifie brûler ou percer des yeux pour lui ? C'est comme piquer une olive dans un bol pour la manger ensuite. La majorité des mutins blêmit et recule de peur. Durant les jours de trajets, il a réussi à les conditionner à avoir peur de lui. Je pensais les avoir motivé assez pour amoindrir les effets, mais en me voyant au sol, leurs espoirs s'envolent. Certains essaient de me faire revenir à moi en me mettant quelques gifles gentiment, d'autre me versent un peu d'eau froide sur le visage. Une partie des mutins remontent doucement l'escalier en évitant de marcher sur l'huile. Une fois en haut, ils s'excusent. Des bruits à nous glacer le sang comblent le blanc. Des clacs, puis des corps qui tombent sur le sol. Il y a également des supplications, suivit d'encore plus de cadavres. Il les a tué sans aucune hésitation. Il préfère se séparer d'une marchandise défectueuse et perdre de l'argent que de nous laisser partir. Il veut sans doute nous mater pour qu'on devienne docile et que jamais nous ne voulions nous échapper de chez notre futur maître. Après tout, qui voudrait acheter un produit qui fonctionne mal ?

Les quelques mutins en bas tremblent de peur, mais leurs convictions semblent s'être renforcées. Ils ne s'en sortiront pas vivants, alors autant infliger un maximum de perte pour que ce voyage ne soit pas rentable du tout pour les esclavagistes. Pour éviter de se faire suivre, ils allument puis jettent une allumette dans les escaliers. Grâce à l'huile, le feu s'embrase aussitôt et des volutes de fumée noire s'échappent vers le ciel. On peut entendre un soupir de déception. Puis des pas qui descendent les marches. Rapidement, les prisonniers s'enfuient en me traînant avec eux. Mais il ne sera pas difficile de suivre la piste que mon sang laisse sur le sol. Après plusieurs minutes passées dans les vapes, je finis par me réveiller, non sans ressentir une violente et intense douleur. Mon visage est tuméfié et en sang. Je vois une dizaine de personnes autour de moi. Le plan était qu'ils aillent chercher mes affaires pendant que je retenais les pirates. Ma partie ne s'est pas déroulée comme je l'espérais, alors j'espère que la leur oui. Mais quand j'entends la voix de l'homme masqué qui nous incite à sortir pour ne pas lui faire perdre de temps, puis le son d'une arme blanche qu'on traîne contre un mur, je sais que la réponse ne va pas me plaire. Je regarde autour de moi et cherche mon sac sans parvenir à le trouver. Un sifflement retentit pour accentuer la tension déjà bien présente.


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On fuit comme on peut à travers le navire. Je ne sais pas combien de pièces, il possède, mais plus que dix en-tout-cas. Tandis qu'on recule, les hommes ouvrent les portes pour regarder à l'intérieur s'il y a quelque chose pouvant nous aider. Pour ralentir un peu le psychopathe qui nous poursuit, on laisse les portes ouvertes dans le couloir afin de lui gâcher la vue. On pense lui faire perdre du temps, mais au final, c'est nous qui perdons plus de temps à les ouvrir. Puis enfin, un miracle se produit. On trouve enfin l'endroit où sont posées mes affaires. Je m'empresse de récupérer une seringue avec un paquet, je remplis la seringue du liquide, puis je me l'injecte. Quelques secondes plus, tard, la douleur s'évanouit et je récupère toutes mes facultés, même si légèrement altérées par la dose de morphine. Je contre-balance avec un peu d'adrénaline pour me rendre plus alerte. Maintenant, imaginez deux secondes un papy, avec une cane dans la main, en train de courir un cent mètres haie. Voilà ce que donnerai mon combat contre l'homme au masque. Je me saisis de différentes graines tandis que je me rhabille. Le but n'est pas de le battre. Je dois simplement lui faire perdre du temps.

Avec mes scalpels, je tranche une partie du plafond qui tombe comme une masse. Une graine se transforme en plusieurs bambous. On s'accroche et comme ils grandissent à vue d’œil, ils nous font arriver en haut plus vite que prévu. Le pont supérieur se retrouve percé par les plantes. Des cris proviennent de l'autre bout du navire tandis que les pirates nous voient faire. J'avance autant que possible, je pose mes mains sur le pont, et je tords le navire une nouvelle fois. Ça surprend les pirates et les fait tomber au sol. N'étant pas bête, j'ai prévenu mes collègues d'évasion juste avant de les quitter. Ils sont en train de détacher la chaloupe. Un grand boum et voilà le chevalier noir devant nous. J'avale le jus qu'il est déjà sur moi. Il me coule dessus tandis qu'un poing rencontre ma joue gauche. Je recrache la boisson sous la forme d'un jet à haute pression. Surpris, au corps à corps, son temps de réaction est juste assez bon pour que son armure devienne encore plus noire. Mais la puissance est telle qu'elle le fait reculer de plusieurs pas, tout près de la rembarre. Je me laisse tomber au sol et utilise mon pouvoir une nouvelle fois dans l'espoir de faire tanguer assez le bateau pour que l'homme passe par-dessus bord. On peut toujours rêver, non ?

La suite est floue. Trop floue. L'effet de l'adrénaline s'estompe, la morphine reprend de droit sa place dans mon organisme. De temps en temps, j'utilisais des bouts de tissus pour arrêter le sang de couler de mon visage. Là, je ne peux plus. Je ne tiens plus debout, je m'effondre au sol. Il faut croire que ce pouvoir étrange utilise plus de forces que je ne le pensais. Une nouvelle règle à ajouter. J'adore les découvrir une par une au pire moment possible. La torsion s'arrête dès que je lâche le sol. Il avance vers moi quand une détonation retentit. Un boulet de canon le frappe de plein fouet et l'envoie au loin à l'avant du navire. Je sens qu'on m'attrape et qu'on me tire violemment. On me bouge sans mon consentement, on me trimballe comme un sac à patates avant de me faire tomber dans quelque chose. La chute est rapide. La suivante, par contre, si elle est tout aussi rapide, est bien plus mouvementée quand la chaloupe heurte l'eau. Les esclaves avec nous font tomber la corde, puis se mettent à ramer comme des fous. C'est l'occasion que tous attendaient, celle d'enfin pouvoir s'échapper et regagner leur liberté. Alors même s'ils sont dénutris, affamés, en mauvaise condition physique, terrorisés de ne pas parvenir à partir à temps et qu'on les rattrape, ils font de leur mieux.

Ils se dépassent même. Quand ta vie est mise en jeu, plus rien d'autre ne compte que la survie. Du coin de l’œil, je vois cinq personnes dans la barque. Bang. Une tombe dans l'eau. Les hommes se mettent à ramer encore plus vite, jusqu'à en avoir les mains en sang. Second bang, un autre tombe à la mer, mort. Je parviens à articuler quelques mots que j'espère, ils comprennent. 'bille', 'rouge', 'une', 'lancé'. On me fouille jusqu'à trouver ce dont je parle. Enfin, j'espère. Les pirates ont lâché les fusils et passent aux canons désormais. Ils utilisent celui que les esclaves ont détaché pendant mon combat contre l'homme en noir et avec lequel ils lui ont tiré dessus. On sait qu'un compte à rebours est lancé. Qui va gagner ? Allons nous sortir de la zone où ils peuvent nous toucher ? Vont-ils parvenir à nous couler avant qu'on ne s'échappe ? Un boum dans les airs nous souffle et fait tanguer dangereusement la chaloupe. Par chance, on ne chavire pas, et l'onde de choc nous fait même avancer. Ils ont dû trouver mes champignons explosifs et en lancer sur les boulets, comme je leur ai suggéré de le faire. Une série d'explosions a lieu. Des vagues. Des sons. Du trouble. Puis plus rien. Fatigué, épuisé, drogué, j'ai trop donné et je plonge dans l'épuisement le plus complet.


Toutes mes plantes et effets sont réels, sauf précisions contraire. Alors lis, et instruits toi, petit brin d'herbe.
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Je me réveille je ne sais pas combien de temps plus tard. C'est brutal. Me croyant attaqué, je me lève d'un seul coup au milieu de deux personnes faisant dangereusement tanguer l'embarcation. On me dit de me calmer. Je vois l'ange et un second humain dans la barque. On est seuls, au milieu de l'océan. On est faibles et isolés, sans aucune nourriture, boisson ou moyen de communication. Ils ont arrêté de ramer, mais ne savent pas depuis combien de temps. Je regarde le ciel devenu éclairé par les étoiles. Par chance, j'ai eu l'occasion de lire et apprendre un livre sur la navigation, y compris celle avec les étoiles. C'est donc sans trop de soucis que je nous place sur East Blue. D'après la position des astres, je peux dire que notre déplacement est effectué vers le sud, direction Calm Belt. Oups, c'est mauvais ça. Je réfléchis mieux à trouver notre localisation. Je calcule rapidement des angles avant d'indiquer une direction à mes compagnons d'infortune. On se met à ramer dans ce sens. Je précise qu'on va vers le sultanat de Pétales. Ça tombe bien, j'ai un concours à faire là-bas. D'ici à dire dans combien de temps on y arrivera, ça dépasse mes connaissances. La nuit passe et on s'endort tous de fatigue sans même pouvoir lutter.

Une corne de brume nous réveille en sursaut. On se lève et je tombe à l'eau, forçant un des évadés à venir me chercher. Le temps qu'on remonte sur la barque, l'ange discute avec un marin du navire. Elle explique notre situation. Les hommes sont choqués et nous invitent à bord. On nous amène des couvertures, à manger et à boire. Inutile de dire qu'on se jette dessus. Nous n'avons pas mangé depuis plusieurs heures et n'avons pas eu de repas convenable depuis des jours. Nous sommes déshydratés alors je dis à mes compagnons d'y aller doucement quand même, sinon on va causer plus de mal que de bien à notre organisme. Le capitaine décide d'appeler la marine. Après leur avoir dit, ils rigolent et raccrochent en nous disant d'arrêter de leur faire perdre leur temps. Parfait. Vive la marine. Une chance que j'ai rencontré des marins plus intègre que ce soldat. Par pure coïncidence, le navire qui nous a récupéré a la même destination que moi.

On passe les jours suivants à récupérer, à améliorer notre état. Durant ces jours, l'ange et moi, nous rapprochons. C'est moi qui l'ai récupéré et sauvé sur le navire de commerce. Et c'est elle qui m'a récupéré et embarqué sur la chaloupe. Un partout, balle au centre, qu'on le veuille ou non, ça crée des liens. On discute de notre passé, de notre condition d'humanoïdes sans pour autant être humains, de la difficulté de devoir s'adapter à une civilisation pas du tout adaptée à nous, du rejet que nos espèces provoquent souvent, du regard des autres qui pèsent sur nous. Si on ne dit rien quand on nous insulte, on est traité de faible. Et si on répond, on est insulté de monstre. Quoi qu'on fasse, on perd. On a beau être en 1629, le racisme est encore présent dans beaucoup d'endroits, qu'il soit actif ou passif. Les messes basses dans notre dos font autant mal, si ce n'est plus, que les coups reçu simplement à cause de nos différences physiques. Pourquoi croyez-vous que je cache le fait d'être un triton ? J'ai la chance de pouvoir passer pour un humain classique, tout le monde n'a pas ce luxe. On échange sur nos expériences, ce qui nous a conduit où on en est aujourd'hui. Et je finis par me plaindre de ma condition, que je ne peux pas utiliser le karaté aquatique s'il n'y a pas d'eau à portée. Même s'il est puissance, cet art est limité par la météo et l'endroit où je me trouve. Elle me demande pourquoi je n'utilise pas de dials. Je la regarde avec des yeux de merlan.

« Un dial ? Qu'est-ce ?
Ah oui, c'est vrai que sur les mers bleues vous ne connaissez pas. Sur la mer blanche, c'est un objet du quotidien. C'est un petit coquillage céleste qui a une fonction précise. Un heat dial par exemple génère de la chaleur, c'est idéal pour se chauffer. Un pyro dial crée des flammes, parfait pour allumer un feu. Un ventio dial permet de créer un petit courant pour se rafraîchir en hiver.
Ça à l'air vraiment pratique.
Et celui qui pourrait t'intéresser, c'est un hydro dial. On stocke de l'eau à l'intérieur, et plus tard, on peut appuyer su le bouton pour en libérer tout ou une partie. Ça permettrait que tu aies toujours de l'eau sous la main. Même dans un désert.
Et on peut stocker n'importe quelle eau ?
Oui.
De l'eau oxygénée ? De l'eau pétillante ? De l'eau croupie ? De l'eau au sirop ?
Évidemment. Pour les bulles, je ne jamais testé par contre.
Avec ça, je pourrais utiliser mon karaté n'importe où. Je pourrais mieux me défendre. Et les applications au bloc … oh mon Poséidon ! Ça peut tellement faciliter la vie des infirmiers !
C'est pour ça que je t'en parle.
Où est-ce que je peux en trouver ?
Sur les mers bleues ? Je ne crois pas qu'on puisse en trouver. Une fois arrivé, je pourrais envoyer un message à ma famille pour qu'il m'en envoie un et je pourrais te le montrer.
C'est vrai ?! Merci ! »

On discute encore un peu. Elle trouve bizarre qu'un triton ne puisse pas nager. Alors je lui explique que je pense avoir mangé un fruit du démon. Elle me dit que c'est quand même con et je confirme. Un poisson ne pouvant plus nager reste-t-il un poisson ? Elle me dit aussi qu'il existe un dial qui crée une bulle autour de nous et qui permet d'aller sous l'eau. J'ai les yeux qui s'illuminent. Elle me décrit les différents type de dials qui existent et je suis comme un enfant. En plus des deux dont elle me parle, j'en découvre un troisième, le milky dial qui permet de stocker et de relâcher des nuages solides sur lesquels on peut marcher. Voilà qui pourrait m'empêcher de tomber à l'eau. On discute encore les jours suivants. Elle en profite pour appeler sa famille sur l'île céleste afin de les rassurer.


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Comme promis, le navire va bien sur Pétales, je reconnais l'île au loin. Il accoste sans soucis puis nous descendons tous. Freyja et moi partons de notre côté. L'expérience qu'on vient de vivre nous a quand même, légèrement, traumatisé. Je me pensais fort. J'avais oublié que nous n'étions que sur une Blues. Même si ici je suis très fort, je ne suis rien face à quelqu'un de Grand Line. Ou pire, du Nouveau Monde. Je dois m'entraîner encore plus afin de devenir plus fort et de ne plus jamais me retrouver dans cette situation d'impuissance où ma vie est liée plus à la chance qu'autre chose. L'homme au masque semblait assez sadique pour nous traumatiser à vie afin de briser complètement notre volonté d'évasion. Il préférait marquer le coup en tuant la majorité de ses produits afin de rendre les autres définitivement dociles. Sans cet aspect de sa personnalité, jamais nous n'aurions survécu ou pu nous enfuir. Un marchand d'esclaves qui tue ses esclaves peut paraître contre-intuitif, certes. Mais le fait de vendre un produit endommagé l'est encore plus puisque ça affecte la réputation du vendeur. Comment un acheteur pourrait faire confiance à un vendeur dont le produit essaie de s'échapper ? Quand on est marchand, la réputation fait tout, sans elle, nous ne sommes rien. Je l'ai assez expérimenté quand je déambulais dans les rues des îles.

Nous n'avons aucune certitude quant aux esclaves qui ont voulu s'échapper avec nous, mais n'y sont pas parvenus. Nous savons que certains sont morts. Mais les autres ? Je préfère chasser cette pensée de mon esprit. Je vais utiliser le ressenti du combat pour me motiver, pour ne jamais oublier qu'il y a toujours quelqu'un au-dessus de nous. Même un empereur pirate, même un amiral a toujours quelqu'un de plus fort au-dessus de lui. Ne serait-ce que le Destin et les dieux. Ayant désormais du temps, je peux détailler la jeune femme. Elle est brune, cheveux légèrement ondulés arrivant à son cou, un visage fin, des traits élégants et symétriques, une silhouette svelte et des ailes blanches, très courtes. Je n'y avais pas fait attention auparavant, car pour moi, ce n'est qu'un corps parmi tant d'autre. Qu'il soit gros, petit, mince, grand, homme, femme, enfant, ça ne change rien, ça se ressemble. Un corps reste un corps. En tant que médecin, on se doit d'avoir une certaine retenue. Si vous entrez dans une salle et que vous riez en voyant le client, ce n'est pas professionnel. Avec le temps, j'ai donc réussit à passer outre les à priori physiques de mes patients pour ne les voir uniquement comme un corps ayant besoin d'aide. Pendant que je l'observe, la jeune femme reçoit un colis qu'on vient lui porter. Elle l'ouvre, me regarde et me le tend. Je ne comprends pas, alors je défais un peu plus le papier. Trois coquillages se tiennent là.

« Ce sont les dials dont tu m'as parlé ?
Oui.
Ils sont tellement mignons. Je peux ?
Vas-y. »

J'en prends un dans la main. Il semble faire pile la bonne taille pour tenir. Celui que je tiens est plus long que les autres, il est replié sur lui-même pour former une corne. Freyja me regarde amusée. Elle m'explique comment il fonctionne. Il y a un petit bouton à l'arrière. En appuyant dessus, un truc s'en échappe. Ça me surprend et je le lâche de peur. Elle rigole. Je le reprends dans les mains et appuie doucement sur le bouton. Un nouvel objet en sort. Je le touche. C'est moelleux, c'est doux, on a envie de plonger dedans pour faire une sieste. Mais en testant, impossible de passer mon doigt au travers, le nuage est bel et bien solide. J'appuie plus longtemps cette fois, environ cinq secondes. Un chemin en nuage se crée durant ce laps de temps. Je monte dessus, pas du tout rassuré, pour tester. Ma foi, c'est stable. C'est comme si je marchais sur … du coton. J'ai l'impression de m'enfoncer sans pour autant le faire. Je descends pour regagner la terre ferme. Effectivement, quelque chose comme ça pourrait me sauver la vie en évitant que je tombe à l'eau. Enfin, sauver la vie, c'est vite dit. Disons que ça me permettrait de ne pas couler comme une pierre. Je pose le dial et teste les deux autres. Le premier, rien ne se passe et Freyja me dit que je dois le remplir d'eau avant pour qu'il fonctionne. Le troisième me recouvre d'une bulle rapidement, la même méthode que les pirates ont utilisé pour me remonter à la surface après mon plongeon. C'est donc ça le sub dial. Étrange de se faire englober de cette manière. J'ai la peau qui est savonneuse pour moi. La bulle éclate rapidement. Je remercie l'ange et lui rend ses dials, mais elle me les tend.

« C'est pour toi.
Pour moi ? Pourquoi ?
Parce que tu m'as sauvé la vie. Deux fois.
Mais … je n'ai fait que faire ce que tout le monde avec mes connaissances aurait fait.
Tout le monde ne l'aurait pas fait, tu es bien placé pour le savoir.
Je n'ai pas fait ça pour avoir une récompense, mais parce que c'était la juste chose à faire.
Je sais. Et c'est pour ça que je te remercie. Tu m'as sauvé. Alors laisse moi te remercier comme j'en ai envie.
Je … heu …
Je prends ça comme un oui. »

Elle sourit et je ne sais pas quoi répondre. Je suis touché par son geste. Je ne pensais pas qu'elle allait faire venir des dials depuis chez elle jusqu'ici. Et encore moins que j'allais pouvoir les tester. Alors de là à ce qu'elle me les donne, ça dépasse mes rêves les plus fous. Je suis comme un humain découvrant des cadeaux sous le sapin le 25 décembre au matin. Elle me dit que c'est un cadeau de sa famille pour me remercier de mes actions. Elle m'explique ensuite comment bien me servir de mes nouveaux objets. On parle quelques heures avant de se quitter, non sans émotion. On a partagé quelque chose de spécial, quelque chose d'unique elle et moi. Et qu'on le veuille ou non, nous sommes désormais liés. J'espère la revoir un jour prochain. Chaque fois que j'utiliserai les dials, je penserai à elle. Et en analysant ces derniers, je ferais une dialise.


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