RRRRRRRRrrrRRRR
Les fonds marins de West Blue résonnaient d’un râle puissant, il était rare qu’un étranger y séjourne plus de deux journées. Surtout sans se faire becter la face ou suffoquer par le manque d’oxygène, celui-ci dormait à gorge déployée bercé par la danse des algues qui s’accrochaient à ses dessous de bras. Qu’il est bon d’étaler ses 90 tonnes dans les bas-fonds sociétaires, les rebus des océans ne naviguent pas tous à la surface, certains vivent à la coule. Notre bon vieux Wotan régnait en maître sur des lieux à la ronde, sa barbe aussi fine qu’une nageoire de sirène fendait les tourbillons qui naissaient de ses narines d’où l’air s’évacuait paisiblement.
Sur le dessus, c’était tout autre chose. Une activité terrible baignait le pont du bâtiment Marine, les représentants de l’ordre gouvernemental s’activaient pour border la grande voile et se préparer à empanner. Le navire avait tracé sa voie d’une traite, suivant le plan de route et fuyant les alignements obstrués par les récifs, cette mer des Blues était parfaitement cartographiée. Les meilleurs équipages étaient capables de traverser West en moins de deux journées de navigations. Toujours est-il qu’à bord, la bôme était passée à bâbord et les haubans cognaient à mesure que le vent forçait. Il fallait mâter du pirate et autant dire que l’entrain général palier la fatigue, temps radieux pour couronner la cerise sur la mouette.
Mais il n’est peut être pas très intéressant de nous attarder sur les personnages tertiaires de cette romance du quotidien, en effet, les protagonistes principaux sont Oz et ses cinquante-quatre crustacés. Brusquement réveillé par Jouille, un oursin noir nichant dans le creux de son aisselle droite, le Wotan se frotta ses gros yeux engourdis par le marchand de sel.
« Tu ne trouves pas le sommeil Jouille ???? HUM ???? »
Levant le bras pour observer la petite boule de piques, un semblant de « chuuut » naissait entre ses lèvres. En effet, la plainte du mollusque à pointes avait créé une réaction en chaîne de réveils des mollusques squattant la membrane épidermique de notre gros ami. En quelques instants, la cacophonie de crustacés résonnait dans la caboche de fruits de mers de Reef comme un concert de carpes muettes dans une baignoire. La nounou submergée par ses nourrissons porta ses paluches à sa tête, il n’était décidemment pas du matin.
« Les amis, il ne faut pas pleurer, ca fait mal au crâne !!!! HAN !!!! »
Mais rien n’y faisait, Jouille avait mis le feu aux poudres et toute la team des crevettes faisait monter la mayonnaise dans le pot de Reef. Moule sur le gâteau, une tache sombre se mouvait à la surface marine, ce qui faillit échapper à notre bon géant. Faisant place nette des engueulades, il se redressa, un rictus de haine figé sur sa trogne. Son pied partit vers les hauteurs, la masse d’eau déplacée par la grosse patte prit de l’ascendance. Tout était en place pour créer une déferlante massive sur le bâtiment ciblé, mais ceci n’était pas sans compter la « saucisse ».
Alors que notre géant venait de finir son mouvement, Jouille l’oursin glissa plus profondément sous l’énorme aisselle ozienne. La petite boule de piques faisait la moue et s’en crier gare, il mit son hôte en fâcheuse posture.
« Shiiiiii shiiii ?!?! HOM ?!?! »
La face au demeurant neutre de Reef passa en un rictus éclair à une expression de joie nerveuse, il lâcha son air mauvais pour rire franchement des chatouilles involontaires de son camarade. L’élan de son attaque l’emmena à l’horizontale et le Wotan fit vibrer les flots de ses 900 tonnes.
A la surface, c’était la panique à bord. Une vague était surgit des flots sans crier gare, les matelots lâchèrent les bouts et le foc passa de bâbord à tribord, facilitant un empannage de fortune. La vague fit passer une trentaine de marines par-dessus le bastingage, la manœuvre permit de sauver le bâtiment qui profita de l’élan donné par la déferlante pour s’éloigner de la « zone à vagues mystérieuses ». A peine la décision prise de mettre une chaloupe à la mer pour repêcher les hommes que la répercussion de la chute se fit sentir. La carcasse d’Oz était l’épicentre d’un petit tsunami dont l’équipage Marine se serait bien passé. Les hommes à la mer prirent un sacré ascendant sur le royaume des flots, perchés à la tête de la vague sismique, si bien que la totalité s’écrasa dans un craquement sinistre sur le pont du bateau avant qu’il ne soit avalé par le mur aqueux. Lorsque le navire réapparut, il n’était plus que l’épave de lui-même, remarquez c’est plutôt normal, il ne va pas être l’épave d’un autre, mais la figure de style retranscrit bien l’état du bâtiment. Les voiles étaient pour la plupart aussi trouées que le premier caleçon d’Oz Reef Jr après son premier repas épicé, les haubans brisés, le gouvernail fendu et les hommes pour la moitié terrassés. La vigie y passa aussi, entrainé par la chute du grand mât arraché par la force des flots. C’est dangereux West-Blue en fin de comptes.
Notre bon vieux Wotan quant à lui était sur la bosse, les pattes en l’air et le regard perdu vers les débris qui coulaient dans les abysses de la mer. Il tenta une pirouette arrière un peu balourde pour se remettre d’aplomb quant il aperçu, pour l’une des premières fois, le dessous de son pied droit. Une série de marques blanches formaient une sorte de dessin géants dont il n’en reconnaissait qu’un : Oz Junior, le daron.
Stoppé dans le milieu de sa pirouette, le géant était un cas unique de clownerie marine, il tenait son gros orteil dans une de ses mains et son talon dans la seconde.
« Peach Star !! C’est un message de Papa ???? HUM ???? »
« Quoi Prince Star ?! Vous le saviez depuis toujours ???? HUM ???? »
Durcissant son regard envers les sigles marqués au fer sur le plat de son pied, il marmonnait dans sa nageoire barbue. Après un long temps de réflexion, il lâcha son panard et lança un regard vers les deux étoiles de mers.
« Je sais pas lire …. HEM …. »
Tout en replaçant la grosse ancre à sa ceinture, il se met en tailleur et ferma les yeux. Il voyait le visage de son père l’accompagnant à la chasse aux monstres, menant ses hommes ou encore sourire à sa mère. Reef lâcha un râle lugubre, il s’était écarté de la voie tracée par son père durant ces cinquante années de vengeances. Aujourd’hui, son gros papa lui envoyait un message et bouleversait son quotidien. Lâchant un dernier regard vers l’étoile orange nichée sur son bras droit, il acquiesça de la bosse frontale.
« Oui, tu as raison Peach Star, il est temps de suivre la route de papa !!!! HAN !!!! »
Il se releva de ses quarante mètres et entama une marche pensive parmi ses souvenirs et les coraux.
Les fonds marins de West Blue résonnaient d’un râle puissant, il était rare qu’un étranger y séjourne plus de deux journées. Surtout sans se faire becter la face ou suffoquer par le manque d’oxygène, celui-ci dormait à gorge déployée bercé par la danse des algues qui s’accrochaient à ses dessous de bras. Qu’il est bon d’étaler ses 90 tonnes dans les bas-fonds sociétaires, les rebus des océans ne naviguent pas tous à la surface, certains vivent à la coule. Notre bon vieux Wotan régnait en maître sur des lieux à la ronde, sa barbe aussi fine qu’une nageoire de sirène fendait les tourbillons qui naissaient de ses narines d’où l’air s’évacuait paisiblement.
Sur le dessus, c’était tout autre chose. Une activité terrible baignait le pont du bâtiment Marine, les représentants de l’ordre gouvernemental s’activaient pour border la grande voile et se préparer à empanner. Le navire avait tracé sa voie d’une traite, suivant le plan de route et fuyant les alignements obstrués par les récifs, cette mer des Blues était parfaitement cartographiée. Les meilleurs équipages étaient capables de traverser West en moins de deux journées de navigations. Toujours est-il qu’à bord, la bôme était passée à bâbord et les haubans cognaient à mesure que le vent forçait. Il fallait mâter du pirate et autant dire que l’entrain général palier la fatigue, temps radieux pour couronner la cerise sur la mouette.
Mais il n’est peut être pas très intéressant de nous attarder sur les personnages tertiaires de cette romance du quotidien, en effet, les protagonistes principaux sont Oz et ses cinquante-quatre crustacés. Brusquement réveillé par Jouille, un oursin noir nichant dans le creux de son aisselle droite, le Wotan se frotta ses gros yeux engourdis par le marchand de sel.
« Tu ne trouves pas le sommeil Jouille ???? HUM ???? »
Levant le bras pour observer la petite boule de piques, un semblant de « chuuut » naissait entre ses lèvres. En effet, la plainte du mollusque à pointes avait créé une réaction en chaîne de réveils des mollusques squattant la membrane épidermique de notre gros ami. En quelques instants, la cacophonie de crustacés résonnait dans la caboche de fruits de mers de Reef comme un concert de carpes muettes dans une baignoire. La nounou submergée par ses nourrissons porta ses paluches à sa tête, il n’était décidemment pas du matin.
« Les amis, il ne faut pas pleurer, ca fait mal au crâne !!!! HAN !!!! »
Mais rien n’y faisait, Jouille avait mis le feu aux poudres et toute la team des crevettes faisait monter la mayonnaise dans le pot de Reef. Moule sur le gâteau, une tache sombre se mouvait à la surface marine, ce qui faillit échapper à notre bon géant. Faisant place nette des engueulades, il se redressa, un rictus de haine figé sur sa trogne. Son pied partit vers les hauteurs, la masse d’eau déplacée par la grosse patte prit de l’ascendance. Tout était en place pour créer une déferlante massive sur le bâtiment ciblé, mais ceci n’était pas sans compter la « saucisse ».
Alors que notre géant venait de finir son mouvement, Jouille l’oursin glissa plus profondément sous l’énorme aisselle ozienne. La petite boule de piques faisait la moue et s’en crier gare, il mit son hôte en fâcheuse posture.
« Shiiiiii shiiii ?!?! HOM ?!?! »
La face au demeurant neutre de Reef passa en un rictus éclair à une expression de joie nerveuse, il lâcha son air mauvais pour rire franchement des chatouilles involontaires de son camarade. L’élan de son attaque l’emmena à l’horizontale et le Wotan fit vibrer les flots de ses 900 tonnes.
A la surface, c’était la panique à bord. Une vague était surgit des flots sans crier gare, les matelots lâchèrent les bouts et le foc passa de bâbord à tribord, facilitant un empannage de fortune. La vague fit passer une trentaine de marines par-dessus le bastingage, la manœuvre permit de sauver le bâtiment qui profita de l’élan donné par la déferlante pour s’éloigner de la « zone à vagues mystérieuses ». A peine la décision prise de mettre une chaloupe à la mer pour repêcher les hommes que la répercussion de la chute se fit sentir. La carcasse d’Oz était l’épicentre d’un petit tsunami dont l’équipage Marine se serait bien passé. Les hommes à la mer prirent un sacré ascendant sur le royaume des flots, perchés à la tête de la vague sismique, si bien que la totalité s’écrasa dans un craquement sinistre sur le pont du bateau avant qu’il ne soit avalé par le mur aqueux. Lorsque le navire réapparut, il n’était plus que l’épave de lui-même, remarquez c’est plutôt normal, il ne va pas être l’épave d’un autre, mais la figure de style retranscrit bien l’état du bâtiment. Les voiles étaient pour la plupart aussi trouées que le premier caleçon d’Oz Reef Jr après son premier repas épicé, les haubans brisés, le gouvernail fendu et les hommes pour la moitié terrassés. La vigie y passa aussi, entrainé par la chute du grand mât arraché par la force des flots. C’est dangereux West-Blue en fin de comptes.
Notre bon vieux Wotan quant à lui était sur la bosse, les pattes en l’air et le regard perdu vers les débris qui coulaient dans les abysses de la mer. Il tenta une pirouette arrière un peu balourde pour se remettre d’aplomb quant il aperçu, pour l’une des premières fois, le dessous de son pied droit. Une série de marques blanches formaient une sorte de dessin géants dont il n’en reconnaissait qu’un : Oz Junior, le daron.
Stoppé dans le milieu de sa pirouette, le géant était un cas unique de clownerie marine, il tenait son gros orteil dans une de ses mains et son talon dans la seconde.
« Peach Star !! C’est un message de Papa ???? HUM ???? »
« Quoi Prince Star ?! Vous le saviez depuis toujours ???? HUM ???? »
Durcissant son regard envers les sigles marqués au fer sur le plat de son pied, il marmonnait dans sa nageoire barbue. Après un long temps de réflexion, il lâcha son panard et lança un regard vers les deux étoiles de mers.
« Je sais pas lire …. HEM …. »
Tout en replaçant la grosse ancre à sa ceinture, il se met en tailleur et ferma les yeux. Il voyait le visage de son père l’accompagnant à la chasse aux monstres, menant ses hommes ou encore sourire à sa mère. Reef lâcha un râle lugubre, il s’était écarté de la voie tracée par son père durant ces cinquante années de vengeances. Aujourd’hui, son gros papa lui envoyait un message et bouleversait son quotidien. Lâchant un dernier regard vers l’étoile orange nichée sur son bras droit, il acquiesça de la bosse frontale.
« Oui, tu as raison Peach Star, il est temps de suivre la route de papa !!!! HAN !!!! »
Il se releva de ses quarante mètres et entama une marche pensive parmi ses souvenirs et les coraux.