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La Cabale des Lumières | Pv la 888eme [+16]

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La Cabale des Lumières
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La 888eme




Parisse...

Ville des lumières, ville des idéologies, ville de tout les possibles... Le nouveau monde était inconstant dans sa composition, inconstant dans ses envies, inconstant dans sa dangerosité... Ici, ce n'était pas la faune ni la flore qui étaient dangereuses, ni même ses habitants, mais bel et bien sa liberté. Royaume membre du conseil des nations, porteur d'un historique houleux avec le Gouvernement Mondial, venir ici en tant que marine était comme marcher sur des œufs.

Des œufs qui ne demandaient qu'à se brouiller... Et tu n'aimais pas ça. Etre pieds et poings liés, cela ne t'aideraient pas à te préparer à la dangerosité qui te faisait face.

Plusieurs semaines plus tôt, tu avais obtenu toutes les informations nécessaires à la poursuite de ta quête contre la Cabale. Yochiro, le lieutenant qui t'avait causé tellement de soucis avait fini par déballer tout ce qu'il savait des mains de l'agent Tarentule. Habile mais surtout tarée, elle avait réussi à s'immiscer dans ses défenses mentales pour finalement le faire parler.

Pour autant, impossible de prouver la véracité de ses informations en amont. Il fallait marcher en territoire inconnu, éclairé uniquement d'une bougie à la lueur éphémère. Apparemment, une base opérationnelle se situait sur Parisse, une base de la Cabale qui infestait celle-ci par ses trafics dans l'ombre. Pas assez important pour se faire repérer mais suffisamment pour t'inquiéter. Les laisser opérer de la sorte, c'était leur donner la possibilité d'un jour exploser au grand jour en une fois.

Sur le Nouveau Monde, le Gouvernement Mondial n'avait pas le droit à l'erreur. Chaque île perdue était une perte infinie qu'il devenait presque impossible à reprendre... Encore moins par la force.

Pourtant si le Cipher Pol était spécialisé dans ce genre d'opération, tu doutais fortement de leurs capacités opérationnelles à pouvoir stopper des gens aussi puissants que la Cabale. Vos renseignements étaient inquiétants sur leur sujet d'ailleurs... Yochiro, que tu vais jugé comme étant ton adversaire le plus puissant dans ta vie jusque-là ne se retrouvait n'être qu'un élément "lambda" dans la composition de la Cabale. Il y avait bien plus grand, bien plus fort que lui, et cela ne te laissait pas indifférente.

Envoyer le Cipher Pol dans cette situation, c'était les envoyer à la mort. Ils avaient pour la plupart signé pour ça, mais tu ne voulais pas manquer l'opportunité de les arrêter de la sorte.

Alors c'était un navire civile, que vous trois aviez débarqué sur l'île. Sous couvert de fausses identités, vous n'étiez que trois femmes, voulant faire un peu de tourisme. Une couverture ma foi assez friable mais qui serait suffisante pour les quelques jours où vous seriez-là...

- La 888eme a pour ordre de rester en mer assez loin d'ici. Ils interviendront pour nous extraire de là dès qu'on en aura fini... Ne l'oubliez pas, nous sommes ici incognito. Autant que possible.


La logistique était complexe, mais vous n'étiez pas seules heureusement. Le Cipher Pol était partout, et les agents sur place bien qu'infiltrés, sauraient largement effacer vos traces pour les prochaines heures et s'assurer que l'organisation de l'opération se déroule à merveille.

Ta seule crainte se trouvait dans la force de tes deux comparses. Si tu louais ouvertement le potentiel d'Eleonore, et l'efficacité d'Ada, étaient elles assez rodées pour ce genre de mission en territoire plus que dangereux ? Même toi, tu n'étais qu'une lambda sur le Nouveau Monde. Il y avait des poissons infiniment plus gros que toi...




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À peine était-elle revenue à Marie-Joie, remettant à la Sainte le fruit qu’on l’avait envoyé chercher, à peine le Cipher Pol l’avait rappelé à la base du G-5. Pas le temps de dormir, pas le temps de manger un morceau, elle avait déjà sauté dans un bateau de la marine pour le Nouveau Monde. De toute évidence, la Colonelle d’Elite Pandore et la commandante Grey devaient avoir terminé la mission pour laquelle elles avaient laissé l’agent du Cipher Pol. Et si la rancune montait en elle à l’idée d’avoir été mis de côté, elle se calmait rapidement, sachant pertinemment que la Marine et le Cipher Pol n’avaient pas d’obligation l’une envers l’autre. Et maintenant, elle devait reprendre sa mission principale, gagner le respect de la Colonelle et enquêter sur son sombre passé. Chose que pour le moment, elle avait encore du mal à faire. Elle ne savait pas vraiment par quel bout attaquer et le plus compliqué dans les dossiers vides qu’il faut remplir de faits, c’était qu’il n’y avait pas de début de piste à creuser. Elle allait devoir attendre qu’une d’elle, aussi fine soit-elle, pointe le bout de son nez. Et en attendant, elle agirait en agent du Cipher Pol 5 : la tête droite et le visage empli de dédain.

Après avoir rejoint les deux femmes, elles avaient embarqué pour Parisse. Ada avait rapidement récupéré le dossier par son passage à Marie-Joie, celui ouvert par le Cipher Pol et qui avait été créé après l’interrogatoire de Yochiro par l’Agent Tarentule. Si cette histoire était une affaire de la marine, l’ensemble était trop intriguant pour que les agents gouvernementaux laissent la main prise au soldat bleu. Et encore moins ceux de l'Élite. Parisse était une île où il fallait faire attention, et Ada n’était pas du tout rassurée à l’idée d'emmener deux forces brutes en infiltration.

Alors, un bateau civil plus tard, et les voilà à l’île lumière. Descendant de l’embarcation, Ada réajuste sa capeline secouée par le vent avant de replacer le masque en tissu sur son nez. Même dans cette mission d’infiltration, elle n’était pas prête à dévoiler son visage et elle était sur que les cicatrices sillonnant sa peau attireraient que de la peur et de la curiosité qu’autre chose. C’était totalement contre productif pour trois touristes souhaitant passer inaperçus. Glissant sa main dans un sac en bandoulière, l’agente sortait un livre à la couverture rouge. Signé Nanor, ces écrits à peine passables étaient un lien vers leur cible direct, le groupe de la Cabale. Ada avait glissé entre les pages le dossier que le Cipher Pol lui avait remis et si elle aurait aimé en relire des morceaux, elle n’était pas sûr que sortir ce genre de document ici était une bonne idée. Elle aurait pu demander assistance des sœurs de la lune pour cette mission, mais en présence de marine, il ne se sentait pas d’exposer la vérité sur l’Abbaye à une potentielle traître. Tant que le passé de la Colonelle d'Élite ne serait pas plus clair, Ada devait être plus que prudente.

- “Bien, trouvons un endroit où on pourra passer la semaine.”

D’une voix claire, presque enjouée, Ada jouait son rôle au mieux. Elle cherchait un hôtel parissien, une auberge, n’importe quel endroit fréquenté par des touristes et où on éviterait de leur poser trop de questions. Ou bien …

Stoppant un homme déchargeant le bateau, elle posait sa main sur son bras en demandant :

-“Dites monsieur, vous ne connaissez pas un hôtel portant comme nom : “Les lumières Parissiennes” ?”
-“Hmmm, si. Sur les bords de la Saigne, non loin de Notre-Reine.”
- “Merci bien mon cher monsieur.”

Ada n’était que rarement venue à Parisse. Les rares fois où cela avait été nécessaire, c'était souvent pour traquer des traîtres au travers l’île. Alors avait des connaissances assez primaires sur la disposition de la ville, mais comme n’importe qui, elle connaissait la Saigne et l’église la bordant.

- “Suivez-moi.” Disait-elle en se tournant vers les marines l’accompagnant.

Et suivant le trajet du fleuve, elles se retrouvèrent toutes les trois non loin de l’église recherchée, au pied de l’hôtel cible. Sans afficher son air satisfait, Ada entra dans un lieu coloré et chic, vivant sûrement mieux que ses compères grâce à sa position terriblement avantageuse et la reprise de l’essor du tourisme en ville. Mais Ada ne connaissait pas ce nom car elle aimait visiter les îles du cercle d’or et dormir dans des draps en soie. Non. Ce nom figuré dans la liste des endroits en cas de besoin, à la fin de l’ordre de mission. Le Cipher Pol restait un groupe d’agents efficaces et aux nombreux points de chute au travers des îles du monde entier.

Fonçant droit au comptoir, Ada laissa un sourire se dessiner sous son masque, tirant ses traits pour se montrer plus joviale et enjouée. Après tout, elle venait en “vacances” ici.

- “Bonjour, je voudrais une chambre s’il vous plaît. Avec trois lits.”
- “Vous ne préférez pas trois chambres plutôt.”
- “Oh non, moi et mes amis, on voudrait économiser un peu.”

Le regard du maître d'hôtel se fait suspicieux. Il fallait dire que la demande d’Ada restait un peu étrange. Cet établissement était généralement fréquenté par des touristes fortunés. Tout du moins, assez pour se payer l’étage entier s’ils venaient nombreux.

- “Et on voudrait profiter de la vue sur la Saigne. Il parait que les reflets du soleil sur l’eau sont magnifiques au lever du jour.”

Elle n’avait que faire du lever du soleil, ou même de la Saigne. Non. Pourtant, à ces simples mots, l’homme se détendit avant d’acquiescer de la tête. Il sourit, tendant une clé portant le numéro 1408.

- “Et les reflets de la lune le sont encore plus.”

Une réponse attendue par l’agent du Cipher Pol. Elle se doutait bien que si cet établissement figurait sur la liste jointe au dossier, c’était qu’il était occupé par des agents en position. Sûrement des sbires attendant avec impatience de fournir des informations cruciales pour espérer une promotion. Des membres dévoués du Cipher Pol. Bien plus que de nombreux agents de plus hautes catégories. Ada hocha la tête, saisit la clé et monta, suivi des deux marines. Elle ne prenait pas le temps de leur expliquer quoi que ce soit, trop long, trop compliqué pour des membres de l’élite.


Dernière édition par Ada le Sam 18 Mai 2024 - 17:36, édité 1 fois
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Éléonore“Quand le côté obscur tu regardes, méfie-toi… car le côté obscur te regarde aussi. ”
Éléonore débarqua sur l'île de Parisse avec une élégance naturelle qui semblait être en parfaite harmonie avec le paysage qui l'entourait. Le vent doux qui soufflait ce jour-là caressait délicatement son ensemble de vêtements, faisant virevolter ses longs cheveux noirs dans une danse gracieuse. Elle avait fait teindre sa tignasse pour une couleur moins frappante. Une veste en laine large camouflait son corps d’apparence plus frêle. Les rayons du soleil, réchauffant l'atmosphère de leur éclat doré, semblaient s'attarder avec une tendresse particulière sur son corps juvénile, illuminant chaque trait de son visage d'un éclat radieux. Son sourire, aussi lumineux que le soleil lui-même, irradiait de joie et de curiosité alors qu'elle explorait avec ces yeux, les rues animées de Parisse. Son regard, vif et pétillant, semblait absorber chaque détail du paysage parissien avec une fascination enfantine. De temps en temps, ses yeux s'arrêtaient sur une scène animée ou sur un bâtiment majestueux, révélant une curiosité insatiable et un désir profond de découvrir les secrets de cette ville en pleine renaissance.

Éléonore, pleine de vie et d'énergie juvénile, attrapa tendrement l'avant-bras de Pandore avec une vivacité contagieuse. Son visage s'illumina d'un large sourire, rayonnant de l'innocence et de la joie pure d'une enfant. Elle réajuste sa longue valise instrumentale sur son épaule et fait tourner le parapluie qu’elle tient dans son autre main avant d’attraper une mallette plus compacte. Elle devait être celle qui avait le plus de ‘bagages’ entre elles. Ses yeux pétillants étincelaient d'excitation alors qu'elle regardait Pandore avec une affection sincère, comme une petite fille regarderait sa mère avec admiration.

‘’Allons-y maman, il semblerait que Tatie soit impatiente de commencer la visite.’’

Sans rajouter un mot, son geste exprimait toute sa confiance envers Pandore, comme si elle savait instinctivement qu'elle pouvait compter sur elle pour la suivre à travers les rues animées de Parisse. Avec un élan joyeux, elle entraîna Pandore sur ses talons, suivant l'agente du Cipher pol avec un entrain enfantin, comme si chaque pas était une nouvelle aventure à découvrir. Malgré la gravité de la situation, l'innocence et la vivacité d'Éléonore contrastaient énormément avec la gravité de la situation. Ce qui n’était pas inhabituel avec elle. Le chemin jusqu'à l'hôtel se déroula sans encombre, guidé par le pas rapide de l'agente aux cheveux noirs courts. Éléonore suivit le mouvement avec enthousiasme, absorbant chaque détail des rues animées de Parisse alors qu'elles avançaient vers leur destination.

Une fois arrivées à l'hôtel, elles furent accueillies chaleureusement par le personnel. Après quelques échanges de paroles, elles furent ensuite conduites vers une chambre offrant une vue imprenable sur l'océan. Lorsqu'elles entrèrent dans la pièce, Éléonore fut momentanément saisie par la beauté du panorama qui s'étendait devant elle. L'immensité de l'océan, scintillant sous les rayons du soleil, semblait s'étendre à perte de vue, offrant un spectacle à couper le souffle. Cette fascination ne dura que quelques secondes avant d’aller déposer sa valise sur le lit du fond, près de la grande fenêtre, avec le parapluie. Éléonore se tourna légèrement vers Pandore et lui adressa un regard complice avant de ramener ses pupilles sur Ada.

‘’Alors, Tatie, dit-nous ce que va être la suite ? Étant l’experte dans l’art de la subtilité, tu as déjà des cibles en vue ? J’ai cru comprendre que nous allons intercepter et emprunter les vêtements de membres ?’’

Éléonore ouvrit ensuite sa longue valise, dévoilant un arsenal soigneusement rangé à l'intérieur. Une commande spéciale qu’elle avait fait faire à l’un des marchands d’armes qui s’occupait de l’armement de la marine. Pour la mission d’infiltration, elle avait demandé la possibilité d’objets anodins pour certains ou facilement camouflage. Au centre du premier étui reposait son arme principale, un Charleville Musket, légèrement modifié pour accueillir un chargeur d'une dizaine de balles, accompagner de trois autres chargeurs. La robuste silhouette de l'arme évoquait à la fois la tradition et la modernité, témoignant de l'ingéniosité de son créateur. À côté du Charleville, une baïonnette reposait sagement, prête à être fixée à l'arme principale au besoin. Dans les compartiments latéraux de la valise, plusieurs autres armes étaient rangées avec soin. Une paire de Colt Sistema sombres étincelaient sous la lumière ambiante, prêtes à être utilisées en cas d'urgence. À côté d'elles, un couteau de tranchée personnalisé à sa demande, ainsi elle se retrouvait avec un couteau à jointures pointues, combinant la lame de combat avec un poing américain, attendaient silencieusement leur tour, prêts à être déployés dans une situation critique.

Éléonore attrapa ensuite le parapluie posé à côté de l’étui principal, le manipulant avec une familiarité déconcertante. Tout en inspectant l’ombrelle en Kevlar, elle révéla un secret bien gardé : dissimuler à l'intérieur se trouvait un shotgun SPAS-12, parfaitement camouflé dans l'objet du quotidien. Elle vient enfin attraper la mallette, l’ouvrir et dévoila le magnifique dernier bijou de sa nouvelle collection, une mitrailleuse intégrée dans sa valise avec un large chargeur de balle qui remplit le restant de la mallette.

Son arsenal complet était une démonstration de sa préparation minutieuse et de son sérieux face à la situation. Avec un mélange d’innocence mal placé et d’une expérience combative, la jeune gamine maniait les différentes armes pour s’assurer qu’elles étaient tous en ordre. Au moins, ses derniers mois en compagnie de Pandore lui avaient permis de parfaire d’autres armes de combat, ce qui lui serait bien pratique vu que sa hache de guerre était beaucoup trop encombrante pour la délicatesse de la mission.
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Un soupir...

Le corps déjà las, tu le laissais tomber sur l'une des chaises en bois de la pièce, observant les deux femmes à tes côtés. Tes deux seules alliées, les deux seules personnes sur qui tu pourrais compter pour la suite. Ada jouait son rôle étonnement bien. Elle qui portait pourtant au quotidien la colère de centaines d'adolescentes envers leurs parents t'avait surprit en affichant une mine rayonnante. Certes, le sourire était toujours caché sous son masque, adapté à l'occasion, mais à force de la côtoyer, tu savais voir au travers.

Eleonore quant à elle... Posant tes yeux sur son apparence naïve une nouvelle fois, tu ne pus t'empêcher de te pincer le front de ta main droite. Tu l'avais vu être une véritable bouchère, une bête enragée brassant des corps par centaines. La voir avec ce visage de poupon, alors qu'elle s'amusait beaucoup trop à jouer son rôle, ne put que te plonger dans un état passager de fatigue.

Depuis que Salem t'avait tendu la main en te faisant revenir à la Marine, tu n'avais pas cessé d’enchaîner ce genre de situation toujours plus abracadabrante. Et bien souvent, tu en étais toi même l'origine de celles-ci.

- Profitez. Pour les prochains jours, nous ne feront rien d'autres que du tourisme en apparence. Considérez cela comme les congés que l'on vous doit depuis une éternité.


Le Cipher Pol avait été clair sur ses consignes. L'approche habituelle de l'élite n'était pas du tout adaptée à la mission. A agir comme tu le faisais d'habitude, tu aurais tôt fait de faire fuir la Cabale tout en devant régler maladroitement un accident diplomatique avec ce Royaume. Ne disait-on pas après tout qu'à Parisse, il fallait faire comme les Parissiens ? Sans doute que pour s'installer de la sorte, la Cabale avait prit soin de prendre tout son temps, et vous alliez devoir faire de même.

- Eleonore. Tu es la seule à pouvoir changer d'identité à ta guise. Tu seras chargée de faire du repérage le soir, sous les consignes au préalable d'Ada. Nous n'avons qu'un appui discret du Gouvernement et nous allons devoir nous en sortir avant tout par nous-même.


Eleonore était aussi discrète qu'un pachyderme dans un magasin de porcelaine. Heureusement pour toi, elle n'avait pas sa hache et avec elle et la maîtrise de son fruit s'était accentué depuis cette escapade à El Jezada. Ce fruit était incroyablement utile et tu n'allais pas te priver de lui demander d'en abuser. Le tiens était puissant, mais on avait connu plus discret qu'un Serpent à Huit Têtes.

- Tenter d'intercepter des membres de la Cabale est une chose, les trouver en est une autre. Tu le sais autant que moi Eleonore, ils sont aussi prudents que dangereux.


Tu ne faisais que répéter ce que vous trois saviez depuis longtemps maintenant. Pour autant, cela te permettait de t'assurer de savoir quoi faire pour les prochains jours. Le travail d'infiltration, de repérage, ce n'était pas ton genre. Marcher sur des œufs ? Encore moins. Salem ne t'avait pas apprit ça, et devoir te fier entièrement à une femme qui manifestement se méfiait toujours autant de toi malgré tout te laissait un peu craintive. Faire confiance au Cipher Pol, c'était à la fois pour le meilleur, comme pour le pire.

- Et évite de laisser traîner tout ça Eleonore. Si une femme de ménage passe, je ne te dis pas le scandale... Me force pas à te demander de faire ta chambre.

Tu retenais un rire moqueur avant de tourner vers Ada. Finalement, c'était elle la meneuse du trio dans ces circonstances. Eleonore et toi ? Vous étiez les muscles. Elle ? Le Cerveau. Et au moins, à ce sujet, elle avait déjà fait ses preuves plus d'une fois.




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L’angoisse lui serrait la poitrine. Ce n’était pourtant pas sa première mission d’infiltration mais jusqu’ici, elle avait toujours eu l’impression que ces adversaires n’étaient pas si puissants que ça. Et bien souvent, leur stupidité compensait les erreurs de l’agent. Ici, tout était différent. La colonelle d’élite se reposait entièrement sur elle et s’était en équipe qu’il allait falloir travailler. En équipe efficace et discrète au sein d’une mer où les ennemis sont aussi puissants que Pandore et où chaque erreur peut mener à un conflit diplomatique d’envergure. Elle avait beau respirer calmement pour se détendre, sa main massant son autre bras, elle se crispait devant les paroles de la supérieure marine. La perspective de l'échec lui était douloureuse et l’idée de rentrer à Marie-Joie après cela encore plus. Elle sentait les brûlures tracées sur son visage pulser, ravivant la souffrance du jour où on lui avait fait. La peur de la punition était toujours bien présente. Et pourtant, il était mort. Si son cerveau le savait, son corps n’arrivait pas encore à se détacher des sévices subis. Mais elle contenait ses tremblements, chassant rapidement de son esprit un potentiel échec pour finir par se concentrer sur l'exécution de la mission.

- “Approchez vous Commandante d’élite. Je vais vous expliquer ce que j’ai appris à mon passage à Marie-Joie.”

Ada se rapprocha alors de la table en bois près de là où la Colonelle d’Elite s’était installée. Elle sortit de son sac le livre rouge ainsi qu’un rouleau de papier. Dépliant ce dernier sur la table, elle dévoila une carte de Parisse donc le fond était jaunie par l'âge et l’encre s’était éclaircie avec les années. Cependant, les délimitations des rues et des bâtiments étaient encore facilement devinables. Plusieurs zones étaient déjà entourées de rouge.

- “Après votre interrogatoire de Yochiro, l’agent Tarentule a rendu un rapport complet sur ce que vous aviez appris et cela a poussé le directeur du Cipher Pol 5 à s'intéresser à l’affaire. Les agents déjà en place à Parisse ont cherché à retrouver la trace de cette Cabale ici, sans grand succès.”

L’agente pointa alors les zones entourées de rouge du doigt, tapotant sur l’une d’elle avant d’ajouter.

- “Fouiller à Parisse nous a mené à tomber sur un trafic d’herbe à fumer. Jusque là, rien de bien étrange et cela ne devrait même pas relever de notre affectation. Cependant, pour une raison que l’on ignore, les produits étaient vendus au travers d’échange de bouquin.”

Ada rapprochait le livre rouge de la carte. Elle posa sa main dessus, pointant d’un doigt le titre de l'œuvre puis le nom de l’auteur.

- “Ce nom a attiré notre intérêt. Les administratifs du Cipher Pol ont remonté son origine avant de trouver un auteur et chasseur de prime originaire de Grand Line. Son succès était précaire et après la rédaction de quelques ouvrages, il aurait abandonné l’écriture pour se concentrer sur son job de chasseur. Seulement, cela fait des années qu’aucune prime n’a été récupérée sous sa licence.” Ada regardait la carte avec attention avant de redresser le regard vers les deux marines. “On a d’abord pensé qu’il était simplement mort mais en fouillant un peu plus dans sa vie on a découvert que sa dernière traque concernait un hors-la-loi bien particulier : un agent potentiel de la Cabale."

Elle laissait les filles comprendre ce que cela induirait. Le lien entre le livre et le trafic et potentiellement la Cabale derrière tout cela. Les groupes mafieux aimaient bien utiliser des petits trafics illégaux pour cacher leur emmagasiner rapidement de l’argent et Parisse était un terre fertile à la vente de drogue en plus d’être en mauvais terme avec le gouvernement mondial. C’était donc une planque parfaite pour ce groupuscule.

- “Si le nom de la Cabale ne présentait rien de plus qu’un mot prononcé par un hors la loi à l’époque, maintenant, cela s’avère important à relever. Ces livres semblent relier ce trafic à ce groupe que vous recherchez alors c’est par là qu’il faut commencer.”

Repoussant l’ouvrage dans un coin de la table, Ada pointa un des cercles rouges.

- “Ce sont ces trois coins que nous devons inspecter en premier : les deux tours du Féléterrique, le Soldat Moins Connu et l’église Notre-Mère. Par chance, ce sont des endroits plutôt touristiques. Ce sont là-bas qu’on a aperçu des vendeurs d'herbe à fumer. L’idée est bien de mettre à mal un de ces groupes et de leur soutirer un maximum d'informations pour se rapprocher de leur fournisseur. Cependant, si ce ne sont que des petites mains, il nous faudra faire preuve de discrétion pour les mettre hors d’état de nuire.” Elle se tournait donc en vitesse vers la Commandante d’élite avant d’ajouter : “Donc pas de fusil à pompe.”

Ada leur avait dit tout ce qu’elle savait sur l’affaire. Tout du moins, tout ce qu’elles avaient besoin de savoir.
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Éléonore“Quand le côté obscur tu regardes, méfie-toi… car le côté obscur te regarde aussi. ”
Un large sourire s'étira sur le visage juvénile de la commandante sous la plaisanterie de Pandore. Elle aurait bien aimé voir cela, mais en même temps, ce n’était pas son intention de laisser ses nouveaux jouets à la vue de tous. Elle attrapa tout de même l'un des pistolets et le couteau de combat. Elle glissa la lame sous son oreiller et le pistolet dans le tiroir de la petite table de chevet à sa droite avant de refermer la valise et de serrer les deux objets sous le lit. Le parapluie fut déposé non loin de la porte, dans le porte-parapluie.

‘’Pas de problème Pandore, je vais suivre les consignes d’Ada. Je suis bien impatiente de découvrir le côté de médaille du Cipher Pol et cela me changera des missions où on fonce dans le tas,’’ glissa-t-elle en revenant vers son lit pour terminer de défaire son unique sac de vêtements, qui contenait seulement le strict nécessaire.

Elle avait eu l’impression qu’elle devrait improviser sur le moment de la mission, ainsi elle avait apporté une liasse de berries pour acheter ce dont elle aurait besoin en vêtements et accessoires. Cependant, ses complaisances mentales furent interrompues par le battement furieux d'une demoiselle en détresse. Tout en portant ses yeux clairs sur Ada, elle retira ses lunettes de soleil lentement, écoutant plus attentivement le corps de sa compagne. Est-ce que la fière et arrogante agente Viper était nerveuse ? Elle plissa vaguement les paupières, ne soufflant rien face à l’état de sa compagne pour ne pas l’incommoder davantage. Tout en se rapprochant à son tour de la table, elle laissa malgré elle son aura maternelle s'étirer un peu, voulant apaiser la tension chez la demoiselle, une action qui se faisait toujours seule chez la commandante qui se retrouvait en présence de tension extérieure.

L'agent Ada exposa ensuite avec précision les découvertes et les pistes prometteuses concernant la Cabale et leur possible implication dans un trafic clandestin à Parisse. Les informations révélées étaient précieuses, dévoilant le travail phénoménal qui avait été fait pour en arriver là. Ainsi, elle fut très claire sur la nécessité d'une action rapide et discrète de leur part. Éléonore écouta attentivement, absorbant chaque détail avec une concentration présente. Les zones désignées sur la carte et les lieux à inspecter en premier étaient clairs dans son esprit. Elle comprenait l'importance de rester discrète pour ne pas alerter les suspects potentiels et mettre en danger la mission. L'interdiction d'utiliser un fusil à pompe était une consigne claire, même si une pointe de tristesse enfantine lui pinça le cœur. Éléonore acquiesça tout de même en silence, comprenant l'importance de respecter les directives pour assurer le succès de l'opération.

‘’D’accord, plutôt intelligent comme manigance, ce qui explique pourquoi il a été très difficile de les trouver jusqu’à présent. Comment veux-tu qu’on agisse Ada ? On se sépare la surveillance des trois lieux ? Reconnaissance discrète, infiltration dissimulée, interrogation, extraction d’information et finalement démantèlement du trafic. Ça me semble plutôt facile, je suis traqueuse experte, j’ai besoin d’une cible et je me mets en action. Vous avez des préférences sur les lieux, moi je peux m’adapter à n’importe lequel. Et je promets d’être discrète, je suis aussi efficace au corps à corps qu'avec une lame. Si cela ne vous dérange pas, je prends le Soldat Moins Connu, le nom m’a l’air plutôt intriguant.’’

Elle s’éloigna un peu, attrapant son porte-monnaie pour le faire disparaître dans l’une des larges poches de sa veste de laine.

‘’Bon, aller, je vais avoir besoin de vêtements pour la mission. Vous vous joignez à moi ? Ou on se retrouve ici ce soir pour l’heure du souper ? Je vais en profiter aussi pour savoir quel genre d’endroit est le Soldat Moins Connu.’’
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Étonnée...

Même toi tu avais ressenti la nervosité de l'Agent alors que celle-ci se préparait à expliquer son plan. Enfin... Tu avais plutôt vu l'inquiétude malicieuse sur le visage de ta seconde à l'encontre d'Ada. Tu ne connaissais que trop bien Eleonore et tu apprenais encore à connaître Ada. Dans tout les cas, tu savais que la blanche n'aurait aucun mal à réconforter sa partenaire du moment. Celle-ci avait beau être capricieuse de temps en temps, elle n'en restait pas moins la tête sur les épaules. C'était tout ce dont tu avais besoin.

Sans l'interrompre tu buvais alors son rapport avec grand intérêt. Tu n'avais pas menti lorsque tu avais indiqué qu'elle était à la tête de l'opération. Tu étais certes la plus haut gradée, mais des trois, tu étais la moins adaptée à ce genre de tâche. Tu étais le seul rempart disponible au cas où la mission finirait par tourner au vinaigre. Mais dans un monde idéal, tu allais rester des plus inutiles tout le long de votre séjour.

Peut-être que ces fameuses vacances étaient avant tout pour toi ? Cela ne te ferait pas trop de mal de te détendre un peu... Un jour peut-être.

Cependant ton esprit était concentré, fixé sur les indications de l'Agent. La Cabale était étonnante, son organisation encore plus. Tu avais déjà vu quelque fois leur subtilité à l'épreuve, et si ce n'était pas à cause de l'arrogance de Yochiro, jamais tu n'aurais mis la main sur eux. Ils étaient plus habiles, plus organisés, plus discrets. Mais bien moins disciplinés.

Le plan se basait alors sur le fait de faire craquer des maillons de la chaîne. Les repérer, et les faire lâcher tout ce qu'ils savaient pour pouvoir frapper là où cela faisait mal. Et chez la Cabale, tu avais fini par comprendre que ce n'était pas tant les moyens matériels qui leur faisaient défauts mais ceux humains. Tuer ou arrêter des lieutenants, des capitaines de cette organisation la rendait plus friable, plus susceptible de s'effondrer. Il fallait simplement les repérer et les stopper encore et encore jusqu'à couper la tête la plus haut placée de l'Hydre.

Quelle ironie te concernant.

- Discrétion et finesse...


Tu retenais de lâcher un autre soupir. Bien, tu pouvais compter sur tes deux partenaires du moment. Tu ferais l'effort de participer aux recherches qui te paraissaient des plus cohérentes en l'état.

- Nous agirons ainsi.


Moins efficaces que tout une brigade du Cipher Pol déployé pour l'occasion, mais au moins, vous saviez vous battre et c'était un plus non négligeable.

- J'irais me promener vers l'Eglise Notre-Mère. Mon champs d'action est bien plus limité que le votre, et vu ma réputation, ma couverture ne tiendra pas très longtemps. Je donne quelques jours à peine avant que la Cabale soit au fait de ma présence, Durant ce temps là je compte sur vous pour avoir trouvé la parfaite cible à interroger. Avec un peu de chance, les regards se contenteront de n'être braqués que sur moi.


Claquant alors des mains pour motiver tout ce bon monde, tu concluais cet affaire en entendant les derniers ajouts d'Ada. Il fallait s'apprêter pour l'occasion, mais tu préférais t'épargner l'enfer que d'avoir à te soumette aux goûts d'Eleonore. Tu n'étais pas vraiment du genre à te perdre des heures dans les rayons de vêtement, et cela se voyait. Mais c'était très bien ainsi. Et puis, même si vous étiez venues ensemble , moins tu traînais avec elle, mieux la mission se déroulerait.

- Ada, j'aimerai que tu restes avec Eleonore. La Cabale est dangereuse, et je doute que l'une ou l'autre ai la capacité d'affronter seule un de leur membre.


La réalité était dure mais c'était ainsi. Surtout depuis que vous officiez désormais sur le Nouveau Monde. Ici tout était plus gros, plus vicieux, plus mortels. Et de ton côté ? Ça irait. Tu étais comme un poisson dans l'eau.




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Trois jours plus tard,

Trois jours, trois putains de jours qu’Ada tournait autour des deux monuments sans trouver les hommes suspects qu’on lui avait clairement décrit dans son rapport. Si la Colonelle d’Elite Pandore avait souhaité s’occuper de l’Eglise Notre-Mère et avait demandé à l’agent du Cipher Pol d’assister la Commandante d’Elite Grey, les deux jeunes femmes s’étaient retrouvé à couvrir à deux les derniers lieux: Le Soldat Moins Connu et le Félétérrique. Elle avait tellement exploré les environs que les commerçants finissaient par la reconnaître. Il faut dire que que son masque en tissu noir sur le visage avait de quoi attirer l’oeil, mais ses cicatrices le seraient encore plus alors elle se refusait à le retirer. Elle avait déjà usé de toutes les excuses qu’elle avait pu trouver pour justifier ses tours incessants entre ces deux lieux et forcé de constater que leur supérieur ne progressait pas plus de leur côté.

Cette fois, ce serait le soir que le duo agirait. Un petit diner au resto, avec la Commandante sous sa forme d’enfant, la main dans celle de l’Agent. En arrivant sur le lieu, Ada demanda sans hésitation une table en terrasse et alors que le temps semblait peu clément, elle argumenta qu’elle souhaitait fumer. Sans poser plus de question, le serveur les installait puis, une fois commandée, la jeune femme scrutait les environs du Soldat Moins Connu. On lui avait assuré dans les rapports que les activités des larbins de la Cabale pouvaient avoir lieu en pleine journée comme le soir tombé. Et si elle aurait préféré que ses premières tentatives se soldent par des réussites, elle se disait qu’au final, de soir, le duo prenait moins de risque de se faire prendre.

La place était éclairé par de nombreux lampadaire tamisant les pavé d’un jaune chaud et autour des quelques se dessinaient des nués d’insectes nocturne. Une brise légère soufflait, secouant quelques feuilles mortes du sol. Le calme de cette cité aidait Ada à se détendre. Ses épaules se décontractaient et pendant un instant, bien que son regard était toujours attiré par le moindre mouvement ou bruit, elle prit plaisir à déguster son plat. Elle accordait assez peu de regard à la Commandante, la laissant devant son assiette de nuggets, le plat pour enfants. Une situation qui aurait pu faire rire la Kindachi si elle n’était pas autant concentrée sur la mission. Puis, alors qu’elles avaient passé un dîner plutôt calme et tranquille et que la cuillère d’Ada finissait par taper le fond de son dessert, des voix s’élevaient dans des rues environnantes. Un groupe de trois hommes se déplaçait dans la nuit, surement un peu soul, sous le bras un de ces fameux livres rouges donc l’Agente était devenue coutumière. Fronçant les sourcils, son regard se tourna vers son duo pour constater qu’elle aussi comprenait que c’était enfin le moment d’agir.

- “Faite une crise, une colère, mimez la fatigue. Il faut que l’on justifie un départ prompte.” murmura Ada en se rapprochant de l’enfant.

Puis d’une main, elle fouilla une de ses poches pour déposer les berries nécessaires à payer leur repas. Sûrement même un peu trop. Puis, laissant la Commandante faire son cinéma, elle se redressa pour attraper l’enfant devant le regard surprit du serveur avant de lui annoncer.

- “Je suis désolée, ma fille est fatiguée. On va y rentrer. Vous pouvez garder la monnaie.”

Puis elle attrapa la marine par le bras, ses affaires d’une autre main et se leva rapidement pour suivre d’un pas soutenu les trois hommes discutant en pénétrant dans une ruelle adjacente.
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Éléonore“Quand le côté obscur tu regardes, méfie-toi… car le côté obscur te regarde aussi. ”

Éléonore profite du reste de la journée pour s'éclipser discrètement et aller magasiner seule. Elle se glisse dans les rues animées de Parisse, observant les passants et les vitrines avec une curiosité enfantine. Son regard vif balaye les étals des magasins, à la recherche des vêtements les plus adaptés à ses besoins pour les jours à venir. Dans les boutiques pour enfants, elle sélectionne avec soin des tenues colorées et ludiques, parfaites pour se fondre dans la masse et ne pas attirer l'attention. Des robes légères, des t-shirts aux motifs amusants, des shorts et des leggings confortables remplissent bientôt ses bras. Puis, elle se dirige vers les rayons réservés aux adolescentes, cherchant des pièces plus tendance et discrètes à la fois. Des jeans ajustés, des chemisiers simples, mais élégants, des vestes légères qu'elle pourra enfiler par-dessus ses tenues enfantines pour donner l'apparence d'une jeune fille ordinaire. Enfin, elle explore les sections pour jeunes adultes, où elle déniche des articles plus sophistiqués et polyvalents. Des pantalons chics, des blouses fluides, des chaussures discrètes, mais confortables complètent sa collection. Elle prend également le soin de choisir des accessoires discrets, tels que des sacs à dos pratiques et des lunettes de soleil, pour parfaire ses tenues d'infiltration. Une fois ses achats terminés, Éléonore quitte les magasins avec un sourire satisfait, sachant qu'elle est désormais prête à affronter le monde avec style et discrétion.

Pendant trois jours consécutifs, Éléonore se poste devant le restaurant Le Soldat Le Moins Connu, observant attentivement les allées et venues autour de l'établissement. Elle s'intègre à la foule, se fondant dans le décor du touriste avec ses nouveaux vêtements. Son regard vif scrute chaque détail, captant les interactions entre les clients et le personnel, ainsi que les mouvements suspects aux alentours. Le premier jour, elle passe des heures par observer la routine des employés, notant leurs horaires d'arrivée et de départ, ainsi que leurs habitudes. Elle remarque la serveuse souriante qui accueille les clients avec chaleur, le barman concentré derrière le comptoir, et le cuisinier affairé en cuisine. Elle prend également note des clients réguliers, reconnaissant certains visages qui reviennent. L'une partie de la deuxième journée, elle se concentre sur les habitudes des habitués, observant leurs interactions et leurs comportements. Elle remarque les groupes d'amis qui se retrouvent pour boire un verre après le travail, les couples qui partagent des moments de complicité, et les clients solitaires perdus dans leurs pensées. Elle reste attentive aux conversations, captant des bribes d'informations qui pourraient être utiles à la mission. Le troisième jour, Éléonore élargit son champ d'observation pour inclure les environs extérieurs du restaurant. Elle remarque les enfants qui jouent dans le parc voisin, riant et courant joyeusement, elle les rejoint même pour partager un moment enfantin. Elle profite de sa position pour observer également les passants qui déambulent dans les rues avoisinantes, certains pressés, d'autres flânant tranquillement. Elle reste vigilante, scrutant chaque mouvement suspect et cherchant des indices qui pourraient la rapprocher de la Cabale.

Éléonore, assise à la table de la terrasse, jouait distraitement avec sa nourriture, visiblement ennuyée par la situation. Elle poussait sa glace à la vanille autour de son assiette, laissant lentement fondre les boules crémeuses qui semblaient trop sucrées à son goût d'adulte. Son expression trahissait son agacement face à cette mission qui n'avançait pas comme elle l'aurait espéré. Lorsque Ada lui demande de jouer la gamine pour justifier leur départ précipité, le regard d'Éléonore s'illumine soudainement d'une lueur espiègle. Sans perdre un instant, elle se met à frapper son assiette avec une irritation feinte, repoussant la crème glacée en bougonnant qu'elle n'aimait pas son dessert. Ses gestes étaient exagérés, presque théâtraux, mais elle s'appliquait à rendre sa performance convaincante. Elle frotte ses yeux du revers de sa main, mimant des bâillements fatigués avec une voix tremblante, jouant le rôle de la petite fille fatiguée qui voulait rentrer chez elle. Ses sourcils étaient froncés, son visage affichait un air boudeur, mais elle gardait un œil sur Ada pour s'assurer que sa prestation était crédible. Même si au fond, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'amusement dans cette situation inhabituelle. Ce qui la surprit, fut la vivacité de l’agente de l’attraper pour la soulever de table, n’importe quel autre enfant aurait devant la force, mais elle se reprend, laissant échapper un faible cri de surprise tandis qu’elles s’éloignaient.

Leurs pas étaient pressés alors qu'elles suivaient les trois hommes suspects qui avaient pénétré dans une ruelle adjacente. Les ruelles de Parisse étaient étroites et sinueuses, offrant de nombreuses cachettes pour ceux qui cherchaient à se dissimuler. Les hommes semblaient ne pas se rendre compte qu'ils étaient suivis, trop absorbés par leur conversation animée pour remarquer la mère et sa fille sur leurs talons. Leurs voix résonnaient dans l'obscurité de la ruelle, leurs paroles entrecoupées de rires étouffés. Ada et Éléonore restaient à une distance prudente, veillant à ne pas se faire repérer. Elles suivaient les hommes en gardant un œil attentif à eux, prêtes à agir à tout moment si la situation l'exigeait. Les rues étaient calmes à cette heure de la soirée, seules quelques ombres furtives se déplaçaient dans les coins sombres. Les trois hommes semblaient se diriger vers un quartier plus isolé de la ville, loin des lumières et de l'agitation des zones touristiques. Est-ce qu’elles étaient enfin tombées sur un bon groupe ? Allaient-ils les guider jusqu’à une cache qui appartenait à la Cabale ? Tout ce que demandait Éléonore était enfin un début de réponse…

‘’Quand tu veux Ada.’’ Souffle faiblement Éléonore.
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- “Vous savez pas ce qui est arrivé à ce con de Gérald ?”
- “Non, dit !”
- “Sa meuf a trouvé son herbe et l'a jetée dans les toilettes avant de tirer la chasse.”
- “Rooh la grognasse !”
- “En même temps, elle était sacrément en colère d’apprendre qu’il l’avait trompé avec une autre meuf.”
- “Ah oui j’ai entendu parler de ça. C’était quoi le nom de la meuf : Maude ? Claude ? Aude ?”
- “Aude ! C’est ça, Aude Dupontdeboispourrie ! Il est beaucoup trop long son nom de famille d’ailleurs.
- “Mais c’est ma soeur ça !”
- “Ah, bah Gérald s’est tapé ta soeur.”
- “L’enculé !”


Ada regardait la discussion animée se dérouler sous ses yeux alors que la marine semblait avoir hâte d’en découdre. Les mettre hors d’état de nuire serait pratique mais Ada ne voulait pas que la Commandante vienne trop les molester. Il fallait qu’ils gardent leur dents pour répondre aux questions. Sans détourner le regard, Ada murmura à sa consoeur :

- “Je m’occupe de celui qui a le livre. Vous, vous empêchez les deux autres de fuire. Mais ne les tuez pas. On a besoin d’eux vivant.”

Elle connaissait la délicatesse de la marine. Son père était un exemple parfait de la violence punitive et mortelle dont elle pouvait faire preuve. Et en présence de l’Elite, l’Agent Viper s’attendait à la retrouver au moins aussi promptement. Mettant sa crainte de côté, la Kindachi se concentrait sur le déroulé de la mission. Le jeune garçon tenant le livre semblait fulminer à l’idée que sa sœur puisse s’être entiché de leur compagnon Gérald et il jurait dans la ruelle, laissant ses insultes résonner. D’un soru, l’Agent du Cipher Pol disparut de sa position pour venir se placer devant sa cible, tendant la main pour saisir l’homme au visage. Dans la surprise, ce dernier n’eut pas le temps d’éviter et se retrouva avec le nez et la bouche couvert par le gant de la jeune femme. Ses deux camarades hurlaient de peur en se tournant rapidement pour partir en courant vers la Commandante toujours cachée. L’un d’eux manqua de trébucher tant la panique l’avait gagné.

Un gaz verdâtre s’échappait des doigts de l’agent alors que les paupières de sa proie se refermaient doucement et que ses muscles se détendaient. Il s’endormit rapidement mais, loin de se montrer violent, Ada le rattrapa dans sa chute pour le déposer doucement contre un mur. Puis, laissant la marine s’occuper des deux autres, Ada arracha le livre rouge des mains de l’homme pour le feuilleter. Tournant les feuillets avec hâte mais attention, elle finit par tomber, environ au centre du livre, sur des pages creusées. En leur centre, était dissimulée une sorte d’épaisse clé métallique. Faite en fonte, elle semblait ancienne. La rouille s’était déposée par endroit et le vernis vert foncé était parti par d’autre. Sur un fond sonore de coup et de complainte, elle l'attrapa sa trouvaille, avant de continuer de tourner les pages avant de remarquer qu’au fond du livre, sur la dernière page, un autographe était signé de la main de l’auteur. Mais la date associée avait été écrite d’une autre façon et rapportée à un jour qui n’était pas encore passé.

- “C’est dans 2 jours.” murmura l’agent en réfléchissant promptement.

Elle continuait de fixer les pages en attendant que sa camarade finisse d’immobiliser les deux fuyards.
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Éléonore“Quand le côté obscur tu regardes, méfie-toi… car le côté obscur te regarde aussi. ”
À l'instant où Ada murmura sa demande, Éléonore hocha la tête, un sourire prédateur illuminant brièvement son visage enfantin. Se glissant dans l'ombre avec une agilité qui démentait son apparence juvénile, elle se positionne stratégiquement pour intercepter les deux hommes restants, tandis que l’agente fonce sur sa cible principale. Devant la sortie rapide de la Viper, le premier homme, paniqué, trébuche en avant à cause de l’alcool, et Éléonore surgit devant lui pour lui assener un coup. Avec précision, elle lance un coup de pied ciblé à l'arrière de son genou, le faisant tomber à genoux avec un cri étouffé. Avant qu'il ne puisse réagir, elle l'agrippa par les cheveux et lui asséna un coup rapide à la tempe, le rendant inconscient sans causer de dommages permanents.

Le deuxième homme, réalisant trop tard la menace, tente de fuir. Éléonore, avec une rapidité, se précipite derrière lui. Elle saisit son poignet d'un geste fluide et, en un mouvement habile, le fit pivoter et le plaque au sol. Complètement déstabilisé par une gamine qui détient la force d’un adulte, il laisse un étrange balbutiement incertain. Immédiatement, elle le fit basculer sur le dos et appuya son genou contre sa poitrine, immobilisant ses bras de chaque côté vers le haut, utilisant ses membres comme appui pour enfoncer sa force dans son sternum, le souffle couper, elle en profite pour lui donner un coup au visage, le poussant dans les bras de Morphée. Les deux hommes neutralisés, Éléonore se relève, époussetant sa robe avec une nonchalance presque désinvolte.

Éléonore se penche vers le premier homme au sol, Elle observa les paupières fermées, les muscles détendus, cherchant des signes de ruse dissimulée. Assurée qu'il ne représenterait plus une menace immédiate, elle se redressa, ses mains prêtes à aider Ada dans la suite de leur mission. Elle tourne un regard enfantin satisfait vers Ada, ses yeux brillants d'excitation, avant de dire à voix basse :

“Ils sont tous à toi. On les attache et on les interroge ? On les déplace comment ?”

Elle se penche sans perdre une seconde pour fouiller leurs poches. Ses mouvements étaient méthodiques, chaque geste témoignant de son expérience et de son efficacité. Elle commença par le premier homme, passant ses mains sur les poches de sa veste et de son pantalon. Elle trouve d'abord un portefeuille en cuir usé, qu'elle ouvrit rapidement pour y découvrir quelques billets, une carte d'identité et une photo de famille. Éléonore enregistre mentalement ces informations avant de les remettre en place, jugeant ces éléments non pertinents pour le moment. Ensuite, elle retire un paquet de cigarettes à moitié vide et un briquet, les mettant de côté. Passant au deuxième homme, Éléonore procède de la même manière, ses doigts glissant rapidement dans ses poches. Elle en sortit un petit den-den discrèt.

Elle prit note mentalement des noms et des numéros avant d’éteindre l’appareil et de le remettre dans la poche de l’homme. Alors qu'elle continuait sa fouille, Éléonore trouve également une clé en métal simple, qu'elle soupçonne d'ouvrir une sorte de casier ou une boîte. Elle place cette trouvaille dans sa propre poche pour une analyse plus approfondie plus tard. Enfin, dans la poche intérieure de la veste du deuxième homme, elle découvrit un petit carnet de notes. En le feuilletant rapidement, elle remarque des listes de noms, des adresses et des montants d'argent, probablement des enregistrements de transactions illégales. Tout au long de cette fouille minutieuse, Éléonore reste concentrée, son visage impassible et ses gestes calmes, malgré la tension palpable de l'instant. Se relevant enfin, Éléonore fit un signe à Ada, les objets trouvés en main, prête à partager ses découvertes.

"Rien de très compromettant, mais ce carnet et cette clé pourraient nous être utiles. On continue ?" murmura-t-elle, son regard rieur fixant Ada.
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La Cabale des Lumières
Feat
La 888eme



Pendant ce temps...

Comme convenu, tu avais laissé livré à elles même tes deux comparses pour batifoler de ton côté dans la plus grande des candeurs. Tu ne te faisais pas d'illusion, tu n'avais presque aucune chance de tomber toi-même sur un élément à même de faire avancer l'enquête ? Pourquoi ? Car tu n'étais fichtrement pas douée en la matière en premier lieu mais surtout car tu étais comme une lumière dans la nuit noire. Tu ne te fondais nullement dans la masse à cause de ton apparence atypique et de ton incapacité à manifestement t'adapter aux coutumes vestimentaires locales.

En bref, tu étais une touriste typique en manque de découverte qui se contentait de se balader au grès des vents. Certes, tu gardais un œil ouvert et une oreille attentive à ce qui t'entourais mais... Fatalement, tu étais surtout en vacance plus qu'autres choses. Et ce n'était pas plus mal. Aux yeux du monde, tu offrais un alibi de qualité s'il devait se passer quelque chose de tragique sur l'île. Comment pouvais-tu en être responsable alors que tu étais déjà occupée à te faire trimballer à chaque coin de l'île par des guides parfois un peu trop vénales.

Car tu ne te faisais pas d'illusion. Ada et Eleonore ensemble... Elles étaient douées et talentueuses dans leurs domaines respectifs... Mais elles avaient encore plus de poisse que toi. S'en était presque effrayant. Et dans le genre, tu en tenais une sacrée couche pourtant... Tu savais qu'elles finiraient tôt ou tard à remplir la mission qui leur avait été confiée, mais que cela ne serait pas sans dégâts collatéraux. Tu t'imaginais déjà assez bien le regard plein de dédain d'Ada et le sourire un poil niais et moqueur sur le visage de ta seconde lorsqu'elles devront faire leur rapport.

Tu avais vraiment besoin de ces vacances...

Ainsi, durant ces derniers jours, tu avais eu l'occasion de goûter aux spécialités locales. Pour une île qui avait été en proie à la guerre civile et à la désolation dans son passé il faisait de très bonnes mousses au chocolat ! Mais c'était sans doute leur plat à base de bœuf, de carotte et un peu de vin rouge qui t'avait le plus enchanté les papilles ! Si seulement ton équipage pouvait se trouver un cuisinier de cette trempe, cela rendrait sans doute tes missions bien plus confortables... Non pas que tu rechignais à la tache, mais bien manger après avoir échappé à la mort, cela devenait à terme une nécessité plus qu'un luxe.

Et pendant tout ce temps, tu avais bien fait en sorte de tenir Cobra et Vipère en laisse. Déjà qu'il n'était pas difficile pour un regard averti de te reconnaître, mais tu n'imaginais même pas la panique générale si deux têtes de serpents venaient à germer au grand jour de ton corps. Heureusement pour toi, malgré l'animosité manifeste qu'il y avait entre le Gouvernement Mondial et Parisse, tant que tu te contentais de cracher ton argent et de te comporter comme une jeune pimprenelle des plus candides, on t'acceptait bien volontiers.

En bref... Jusqu'ici, tu n'avais reçu que peu de retour de tes deux comparses. Elles savaient ce qu'elles faisaient et tu leur faisais confiance, cependant, de ton côté tu avais pu constater quelques fois des mouvements étranges. Dire que tu n'étais pas observée était mentir, tu le savais, et ton Haki de l'Observation à peine développé était capable de te l'indiquer. Ce dernier jour, la surveillance à ton encontre semblait même s'être intensifiée. Encore plus lorsque tu avais eu le malheurs d’approcher les abords de l'Eglise Notre-Mère. Sans doute que les soupçons d'Ada étaient fondés d'une manière ou d'une autre à l'égard de l'Eglise.

Quand bien même, tu étais pieds et poings liés, mais heureusement c'était là tout ce que tu espérais. Être un joli pot de miel. Une confiserie alléchante dans une garderie pour enfant. Enfin... Il était quand même hors de question de porter les robes conseillées par Eleonore. Il y avait des limites au sacrifice de soi...

Et en pensant cela, tu reprenais volontiers une autre bouchée de cette mousse au chocolat. Bon sang... Tu aurais dû apprendre à déléguer les tâches ingrates à tes subalternes bien plus tôt.




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- “J’ai trouvé la même.” répondit Ada en dressant sa clé devant les yeux de la marine. “Ça doit ouvrir une case quelque part en ville. Peut-être est-ce par là qu'ils se passent la drogue.”

Mais cela était loin d'intéresser l’équipe à vrai dire. Le trafic de drogue n’était pas la raison de leur présence à Parisse. Ce n’était qu’une route à suivre pour atteindre la Cabale. Une route qui lui semblait bourré d'intermédiaires.

Ada déchira plusieurs pans du tee-shirt de l’homme qu’elle avait endormis et posé contre un des murs de la ruelle. Avec l’un, elle attacha fermement les mains de sa cible dans son dos. Et avec l’autre, elle lui glissa entre les lèvres et attacha le bâillon improvisé à l’arrière de la tête du pauvre larbin. Puis, elle posa sa main contre le nez de l’homme pour libérer un nouveau gaz constitué de l’antidote à son poison soporifique. Au bout de quelques secondes, l’homme ouvrit les yeux dans une panique. Il commença à se débattre alors que Ada reculait en le dévisageant. Leur regard se croisa et après des nouvelles secondes, surement à se demander qui était la femme qu’il avait en face de lui, l’homme se mit à se débattre de plus belle.

- “Je vais t’expliquer comment on va procéder.” dit calmement Ada en soulevant un morceau de sa robe pour sortir une dague qu’elle avait attaché sur le bas de sa cuisse. “Je vais te poser des questions puis je retire ton bâillon. Toi, tu ne cries pas. Sinon, je t’égorge.”

Elle posa doucement la dague contre la gorge de l’homme le menaçant avant d’ajouter :

- “Si tu réponds à mes questions, on te laisse partir. Si tu me ments ou que tu n’y réponds pas, je te tue puis je passe à ton copain d’à côté.”

Ada pointa du doigt les deux autres hommes que la marine avait déposés près de leur collègue. Les règles étaient simples et alors que les yeux d’Ada se plantaient dans ceux de sa proie, cette dernière, déjà larmoyante fit un vif “oui” de la tête. Il semblait avoir compris. Bien. Ada baissa doucement le bâillon de l’homme alors que :

- “Au secours ! À moi !!!” hurlait l’homme en forçant autant qu’il le pouvait sur sa voix.

D’un geste rapide et précis, Ada trancha la gorge de l’homme en faisant couler quelques gouttes de sang sur sa robe jaunâtre. Il se taisait alors, agonisant dans des gargouillis sinistre. À vrai dire, l’agente s'attendait à cette réaction et c’était bien pour ça qu’elle avait gardé sa lame contre la gorge du premier. Il y en avait toujours un qui voulait jouer au plus malin, plus courageux. Maintenant, il servirait d’exemple pour le suivant, renforçant la crédibilité de l’agent dans le prochain interrogatoire.Elle détacha le morceau de tissu qui avait commencé à s’imbiber du sang du mort pour en faire un à son collègue d’à côté encore endormi. Et alors qu’elle attachait également les mains du futur interrogé, elle dit :

- “Mon enfant, pourriez-vous aller surveiller l’entrée de la ruelle ? Je voudrais éviter d’être interrompu pour la suite.”

Ada regardait sa nouvelle cible et cette fois-ci, ce n’était pas son gaz qui l’avait endormi. Elle allait devoir user d’une autre méthode pour le réveiller. Une méthode que lui avait montrée l’Agent Tarentule. Elle dressa une main à plat avant de coller une puissante baffe, mêlée à d’une brutalité sauvage : le Rankyakudantagueule.

Particulièrement efficace, l’homme se réveilla en sursaut, la joue rouge et douloureuse. Il était tout aussi paniqué que son ami au réveil et alors que Ada lui refaisait le speech, elle pointait son camarade mort, les yeux encore ouverts et le sang coulant sur ses vêtements.

- “Ton premier ami s’est dit que crier était une bonne idée. Bon, cela ne l’était pas.” expliquait l’agent Viper. “Je te conseille d’être plus intelligent.”

Ada commençait à perdre patience, mais au vu de la panique grandissante devant la révélation du macabre de l’homme égorgé, le nouveau interrogé semblait bien plus réceptif aux directives qui lui étaient données. Ada baissa le bâillon sanglant pour poser sa première question :

- “Est-ce que tu connais La Cabale ?” demandait-elle.
- “Je … non !”

L’agente dressa sa dague pour la planter dans la cuisse de l’homme alors qu’elle plaçait sa main sur la bouche de la victime pour lui étouffer son cri de douleur. Elle attendit quelques secondes avant de reprendre :

- “Je n’aime pas me répéter alors écoute bien. Est-ce que tu connais La Cabale ?”
- “... oui …”

Enfin, elle avançait. Après des jours et un mort, elle avançait. Décidément les Parissiens étaient des coriaces.

- “Est-ce que tu reconnais ça ?”

Ada dressa de sa main libre la clé qu’elle avait posée au sol. Elle vit dans le regard de l’homme la peur. Elle sentait qu’il risquait de l'entourlouper et alors qu’il tardait à répondre, elle tourna sa lame dans la cuisse de l’homme qui commençait à gémir. L’agent replaça sa main sur sa bouche pour éviter que les complaintes ne sortent de la ruelle avant de lui murmurer :

- “Chuuuut. Tu vas réveiller les voisins.”

Elle se redressa en retirant sa main avant de demander à nouveau, rapprochant la clé pour que l’homme puisse bien voir.

- “Tu connais cette clé. Qu’est-ce qu’elle ouvre ?”
- “Une vieille boîte aux lettres publique. Plus personne ne les utilise. Alors on se passe la drogue par là.”

Sans que l’agente n’ait besoin de lui dire, l’homme se doutait que ses activités illégales étaient la raison de cette agression. Perspicace.

- “Quand et où ?”
- “Près de la tour gauche du Féléterrique, quand vous arrivez de la Saigne. Pour la date, c’est écrit dans le livre.”

C’était donc à cela que se rapportait la date écrite avec la signature de l’auteur. Tout cela devenait intéressant. Mais Ada ne voulait pas creuser plus. Il ne s’agissait que de petite main et les interrogatoire musclés n’étaient pas sa spécialité. Elle avait ce qu’elle voulait pour continuer sa piste. Où bien, une dernière question :

- “Où puis-je trouver la Cabale ?”
- “Je ne sais pas, on reçoit nôtre paiement en même que la drogue dans la boîte aux lettres. On a jamais vu l’auteur du bouquin ni aucun gars de ce groupe. Et c’est mieux parce qu’en général, ça signe notre mort.”

L’homme avait un frisson, comme s’il craignait toujours plus La Cabale qu’Ada dans la situation actuelle. Ce groupe devait être particulièrement puissant. L'honnêteté transparaissant dans les mots de l’homme suffisaient à l’agente pour qu’elle termine là les questions. Elle colla à nouveau sa main contre la bouche et le nez de l’homme qui commença à paniquer alors que le gaz verdâtre soporifique de la femme lui remplissait déjà les poumons. Au bout de quelques secondes, il dormait déjà. Elle réitéra son traitement sur l’homme assommé par la marine, préférant la sécurité de son poison au puissant coup de poing d’une enfant. Puis elle se releva, hissant sur une de ses épaules un des deux endormis pour le jeter dans une large benne plus loin derrière elle.

- “Mon enfant.” dit un peu fort Ada pour interpeller la Commandant d’Elite sans remettre en question leur couverture en cas d’oreille indiscrète. “Pouvez-vous m’aider à jeter ces hommes dans ce conteneur ?”

Une fois qu’elle aurait rangé le bazar qu’elle aurait mis, elle pourrait rentrer à l’hôtel, les clé, le livre et le carnet en leur possession, alerter le Cipher Pol de Parisse de la présence des endormis pour qu’ils nettoient le tout avant le levé du jour et raconter leur découverte à la Colonel d’Elite Pandore.


Dernière édition par Ada le Dim 26 Mai 2024 - 8:31, édité 1 fois
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Éléonore“Quand le côté obscur tu regardes, méfie-toi… car le côté obscur te regarde aussi. ”
‘‘Bien sûr, maman,’’ taquine la Bloodhound en prenant position un peu plus loin.

Éléonore attendait patiemment, debout sur une caisse dans la ruelle, observant attentivement la scène qui se déroulait devant elle. Sa main droite tenait une barre tendre protéinée, qu'elle grignotait distraitement, tandis que ses yeux clairs suivaient chaque mouvement d'Ada avec un mélange d'intrigue et de fascination. Elle n'était pas choquée par les méthodes brutales de sa collègue, mais plutôt curieuse de voir comment elle menait l'interrogatoire. C'était une occasion d'apprendre, de découvrir de nouvelles techniques, et Éléonore était toujours avide de connaissances, surtout lorsqu'elles pouvaient être utiles sur le terrain. Alors qu'Ada administrait un remède à son homme endormi, la commandante gardait son calme habituel, se contentant d'observer en silence. Ses yeux scrutateurs suivaient chaque geste de sa collègue, absorbant chaque détail de la scène.

Éléonore se tenait prête à intervenir si nécessaire, tout en montant discrètement la garde pour éviter toute interruption pendant l'interrogatoire. Alors qu'elle continuait de surveiller attentivement les environs, un léger sourire en coin se dessina sur les lèvres d'Éléonore. Elle était tout de même fière de voir la talentueuse Viper en action. Alors que la première partie ne fut pas très concluante, Ada ne sembla pas se décourager pour autant, se tournant vers l’un des hommes pour lui asséner une vilaine claque qui sembla résonner dans l’air silencieux de la ruelle. S'ensuivit ensuite une petite séance de discussion informative qui confirma les soupçons des deux agents du gouvernement, toutefois rien de bien important pour elles. Tout en mâchant lentement sa nouvelle bouchée, la petite fille croisa les bras sur sa poitrine, un air songeur accroché à son faciès enfantin. Décidément, la Cabale était un groupe des plus discrets…

‘’Avec plaisir, maman.’’

Sans perdre plus de temps, elle fourra dans sa bouche le reste de sa collation, glissa l'enveloppe dans ses poches et sauta en bas de sa caisse. D'un agile bond, elle souleva le couvercle de la benne et l'ouvrit complètement avant de saisir le premier corps. Elle fit une rotation habile avant de l'envoyer voler dans le compartiment odorant. Les deux autres corps reçurent le même sort, et d'un bon magistral, la gamine referma la cloison en plastique pour cacher leurs méfaits. Elle se frotta ensuite les mains, rejoignant Ada.

‘’Allons-y, tatie doit s’ennuyer à mourir sans nous et je suis sûr qu’elle sera heureuse de nos trouvailles,’’ résonna la voix fleurie d’Éléonore, qui offrit un large sourire à sa compagne.

Elle lui attrapa la main et l’entraîna à nouveau dans les rues de Parisse. À peine trente minutes plus tard, elles arrivaient à l'auberge, la gamine, toute souriante, finit par abandonner Ada avec son congénère, lui faisant savoir qu'elle allait retrouver Pandore et la laisser tranquille le temps qu'elle termine ses propres choses. À peine fut-elle dans sa chambre, elle se permit de retrouver un semblant d'apparence de jeune adulte et enfila des vêtements plus confortables. Elle alla rejoindre Pandore avec deux bières qu'elle avait récupérer dans le petit frigidaire, en offrit une à sa compagne et s'installa près d'elle avec un faible bâillement.

''On a trouver des choses intéressantes, Ada devrait nous rejoindre sous peu, mais voilà le plus important en attendant.'' Exprime nonchalamment la nouvelle noire qui expliqua sommairement ce qu'elle avait elle-même comprit.
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Perplexe...

Le temps des vacances n'étaient plus. L'allégresse et la joie de vivre, c'étaient deux concepts merveilleux, mais qui n'étaient pas fait pour que tu les gardes pour toujours. A aucun instant tu n'avais oublié que tu étais en mission, et tu remerciais le hasard que tes deux compères aient finalement trouvé des pistes intéressantes à creuser. Jusqu'ici, tu étais restée sur le carreau, de ta propre initiaitve. Cela ne te ressemblait pas, et même si tu t'étais détendue, tu avais eu du mal à retenir le naturel. Cobra et Vipère avaient envie d'en démordre, et tu ne pouvais pas les arrêter continuellement.

Après tout, ces deux têtes représentaient des facettes de toi. Des facettes écrasantes, oppressantes, et clairement, envahissantes. Attrapant la bière tendue par ta seconde, tu la fixais de ton air sérieux mais léger habituel. Ada saurait t'en dire davantage juste après, mais tu commençais plus ou moins à cerner ce qu'elles avaient pu faire durant ton absence.

- J'espère que vous avez été discrète...

Malheureusement, qu'elles l'aient été ou non, tout finissait inévitablement par se savoir. Cette approche ne vous aviez permit que de gagner du temps pour la suite. Du temps nécessaire pour agir encore une fois dans l'ombre. Si votre opération était révélée au grand jour trop tôt, la Cabale pourrait aisément se servir de ça pour s'enfuir voir même paisiblement continuer leurs activités sur l'île.

- De mon côté, je n'ai évidemment rien trouvé. Si ce n'est que j'ai la certitude d'avoir été suivi presque tout le long. Quant à savoir s'ils savent que je suis avec vous... Ils feront rapidement le rapprochement.


Qu'importe. Si la Cabale savait que vous approchiez, ce n'était pas si grave. Tu les avais déjà affronté, plusieurs fois même. Pareillement pour Eleonore. Ils étaient forts mais pas invincibles. Même sans l'effet de surprise vous aviez vos chances. Et puis, vous étiez plus performantes quant les chances étaient contre vous. Il n'y avait qu'Ada dont tu émettais encore des doutes quant à son efficacité potentielle.

Elle était intelligente mais têtue. Talentueuse mais orgueilleuse. Elle s'en était prise à toi avant de constater avec une certaine douleur que tu n'avais pas usurpé ta réputation. Heureusement pour elle, tu étais son alliée... La Cabale ne ferait pas l'erreur de la laisser en vie une fois mise à terre.

- Nous allons pouvoir commencer les choses sérieuses si je comprend bien. Mes épaules commençaient à se rouiller.

- Ca veut dire qu'on va pouvoir se défouler un peu ?!

Arquant un sourcil, tu fixais Cobra qui ne s'était pas retenu pour lâcher de sa petite phrase. Celui-ci était d'ailleurs beaucoup trop ravie à l'idée de revoir Eleonore. A chaque fois c'était la même chose, elle l'amadouait avec des caresses ou des friandises et cet idiot mordait à l'hameçon volontiers. Cela ne t'aurait pas gêné s'il n'était effectivement pas une partie de toi...

- La Cabale est encore plus organisée ici qu'ailleurs. Nous devrions rester prudentes.

Et comme d'habitude c'était le pragmatisme et la logique de Vipère qui venait à compenser la vulgarité de Cobra.

- Elle est où Ada ? J'ai envie de la croquer elle aussi !

Il disait cela avec une nonchalance et une perversité assumée alors que tu venais à cracher une partie de la bière que tu étais entrain de boire. Bon sang... Tu étais presque sur que si la honte pouvait tuer, tu serais déjà morte depuis longtemps.




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- ”Tout à fait.” répondait Ada dans le cabinet de l'escargophone.

Dès que le duo était rentré à l’hôtel, Ada avait abandonné Eleonore pour demander un escargophone au comptoir. L’endroit étant principalement tenu par des agents du Cipher Pol infiltré depuis le début des tensions à Parisse, il n’était pas bien compliqué d’avoir une liaison avec des sbires chargés de faire le ménage.

- “Absolument, trois inconnues, avec un chapeau bleu. Je les ai croisés sur la rive ouest.”

Trois pour le nombre de personnes à évacuer, inconnues comme rappelle de la statue, Bleu pour le vert de la benne et rive ouest pour la rue dans laquelle étaient les victimes. Un code basique, déchiffrable pour n’importe quel agent ayant suivit les enseignements du Cipher Pol et dont la complexité minime protégé surtout d’oreille indiscrète en dehors de l’organisation. Car on n'était jamais trop prudent et qu'un bon agent ne faisait confiance à personne. Même pas aux autres agents.

Une fois la communication terminée, Ada reposa le combiné de l’escargophone avant de quitter le hall pour rejoindre leur chambre. Elle avait un rapport à faire à la Colonel d'Élite et cela tombait bien, car lorsqu’elle entra, les deux femmes l’attendaient en buvant un coup. Les marines étaient bien détendus pour cette mission. C’était le cas de le dire. L’agent fit abstraction des invités surprises de la Colonelle d’élite pour se concentrer sur la suite des opérations.

- “Je ne sais pas ce que vous a dit la Commandante d’élite Grey mais par souci de simplicité, je vais reprendre du début.” commençait Ada en sortant de son sac le livre rouge abîmé, sa clé et le carnet récupéré sur un des hommes. “Nous avons fini par trouver un groupe suspect. Nous les avons interrogés et suite à cela, voilà ce que nous avons découvert.”

Ada désignait les différents objets avant de saisir le livre et de l’ouvrir sur la dernière page. Elle dévoila l'autographe dessiné ainsi que la date écrite en dessous.

- “Dans deux jours, il doit y avoir une nouvelle livraison d’herbe à fumer. Le lieu de l’échange sera une vieille boîte aux lettres près de la tour gauche du félétérrique. Il ne nous reste plus qu’à attendre le jour J et attraper l’homme qui viendra déposer la drogue. Il devrait avoir bien plus d'informations que les petites mains qu’on a interrogées ce soir.”

Et elle venait attraper une chaise avant de se s'effondrer dessus en se tenant le haut du crâne. Elle était fatiguée de ces derniers jours et elle profiterait bien du prochain pour se reposer un peu.


Dernière édition par Ada le Mer 29 Mai 2024 - 19:30, édité 1 fois
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Éléonore“Quand le côté obscur tu regardes, méfie-toi… car le côté obscur te regarde aussi. ”
"Tu nous connais, elle a été la plus discrète et moi j’ai été une gamine infernale, mais je te rassure, j’ai été sage." Glisse la commandante d’élite avec un sourire taquin. "Mais oui, je crois que nous aussi, on devient impatientes de bouger un peu. Au moins, l’enquête avance…" Annonce finalement la fausse noire qui avale une longue gorgée de sa bière.

Son regard s’illumine devant l’apparition de Cobra et un large sourire apparaît sur ses traits de jeune adolescente. Elle pose son breuvage avant de s’éloigner pour récupérer quelque chose dans son sac et revenir rapidement. Elle passe une main câline sur la tête serpentine avant de lui montrer une barre tendre habituelle. En la déballant, une odeur des plus alléchantes pour Cobra semble s’échapper de la friandise protéinée. Elle s’étouffe presque à son tour devant la remarque de Cobra, s’arrêtant dans son action pour le dévisager un instant avant d’éclater dans un grand rire et de jeter un regard entendu à Pandore qui évitait son regard en essuyant sa salive et sa bière. Elle essaye de détourner l’attention en feignant d’ignorer la question disgracieuse du serpent pervers.

"Oui, on a cru comprendre ce point, Vipère, mais pour le coup, malgré toute la prudence du monde, on ne peut pas laisser le temps trop s’étirer, sinon nous allons perdre notre faible chance de surprise." Explique Éléonore qui tend en direction de l’autre tête la friandise. "Cobra, tu te souviens de cette discussion qu’on a eue à propos de mes snacks ? Celle que Roy me fait pour m’aider à traverser mes grosses journées d’entraînement ? Eh bien, je lui ai demandé si elle pouvait en faire à ta saveur préférée et c’est un des produits qui en est ressorti. Elle aimerait avoir ton avis sur le sujet, si tu aimes ou pas et s’il y a des choses à améliorer. Elles sont faites sur le même principe que les miennes, ultra protéinées et nourrissantes."

Ce fut après quelques minutes de bouchées dévorantes et visqueuses de la part de Cobra et du silence lourd rempli de sous-entendus d’Éléonore à Pandore que la cible des envies du serpent se présenta. Toujours aussi efficace, l’agente ne se perdit pas dans les banalités avant de reprendre le temps d’un long monologue expiatoire sur leurs trouvailles, puis s’effondra sur une chaise. Devant l’air épuisé de sa compagne, la blanche d’origine sortit une petite bouteille d’eau de son sac et des cachets. Elle les tendit vers Ada comme si le geste était des plus naturels.

"On peut maintenant relaxer pour de vrai. On a deux jours à se tourner les pouces, alors je propose de trouver le confort du lit et de dormir. Je ne crois pas que nous avons encore beaucoup à partager en information, Ada a tout bien expliqué. Si tu veux y aller maintenant, Ada, ne te retiens pas. Moi, j’aimerais encore un peu profiter de la vue du clair de lune sur l’océan, mais je ne vais pas tarder non plus. Et toi," commence-t-elle en pointant Cobra avec sa bière, "tu as intérêt à venir dormir avec moi, je rêve d’un oreiller de corps à serrer, ces lits sont loin d’être confortables." Grommelle-t-elle en prenant une nouvelle gorgée de bière et posant ses yeux sur l’horizon nocturne comme si la demande était la plus normale du monde.

Elle savait que si Pandore ne réagissait pas trop, le serpent allait accepter. Quoi de mieux que d’être serré contre une jolie demoiselle ? Il ne pouvait pas refuser, et vu que leurs lits étaient côte à côte, la chose serait encore plus facile. Étrangement, la commandante se sentait… seule ? Un bien étrange sentiment pour la femme qui n’avait jamais ressenti cela depuis bien longtemps. Mais il n’y avait pas que cela, elle avait une mauvaise impression, et ce sentiment lui donnait un besoin de sentir une présence une dernière fois contre elle. Une chose encore plus étrange vu qu’elle ne comprenait pas pourquoi cette envie revenait si brusquement depuis qu’elle l’avait complètement quittée à la suite de son cœur piétiné par la trahison et la supercherie. Elle retint un soupir, ne voulant souffler aucun mot de son désarroi intérieur à ses compagnes. Que pouvait-elle dire de toute façon ? Qu’elle avait des doutes sur la mission ? Qu’elle avait peur ? Mais peur de quoi ? Ce n’était rien de tout cela, qu’un simple sentiment familier et éphémère qu’elle se refusait d’accepter.
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Satisfaite...

Elles avaient bien bossé, clairement. Tu n'en avais pas douté un seul instant et celui prétendant le contraire méritait de passer à la potence. Pour autant il ne fallait pas être détective pour voir la fatigue qui s'affichait sur le visage des deux femmes. Tu pouvais aisément le comprendre sachant que vous étiez loin d'en avoir fini. Cependant, tu allais pouvoir enfin procéder à la prochaine étape du plan qui promettait d'être un peu plus mouvementé.

Te tourner les pouces avaient du bon, mais tu risquais de t'encrasser si tu mangeais encore une nouvelle fois des spécialités locales sans te dépenser en échange. Tu plissais d'ailleurs les yeux à l'encontre d'Eleonore qui tentait habilement d'amadouer Cobra comme s'il n'était qu'un vulgaire animal de compagnie capable de parole. Elle n'était pas bien loin de la vérité, mais elle savait la gène que cela manifestait chez toi et s'en amusait un peu trop à ton goût.

- Tu n'as peut-être pas besoin de dormir seule ce soir Eleonore mais moi oui.

Clairement, elle faisait cela pour t'embêter, sachant pertinemment que Cobra n'était qu'une extension de toi-même. Tu ne manquais pas d'autorité avec ton équipage en temps normal, mais elle avait le don pour essayer de constamment traverser les mailles du filet. Malheureusement pour elle, tu restais aux aguets même en l'amadouant. Cobra pouvait bien essayer de protester, le contrôle que tu avais sur lui était incomparable aujourd'hui par rapport à la première fois.

- Reposez-vous, faites ce que vous voulez mais restez préparées dans le cas où les plans venaient à changer.


De ton côté il serait un peu gros de se reposer maintenant après n'avoir littéralement foutu. Tu te savais en territoire plus ou moins contrôlé ici, mais ta prudence naturelle te poussait à vouloir monter la garde. Une attaque à l'improviste de l'ennemi pouvait s'avérer fatale, surtout lorsqu'il était difficile de vraiment s'y préparer autrement qu'en restant vigilante.

D'autant qu'en réalité, tu n'avais pas partagé l'intégralité des informations en ta possession avec Eleonore et Ada. Le privilège du grade t'avait permit d'accéder à des dossiers qui ne devraient même pas exister pour le commun des mortels. Ta première rencontre avec Yoshiro n'avait fait que refléter la puissance de la Cabale et l'image du corps ensanglanté d'Eleonore dans tes bras ne t'avaient jamais vraiment quitté.

Il fallait que tu assures... Et pour cela, tu irais étudier l'ennemi jusqu'à la fin des temps s'il le fallait. Difficile de savoir quel élément allait vous faire obstacle, mais si c'était l'un de ceux qui apparaissaient dans ces dossiers alors tu devais tout connaître de sa vie. D'autant que tu avais toutes les raisons de penser que le chef de tout cela se cachait parmi ces gens, se faisant passer pour une brebis au milieu du troupeau.

Pourquoi penser cela ? Car la Cabale n'avait été que tromperie sur tromperie.

Lorsque tu pensais avoir saisi leur fonctionnement, il s'avérait que celui-ci n'était qu'un énième écran de fumée pour cacher toujours plus la vérité. Si l'organisation ne semblait pas être si différente des autres, elle paraissait toujours avoir un coup d'avance sur toi. Son chef était malin, sans doute plus que vous trois réunis. Si tu venais à échouer lors de cette mission, tu ne te le pardonnerais pas.

Qu'elle l'admette ou non, Ada avait fini par faire partie de l'équipage. Vous vous ne connaissiez que depuis quelques semaines, mais sur un champ de bataille le temps avait le désavantage de passer bien plus lentement. Ta carrière était une chose, la santé des gens que tu estimais en était une autre.

Etait-ce cela le point que portait au quotidien l'Amiral Salem ? Chaque jour tu te faisais cette réflexion et chaque jour tes épaules s'en retrouvaient un peu plus alourdies.

- Bonne nuit mesdames. Je vais veiller encore un peu.

Loin était l'époque où tu n'étais qu'une marine parmi tant d'autres, n'ayant pour responsabilité que de sauver ta propre vie.




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