Les ennemis sont là !
Il est six heures du matin, les paysans se réveillent après la nuit mouvementée qui a frappé le village. Certains des paysans, notamment les plus proches de la zone d'affrontement, se sont réveillés plus tôt. Ils sont surpris de constater les dégâts qu'a subis la place publique. Les corps des chasseurs de primes, éparpillés un peu partout, font froid dans le dos. Les civils sont terrifiés, ils n'avaient jamais vu un tel massacre, surtout dans leur petit village de cultivateur. Certains accusent les étrangers d'avoir apporté la discorde et le malheur au village, d'autres ne se prononcent pas, car la milice locale n'est pas encore revenue de leur patrouille quotidienne. Ils ignorent qu'elle a fini découpé en morceau éparpillé au quatre coins de la forêt, sûrement dévoré par les bêtes sauvages à l'heure qu'il est. Han est soucieux, il sait que les chasseurs n'étaient qu'une diversion, il fait part de ses craintes à la patronne du bar où résident ses hommes blessés.
- Je pense que nous devrions déplacer mes soldats ailleurs, ils ne sont pas en sécurité, ici.
La femme au fort caractère, qui est en train de se servir une pinte pour se remettre de ses émotions, ne comprend pas.
- Comment ça les déplacer, ça servira à quoi ? Il n'y a plus de menaces, le corps des derniers couillons qui ont essayé de vous buter sont éparpillés à droite à gauche.
Han ordonne à ses soldats de transporter les blessés dans la caserne de la milice locale qui est désormais vide. La patronne hurle lorsque les blessés sont transportés, Han l'interrompt brusquement.
- Écoutez, l'attaque de cette nuit n'était que la première salve. Une seconde aura bientôt lieu et elle sera plus meurtrière que la première. Si nous restons ici, nous vous mettons en danger, mais nous nous exposons à nos ennemis.
La femme grimace d'incompréhension.
- Comment pouvez-vous savoir ça ?
Le révolutionnaire croise les bras, il regarde la femme.
- C'est une tactique simple, mais efficace. Pour récolter des informations sur les ennemis, il suffit d'envoyer des chèvres à l'abattoir. Les chèvres sont seulement des sacrifices qui n'ont qu'un but, révéler le nombre d'ennemis, ses forces, ses faiblesses et accessoirement affaiblir ses rangs. Une fois que les sacrifiables sont morts, que l'ennemi s'est dévoilé, la véritable équipe passe à l'action. Elle a plus de chance de réussir à assassiner la cible.
La femme frissonne de dégoût.
- Bouah… C'est sordide comme technique, qui est le malade qui a bien pu inventer ça ?
Han esquisse un léger sourire, répondant à la patronne, tout en se mettant en route avec ses hommes.
- C'est moi, lorsque j'étais agent du Cipher Pol, j'ai mis au point plusieurs tactiques plus sordides les unes que les autres.
La femme est bouche-bée, elle ne dit plus rien, se contente de tenir sa pinte pleine à raz-bord. Elle regarde Han s'éloigner avec ses hommes, pendant qu'il lui fait un geste de la main droite la remerciant pour son hospitalité. Les blessés sont délicatement déplacés par trois hommes : un soldat se charge de tenir les jambes, un autre soutient les épaules du blessé, tandis que le dernier maintient son dos. Il y a quatre blessés, donc douze soldats mobilisés. Han ordonne à ses hommes de se séparer en quatre groupes, prendre chacun un chemin différent pour se rendre à la caserne. Les révolutionnaires obéissent, Han est le seul à ne pas faire partie d'un groupe. Il se met à courir en direction du port, transformant ses jambes et bras en ressort pour rebondir sur les structures qui l'entourent, augmentant ainsi sa vitesse.
- Vite, je dois m'assurer que le navire est intact !
Han fini par arriver au port, il constate qu'aucun des navires amarrés n'a subi le moindre dégât. Ce qui le rassure, mais sa joie est de courte durée. Soudainement, une explosion surgit en ville. Le révolutionnaire craint le pire, il fonce de toutes ses forces en direction de la fumée qui s'échappe de la déflagration. Une fois sur place, il ne peut que constater l'horrible vérité. Il grince des dents, les poings serrés. Devant lui se trouve une pile de cadavre sur laquelle est assis un homme dos tourné qui mâchouille une cuisse de poulet. Les cadavres appartiennent à quelques soldats de Han, à un des quatre groupes, mais il y a aussi des civils. Le type n'a pas remarqué la présence du révolutionnaire, c'est lorsqu'Han s'approche du blessé que ses hommes transportaient pour vérifier son état, que l'assassin le remarque. Il se tourne, regarde Han qui touche le pouls de Joe surnommé « Rocky ». L'homme utilise deux Escargophone pour appeler ses deux alliés qui sont partis à la recherche du chef des Freedom Fighters.
Kaen
- Il est là, dans la zone ouest, je débuterai sans vous. Communication terminée.
Baragouine-t-il en mâchant sa nourriture. À l'autre bout de chaque combiné, les deux alliés ne sont pas d'accord. L'un qui n'a pas encore attrapé un groupe fait demi-tour en utilisant le Geppou, tout en pestant.
- Rhaaa... Il est chiant à vouloir la jouer solo !
L'autre homme, qui a rejoint le groupe de Tanpan, cesse de tuer. Il ne reste que cinq révolutionnaires qui se placent devant le blessé pour le protéger de leur propre corps. Ils observent l'agent du Cipher Pol Number 5 soupirer tandis qu'il achève sa victime en l'étranglant avec sa main droite. Dans sa main gauche, il tient un Escargophone.
- Pffff... Quelle vie, je vous jure. Il ne pouvait pas attendre que je termine ? Bon, si je m'attarde trop longtemps, ils vont me le buter.
Dit-il en balançant nonchalamment le corps de sa cible, il tombe face contre terre, le visage ensanglanté. Il pose son Escargophone sur son épaule droite, la bave de l'animal se colle à la chemise blanche de l'homme. Le type aux cheveux émeraude s'envole dans les cieux avec son Geppou et il fend ces derniers grâce au Soru.
- Accroche-toi, bonhomme.
Demande-t-il à son Escargophone. Les révolutionnaires en profitent pour transporter Tanpan jusqu'à la caserne dans laquelle ils retrouveront les autres groupes, hormis celui de Joe. Du côté de Han, celui-ci constate la mort de son ami, ce qui le peine et l'énerve. Il regarde le responsable qui git sur la montagne formée par ses amis et certains de ceux qui l'ont accueilli sur cette île.
- Ignoble monstre, je vais te faire payer leur mort.
Dit-il sans hausser le ton, mais avec assurance. L'homme termine sa cuisse de poulet en l'avalant entièrement, mâchouillant l'os. Il se lève, se tenant debout sur un cadavre piétiné par l'agent, puis il se met à insulter son ennemi.
- C'est donc toi, le fameux Seki Han le « Balafré ». Je ne vois pas ce que la fratrie Ichizoku te trouve. Tu n'as rien d'extraordinaire, tu ne dégages aucun charisme, t'es un type banal, quoi. Tu veux mon avi...
Le Seki interrompt l'homme.
- Descend.
L'assassin est narquois.
- Pardon ?
Le « Balafré » se répète.
- Descend, c'est la dernière fois que je me répète.
L'assassin grimace, il affiche un air hautain, tout en serrant les dents.
- Tu sais à qui tu parles ? Petite merde, je suis un agent de catégorie I ! Tu commences à te rendre compte à qui tu parles. Je suis Kaen, élite du Cipher Pol Number Five. D'ailleurs, si je me souviens bien, quand tu étais de notre côté, tu n'étais qu'un agent de catégo…
Soudainement, Kaen reçoit un coup dans le visage qui l'envoie valser au loin. Il finit par s'écraser sur le sol en faisant quelques ricochets avant de se ressaisir. Le révolutionnaire, qui a envoyé son poing droit après avoir transformé son avant-bras en ressort pour frapper sa cible à distance, ne répète jamais deux fois la même chose. Son avant-bras transformé en ressort revient à sa place, puis il retrouve sa forme humaine.
- Merde, j'ai mal évalué la puissance de mon coup, j'aurai peut-être dû comprimer mon avant-bras plus longtemps pour m'assurer que le coup lui soit mortel.
Du côté de Kaen, ce dernier, recouvert de plaie et le nez brisé, peine à se redresser. Il halète, regardant des gouttes de sang provenant de sa blessure au nez tacher le sol. Il voit trouble, la douleur est immense, surtout qu'il n'a pas encore émergé.
- Je n'ai rien vu venir, je ne sais pas comment il a fait pour me toucher, mais c'était violent…
Han s'avance dans la direction de sa cible pour l'achever, mais les alliés de celle-ci arrivent au bout moment. Ils se placent devant leur collègue faisant face au Seki. L'un des alliés demande à Kaen s'il va bien, ce dernier peste.
- Comment tu veux que j'aille bien, je me suis mangé un putain de boulet de canon en pleine gueule... BORDEL DE MERDE... !!!
Hurle-t-il de douleur lorsqu'il touche son nez. Jin, l'homme curieux, constate la souffrance de son partenaire.
Woo Jin
- Calme-toi, ça ne sert à rien de s'énerver. Prends le temps qu'il faut pour te remettre sur pied, avec le boss, on va s'occuper de lui. Pas vrai, chef ?
Le chef d'équipe, défi Han en lui laissant un long regard provocateur.
- Cela faisant longtemps, Seki Han.
Le révolutionnaire sourcille, tout en affichant un air narquois.
- On se connait ?
Le chef ricane légèrement, tout en esquissant un sourire arrogant.
- Tu te souviens de la famille Ichizoku, n'est-ce pas ?
L'expression de Han devient plus sérieuse.
- Bien sûr, mais quel est le rapport ? Non, ne me dis pas que tu es...
Le chef éclate de rire.
Ichizoku « L'éclair vert » Sandai
- Cha-ha-ha-ha ! Ouais, c'est ça, je suis Ichizoku Sandai, le dernier-né de la famille Ichizoku ! Et crois-moi, être le dernier, c'est juste une façon de te dire que je suis le meilleur !
Han est surpris, son air devient moins sérieux.
- San... Sandai, c'est toi ?! Ouah, tu as changé. Je ne t'avais pas reconnu, gamin ! Tu as pris du galon, tu es agent de première catégorie, non ?
Sandai, en entendant le mot « Gamin » et « Agent de première catégorie », s'énerve.
- Cha-cha, écoute-moi bien, enfoiré… Le "Sandai" que t'as connu, c'est du passé. Maintenant, je suis un pro, un leader incontesté. Mon grade dépasse le tien depuis un bail, quand t'étais encore en train de jouer aux apprentis. Alors, ouvre bien tes oreilles et montre un peu de respect, ou t'encaisseras les conséquences, crois-moi !
Le « Balafré » ricane légèrement.
- Toujours aussi colérique, le petit dernier. Dis-moi, les deux autres Ichizoku sont venus avec toi ?
Le chef d'équipe retrouve son calme.
- Cha-ha-ha, je n'ai même pas besoin de leur aide pour te mettre hors-jeu, toi qui étais autrefois mon guide, mon mentor, mon frère. En vérité, j'ai insisté pour m'occuper de ta petite affaire moi-même. En te descendant, je prouverai à nos frères que je suis au-dessus de tout ça.
Han comprend la situation.
- C'était évident, la tactique des « appâts », ça ne pouvait venir que d'un de mes anciens camarades. Mais, j'étais loin d'imaginer que le Cipher Pol aurait envoyé un de mes frères pour me faire la peau. Surtout après avoir raté votre première tentative d'assassinat, vous auriez dû savoir que me ruer de coups et me balancer dans un ravin ne serait pas suffisant pour me tuer.
Sandai lève les yeux au ciel, tout en prenant un air moqueur.
- Ah, j'avais suggéré qu'on te fasse exécuter en te coupant ta tête sur une place publique, histoire de montrer que la trahison, ça ne pardonne pas au sein du gouvernement. Mais tu connais Shodai, toujours à vouloir régler nos histoires de famille en privé. Tu sais, père t'en a beaucoup voulu de nous avoir abandonnés, nous, et notre cause du jour au lendemain. Il a versé des larmes amères le jour de ton trépas. Cha-ha-ha, tu aurais dû voir ça, la première fois que j'ai vu père pleurer, j'en ai eu la nausée. Mais quand on a appris que tu avais survécu, on s'est dépêchés de prendre les choses en main pour être les seuls à gérer ton cas.
Han n'est pas enthousiasmé à l'idée de devoir affronter son petit frère dans un combat à mort. Pourtant, c'est la faute de celui-ci si ses amis sont dans un mauvais état et d'autres qui sont morts. Han demande quelque chose à Sandai.
- Il est inutile de te demander d'abandonner la mission, tu as reçu la même formation que moi. Tu es aussi plus têtu que je ne l'ai jamais été, père nous a appris à toujours honorer nos contrats. Lui désobéir serait un crime à vos yeux, à toi et aux deux autres. Nous n'avons donc pas le choix, nous allons devoir nous affronter dans un combat fratricide.
Le chef d'équipe n'est pas contre, il désire prouver sa valeur aux yeux de sa famille.
- Avant de commencer, dis-moi, comment vont les autres ?
Malgré qu'ils soient dans un camp opposé, Han souhaite prendre des nouvelles de ses frères et de son père. L'attitude du Seki n'étonne pas San.
- Comme tu veux. Shodai s'est marié, il y a quelques mois, avec sa femme, ils tentent d'avoir un enfant. Quant à Nidai, il est toujours égal à lui-même, il n'a pas changé en dix ans, il ne changera pas du jour au lendemain. Pour ce qui est de notre père, il aime toujours faire son Sudoku en buvant un verre de scotch. Et toi, quoi de neuf dans ta vie ?
Le Seki et le Ichizoku se parle sans animosité, s'échangeant des regards et affichant des expressions amicaux, comme de vieux frère qui se retrouvent après des années d'éloignement.
- Je n'ai pas fait grand-chose ses dernières années. Si tu veux tout savoir, j'ai monté mon équipage, nous avons combattu l'injustice. J'ai aussi même tué un chef d'équipe du CP0 durant une escorte, même si ma mission a été un échec. On ne gagne pas à tous les coups. Ah si, j'ai aussi botté le cul à un mafieux dans le royaume de la veine, c'était drôle, si tu avais été là, tu aurais rigolé. C'était un fils à papa accompagné d'une armoire à glace, mais son garde du corps était un cyborg, la tête de mon acolyte quand il s'en est rendu compte… Ha-ha-ha-ha !
Sandai se met, lui aussi, à rire.
- Cha-ha-ha-ha... La mafia, elle me fera toujours rire. Tiens, tu te souviens de l'affaire du capo ?
Han continue de rire.
- Tu veux parler de la mission où on devait protéger un Chef de Gang pour qu'il aille témoigner contre son boss pour une remise de peine ? Si je m'en souviens, c'était une mission d'envergure, les quatre frères comme escorte, il n'avait rien à craindre. On s'est occupé des assassins, mais à peine arrivé au tribunal, que le capo s'étouffe en mangeant son hot-dog.
Dit-il en ricanant.
- On a… Cha-ha-ha… ! On avait beau essayer de lui faire recracher le morceau, on n'a jamais réussi. Ce con est mort sur les marches du tribunal, le visage boursouflé, la langue pendu. Malgré toutes nos précautions, nous n'avons pas pu le protéger contre sa gourmandise.
Le Seki s'essuie les larmes de rire.
- Haaaa... Ce n'était pas la seule chose ironique à laquelle nous avons assisté. Mais, c'est du passé, il faut vivre le temps présent.
Le révolutionnaire remarque la splendide lame à la ceinture de son frère.
- Tiens, mais dis-moi, elle est magnifique ta lame. Où tu l'as trouvé ?
Sandai pose sa main gauche sur le pommeau de son Shirasaya.
- T'as remarqué ma lame ? C'est Soto Muso, un Meitou. Je l'ai récupéré en tuant un samouraï qui m'a défié en duel dans un bar, parce que j'ai bousculé sa lame sans faire exprès. Je l'ai buté et j'ai pris son arme. Elle est pas mal, hein ?
Le révolutionnaire aime bien l'épée.
- C'est une lame Shirasaya, ce genre d'arme est assez rare.
Le visage de Sandai, comme celui de Han, devient sérieux.
- Tu veux tester son tranchant ?
Dit-il en dégainant lentement son épée de son fourreau.
- Je suis curieux de voir à quel point tu t'es amélioré. Si j'estime que tu es mauvais, je te confisquerai ton Soto Muso.
Une tension électrique s'installe, Jin et Kaen rejoignent leur chef.
- Chef... Laissez-le-moi, j'ai un compte à régler avec ce bâtard.
Clame Kaen avec son nez ensanglanté.
- Sandai-san, ne vous salissez pas les mains. Nous allons nous occuper de Seki Han.
Les deux acolytes de Sandai sont prêts à se battre, celui-ci recule pour finalement s'adosser contre un arbre, les bras croisés, il attend avec impatience le combat.
- Je vous préviens, sans mon aide, vous n'avez aucune chance.
Les paroles de leur chef irritent la fierté des deux assassins, ils veulent lui prouver qu'ils peuvent vaincre leur cible. Han se met en position de combat, en voyant le visage de Kaen, sa colère refait surface, il n'a pas oublié la mort de ses amis.
- Je vous préviens, je n'aurai aucune pitié envers vous trois. Vous vous êtes attaqué à mes hommes, je ne vous le pardonnerai jamais.
Les agents du Cipher Pol et le révolutionnaire ne seront d'aucune pitié pour leur adversaire.
KoalaVolant
- Technique:
# Bane Bane no Punch
Han utilise les pouvoirs du fruit du ressort pour envoyer un coup de poing en allongeant son bras sur une longue distance en direction de sa cible, après l'avoir replié sur lui-même. Pour étendre son coup, il doit comprimer son avant-bras, afin de lui donner la force nécessaire. La direction du coup peut varier, il peut très bien envoyer un coup en ligne droite, tout comme une attaque courbée. Il peut utiliser ses deux bras, mais généralement, il n'en utilise qu'un seul.- Visuel:
Dernière édition par Han le Sam 22 Juin 2024 - 21:09, édité 5 fois