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Retour de bâton.


Retour de baton


RP associé à cette quête


Le Tigre Blanc entrait silencieusement dans le port de Poiscaille au petit matin. Les dernières journées en mer avaient été mouvementées depuis leur départ de Kanokuni. Un équipage ? Voilà donc ce qu’ils étaient hein ? Il n’aurait jamais cru vivre cette expérience un jour. Et puisque le bateau était sien, cela faisait sans doute de lui le capitaine non ? L’heure n’était pas vraiment aux questions. S’ils venaient sur cette île ce jour, ce n’était pas totalement par hasard. Après avoir récupéré ce dont ils avaient besoin dans l’entrepôt, ils avaient désormais besoin de faire le plein de vivres. Et de liquidités. Pour cela, Feng avait une idée. Il connaissait quelqu’un à Poiscaille. Du moins il suivait les activités de quelqu’un à Poiscaille avant d’être démis de ses fonctions. Suite à la sordide bataille qui avait sonné le glas de son sifu et de sa carrière politique, le Han avait décidé d’orienter ses dernières manœuvres de manière à retrouver les salopards de révolutionnaires derrière tout ça. Il n’avait pas eu le coeur de s’en prendre à ceux résidant sur Kanokuni pour ne pas altérer le climat déjà délétère de l’île mais rien n’interdisait de s’en prendre aux individus un peu trop enhardis par leur statut révolutionnaire qui s’amusaient à recruter de pauvres kanokuniens influençables.
En creusant avec le reste d’autorité que l’Empire lui octroyait à l’époque, il avait trouvé la piste cachée d’un activiste local qui avait failli figurer sur la liste des individus à abattre lors de la bataille. Un dénommé Deng. Sans doute un nom qui aurait pu être sans importance mais l’homme avait fait partie d’un groupuscule de rebelles qui avait quitté l’île après les conflits. Et il avait repris une agence d’assistance climatique depuis peu. Rien de bien incroyable mais financer une boutique de cet acabit était en dehors du budget d’un ex-pêcheur de cette trempe. La Révolution devait donc financer en sous-main cet établissement scabreux. Feng allait donc leur faire passer un message. Histoire de leur rappeler les valeurs de l’Empire. Quelque part, ce qui allait se produire aujourd’hui était une forme de justice et de volonté de retour à l’ordre non ?

Posant le pied sur le ponton, Feng inspira le bon air marin de cette île pleine de vie. De ce qu’il savait du coin, c’était d’ici que partait une bonne partie de la nourriture à base de poisson qui était servie à la Marine sur les Blues. Sa lame sur l’épaule, il inspecta le quai à la recherche d’un de ces gamins qui traînent sur les quais d’un peu toutes les mers du globe, prêts à rendre service pour une petite pièce. Il n’avait pas encore pris goût à cette liberté d’action et se laissa enivrer un moment de plus par les odeurs du port avant de glisser quelques berrys dans la paume d’un enfant d’une dizaine d’années aux grands yeux bleus.

« Les Pluies Pourpres ça te parle ? J’ai besoin d’aller leur parler, dit-il avec son plus beau sourire avant de rajouter encore une poignée de berrys. »

Le gamin semblait heureux de pouvoir aider un de ces voyageurs à fière allure. Les pirates ne courraient pas Poiscaille et la Marine y faisait un boulot plutôt correct, quelle raison de s’inquiéter ? Ce n’est pas comme s’ils arboraient un Jolly Roger après tout. Et la mise de Feng était impeccable comme à l’accoutumée. L’enfant lui indiqua un grand bâtiment sur plusieurs étages un peu plus haut dans la rue en face de lui. Bon. Le décor était planté, il ne restait plus qu’à y aller. D’un coup de manche de guandao sur la coque, il informa les autres zigues qu’ils étaient arrivés.

La journée allait être longue.




Dernière édition par Feng Han le Mar 11 Juin 2024 - 17:59, édité 1 fois
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Quelques pas derrière le Kanokunien se trouvait un individu qui aurait sûrement moins attiré la sympathie du jeune garçon. Une créature qui se voûtait en avant pour essayer en vain de cacher sa grande taille, se dissimulant sans grande réussite sous un grand manteau. Ses yeux globuleux furetaient à droite à gauche, scrutant les alentours avec avidité, s’imprégnant de chaque détail comme s’il s’agissait d’une œuvre d’art. Mais pour une fois Ojom n’avait pas le cœur à ses observations. Cela faisait plusieurs jours maintenant que ses pensées vagabondaient sur d'autres sujets. Il avait … du mal à pleinement assimiler sa situation présente.

Pirate... Ojom connaissait le mot bien entendu. Il en avait vu défiler des centaines sur l'Île des Hommes Poissons. La plupart ? Des pilleurs grossiers aux histoires maculées de sang versé en vain. Des personnages fort peu intéressants, tout juste bons à servir de remplissage dans l'histoire d'un autre. Seconds rôles jusqu'au bout des ongles. Il en avait cependant observé une poignée dont les désirs allaient au-delà du seul appât du gain. Le goût de l'aventure était une motivation qui revenait souvent parmi ceux-là. L'amour de la liberté aussi, tout comme l'envie primaire d'être le plus fort. De bien jolies notions qui servaient avant tout à justifier des actes d'un égoïsme sans pareil, qu'ils soient bons ou mauvais.

Ojom ne s'était jamais vraiment imaginé faire partie d'un équipage, encore moins pirate. Il avait embrassé l'idée de prendre la mer oui, de voyager au-delà des frontières de son petit monde mais il n'avait accordé que bien trop de réflexion au fait qu'il allait devoir faire quelque chose une fois dehors. Le monde extérieur n'était pas clément au point de se laisser contempler sans jouer les difficiles. Et quand il s’agissait de suivre ses désirs égoïstes… Et bien le requin ne s’était jamais fait d’illusions quant à ses motivations profondes. Il voulait consumer des histoires avec la même avidité que d’autres pourchassent l’or ou la gloire. La moralité de ce qu’il devait faire pour y parvenir n’avait jamais été une de ses préoccupations.

Et puis… S’il était tout à fait honnête… En lui s'était élevée une curiosité piquante. Son évasion lui avait ouvert les yeux quant à la différence entre le théorique et l'expérience et il voulait se faire une idée plus concrète de ce qu’était la piraterie. Ses yeux globuleux se posèrent dans le dos de l’imposant général. Croyait-il en la cause de son capitaine ? Pas vraiment. Ils se connaissaient à peine, mais l’homme était assez intriguant pour que le requin veuille voir ce que la vie lui réservait. Et si Ojom pouvait donner un petit coup de pouce à cette épopée pour qu’elle soit digne de ce nom… Pourquoi pas.

Et donc son premier acte en tant que pirate serait d'aller piller. Hm. Pas exactement une introduction débordante d'originalité. Mais il comprenait aussi que c’était un mal nécessaire. Un navire avait besoin de fonds et c’était la méthode la plus rapide. Le vol n’avait rien d’étranger à l’Homme Poisson et s’il n’était pas friand de violence la demi-décennie passée dans une cage avait un peu assoupli ses déjà forts relatifs codes moraux. Cela dit, il y avait des choses qu’il voulait savoir.

- Dîtes moi, capitaine… Que comptez-vous faire de nos hôtes lorsqu’ils s’opposeront inévitablement à notre… Réquisition ?

Ojom était curieux du genre d’homme à qui il avait affaire. Allait-il faire un carnage ? Une mise en scène humiliante ? Une tentative d’intimidation pacifique ? Tellement d’options, toutes intrigantes à leur façon.



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Retour de baton


Ojom, l’homme-poisson, accompagnait Feng dans ses déplacements de la journée. A vrai dire, Qin Shi Cai était occupé et leur avait promis de les retrouver au navire. Peng et Haoyu veillaient sur leur embarcation et allaient sans doute négocier un peu sur le port pour récupérer des vivres. Avoir le mystérieux et effrayant Ojom avec lui était donc une bonne idée. Non pas qu’il se méfie de lui mais bon… Sa demande quant à ce qu’ils allaient faire des gens qu’ils rencontreraient le rassura. L’horrible créature, quoi que très amicale, faisait preuve d’une jugeote peu commune et le Han l’appréciait de plus en plus. Il lui répondit donc en toute honnêteté.

« Les gens que nous croiserons sur place ? Il faudra les incapaciter dans la mesure du possible.. Pas d’effusion de sang inutile et tu peux employer la force que tu jugeras nécessaire. Je veux juste m’occuper personnellement de leur meneur. Vois-tu ces gens, sous le couvert d’être d’aimables prestataires de service, gangrènent l’île où nous étions précédemment. Je ne sais pas si tu as déjà entendu parler de la Révolution. Cela te dit quelque chose ? »

Fendant la foule avec aisance, les deux individus se firent facilement indiquer le lieu appelé les Pluies Pourpres. Les gens semblaient y venir pour payer des services d’assistance climatique. Le Han avait eu vent de la bonne qualité des prestations vendues. Aussi avait-il eu quelque scrupule à planifier ce qu’ils allaient faire. Et pourtant. Il avait suffi d’une nuit de cauchemar en se rappelant de la bataille contre les révolutionnaires et tout ce qui s’était ensuivi pour que Feng voie ses scrupules disparaître comme par enchantement. Ils allaient démolir tous les individus un peu trop enflammés pour la cause de la révolution.

La bâtisse devant eux semblait faite de bois et de pierre et rassemblait bon nombre de gens devant l’entrée. Malgré l’heure, les gens se pressaient déjà devant l’office qui semblait être en train d’ouvrir. Tous semblaient porter des bibelots et l’idée vint à Feng que la plupart des clients devaient troquer des objets contre des prédictions météo. Original comme moyen de paiement. Révolutionnaire même, n’est-ce pas ? Jouant des épaules, le Han laissa son camarade poisseux ouvrir la voie. Ils en avaient convenu sur le chemin et cela lui allait bien. Le physique d’Ojom lui permettait, de par sa singularité extrême, d’effrayer ou à minima d’interloquer les gens juste assez pour qu’on ne leur pose pas de questions. Aussi réussirent-ils sans ambages à atteindre l’intérieur du lieu dont Feng avait tant entendu parler. L’endroit était minimaliste et on y trouvait des tables et une pièce fermée dédiée à des entretiens en nombre plus réduit. Un escalier montait au premier étage et le Han en déduisit que le matériel et les habitations s’il y en avait étaient ici. Ainsi, Feng ne ferma les portes qu'après leur entrée, faisant choir la lourde barre de bois dans l’emplacement dédié, à la grande surprise de tous.




Dernière édition par Feng Han le Dim 14 Juil 2024 - 8:08, édité 1 fois
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MISTERTIGRI DÉGUISÉ

Année 1629

Avec Feng Han et Ojom

Il faut s'échapper de Poiscaille.




Il est caché, le minet, observe le port de loin en compagnie de Yona, mais tremblant intérieurement de peur face à une menace qu'il sait présente. Démasqué comme il est, il sait le temps compté, Straub étant averti de la capture du mink. Être libéré de l'homme qui le retenait par l'épéiste est une chose, mais comme le chef de cet homme est au courant qu'il était de l'autre côté de l'île, hors de question désormais de se cacher dans le coin. Toutefois, toute la bande de l'homme de couleur ne l'accompagne pas directement et le financier reconnait certaines têtes pas très amicales de loin.


La destination des gentils remplie de méchants ? Mmm… un classique.






Il fait jour, mais peut-être que la foule permettra d'agir. De toute manière, le minet est débusqué, les coins boisés ne sont plus un endroit sûr et sa némésis a bougé. Aucune meilleure occasion d'agir ne se présentera.


Bon, Yona, voilà le topo : Straub me cherche activement et chaque jour, j'ai l'impression que des gens arrivent sur l'ile pour avoir ma tête. Le type que tu as tué tout à l'heure travaillait pour lui et son collègue est allé chercher le patron, donc on peut espérer que le patron en question a quitté le port. En résumé, le champ est plus libre que jamais pour s'enfuir. Ce qu'il faut, c'est trouver un bateau, s'y infiltrer ou convaincre le capitaine de nous prendre à bord ou, plus compliqué, le voler. Est-ce que tu sais piloter un navire ?


Et sa sauveuse de prendre un air surpris, montrant qu'elle ne s'attendait pas à la question.


Hein ? Euh… Non, je ne sais pas piloter de navire. Et toi ?







Il soupire en haussant le regard et fixe, morne, son accompagnatrice.


J'ai essayé et je me demande comme je suis encore en vie. Surement grâce à ma singularité karmique. J'ai toujours su bien éviter la mort. Il nous reste l'infiltration ou la négociation. Objectif 1 : se rapprocher des estacades. Allez, on se grouille. Cache-moi sous ta veste ; ça te fera un gros dos, mais on n'a pas le choix.


Ainsi, le duo approche les bâtisses et Mistertigri claque des dents sous la pression. Une secousse de son équipière le fait se ressaisir et les voici arrivés. Sous la veste de Yona, le mink entend des gars au rire gras discuter d'argent. Des hommes de Straub, il les reconnait. À force d'être recherché par eux, il a fini par s'habituer à leur manière de parler et remarque, alors que sa porteuse avance, que son ennemi a laissé dans le port plus d'hommes de main que prévu. Plus que soucieux, il chuchote :


Yona, caché sous tes habits, c'est trop suspect. Il y a un magasin tout proche, "Clothe Barble". Sur ta droite. On y va en vitesse !




Il sent alors la femme aller plus vite, secoué par le rythme de marche, mais il se retrouve vite en intérieur, où il peut discrètement se glisser dans les rayons. Petit, il ne se fait pas remarquer et use de sa discrétion pour passer inaperçu, tandis que comme Yona, il regarde parmi les vêtements de petite taille. Il déniche ainsi de nouveaux vêtements, ainsi qu'un foulard et un chapeau, affichant à sa comparse un regard malicieux et fier de son futur déguisement. Après avoir effectué l'achat, Yona lui tend les habits qu'il enfile pour ressortir, plus discret, mieux couvert et plus haut de quinze centimètres grâce à des hautes semelles ridicules et surement dépassées de mode, montrant ainsi que Poiscaille n'est pas l'île de la tendance. Saisissant la main d'une Yona qui rougit, il remarque que le coin reste infesté de gens qu'il connait et restent une menace. Tout doué en déguisement qu'il est et même en adoptant une attitude différente, il n'est pas à l'abri des regards, aussi dit-il discrètement :



On va passer derrière le magasin de la Maison pourpre, ça nous fera un détour, mais il y a trop de chasseurs de ce côté. On pourra, en grimpant aux arbres, accéder aux toits de Poiscaille.




Ainsi, le duo entame son détour en approchant de ladite Maison.


Merci à Georgina pour le codage !


Dernière édition par Mistertigri le Mar 2 Juil 2024 - 14:16, édité 1 fois
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Ojom sentit un poids se lever de sa poitrine à la réponse de son nouveau capitaine. Il préférait savoir qu'il ne s'était pas retrouvé aux ordres d'une brute sanguinaire... Ou d'un lâche se cachant derrière un faux pacifisme d'ailleurs. La violence était une arme à n'utiliser qu'en dernier recours mais si la captivité avait enseigné une chose à l'Homme Poisson c'est que l'avoir dans son arsenal était une nécessité.

- La Révolution ? J'ai quelques notions... C'est une de leurs attaques sur le palais qui m'a offert l'opportunité de m'évader. Mais j'ignore tout de leurs motivations ou de leurs méthodes. Si ce n'est qu'elles ont l'air violentes.

Ce n'était pas tout à fait vrai. Ojom n'avait certes obtenu des informations que très partielles sur le sujet mais il bien avait quelques théories sur le pourquoi du comment. Il avait déjà vu des mouvements révolutionnaires à l'œuvre sur son île natale après tout. Le système de castes au sein de Kanokuni semblait strict, nul doute que les ambitions de certains s'étendaient au delà du statut octroyé par leur naissance. Et pour peu que suffisamment de ces derniers aient les moyens financiers pour exciter la soif de vengeance d'une population écrasée par les taxes et sensibles aux belles promesses d'un autre quotidien... Il n'en fallait pas plus pour que la poudrière explose. Hélas les méthodes de tels mouvements étaient rarement à la hauteur de leurs idéaux affichés. Quoi qu'il en soit Ojom ne se sentait pas en position de juger de la moralité de la position des uns ou des autres. Il n'en avait d'ailleurs pas vraiment envie non plus. Cela étant il ne manquerait pas de poser des questions à ce sujet à Han, il devait y avoir des histoires très intéressantes au milieu de ces récits de conflits.

Une petite foule s'était rassemblée devant leur destination. C'était plus que ce à quoi il s'attendait. Ojom grinça des dents. Urg, les bains de foule n'étaient pas vraiment sa tasse de thé. Tant pis, il allait devoir se faire violence. Mais tout de même... Les gens de la surface étaient donc à ce point à la merci de la météo ? Que la pluie ou une tempête puisse représenter un tel obstacle pour ces pêcheurs était une notion un brin étrange pour l'Homme-Poisson. L'océan qui était son foyer était si hostile pour les fragiles humains. Non pas les dangers soient absents des profondeurs, loin de là, mais personne ici-bas n'irait payer pour une prédiction météo... D'ailleurs comment faisaient-ils pour prévoir le temps alors qu'ils ne pouvaient percevoir les courants comme lui ? Ça pourrait être amusant de le découvrir.

*Mais avant... au boulot.*

L'habitant des abysses fit craquer ses épaules. Pour la première fois depuis qu'il était rentré au service du Kanokunien, Ojom se redressa complètement, laissant voir toute sa taille. Lorsqu'il ne se voûtait pas, même sa figure élancée devenait imposante. D'un pas assuré il commença à se frayer un chemin à travers la foule de pêcheurs. Les uns après les autres, ils se retournaient vers lui d'un air indigné avant de s'écarter dans un sursaut d'effroi. Qui serait assez stupide pour se mettre entre un requin noir de trois mètres et sa destination ? Aucune file d'attente, aussi longue soit-elle, ne méritait de mettre cette dentition à l'épreuve. Tout ce qu'il avait à faire c'était les fixer un moment de ses yeux noirs et les humains s'écartaient. Un vrai pouvoir magique.  Ojom n'avait aucune objection à utiliser son physique pour intimider leurs interlocuteurs. Il était habitué aux réactions d'effroi et de dégoûts, qu'elles viennent de ses congénères ou des habitants de la surface. Loin d'être vexé, il trouvait au contraire ces réactions propices à générer la tranquillité qu'il appréciait tant.


====

L'intérieur n'était pas très intéressant. C'était sobre, des tables, une pièce pour des entretiens et un escalier menant aux étages supérieurs. Il y avait cependant bien plus d'employés qu'Ojom l'escomptait. Une grille de tarifs accrochée au mur proposait des services comme des averses sur demande. Ce n'était donc pas un endroit où l'on se contentait de prédire la météo. Au travers d'artifices bien mystérieux pour l'Homme-Poisson, ces gens étaient capables de l'influencer. De provoquer la pluie ou les vagues selon leur bon vouloir... Voilà un savoir qu'il n'avait jamais pu approcher autrefois. Pas avant aujourd'hui en tout cas. Un sourire étrange fendit son visage. Ce qui n'était jusqu'ici qu'un racket pour le compte de son capitaine devenait subitement bien plus personnel.

Son odorat plus fin que la moyenne percevait aussi un délicat fumet remonter depuis le plancher. Le délicieux et ô combien familier parfum du poisson fumé... Et pourtant ni l'extérieur ni l'intérieur ne semblait offrir un accès à un quelconque sous-sol. Ojom murmura à son capitaine.

- Quelque chose sous nos pieds. Peut être une cave secrète.

Un individu bedonnant dans des habits de bureaucrate typiques de Kanokuni avança vers eux, tout sourire, mais son malaise était évident.

- Bonjour messieurs. Puis-je vous aider ?

Ojom tourna vers le pauvre homme les deux orbes d'un noir de jais qui lui servaient d'yeux. Puis, d'un ton on ne peut plus posé mais qui suintait de menaces.

- Oui... Nous aimerions tout emporter.

Il y eut un bref moment de silence gênant. Un flottement le temps que l'information monte au cerveau de l'employé incrédule. Du coin de l'œil il apercevait la porte qu'Han avait verrouillé. Son expression de commercial avisé se mua en terreur.

- P-Pardon ?

Ojom fit un pas en avant. Le météorologue en fit trois en arrière. Tous les regards étaient maintenant tournés vers eux, la tension si palpable qu'on aurait pu la trancher avec un couteau.

- Je tiens à vous recommander la méthode douce...

La requête était sincère mais elle avait tout d'une provocation. L'employé tenta de se replier vers la relative sécurité de son bureau, mais à peine avait-il entamé son bond en arrière que l'Homme-Poisson était déjà sur lui. Fondant sur sa proie avec la célérité d'un serpent, Ojom saisit le malheureux par le col avant de l'envoyer voler vers le mur derrière eux avec autant d'aisance que s'il venait de balayer une mouche. Le météorologue s'écrasa contre le bois avec fracas avant de s'effondrer sur le sol, assommé sur le coup. Ojom resta perplexe un instant, comme surpris par sa propre force. Ces gens n'avaient rien à voir avec les soldats révolutionnaires qu'il avait déjà affronté. Maintenant qu'il était confronté à des citoyens qui n'étaient ni combattants ni pirates, il réalisait combien l'espèce humaine était naturellement fragile comparé aux siens. Comment pouvait-on survivre avec des corps si frêles ?

- Tant pis...



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UN INTRIGANT CHAHUT

Année 1629

Avec Feng Han et Ojom

Il faut contourner la Maison pourpre




Il tourne les pupilles vers la gauche, puis la tête légèrement vers la droite, le palpitant calme mais l'esprit moins serein. Jouant la détente, observant le moins possible autour de lui, les oreilles cachées sous un couvre-chef et la tête cachée sous un foulard, la queue rentrée dans ses habits, le mink avance d'un bon pas. Oh, un prospectus par terre ! Il le ramasse ni vu ni connu pour dissimuler son visage. Mince, c'est Gunther et Barkam qui arrivent depuis la droite ! Alors il se place devant Yona pour que les deux malabars, ne le distinguent pas trop. Le nombre de sales types qu'il parvient à dénombrer n'est pas pour le rassurer, bien au contraire. Il se rend de plus en plus compte que nombreux sont les gens à sa recherche. Les quais eux-mêmes doivent être un enfer véritable. Là où il aurait d'habitude fait un commentaire sarcastique, il préfère se taire, d'autant qu'un trio d'autres chasseurs de prime s'en prend à une jeune fille en riant grassement. Mais arrive alors un groupe de marines qui intervient et permet à la jeune femme de s'échapper. Le financier choisit de tendre l'oreille, car le sous-officier ne semble pas vouloir faire d'arrestation, mais une remise à l'ordre.


Dernier avertissement ! Dites à Straub que si vous ne vous calmez pas tous, le lieutenant-colonel Foin lancera les hostilités et c'est la Marine qui vous chassera de l'île. Alors arrêtez de vous comporter comme des pirates ! C'est votre dernière chance !






La troupe se sépare alors des chasseurs, qui ne font plus les fiers. Yona et Mistertigri atteignent la Maison Pourpre que le duo atteint rapidement. Après avoir jeté un oeil et une oreille autour d'eux, ils entament la grimpe à un des arbres entourant directement le bâtiment, afin d'être cachés par le feuillage.


Il y a pas à dire, Straub a mis les petits plats dans les grands. Les quais eux-même doivent être un véritable enfer, je confirme, narrateur.






Et le duo de continuer la grimpette. Avec ses petits bras, Mistertigri peine à atteindre certaines branches, mais prend un peu appui sur son accompagnatrice jusqu'à atteindre non sans difficulté une branche plus dégagée. Transpirant un peu, il regarde aux alentours, en particulier les toits. Ils sont éloignés.


Ah ! Ouais. Dans ma tête, les bâtiments étaient un chouïa plus proches. Ouaip ouaip ouaip. Ben… Peut-être qu'en courant très vite…






Mais alors qu'il suppose et observe, une porte s'ouvre. Il regarde, c'est la porte du premier étage donnant sur le balcon. Sortant avec une tasse de thé, une femme vient apparemment prendre l'air, mais visiblement pressée, car elle n'a pas l'air de prendre le temps de profiter de sa boisson. Dans l'esprit du financier, il n'y a rien de bien surprenant : horaires abusifs, conditions de travail déplorables ou désir de se montrer acharnée au travail, cette employée, car sur Poiscaille les gens savent que l'étage de la Maison pourpre est réservé au personnel, a bien des raisons qui pourraient expliquer son empressement.

Puis un fracas retentit. Quelque chose vient de heurter le mur auquel le duo tourne le dos. Un bruit qui n'échappe pas au mink qui, alors surpris, car ne se concentrant alors pas sur la Maison pourpre, tend maintenant une oreille attentive en faisait signe à son associée de ne faire aucun bruit. Il distingue une courte réplique, mais soudain quelqu'un crie. Puis plusieurs personnes à l'intérieur crient et on commence apparemment à s'agiter, car sans distinguer de bagarre, le chat comprend que certains courent. D'ailleurs, une personnes emprunte l'escalier et vienne se réfugier sur le balcon. Un choix étrange : la sortie du magasin aurait été plus sure, non ? Et la secrétaire de demander :


Qu'est-ce qui se passe ?







Un homme effrayé fait signe à la femme de ne pas faire de bruit, répondant le plus bas :


Taisez-vous… Il y a un grand type, qui a jeté le vendeur contre un mur et un autre qui bloque la porte.






Ainsi, le balcon devient un refuge pour ces gens apeurés. Il ne devient plus bon de rester sur cet arbre. Ou alors… une idée bizarre traverse le mink.


S'il faut se jeter dans la gueule d'un loup, jetons-nous dans la gueule de celui qui a le moins de dents. On entre !





Et sa sauveuse de prendre un air surpris, montrant qu'elle ne s'attendait pas à cette option.


Avec une prise d'otage ? Tu es fou ?






Écoute ça : s'ils font du grabuge, ils vont devoir eux aussi quitter l'ile à cause de la Marine. Si je leur propose une grosse somme et un chemin discret jusqu'au port, ils ne pourront pas refuser. Foin-Foin a déjà déployé la Marine à cause des chasseurs. Et j'ajoute que parmi ces derniers, je viens de voir des têtes qui bossent pas pour Straub. Si ça se trouve, tous mes créanciers m'ont localisé, donc une fois au port, il faut sauter dans un bateau direct, le déguisement suffira jamais. Donc on entre, on se cache pour évaluer la situation et si les types sont pas des gros psychopathes, on marchande avec eux.


Gardant un air sérieux, il sait, il voit que Yona n'est pas totalement convaincue par l'idée, ni par le raisonnement.


De toute façon, échapper à deux types sera jamais aussi compliqué qu'échapper à toute une bande de tueurs. Allez, en scène, mauvaise troupe !




Tandis qu'ils montent sur le balcon, Mistertigri et Yona constatent que la femme et l'homme apeurés se sont cachés derrière l'autre mur, sans dire mot, laissant ainsi le champ libre au duo, qui avance au milieu des outils et instruments divers entreposés à cet étage sans savoir à quoi ils servent. À petits pas, ils approchent de l'escalier qui descend et l'empruntent, puis restent sur les marches. Ils tendent l'oreille.


Merci à Georgina pour le codage !


Dernière édition par Mistertigri le Lun 12 Aoû 2024 - 9:38, édité 2 fois
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Retour de baton


RP associé à cette quête

L'envergure que l'homme-poisson venait de prendre avait fait impression. Lui glissant au passage qu'un passage caché pouvait tout à fait se cacher sous leurs pieds, l'home poisson regarda se diriger vers lui un préposé au service client. L'homme semblait mal à l'aise et quoi de plus normal au vu de la différence de gabarit et du fait que la version semi-humaine d'un membre de la famille des Brachaeluridae lui demande de céder tous ses revenus. Feng regardait la scène d'un air patient. Il voulait voir de quoi son acolyte était capable. Et il en eût vite une première impression. En voyant le guichetier voler à travers la pièce pour rencontrer une surface dure, il ne pût qu'une fois de plus se surprendre à admirer la force des hommes-poissons. Si jamais leur race formait une armée, celle-ci serait si formidable que nul ne pourrait l'arrêter. Enfin... Avec des si vous savez... Malgré le fait que l'homme soit un civil, Feng n'éprouvait pas de remords particuliers. Il savait très bien qu'il avait franchi la ligne en partant de Kanokuni. Il se devait maintenant de raisonner comme un hors-la-loi et d'agir comme tel.

Dans les quelques instants de flottement où Feng jaugeait la foule, il eût tout le loisir de voir un groupe de cinq individus habillés dans un vert et jaune corporatiste tenter de s'en prendre à lui. Aucun doute que ceux-là travaillaient pour les Pluies Pourpres. Ojom aurait sans nul doute pu s'en charger mais il voulait sans doute voir lui aussi la maestria dont se devait de faire preuve un capitaine pirate. D'un léger sourire, le patriarche empoigna le long manche de son arme et, d'un ample et rapide revers de celle-ci, il éparpilla aux quatre vents ses agresseurs. Rien de trop sanglant non, il ne voulait pas passer pour un barbare démoniaque. Juste de longues estafilades spectaculaires et des côtes ou os cassés. De quoi refroidir les ardeurs et figer la foule dans une stupeur un peu plus profonde.

Sans considérer un instant de plus la foule, il regarda l'homme-poisson et lui donna un ordre simple.

« Que personne n'entre ou ne sorte. Récupères tout ce que tu peux. Je vais m'occuper à l'étage. »

Que le poisson commette d'horribles crimes pour respecter son ordre, il n'en avait que faire. Il savait qu'à l'étage il rencontrerait... DZOUUUUSH. D'un mouvement sec de sa lame, le Han bloqua de justesse l'éclair qui fonçait sur lui au moment où sa tête venait de franchir le haut de l'escalier. Un léger engourdissement s'empara de son bras, mettant tous ses sens en alerte. Dans la salle à laquelle il venait d'accéder, une quinzaine d'hommes et de femmes le regardaient, armés jusqu'au dent et séparés de lui par d'étranges sphères métalliques reliées à des bobines. Derrière eux, un homme se dressait. Deng. Sa mémoire remettait parfaitement ce visage à l'identique par rapport à celui que les photos de ses rapports pointaient. Un air austère, un visage fermé. Et deux yeux surpris. S'attendait-il à ce qu'un maréchal renégat de l'Empire ne vienne s'en prendre à lui ? Les quelques instants où leurs regards se croisèrent, Feng sut que non. Avant même que l'homme ne puisse crier un ordre supplémentaire ou demander à ses employés-sbires-camarades révolutionnaires d'agir, Feng avait repeint la moitié de la pièce en rouge, empoignant par le col l'homme qui, à n'en plus douter, organisait une petite propagande révolutionnaire, ou même une cellule, sur cette île. Lui écrasant la trachée contre son avant-bras, le Han lui coula un sourire mauvais.

« Je ne pensais pas revoir un compatriote ici.  »
- Maréchal Han, siffla Deng avec un mépris prononcé. Si j'avais su...
- Silence, cracha Feng en lui écrasant encore plus la gorge. Je ne viens pas pour prendre le thé. Je viens pour faire passer un message simple à vos camarades encore restés à Kanokuni. La Révolution doit quitter notre patrie pour que le peuple arrête de saigner.

Les mots à peine prononcés semblèrent faire rire le révolutionnaire qui cracha un glaviot de mépris sur le visage de Feng. Le Han prit la peine de retirer son avant-bras pour s'essuyer le visage, laissant choir le corps de Deng qui s'écrasa au sol pour reprendre son souffle. Les évènements qui allaient suivre risquaient de mal tourner. Aussi le Han prit son temps pour essuyer la trace de salive doublée de sang sur son visage.



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Le signal avait été donné, les ordres étaient clairs. Personne ne sort, voler tout ce qui à de la valeur. C'était la première fois qu'Ojom prenait une part aussi active dans la terreur. Et voir ces éminents chercheurs se mettre à courir partout à son approche comme des rats devant une torche avait quelque chose de grisant. Si ce serait mentir que de dire que ça ne l'amusait pas, l'Homme-Poisson n'avait pas l'intention de leur faire plus de mal que nécessaire. Le capitaine ne lui avait pas demandé de carnage, tout ce qu'ils avaient à faire c'était se tenir tranquille tandis que leur étrange agresseur s'emparait de leurs biens.

Les longs doigts griffus du requin s'emparèrent d'un sac qui trainait derrière l'un des bureaux privés. Il en apprécia le poids, le son... Hmf. Quelques pièces oui, mais beaucoup de babioles troquées par les villageois aussi. Certaines devaient probablement valoir un joli pécule et aux yeux d'Ojom plus encore étaient des curiosités très intrigantes. Mais il était peu probable que son nouvel équipage s'intéresse outre mesure à ces petits morceaux de la culture et des coutumes locales.

*Ils cachent probablement les choses plus précieuses en dessous...*

Ne voyant aucun passage vers le bas, Ojom serra le poing avant de le lever dans les airs. Il n'avait pas le temps de chercher un éventuel escalier secret, il ferait son propre passage à travers ces planches rongées par l'humidité.

Hélas, l'instinct de survie était une bien belle chose. Une bien dangereuse chose aussi. Car alors qu'il s'apprêtait à frapper, plusieurs météorologue se jetèrent sur lui, brandissant les armes de fortune qu'ils avaient ramassées. L'adrénaline pompée dans leur système sanguin donnait à ces chercheurs une force et une énergie qu'eux mêmes ne se seraient sûrement jamais soupçonnés. Face à la terreur que leur inspirait leurs deux assaillants même le plus pantouflard des météorologue se muait en véritable petite bête sauvage.
Mais ce délicat mélange d'ivresse chimique et de panique n'était pas sans ses inconvénients. L'irréalité de cette situation absurde leur faisait aussi perdre tout sens de la réalité et leur psyché en proie au chaos se raccrochait à du vide. Le premier savant avait vu une ouverture et frappa de toutes ses forces face à l'agresseur des profondeurs.

Bonk

Un sourire triomphant se dessina sur le visage de l'homme. Il arrive à tout le monde de faire des erreurs de calcul. En l'occurrence la peur leur avait fait à tous grandement surestimé l'avantage qu'un manche à balais et un peu de courage offraient face à un requin de presque deux fois leur taille. Le petit air de victoire s'effondra sur lui même lorsque le malheureux constata avec effroi que son Excalibur des placards s'était brisée en une pluie d'échardes.
Avant qu'il n'ait le temps de regretter son action, le poing d'Ojom s'était déjà logé profondément dans sa cage thoracique. L'impact du coup résonna à travers le corps flasque du chercheur qui s'effondra à genoux, vomissant des repas qu'il ne se souvenait même pas avoir pris. La fièvre guerrière de ses camarades s'évanouit aussitôt leur lourd leader étalé sur le sol.

-Tenez vous tranqui-

L'ordre d'Ojom s'interrompit lorsque son regard se posa sur quelque chose qui jusqu'alors lui avait échappé, caché en haut des marches. Un inconnu qui semblait différent des autres. Il n'avait ni le fumet des produits chimiques qu'utilisaient les employés ni le parfum iodé qui émanait des pêcheurs. L'explication la plus plausible était qu'il s'agissait d'un client étranger comme eux....

Ca et le fait qu'il s'agissait d'un gros chat orange aussi.

Ojom n'avait jamais vu de Mink, en tout cas pas de si près. Malheureusement pour son capitaine, cette nouvelle expérience repoussait sa mission bien loin dans ses pensées. Tant de questions qui fusaient dans son esprit. Il se sentait comme un enfant devant un nouveau jouet. Ou un camion de glace. D'une lente démarche à l'air menaçante, Ojom laissa tomba les scientifiques pour marcher en direction de l'escalier, les yeux rivés sur cette boule de poils colorée, faisant fi de la personne qui l'accompagnait complètement.

Il s'arrêta en bas des marches et laissa un sourire grotesque sur son visage de prédateur.

- .... Kitty Cat ♥

Sa nageoire dorsale frétillait de droite à gauche, comme un hideux labrador qui remue la queue. Il n'était pas certain de la chose qu'il avait en face de lui, mais la voir avait activé quelques fonctions primaires de son cerveau. Plus spécifiquement celles qui font faire "aaaaw" devant une vidéo de chatons.

- N'ai pas peur Kitty. Je ne te veux aucun mal.





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SUR CET ESCALIER MENANT AU PREMIER

Année 1629

Avec Feng Han et Ojom

Rencontre avec Ojom.




Se fiant à son excellente ouïe, le Mink tend l'oreille vers le rez-de-chaussée, cette salle en proie à une apparente prise d'otages qui ne le rassure pas, malgré ce qu'il semble vouloir faire paraitre. Sans trembler, il appréhende toutefois la situation maintenant qu'il est tout proche, mais sans ce côté aventureux, il n'aurait jamais osé avoir la carrière qu'il a connue jusque là. Avec Yona derrière lui, il écoute, car le nouveau fracas ayant eu lieu alors qu'il s'installait démontre bel et bien que les deux preneurs d'otage ne rechigneront pas à utiliser la violence. Mais aucune indication quant à leur barbarie, si ce n'est des gémissements montrant que toutes les cibles ne sont pas mortes. Cependant, le choc des spectateurs de la scène ne rassure pas et Mistertigri se pince les lèvres, se demandant si l'opération est si rentable. Il faut faire vite, car les gredins ne resteront pas là indéfiniment et déjà l'un parle de monter. Et zut, cela signifie utiliser les escaliers ! Accroupi, le Mink se redresse, stressé par l'urgence ; c'était à prévoir. Alors ni d'une, ni de deux, le financier regarde autour de lui pour voir une immense carte clouée au mur. Et au-dessus de lui, il voit que deux mètres au-dessus des marches, il y a un espace suffisant pour se dissimuler, pour peu que l'on arrive à s'accrocher. Il indique alors cet endroit à Yona et, en un éclair, soulève discrètement la carte et se dissimule sous elle, rangeant sa queue dans son pantalon tandis que Yona bondit et s'accroche à l'un des piliers de la rambarde du premier étage. Le minet entend une brève foudre et la dialogue qui s'engage, révélant que le bandit et le gérant des lieux se connaissent. L'affaire est donc personnelle, mais Yona ne tient plus et le chat, qui sort alors de sa cachette, la réceptionne pour lui éviter de faire du bruit en retombant. Puis l'écoute reprend. « Maréchal » ? L'assaillant serait maréchal de Kanokuni ? Apparemment deux hommes opposés dans leur vision des choses, l'un souhaitant la révolution et l'autre pas. Mais parlent-ils de simple révolte ? Ou y a-t-il une référence à l'Armée révolutionnaire ? Certes, des dires mentionnent un lien entre les Pluies pourpres et cette armée, mais un peu tôt pour les conclusions. Tout comme conclure que l'affaire est personnelle, car l'ouïe du Mink entend bien qu'au rez, l'acolyte récolte des pièces et d'autres objets. Difficile de savoir ce qui prime avec certitude, même si Kanokuni semble avoir son importance.

Un crachat en haut. Du fracas en bas. En haut, un homme qui s'effondre. En bas, un nouveau coup donné. Et l'acolyte de se déplacer et de voir le duo dont le financier réfléchissait encore à la pertinence de parler aux bandits. Mais ne pas se cacher est un choix intentionnel, car rester sur Poiscaille est dangereux pour le Mink. Bien trop ! Cependant, en entendant la voix profonde du second larron, en entendant ce profond sifflement presque inhumain, l'ex-banquier est pris d'un doute affreux. Il est trop tard, car en bas des marches, ses fines dents montrant un sourire carnassier, se tient l'acolyte à l'allure furieuse et dangereuse, le corps tendu et en alerte apparente, visiblement prêt à l'attaque. Malgré les marches les séparant, le financier, face à cette masse, ne voit que le néant d'un regard fixe au fond duquel il ne voit que le vide. Le vide, malgré ce « Kitty Cat » qui détonne.


Miaou !






Il faut réagir ! Avec un pirate en haut des marches et l'autre en bas, il faut communiquer. Il est là pour ça après tout et même s'il a au premier abord baissé les oreilles, il a par le passé fait face à des gens peu recommandables d'apparence et il s'en est pourtant toujours tiré. Pourquoi cela changerait-il sous le simple prétexte que l'homme-poisson a la nageoire qui frétille ? Mais sans avoir le temps d'ajouter quoi que ce soit, le minet se retrouve pris par Yona qui le pose sur ses genoux pour le caresser.


Yona, arrête ça toute suite !






Ah ? J'ai pensé que ce serait une bonne idée !





Elle repose ainsi son partenaire, confuse et il époussette sa chemise en disant :


Pas du tout ! Même si je vois bien le lien avec Kitty Cat. Hum ! Navré pour cette entrée en matière, cher monsieur. Ou homme-poisson, je ne sais quel qualificatif choisir. Nous sommes ici pour vous faire une proposition, à votre acolyte et vous. Le moment semble mal choisi, mais au contraire, c'est le bon moment : la ville grouille de marines et de chasseurs de primes. Appelez-moi M. Felix. Je souhaiterais vous faire une offre que vous ne pourrez pas refuser.


En disant cela, le Mink tend à l'homme-poisson une main en affichant un sourire honnête, tout en entendant, en haut de la rambarde, au premier étage, des associés du dénommé Dang pointant sur eux de longues lances. Il pointe alors son regard vers le haut, affichant une mine déconfite. Difficile, après ses dires, de prétendre ne pas être avec eux.


Récapitulatif:

Merci à Georgina pour le codage !
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Les grands yeux d'obsidienne d'Ojom continuaient d'observer le matou, un sourire carnassier sur les lèvres, la nageoire frétillante. Le reste de son corps se tenait si parfaitement immobile qu'il semblait paradoxalement prêt à bondir au premier stimuli. Le chat et la souris, sauf que les rôles étaient inversés.

Il le fixait, encore et encore, observant le moindre petit mouvement de moustache, le frétillement de sa fourrure aux couleurs si vives. Cette humaine avait tellement de chance de pouvoir le caresser de la sorte. Ojom hésitait. Peut être qu'il devrait faire de même ? Oh mais qu'il craignait d'effrayer cette fragile petite créature s'il tendait vers lui sa main griffue et maculée de sang. Cela lui rappelait les créatures marines qu'il pourchassait parfois dans les ruelles de son foyer. Aucune ne le laissait jamais les toucher. C'était peut être l'unique occasion où son aspect repoussant le peinait.
Lorsqu'il vit les lèvres du chat bouger, son cœur fit un looping dans sa cage thoracique. La signification de ses propos n'avait aucune sorte d'importance. A dire vrai les mots étaient rentrés par une oreille pour mieux ressortir de l'autre. Tout ce qu'Ojom percevait à cet instant précis était que le minou parlait ce qui n'était que plus adorable encore. Cette petite boule de poils orange appuyait sur tous les points faibles de l'hideux requin. Il avait même une humaine de compagnie ! Ou quelque chose du genre. Il fallait à tout prix qu'il les amène au Capitaine.

Alors qu'il s'apprêtait à lever le bras, l'Homme Poisson aperçu à la périphérie de sa vision l'éclat des lances pointées dans sa direction et celle de ses nouveaux protégés. Probablement des employés s'étant saisi des armes d'urgence dissimulées à l'étage. Les lames se rapprochaient à toute vitesse en une pluie d'acier mortel.
Mais le requin savait se mouvoir par temps humide. En l'espace d'un battement de cil tous ses muscles se détendirent et son corps se mua en celui d'une anguille, aussi fluide que le courant d'une rivière. Avec l'aisance d'un liquide il serpenta au milieu du déluge pointu et empoigna Yona et Mistertigri par le cou pour les extirper de là. Tout se passa en un instant et pourtant sembla durer une éternité. Les hommes sur la rambarde frappaient avec toute l'énergie du désespoir, leurs coups animés par la terreur et la confusion tandis qu'Ojom échappait à leurs assauts avec une justesse calculée. Les soldats improvisés avaient l'impression de frapper dans une flaque, persuadés qu'ils étaient d'avoir vu la pointe de leur lance percer leur cible. Le requin des abysses ballotait le félin et sa comparse comme s'il s'agissait de poupées de chiffons, leur poids un fardeau bien négligeable pour un membre de son espèce. Cela ne rendait pas l'expérience moins inconfortable, Ojom n'ayant ni le temps ni vraiment la présence d'esprit de faire preuve de délicatesse dans son sauvetage.
Animé par un désir de protéger autrui qu'il lui était jusqu'ici bien étranger, l'Homme-Poisson laissa échapper à sifflement menaçant envers leurs assaillants. D'un mouvement fluide il s'empara d'un verre d'eau qui trainait sur une table juste en contrebas avant de le leur envoyer à la figure. Le geste était rapide, d'une précision qui défiait la compréhension des habitants de la surface. Ce qui n'aurait du être qu'une vulgaire éclaboussure s'était mué en un terrifiant fouet aqueux qui s'écrasa sur les cous exposés des défenseurs. Des fleurs écarlates jaillirent de leurs nuques meurtries alors qu'ils s'effondraient en arrière, la terreur sur les lèvres tandis que leurs mains peinaient à contenir l'hémorragie.

Ojom ne leur accorda même pas un regard alors que, Mistertigri sous un bras et son amie sous l'autre, il bondissait déjà en haut des marches pour foncer droit vers là où avaient retentis les fracas d'acier du capitaine et de son adversaire. Ojom avait complètement oublié son objectif originel et avait maintenant un nouveau but en tête. C'est pour ça que lorsqu'il fit irruption de dans la pièce il déclara haut et fort :

- Capitaine ! On peut garder ceux là ?!


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Retour de baton


RP associé à cette quête

Feng avait un peu de mal à contenir sa colère. Que le révolutionnaire le déteste soit. Mais ce qui était assez cynique dans tout cela, c'est que Feng avait passé sa vie à protéger le peuple là où le révolutionnaire livrait un combat inutile. Avant que le chef de cellule ne se relève, Feng lui décocha un coup de botte en pleine mâchoire, le laissant glisser sur le sol dans un grognement sourd. Il inspira ensuite longuement avant d'empoigner l'homme par le cou et de se baisser vers son oreille.

« Vous savez ce qui m'agace chez vous les révolutionnaires ? C'est que même dans des endroits paisibles vous venez embraser les simples gens pour une cause qui ne les concerne pas. Kanokuni n'a rien à voir avec la Révolution. Mais vous avez préféré venir la contaminer de vos idées pernicieuses. Soit. »

L'homme sous lui semblait encore groggy. Le Han tira donc le bras de son potentiel otage vers lui et, une fois ce dernier tendu, le brisa sèchement d'un coup de genou dans un cri sordide. Il allait s'occuper du second quand un pouce d'acier le manqua de peu, se fichant dans un mur. Le Han regarda alors la pièce autour de lui. Ojom semblait l'avoir rejoint et, étrangement, il tenait sous sa poigne deux individus, une sorte de chat et ce qui semblait être une jeune femme. Des employés avaient jugé bon de tenter de se remplir une nouvelle fois de courage pour les affronter. Pfff. Avec un simple verre d'eau, Ojom venait de s'occuper d'une bonne partie d'entre eux dans une savante danse agile tandis que Feng avait lacéré la demi-douzaine de bonhommes qui avaient jugé bon de venir "aider le chef". Quels crétins. Ne voyaient-ils donc pas la différence entre eux et lui ? Ce n'étaient pas de vrais soldats. Ils auraient peut-être pu tenir en respect des soldats de la Marine ou de Kanokuni mais Feng avait été maréchal. Il n'y avait pas de commune mesure entre ces gens et lui. Allant pour reprendre ses activités, il était sur le point de casser le second bras de Deng qui désormais n'en menait plus large quand Ojom se rapprocher de lui, lui demandant avec un ton puéril s'ils pouvaient récupérer le chat et la femme avec eux. Des otages ? Pourquoi pas. Après tout, si la Marine s'en prenait à eux, mieux valait avoir de quoi négocier avant de repartir.

Mais pourquoi une jeune femme et un chat ? A y regarder de plus près, il semblait s'agir d'un mink. Ce n'était pas la première fois que le Kanokunien en voyait un. Il ne fût donc pas surpris.

« Je n'ai rien contre Ojom. Peut-être vaut-il mieux leur demander avant non? Madame, monsieur ? Vous souhaitez nous rejoindre? Comme vous le voyez, nous ne sommes pas des personnes recommandables mais je vous garantis ne pas être un menteur. Et il nous faudrait sans doute des otages pour repartir d'ici sans se faire poursuivre trop hardiment par la Marine. Je vous promets qu'il ne vous arrivera rien. Vous avez ma parole. »

Aussi difficile que cela soit, Feng tenta donc de leur adresser son meilleur sourire, attendant une réponse urgente. Au vu des bruits dans la rue en bas, la cavalerie ne tarderait certainement pas.


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SOUS UNE PLUIE DE FER

Année 1629

Avec Feng Han et Ojom

Rencontre avec  Feng Han et Ojom.




Se fiant à son excellente ouïe, le Mink tend l'oreille pour entendre la réponse de l'homme-poisson se trouvant devant lui, un effort bien inutile, vous en conviendrez. Mais ce qui se passe en haut a une incidence sur le bas et les redoutables lances aiguisées tenues par des employés à l'air déterminé commencent à faire fuser les coups. Sous cette pluie de métal, Mistertigri ouvre un parapluie qui finit transpercé de partout. Le Mink le replie et finit par le jeter.


Mouais, j'aurais du me douter. En intérieur, il parait que ça porte malheur.




Depuis le haut, plusieurs lanciers assènent sans relâche des coups mortels, agités par la peur et la colère, mettant leur force dans chaque assaut. Mais, habitué à fuir, Mistertigri court dans tous les sens comme un dératé et malgré l'étroitesse de l'escalier, parvient à éviter de se faire toucher, tandis que Yona, plus habituée à analyser les attaques portées par des sabres, épées et autres armes de courte portée, parvient quand même à parer ce qui lui tombe dessus.


Fait chier ! Des lances yari ! Attention, elles sont redoutables !






Mais ni d'une, ni de deux, le duo et emmené par le col par l'homme-poisson, qui tel un danseur se faufile entre les traits fusant de la rambarde, criminel rapide, noiraud agile, non sans forcer l'admiration devant un tel déhanché.


J'ai déjà vu des démonstrations de danse et franchement, vous n'avez absolument pas à rougir, vous vous déplacez merveilleusement bien ! Mais vous n'auriez pas un rebondissement au spectacle ?




Sitôt dit, sitôt fait, le redoutable danseur lâche Mistertigri, qui s'époussette les vêtements en voyant son sauveur claquer un verre d'eau et faire ainsi cesser la pluie.


Joli ! Il n'y a pas à dire, vous êtes efficAAAAAA…






Le Mink se trouve de nouveau pris par l'homme-poisson qui gravit d'autres marches, amenant le duo vers l'autre duo à un rythme absolument pas rassurant. Aller là, vers les cris, là où on semblait s'être fait plus qu'un léger bobo ? Non, le Mink ne sentait plus l'affaire tourner à son avantage. Le financier commence à se débattre lorsqu'il se retrouve en la présence de deux nobles. Deux gens à la coiffure impeccable comme issue d'une certaine noblesse, quoique des barbes un peu courte. Un mafieux de Shimotsuki ? Oh non, trop bien vêtu. Vient-il du Nouveau Monde, de Wano ? Ou alors non, de Kanokuni ? Pourquoi pas ? Cet homme, ainsi que sa victime, semblent avoir une peau du même teint et leur style capillaire a l'air de correspondre, mais le nom de l'île semble avoir été prononcé. Wano ? Kanokuni ? Difficile à dire, l'allure des gens de Wano n'est pas très connue des étrangers à ce royaume et Kanokuni est plus accessible. À choisir entre les deux, même si Shimotsuki reste une possibilité, Kanokuni semble le choix favori. Peut-être un ambassadeur. Ou un militaire ! L'armure ne peut pas être manquée sous ce point de vue ! Et il ne s'agit pas d'une simple cote de maille, non, mais d'un métal plus lourd, forgé et finement sculpté par des forgerons de grande habilité. Cet homme est une personne importante et pourtant, la voici à agresser un homme ayant une allure un peu plus rustre, mais surtout, il a pris en otage un magasin et parle à présent de prendre Yona et Mistertigri en otages eux-mêmes ! Le financier cligne des yeux. Puis il se débat un bon coup et échappe à l'homme-poisson, qui ne le maintenait pas si fort, pour dire avec une certaine vigueur due à l'excitation du moment :


J'accepte ! Mais avant tout, Yona, cours garder la porte ! Personne ne doit s'enfuir ! Il faut gagner quelques minutes !




Et Yona de se libérer à son tour et courir en bas, bloquer l'accès à des gens qui commençaient à trouver le courage d'essayer de s'enfuir. Mais le chat le sait, des gens sur le balcon se sont peut-être débrouillés pour descendre eux aussi et le temps presse et surtout, son interlocuteur n'a pas hésité à agresser un homme et en blesser de nombreux autres ; il ne plaisante pas et dispose d'une grande puissance. Aussi Mistertigri se retourne-t-il et se constitue-t-il prisonnier en levant les mains, un peu plus anxieux qu'il ne pense l'être. Après tout, cette personne peu recommandable est dangereuse. Passer d'un danger à un autre ? Un peu tard pour y penser, mais… enfin, ne pas trop réfléchir ! C'est le meilleur moment pour échapper aux chasseurs de prime. Il cligne des yeux, respire un bon coup, se disant qu'il prend tout de même un gros risque et dit :


Je suis recherché, vous êtes ma seule porte de sortie de Poiscaille, alors oui. J'ai même mieux : passer par les toits. J'aimerais toutefois récupérer mes économies chez monsieur Portdragon. Un gros pactole, c'est ça l'affaire que je voulais vous proposer. Qu'est-ce que vous en pensez ? Si vous acceptez, laissez-moi une minute pour récupérer le coffre-fort de ce patron et nous pourrons nous faire la belle en sautant de toits en toits comme des voleurs.


Une réponse surréaliste à une proposition surréaliste de la part du capitaine.


Récapitulatif:

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Les yeux globuleux de l'Homme-Poisson restèrent fixé sur le Mink lorsque le chatounet se libéra de ses griffes. Il lui fallait faire un effort conscient pour ne pas immédiatement le rattraper. Fort heureusement l'excitation d'Ojom commençait enfin à redescendre, comme celle d'un enfant qui aurait consommé trop de sucre. Peut-être parce qu'il était en présence de Feng, il luttait contre son instinct de se laisser emporter par ses lubies. Pour la première fois depuis son entrée en scène Ojom regardait le chat roux comme un individu plutôt que comme un genre de peluche. Cela ne l'empêchait en rien de vouloir lui tirer ses petites joues poilues mais le requin noir parvenait à tenir ces pulsions en retrait. Summum de l'incroyable il arrivait même à écouter ce qu'il avait à dire !... Par les dieux des océans qu'il était difficile d'entendre un mignon petit chat annoncé de but en blanc qu'il était recherché. Probablement par des maffieux en plus ! Le contraste entre son apparence et ses propos ne le rendait que plus intriguant. Ce qui n'arrangeait en rien son cas quant à l'intérêt que lui portait Ojom.

Pour en revenir aux propos eux même, le timing ne pouvait pas être plus parfait. Il parlait argent et ils manquaient justement de fonds. Quant au fait d'assurer la protection du félin en cavale... De toute façon l'Homme-Poisson avait d'ores et déjà décidé que si quoi que ce soit arrivait à son nouvel ami à poil il tuerait tout le monde dans la pièce. Il se tourna vers Feng.

- Capitaine, le butin en bas ne représentait... pas grand-chose. Le contenu de ce coffre-fort ne ferait pas de mal. Et... au besoin je peux les porter tous les deux. Ils ne nous ralentiront pas.

Un argument qui se voulait raisonnable mais qui n'était au fond qu'une excuse, un argument pour appuyer la requête précédente du karateka. Il n'avait pas encore prêté beaucoup d'attention à la jeune fille, même si le nom "Yona" avait été soigneusement sauvegardé dans son immense registre.

Son regard s'hasarda un moment sur l'homme qui gisait sur le sol, le bras brisé comme une branche sèche. La douleur qui se lisait sur son visage était palpable, intense... Somptueuse ? L'Homme-Poisson n'était pas cruel, la souffrance d'autrui ne lui apportait aucune satisfaction en elle-même. Mais une explosion d'émotions poussées à leur paroxysme ? C'était une autre histoire. Le drama, la tension, c'était le bois depuis lequel on sculptait les meilleures histoires. Le requin n'avait qu'une vague idée de qui était cet individu mais cet instant précis allait sans aucun doute représenter un tournant majeur dans sa vie. Ojom ne pouvait que se demander ce qui pourrait se passer si ses boutons étaient poussés plus loin encore.
Cela étant... Les méthodes du capitaine manquait un peu d'efficacité à ses yeux. Un bras cassé était un message tellement... commun. Douloureux, oui. Horrible, évidemment. Mais ce n'était pas le genre d'incident qui embrasait l'imagination. Était-ce là une forme de pitié de la part du capitaine ou bien seulement une marque de son manque de connaissances détaillées sur l'anatomie. Ojom pointa un doigt griffu vers le blessé, au plus grand malheur de ce dernier qui espérait certainement que ces histoires de chat qui parle l'aurait fait un peu oublié.

- Voulez-vous que je me charge de lui, Capitaine? Je peux m'assurer que votre message sera reçu... Pleinement.

Le ton était sifflant, froid, presque ennuyé. Un médecin avait plus d'un moyen de devenir un artiste de la torture. Maintenir un patient en vie au travers de terribles douleurs faisait partie du métier après tout. Il pouvait aussi lui infliger des blessures de guerre dont son corps ne se remettrait jamais pleinement, sans effusions de sang inutiles ou boucherie barbare.



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LE BUREAU DE DENG

Année 1629

Avec Feng Han et Ojom

Recherché par des chasseurs de prime, Mistertigri aborde des preneurs d'otage afin de prendre la mer avec eux. Mais le temps presse de plus en plus.




Il aurait préféré annoncer ce qu'il a annoncé avec moins d'empressement, mais le risque de voir des gens quitter l'établissement a rappelé l'urgence de la situation et surtout que la porte de sortie n'est pas une voie facile : l'accès au port sera compliqué pour toute personne recherchée, qu'elle le soit pour prise d'otages ou escroquerie. Le temps passe et il ne faut pas trainer, car chaque minute qui passe fait se rapprocher le retour de Straub. Il doit se dépêcher d'agir ! Yona n'est pas du tout habituée à retenir des gens contre leur volonté, elle qui a vécu parmi les faibles dans les rues, écrasée par les plus forts.

Mais à la question de l'homme-poisson, il baisse une oreille et tique. Respiration bloquée, il pense à la brève idée qui a traversé son esprit et sous son déguisement, commence à suer. Son poil devient légèrement humide et sa respiration lente l'espace d'un instant et un presque imperceptible tremblement trouble le bout de ses doigts. Mais il est otage, peut-il se permettre de déroger aux dires d'un puissant homme-poisson et rester crédible. Il faut faire un choix, vite ! Toutefois, il le sait, il a déjà fait ce choix. La situation est gérable, après tout. En se dépêchant, en faisant les choses bien, ça ne prendra que cinq minutes. Voire dix. C'est assez, hein ? Oui… Oui, c'est faisable.


Je me charge du coffre !






Alors il s'élance et ouvre porte après porte, pièce après pièce, après tout l'espace n'est pas si grand ! Mais alors qu'il oeuvre se pose un problème : il ne dispose pas de la clef du bureau du directeur et dans l'empressement n'a pas réfléchi à ce point. Ah non, mais quel crétin ! C'est évident, il a lui-même toujours fermé le sien à double tour, alors pourquoi pas le directeur des Pluies pourpres ? Quel sot ! Mais c'est qu'il essaie, il appuie tel un crédule sur chaque poignée avec un espoir insensé de pouvoir pousser toutes ces lourdes ! Et, yeux ébahis, Mistertigri ne peut que constater que par une simple action d'appui, la dernière salle est ouverte. Saperlipopette, les escaliers ! En entrant par le premier étage, le mink a eu l'occasion d'apercevoir des marches menant à un étage supérieur ! Il aurait du s'y rendre tout de suite ! Cependant, dans la pièce en face de lui est posée un meuble derrière lequel est installée une plutôt belle chaise. Et ce meuble ne semble pas être un établi, il a une certaine classe. Au mur du fond est accrochée une belle estampe. Serait-ce… Mistertigri entre dans une petite salle sans armoires ni commodes, mais deux étagères sur lesquelles sont posées cartes enroulées et girouettes, ainsi que des drôles de cages, des trucs bizarres que ne souhaite pas analyser le mink actuellement, non, car ce qu'il cherche des yeux… des livres !

Au secours ! Des bandits attaquent les Pluies pourpres !


Hein ? Cette voix… L'homme de tout à l'heure, celui qui s'abritait à l'extérieur du premier étage. Il a réussi à descendre par l'arbre. Une voix crie avec la sienne. La femme ! L'alerte est donnée ! Cette fois, il faut se grouiller ! De la météo, de la météo, des ouvrages sur les vents, mais… pas de classeurs. Le coffre-fort, contrairement à ce qui a été annoncé, ne l'intéresse pas, non. Ce qui l'intéresse, ce sont des classeurs et Mistertigri en voit trois dans l'autre armoire.  Trois, seulement ? Pour un directeur ? Le doute s'installe une nouvelle fois. Est-ce vraiment le bureau d'un gestionnaire ? Certes, Mistertigri n'a jamais tenu une librairie de documents professionnels et empilé les dossiers, mais de là à tout compiler dans seulement trois classeurs, cela ne tient pas d'une administration correcte à ses yeux. Il faut y regarder, dans un doute, mais ce serait une chance inouïe de trouver quelque chose d'intéressant. Allez, ces classeurs ! Dont l'un intitulé « Prix et actualités du marché. » Pas celui-ci. Sur le meuble principal, un autre classeur, mais celui-ci, à rapidement y regarder, est peu entamé et figurent des notes. Des pense-bêtes. Aucune information sur les mouvements de capitaux, ce qui intéresse fort le financier. C'est qu'en trouvant le moyen dont l'enseigne se sert pour garder son argent, un coffre-fort ne suffisant forcément pas. Cependant, rien d'intéres… popopop ! Le minet est attiré par une fiche aux notations effacées ? Mais figurent des restes ! Et la page suivante…

Muni d'un crayon posé à plat, le matou gribouille la page suivante, sur laquelle vient se révéler le contenu caché de la feuille mystérieuse. Ce directeur manque de minutie, il devrait savoir qu'en appuyant si fort sur la feuille, la feuille suivante reçoit aussi une pression et qu'en gribouillant cette seconde feuille avec un crayon tenu à plat, le message de la première apparait en blanc. Si peu de précautions semblent étranges. Cependant, en blanc, entre les lettres de la feuille-même se trouvent des dates révélées. Plusieurs dates et des lieux. « Bureau », « premier étage », « premier étage »… « bureau » et en bas « sous-sol ». Le titre de cette page ? Des kanjis. Ou des katakanas ? De Kanokuni ? Avec de la chance, le capitaine connait ce symbole. Mais il entend des rires grognements. Un brouhaha venu de l'étage-même.

On passait par là en espérant trouver ce chat de malheur, mais on apprend que des bandits sont dans ce magasin. Les autres chasseurs de prime veulent l'argent de Straub, mais on va se contenter de vos primes. Pas vrai, les gars ? Après tout, cette quête a été validée en difficulté moyenne, il est temps que ça se corse.


Déjà des chasseurs de prime ? Il tend l'oreille et entend de cliquetis et des nouvelles personnes arriver au niveau du capitaine et de l'homme-poisson.

Gowasu, attention au 4ème mur !


Je sais, j'ai remarqué. J'ai pas pu m'empêcher. C'est comme si… Comme si le mink qu'on recherche était là.


Quel changement de voix en un sourire malsain ! Et quelle guigne de cassage de 4ème mur contagieux ! C'est le pire moment pour que ça se retourne contre le financier ! Mais vraiment, déjà eux ? Certes, ils étaient déjà à proximité, mais le temps que la Marine s'organise pour cueillir les preneurs d'otage… En se dépêchant, il y a le temps d'arriver au navire de ce manieur de guandao. En se dépêchant… YONA ! En pensant à elle, le mink repose le classeur, sort son pistolet, tire à trois reprises sur le coffre et lui donne un coup de crosse qui résonne bien avant de courir vers le capitaine.


YONA !







Oui ? J'entends des bruits, mais je peux pas monter, je dois garder la porte ! Qu'est-ce qui se passe là-haut ?




Une réponse innocente au vu de la situation. Alors ces tueurs sont passées par le balcon au moyen de leurs armes, des kusarigama, évidemment. Les kusarigama sont des longues chaines terminées par une faucille et à l'autre extrémité d'un boulet métallique. Des armes de longue portée au maniement complexe, mais à la vue de ces chasseurs, le minet se sent visé. Son déguisement a su lui permettre de passer inaperçu à l'extérieur, mais à l'intérieur ? Impossible.


Cible repérée. Au menu, minet sous son foulard, nappé d'un coulis de preneurs d'ot…




Une balle fuse à travers son mollet gauche, interrompant son discours. Le chasseur de prime pose un genou à terre et serre les dents, puis son arme, braqué par le pistolet d'un mink couvert de son chapeau.


Une belle cible immobile comme ça, ça fait plaisir !





Sans plus de cérémonial, le groupe de manieurs de kusarigama s'élancent, faucille en avant, lames acérées. Un groupe de huit combattants dont deux agitant des chaines, apparemment prêts à jouer du boulet à travers toute la pièce. L'un d'eux élance d'ailleurs le sien en direction du mink à une vitesse folle


Récapitulatif:



Dernière édition par Mistertigri le Lun 25 Nov 2024 - 17:34, édité 1 fois
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Retour de baton


RP associé à cette quête

La proposition d'Ojom venait de tirer un sourire sardonique à Feng. Ainsi donc, Ojom avait la possibilité d'envoyer un message plus poussé à la Révolution. Soit. La pâleur du visage de Deng n'arrangeait rien à la situation. Il attisait littéralement les pulsions de l'homme-poisson. Bien que Feng puisse faire confiance à Ojom, cette bizarrerie dans son comportement le mettait mal à l'aise parfois. Pas ce jour-ci du moins. Il laissa donc son nakama laisser libre cours à ses démons et donna même son assentiment.

« Je te fais confiance Ojom. Fais ça proprement. Le message doit être clair. Peu importe la souffrance de cet homme. Il a choisi son camp il y a bien longtemps. »

La maîtrise du "médecin" poisson l'étonna bien rapidement. Assez pour que des chasseurs de prime ne fassent irruption dans la pièce. Les choses ne tournaient pas encore au vinaigre mais leur nouvel ami chat et sa comparse, malgré une apparence peu farouche, semblaient apporter leur propre lot de problèmes. Cela dit, le Han les considéra d'un air amusé. Ils semblaient eux aussi avoir des problèmes et étaient recherchés. Il soupira malgré son amusement. Très bien. Il était question d'économies chez les Portdragon. L'otage à fourrure proposait même des solutions à leurs besoins. Qu'à cela ne tienne. Le chat allait même se charger du coffre-fort. Bon.

Les chasseurs de prime s'en prirent à sa guandao avec leurs chaînes, espérant sans doute l'immobiliser. D'un grand revers de lame, Feng envoya une lame balayer la moitié des chasseurs de prime comme de vulgaires fétus de paille. Quelle bande d'idiots. Ne voyaient-ils pas la différence entre eux et lui ? En quelques secondes, un voile carmin avait empli la pièce, au grand dam des oreilles de toutes les personnes à portée, désormais auditrices de cris et de gémissements. Feng était maître dans l'art de l'intimidation. Ces types-là ne présenteraient plus de menace à court terme. Ils pouvaient donc partir. Deng semblait être à l'agonie et le poisson venait de terminer. Quant aux "otages", ils semblaient se débrouiller également.

« Passons donc par les toits, je vous laisse nous montrer le chemin. »

Sans se départir de son sourire de circonstance, Feng emboîta le pas à la joyeuse troupe, entendant en contrebas les forces de la Marine approcher. A leur tête, un homme au visage de cheval. Ou peut-être était-ce un masque. Dans le bruit et les cris, les soldats du gouvernement mondial mirent quelques instants de trop à comprendre ce qui se passait. Ils auraient donc un temps d'avancer pour la suite. D'un rapide appel à Peng, le Han lui signala qu'ils seraient sans doute pris en chasse sur le port. Son majordome et son neveu devaient donc préparer le navire pour l'occasion. Et discrètement.

Sur ces entrefaites, le chat, le poisson, la femme et le militaire prirent la direction du quartier général des Portdragon. Aussi discrètement que possible.




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