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[FB] Au gré du vent

[Époque : 1621]

Un temps au beau fixe pour entamer la journée. Que pouvait-on donc souhaiter de plus? Pas grand-chose, surtout à l'approche de la grande nuit du nouvel an. Très bientôt, une nouvelle année commencerait, dans quelques semaines à peine, en même temps que son anniversaire. Hé oui, le premier janvier n'était pas seulement le premier jour de l'année, mais aussi la date de naissance de Tammy. La jeune fille avait alors déjà rejoint les forces de la marine. Être une simple mousse n'était pas toujours facile et pourtant, cette gamine accomplissait sa tâche avec le sourire. Comment être fâchée par un temps ensoleillé? Une réflexion d'un optimiste sans faille pour une gamine quelque peu marginale. Alors que certains se plaignaient d'une trop grande chaleur, la fillette ne voyait là que douce attention de l'astre solaire. Ne disait-on pas que la plus accueillante des couvertures était celle nous tenant le mieux au chaud? C'était une manière de voir les choses. Il n'y a rien de bien bien effrayant chez quelques degrés supplémentaires lorsqu'on les comparent à une parcelle de vie partagée avec les nobles. Cela n'empêchant pourtant pas plusieurs de convoiter la place de ces sieurs et dames de la bourgeoisie. L'herbe nous semble souvent plus verte de l'autre côté de la clôture dit-on. Milady Tales avait souvent pu constater la véridicité de ce dicton. Fort heureusement, la petite ville figurant sur son trajet d'aujourd'hui ne semblait pas touchée par ce nuage de médisance.

Shell Town était sa destination. Sans peur et sans reproche, depuis la plus proche caserne de la marine, cette demi-portion s'était aventurée jusqu'à échouer ici. En tant que simple mousse, aucune caserne ne lui avait encore été affectée. C'est pourtant à l'approche de ses quinze ans qu'on l'encourageait à découvrir les bases entourant celle où elle avait récemment reçue une grande partie de sa formation. Deux voir peut-être trois mois s'étaient écoulés. Désormais, on lui parlait donc de se caser. Il était inconcevable qu'un membre de la marine soit toujours à se balader de gauche à droite. Ainsi, on l'avait encouragée à voir un peu plus du pays. Des villes sous l'étendard des marins lui avait été indiquées. Déjà trois elle avait visité, mais de ses arrêts, elle ne souhaitait pas nous parler. L'un des cinq endroits ciblés allait, très possiblement, devenir son prochain lieu d'activité. Pour en revenir à la ville actuelle, elle lui plaisait bien. Des gens accueillants accompagnés de leurs sourires éclatants déambulaient à travers les rues. Enfants et chiens talonnant ses braves gens égayés au-delà de ce que ses yeux avaient en ligne de mire. Pour une enfant sans parent, c'était à la fois touchant et intimidant. Par chance, on ne la dévisageait pas. Les passants se plaisaient à lui faire signe de la main et poursuivre leur route pas à pas.

C'est finalement au milieu de ce flot humain que la demoiselle de petite taille trouva son bonheur. Non pas la base de la marine, mais bel et bien, un marchand de breloques. Bagues, bijoux, jouets, peluches, babioles et autres farandoles abondaient à ce seul endroit. Et là où plusieurs y voyaient simplement un ramassis de camelote, Tammy découvrait la beauté de nouveaux objets fabriqués. L'azur de ses yeux pétillait de la joie de la trouvaille. Pas étonnant lorsqu'on voyait sur quels marchandises ils s'étaient finalement posés. Quatre petits lapins, finement tricotés, avaient été rapidement détectés. À celui déjà présent dans son dos, ils n'auraient point pu mieux s'harmoniser. Sans plus de retenue, on pouvait entendre la "femme" matelot déclarer :


-Kawaaaaiiiiiiiii! Ils sont trop mignons! Combien pour les quatre?

-Ah! C'est toujours un plaisir de faire affaire avec l'oeil connaisseur de la marine! L'ensemble est en réduction pour vous! Seulement 1000 berrys!


Aie. À bien y penser, la totalité de son voyage jusqu'à maintenant n'avait pas été de moindre coûts... L'exploratrice savait d'ailleurs qu'il lui restait encore un endroit à visiter, sans compter les frais de retour jusqu'à la base. Si ses habits de bleu et de blanc lui donnait effectivement accès à cette alléchante réduction, se permettre une telle dépense revenait à un pêché d'insouciance. Ils étaient si mignons... mais elle devait se montrer raisonnable. Se serait pour une prochaine fois. Son esprit avait déjà pris sa décision. Malheureusement, ses envies ne semblaient pas être en accord avec ce dernier. Voilà ainsi donc comment elle se retrouvait à rester bêtement plantée là, cherchant à convaincre sa connaissance la plus crédule : elle-même.
      Shell-Town. Qui est ce qui croirait qu’Alheïri serait un jour colonel de ce recoin ? Personne en tout cas et pas même lui, puisqu’en ces temps là, c’est le colonel Morgan qui dirigeait l’île d’une main de fer. Sa force était impressionnante. Assez pour effrayer et les pirates, et ses hommes et la population qui malgré tout, vivait dans une certaine ère paisible. Le lieutenant-colonel Alheïri était de passage avec sa flotte ici puisque dernièrement, la base requérait une aide extérieure. C’est alors qu’on l’avait affecté sur ces terres pour 5 mois. Nous étions exactement à son troisième mois…

      Je m’ennuyais un peu là, dans le bureau que m’avait aménagé le colonel Morgan pour tout le long de mon séjour. Il est vrai que je n’étais spécialement friand de paperasses mais j’aurais bien voulu quelque chose de plus intéressant, de plus palpitant quoi. Dans mes mains, il ne s’agissait que des anciens dossiers du coin à éplucher et ci-possible à classer/archiver selon leurs importances. A part les quelques cas des pirates que la prison de cette base avait déjà abrité, il n’y avait rien qui puisse grandement attirer mon attention. J’avais beau faire des efforts pour m’atteler à consulter ces papiers, mais rien n’y fit, je n’y avais pas la tête malheureusement. Haussant mes épaules comme si je m’en foutais un peu, je refermais un classeur rose devant moi et me vautrait dans mon siège de fortune, contemplant l’extérieur par le biais d’une petite fenêtre à ma gauche. Du bon temps. Idéal pour une sortie. Tout en baillant grossièrement, je m’étirais comme un félin avant de me redresser et de jeter un coup d’œil à ma montre. Il n’était pas encore l’heure du déjeuner. Bien. De ce fait, je me levais tranquillement et me dirigeait vers mon portemanteau où je m’emparais de ma veste d’officier de la marine. Une fois le bien accroché à mes épaules par-dessus ma simple chemise blanche et sans perdre ne serait-ce qu’une seule seconde dans ce coin, je sortis m’aérer un peu l’esprit et me remettre les idées en place comme il le faut…

      La ville de Shell était belle, force était de l’avouer. La nature n’y avait pas totalement perdue ses droits et le folklore était de mise dans ce petit paradis qu’il me serait difficile de quitter à la fin de mon séjour. Les gens y étaient très accueillants, chaleureux. Et puis il y avait un bordel bien caché, dans lequel j’partais faire des galipettes quand l’envie m’prenait. On était loin de Logue-Town aussi, agglomération où j’officiais réellement. Là bas, c’était que de monde, beaucoup d’immeubles et une multitude de pirates. Tout le contraire de ce coin paumé où j’aimerais bien travailler un jour. Ca respire la tranquillité, l’bien être… Toutes ces petites choses qui peuvent contribuer à mon bonheur… Mais voilà… Comme j’étais bien loin d’être encore plus fort qu’un colonel et que Morgan était l’chef ici, mes ambitions pouvaient aller voir ailleurs quoi. J’pourrais p’être me résoudre au meurtre du colonel actuel… Quoique non… cela ne me ressemble pas, ajouté au fait que si j’échouais, c’était plutôt moi qui allais périr, ou être congédier. Dans les deux cas, rien ne m’arrangeait. M’enfin, c’est vous dire que c’est mission impossible quoi… Dépité par ces conclusions malheureuses, j’essayais de relativiser en pensant à mes multiples maitresses que j’avais à Logue-Town. J’allais énormément m’tremper le biscuit et ça, ça promettait quand même. Héhé ! Idée qui me revigora au point qu’un sourire s’inscrivit sur mon faciès, malgré l’astre solaire d’une dureté quand même infernale. C’est dans ces cas là que j’me disais qu’être mate de peau, c’le bien.

      • Bon, j’fiche quoi maintenant ?

      Bonne question à laquelle il me fallait une réponse. Car j’avais atterri à la braderie de la ville dans le plus grand des hasards. Des marchands ici, il y en avait bon nombre. Il faut dire que la population de la ville était estimée à un peu plus de 5000 habitants, donc c’est vous dire un peu. Devant moi, une grande ruelle constituée de brocantes de toutes sortes, s’étalait à perte de vue. Sans oublier les étals placés ici et là. La rue grouillait d’un monde inimaginable pour ces gens qui venaient faire leurs emplettes du jour. Pour ma part, j’avais p’être de quoi m’payer certains trucs, mais ces objets anciens ne m’intéressaient pas. Pour pousser ma curiosité plus loin, je décidais quand même d’arpenter le coin. Peut être pouvais-je trouver des objets qui feront mon bonheur. Peut être… Même si j’ne comptais pas trop dessus. Certains marchands m’interpelaient pour vendre leurs produits, mais je refusais poliment d’un geste de la main et d’un sourire affable avant de continuer mon chemin. Alors que je débouchais vers le bout de l’avenue, 10 minutes plus tard, j’vis un uniforme de la marine porté par… Par… Une fille ?! Dans les rangs ? Hu ? A part la cuisine et le ménage, j’avais jamais vu d’fillette dans la base du colonel quoi… Et donc sans savoir pourquoi, j’m’approchais d’elle à pas feutrés parmi toute cette vague humaine. J’entendis clairement le prix qu’annonça le vendeur devant lequel elle se tenait, avant d’voir sa mine plus ou moins dépitée… Clairement, elle n’avait pas d’argent pour s’faire plaisir…

      • Hé bah, mademoiselle prend le tout. C’est moi qui offre !

      D’une voix claire, je m’étais prononcé. Juste à quelques pas. Avant de réduire totalement qui me séparait de ces gens. Tout en leur offrant un offrant un sourire chaleureux, je me retrouvais tout juste à côté de la jeune fille pendant que le vendeur s’exclamait joyeusement non sans souligner mon nom. Comment l’connaissait-il ? Oh… C’est simple ! J’avais fait des merveilles une fois que j’avais atterri ici, aidant avec brio le capitaine Morgan dans sa lutte contre la piraterie. Et puis, ma renommée me précédait si l’on peut dire ainsi. Outre ces faits, j’étais aussi issu d’une famille bien connue dans le monde alors bon… Tout ça n’pouvait que me faire connaitre des gens ici. C’est cool d’avoir la sympathie des gens aussi, hein. M’enfin, passons mon p’tit moment de gloire pour me concentrer sur la jeune fille qui s’trouvait à mes côtés. Pendant que le marchand s’attelait à emballer ce qu’elle avait voulu choisir, je m’accroupissais pour arriver à son niveau et lui offrait un beau sourire. L’une de mes mains partit gentiment ébouriffer sa chevelure pendant que je reprenais une nouvelle fois la parole… « Si tu veux autre chose, n’hésites pas à demander encore ! » Histoire de l’aborder tranquillement. J’aurais aimé avoir des petits frères ou des petites sœurs, mais malheureusement, je n’avais pas eu cette grâce et mes parents bien trop vieux pour songer à en faire d’autres. M’enfin… Alors que le marchand revenait avec la marchandise, je sortis d’mon portefeuille les berrys et les tendait à la jeune fille pour qu’elle fasse elle-même l’échange et non sans demander toujours avec le sourire :

      • Je ne t’ai jamais vu dans les environs toi… Tu es nouvelle je suppose ! Depuis quand t’es arrivée ? Et comment tu t’appelles ?
      Le problème avec l'argent, c'est que plus on en a, plus on veut en dépenser. À une époque, cette enfant délicieuse n'avait rien d'autre qu'un numéro. En ce temps, les dépenses et désirs étaient choses superflus ne passant même pas la barrière de l'esprit. Alors qu'en ce jour, la moindre babiole pouvait devenir source de convoitise. Tant de choses lui avaient filées entre les doigts au courant des années marquants sa tendre enfance. Aujourd'hui, on lui en exposait simplement trop. Les options, choix et possibilités apparaissaient sous une forme illimité. De ce flot de sensation était né un sentiment : l'avidité. Toujours plus, mais jamais assez était presque devenu synonyme de Tammy. Un gros défaut lui dissiez-vous. Pourtant, comment y résister ne lui avait pas encore été enseigné. La tentation était là et elle n'était pas moindre. Après tout, peut-être qu'en se serrant un peu la ceinture, continuer son périple en compagnie de ses charmants petits lapins pouvaient être une option envisageable? Avait-elle la force de se priver un peu plus tard? Ce n'était point certain. D'un autre côté, repartir d'ici sans ses quatre peluches semblaient être tout aussi inconcevable. Ce fut au moment même où la jeune fille s'apprêtait à pactiser avec le diable qu'il était apparu. Un ange gardien qui descendait directement du ciel. Beau, grand et fort semblaient devenir des qualificatifs désuets face à sa personne. Il ne manquait que les ailes pour compléter le tableau. La vérité ou simple impression d'une jeune adolescente qui voyait son porte-feuille éviter le coup de grâce? Qui sait? La seule certitude était qu'une personne était venue à son secours financièrement.

      Un homme, de grande taille si on les comparaient tous les deux. D'un autre côté, la mousse n'était pas un sommet. Du haut de son un mètre cinquante-cinq, nombreux étaient ceux lui donnant l'impression d'être naine. La demoiselle pouvait aller jusqu'à le décrire dans les moindres détails, mais ce point vous sera épargné. Après la grandeur, une grande partie de ses commentaires étaient de trompeur points de vues de jeunette émoussée. En temps normal, l'orgueil amenait la dame à refuser ce genre d'aide, mais là, il s'agissait de lapins en peluche. Une toute autre histoire par définition. Ce genre de petits "goodies" étant son pêché mignon. C'est pourquoi, elle avait pris résolution de se taire. Ils étaient si mignons! D'un blanc neigeux avec leurs petits manteaux colorés... tout ce qu'il fallait pour la faire craquer! Leurs visages dénudés d'expression semblaient apporter un charme que seul Tammy croyait être en mesure de comprendre. Ce genre de petites attentions ne lui était pas familières. Si bien qu'au lieu de remercier, elle était restée là. Contemplant ses nouveaux acquis sans chercher à prononcer le moindre mot. Si les objets pouvaient être emprunts d'un quelconque envoutement, elle venait d'y succomber. Le ciel de ses yeux attiré par ses quatre animaux rembourrés. Puis, le sort avait expiré. L'admiration faisant place à une expression de satisfaction tandis que la gamine rangeait ses précieux trésor à l'intérieur de son unique sac. Ce n'est qu'après ce moment solennel que la fillette avait daignée offrir sa pleine attention au marin qui s'était porté à son secours. "Si tu veux autre chose, n’hésites pas à demander encore !" Une phrase qu'il allait regretter si jamais, l'audace de la proposer de nouveau lui venait à l'esprit.


      -Non merci. Mes lapins suffiront! Encore merci!

      Enfin, l'éclat de ses saphirs étaient revenus se poser sur lui. Celui qui lui avait si chaleureusement tendu une poignée de berrys qui avaient ensuite rejointes les mains frétillantes de notre joyeux marchand. Qui était-il donc? Pourquoi s'être montré aussi secourable à son égard? Des questions bien étanches et auxquelles, la solution la plus simple semblait être la tenue vestimentaire. Nos habits respectifs nous confirmaient l'appartenance à une même organisation : la marine. Était-ce là une motivation suffisante? Difficile de le dire avec certitude, Tammy ignorait encore trop de choses à ce sujet. La reconnaissance était toutefois de mise. Si bien que, pour rattraper le temps perdu, la vagabonde allait se placer aussi droite qu'un piquet pour ensuite incliner la partie supérieure de son corps. Répétant à son vis-à-vis, un gentil "merci" pour la énième fois au courant de cet acte. Suite à quoi,étaient revenus à la charge sa posture plus désinvolte et son air de bonheur béa. C'est alors que les questions fusèrent. Aie, ça faisait beaucoup. Comment expliquer tout ça? Hé bien, parler était certainement un bon début.

      -C'est normal, je suis arrivée ici il y a une heure tout au plus. Je me nomme Tammy... Tammy Tales! Je suis une mousse en formation! On m'a dit que je risquais d'être affectée bientôt à l'une des bases de la marine d'East Blue. Je jette donc un coup d'oeil pour savoir dans quels genre d'endroits je vais peut-être me retrouvée! Et vous, qui êtes-vous?

      Peut-être bien trop familière avec un officier supérieur? Oui, elle l'était plus que certainement. Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne déposait pas trop de tâches à son dossier d'office de par ses manières. C'était déjà un miracle qu'elle soit en mesure de vouvoyer... Même chez les mauvaises graines, il y avait au moins quelques bons côtés. Pour vu que la fleur qu'elle allait devenir réussisse à s'épanouir.
          • Lieutenant-colonel Alh… Salem… Appelles-moi simplement Salem.

          N’était-ce pas mieux ainsi ? Mon nom était tellement difficile à prononcer pour les grandes personnes que j’essayais de ne pas imaginer un seul instant ce que ça aurait donné avec une petite fille comme celle qui me faisait face. Le petit air d’espièglerie que je décelais en elle, allait l’emmener à me créer un surnom des plus débiles ce que je détestais par-dessous tout. « Salem » était tout ce qu’il y avait de plus simple. C’était le prénom que je préférais le plus, même si on avait l’art d’m’appeler Fenyang ce qui me rappelait constamment de quelle lignée j’étais issu. C’était p’être pas si mal d’être né dans une famille riche hein, mais c’était assez agaçant de s’le faire rappeler à tout bout de champ. D’autant plus qu’on faisait vite de vous cataloguer. M’enfin… Encore heureux que là encore, les Fenyang étaient et ce depuis longtemps, considérés comme une famille de nobles marines qu’on prenait toujours comme modèle… Même si là encore, fallait l’avouer, moi, j’étais bien loin d’être un exemple notable pour les jeunes matelots. ‘Fin… Vous voyez ce que je veux dire quoi. Bref. Mon attention était exclusivement portée sur ladite Tammy. Toute mignonne la jeune. Sa bouille et ses manières polies me faisaient craquer du tout au tout. J’crois bien que si je ne m’étais pas retenu, j’lui aurais fait un gros câlin jusqu’à l’étouffer dans mes bras vigoureux. Si et seulement si je ne m’étais pas retenu… Parce qu’il ne fallait tout de même pas abuser. Parce que oui, j’pouvais bien. J’avais acheté des jouets pour elle à 1000 Berrys ce qui n’était pas un rien, j’avais une force plus grande qu’elle, donc la serrer dans mes bras n’était pas chose bien difficile et j’étais techniquement son supérieur. Hé oui… A plusieurs grades au dessus de son simple statut de petite mousse.

          • Mais c’est étonnant… Qu’on laisse une adolescente de ton âge se promener d’île en île…

          Vraiment étonnant. Et c’est qu’elle me bluffait la donzelle. Vu qu’elle était loin d’être craintive apparemment. Moi à son âge, j’passais mon temps à me promener dans les quartiers de MarineFord sans penser ne serait-ce qu’un seul jour à être un officier de la marine. Si je n’étais devenu ce que je suis aujourd’hui, j’crois bien que j’aurais eu honte face au sens des responsabilités que Tammy avait. C’est dire que les forces nouvelles de ma faction se renouvelaient pleinement. Mais je demandais bien qui avait été le supérieur qui lui avait donné la permission de s’envoler comme un oiseau libre. Non pas qu’on devait l’enfermer dans une cage, mais voilà quoi, c’était une petite. A mes yeux en tout cas. La recrudescence de la piraterie était telle que je ne m’aventurerais certainement pas à lui donner cette autorisation de pouvoir visiter les différentes bases d’East Blue d’elle-même. D’ailleurs, plus je caressais sa chevelure et plus l’idée selon laquelle elle devait se débrouiller seule… M’effrayait ! Tout était tellement probable dans ce monde de brutes… A moins que… A moins qu’elle ne soit venue avec un équipage complet qui faisait escale sur l’île pendant un certain temps. Peut être y avait-il un bateau marine qui avait dernièrement accosté ici. Et qu’elle faisait partie de l’équipage… Mais lorsque je levais automatiquement les yeux pour regarder les alentours d’un air curieux, je ne voyais personne… Si ce n’est les civils qui circulaient en masse ici. Aucun autre marine dans le coin, nos deux personnes mises à part. Je finis par me redresser de tout mon long en sentant des douleurs au niveau de mes genoux et au niveau de mon dos. Comme quoi, être grand de taille n’avait pas que du bon quand on vivait ma situation. C’était certainement pratique quand je voulais draguer, mais pour le reste, une toute autre affaire…

          • Dis moi, Tammy, tu es venue toute seule ici à bord d’un quelconque bateau ou tu es venue avec tout un équipage ?

          Question posée pour satisfaire ma curiosité ? Peut être bien. Pour me rassurer ? Assurément. Mais dans tous les cas, elle était arrivée à bon port et c’est surtout ça qui était l’essentiel. Brave p’tite. Je l’aimais bien. Déjà, oui oui. Rien qu’à sa bouille ponctuée par un joli sourire et son regard pétillant de malice et d’innocence. Faudrait p’être que je pense à faire un mouflet… Mwouais, mais après, ça faisait vachement chier ces trucs là. Ça pleure, ça pisse, ça crie… Mauvaise idée. Complètement. Et puis d’ailleurs avec quelle femme ? Mes maitresses n’étaient bonnes qu’au lit. Autrement, elles étaient toutes… Ou presque toutes des mijaurées aux airs de sainte nitouche. Faire des enfants avec ces gens ? Pas moyen. Du moins pas pour l’instant. Suite à ma conclusion intérieure, je me dégotais une cigarette dans l’une de mes poches que je plantais entre mes lèvres. J’me tâtais ensuite les autres poches, avant de m’apercevoir que j’avais oublié mon briquet et mes allumettes à la base. La grosse merde quoi… Mais alors que je voulus cogiter histoire de trouver une solution à mon problème, l’commerçant qui l’avait sans doute senti, me sortit un briquet plein de nulle part, gros sourire aux lèvres. 20 Berrys disait-il. Je lui lançais un regard courroucé, avant de me résoudre à acheter rapidement le bien qu’il me proposait. Après tout, 20 Berrys, ce n’était pas grand-chose. Une fois l’achat effectué et la clope allumée, je tirais une taffe royale, avant de reporter mon regard sur la jeune et sur ses jouets. J’lui tirais gentiment une joue pour le plaisir, avant d’avoir une idée assez lumineuse. Et pourquoi pas, me disais-je tranquillement. Un peu content, j’me mis à soulever la jeune Tammy légère comme une plume que je plaçais sans mal sur l’une de mes épaules, sourire aux lèvres. Elle devait avoir une belle vue d’la haut non ? Pas d’quoi s’plaindre en tout cas. De ce fait, au lieu d’me rendre à la base, j’continuais plutôt mon chemin, tranquillement…

          • Et si on allait dans un restaurant pour manger un bout toi et moi ? J’te jure que la bouffe de la base est mauvaise, lui disais-je d’un ton taquin et amusé. Partante ?

          Converser avec un officier supérieur. Moment redouté par bien des membres de la marine. Ces derniers voyaient leurs poils se dresser à cette simple mention. Une fausse croyance voulant que ceux nous précédant dans les échelons ne s'affairaient avec nos jeunes personnes que pour sermonner les indésirables. Une crainte d'autant plus fondée chez les mousses qui étaient les membres les moins importants parmi la hiérarchie des marins. Pourtant, voilà que notre chère Tammy discutait avec un de ses supérieurs indirecte sans la moindre crainte. Il s'agissait d'un homme sans plus, ni moins. Inutile donc de le voir comme une machine qu'on programmait uniquement pour dégrader. C'était la vision innocente de la jeunette tout du moins. Les humains étaient des organismes sensibles qui analysaient certains actes avec des perspectives dites "émotives". Ils possédaient donc une sensibilité, cela peu importe leur rang social. Ces êtres étaient emplit d'amour et de haine. Deux sentiments des plus controversés qui servaient à créer la majeure partie des autres. Impossible donc de concevoir qu'une de ses formes de vies puisse être dépouillée de ses multiples sensations. Une seule phrase pouvait résumer le fondement même de cette réflexion.

          *Salem n'est pas un objet.*

          Simple et vrai, voilà ce qu'était cette simple pensée. L'adolescente avait souvent tendance à simplifier ainsi les choses. Non pas par paresse, mais plutôt pour aider à sa propre compréhension. Ce monde, ces mœurs et son fonctionnement lui paraissaient encore si étrange. La complexité de chacune des notions le constituant faisaient de la plus simple action une véritable source de conflits intérieurs. Le simple fait de changer la disposition du matériel de cuisine était un très bon exemple. Cet acte plaisait aux uns tout en faisant naître la rage chez les autres. La marine ne faisait probablement pas exception à cette règle humaine. La marine était donc humaine, dans un sens. En parlant de ce regroupement d'individus, où étaient donc situés les lieutenant-colonels? Il n'était pas difficile de deviner que leur grade était plus élevé que le siens, mais à quel point? Peut-être était-ce justement ce qui facilitait sa grande aise envers ce géant? D'ailleurs, le voilà qui lui parlait peu à peu de son périple jusqu'à Shell town. Étonnant de laisser sa personne voyager seule d'île en île? Pourquoi donc? Pour les gens normaux, cela pouvait possiblement paraître périlleux, mais pour la gamine, c'était simplement le résumé de sa vie en liberté. Si on pouvait vraiment appeler cela la liberté. Ainsi donc, la mousse s'apprêtait à répondre :

          -Je suis venue seule. J'ai accompagné une flotte de la marine pour arrivée à ma première destination, ensuite cela aurait été trop long que de les attendre à chaque fois donc, je suis montée dans le premier bateau à disposition. Il y a un problème à ça, Salem... Salem...

          Ah zut, c'était quoi déjà le bon. Le bon quoi? Bah le bon suffixe bien évidemment! Il était coutume que d'ajouter "-san, -chan, -kun, -sama, -dono, -baka, voir même -tan" à la suite d'un nom ou prénom lorsqu'on s'adressait à quelqu'un d'autre. Tammy avait pu observer ce phénomène à de nombreuse reprises entre les gens des nombreux villages qu'elle avait parcouru dans sa jeune existence. Même pour les marins, c'était très souvent quelque chose de commun. Que fallait-il donc employé? De joyeuse et égayée, miss enjouée était devenue miss réflexion. Cette dernière affichait d'ailleurs un air des plus songeur et sérieux qui soit comparativement au par avant. Un doigt faisant un tire-bouchon de sa chevelure tandis que le pied frappait le sol. C'était donc avec une mine des plus incertaines, sans être démoralisée, que la jeune fille tentait donc sa réponse.

          -Salem-san?

          Voilà donc le premier risque in-calculé qui venait d'être accompli. L'ignorait se révélait souvent être une lacune. Tammy en avait désormais la certitude. Pour une rare fois depuis ses premiers moments de liberté, elle était incertaine. Au point de légèrement faire monter le rouge à ses joues. Si elle avait fait une bourde? Il ne lui manquait plus qu'à commettre des bévues avant même d'être recrutée tiens. Au moins, il ne semblait pas être trop embêté par cet essai. Il semblait même avoir passé à autre chose à le voir dégainer sa cigarette et foudroyer le vendeur lui proposant un briquet. Le tabac, source naturelle de l'inexplicable. La petite mousse n'ayant jamais compris l'intérêt qu'avait les adultes pour cette substance enroulée. La seule chose dont on en retirait était une étrange fumée ainsi qu'une odeur nauséabonde. Point de vue personnel. Tant qu'à cette pincette, là où bien d'autres auraient ronchonné, Mlle Tales avait ri. Ce genre de petites choses n'étaient pas suffisantes pour l'incommoder. Surtout qu'elle s'était déjà conformée à pire de toute manière. En fait, le seul acte de cette interaction qui n'amenait pas une série de question dans l'esprit de la jeune fille fut cet envolé vers l'épaule de ce "colosse". Le pourquoi restait un mystère, mais le point de vue empêchait son esprit de focaliser sur la moindre interrogation. Il ne lui avait jamais été donné d'être ainsi perchée sur l'épaule de quelqu'un. Aussi étrange que cela pouvait paraitre, ce petit geste lui amenait le sourire aux lèvres. Encore là, elle n'avait pas su expliquée pourquoi. C'était tout bonnement réjouissant. Se retrouver à plusieurs têtes au-dessus de tous les autres ayant un petit quelque cachet hors normes. De quoi rendre bien des personnes euphoriques, la pâtissière la première. Puis, vint la surprenante invitation.

          -Hum... un restaurant? Pourquoi pas! Par contre, je suis un peu difficile... Faut que la bouffe soit non seulement bonne, mais bien assaisonnée, dosée et au bon niveau de cuisson!

          Voilà ce qu'avait été sa déclaration. Passant de la gêne à une exposition d'une connaissance certaine le temps de le dire. La petite dame a beau avoir peu de connaissances sur l'humanité, ses connaissances culinaires étaient bien plus approfondies. Bien que la pâtisserie soit sa spécialité, le monde de la cuisine en lui-même était une passion pour notre recrue. Il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne soit pas trop exaspérante pour le lieutenant-colonel Salem.
              • Oh ! Mais c’est que la p’tite est bien compliquée on dirait.

              Avais-je dit d’un ton taquin. Un sourire tranquille s’inscrivit sur mes lèvres. Difficile en matière de nourriture, hein ? Mwouais, mwouais… A vrai dire, je m’attendais plutôt à un trépignement, une explosion de joie, des trucs de ce genre… Mais à pas cette phrase presqu’impérieuse qui m’faisait penser aux enfants de mon milieu. Mon milieu ? Celui des nobles quoi… Peut être en était-ce une ? Va savoir en fait… Il n’y avait qu’eux en tout cas pour être aussi minutieux et si matures. Sur le coup donc et bien qu’amusé par ce qu’elle m’avait dit à propos du restaurant où je l’emmenais, je ne pouvais m’empêcher de me poser des questions intérieurement. Des questions sur ses origines, chose que je pouvais lui demander bien que je m’abstenais de le faire ; ainsi que des questions sur son comportement que j’analyserais au fur et à mesure que le temps passerait. Parce que oui, elle me semblait très différente des autres enfants de son âge et très différente des mousses qu’on pouvait croiser n’importe où sur le globe. Ces derniers étaient généralement intimidés en face d’un plus haut gradé. J’avais même connu ça quand je venais à peine de rentrer dans les rangs de la marine. P’être était-ce son insouciance qui provoquait une telle tranquillité chez elle… Mais dans le fond, j’en doutais un peu. Ce qui ne m’avançait pas à grand-chose. Comme toutes les personnalités spéciales que je rencontrais dans ma petite vie, cette p’tite faisait naitre en moi une myriade de questionnements sans vraiment trop de sens. Je m’emmerdais un peu pour rien. Resserrant un peu plus ma prise sur elle, je tirais une nouvelle taffe de ma cigarette que je pris mon temps à recracher. Passé ce moment de petit silence, je levais un peu la tête vers elle et pinçait amicalement ses cuisses, comme pour jouer avec elle. Répondre à ses attentes n’était pas ce qu’il y avait de plus difficile…

              • De toute façon, on va dans un restau bien chic, et tu choisiras toi-même ton menu, alors y’a pas d’mal.

              C’était clair. Je n’allais pas lui imposer un menu qu’elle ne pourrait pas aimer. Je n’allais pas non plus l’amener dans une taverne pour déguster une tarte aux poires. Ca n’le ferait pas trop pour un marine de mon genre, d’autant plus que la phrase de la jeune Tammy exigeait une certaine qualité dans ce que j’allais lui offrir gratuitement. Et pis ça n’renforcerait pas du tout le p’tit lien d’amitié que je voulais tisser avec elle, si jamais je la décevais, ce qui était loin d’être mon désir. Parce que oui, j’étais sous le charme de la jeune fille. Elle était bien trop choupi-kawai-mignonne. Pour ainsi dire, j’étais même un peu fier de me pavaner avec elle comme ça, devant les civils qui nous regardaient d’un œil conquis et amusé. Je lisais même dans les regards des passants, qu’on pouvait la considérer, soit comme ma fille, soit comme ma p’tite sœurette ; et pour tout vous avouez, les deux cas ne me gênaient absolument pas. Dans ma marche d’ailleurs, je captivais l’attention de belles demoiselles. Le petit plus qui me ravissait. J’serais même allé draguer une ou deux si Tammy était véritablement ma sœur. Il aurait simplement suffit de lui remettre une sucette et quelques berrys pour qu’elle aille s’faire plaisir ailleurs. Mais vu que je ne la connaissais à peine, la mousse était alors à l’honneur. Je tournais mes yeux de temps en temps vers elle d’ailleurs, pour voir si elle s’amusait bien sur mon épaule. « Pas trop inconfortable là haut ? » En apparence, j’déduisais qu’il n’y avait pas de problème, mais après, j’savais trop pas ce qu’elle en pensait. Pour ma part, j’aimais bien m’promener sur le dos ou l’épaule de mon père étant tout jeune. Ca devrait être la même chose pour tous les enfants. Enfin… J’crois… Tirant une dernière latte en m’arrêtant devant une très belle bâtisse, je finis par jeter le reste de ma cigarette et à redescendre Tammy de mon épaule.

              • L’Afaria ! Mon restaurant préféré ! Ils font de si bons steaks… Disais-je en humant la bonne odeur qui s’échappait du lieu. Tu viens ?

              Sans trop lui laisser le temps de me répondre un « oui », j’attrapais la main de la jeune femme et l’entrainait à l’intérieur du vaste local. La grande pièce était vraiment bondée. Achalandée comme jamais. De gens riches en tout cas, ce qui était un fait normal vu les prix faramineux des plats qu’on proposait dans ce restaurant. Alors que je cherchais en silence et du regard, une bonne place, la main toujours renfermé sur celle de l’héritière des Tales, je vis le chef de l’établissement se précipiter vers moi, large sourire aux lèvres. Son sourire ressemblait bizarrement à celui qui nous avait vendu le briquet et les peluches, loin de me plaire en tout cas. J’eus même à serrer inconsciemment la main de Tammy sans pour autant allez jusqu’à lui faire mal. Je déformais alors mon visage pour former un semblant de sourire alors que le chef commença à me saluer élogieusement. Il fit un semblant de coucou à Tam’ à qui il tira les joues et nous précipita vers une table près de la baie vitrée et heureusement inoccupée. Il allait même s’perdre dans son blabla habituel quand un de ses serveurs l’appela heureusement. Soupirant et bien content qu’il nous lâche les baskets, je lâchais la main de mon invitée et m’asseyait lourdement sous mon siège. Je consultais alors ma montre, avant de sourire. Midi pile poil. Je comprenais mieux l’affluence des gens dans le coin. « Alors… Comment tu trouves le restaurant ? » Demandais-je soudainement à l’adolescente que j’observais avec le sourire. Si elle n’aimait pas, j’perdrais beaucoup de points. C’était pas non plus pour bluffer mais l’endroit était magnifique, sans compter qu’il faisait de bons plats. Alors que j’attendais réponse, je pris le menu posé sous le couvert, avant de le parcourir tranquillement pendant qu’un serveur venait vers nous, prendre nos commandes…
              Quand il insinua que Tammy était peut-être un peu compliquée à la plaisanterie, cet homme ne pouvait pas deviner à quel point il pouvait avoir raison. Bien que la jeune demoiselle est l'ambition de goûter toutes les saveurs du monde, il fallait avouer qu'elle était un sacré palet. On développe un certain sens des saveurs lorsqu'on travail en cuisine continuellement. Si sa spécialisation avait toujours été la pâtisserie, son arrivée à la marine l'avait amenée, en temps que mousse, à élargir son éventail culinaire. Voilà ce à quoi cela nous amène aujourd'hui. Un avertissement des plus sérieux duquel il valait mieux se méfier. Toutefois, comme ce n'était pas dans les habitudes de Mlle Tales de causée de problèmes, elle tâcherait au moins de ne pas trop jouer les fines bouches. Hé puis, avant de penser à faire la difficile, il y avait bien plus appréciable tel que le moment présent. Ça ne lui était jamais arrivée d'être sur les épaules d'un adulte au par avant. Cette sensation d'altitude avait quelque chose de délectable. Un réflexe inné l'amenant à faire aller doucement ses jambes en mouvement de balançoire au rythme de leur avancée. Elle qui avait toujours du regardée les gens en relevant le visage pouvant enfin les sur-plomber depuis sa position. Qui aurait cru qu'une même allée puisse paraitre aussi différente uniquement pour cause d'un point d'élévation. Les géants devenant nains, les mur infranchissables se muant en des obstacles facilement enjambés. Dites-en ce que vous voudrez, mais pour elle, c'était une sacrée vue. Un changement de point d'observation et d'analyse des plus stupéfiants. C'était comme si, pendant ce laps de temps, le monde en lui-même en était venu à changer.

              -Un resto chic? Ça paie tant que ça de monter en grade dans la marine?

              Question indiscrète, question Tammyesque. Ce genre de détail ne lui semblant pas vraiment personnel ou même impolie, elle se posait simplement la question. Être mousse ne lui rapportant somme toute qu'un peu plus que ce qu'elle gagnait à la boulangerie. Enfin, il fallait dire que cette petite avait aussi d'autres motivations à rejoindre la Marine. Des raisons bien plus personnelles qu'il lui était obligatoire de respecter à la lettre, car tel était le poids de son existence. Trêve de philosophie, puis qu’à mesure qu'un pied était posé devant l'autre, la destination finale se rapprochait. Depuis son perchoir, tout était si aisé à percevoir. Les magasins, les étalages, les produits, les bâtiments et même les gens semblaient plus "accessibles". D'ailleurs, en parlant de la foule, il n'était pas rare que quelques têtes se tournent dans leur direction. Apparemment, c'était aussi peu commun pour eux que pour elle. Pourtant, leur sourire et mines attendries laissaient davantage penser qu'ils voyaient cela du bon oeil que le contraire. C'était pas plus mal, même si ce n'était pas l'accord d'autrui qui régissait les envies et petits plaisirs de Tammy. Puis la voix de l'officier supérieur ramena la petite rêveuse à l'ordre, allant même jusqu'à lui causer un léger sursaut. Comme quoi, la mousse était véritablement entrée dans sa bulle.

              -Oui! C'est bien aussi en bas?

              Bon là, elle venait de tomber bien bas. C'était réellement la réponse enjouée de la petite gamine de six ans ça. Bon, au moins, ça avait le mérite d'avoir un peu de répartie. N'empêche, quand on pense à une réponse simplette... on peut difficilement faire pire que ce qui lui avait été donné de dire. Pourtant, tous ses doutes, remords et ressassement intérieur ne parurent jamais sur son visage. Ce dernier se contentait simplement d'afficher un sourire à s'en fendre les lèvres tandis que les mains s'agitait pour saluer certains passants pour simplement pour se saisir de la brise. Puis était venu le point d'arrivée, accompagné par la descente. Hé bien, ça n'avait pas été une façon désagréable que de se pavaner. Peut-être devrait-elle tentée de se promener avec des échasses dorénavant? À voir, pour le moment, le restaurant était là et, cette petite expédition lui avait ouvert l'appétit. Bien qu'elle appréhendait un peu le repas. L'Afaria hein? Peu orthodoxe comme nom... Quel genre de plats y servaient-ils? Tellement de restaurants se spécialisaient dans un certain art culinaire pour offrir le meilleur d'un seul et uniquement monde. Que serait les offres de celui-ci? Il allait falloir entrer pour le savoir. Reniflant un moment, Tammy du toutefois s'avouer avec un certain plaisir que les arômes échappant aux cuisines étaient alléchantes. Voilà au moins une chose qui était prometteuse.

              -J'arrive!

              Ce simple mot n'avait même pas encore quitté ses lèvres que déjà, elle était entrainée à l'intérieur. Comme quoi, la demi-portion n'était pas la seule à avoir un certain empressement, pour ne pas dire enjouement. Il y avait tant de gens à l'intérieur, étonnamment, plus au mètre carré ici que dehors. La réputation de l'endroit ne devait plus être à faire. À moins qu'il ne bénéficie simplement d'aucuns concurrents sérieux. Pour ce qui attrait au choix de la table, le tout se passa plutôt rapidement. Une xième pincée, une discussion entre les deux hommes, qui lui échappa tandis qu'elle observait ce qui l'entourait, et ils étaient attablés. Puis, cet homme souriant la questionna. Il n'en fallait guère plus pour engager la conversation avec la petite dame. Cette dernière ramena alors son doigt sur son menton dans une moue songeuse tout en répondant :

              -C'est chic, c'est grand et c'est plein. Ça me plait bien! Les gens en cuisine ne doivent pas chômer! Je me demande à quoi peu ressembler l'équipe assemblée pour travailler à l'arrière. D'un lieu de travail à un autre, les tâches de tous et chacun peuvent être très différentes! Même en assumant un même poste. Ouuuuuuh, j'espère faire partie d'une grande équipe suite à mon affectation moi aussi!

              Hé puis, c'est ce moment que choisit le serveur se pointer. Un élégant monsieur vêtue d'un complet assez chic. Un air un peu snob, mais au combien serviable et aimable. Apparemment, il devait tenir à son pourboire. Autant Tammy appréciait les cuisiniers que les serveurs lui sortait par le nez. Pourquoi était-ce eux qui recevait les pourboires pour n'avoir qu'à porté quelques plateaux alors qu'à l'arrière se passe réellement tout le travail? Encore une de ses injustices. Chez les Tenryuubito, c'était différent, les "servants" connaissaient leur position. Jamais l'un de ceux servant le repas n'oserait s'attendre à un pourboire. Vivre un jour de plus sous les ordres du maître étant la plus belle des récompenses. Décidément, ces types ne savaient pas la chance qu'ils avaient d'être ainsi choyés par leur employeur. Après avoir zyeuté le menu, Tammy le rendit et commanda :

              -Je prends donc un "Homard Thermidor" avec une "Soupe de betterave à l'aneth". Ajoutez un "croustillant de saumon fumé et crevettes". Le dessert à l'avocat et framboise pour terminé.

              Voilà un gros menu pour une petite demoiselle, mais ne vous inquiéter pas, les plus petites failles cachent parfois les plus grands gouffres.

              PS: Je m'excuse et suis véritablement navrée de l'énorme retard. Je me remet au rp à bon rythme. Je devrais donc reprendre un mouvement de croisière régulier '^'
                  Okay ! Un autre point marqué. Cette journée n’allait être que très bonne en compagnie de cette jeune fille qui changeait un peu les journées monotones dans lesquelles j’étais constamment baigné. Je souriais à sa réponse en constatant que le cadre lui allait parfaitement et même plus vu l’engouement qu’on pouvait déceler dans le timbre de sa voix claironnante. Sans compter qu’elle avait une présence d’esprit assez remarquable. Parler de l’esthétique du restaurant pour découler sur sa prochaine affectation, c’est fort ! Chapeau. C’est dire que j’avais complètement bu ses paroles en la dévorant du visage tant elle était mignonne. Non non non… N’pensez pas que je suis pédophile -façon Pludbus-… C’est juste qu’au risque de me répéter… J’aurais aimé avoir une petite sœur comme elle moi ! Comme elle en effet. Elle avait ce petit air d’effronterie qui me faisait rire. Décontractée et curieuse dans le bon sens, Tammy semblait avoir toutes les qualités de la petite sœurette idéale. Je repensais parfois à ma relation avec Blacrow qui s’assimilait un peu à mon désir, mais cette dernière étant partie, je n’avais plus vraiment de personnes à choyer… Sans compter que ma femme était très loin d’ici… Dans les quartiers de Marineford pour être plus précis… Sans doute entrain de sauver des vies, comme à son habitude, elle qui était l’une des plus brillantes médecins de la base.

                  J’allais me perdre dans mes pensées les plus profondes, lorsque madame commença à faire ses choix. C’est à ce moment précis que je constatais la présence du jeune serveur qui se tenait droit comme un piquet à côté de la table. Je lui jetais un rapide coup d’œil qui me permit de relever ses cheveux frisés vers l’arrière, ses traits fins ainsi que son sourire poli qui me faisait penser au mien lorsque je rencontrais une belle femme que je voulais foutre dans mon lit. Comparaison un peu idiote qui me fit rire intérieurement ; bien avant que je ne réalise que la jeune Tammy, elle n’faisait pas dans la dentelle. Nan nan, j’ne parlais pas d’argent… A vrai dire, c’était l’dernier de mes soucis ça, l’argent. J’pensais plutôt au fait que pour une jeune adolescente de son âge, elle bouffait quand même. Bon bon… Son menu pouvait ne pas être aussi effarant que ça, mais n’empêches que je m’en étonnais quand même. Si mes souvenirs sont bons, même Blacrow dans sa bonne humeur n’bouffait pas autant. En fait, c’était à peine si elle finissait la moitié de ses plats. Mais en face de moi, c’était tout l’contraire. Tammy devait être une espèce de ventre sur pattes. Mais étais-je bien placé pour dire ça moi ? Haha. Bien sur que non. J’étais tout aussi glouton si je puis dire ainsi… Et il arrivait même que je me fasse remarquer dans les restaurants. C’était rare, ouaip, mais ça arrivait…

                  • Eh bien pour moi, ça sera heu… Deux cocktails aux crevettes, un faux filet et des pommes frites et une salade de fruit.

                  • Pour l’apéritif, monsieur ?

                  • Pas la peine, merci bien.

                  Le serveur s’inclina bien bas avant de repartir satisfaire nos commandes. Cela allait être assez rapide vu que le chef s’honorait de pouvoir servir des marines en particulier ma personne. Pour l’apéritif, je n’avais aucun regret. J’avais grave la dalle pour encore attiser ma faim qui me creusait l’estomac. D’autant plus que Tammy était bien trop jeune pour s’essayer à l’alcool déjà. Je retournais ma tête vers elle et lui fit un sourire en la contemplant gentiment. Un détail dans son menu m’avait fait grimacer imperceptiblement : L’avocat. Un truc que je n’aimais pas du tout. Sans compter que l’odeur de ce truc m’donnait généralement de la nausée. Je ne craignais cependant pas de vomir ici : Il y avait bien trop d’odeurs ici pour que mes narines puissent se focaliser sur… Sur… Enfin, vous savez quoi. Chassant cette pensée de mon esprit, je grattais négligemment ma tête avant de commencer à repenser à l’une de ses questions à laquelle je n’avais pas donné de réponses, tête en l’air que je suis : « Tu me demandais si monter en grade paye bien ? Normalement, je ne devrais pas te répondre, mais je te dirais que oui, on gagne assez bien sa vie… Mais maintenant que j’y repense, est-ce parce que je t’ai invité dans ce lieu si chic que tu t’étais posée la question ? » Pour sur. J’m’en doutais un peu. C’est sur que ça donne envie d’atteindre les sommets de la hiérarchie… non ?

                  • Au fait, quel âge as-tu réellement ? Et quel métier comptes-tu effectuer une fois enrôlée dans un régiment ?

                  Bosco pour plus tard ? Ménagère ? Infirmière ? Cuisinière ? Elle avait tout un choix à faire et sans doute avait-elle déjà trouvé sa voie… C’qui ne m’étonnerait pas tellement vu comment elle était si intelligente. J’étais pas aussi éveillé à ces moments moi… Enfin si peut être… Mais on fait, on s’en fou un peu. Parce que plusieurs personnes étaient arrivées avec nos entrées respectives. Et je notais le bon choix du chef au niveau des boissons qu’un serveur s’évertua de servir : Du jus de fruits pour Tammy et du Kir Royal pour moi. L’eau était présente mais je doutais qu’elle allait servir sur le moment. Les entrées étaient en face de nous. Pour moi, rien de mieux qu’une grosse coupe de cocktail aux crevettes. Le jeu du sucré salé, j’adorais. Aussi ne me privais-je pas de prendre d’emblée ma première bouchée subtile avant de soupirer de plaisir « Hmmmm… c’est bon… » C’est avec toute la politesse du monde que les deux serveurs se retirent pendant que j’avais toujours les yeux fermés, savourant c’que je venais d’avoir en bouche. Tout simplement exquis. Devrais-je le faire gouter à Tammy ? Ouap. J’avais l’irrémédiable envie de la considérer comme ma soeurette du jour. Souriant, je passais une coupe vers elle, tout en lui faisant mine de ne pas hésiter…

                  • Goutes moi ça, et apprécies ma petite Tammy.