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Animosités anciennes, trahisons nouvelles


Animosités anciennes, trahisons nouvelles

Lamia, Dash et Hayato remontait une venelle.

Le manque de luminosité, en cette nuit profonde de Carcinomia, arrangeait bien le trio d'étrangers. Ils avaient beau ne pas se hisser au niveau de Matsuri ou Zack, les trois épéistes pouvaient tout de même se faire le plus discret possible. Ils évitèrent une poubelle renversée par un chat errant, avant de continuer leur chemin. Sans un mot, Hayato se plaqua contre le mur de droite, en arrivant à une bifurcation. Il passa rapidement la tête et, lorsqu'il ne vit personne des deux cotés, fit signe à ses deux coéquipières que la voie était libre. Le bretteur s'engouffra dans la ruelle, bientôt suivi par deux ombres. Le plus silencieusement possible, les outsiders tentaient de rejoindre le point de rendez-vous avec du beau monde...

Les Enigmatiques les attendaient.

Tout du moins, les têtes pensantes de la guilde d'assassins, ainsi que Nameless, à n'en point douter. Peut être que Talkan-san serait également de la partie, mais rien ne permettait d'en être certain. Un bruit alerta soudain l'ex vagabond. Il se figea et leva le poing. Le cœur battant, il tendit l'oreille. Des éclats de voix lui parvenaient. En se concentrant un instant, il put capter quelques bribes de conversations et soupira. Un homme aviné parlait tout seul, se plaignant du manque de sake pour étancher sa soif. D'une démarche titubante, il s'éloigna d'eux et disparut dans une rue éloignée. Alors seulement, Hayato reprit sa marche.


« Ça ne devrait plus être très loin. », se dit il avançant.


Les Enigmatiques avaient été prudents. Précautionneux, même ! Deux jours auparavant, ils lui avaient fait parvenir une missive codée sous la forme de chiffres et de lettres, signée d'un signe étrange : un œil stylisé. Malgré tous ses efforts, il avait été bien incapable de la traduire. La veille au soir, il avait retrouvé un livre d'allure quelconque sur sa table de chevet... Et Matsuri, déjà en train de le parcourir. Comme à son habitude, la kunoichi avait laissé libre court à sa curiosité maladive ! Néanmoins, ce fut également la ninja qui avait réussi à comprendre. Les chiffres correspondait à des pages, les lettres capitales à des lignes et les derniers chiffres pointaient le mot de la ligne. Ainsi, ils avaient pu reconstituer le puzzle sans mal...


« Là où la mer, la pierre et le sang se rejoignent, l'oeil t'attendra à la troisième heure du crépuscule. », se rappela-t-il en pensée.


Ici encore, il avait fallut l'expérience de Matsuri pour comprendre. De son doigt fuselé, elle avait pointé sur la carte de Carcinomia l'endroit du rendez-vous. Il s'agissait de la jonction entre les territoires des clans Wave, Darkness et Burn. Sur leur chemin, ils avaient trouvé plusieurs pictogramme d'oeil gribouillés sur des affiches, comme pour les guider silencieusement. Enfin, au détour d'une autre ruelle déserte, le petit groupe repéra un batiment frappé de l'oeil directement sur la pierre. Après un ultime regard aux alentours, l'épéiste traversa en catimini la rue. Il hésita un instant...


- Ne frappe pas et rentre directement, andouille ! le morigena à voix basse Dash.


Avec un sourire contrit, le chef du clan Suisou s'exécuta. Un rien mal à l'aise à l'idée d'entrer sans s'annoncer, comme le dernier des malpolis, Hayato fit coulisser la porte et pénétra dans la noirceur profonde du bâtiment. Bien vite, une fois le petit groupe réuni à l'intérieur, il referma le vantail et se retourna. À première vue, la maison était inhabitée. Le petit salon comprenait plusieurs fauteuils, un canapé et une table basse poussiéreux. Les décorations, les luminaires éteints et les tapis respiraient le moisi, la saleté et l'abandon. Des escaliers, au fond de la pièce, plongeaient dans le sol, tandis que trois portes – dont celle qu'ils venaient de refermer - permettaient de sortir. Les volets avaient été refermés et les vitres calfeutrées, comme pour étouffer tout son.


- C'est ici, affirma Hayato à voix basse.


Il ne leur restait plus qu'à attendre.


KoalaVolant
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Je ne suis pas super convaincu par ces manigances d'assassin. Bien sur, je me doute qu'il faut maintenir un certain décorum, et que quand on est une guilde ou une famille d'assassins, utiliser des codes ou des manières détournées est aussi naturel que respirer, mais je persiste a trouver ça terriblement peu pratique. Je veux dire, Là où la mer, la pierre et le sang se rejoignent.. clairement la réponse est "Un conduit d'évacuation des eaux d'égout", et comme on parle de sang, celui de l'arène ! Mais apparemment c'est pas ça. Et je veux bien le croire, je suis nulle en énigme, mais si a deux on peux déjà trouver deux interprétations a ce message, comment peuvent 'ils espérer qu'on arrive au bon endroit et a l'heure au rendez vous ?

Je suppose que les assassins doivent manquer un paquet de rencarts.

Ou alors ils se postent partout, et pour une équipe que nous allons rencontrer ce soir et qui va nous faire croire que nous sommes super malin d'avoir déchiffré leur code, il y en a une douzaine qui vont passer la soirée à se geler les miches dans tous les endroits plus ou moins probable ou aurait pu nous mener leur jeu de piste.

Une hypothèse plutôt amusante non ?

Sans surprise nous nous retrouvons tout seul dans un endroit propice aux embuscades. Rien d'anormal non plus, je suppose qu'il va maintenant nous falloir attendre quelques minutes, le temps que nos amis assassins, surement en embuscade, s'assurent que nous ne sommes pas venus en nombre ou suivi par une armée. C'est de bonne guerre, après tout, c'est nous qui demandons à les voir.

Je me retiens a grand peine d'aller immédiatement ouvrir les portes ou descendre les escaliers pour jeter un œil à la cave, et, laissant Hayato et ses amis profiter des sièges, je me cale dans un coin pour garder la salle à l'œil.

Franchement, ils auraient pu faire les poussières.

Bienvenue chers invités.

Bon, faut reconnaitre un truc a ces énigmatiques, comme l'ont bien montrés leurs messages, ils prennent soin de leurs apparences mystérieuses et du décorum qui les entoure... Par un phénomène acoustique surement parfaitement explicable, la voix qui nous salue empli la pièce sans provenir d'ou ou de qui que ce soit. Et l'instant d'après, les deux portes s'ouvrent de manière parfaitement synchrone, révélant deux silhouettes aussi identique que masquées pendant qu'une troisième surgit de l'escalier.

J'espère qu'ils ont pris à boire...
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Alliances et Manigances.
Davinia prit une grande respiration, tentant de calmer le tourbillon de pensées qui l’assaillait. Dire qu’elle n’était pas nerveuse aurait été un mensonge éhonté. En marchant aux côtés de Jomiar Mvomud, le directeur incontesté des Énigmatiques, elle sentait une pression peser lourdement sur ses épaules. D’autant plus qu’elle se retrouvait encadrée non seulement par lui, mais aussi par Narsha Shavod, une figure éminente de la guilde. Narsha, en plus de son rôle de professeur au sein des Énigmatiques, gérait la surveillance et la collecte d’informations, une tâche qu’elle prenait très au sérieux. Il était rare qu’elle demande à accompagner Jomiar en personne, ce qui rendait sa présence ce soir-là d’autant plus intrigante.

Les trois membres des Énigmatiques avaient attendu plusieurs minutes, dissimulés dans l’ombre d’un bâtiment voisin. Ils observaient les mouvements de leurs invités, s’assurant qu’ils pénétraient à l’intérieur. Ensuite, Narsha avait utiliser ses petites bêtes pour s’assurer une surveillance environnante. Elle toujours su utiliser les créatures urbaines à son avantage, des rongeurs aux oiseaux de nuit, pour infiltrer les lieux les plus sordides. La maison délabrée, infestée d’animaux qui la peuplaient désormais, servait parfaitement leurs desseins.

Lorsque le moment leur parut opportun, ils se faufilèrent silencieusement à l’intérieur du bâtiment abandonné, soucieux de ne pas faire attendre leurs invités plus longtemps. Jomiar et Davinia prirent l’entrée principale, tandis que Narsha, fidèle à ses habitudes, choisit une voie plus discrète, se positionnant à un étage supérieur pour garder une vue d’ensemble.

Ils apparurent ainsi, deux silhouettes encapuchonnées, à travers la porte d’entrée, alors qu’une troisième, celle de Narsha, se matérialisa en haut des marches. La mise en scène était parfaitement calculée. Jomiar, la voix grave et posée, salua poliment le groupe d’invités.

« Bienvenue, chers invités. »

Davinia, bien que masquée et capuchonnée comme ses compagnons, croisa le regard de Hayato. Son hochement de tête discret mais respectueux trahit une légère différence de comportement par rapport aux deux autres Énigmatiques, comme pour indiquer une certaine ouverture.

Alors qu'ils s'approchaient lentement du groupe, deux des silhouettes dépassèrent Hayato, Dash et Lamia pour rejoindre une porte presque invisible, dissimulée dans l’obscurité de la pièce. L’un des membres manipula rapidement un mécanisme caché, révélant une trappe. Celle-ci s’ouvrit en silence, dévoilant un escalier menant à un espace beaucoup plus raffiné et soigné que la salle poussiéreuse où ils se trouvaient. Le contraste était frappant.

« Si vous voulez bien nous suivre. »

La troisième silhouette resta en retrait, indiquant aux invités de les suivre d’un geste calme. Le trio fut alors invité à descendre dans une salle bien plus accueillante, décorée avec soin, où l’atmosphère suffocante et poussiéreuse de la pièce précédente semblait déjà loin derrière eux. Davinia, malgré son rôle, ne pouvait s’empêcher de ressentir une légère appréhension. Cette rencontre était bien plus qu’une simple formalité.

Le directeur prit place sur l’une des chaises disposées autour d’une table ronde, au centre de la salle soigneusement aménagée. Trois autres chaises faisaient face à la sienne, invitant clairement Hayato, Lamia et Dash à s’y asseoir. Les deux autres silhouettes encapuchonnées se postèrent discrètement en retrait derrière leur aîné, telles des sentinelles silencieuses.

Jomiar Mvomud, d’un geste lent et mesuré, retira alors son masque, révélant un visage marqué par les années, mais empreint d'une autorité calme. Ses traits étaient à la fois sévères et bienveillants, portant les traces de l’expérience accumulée au fil des décennies. Ses yeux, perçants et d’un bleu profond, fixaient avec attention chacun des membres du trio, semblant scruter bien au-delà de leurs apparences. Davinia fit de même, dévoilant son visage qu’elle avait déjà offert à Hayato.

Narsha hésita un instant, ses doigts effleurant le bord de son masque avant de finalement le retirer avec une lenteur hésitante. Son visage, aux traits fins et neutres, apparut sous la lumière tamisée de la pièce. Un maquillage léger soulignait discrètement ses yeux perçants, encadrés de fines pattes d’oie, trahissant une certaine maturité. Pourtant, sa chevelure sombre, soigneusement coiffée, semblait nier les signes visibles de son âge. Son apparence impeccable, presque intemporelle, contrastait avec la sagesse et l'expérience que son regard laissait transparaître.

Elle se tenait droite, son expression demeurant impassible, presque distante. Chaque mouvement, chaque regard semblait parfaitement mesuré, renforçant son aura de contrôle. Malgré sa position en retrait derrière Jomiar, il était clair qu’elle jouait un rôle clé dans cette rencontre. Narsha posa son masque sur la table, les yeux fixés un instant sur Hayato, puis sur ses deux compagnons. Elle ne prononça pas un mot, laissant le directeur guider la conversation. Cependant, sa présence silencieuse était tout aussi marquante que celle de Mvomud, l’aîné des Énigmatiques. Elle observait attentivement, assimilant la moindre informations offertes…

Une fois que les trois invités eurent pris place, le directeur se pencha légèrement en avant, posant ses mains jointes sur la table dans un geste calme mais autoritaire. Il ne semblait pas pressé, et tout dans son attitude indiquait qu’il maîtrisait parfaitement l’instant.

« Nous avons beaucoup à discuter, » commença-t-il d’une voix grave mais posée, son ton rappelant celui d’un professeur sur le point de donner une leçon importante. « Mais avant tout, il me semble que quelques éclaircissements sont nécessaires. Quel sont vos véritables attentes ? »

Un sourire en coin effleura ses lèvres, bien que son regard restât profondément sérieux.
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