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And now for my next trick !

Gustav von Falingen était de mauvaise humeur, et c’était communicatif, à en juger par la mine de ses subordonnés. Il y avait de quoi, ceci dit : la 28ème Flotte Mobile, par définition, n’était pas rattachée à une base particulière ou à un itinéraire de patrouille régulier. Sa fonction était de pouvoir rapidement être déployée n’importe où selon les besoins en hommes et en navires de la Marine. Le reste du temps, elle était censée patrouiller en choisissant ses propres itinéraires irréguliers, de façon à être moins prévisible pour ses cibles. Ça c’était la théorie, mais dans la pratique, certains hauts-gradés traitaient les Flottes Mobiles comme des espèces de flottes à tout faire, auxquelles ils refilaient les affectations dont personne d’autre ne voulait.

Dans le cas présent, cela voulait dire servir d’escorte à un luxueux bateau de plaisance affrété par une coterie de nobles de West Blue. Le Commodore n’appréciait déjà pas cet abus de pouvoir de la part d’aristocrates suffisamment riches pour pouvoir facilement engager leur propre sécurité privée, sans détourner des ressources de la Marine qui seraient mieux employées ailleurs. Il appréciait encore moins que cette bande d’écervelés consanguins aie choisi de poursuivre sa croisière jusque sur la Route de Tous les Périls. N’avaient-ils donc aucun instinct de survie, ou se croyaient-ils si importants que rien ne pouvait leur arriver ?!

Et comme si ce n’était pas suffisant, après des semaines de frustration, ils avaient décidé de mettre la cerise sur le gâteau en allant faire une virée à Water Seven. Water Seven ! Cette foutue île flottante lui sortait par les yeux ! Si ça ne tenait qu’à lui, ce repaire de vermines écoperait d’un bon Buster Call bien senti, et tous ses charpentiers de navires seraient pendus aux mâts de leurs propres créations ! « Le libre marché », quelle mauvaise blague… Commercer avec des pirates n’était peut-être pas un crime, mais la vente de vaisseaux et d’armes – ce qui était plus ou moins la même chose dans le cas d’un bateau équipé de canons – devrait être une exception à ce principe. La Galley-La Company savait pertinemment ce que ses clients comptaient faire des bâtiments construits dans ses chantiers navals ; rien ne servait de plaider l’ignorance, elle était complice de leurs méfaits. Hélas, le haut commandement avait déterminé qu’un assaut dans les règles serait trop coûteux en vie comme en matériel, en plus des autres répercussions négatives qu’aurait une telle action, aussi étaient-ils forcés de tolérer la présence de cet abcès purulent qui défiait leur autorité.

Desserrant péniblement les dents, l’officier supérieur cessa de tenter de détruire la détestable ville à la seule force de son regard, et se tourna plutôt vers ses subordonnés. Avec un profond soupir, il les désigna les uns après les autres et leur donna leurs ordres.

« Hauptmann, Meng, prenez vos hommes avec vous, vous accompagnerez les mioches. Le marquis de Callioste a prévu une excursion pour eux, pendant que les adultes iront dans des lieux de divertissement plus appropriés à leur âge. »

Façon polie de dire qu’une bonne partie d’entre eux iraient soit visiter les courtisanes les plus en vue de l’île, soit dans les casinos, et qu’ils n’avaient pas envie d’avoir leur progéniture dans les pattes. À la place, ce serait à leurs domestiques et à ses pauvres Marines qui n’avaient certainement pas signé pour ça de s’occuper d’un ramassis de sales morveux pourris-gâtés. Joie.

Résignés à leur sort, les soldats en question saluèrent avec un professionnalisme des plus louables, et il leur rendit leur salut. Puissent-ils revenir avec leur santé mentale intacte. Quant à lui, il était temps qu’il se mette en quête d’une bonne bouteille…

***

Water Seven aurait dû être un paradis. La beauté de l’architecture, la fontaine géante surplombant la ville, les canaux, les Yagaras, les costumes colorés et la profusion de mets exotiques… autant d’éléments qui offraient d’ordinaire une inexpérience inoubliable aux touristes. Zhihao, cependant, n’était pas là pour le plaisir. Non, sa mission était de protéger une bande de gosses capricieux, d’autant plus insupportables qu’ils étaient convaincus que leur argent ainsi que leur statut social les rendaient meilleurs que tout le monde. Ils avaient encore moins de respect pour les soldats chargés de garantir leur sécurité que pour leurs serviteurs, et la femme-poisson en particulier était une cible toute trouvée pour leur mépris. Les filles dénigraient son apparence et ses manières – pourtant parfaites, le Commodore s’étant assuré que ses subalternes sachent interagir avec la haute société sans se couvrir de ridicule –, tandis que les garçons avaient recours à des commentaires racistes plus crus, qu’ils répétaient sans doute après les avoir entendus de la bouche de leurs parents, et les plus âgés allaient jusqu’à émettre des propos graveleux.

La kanokunienne se considérait comme quelqu’un de très patient, capable d’ignorer ce genre de paroles, mais le voyage avait mis ladite patience à rude épreuve, et les heures écoulées depuis leur débarquement n’avaient rien arrangé. Ajoutez à cela le fait qu’elle était incapable d’apprécier l’ambiance de la ville en sachant qu’elle devait une grande partie de sa prospérité à l’argent sale d’innombrables équipages pirates, plus celui que les flibustiers en question semblaient s’être donné le mot, plusieurs d’entre eux étant venus narguer les Marines tout au long de la journée en profitant de la neutralité de l’île, et elle avait vraiment envie de retourner se coucher. C’était toujours mieux que le caporal qui ne plaisantait qu’à moitié en demandant si elle ne pouvait pas attraper l’un des mioches, puis lui plonger la tête dans un canal jusqu’à ce qu’il arrête de faire des bulles, ou les soldats qui avaient de plus en plus de mal à se retenir de répondre aux provocations des pirates.

« Calmez-vous, nous sommes presque arrivés. » les admonesta-t-elle. Il était hors de question de faire du mal aux enfants, aussi énervants soient-ils, et s’il fallait se battre avec les écumeurs, ce serait uniquement si ces derniers attaquaient en premier. Elle n’aimait pas céder l’initiative aux ennemis de la Justice, mais elle n’avait guère le choix : les Marines n’étaient pas chez eux ici, et les autorités locales ne prendraient leur parti que s’ils agissaient en état de légitime défense.

Heureusement, leur destination était toute proche, et ils n’écopèrent que de quelques moqueries supplémentaires – celles-ci demandant si la Marine avait ouvert une garderie – avant que leur King Bull ne s’arrête devant le célèbre Temple de la Magie, un établissement assez récent mais qui n’avait pas tardé à se tailler une réputation dans le milieu du divertissement de Water Seven. Les enfants y avaient rendez-vous pour assister à un spectacle de magie, après avoir passé la journée à faire le tour des grands sites touristiques de l’île. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’ils se comporteraient mieux dans ce cadre à la clientèle distinguée...
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Dans mon cabaret, je devais admettre que les affaires étaient plutôt florissantes, nous faisions du monde sans discontinuer et a vrai dire cela n'était pas pour me déplaire. Soirée après soirée, nous voyons des gens venir du monde entier pour assisté a nos représentations et je ne cachais pas mon égo. il n'était pas rare de voir des groupes de marines ou de cipher pol vouloir prendre un peu de bon temps, mais aussi des pirates et des révolutionnaire et si lorsque les adversaires était trop dangereux pour être évacuer sans causer du dégât pour des raisons de sécurité de ma clientèle je me devais bien de fermer les yeux, lorsque ceux-ci prenait le risque, je n'hésitais souvent pas a les viré moi-même avec une gentille hypnose qui les envoyer vers d'autre cieux, et a vrai dire j'avais l'espoir que ma seule présence soit devenu une force de dissuasion afin que les termites ne vienne pas attaquer mon île.

Depuis mon arrivé sur cette île, j'étais très loin d'être resté tendre avec les malheureux criminels qui avait eu le malheur de se rendre ici et si ma rencontre avec Jeska avait quelque peu calmé mes assauts contre les pirates, je suppose qu'aujourd'hui les pirates savaient qu'il serait très bien reçu a water seven, quant aux révolutionnaires... Ha, je suppose qu'une bien longue histoire nous lie et qu'ils doivent autant me détester que je les méprise. Certains les vois comme des héros, comme des libérateurs, a mon sens ce n'est que des opportunistes qui utilise la crainte et le mécontentement d'une minorité afin de paraître des héros, des saveurs de la veuve et de son orphelin, une sacré bande d'hypocrite. Pourtant, je devais admettre que si le gouvernement avait jadis ma confiance, cette rencontre m'avait quelque peu fais revoir mon jugement... Qu'est-ce qui nous définit comme une bonne personne, et surtout qu'est-ce qui fais de nous, quelqu'un a chassé?

Est-ce que penser différemment fais de nous une cible a abattre? Est-ce qu'on dois éliminer tous les dissidents afin de maintenir l'unité? Mais y a-t-il plus précaire qu'une fausse unité maintenue par la peur? Beaucoup de questions et j'étais plus ou moins certainement certain de ne pas trouver de réponse ce soir, mais comme le dis l'adage... Le show dois simplement continuer.

Ce soir-là, nous n'avions pas un événement particulier a fêter et pourtant je ne tardais pas a me rendre compte qu'un groupe de marine venait nous faire l'honneur de sa présence dans ces lieux. Et bien soit, j'allais leurs faire un petit numéro, je suppose qu'ils étaient venu pour ça, pourtant pour le moment je prenais la décision d'attendre de voir la salle qu'ils aillent choisir, entre le trèfle, le carreau, le pique ou le cœur, des numéros bien différent qui définirais certainement une expérience qu'ils n'oublierais pas de sitôt.


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Le Gouvernement Mondial avait beau être une organisation supranationale regroupant plus de 180 nations depuis plusieurs siècles, ayant imposé une monnaie, une langue, des lois et orientations politiques communes, cela ne voulait pas dire pour autant que les citoyens de ses États-membres étaient incapables de faire preuve de chauvinisme. Zhihao en eut la démonstration lorsque le groupe de morpions morveux marmots pénétra dans le gigantesque cabaret, pourtant fréquenté par la crème des voyageurs faisant étape à Water Seven, et se mit à snober les autres clients de l’endroit avec force commentaires désobligeants, leur seule concession à la courtoisie étant de les émettre à un volume suffisamment bas pour éviter qu’ils ne se propagent trop loin.

« Moi qui croyais que les nobles étaient biberonnés aux bonnes manières, et qu’ils aimaient tisser des liens avec les élites d’autres pays. » grommela le sergent Hauptmann, à la tête du premier escadron chargé d’assurer la sécurité de ces VIP miniatures, le deuxième étant celui de la femme-poisson. « Non mais sans blague, ils leur apprennent quoi leurs parents ? »

« Rien du tout sergent, c’est pas eux qui les élèvent. » répliqua fort justement l’un de ses subordonnés. En effet, jusqu’ici la kanokunienne n’avait pas vu grand-chose de ressemblant à un rapport parents-enfants normal entre les aristocrates et leur progéniture – même si elle savait qu’elle n’était pas la mieux placée pour jeter la pierre, considérant sa propre enfance dans une famille de soldats. Non, c’était aux domestiques de s’occuper de tout. Les pauvres avaient l’air tellement soulagés que les Marines soient là pour endosser une part de leur fardeau, même si ce n’était pas censé être leur rôle.

« Avez-vous choisi quel spectacle vous voulez voir ? » intervint Zhihao pour couper court à cette discussion, en s’adressant aux enfants. Ceux-ci avaient failli piquer une crise en se rendant compte qu’ils ne pouvaient aller voir qu’un spectacle de magiciens sur les quatre proposés, et que leurs gardes du corps pour la journée refusaient de se séparer en plusieurs groupes pour que chacun puisse aller voir celui qui l’intéressait. Décevant, certainement, mais il serait beaucoup plus difficile aux soldats de faire leur travail s’ils devaient se disperser, ils avaient tenu fermement sur ce point, qu’importent les caprices auxquels ils avaient eu droit.

« C’est nul, on veut voir le Joker... »

« Le Joker donne uniquement des représentations quand ça lui chante. Je répète, avez-vous fait votre choix ? »

« D’accord, d’accord, le Carreau... »

« Excellent. Par ici, je vous prie. »

La militaire pensait que ses ennuis étaient terminés pour le moment, qu’elle et ses collègues pourraient faire leur travail en paix pendant la durée du spectacle… Grossière erreur, car les jeunes nobles avaient mille et une manières de mettre sa patience à l’épreuve. Dans le cas présent, en dévalisant la buvette et en forçant les soldats à porter l’assortiment de popcorn, barres de chocolat et autres sodas ainsi obtenus, leurs serviteurs ayant déjà les bras encombrés par tout le shopping fait plus tôt dans la journée. Zhihao et ses confrères objectèrent évidemment, arguant que ce n’était pas leur travail et qu’ils ne pouvaient pas à la fois porter leurs armes et tout ce bazar. Hélas, les achats des garnements pouvaient faire double-emploi en tant que munitions pour leur arme la plus terrible : le chantage. Menaçant de faire une scène en renversant tout par terre – et en gaspillant leur argent par la même occasion, mais ils n’en avaient cure –, ils vinrent à bout de la résistance des militaires, qui se plièrent de mauvaise grâce à leurs exigences.

« Je préfère encore les nobles de chez nous. C’est dire. » gronda Hauptmann, provoquant un concert d’assentiments de la part de ses compatriotes. La grande majorité des effectifs de la 28ème venait en effet du même pays, et de ce qu’elle en avait compris, leurs dirigeants au sang bleu n’étaient pas des tendres.

« Dis-toi que c’est la dernière partie du programme pour aujourd’hui. Après, retour au Himmelhorn, et ce ne sera plus notre problème. » le consola-t-elle. L’homme grogna une réponse affirmative, et leur groupe pénétra sur ces entrefaites dans l’antre de Draco Conners, l’As de Carreau et l’un des plus grands magiciens au monde. Si cela ne suffisait pas à les divertir, Zhihao ne voyait pas ce qui pourrait bien faire l’affaire. Un combat à mort de gladiateurs, peut-être ?
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Assez rapidement, j'étais mis au courant par les caméras que le groupe avait décidé le groupe du Carreau, Draco Conners avait effectivement une tendance a connaître un grand succès en ce moment et cela n'était pas pour me déplaire. Il était jeune, talentueux, il avait le feu de la passion en lui et absolument tout pour réussir a devenir l'un des plus grands et ranger son nom a côté de celui de Caleb, ou encore de Jango en personne, le créateur de la fédération des magiciens indépendant, pourtant il manquait encore d'expérience, mais surtout de discipline.

Ce talent inné, cette fougue l'avais déjà mené au plus haut niveau de la magie, maintenant pour passer un nouveau cap il devait basiquement apprendre a se remettre en question, a apprendre de ses ainés en faisant ce que tous les grands magiciens ont du faire un jour... Fermer sa bouche et écouté, un exercice beaucoup plus difficile que l'on pourrait le croire au premier abord, mais pour ce soir, dans le but de jouer un petit tour a ce groupe de marine qui m'avait semblé envieux de me voir, j'allais effectuer un petit tour qui ne manquait pas de faire râler Draco, mais pourtant, j'avais pris ma décision.

La salle devenait noire, plus aucun bruit, plus aucune note, aucune lumière lorsque soudainement une douce ambiance jazzy commencer a s'installer et pour les connaisseurs, ils avaient déjà compris ce que cela voulait dire, quelques notes de musiques, alors qu'un piano descendais  directement depuis le plafond avec nul autre que votre serviteur en train d'en jouer tout en ouvrant le spectacle.

 

Des applaudissement, quelques acclamations, mais surtout un grand silence respectueux de la performance, des jeux de lumière, une mise en scène parfaite. Lorsque mon pied touchais enfin le sol, cela était la fin de la chanson et je reprenais la parole:

" Bonsoir! J'ai cru comprendre que vous étiez ici pour voir Draco, mais j'ai finalement décidé de le remplacer, j'espère que ça ne vous dérange pas trop!

Une ovation, alors que je me mettais a rire tout en reprenant:

" C'est bien ce qui me semblait"


J'enchaînais tout en prenant un paquet de cartes:

" Vous savez... J'ai toujours vu la magie comme l'art de rendre possible l'impossible, par exemple si j'ai un paquet de cartes est ici et que je déchire dix cartes comme ça... Alors comment les vingt personnes du premier rang peuvent avoir chacun un morceau dans leurs poches gauches? Comment aurais-je fais? Vous pouvez vérifier"

Chacun vérifiait et effectivement, mes affirmations étaient exacte, alors que je reprenais et que le reste de mon paquet de cartes prenait feu directement dans ma main et disparaisse soudainement sous les applaudissements de la salle, je prenais alors la parole a nouveau:

" Je suis un artiste très soucieux de mon public, c'est donc pour ça... "

Je tapais du pied par terre avant de disparaître dans les flammes et d'atterrir sur un siège a côté du groupe de marines pendant qu'un projeteur se mettait sur moi, et que je reprenais la parole:

" Que j'ai voulu vous demander directement est-ce que vous passez une bonne soirée? "


Le regard surpris, celle-ci prenait le temps de me répondre que oui, et que j'enchaînais en disant

" Merveilleux"

Avant de disparaître a nouveau dans les flammes et d'apparaître a nouveau sur la scène en saluant la foule, et encore le spectacle ne faisait que commencer.
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Rien n’étant simple avec cette mission, les militaires eurent droit à une dernière série de péripéties impliquant le fait que leurs protégés ne voulaient pas que des soldats roturiers – et une non-humaine – rentrent dans la salle avec eux. Il fallut les convaincre qu’il serait impossible d’assurer leur sécurité s’ils ne restaient pas à leurs côtés, mais l’argument qui persuada finalement les chers petits chérubins fut le rappel qu’ils devraient porter eux-mêmes leurs sucreries s’ils entraient sans leurs gardes du corps. Il y eut ensuite une autre dispute relative au choix des places, mais enfin leur groupe se retrouva assis dans l’amphithéâtre.

« J’ai pas signé pour faire du baby-sitting, moi. C’est à vous dégoûter définitivement de faire des gosses. » grommela l’un des marins, déclenchant un concert de murmures d’assentiment chez ses collègues.

Lorsque les lumières s’éteignirent et que la musique commença à emplir la salle, les soldats exténués prièrent toutes les divinités voulant bien les écouter que le spectacle se révèle suffisamment passionnant pour qu’ils aient la paix pendant une heure ou deux. Ils auraient bien prié également pour que l’expérience fatigue suffisamment les gamins pour que le voyage retour soit plus calme, mais ils savaient que même les miracles avaient leurs limites.

Malheureusement pour eux, ce ne fut pas une divinité qui répondit à leurs suppliques, mais bel et bien un démon. Car en effet, si le public s’enflamma lorsque l’homme dont le visage apparaissait sur toutes les affiches du cabaret, le Joker en personne, leur fit la surprise de se substituer au magicien initialement prévu, ils ne ressentirent que consternation.

« Oh nooooon... » se lamentèrent les soldats à voix basse, pour ne pas doucher l’enthousiasme des autres clients qui n’avaient rien fait pour mériter ça. Le Joker était à n’en pas douter un immense artiste, le grand maître incontesté de sa discipline, et ils auraient d’ordinaire été ravis de pouvoir assister à l’une de ses performances… Sauf que voilà, son entrée en scène après que les jeunes nobliaux se soient plaints de ne pouvoir le voir ne ferait que les conforter dans leur croyance qu’ils n’avaient qu’à exprimer leur volonté pour que l’univers lui-même se plie à leurs exigences. Il ne s’agissait peut-être que d’une simple coïncidence, sans relation avec ce qu’il s’était passé plus tôt, mais leurs protégés ne le verraient certainement pas de cet œil-là ; pour eux, il y aurait forcément un lien de causalité.

Quel dommage que les marins ne puissent apprécier une occasion aussi rare à sa juste valeur, car le premier tour auquel se livra le prestidigitateur fut très prometteur ; ils ne manquèrent toutefois pas de se joindre aux applaudissements. Leur opinion du personnage effectua cependant un revirement à 180 degrés quand celui-ci disparut de la scène pour réapparaître aussitôt juste à côté d’eux, ce qui les fit sursauter à l’unisson, tant ils étaient traumatisés par la façon qu’avait le Commodore de faire la même chose à l’entraînement.

L’individu en costume choisit de s’adresser à Zhihao, et elle ne put que répliquer d’un timide « Oui, une très bonne soirée » avant que celui-ci ne répète son déplacement ultra-rapide, ce qui ne fit que redoubler la tension parmi les Marines.

« Soru ? » interrogea Hauptmann à voix très basse, crispé sur son siège.

« Soru. » confirma la kanokunienne toute aussi raide, avec le même volume. Si elle était bien incapable de suivre le mouvement, elle avait tout de même « vu » la technique de près suffisamment de fois au travers du prisme de son électroperception pour reconnaître les contractions musculaires caractéristiques précédant son activation.

« Comment il a appris ça ?! »

« Aucune idée, mais surtout ne faisons rien pour l’énerver. »

Elle n’était pas experte en la matière, elle ne savait pas si le fameux Joker était meilleur que son officier supérieur ou non, mais cela n’avait que peu d’importance comparé au fait d'être enfermés dans une pièce avec un utilisateur du Rokushiki inconnu, qui serait tout à fait capable de les tuer avant qu’ils n’aient le temps de lever un doigt si la fantaisie lui prenait. Son avertissement ne tarda pas à être transmis au reste des deux escadrons, et ce fut un détachement de Marines absolument terrifié qui se tint sage comme une image tandis que l’illusionniste aux pouvoirs bien trop réels poursuivait son numéro.
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Mon petit tour avait visiblement fait beaucoup d'effet notamment après du petit groupe de marine qui n'osais plus bouger une oreille, mais je suppose que c'est le genre d'effet que peux faire un tour produit par le plus grand magicien du monde. Je ne me laissais pas distraire, au contraire la réaction positive des fans m'encourager et me pousser a me dépasser. L'énergie de la foule, les ovations m'ont toujours fait vibrer, me sentir vivant.

Une sensation assez unique que peu de chose réussissait a me faire ressentir. Je continuais, tour de carte, jeu de poignard, me disant que beaucoup de chose avaient changer depuis mon enfance, depuis ce jour ou j'avais rencontré Caleb. J'avais changé, j'avais ris, j'avais aimé, mais j'avais aussi pleuré, je m'étais parfois senti seul. J'avais eu parfois le sentiment de devoir changer le monde par moi-même, de devoir devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus fort, de plus performant. Éternel insatisfait, voulant toujours plus, faire plus, être le meilleur, pourtant la seule chose qui n'avait pas changé avec le temps, c'était l'amour sincère qui me lier a la magie. Ce sentiment qu'une fois sur scène tout est possible, la barrière entre le réel et l'impossible n'est plus qu'une vaste illusion, c'était ce que je voulais montrer. Aussi longtemps que les gens croiront, aussi longtemps que les rêves vivront la magie pourra exister.

Je tournoyais, disparaissant dans les flammes laissant place a un immense Mamba noir de quatre mètre trente! Un simple tour de passe-passe? Une capacité de fruit du démon? Personne n'y croirais puisque pour cause a nouveau dans les flammes, celui-ci disparaisse avant de se changer en anaconda de huit mètres! De quoi faire trembler la foule, surtout lorsque celui-ci se déployait sur la hauteur avant de s'envoler et de disparaître dans les air dans un feu d'artifice avant que je ne réapparaisse tranquillement !

Subjuguer, le public rester sans voix avant de me faire une ovation sans comprendre ce qu'ils venaient de vivre, je devais faire lentement redescendre la pression, alors que je reprenais la parole:


" Voila des émotions fortes... Mais la question est... Est-ce que vous en voulez encore? "

J'entendais un immense oui, alors que je souriais pour ce qui allait être le final de ce spectacle.
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Les minutes s’écoulèrent, les tours de magie se succédèrent, et le prestidigitateur ne donna aucun signe qu’il préparait un mauvais coup. Non que cela suffise à rassurer complètement les marins, même si ceux-ci se décrispèrent graduellement : en effet, il fallait un excellent jeu d’acteur et de fines connaissances en psychologie pour exercer avec succès ce métier basé sur la tromperie. Comment manipuler les émotions du public, attirer ou détourner tour à tour son attention… autant de talents qui pourraient être tout aussi utiles pour un malfaiteur. D’ailleurs, ceux qui pratiquaient le bonneteau afin d’escroquer les passants n’étaient-ils pas en quelque sorte les illusionnistes les plus répandus au monde ? Rétrospectivement, venir ici n’était peut-être pas une si bonne idée...

Évidemment, le Joker était bien plus qu’un simple bonimenteur des rues, et pas seulement parce qu’il maîtrisait un art martial censé être réservé à l’élite des combattants du Gouvernement Mondial. Zhihao n’était pas suffisamment près de la scène pour que son sixième sens puisse l’aider à percer à jour ses tours de passe-passe – à supposer que cela soit possible tant la rapidité avec laquelle le flamboyant individu enchaînait ses actions était impressionnante –, mais la différence avec ceux d’un magicien à la petite semaine était semblable à celle entre le jour et la nuit. À quoi pouvait bien ressembler le dessous de la scène, combien d’ingénieux mécanismes y trouverait-elle ? Et combien de ses tours n’étaient pas dus à de tels artifices, mais à d’immenses capacités physiques utilisées avec adresse, discipline et créativité ?

« Tu crois qu’il a un Fruit ? »

« Possible, mais impossible à dire d’ici. »

« S’il en a un, je me dis que c’est dommage que plus d’utilisateurs ne soient pas comme lui. »

« C’est vrai, le monde serait meilleur si c’était le cas. »

Leurs vies seraient certainement plus paisibles si autant de ceux qui avaient la chance d’en dégoter un ne choisissaient pas de se lancer dans la piraterie. Même sans aller jusqu’à s’engager du côté de la Justice, la perspective d’utiliser leurs pouvoirs pour trouver un travail honnête leur répugnait-elle à ce point, ou étaient-ils simplement incapables de l’envisager ? Les paroles de Roger – maudit soit-il, puisse son âme ne jamais trouver le repos – étaient-elles si séduisantes ? C’était quelque chose qu’elle avait le plus grand mal à comprendre, et ne comprendrait peut-être jamais.

Au moins, le plus grand magicien du monde ne semblait pas être de ceux-là, et il avait bien raison. Que gagnerait-il à employer ses dons pour commettre des crimes, quand son établissement se remplissait chaque jour de clients dépensant des sommes folles et espérant ne serait-ce que l’apercevoir ? Quand le public aux yeux émerveillés buvait ses paroles et applaudissait le moindre de ses gestes ? Il avait déjà tout : l’argent, le respect et la célébrité. Les chances qu’il décide de s’en prendre à eux étaient minimes.

Ceci dit, si les soldats exprimèrent leur approbation en même temps que le reste des spectateurs, ils ne pouvaient tout de même pas se permettre de relâcher entièrement leur vigilance. Même si le Joker n’était pas une menace, le danger pouvait encore venir d’ailleurs. Quel dommage donc qu’ils doivent rester attentifs à ce qu’il se passait autour d’eux, contrairement à leurs protégés qui eux étaient captivés, leur attention happée par le roi des saltimbanques, qui s’apprêtait à exécuter le clou du spectacle. Au moins cet objectif-là était accompli : les enfants avaient cessé de mal se comporter.
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Le public était conquis, mais nous n'avions pas encore fait le clou du spectacle... Un tour tout simplement unique parce que personne ne le vis de la même façon, ce qui le rendais tout simplement parfait, ce même tour qui avait la succès de Caleb Miller, un tour de force tout a fait unique. Je posais ma main sur ma gorge avant de répondre d'un écho et d'une voix puissante:

" Je vous ordonne de vivre le plus grand tour de magie au monde. "

Oui, une simple hypnose, avec la particularité de faire vivre un sentiment tout a fait unique d'émerveillement. Un sentiment qu'on ne peut ressentir peut-être qu'une seule fois dans une vie entière. Du chiqué? Une illusion? Peut-être, mais pendant ce bref instant on ressent un sentiment de bonheur, ou plus rien ne peut vous atteindre, le genre du sentiment qui peut changer un être humain a tout jamais.

La magie a ce pouvoir, celui de croire que tout est possible, celui de croire a nos rêves l'espace d'un instant, un monde ou plus rien n'existe, qu'importe que cela soit une illusion, car a ce moment, c'était tout simplement le plus doux des rêves.

Alors que plusieurs secondes de silence s'était fait remarquer, soudainement... L'explosion de la salle, et que sans dire un mot de plus, je saluais la foule en sortant de la manière la plus simple possible. Ce tour n'avait rien besoin de plus, et sorti de salle, je buvais une tisane avec du miel pour refaire ma gorge, en effet ce n'est pas le genre de tour que je peut faire a volonté sans y laisser ma voix, mais si je reste raisonnable, du miel suffis a faire passer la douleur.

La salle encore debout, voici qu'au mégaphone une pouvait tout simplement entendre :

" Alaaric Minaro has left the building. "

Une simple façon de dire que je ne ferais pas de rappel et que peu a peu la salle finirais par se vidé. J'étais content de cette soirée, au final, je n'en avais pas plus su sur le groupe qui avait assisté a ma représentation, mais qu'importe, j'étais certain qu'ils avaient vécu une représentation qu'ils n'oublieraient jamais.  


Technique usé:


Dernière édition par Alaaric Minaro le Sam 5 Oct 2024 - 18:15, édité 1 fois
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À mesure que le spectacle se poursuivait, la kanokunienne, poussée par la curiosité, se mit à pousser de plus en plus les limites de son sixième sens, une série d’impulsions électriques amplifiant sa portée et lui renvoyant des informations sur ce qu’il se passait autour d’elle. Si on lui posait la question, elle répondrait que c’était pour mieux repérer les menaces potentielles sans avoir à se reposer sur ses yeux, mais en réalité elle voulait vraiment savoir comment marchaient les numéros qui avaient lieu devant elle. Hélas, le Joker restait trop rapide pour elle, et si cela lui permit de détecter les machines sous la scène, le niveau de détail restait insuffisant pour pouvoir examiner leurs fonctions – non que l’illusionniste s’en serve beaucoup, de toute façon.

La militaire ne fut donc pas beaucoup plus avancée lorsqu’arriva enfin le clou du spectacle. La voix du magicien retentit, la suggestion hypnotique fut plantée, un incomparable sentiment d’enchantement s’empara de son esprit, et lorsqu'elle réémergea quelques instants plus tard de cet état second, ce fut pour se joindre au tonnerre d’applaudissements qui s'empara de la salle, tandis que l’illusionniste saluait brièvement son public avant d’en prendre congé. Ses voisins admiratifs s’extasiaient sur ce dont ils venaient d’être témoins, chacun échangeant sur ce dont ils venaient d'être témoins, la barrière entre les soldats et leurs protégés momentanément oubliée... Mais hélas, comme toutes les bonnes choses, cet enthousiasme n'était pas fait pour durer.

Les soldats se rendirent d'abord compte que quelque chose clochait lorsque deux d'entre eux commencèrent à s'échauffer, se traitant mutuellement d'aveugle et d'idiot quand il devint évident qu'ils parlaient de choses totalement différentes alors qu'ils avaient vu le même numéro final. Le malaise se généralisa ensuite quand le reste des échanges mit en lumière le fait que chaque spectateur avait assisté à une scène unique, même s'il y avait quelques similarités occasionnelles. En tout cas, le ressenti était toujours le même : ils venaient bel et bien d'assister au plus grand tour de magie du monde... même si ce dernier s'était apparemment déroulé entièrement dans leur tête.

L'ineffable contentement inspiré par l'illusion fut vite remplacé chez les soldats par des yeux écarquillés ou des sourcils froncés. Les enfants et leurs servants ne voyaient peut-être pas le problème, mais en tant que Marines habitués à être toujours maîtres d'eux-mêmes et à la paranoïa encouragée par leur Commodore, leur réaction fut fort différente. Leur terreur, qui s’était calmée au fil du spectacle, revint en force.

« Scheisse. Tu crois qu’on a été drogués ? » demanda Hauptmann, aussi fébrile que livide à l'idée d'avoir ainsi été à la merci du magicien.

« Nous n’avons rien bu ou mangé de ce qui est vendu ici, contrairement aux enfants, et nous avons été affectés quand même. Je doute qu’une substance stupéfiante ait pu être répandue par voie aérienne, beaucoup trop compliqué à gérer... » répliqua Zhihao, qui se réfugiait dans l'analyse dans une vaine tentative de reprendre le contrôle de ses nerfs.

« Combien de temps ça a duré ? Est-ce qu'on est vraiment réveillés, ou est-ce qu'on est toujours sous influence ?! » s'alarma un troisième soldat, provoquant un frisson chez ses camarades. C'était loin d'être impossible, comment étaient-ils censés vérifier ? Quoi que le Joker leur ait fait, ils ne s'étaient rendu compte de rien avant qu'il ne mette fin à l'illusion... à supposer qu'il l'ait vraiment fait et qu'ils n'en soient pas toujours prisonniers.

« De l’hypnose ? » murmura Hauptmann, mi-incrédule, mi-horrifié. Incrédule parce qu’ils avaient tous entendu les histoires de ces mesméristes soi-disant capables de retourner le cerveau de quelqu’un par le simple truchement de quelques mots et passes avec les mains, mais avaient toujours pensé qu’il s’agissait d’exagérations, voire de fables. Horrifié parce qu’apparemment ils existaient bel et bien, et leurs pouvoirs n’avaient rien d’une affabulation. Le Rokushiki était déjà bien assez inquiétant comme cela, et il ne s'agissait « que » de techniques faisant appel à des capacités physiques surhumaines, quelque chose que leur esprit restait capable d'appréhender. Cela par contre allait au-delà, était bien plus insidieux : comment étaient-ils censés faire la différence entre le rêve et la réalité, face à une personne capable de manipuler leurs sens et leurs émotions d’autrui ? Comment lutter ?

« J’appelle le Himmelhorn. » décida finalement le sous-officier en sortant l’escargophone qu’il transportait avec lui. Zhihao le laissa faire, aidant plutôt ses camarades à faire sortir les enfants de leurs sièges et à remettre leur groupe en ordre avant de quitter le théâtre, dans le vain espoir de se distraire de l'angoisse presque existentielle qui s'était saisie d'elle. Elle tenta bien d'émettre quelques impulsions électriques pour confirmer la réalité de son environnement, mais comment pouvait-elle être sûre de quoi que ce soit si le magicien avait trafiqué ses méninges pour qu'elle se dupe elle-même ? Elle alla jusqu'à s'auto-administrer un électrochoc, mais la douleur faisait-elle également partie du mirage ? Elle n'avait d'autre choix que de le croire, sinon elle se mettrait à tout remettre en question jusqu'à sombrer dans une spirale infernale.

Après un peu plus d’une minute, Hauptmann termina sa communication et se retourna vers elle, l’air grave. « Meng, le Commandant Gunther veut que tu surveilles le magicien, et si possible que tu glanes plus d’informations sur lui. Essaye de ne pas te faire repérer… ou laver le cerveau. »

Plus facile à dire qu’à faire : le Joker était par définition un as du subterfuge, sans mauvais jeu de mots. Et s’il la trouvait, c’en était fini : à supposer que son emprise mentale se soit bien relâchée, comment pourrait-elle éviter d'y retomber s'il lui suffisait de quelques paroles pour rétablir son influence ? Le seul espoir pour la femme-poisson était que l’étrange individu soit du bon côté de la loi et n’ait donc aucune raison de s’en prendre à une Marine.

« Bien reçu. Bon retour, et faites attention à vous. » confirma Zhihao en échangeant d'une main moite son fusil contre un second escargophone, un modèle sous-marin ce coup-ci. Une arme aussi grande ne ferait que l’encombrer, mais en cachant le gastéropode télépathe dans sa sacoche, elle pourrait faire en sorte que ses camarades entendent ce qu’il se passait autour d’elle. Ceci fait, elle quitta précipitamment la salle, puis le bâtiment et se mit à chercher le prestidigitateur. Heureusement pour elle, les canaux sillonnant la ville ne représentaient pas un obstacle, et pourraient même lui servir d’échappatoire si elle devait faire une mauvaise rencontre. Une possibilité à ne pas négliger, dans cette ville grouillant de pirates qui eux n’hésiteraient sûrement pas à attaquer une soldate isolée, s’ils pensaient pouvoir la faire disparaître sans laisser de traces.
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Comme a mon habitude, je m'étais rendu sur le toit de mon cabaret, j'aimais regarder les lumières de la ville lorsque le soleil commence a tomber et surtout observer les gens sortir de mon cabaret transformer a jamais par un souvenir qu'il garderont en mémoire, qu'ils raconteront et qui aidera a faire renaître l'âge d'or de la magie, une époque qui semble bien loin, mais a une époque les magiciens n'était pas vu comme de vulgaire saltimbanque, comme des voleur de rue ou encore de simple escroc. Les magiciens étaient vu comme des étoiles éclairant la nuit de part leur rêve, de par leur capacité a faire croire que tout est possible et c'est exactement ce que je voulais retrouver.

Une mission ardue, une image terni par des magiciens comme Udini et a mon grand désarroi Caleb qui fut un très grand pirate. Mais le temps efface les cicatrices et j'avais bon espoir qu'un jour cette sombre époque pour la magie ne soit plus qu'un mauvais souvenir qu'on évoquera en riant, ce jour n'était pas pour demain, mais un jour sûrement...

J'étais debout, et je réfléchissais, a mes prochaines prestations, a ce que j'allais faire avec le gouvernement qui envisageait de retirer la licence des chasseurs de primes, qu'est-ce que mon organisation allait devenir, pour le moment qu'importe de me faire du mouron, je devais rester patience, observer ce qui allait être fait et surtout prendre les bonnes décisions pour moi, mais aussi pour les cinq cents chasseur de primes qui avait choisi de me faire confiance, je verrais tout ça en temps et en heure.

Pourtant, malgré ma réflexion, il ne fallait pas oublier le fais que je possédais le fluide de l'observation, et même de dos je n'avais aucun mal a sentir que quelqu'un se dirigeais vers moi, je reconnaissais même la présence de l'un des marines de ce groupe qui avait assisté a ma prestation. Je mettais alors une cigarette a mes lèvres alors que lorsque la jeune fille faisait enfin voir le bout de son nez, je reprenais :

" - Et bien... Vous vous êtes perdu? A moins que vous ne vouliez un autographe ? "

Je gardais le sourire, conscient du fait qu'elle ne représentait pas une grande menace pour moi, mais surtout curieux de savoir ce qui avait pousser la juvénile a venir me voir maintenant, peut-être une nouvelle fan? Après tout, qui pourrait lui en vouloir d'avoir été séduite par mes tours.
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Avant de prendre le prestidigitateur en filature, encore fallait-il savoir où il se trouvait, une information qu’il lui faudrait découvrir au plus vite car Zhihao avait déjà perdu beaucoup de temps, et chaque minute supplémentaire le mettait un peu plus hors de sa portée. Elle scruta donc la foule dans et autour du cabaret à la recherche de sa cible, sans succès. Demander aux gens s’ils avaient vu où il était passé ne donna pas davantage de résultats, comme on pouvait s’y attendre de la part d’un individu doté des talents qui étaient les siens : si quelqu’un comme lui désirait vraiment disparaître, il serait tout sauf aisé de le retrouver, à plus forte raison s’il employait ses techniques de mouvement pour se déplacer plus rapidement et furtivement.

Si elle n’avait pas entendu le message annonçant que sa cible avait quitté le bâtiment, la militaire aurait commencé ses recherches dans les coulisses, en se servant de son électroperception pour fouiller promptement les loges tout en évitant de croiser le personnel de l’arrière-boutique. Impossible d’être certaine que le message en question disait bien la vérité – il aurait tout aussi bien pu s’agir d’un mensonge pour faire en sorte que les clients fichent la paix au Joker au lieu d’assiéger ses quartiers –, mais il fallait bien qu’elle réduise le champ de ses investigations, autrement elle n’aurait jamais eu le temps de chercher partout. La femme-poisson se contenta donc de vérifier qu’il n’y avait personne du côté de l’entrée de service, puis fit ce qu’elle aurait dû faire depuis le début, à savoir prendre de la hauteur.

Une chance pour elle, l’architecture locale était propice à l’escalade, et le cabaret en particulier était couvert de saillants et décorations lui fournissant autant de prises pour grimper plus rapidement, en s’aidant de sa force physique naturelle. Elle n’arriva pas en haut aussi vite que l’aurait fait un maître du Geppou, mais était tout de même satisfaite de sa performance… ou du moins ce fut le cas jusqu’à ce qu’elle franchisse le rebord et se rende de qui se trouvait déjà sur le toit.

« Gottverdammt... » jura-t-elle mentalement en tombant presque nez à nez avec celui qu’elle recherchait. D’accord, cela lui faisait gagner du temps, mais elle était censée le suivre sans se faire repérer, et non pas se faire griller par inadvertance ! Bon, trop tard, impossible de revenir en arrière, maintenant il fallait qu’elle trouve un moyen de limiter la casse tout en poursuivant sa mission, et vite, parce que plus longtemps elle restait interdite devant lui, plus elle aurait l’air suspecte.

C’était plus facile à dire qu’à faire quand la surprise et l’adrénaline perturbaient ses réflexions, ce qui expliquait peut-être pourquoi au final, la seule solution qui s’imposa à la kanokunienne fut d’y aller au culot, car elle n’irait pas loin en jouant les innocentes. Pas face à un professionnel comme lui.

« Non, je ne me suis pas perdue, et je ne cherche pas d’autographe, même si certains d’entre nous en voudraient sûrement un. » commença-t-elle pour essayer de gagner du temps. Ces quelques secondes ne lui suffirent pas à trouver une autre solution-miracle, aussi n’eut-elle d’autre choix que de poursuivre sur sa lancée. « Je ne m’attendais pas à vous trouver si tôt… Je suis désolée, je sais que c’est terriblement impoli de ma part, mais mes camarades et moi voudrions savoir comment vous avez appris à faire ce que vous faites. »

Il n’avait pas l’air hostile jusqu’ici, il ne lui restait donc plus qu’à espérer que cela reste le cas, que les conclusions auxquelles elle était parvenue lors du spectacle étaient les bonnes. Si elle s’était trompée en pensant qu’il n’avait aucune raison de s’en prendre à la Marine, elle aurait du mal à survivre à son erreur, après s’être ainsi jetée dans la gueule du loup.
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Bizarrement, la jeune marine ne semblais que peu satisfaite du fais qu'elle soit déjà repérer, ce qui voulait dire forcement que soit elle aimais prendre les gens en filature, soit elle aurait voulu m'observer sans que je m'en rendent compte et sans vouloir me lancé des fleurs, il n'y a que peu de monde actuellement qui sont capable d'accomplir ce genre de performance sans que je ne m'en rendent compte, c'était l'un des avantages a maitriser le fluide de l'observation a mon niveau, mais ce genre de connaissance demande une compréhension du fluide qui n'est pas a la porter du premier venu, et même dans la marine, seul les hauts gradé ont ce genre de savoir et sans vouloir la remettre en question, j'avais un léger doute la dessus, surtout au vue de sa tentative plutôt vaine.

Elle m'expliquait qu'elle n'était pas la pour un autographe, tout en admettant que certains de ses confrères ne seraient pas mécontentant d'en avoir un, ce qui ne manquait pas de me faire sourire tout en flattant légèrement mon égo. Rapidement, celle-ci revenait a sa vrai interrogation, a savoir comment je faisais pour faire ce que je faisais, et cette question, je la trouvais plutôt étrange, c'est de cette façon que je prenais la parole tout en continuant ma cigarette:

" Je trouve votre question plutôt étrange... On ne vous a jamais dis qu'un magicien ne relève jamais le secret derrière ses tours. "

Je faisais les yeux rond, alors que je sortais un paquet de carte tout de noir coloré que je commençais à mélanger, avant de reprendre la parole:

" Mais vous que vous me semblez plutôt sympathique je vais faire une exception a cette règle... Regardez bien... "

Soudainement, les cartes noires viraient au rouge, et moi je souriais en prenant une dernière fois la parole;


" C'est de la magie! "

Une réponse claire, nette et précise, de plus dans un monde ou le secret préserve la magie de nos tours, même si cette réponse semblait bateau elle me semblait la plus adaptée et pour le moment elle devrait se contenter de ça. Un jardinier fais du jardinage et un magicien fais de la magie, je suppose qu'il n'y avais rien de plus a comprendre.
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Se méprenant complètement sur le sens de sa question, le Joker l’admonesta gentiment avant de se livrer à un nouveau tour de passe-passe, qu’il acheva en même temps qu’il livra la non-réponse la plus inutile qui soit. D’accord, la kanokunienne ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même sur ce coup-là, elle s’était montrée trop vague et son interlocuteur devait avoir l’habitude de détourner les interrogations de légions d’admirateurs le suppliant d’expliquer ses secrets, ou de les prendre en tant qu’apprentis – la seule exception valable au principe qu’il utilisait pour très poliment l’envoyer paître.

Il ne lui restait donc plus qu’à s’exprimer sans ambiguïté possible, mais obtiendrait-elle seulement de meilleurs résultats ce faisant ? Y avait-il seulement une bonne manière de s’y prendre pour demander un truc pareil ? La manipulation et les faux-semblants ne la mèneraient nulle part après sa bourde initiale, cela elle l’avait déjà établi, et même si elle avait pu l’approcher en cachant son identité, elle doutait de sa capacité à lui faire avouer quoi que ce soit. L’attitude de son vis-à-vis était en effet on ne peut plus éloignée de celle des cibles faciles qu’elle recherchait d’ordinaire – généralement des pirates avec déjà plusieurs coups dans le nez, prêts à déballer tous les plans de leur capitaine pour peu qu’elle feigne d’être à la fois intéressée et plus bête qu’elle ne l’était réellement, tout en tolérant leurs mains baladeuses. Elle n’y couperait pas, même si elle devait faire honte à tous ceux qui lui avaient enseigné l’art du subterfuge, il ne lui restait plus qu’à abandonner toute subtilité.

« Très impressionnant, mais ce n’est pas de cela que je voulais parler. C’est ma faute, j’aurais dû être plus précise : ce que moi et mes camarades voulons savoir, c’est où vous avez appris le Rokushiki. Vous nous avez fait un choc en employant une technique normalement réservée à l'élite du Gouvernement Mondial, et nous ferions de bien piètres gardes du corps si nous n’enquêtions pas sur une menace potentielle pour nos protégés. »

Voilà, une démonstration magistrale de tout ce qu’il ne fallait pas dire quand on voulait jouer les espions, et pour cause : maintenant que Zhihao avait joué cartes sur tables, elle n’avait aucun moyen de s’assurer qu’il disait la vérité – s’il choisissait de lui répondre. L’escargophone dans son sac transmettait certes toujours à ses compagnons, mais cela ne servirait que s’il décidait de révéler son secret et de la réduire ensuite au silence, et même là la véracité de ses propos n’était pas garantie. Enfin, il y avait au moins un point positif dans cette affaire, et c’était qu’avec ses dons d’hypnose, il pouvait se permettre d’épargner la vie des gens : modifier leurs souvenirs marcherait tout aussi bien… même si elle préférerait que personne ne touche à son cerveau. La première lui avait amplement suffi.
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