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Quand le cimetière vous rappelle à lui

Pour certains, la piraterie était d'une simplicité effarante. Se présenter à un capitaine, embarquer et vivre des aventures plus folles les unes que les autres semblait facile. Mais pour d'autre, peut-être repoussés à raison, la piraterie n'avait rien d'un fleuve tranquille.

Salazarr faisait partie de ceux-ci. Esclave pendant trente-cinq ans de sa vie, depuis sa fuite en 1620, il croyait pouvoir devenir capitaine en un rien de temps. Mais le sort s'acharnait sur lui. Son tempérament et la haine qui brûlait en lui motivait des ambitions bien plus élevés. N'être qu'un simple matelot était impossible pour lui, il avait essayé, à de maintes reprises, mais jamais ne s'y était fait. Timonier sur quelques navires, jamais cela n'avait duré. Ses tentatives finissaient toujours en mutineries, avortées pour la plupart, conduisant à sa propre destitution par la suite pour les autres. Il ne pu donc jamais faire sien un équipage, et ne trouvait guère ceux qui pourraient le suivre. Son physique terrifiant et sa soif inextinguible de sang rebutèrent de nombreux marins, même parmi les plus violents. Car finalement, les richesses ne comptaient pas vraiment pour l'homme-poisson, les femmes et autres plaisirs non plus. Lui n'avait à cœur que cette liberté qui lui avait toujours fait défaut ainsi que le désir profond d'annihiler les hautes instances de ce monde. Mais à ces quelques mots, peu étaient assez fou pour suivre un être si destructeur. Car oui, combattre la Marine était presque une banalité pour le pirate moyen, mais transformer cette lutte occasionnelle en guerre ouverte était une autre histoire. Salazarr ne souhaitait pas protéger sa liberté face aux navires marqués de la mouette, il comptait attaquer les bases de la Marine, détruire Marie-Joie et toute institution se trouvant sur son chemin, sans jamais s'en cacher. Même les plus fourbes des forbans n'avaient aucune envie de mener cette guerre, qu'ils savaient pertinemment perdu. D'autres s'y étaient cassés les dents. 

Ainsi, jamais ses désirs de liberté n'avaient été réellement assouvis Bien qu'il crut trouver sur Rokade ceux qui le suivraient jusqu'en enfer, il découvrit que son abominable image ne l'aidait pas. Visuellement, il ne faisait que rappeler l'infâme Glark, célèbre capitaine des Dent d'ta mère. Depuis que Clotho l'avait soumis à son autorité et en avait fait l'un des gardiens de ce bastion pirate, y être associé n'était pas une bonne chose. Autrefois parcourant les mers, l'équipage d'homme-poisson passait désormais le plus clair de son temps à faire régner la loi de la Supernova. Pas très glorieux. Salazarr bouillonnait.


Je vais leur montrer qui est l'impitoyable Kraken, rouspétait intérieurement. 

Le pirate avait tenté de recruter de force, avait soudoyer, s'était infiltré rien n'y avait fait. Alors, peut-être que c'était pour Salazarr le moment de faire simplement parler ce qu'il renfermait au plus profond de lui. Une flamme, une haine brûlante comme le plus ardent des brasiers. Pas une flamme qui brûle, une flamme qui réduit tout en cendre. Savoir qui recruter et voir la force des choses rassembler ceux qui se ressemble, voilà ce qu'était son plan. Pour cela, rien ne valait mieux que de laisser chacun exploser sa rage. Sur une île peuplée de pirates ce n'était pas bien difficile.
Au cœur des épaves encastrées les unes dans les autres, l'homme-poisson se rendit dans l'un des plus célèbres tripot, là où se vendait le plus infâme des tord-boyaux, de cette terre de désolation. Une lumière jaune comme la pisse inondait le bar, où d'innombrables marins riaient, vomissaient et tapaient sur les tables. Le sol collait au bottes, les effluves d'alcools embaumaient les lieux. On ne s'y entendait pas, parfois quelques-uns se battaient pour des broutilles, d'autres jouaient aux cartes ou aux dès en misant ce qu'ils avaient gagnés en mer. 

Soudain, une grande ombra passa la porte ouverte, s'immisçant dans l'encadrement. Un colosse de près de deux mètres cinquante, les épaules larges et la peau poisseuse. Son tricorne manqua d'être retenu à l'entrée. 

Tac.

Tac.

Tac.

Sa démarche lente et le claquement de sa jambe de bois sur le sol installèrent une atmosphère pesante. Il ne parla pas, laissant le silence se faire de lui-même, alors que beaucoup se retournaient avec surprise. A travers South Blue on trouvait des homme-poisson, mais peu avaient l'air de vouloir vous étriper comme Salazarr. Alors ils se turent, comme un seul homme, scrutant le Kraken du pied à la tête. 

Tac.

Tac.

Arrivant à quelques pas du bar, Salazarr fit un signe de tête au tenancier, lui indiquant qu'il voulait lui aussi une pinte, comme celle qu'il était entrain de remplir. Il s'exécuta machinalement, n'espérant que d'être payé, sans quoi il devrait sortir son fusil et ça, il n'aimait pas le faire. La chope servie, l'homme-pieuvre l'attrapa de l'un de ses tentacules, la portant à ses lèvres. Il en bu quelques gorgées, avant de s'arrêter. 

- J'crois que certains d'ici n'ont rien de pirates, toi, fit-il en désignant l'un des marins, ce gars-là pense que je pourrais te tuer d'un coup de pince, mentit-il, je parie que t'es bien plus fort qu'il ne le pense.

L'homme regardait un peu hagard, les yeux embués par l'alcool. Il bomba le torse en voyant celui que Salazarr avait désigné comme diffamateur, mais ne fit rien. Devant tant de passivité, l'homme-poisson agit. Son tentacule se mue rapidement et il lança la chope au visage du menteur. Le verre explosa au contact, le blessant et l'ouvrant en de plusieurs endroits. Quelques-uns protestèrent, la cacophonie envahit les lieux et certains commencèrent à se crier dessus. En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, les premiers coups de poings fusèrent et une bagarre généralement s'empara du tripot.
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Culs de bouteilles brisés, épées, pistolets, chaises foisonnaient, dans une mêlée devenue incontrôlable. Salazarr avait à peine produit l'étincelle qui manquait à ces énergumènes pour déclencher une bagarre d'anthologie. Un trop plein de testostérone, mélangé aux affres de l'alcool ainsi qu'à la bêtise humaine, étaient le terreau fertile à voir naître ce genre d'échauffourées. L'homme-poisson, d'abord, laissa les flibustiers s'affronter les uns les autres, distribuant ci et là quelques coups qui firent toujours mouche. Le tenancier du bar, un vieux loup de mer, sortie un fusil et tira en l'air, abimant sa charpente avec regrets, afin de sommer tout le monde de s'arrêter. Mais l'orgueil faisant, rien suffit à les arrêter et, quelques lui sautèrent même dessus pour lui voler son arme. Les affrontements s'intensifièrent encore, attirant peu à peu l'attention de ceux de l'extérieur. Les chaises et les tables volaient par les fenêtres, parfois même c'était des corps entiers qui empruntaient ce chemin peu orthodoxe. Puis, la rixe pris une autre ampleur quand deux costaud prirent Salazarr en ligne de mir. Armés de leurs seules poings, ils lui foncèrent dessus. La seconde d'après, ils valsaient à travers la pièce, traversèrent la façade et atterrirent dans la rue, tout penauds. La violence monta d'un cran et là où les forbans ne souhaitaient que montrer leur supériorité, des coups destinés à tuer partirent dans tous les sens. Coups de couteaux dans le dos, visant la tête, le thorax. Ce n'était plus une rixe de bar mais une véritable petite bataille, où les morts allaient se compter à la pelle. 

Ce fut le moment choisi par le Kraken, pour se dévoiler sous ses plus belles couleurs. Jusqu'à présent contenu, il laissa exploser sa rage d'un seul coup. D'un coup de son sabre, il trancha un homme au niveau du torse, le faisant tomber à la renverser, une large entaille béante et sanguinolente. De sa pince il saisit un autre homme et le souleva de terre, avant de l'embrocher comme un vulgaire pour de viande. Puis, la folie dans le regard, il se déchaina. Il trancha et frappa dans tous les sens, ne faisant pas le moindre quartier. Les poivrots pris dans la bagarre constatèrent rapidement qu'ils ne faisaient pas le poids, ils le désignèrent alors comme cible commune. Mais Salazarr adorait cela. Il riait presque, au gré des coups, des membres arrachés et des giclées de sangs qui l'embarnissaient. Son arme ciselait, parfois plusieurs hommes d'un seul coup. Quelques instants plus tard il se retrouvait seul au milieu d'une mare de cadavres ensanglantés. Il ne restait plus qu'un pirate, un homme déjà bien abimé par la rixe, le visage tuméfié. L'homme-pieuvre enveloppait son visage de son immense main visqueuse, le soulevant d'une trentaine de centimètre du sol. Les pieds du forbans pédalaient dans le vide, alors que de ses mains il cherchait à briser l'étreinte implacable du Kraken.

- Je cherche un équipage... laissa-t-il en suspension, avant de murmurer Abyssal Grip.

Un craquement glauque résonna sur la place composée d'épaves flottantes, terrifiant tous ceux qui observaient, rieurs ou impassibles. Sous la poigne de l'homme-poisson, la boîte crânienne du pirate implosa, le sang s'échappant de toutes parts. Le corps se détendit aussitôt, la vie le quittant immédiatement. Salazarr le conserva ainsi soulevé quelques instants, avant de lancer le corps inerte au sol, le visage déformé par la pression. Certains crièrent d'horreur, d'autres partirent en courant, par peur de subir le même sort, tandis que d'autres contactèrent les autorités à la solde de la Supernova Clotho. 

- Qu'est-ce que vous voulez, interpella-t-il un petit groupe à bien piètre allure.
- Je.. je crois qu'on a besoin de vous.. bégaya celui qui se présentait comme le capitaine, un brun beau gosse aux antipodes de ce qu'évoquait l'homme poisson.
- Hum... grogna Salazarr en lançant un regard qui leur glacèrent le sang. L'un d'eux se pissa dessus, l'autre dû se retenir pour ne pas émettre un cri bien trop aigue pour être viril. Vous avez un navire ? Demanda-t-il d'une voix abyssale. 
- Oui... il est amarré là-bas, lui montra le capitaine, qui se targuait d'une sloop munit de six canons.
- Go, ordonna Salazarr qui usait de son image pour prendre aussitôt les rennes.
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L'équipage s'en alla aussitôt, prenant la fuite vers le navire, traçant à travers les épaves enchevêtrées. Leur cadence rapide distança immédiatement Salazarr qui, unijambiste étant, n'avait aucune faculté pour courir. Les pirates, quelque peu désabusés, malgré le fait qu'ils auraient pu totalement l'anticiper, se rendirent ainsi compte que ce colosse n'était pas forcément un surhomme, ou un surhomme-poisson. Frustré de voir son image sombre et implacable s'étioler, le Kraken s'arrêta net. Il savait pertinemment que les protecteurs de l'île, l'équipage des Dent d'ta mère, allait finir par arriver. Qu'importe sa détermination, l'homme-pieuvre se savait moins puissant qu'eux, il était réaliste. Alors, il improvisa.

- Embarquez sur l'navire, mettez les voiles et je vous r'joint là-bas, vociféra-t-il. Ils eurent un moment d'hésitation, mais le regard noir de Salazarr suffit à les obliger à obéir.

Voyant l'agitation qui grandissait dans son dos, il ne pris pas le risque de jeter un coup d'œil et fracassa une planche sous ses pieds, en écarta une seconde et frappa jusqu'à briser la couche de bois qui le séparait de l'eau. S'étant ainsi frayé un chemin, il parvint à plonger, disparaissant de la vue de ses poursuivants qui se rassemblaient pour le traquer. Dans son élément, il n'avait plus la moindre contrainte et l'absence de jambe droite ne lui posait plus de problème. Ainsi, il nagea à une allure sans commune mesure avec celle qu'il avait sur terre, zigzaguant entre les débris, mâts brisés et autres obstacles flottants. Habile, rapide il s'extirpa rapidement de la zone formée par les épaves et rejoignit le navire qui partait en direction de l'Ouest. D'une poussée véloce, il parvint à fendre la surface et se propulser jusqu'à atterrir en plein centre du pont. Dégoulinant d'eau, une fine pluie l'accompagna comme la traine d'une comète. Il se déplia lentement, dévoilant à l'équipage ahurit toute sa laideur. Ses tentacules visqueux bougeaient comme des têtes de serpents, il les dévisageait sans dire un mot. Quelques déglutitions se firent entendre, mais le capitaine brisa le silence, forcé par son rang. 

- Je suis Jack Dalton, capitaine de ce navire, dit-il en tendant la main à l'homme-pieuvre. 
- Ex-capitaine... fit Salazarr d'une voix basse et caverneuse.
- Eh bah... voilà, on vous à vu vous battre et on s'est dit qu'on aurait p't'être besoin de vous, reprit-il alors que Salazarr ne lui avait jamais serré la main. Faut dire qu'on manque de vivres, qu'on a pas mal souffert d'un précédent combat, dit-il en montrant les bandages rougit de certains de ses camarades, quelques-uns ont chopés le scorbut, deux hommes montrèrent leur gencives ravagées par la maladie, et bon... au final on manque un peu d'expérience j'crois bien, conclu-t-il un peu gêné.
- Des pirates de pacotille, murmura l'ancien esclave. Alors je vais faire de vous de vrais flibustiers, mais je prends les commandes, dit-il sans laisser de doute quant à l'interprétation de ses mots. Hissez les voiles, cap Nord Nord-Ouest et qu'ça saute, tonna-t-il alors que les pirates se dispersèrent comme des poulets sans tête. Stoooop, hurla-t-il empli de rage. Vous faites quoi ?! Vous cinq, fit-il en désignant un groupe, occupez-vous du voilage, toi, occupe toi d'la barre et vous, préparez de quoi bouffer et boire ce soir.

D'un coup, la mise en place fut bien plus fluide et le navire pris la direction souhaitée. Un repas fut préparé, assez sommaire, composé de poissons et de pommes de terres, que l'on servit dans des coupelles métalliques. Avec, un tonneau de rhum fut ouvert et des chopes accueillirent le précieux breuvage. Mais, ce ne fut pas la fête comme ils en avaient l'habitude. La faute à la seule présence de Salazarr qui, leur inspirant une peur terrible, contint leurs envies de rire, chanter et se saouler comme de vrais forbans.
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Salazarr assista à l'une des activités fétiches des membres de son équipage : raconter des histoires.

Vraies ou fausses, l'homme-pieuvre n'en avait que faire. Ainsi, nulle anecdote cocasse ou autre drôlerie ne parvint à lui faire esquisser le moindre sourire. Pourtant, les gars qui déclamaient sous le clair de lune n'était pas des manchots en ce qui concernait le jeu d'acteur. Mimiques, accents, grimaces ils mettaient tout en places pour rendre leur récit le plus vivant possible et, sûrement, cela aurait fait un superbe spectacle pour amuser les nobliaux trônant au sommet de ce monde. Salazarr, lui, était exaspéré. Non pas du fait qu'ils rient aux éclats, car l'essence même de la piraterie était d'avoir la liberté de passer ce genre de soirée, mais plutôt parce qu'il compris que ces types n'avaient rien d'autre à proposer que ces pitreries. Faire le racontar et amuser la galerie on pouvait se le permettre quand on était un vieux loup de mer, un marin avec de la bouteille, mais pas avant d'au moins savoir manier un navire correctement. Alors, il restait muet, installant par la même une atmosphère plus qu'étrange et malaisante. La lune était bien haute, traçant un chemin d'argent dans son sillon jusqu'à l'horizon. Celui qui s'était autoproclamé capitaine se leva brusquement et annonça qu'il investissait ses quartiers. Jack tenta de protester, mais le regard assassin de l'homme-poisson l'en dissuada aussitôt. Il fit comme s'il laissait couler, gardant la face en racontant de nouvelles âneries à ses camarades d'aventure.

Salazarr pris l'escalier qui l'emmenait sous le pont et tourna immédiatement à gauche, trouvant alors la porte menant à la couche du capitaine. Quelques pirates étaient là, sur un bout de table à boire des coups, ils se turent quand le Kraken passa, par crainte de sa réaction. Il poussa la porte et entra, découvrant une pièce assez sommaire, mais amplement suffisante pour ses besoins. Quelques cartes étaient affichés sur les parois, un lit prenait le pan de mur de gauche et un bureau se tenait dans l'angle à droite. A l'entrée, une ferronnerie faisait office de porte-manteaux, qu'il utilisa en y déposant sa veste, puis son haut. Torse nu, se dévoilait alors un corps d'une épaisse ossature et d'une musculature impressionnante. Il était zébré de cicatrices, d'entailles et de stigmates de son ancienne vie de gladiateur-esclave. Soudain, sans frapper, l'un des poivrots de l'équipage entra. Furieux, l'homme-poisson fit volte-face, terrorisant le forban qui se retrouvait penaud.

- P... Pa... Pardon, bégaya-t-il.
- Plus jamais, t'as compris ? L'intimida Salazarr en approchant son visage du sien. Ses tentacules visqueux lui effleurèrent le visage, ce qui glaça le sang de l'intru.
- Ou... oui... oui m'sieur, reprit-il aussi hésitant. Alors que l'homme-pieuvre se recula d'un pas, une maladroitesse lui échappa. Vo.. vous vous êtes fait quoi dans l'dos ?

La respiration de Salazarr se coupa nette. Les images de sa vie d'esclave le hantaient encore toutes les nuits, il voyait ce symbole, inscrit au fer rouge dans sa chair alors qu'il n'était qu'un enfant. La douleur de la brûlure, l'odeur et la honte quotidienne qui l'accompagnait. Aussi, lorsqu'il était enfin parvenu à s'échapper de cette vie de servitude et de supplices, il s'était armé d'un coutelas et s'était scalpé lui-même, se mutilant pour ne plus jamais avoir le sceau des Dragons Célestes sur son cuir. L'opération fut douloureuse, mais infiniment moins que de passer une seconde de plus à ramper aux pieds de ces pourritures.

La rage s'empara de l'homme-poisson qui réagit comme une bête sauvage. Sa pince attrapa l'homme au cou, il lui décolla les pieds du sol avant de lui faire traverser le mur jusqu'à rejoindre la pièce principale. Le fracas alerta tout l'équipage, qui s'empressa de rejoindre le pont inférieur pour découvrir ce qui pouvait en être l'origine. Quelle ne fut pas la surprise de Jack lorsque, le premier arrivé, il vit à la faible lueur d'une lampe à huile, il vit Salazarr debout, sabre teinté de pourpre à la main et ses camarades gisant dans leur sang au sol. Il eut un vertige, avant que la colère ne s'empare de son être entier.

- Personne ne touche à mon équipage, hurla-t-il en dégainant son sabre et fonçant droit sur le meurtrier.
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- On n'est pas des enfants d'cœur, arrêtez d'jouer aux pirates, ça vaut mieux pour vous, leur répondit Salazarr qui fixait le capitaine lui fonçant dessus.
- Tu n'toucheras plus jamais l'un des cheveux de mes camarades ! Vociféra Jack, comme le héros d'une histoire fantastique et empreinte d'idéaux.
- Pff... 

Zing.

L'acier des deux lames s'entrechoqua, criant la rage que pouvait ressentir le capitaine originel de ce navire. Son tranchant, bloqué par le sabre de Salazarr, tremblait légèrement. Le coup était habile, mais une fois bloqué, le pirate subissait l'écrasante force de l'homme-poisson. L'air carnassier, le Kraken esquissa un sourire morbide. 

- Crève... dit-il alors qu'il abattait son poing contre le jeune idéaliste.

Il aurait pu terminer l'affrontement juste là, ou du moins infliger d'importants dégâts à Jack, si l'un de ses sbires ne s'était pas interposé, prenant un punch si dévastateur qu'il en fut projeté jusqu'à l'autre bout de la pièce, la bouche béante et les yeux révulsés. 

- On vous laissera pas tomber cap'tain, s'écrièrent certains forbans, tandis que d'autres, muent par l'amitié ou d'autres foutaises, dégainèrent leur sabre la larme à l'œil. 

S'ensuivit un âpre affrontement où tous les coups étaient permis. La poudre hurlait, l'acier sifflait et la chair souffrait. Les larbins de Jack ne faisaient pas le poids, se faisant balayé à chaque coup de sabre ou de poing, tandis que le capitaine vendait chèrement sa peau. Grâce à sa faculté à utiliser son sabre d'une main et un pistolet de l'autre, il parvint à blesser le colosse qui se déchainait dans l'espace restreint. Mais ce n'était pas assez pour l'arrêter. Car la rage qui animait Salazarr n'était pas celle de Jack, elle était autrement plus profonde, insondable. Fruit de quarante-cinq ans de vie, dont plus de trente-cinq comme esclave. Les apprentis pirates n'avaient aucune chance et, à mesure que l'homme-pieuvre tuait, ils s'en rendirent compte.

Mais il était trop tard. 

Le Kraken tailladait allègrement, il coupa une jambe, un bras et fit rouler plusieurs têtes dans l'effroi le plus total. Ses mouvements étaient de plus en plus agressifs, il semblait inarrêtable. A chaque coup, il poussait un cri venu des abysses, profond et terrifiant. Les pirates reculèrent, Jack fut blessé, mais combattait encore, courageusement. Salazarr le repoussa d'un coup de pied dans le torse, le projetant un peu plus loin.

Venom Jail


Les tentacules de Salazarr se mirent à sécréter un mucus visqueux dont il recouvra sa lame en la passant dans sa barbe vivante. Leur fin était proche. Ainsi enduite, son arme était autrement plus dangereuse qu'auparavant. Son venin avait des propriétés paralysantes, tétanisant les muscles lorsqu'il s'immisçait dans le corps via le système sanguin. 


Jack tenta un coup d'estoc, mais sa lame rencontra la pince de l'homme-poisson qui l'a dévia sur le côté, écopant alors d'une longue estafilade. De l'autre main, il transperça le flanc gauche du pirate, qui se figea sous le coup de la douleur. 


- Alors qu'en dis-tu ? Provoqua Salazarr qui se délectait de la souffrance qu'il voyait dans les yeux de Jack. 
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- Enf... f... foiré, bégaya Jack, alors qu'il sentait le froid de l'acier lui percer les entrailles, déchirer sa peau et ses muscles. Il sentait sa chair meurtrie, son sang chaud coulant sur sa peau. 
- T'inquiètes, fit la voix abyssale de Salazarr, mon poison ne va pas te tuer, il ne fera qu'engourdir ton corps, t'empêchant d'bouger, juste de quoi de clouer au sol pendant qu'tu t'vides et que tu souffres, expliqua t'il d'un air sadique. Tu vas me supplier de prendre ta vie, parce que tu n'rêvera que d'crever.
- J'arrive capitaine !! Fit une voix submergée par l'émotion qui arriva l'arrière, le crépitement d'une mèche l'accompagna.
- Cours, le supplia Jack qui ne voulait pas voir un autre de ses compagnons mourir.
- J'vous laisserez pas là, repris le matelot alors qu'il maintenait un canon en direction de l'homme-poisson, le menaçant de ce qui pourrait être une blessure grave ou peut-être pire.

Bouuuum.

La détonation fit trembler la cale toute entière, la masse métallique partie sous l'explosion de la poudre. Le boulet fendit l'air, se heurtant à la paume du Kraken.

Abyssal Shield.

A peine avait-il lâché le pommeau de son sabre, qu'il avait claqué le boulet en plein vol. Grâce à sa force surhumaine il parvint à dévier le projectile qui traça à travers le cale. Il heurta, sur sa trajectoire, une lampe qui explosa, répandant son feu sur le plancher, ainsi que les tonneaux de poudre qui se trouvaient juste en dessous. Le couvercle étant fermé, le navire ne se fit pas soufflé dans une explosion théâtrale, mais personne ne se rendit compte de se détail, car les flammes dévoraient déjà les boiseries. Une fumée noire et épaisse envahissait les lieux, les sabords en vomirent rapidement des nuages entiers. L'air devenait toxique, la chaleur grimpait.

- Cap'tain, hurla le pirate qui accourait vers lui. J'viens vous récupérer, reprit-il. 

Salazarr n'était plus là, disparut dans l'épaisse fumée, peut-être avait-il déjà pris la fuite, sachant le navire perdu. Alors, le pirate se pencha vers son capitaine, cherchant à l'aider à se relever.

- Il ne va pas mourir tout d'suite, fit un voix grave juste dans son dos. 

Le pirate se contorsionna de douleur quand le sabre de Salazarr l'embrocha, la pointe ressortant par son plexus, dans un déchirement d'os et de chair. Un cri de souffrance étouffé par le crépitement des flammes plus tard, il manqua de s'effondrer sur Jack, mais fut retenu par l'épaisse main de l'homme-poisson. D'un mouvement vers l'arrière, il balança le corps sans vie vers l'arrière d'un coup sec. Gardant ainsi le capitaine seul, pour un dernier face à face.

- J'm'en fou d'ton navire, d'tes hommes, vous n'êtes que des merdes ! J'veux qu'la dernière chose que t'ai vu ce soit mon putain d'visage, tremble, tu n'trouveras jamais la paix, faux pirate, lui balança-t-il amer. J'te laisse au moins crever avec lui, dit-il en tâtant le sol de sa jambe de bois, comme un capitaine digne de c'nom

L'un de ses tentacules saisit l'épée même de Jack, qu'il lâcha sans pouvoir la retenir, avant de la retourner contre lui et de se figer sans son épaule. Le clouant alors définitivement, le condamnant à l'immolation avant d'enfin être délivré par la mort.

Salazarr disparut derrière les volutes noires, rejoignant le pont puis sautant à la mer. Les flammes qui léchaient les tonneaux de poudre depuis plusieurs minutes, finirent par déclencher une réaction en chaîne, menant à l'annihilation même du navire. L'explosion fut perçue sur plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde, une vive lumière apparue à plusieurs navires qui voguaient au loin et n'en resta plus que quelques planches calcinées, flottant mollement au gré du roulis de la mer. 

Le Kraken, une fois de plus, avait échoué à devenir capitaine pirate. Cette fois-ci, il ne tint même pas jusqu'au petit matin, exterminant ceux qu'il avait rassemblé sous sa coupe au beau milieu de la nuit, sur un énième coup de sang.
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